Hellooo-o !
Me voilà de retour pour vingt-cinq OS (oh noooon elle va encore nous embêter!) et un peu plus tôt que prévu. Pas de grand changement par rapport à 'Et tant d'autres histoires', juste un résumé à chaque début d'OS. Dans cette série il y aura des histoires qui font suite à des OS de 'Et tant d'autres histoires', mais je me suis arrangée pour mettre un récapitulatif à chaque fois.
Oh, j'ai jamais fait de disclaimer mais je ne gagne rien en écrivant mes bêtises, et si le Mentalist m'appartenait, mon cher Bosco ne serait pas mort... ='( - Sans compter les raclées que Lisbon mettrait à Jane...
Assez de blabla, je vous laisse découvrir le premier OS. =)
Résumé: Lisbon a peur du vide, une peur incontrôlable qu'elle a bien du mal à cacher à son consultant lorsqu'elle se retrouve assise à côté de lui dans l'avion les menant à une énième scène de crime. « Rien de gênant hein ? – Rien du tout, promis. »
Airplanes
Lisbon se laissa tomber dans le siège à côté de Jane et poussa un profond soupir. Son consultant leva les yeux du livre qu'il avait ouvert pour lui adresser un regard amusé.
-Pas de terroriste à bord de notre avion ? s'enquit-il.
-Ah ah, vous êtes drôle, ironisa-t-elle en roulant des yeux.
-Vous devriez vous attacher, on ne va pas tarder à décoller, lui conseilla-t-il en désignant sa propre ceinture déjà mise.
Elle grimaça alors que Jane retournait à sa lecture et attrapa la lanière pour la boucler. Elle bascula sa tête en arrière et poussa un autre soupir qui attira à nouveau l'attention de l'homme assis à côté d'elle. Il lui lança un coup d'œil interrogateur.
-Vous n'avez pas peur des décollages n'est-ce pas ? demanda-t-il, suspicieux.
-Bien sûr que non, marmotta-t-elle en fixant intensément le siège devant elle, j'ai pris l'avion plusieurs fois avant aujourd'hui.
-Certes, approuva-t-il. Mais je n'avais jamais été à côté de vous, donc je ne peux pas savoir si vous êtes effrayée ou non.
-La réponse est non, je n'ai pas peur du décollage, trancha-t-elle.
Il la sonda du regard un moment puis haussa les épaules et retourna à son livre non sans avoir basculé son siège en arrière. Lisbon se pencha dans le couloir pour jeter un coup d'œil au reste des passagers. Elle repéra les cheveux roux de VanPelt un peu plus loin, en grande discussion avec Rigsby. Elle fut interrompue dans son observation par le passage des hôtesses de l'air. Elle retint à grand peine un autre soupir et croisa les bras, se renfonçant dans son siège qu'elle avait basculé à son tour, imitant Jane.
Le message du commandant de bord retentit dans les haut-parleurs et elle ferma les yeux.
-Vous avez peur de l'altitude ? s'étonna Jane.
-Non, répondit-elle en se crispant un peu plus alors que les moteurs s'allumaient.
-Si Lisbon, vous êtes morte de peur, vous avez peur de l'altitude ou de l'avion… Les deux peut-être ?
-Fermez-la Jane, marmotta-t-elle alors qu'elle sentait l'appareil se mettre en mouvement.
Elle ne put retenir plus longtemps ses yeux et elle les ferma en adressant une prière à qui pouvait bien l'entendre. Elle détestait plus que tout au monde cette sensation d'être arrachée au sol et de ne tenir en l'air que par le bon-vouloir d'un esprit inconnu. Et puis, elle était flic, elle en avait vu des affaires de crashs.
Elle sentit son estomac se contracter alors que l'avion quittait le sol et elle eut cette même habituelle envie de sortir en courant pour retourner sur la terre ferme.
Les mains de son voisin vinrent délier ses bras croisés sous sa poitrine et il attrapa ses mains. Elle les écrasa dans les siennes et elle l'entendit rire légèrement.
