Chers amis, je tiens à vous remercier de vous attarder sur cette petite histoire, que vous connaissiez déjà mes écrits ou non. Ceci est donc le premier chapitre de cette nouvelle fic One (référence à une musique d'Apocalyptica). J'espère en tout cas qu'elle vous plaira. J'en ai déjà écrit 6 chpitres.


Chapitre I

Attack

Je me nomme Eve Darlian. Je suis étudiante en première année dans une université très cotée de Londres où j'étudie... Où j'étudie une chose qui fait toujours rire beaucoup de monde quand je le dis mais que voulez-vous, quand on a un odorat comme le mien... J'étudie donc les odeurs, les parfums... J'aimerais devenir « nez » plus tard. Plutôt original, non ? C'est dans cette université que tout a commencé pour moi. Une chose à laquelle je ne m'attendais pas, à laquelle je n'étais pas préparée, que je n'aurais jamais cru possible. Oui, dans cette université, dans quelques minutes à peine, toute ma vie allais basculer. Mais ça, je ne le savais pas encore… Je me concentrais pour l'instant sur le professeur qui nous rendait nos copies sur un devoir de la semaine dernière. L'enseignant arriva enfin à ma table. Je ne me faisais pas trop de souci quant à ma note, je savais que j'avais réussi.

- Miss Darlian, me dit le professeur en me rendant mon devoir, c'est excellent, comme d'habitude. Encore un A, c'est lassant à force…
- Merci, monsieur.

L'enseignant passa à l'étudiant derrière moi.

- Mr Morris, vous récoltez encore une fois un E. Dans votre cas, l'adjectif qui convient est désespérant.

Notre professeur continua sa distribution. J'entendis mon camarade ricaner derrière moi. Il se fichait pas mal de ses notes, c'étaient ses parents qui le poussaient à poursuivre ses études. Voilà comment était ma vie, tranquille, normale, jamais de surprise… Voilà comment était la vie de tous ceux qui côtoyaient cette université. C'est alors que je rangeais ma copie que l'alarme incendie se déclencha. Je détestais ce bruit désagréable, assourdissant… et j'allais encore plus le haïr dans quelques instants, car il était le signal indiquant que ma vie allait prendre un nouveau tournant. Dans la salle de classe, tout le monde se dévisagea. On avait déjà eu droit à l'exercice d'alerte incendie en début de semaine. Comme ils n'allaient pas nous faire le coup deux fois de suite, c'était qu'il y avait vraiment le feu en toute logique.

- Bon, que personne ne panique, conseilla le professeur. Vous connaissez tous les consignes de sécurité, donc vous laissez vos affaires et vous me suivez dans le calme. J'ai dit dans le calme Morris ! Je ne vois pas ce que la situation peut bien avoir de si drôle ! Allons-y.

Non, la situation n'avait rien de drôle, elle n'avait rien de vraiment grave non plus, mais nous ne savions alors pas encore à quel point elle allait devenir dramatique. Nous sortîmes tous dans le couloir. C'est là que je sentis que quelque chose ne tournait pas rond… C'était beaucoup trop silencieux. Normalement, dans ce genre de situation, on entend les élèves dévaler les escaliers, bavarder et ricaner, trop heureux d'avoir une occasion de manquer des cours. Mais là, rien du tout. Le silence, à part cette saleté d'alarme. Je sentis une odeur malsaine s'étendre et alourdir l'atmosphère. Je ne dis pas ça au sens figuré, ce n'était pas seulement une impression, il y avait vraiment comme un relent… C'était dur à définir pourtant, j'en avais senti des parfums, vous pouvez me croire. La mort, la souffrance, quelque chose de noir et d'inhumain. Je m'arrêtais brusquement, laissant le groupe me dépasser. Je ne savais pas pourquoi mais une sensation étrange m'oppressait, me tordait les tripes… Je n'avais plus qu'une envie, partir d'ici le plus vite possible. J'étais tellement concentrée sur ces funestes pensées que je ne remarquais même pas mon professeur qui était revenu en arrière près de moi.

