Auteur : Piebald46

Traductrice : Moi

Spoilers : -

Rating : M

Genre(s) : Romance/Hurt/Comfort

Disclaimers : Tout l'univers des Cullen appartient à Stephenie Meyer. L'histoire que vous allez lire appartient à Piebald46. Quand à moi, je ne suis qu'une humble traductrice.

Notes : Pour ceux que ça intéresse de lire cette histoire en version originale, le lien se trouve dans mon profil.


- Chapitre 1 -

"Bella, je quitte Forks." Ses yeux, autrefois d'un ambre chaleureux, étaient maintenant froids comme un soleil d'hiver.

Je sentis ma mâchoire tomber. "Très bien," répondis-je automatiquement. Je luttai pour trouver quelque chose à dire à Charlie pour lui expliquer mon départ précipité. "Mais...Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas dans un an quand j'aurais mon bac ?" questionnai-je lentement.

Ses yeux froids quittèrent mon visage et se posèrent sur les arbres nous entourant. "Bella. Quand je dis que je m'en vais...Je veux dire juste ça."

Mon souffle se coupa dans ma gorge à la signification de ses mots. Je secouai la tête en réalisant qu'il ne voulait pas que je parte avec lui. "Edward, ce qu'il s'est passé à mon anniversaire... C'était rien. Un accident. J'ai juste-"

"Ça ne compte pas," m'interrompit-il. Sa douce voix de velours était devenue froide et distante. "Ce n'est pas pour ça que je pars." Sa mâchoire se serra, alors que la mienne en faisait autant pour me permettre de ravaler mes larmes. "Je pars parce que cette vie m'ennuie. J'en ai assez du lycée et de cette façade que ma famille joue. Je ne suis pas humain, Bella." Il replongea ses yeux dorés dans les miens et son visage n'avait décidément plus rien d'humain.

"Si ça a quelque chose à voir avec mon âme, alors tu peux la prendre. Elle ne vaut rien sans toi," m'étranglai-je, mes mots étouffés par les larmes qui menaçaient de couler sur mes joues. Mes poings se serrèrent pour ne pas trembler.

Il secoua la tête lentement. "Ce n'est pas ça non plus. C'est juste... Tu n'es pas assez bien pour moi."

Tout mon univers s'arrêta et pivota. J'avais l'impression de me noyer, l'air quitta mes poumons alors que ma vision s'assombrissait. "Je ne suis pas...assez bien pour toi," répétai-je lentement, pour voir l'effet de ces mots. Ils étaient étranges, et pourtant sensés.

"Non," continua-t-il, sa voix musicale prenant un ton accusateur. "Mon espèce, nous avons besoin de distractions. Ce sera la dernière fois où tu me verras."

Je secouai la tête, mes doigts s'étirant pour l'attraper et ne jamais le relâcher. "Et Alice ? Le reste de ta famille ?" demandai-je d'une petite voix.

Ses yeux s'assombrirent considérablement. "Carlisle vient juste de commencer à l'Hôpital Général de Forks, donc il va rester, naturellement. Avec le reste de ma...famille." Il grimaça en prononçant ce mot. "Si je pouvais les forcer à venir avec moi pour te faciliter les choses, je le ferais. Mon seul regret est d'avoir laissé tout ça aller aussi loin. J'ai bien peur d'avoir compliquer les choses pour toi."

Je soufflai doucement. "Edward, ne fais pas ça. Je t'aime. On est fait l'un pour l'autre." Je voulais lui expliquer mon opinion plus clairement, mais je ne trouvais pas mes mots.

"Bella...Je t'aimerais toujours. D'une certaine manière, je suppose." Il haussa les épaules d'une manière qui, je le savais, n'était pas naturelle pour lui, et pourtant gracieuse. "On est pas fait l'un pour l'autre cependant."

Des larmes traîtresses coulèrent le long de mes joues alors que mon corps commençait à abandonner. "Je ne peux rien y faire," chuchotai-je.