-Doucement femme, je risque d'en avoir encore besoin, plaisanta-t-il en la forçant à relâcher un peu la fermeté de ses doigts.
-Fichez-moi la paix Jane, gronda-t-elle sans rouvrir les yeux.
-Regardez-moi Lisbon, ordonna-t-il d'une voix douce.
-C'est plus facile les yeux fermés.
-Je peux faire disparaître la peur.
-Vous ne m'hypnotiserez pas.
-Lisbon, ouvrez les yeux, souffla-t-il.
Elle gémit mais obéit et plongea dans son regard bleuté. Il lui sourit doucement, comme il aurait souri à une petite fille terrifiée. Mais l'envie de refermer les yeux fut plus forte. Il délivra l'une de ses mains pour aller la poser sur sa joue.
-Rouvrez les yeux Lisbon, insista-t-il. Nous sommes déjà en l'air, le décollage est fini.
-Je n'ai pas peur du décollage, bougonna-t-elle.
-Je sais, c'est tout l'avion qui vous fait peur.
Elle ne chercha même pas à nier, elle se sentait un peu moins nauséeuse maintenant que la sensation du décollage était passée, mais elle se savait en l'air, trop loin du sol et ça suffisait à la terroriser. Ce n'était pas pour rien que d'habitude elle s'arrangeait pour ne pas se retrouver à côté d'un membre de son équipe dans les avions. Elle avait honte de cette peur enfantine, elle se trouvait ridicule.
Mais l'hôtesse la croyant en couple avec Jane –ils avaient passé leurs temps à se disputer comme un vieux couple dans la file d'attente– elle leur avait d'office vendu deux places côte à côte. Elle aurait bien réclamé une autre place mais ça aurait attiré l'attention de son consultant et elle avait eu l'espoir fou qu'elle pourrait faire le voyage sans qu'il n'ait à remarquer sa peur.
-Lisbon, je peux faire disparaître la peur, nous avons quatre heures de vol, ça sera plus confortable si vous me laissez vous aider.
-Mais je ne veux pas que vous m'hypnotisiez, marmotta-t-elle, les yeux toujours fermés.
La main de Jane glissa vers son menton pour la forcer à tourner la tête dans sa direction et elle soupira, rouvrant les yeux.
-Oubliez-moi Jane, le supplia-t-elle.
-Lâchez-moi le contrôle deux secondes et je vous fiche la paix pendant tout le vol Lisbon, je veux juste vous relaxer.
Il lâcha son autre main pour se détacher et se tourner complètement vers elle, il la détacha elle aussi, puis il attrapa son épaule pour la tourner vers lui.
-Je ne vous ferai pas parler Lisbon, je vais juste vous mettre dans une légère transe, vous vous endormirez peut-être d'ailleurs, quand on atterrira je vous réveillerai aussitôt, promis.
Elle sonda un moment son regard bleuté rassurant et eut la bête envie d'accepter. Elle fut cependant interrompue par quelques turbulences. Elle se cala dans son siège, ferma les yeux et tendit tous ses muscles en priant pour que ça passe vite. Elle savait bien sûr que des milliers d'avions voyageaient sans problème chaque jour, mais qui avait dit que la peur était rationnelle ?
-Lisbon…, tenta d'insister son consultant.
-D'accord c'est bon, faîtes-le, céda-t-elle à regret.
-Ouvrez les yeux, lui intima-t-il en attrapant sa main à nouveau.
Il trouva son pouls facilement alors qu'elle acceptait de replonger dans ses yeux.
-Vous me jurez que vous ne me ferez pas parler ? s'assura-t-elle avant qu'il n'ouvre la bouche.
-Vous avez si peu confiance en moi ? sourit-il.
-Vous ne voulez pas que je réponde à cette question, le railla-t-elle tout en crispant sa main libre sur l'accoudoir lors d'une nouvelle turbulence.