- Eh bien Darlian, qu'est-ce que vous attendez ?
- Il y a quelque chose de pas normal, monsieur.
- Voyons Eve, ce n'est qu'un petit incendie, il sera vite maîtrisé. Venez.
- Non, il se passe quelque chose. Il vaut mieux prendre l'autre côté du couloir pour sortir.
- Tout va bien, tenta de me rassurer l'enseignant. Dans cinq minutes, nous serons dehors.
- Ce n'est pas logique ! criais-je. Pourquoi personne ne sort des autres classes ? Nous ne sommes pas censés être les seuls dans ce couloir !

Le professeur parût un instant vouloir me dire quelque chose mais il se ravisa. Levant la tête vers le reste du couloir, il sembla enfin se rendre compte de la véracité de mes propos.

- Attendez ! cria-t-il au groupe. Mais attend…

C'est à ce moment qu'il est sorti d'une salle, d'abord seul, puis accompagné de trois autres hommes émergeant des classes d'à côté. Ils étaient vêtus de noir de la tête aux pieds et portaient tous des masques en argent représentant des têtes de mort. Inconsciemment, je commençais à reculer de quelques pas, sans en connaître la raison. Je savais juste que ces hommes représentaient un danger pour nous. Je vis alors Damian Morris s'avancer en se retenant tout juste d'exploser de rire.

- Bon sang, mais c'est qui ces guignols ?

Ce fût les dernières paroles qui sortirent de la bouche de Damian. Le premier homme sortit de sa poche un long et simple bout de bois qu'il pointa sur mon camarade de classe. Il énonça deux simples mots que je compris comme étant peut-être : « Avada Kedavra », ou un truc dans le genre. Un éclair de lumière verte fusa du bout de bois et frappa Damian de plein fouet. Celui-ci resta immobile un instant, puis s'écroula par terre. Personne ne savait qui étaient ces hommes, personne ne savait ce que pouvait signifier les deux mots prononcés, mais tout le monde avait compris que Damian Morris venait de mourir.

Il y eût un grand silence, puis une des filles de ma classe hurla, suivie de près par la moitié du groupe. Une pluie de rayons lumineux provenant des baguettes de bois des intrus s'abattit sur nous. Ce fût aussitôt la débandade. Tout le monde se mit à crier et à courir dans tous les sens. Un éclair rouge passa près de moi, sifflant à mes oreilles. Sans réfléchir davantage, je me mis à courir vers l'autre bout du couloir. Passer la porte, emprunter les escaliers, sortir d'ici, et ne pas me retourner. J'atteignis enfin la porte. D'autres qui avaient eu la même idée que moi n'eurent pas la même chance, s'écroulant avant d'atteindre leur objectif. Je fonçais dans les deux battants et me retrouvais en face des escaliers. Je descendis aussi vite que je pus les marches pour me retrouver au rez-de-chaussée.

En y arrivant, je compris d'une part pourquoi tout avait été si silencieux, et d'autre part que je ne sortirai jamais d'ici vivante. Le sol était jonché de corps et les hommes aux masques d'argent déambulaient au milieu des cadavres, se pavanant et retournant de temps à autre un corps inerte du bout du pied, comme si ce n'était qu'un amas d'ordures. A deux mètres de moi, sur ma droite, se trouvait l'homme qui avait manifestement déclenché l'alarme, son bras sans vie reposait encore sur la console rouge tandis que ses yeux me fixaient sans me voir. J'entendis des gémissements et des pleurs. Je tournais la tête vers la gauche pour voir une des étudiantes en train d'être violée par l'un des hommes. Une autre fille qui se débattait dans les bras d'un des meurtriers s'apprêtait manifestement à subir le même sort. Pour la première fois, je me laissais aller à crier. Un tout petit cri qui resta à moitié coincé dans ma gorge et que j'étouffais aussitôt de la main, mais assez bruyant pour être entendu. Les assassins levèrent la tête dans ma direction. Je restais plantée là, terrorisée, ne sachant comment sortir de cette situation.

- Macnair, dit un des hommes, ça fait longtemps que tu ne t'es pas amusé avec une petite moldue, non ? Celle-ci a l'air de n'attendre que ça. On te la laisse, mais fais vite…
- Avec plaisir… ricana le dénommé Macnair en sortant du groupe et en s'avançant vers moi.