"Si, une chose," répondit-il, son ouïe vampirique lui ayant permit de m'entendre. "Tu peux prendre soin de toi. Pour Charlie." Il tendit une main hésitante vers moi mais changea ensuite d'avis. "Ne fais rien de dangereux. Et en retour, je vais te faire une promesse. Je ne te compliquerais pas les choses, ce sera la toute dernière fois où tu me verras. Je te le promets, ce sera comme si je n'avais jamais existé."

"S'il te plaît," chuchotai-je en entourant mes bras autour de moi pour me protéger du coup final.

"Au revoir, Bella." Il se rapprocha de moi et déposa un dernier baiser glacé sur ma tempe alors que mon souffle se faisait laborieux. Je fermai les yeux pour empêcher mes larmes de couler, et lorsque je les rouvris, il avait disparu.

"Edward ?" pleurai-je, mes larmes rendant ma vision floue. "Edward !" criai-je. Je courus dans la direction que je pensai qu'il avait prit. Il n'y avait aucune trace de son passage, mais je continuai à marcher. Si j'abandonnai maintenant, ce serait fini. Mon estomac se serra douloureusement à cette pensée. Ça ne pouvait pas être fini.

Je marchai pendant ce qui me sembla être des heures, même si la seule notion de temps que j'avais était qu'il faisait maintenant nuit. Je pouvais à peine voir devant moi, et pourtant, la seule chose dont j'avais peur c'était qu'il n'y ait rien que je puisse faire. Je trébuchai sur quelque chose; probablement une racine. Ma main s'entailla sur des ronces, et je criai. Mes sanglots me faisaient trembler donc je me roulai en boule. Je mourrais sûrement à cause de cette douleur intense. Mes sanglots finirent par se calmer et mon corps se détendit alors que j'étais submergée par une vague d'engourdissement.

Je ne pouvais pas ressentir ma douleur, tout comme je ne pouvais pas ressentir la brûlure de ma coupure à la main. Je ne remarquai même plus les crampes dans mes chevilles après avoir marché toute la journée dans les bois. Je respirai profondément et réalisai que cette action ne servait à rien. Je ne ressentais toujours rien.

"Bella," m'appela une voix de soprano. Je savais que c'était Alice mais je ne pouvais pas me convaincre de la regarder. Je sentis ses minuscules, mais puissants, bras me soulever. Je sentis le vent sur mon visage pendant un moment, avant de réaliser que j'étais déposée sur le canapé blanc des Cullen. Réaliser que j'étais dans sa maison, avec sa famille, mais que je ne le verrais plus creusa un nouveau trou dans ma poitrine. J'entendis un son étranglé, presque comme un cri. Il me fallut une minute entière pour réaliser que ce bruit venait de moi.

Je me forçai à arrêter et regardai autour de moi. Six vampires à la mine sombre se tenaient autour de moi, et ils avaient l'air presque aussi misérables que moi.

Je sentis le canapé se creuser légèrement à côté de moi, et mes mains furent forcée de relâcher la poigne de fer que j'avais sur mes cheveux. Les mains froides serrèrent ensuite doucement les miennes. Je levais la tête pour voir à qui ces mains appartenaient et croisai le regard abattu de Carlisle. "Je suis tellement désolé Bella."

Ma gorge était sèche et je déglutis deux fois avant de pouvoir enfin répondre. "Merci. D'être resté." chuchotai-je en serrant sa main plus fort. Je savais qu'il le remarquerait à peine.

Ses yeux topazes s'assombrirent. "Tu es un membre de notre famille tout autant qu'Edward. Aucun de nous n'aurait pu t'abandonner comme ça. C'est de notre faute si tu as découvert notre existence, et nous t'avons ouvert les bras. On ne peut pas te tourner le dos maintenant."

Je pris une brusque inspiration. "Vous êtes restés parce que vous vous sentiez obligés?" demandai-je d'une voix rauque.

"Bella!" intervint Alice. "Bien sûr qu'on se sent obligés! Mais plus important que ça, on t'aime." Elle s'accroupit devant moi, et je sentis Carlisle relâcher mes mains. "Tu es ma soeur. Je sais qu'Edward est mon frère, mais il savait ce qu'il faisait. S'il n'avait pas réalisé qu'il y aurait des hauts et des bas dans votre couple alors il ne te méritait pas." Je notai, lorsqu'elle dit 'bas', que Jasper grimaçait.