Il sourit, secouant la tête, puis il planta son regard dans le sien pour quelques secondes de silence, voulant s'assurer qu'il avait toute son attention. Il sentait son pouls affolé, signe de sa panique intérieure. Il comprenait maintenant pourquoi elle avait paru si mal à l'aise lorsqu'ils avaient eu deux places côte à côte.
Lorsqu'il estima qu'elle était assez concentrée il murmura de quoi l'apaiser sans briser le contact visuel. Il eut besoin de plus de temps que la dernière fois avant que son pouls ne commence à ralentir. Puis, il vit son regard commencer à devenir lointain alors qu'il l'emmenait dans un autre pays, rassurant, bien sur terre, là où elle ne risquait rien. Estimant qu'il pouvait rendre les choses plus faciles encore en l'endormant, il lui intima de fermer les yeux. Elle obéit sans résistance aucune, lui lâchant tout contrôle.
Il adorait cette sensation de contrôler les émotions des gens, mais il devait avouer que réussir ce tour de force sur Lisbon, la maniaque du contrôle par excellence, c'était une grande satisfaction personnelle.
Il la réinstalla dans son siège, s'assura qu'elle était toujours aussi détendue, puis il reprit son livre et retourna à sa lecture.
La première heure passa sans que Lisbon ne bouge, elle avait glissé vers un profond sommeil d'après sa dernière vérification de son état. Il s'en félicitait encore lorsqu'il sentit son épaule soudain alourdie par un poids. Il se tourna vers la jeune femme et constata qu'elle était venue s'affaler contre lui. Déstabilisé, il resta immobile un instant puis il remarqua que l'accoudoir entre eux rendait la position de la brune tordue, elle allait avoir mal au dos s'il n'y remédiait pas.
Il la redressa gentiment mais elle revint sur son épaule, tel un aimant. Embarrassé, il se mordit la lèvre inférieure. Finalement, il se dit qu'elle ne pourrait pas lui en vouloir de lui avoir évité un mal de dos et il la maintint sur son siège un moment d'une main, le temps de relever l'accoudoir, puis il la fit revenir sur son épaule en douceur.
Elle poussa un léger soupir de contentement et il sourit en roulant des yeux avant de reprendre son livre.
Il n'avança que de quelques pages avant de sentir Lisbon bouger. Il porta son attention sur elle et vit qu'elle avait monté ses jambes sur son siège, recroquevillée contre son épaule. Elle bougea encore un peu et finit par laisser glisser sa tête sur son torse, posant l'une de ses mains sur son estomac. Il frissonna violemment et tenta de la remettre en place mais elle grogna dans son sommeil, agrippant sa veste. L'amusement prit le pas sur le malaise et il décida que jamais au grand jamais il n'avouerait à Lisbon ce moment gênant. Il la laissa se blottir contre lui néanmoins.
Il se lassa de son livre au bout d'une heure supplémentaire, à vrai dire Lisbon lui posait quelques problèmes de concentration. Elle marmonnait des choses incompréhensibles en dormant et de temps à autre bougeait légèrement, cherchant une autre position tout en restant toujours autant en contact avec lui. A un moment où elle avait niché sa tête dans son cou, il s'était demandé avec inquiétude si elle n'allait pas finir sur ses genoux. Mais à son grand soulagement elle était vite revenue à son épaule, sa main résolument fermée sur son veston.
Il l'observa un moment, amusé par cette proximité inattendue, puis il se dit que ce que Lisbon ignorait ne pouvait pas lui faire de mal et posa sa tête sur la sienne, fermant les yeux à son tour.
Jane fut réveillé par la voix du commandant de bord annonçant qu'il était temps d'attacher les ceintures pour l'atterrissage. Il s'occupa d'attacher tant bien que mal la ceinture de Lisbon, toujours étroitement endormie contre lui, puis il boucla la sienne.
Il se surprit à penser qu'il devait profiter des dernières minutes de la sensation agréable du corps fluet pressé contre le sien et malgré lui posa sa main sur celle de la jeune femme, cette même main qui n'avait pas quitté son veston.