Heureusement, mon instinct de survie choisit de se manifester à ce moment. Ni une ni deux, je remontais en courant les escaliers, le meurtrier sur mes talons. Arrivée en haut, je fus propulsée violemment en avant contre la porte que j'avais franchie quelques instants plus tôt. Le bois céda sous mon poids, et je me retrouvais au sol au milieu des débris. Mon corps me faisait atrocement souffrir. Avant même que j'eus le temps de songer à me relever, l'homme en noir était déjà sur moi. Il me saisit sans douceur et me retourna vers lui.

- Je n'aime pas trop qu'on me fasse courir petite Sang-de-Bourbe, me lança-t-il en me laissant entrevoir à travers son masque son sourire mauvais.

Alors qu'il tentait de me maîtriser d'une main, il se servit de la deuxième pour tenter une exploration sous ma jupe d'uniforme. Je sentis les larmes me monter aux yeux alors que l'homme riait comme un dément, se rapprochant chaque fois plus de mon intimité. Non, pas ça… PAS ÇA ! hurlais-je mentalement. Je dégageais une de mes jambes et repoussais le fou de toutes mes forces d'un coup dans l'estomac. Je profitais du fait qu'il était à terre pour me saisir d'un éclat de bois de belle taille provenant de la porte pour lui enfoncer dans la cuisse en y mettant toute ma haine. L'homme hurla et je me relevais sans attendre. Je traversais le couloir en courant, sautant par-dessus les cadavres. En jetant un regard derrière moi, je remarquais avec horreur que mon assaillant s'était mis en tête de me poursuivre en boitant, et en se tenant la jambe. Je le vis pointer son espèce de baguette vers moi. D'instinct, j'accélérais l'allure et baissais la tête alors qu'un éclair rouge passait au-dessus. Je poussais de nouveau une porte pour entrer dans un nouveau couloir plongé dans le noir car les ampoules avaient été détruites. Je m'arrêtais, essoufflée. Je me plaquais contre le mur, tentant de me calmer quelque peu pour mieux réfléchir à un moyen rapide de sortir d'ici vivante. Toute à mes pensées, je ne pris pas garde à la porte qui s'ouvrit sur ma droite.

Je sentis deux bras m'agripper avec fermeté et m'entraîner dans la salle. La porte se referma sur moi. Je n'eus même pas le temps de crier ou de me débattre qu'une main s'abattit avec force sur ma bouche me réduisant au silence, tandis qu'un bras s'enroulant autour de mes hanches me maintint plaquée fermement dos à quelqu'un. Mes mains frôlèrent un vêtement qui ressemblait à ceux que portaient les hommes en noir, et j'essayais vivement de me défaire de cette emprise, balançant un coup de coude dans les côtes de mon agresseur. Il lâcha juste un gémissement étouffé mais ne desserra pas sa prise pour autant.

- Arrêtez de bouger ! m'ordonna froidement une voix masculine. Vous êtes encore en vie, si vous voulez le rester, tenez-vous tranquille ! Compris ?

Je hochais la tête. Qui que soit cet homme, il m'avait empêchée de tomber entre les mains du malade qui me poursuivait, et s'il avait voulu me tuer, ayant l'avantage de la surprise, il l'aurait déjà fait… Il relâcha quelque peu la pression autour de ma taille et ôta sa main de ma bouche. J'entendis les pas de mon poursuivant s'aventurer dans le couloir, puis s'arrêter. J'attendis en retenant ma respiration. L'homme qui me retenait sortit lentement de sa poche une de ces fameuses baguettes et la pointa vers la porte. Est-ce qu'il serait près à se battre avec l'un des siens ? me demandais-je. Les pas dans le couloir reprirent, mais cette fois pour s'éloigner. Je ne pus m'empêcher de lâcher un soupir de soulagement et, alors que l'homme qui m'accompagnait me délivrait pour de bon, je me laissais glisser à terre sur les genoux. J'avais peur, j'avais mal mais surtout, j'étais en vie.

Mon accompagnateur appuya sur l'interrupteur et c'est soulagée que je me retrouvais en pleine lumière. Trois cadavres se trouvaient au centre de la pièce. Cette salle n'avait pas été épargnée non plus. L'idée me traversa l'esprit que c'était peut-être l'homme à mes côtés qui les avait tués. Je me demandais s'il se pouvait qu'il y ait d'autres survivants que moi.

- Vous pouvez marcher ? me demanda l'homme.