Mes yeux se remplirent de larmes. "Je vous aime aussi," croâssai-je. Alice me serra dans son bras, et son odeur m'apaisa légèrement l'esprit. "Je serais là pour toi, quoi qu'il arrive." Ses yeux papillonèrent légèrement, et un sourire apparut sur son visage. "On sera tous là pour toi," corrigea-t-elle, son regard se posant paresseusement sur chaque personne dans la pièce.

Je hochai la tête avec reconnaissance. "Il faut que j'appelle Charlie. Il doit probablement être entrain de paniquer."

Alice secoua la tête. "Il ne sait pas encore qu'Edward est parti. Je lui ai dit que toi et moi faisions une soirée pyjama parce que les garçons sont partis camper." Mon coeur me fit mal lorsqu'elle prononça son nom. "Ça nous laissera un peu de temps pour réfléchir à ce qu'on va lui dire."

Carlisle jeta un coup d'oeil à Esme, et pour la première fois de la nuit, je réalisai que ses yeux étaient aussi froids que ceux d'Edward. Je grimaçai et détournai le regard. Je déchirai cette famille et pourtant, j'étais trop égoïste pour les laisser tranquilles.

"En fait," commença Carlisle, de sa voix douce comme le miel. "Je pense que lui dire qu'il est partit à la recherche de ses parents biologiques est la meilleure chose à faire. Ce serait la seule raison logique pour laquelle je laisserais mon fils de 17 ans partir tout seul." J'avalais difficilement ma salive.

"Je lui dirais ça alors."

Alice repoussa mes cheveux sales de mon visage. "Je vais aller te faire couler un bain. Ça te fera du bien." Elle me fit un sourire encourageant.

Je laissai échapper un rire sans joie. "Putain, j'en doute."

Ses yeux s'illuminèrent de surprise lorsqu'elle m'entendit, mais elle ne releva pas. "Oublie pas que je sais déjà que ça te fera du bien." Il y eu un petit courant d'air à côté de moi, et elle disparut.

"Jasper," chuchotai-je. Je savais qu'il m'entendrait de sa place à l'autre bout de la pièce.

"Oui, Bella." Son accent du Sud fit rouler mon nom.

"Je sais que tu penses que c'est de ta faute, mais ça n'est pas le cas." Sa mâchoire se serra, mais il ne dit rien. "Si c'est la faute de quelqu'un, c'est la mienne. J'aurais dû être plus prudente parce que je sais l'effort que tu fais pour être dans la même pièce que moi."

Il soupira. "Ce n'est pas de ta faute. Je suis vraiment désolé d'avoir essayer de...te tuer." Ses sourcils se haussèrent, et il se demanda silencieusement si c'était approprié ou non.

Un rire nerveux m'échappa, et je secouai la tête. "T'en fais pas pour ça."

Les coins de sa bouche s'étirèrent en un demi-sourire, et il hocha poliment la tête. "Bella!" m'appela Alice du haut des escaliers. "Ton bain est prêt!" Je me mis debout sur des jambes tremblantes et passai devant Rosalie et Emmett.

"Hey." La voix d'Emmett gronda. Je me tournai vers lui et haussai un sourcil. "Je suis désolé pour ce qu'il a fait. Un véritable homme..." Il attira Rosalie plus près. "Un homme honnête et attentif n'aurait jamais fait ça à une femme formidable. Il ne te méritait pas."

Mon estomac se serra à ses mots, mais je me sentis hocher la tête. "C'est vrai," conclut la voix douce de Rosalie, me surprenant encore plus.

Je ravalais mes larmes pour la millionième fois. "Merci." Je fis volte-face et me dirigeai vers la luxueuse salle de bain des Cullen qui était, pratiquement, inutilisée. L'énorme baignoire aux jets bouillonnant était pleine de bulles et les arômes du Jasmin et de la camomille flottaient dans l'air. Il y avait des douzaines de bougies parfumées à la vanille allumées tout autour de la baignoire et je pouvais voir de la vapeur s'élever des bulles. Je mourus soudainement d'envie d'être dans cette baignoire.