L'avion s'immobilisa quelques instants plus tard et il put se détacher avant d'en faire de même pour Lisbon. Il attendit qu'il y ait un peu d'agitation de la part des passagers puis il retrouva le point de contact de la légère transe qu'il avait provoqué –son poignet– pour la ramener à elle. Juste avant, il avait pris le temps de la redresser doucement pour qu'elle ne soit plus en contact avec lui.
Elle ouvrit les yeux difficilement, papillonnant des paupières, puis un sourire toucha ses lèvres lorsqu'elle vit par la fenêtre qu'ils avaient atterri. Elle tourna son sourire vers Jane, le remerciant silencieusement. Il lui rendit son sourire sans rien dire et ils se décidèrent à se lever de leurs sièges.
-Je n'ai rien fait de gênant hein ? demanda Lisbon plus tard alors qu'ils sortaient d'un taxi pour se rendre sur les lieux du crime.
Il s'immobilisa, plongeant son regard bleu dans les yeux verts inquiets de la brunette. Il sourit doucement et posa sa main sur son épaule.
-Je vous ai promis qu'il ne se passerait rien de gênant, et il n'y a rien eu de gênant, la rassura-t-il.
-Tant mieux, sourit-elle. J'avais peur d'avoir fait quelque chose de ridicule.
Il ouvrit la bouche pour parler, avec l'idée de lui dire qu'il ne voyait pas en quoi c'était ridicule mais il se reprit et lui offrit un nouveau sourire. Finalement, garder le souvenir pour lui tout seul était peut-être préférable. Assurément s'endormir contre lui se rangeait du côté des choses ridicules qu'elle craignait.
-Nous y allons ? suggéra-t-il en faisant un signe de tête vers la maison derrière eux.
-Oui, bien sûr, sourit-elle, toujours ravie. Et merci pour votre aide, ajouta-t-elle avant de passer devant lui.
Jane acquiesça, pensif, puis la suivit. Il chassa les pensées qui entravaient son esprit et s'assura qu'il avait pris la bonne décision, Lisbon semblait plus heureuse ignorante de cet instant tendre qu'elle lui avait offert. Ça resterait son secret à lui seul.
Trop plongé dans ses pensées, il ne remarqua pas le geste de Lisbon lorsqu'elle attrapa sa manche de veste pour l'approcher de son visage. Elle fronça les sourcils en reconnaissant finalement cette odeur étrange mais douce qui l'avait poursuivie, elle était sûre qu'il s'agissait de celle de Jane. La question était : comment l'odeur de Jane s'était-elle retrouvée si présente sur ses vêtements ?
Elle écarquilla les yeux et se figea, la main sur la poignée. Elle fut prise d'un léger vertige alors que d'étranges sensations se rappelaient à elle. Elle hésita un moment à se tourner pour vérifier son intuition auprès de Jane, puis elle secoua la tête et retrouva aisément son rôle d'agent senior, de nouveau sur terre.
Oublié l'avion, oubliée la transe, oublié le trouble, son monde tournait sûrement mieux de cette façon, à l'abri du vide.
... Vous embarquez pour 25 nouveaux OS ? [Wow, je me surpasse en jeu de mot là...]
Prochain OS mardi ! =)
PS: Un immense merci aux lecteurs de California Dream dans la précédente série. Puisque j'ai un peu créé la confusion, je vous donne mon interprétation [ce qui ne vous empêche pas de voir mon texte différemment ! :)]. Au début de leur relation, Lisbon a fait promettre à Jane que lorsqu'il partirait, il l'hypnotiserait et lui ferait oublier ce qu'ils avaient vécu ensemble. Jane a donc hypnotisé Lisbon et elle croit avoir rêvé, elle a oublié toute relation avec Jane. Mais il n'a pas pu s'empêcher de laisser un mot, lui promettant en quelque sorte de revenir un jour et de lui rendre les souvenirs qu'il a pris. =)