Pour la première fois, je levais les yeux vers lui. C'était bien un des assassins, mêmes vêtements, même masque de mort. Je croisais son regard à travers les fentes de ce-dernier. Deux yeux plus noirs que la nuit, glacials. J'eus l'impression étrange qu'il pouvait lire à l'intérieur de moi. Son regard était aussi effrayant que captivant.

- Je crois que oui, répondis-je dans un souffle, intimidée.
- Alors debout !

Facile à dire. La pression que j'avais accumulée était maintenant redescendue, et je me sentais vidée de toute force. S'impatientant, l'homme finit par me tendre la main, une main à la peau pâle et aux doigts longs et fins. Je la saisis sans discuter, trop heureuse d'avoir quelqu'un sur qui je pouvais m'appuyer. À peine debout, il retira sa main rapidement, comme si je l'avais brûlé. Il me jaugea.

- Vous n'avez pas l'air d'être trop grièvement blessée, murmura-t-il sur un ton doucereux.

Sa voix me fit frissonner. Il me dévisagea. Mon Dieu ce regard ! Je me sentis de nouveau mal à l'aise.

- Ça va, dis-je pour détourner l'attention.
- Des gens qui vont s'occuper de vous vont bientôt arriver. Vous n'aurez rien à craindre d'eux. Attendez ici et ne bougez pas.

Et sur ces simples recommandations, il fit mine de partir.

- Attendez ! m'exclamais-je en le retenant par le bras. Je veux savoir, c'était quoi tout ça ? Qui êtes-vous, vous et ce groupe de je ne sais quoi ? Comment pouvez-vous tuer avec un simple bout de bois ? Pourquoi faites-vous ça ?

Il me regarda fixement sans rien dire puis, il se dégagea pour aller dans le couloir. Je le suivais, espérant éventuellement des réponses à mes questions.

- Ne vous en faites pas, me dit-il, vous oublierez bientôt tout ce qui vient de se passer.
- Comment pourrais-je oublier un truc pareil ?

Il ne dit rien de plus. Un dernier regard, il tourna sur lui-même, il y eut comme un bruit de craquement et la seconde d'après, j'étais seule dans le couloir. Oublier… oublier… Je me mis à sourire doucement, puis j'éclatais de rire comme une démente.

- Comment veux-tu que j'oublie ça, CONNARD ? hurlais-je.

Seul le silence me répondit. Epuisée, je me laissais glisser au sol et m'asseyais contre un mur, la tête levée vers le plafond, attendant, espérant, un je ne sais quoi. Je restais dans cette position pendant ce qui me parût être des heures. En fait, à peine quelques minutes.

Je me relevais lorsque j'entendis un brouhaha provenir du rez-de-chaussée. Les assassins étaient-ils revenus finir le travail ? Au point où j'en étais… Je me dirigeais vers la source du bruit. Lorsque j'arrivais en bas de l'escalier, je me trouvais nez à nez avec un attroupement d'hommes et de femmes curieusement vêtus, portant comme des robes ou des capes. Je m'arrêtais instinctivement quand je vis certains d'entre eux brandir les mêmes bouts de bois que les hommes en noir.

- Tonks ! En bas de l'escalier, il y a une autre survivante ! cria un homme que je n'identifiais pas.

Je vis alors une jeune femme aux cheveux violets se détacher du groupe et s'approcher de moi. Ne ressentant aucune animosité de sa part, je la laissais venir à moi.

- Bonjour, me dit-elle avec un sourire qui se voulait apaisant. Comment t'appelles-tu ?
- Eve… Eve Darlian, lui répondis-je.
- Eve, tu veux bien qu'on s'assoit un peu ?

J'hochais la tête et prenais place sur une marche de l'escalier. Elle avait l'air prête à m'écouter, et tant pis si elle me parlait comme si j'étais une gamine de cinq ans qui venait de faire un cauchemar. Elle s'assit près de moi.

- Je sais que ce que tu as vécu est horrible Eve. Je sais aussi que tu dois avoir un tas de questions. Mais je peux te promettre que tu n'auras bientôt plus le moindre souvenir de ce qui s'est passé.
- Vraiment ? Et que comptez-vous faire des cadavres ? Vous ne pourrez pas cacher que les trois quarts d'une université ont été décimés.
- Je sais. Disons que tu auras un souvenir erroné de la réalité.
- C'est impossible de faire un truc pareil. Et si je ne voulais pas oublier, vous y avez pensé ? Vous ne pouvez pas décider pour moi.
- Il y a des choses qu'il vaut mieux que tu ignores, c'est mieux pour toi.