"Je te l'avais dit!" chantonna Alice qui se tenait sur le pas de la porte. "Tu te sentiras mieux après. Viens dans ma chambre quand t'auras fini. Y'a pas le feu! Détends-toi. Si t'as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi." Avant que je ne puisse la remercier, elle était partie.

Je me déshabillai et me glissai lentement dans le bain parfaitement chaud. Je grimaçai lorsque mes coupures furent submergées, mais je les oubliai rapidement. La douleur sourde dans ma poitrine se réveilla à nouveau lorsque je repensai aux évènements de la journée. Mon Edward. Mon âme soeur. Je voulais avoir l'éternité avec lui et il n'était plus là. Quelques larmes m'échappèrent et je les essuyai lentement. Je n'étais pas assez bien pour lui. J'étais stupide. Fragile. Humaine.

Je me frottai furieusement le visage, énervée par la brûlure du gant de toilette. Ma peau délicate. Mon cul, ouais.

Je me frottai le crâne avec la même férocité, puis mes bras, ma poitrine. Je sanglotai bruyamment lorsque je réalisai que ça ne changerait rien. Je ne pouvais pas me laver de mon humanité. Je pleurai pour tout ce qui m'avait été refusé. Je pleurai parce que je n'étais pas assez bien.

Et surtout, je pleurais parce que j'étais égoïste et que je savais que si j'aurais pu, je me serais accrochée à lui pour toujours, même s'il ne voulait pas de moi. Finalement, mes sanglots moururent, et je remarquai que je m'étais frottée trop fort, ma peau était d'un douloureux rose foncé. Alice avait eu raison cependant, je me sentais légèrement mieux. Je sortis de la baignoire et éteignis les bougies. J'enfilai le pantalon de pyjama en flanelle verte pâle et le débardeur blanc qu'elle m'avait laissé. Il y avait aussi une robe de chambre blanche, mais j'avais chaud et ma peau était à vif donc je décidai de simplement l'emmener avec moi.

J'entrouvris la porte de la salle de bain, embarrassée que tout le monde m'ait entendu pleurer dans la baignoire. Je traversai le couloir sur la pointe des pieds et toquai à la porte d'Alice, qui s'ouvrit à la seconde même où mes phalanges effleurèrent le bois.

"Entre, je t'en pris." Elle sourit. Je remarquai qu'elle portait, elle aussi, un pyjama et ça me fit sourire très légèrement. "Il y a de la pommade sur la commode, ça t'aidera à apaiser ta peau après ton...bain," finit-elle suggestivement. Je rougis d'embarras et marmonnai un merci en étalant la lotion florale. Elle avait raison, ce fut immédiatement mieux.

Je me tournai pour la trouver perchée au centre de son lit, sa main délicate tapotant la place à côté d'elle. Je me hissai, sans aucune grâce, sur son immense lit, et m'allongeai à côté de son petit corps. Elle s'appuya sur son coude et replia ses jambes sous elle. Elle ne parla pas pendant un petit moment.

"Il t'a mentit," me dit-elle ensuite doucement. Il n'est partit que pour te protéger. Il t'aime vraiment, Bella. Il t'aime assez pour te quitter."

Mon estomac s'alourdit à ses mots. "Alice, stop."

"Je sais que tu ne veux pas entendre ça." Elle fit courir ses doigts dans ses cheveux parfaitement coiffés. "J'ai vu que ça irait pour toi. Je ne peux pas te dire comment, mais tu as le droit de savoir ça."

Mon coeur s'emballa. "Est-ce qu'il...Revient?" demandai-je d'une petite voix pleine d'espoir.

"Non," répondit-elle et mon coeur tambourina sa protestation. "Je te vois heureuse avec quelqu'un d'autre. Je ne sais pas encore qui cependant."

Je ricanai séchement. "Il n'y a personne d'autre pour moi. Il était mon âme soeur."

Elle me toucha le bras avant de s'allonger à côté de moi. "Je n'en dirais pas plus, à part que je ne pense pas que ce soit le cas." Mon coeur me fit mal en entendant ces mots, même si je savais que ce n'était pas son intention. "Dors, Bella. Tu as besoin de te reposer. Je serais là pour toi."


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