Sur ce, elle pointa sa fichue baguette de bois vers mon front.

- Macnair, soufflais-je.
- Quoi ?
- Un homme m'a attaquée, les autres l'ont appelé Macnair.
- Depuis le temps qu'il échappe à la justice celui-là, parce qu'il n'y avait jamais de témoin… Grâce à toi, on va enfin pouvoir le condamner.

Je ne lui parlais pas de l'homme qui m'avait aidée. Je ne connaissais pas son nom, et il était peu probable qu'elle le reconnaisse juste avec une mince description. Et puis, comme je l'ai déjà dit, il m'avait aidée.

- Une dernière chose, est-ce que d'autres personnes sont vivantes ? questionnais-je.
- Oui.

Je retins mon souffle et fermais avec force les yeux quand sa baguette se retrouva à deux centimètres de mon front. Je n'avais pourtant aucune raison d'avoir peur, personne ne pouvait effacer la mémoire de quelqu'un, non ?

- Oubliettes ! s'exclama mon interlocutrice.

Ce fut ce moment précis que mon corps choisit pour me lâcher définitivement, et je m'évanouis dans la fraction de seconde qui suivit.

O°°OO°°O

Je me réveillais quelques quatre heures plus tard, complètement seule, dans une chambre d'hôpital. Bon sang ma tête ! Impossible de la bouger sans être prise de vertiges. En essayant d'attraper le bouton d'appel des infirmières, je fis tomber la télécommande de la télévision. Celle-ci s'alluma et je tombais sur les informations.

- … sommes actuellement à proximité du lieu où un véritable drame s'est déroulé quelques heures plus tôt. En effet, ce matin, dans l'une des plus prestigieuses universités de Londres, a eu lieu un accident qui s'est révélé mortel. D'après les premières constatations, il s'agirait d'une fuite de monoxyde de carbone qui serait à l'origine de ce désastre. Une équipe a été rapidement dépêchée sur place afin d'en déterminer la source. Nous ne savons pas encore à combien se porte le nombre de victimes, pas plus que nous connaissons combien il y a de survivants. Ces-derniers ont été transportés en urgence à l'hôpital le plus proche où ils ont rapidement été pris en charge. Leurs jours ne sont pour l'instant plus mis en danger…

Mais… mais non ! Ce n'est pas ce qui s'est passé ! Les hommes en noir, ces curieuses baguettes, les éclairs de lumière, les morts, la poursuite, cet homme qui m'a aidée, cette femme avec qui j'ai parlé et qui pointait… Je m'arrêtais, portant la main à mon front. Ils avaient pourtant dit que j'oublierai tout, alors… À moins que je n'aie rêvé tout ça pendant que j'étais inconsciente. Le monoxyde de carbone m'aurait faite délirer. Oui, cela ne pouvait être que ça. Ce que j'avais imaginé ne pouvait être en aucun cas réel. Je me mis à rire, soulagée. Quelle imagination tout de même ! Il n'y avait bien que moi pour penser à des trucs pareils. Je m'étirais en étendant les bras devant moi. Là, il y avait comme un petit problème… Je soulevais le drap du lit pour jeter un œil à mes jambes. Mon corps était couvert d'ecchymoses. Depuis quand le monoxyde de carbone provoquait des hématomes ? Je n'étais pas spécialiste en la matière, mais quand même… Où avais-je bien pu me faire tous ces bleus ? Une image s'imposa à moi : celle de mon corps projeté contre une porte qui cédait sous mon poids. Mais alors, tout était vrai… On n'avait pas réussi à me faire oublier.

Mes parents choisirent cet instant pour entrer dans ma chambre. Ils revenaient manifestement de la cafétéria de l'hôpital. Ce n'est que lorsque je me retrouvais à moitié étouffée dans les bras de ma mère que je me laissais aller à pleurer pour la première fois.


Et voilà ce chapitre. Surtout, n'hésitez pas à mettre vos remarques.