Me voilà de retour pour la suite de La Faille ! =)
[Qui peut être lue sans avoir pris connaissance de la sphère 1 il me semble.]

Je vous ai fait un nouveau prélude, un saut en avant, comme le premier. Et je vous poste le prologue en même temps. J'espère que ça vous plaira !

Notes sur les changements : Tous les titres sont des titres de chansons. Oh, et il y a souvent des citations en début de chapitres.

Je tiens également à signaler que cette sphère est beaucoup plus centrée sur l'analyse 'psychologique' des personnages, leur évolution mentale, de ce fait, il y a des passages de narration bien plus longs que dans la sphère 1... Et par conséquent moins d'action.

Disclaimer: Les personnages du Mentaliste: à Bruno Heller. Le scénar, feu-Kelly, Chris Palmer, la famille Robin et les suspects, c'est à moi ! =) [Oh et je vous le dis tout de suite, Chris est juste un "fantôme" du passé de Lisbon, pas un tueur ! =)]


Prélude: Love the Way You Lie:

Elle se laissa glisser contre la porte lentement, combattant les larmes de son mieux. Elle l'entendit derrière la porte, elle l'entendit essayer d'ouvrir et coller ses mains sur le bois.

-Teresa, ouvre, la supplia-t-il.

Elle ferma les yeux et bascula sa tête en arrière. Une larme lui échappa malgré elle, malgré la force qu'elle aurait voulu avoir à cet instant.

-Je suis désolé, ça n'aurait pas dû se passer comme ça, continua-t-il.

Elle devina qu'il collait son front contre la porte, fermant les yeux pour y chercher la force de mentir un peu plus... Trouver de quoi la faire ouvrir pour pouvoir la ramener. Mais il était trop tard, bien trop tard. Il avait franchi la ligne, il l'avait trahie une fois de plus. Il avait joué, il l'avait perdue. Alors pourquoi était-ce elle qui pleurait si fort ? Pourquoi était-ce son coeur qui hurlait de douleur ? Pourquoi ne pouvait-elle plus respirer ?

-Teresa je t'en prie, je ne te blesserai jamais sciemment, ouvre.

Elle chercha le souffle qu'elle avait perdu quelque part dans cet océan où elle se noyait jour après jour, elle ne le trouva pas. Elle était bien trop loin de ses doigts.

Elle ferma les yeux plus fort, comme si ça allait le faire disparaître à jamais, effacer le mal qu'il faisait, le bien aussi, et toutes ces folies qu'ils avaient osé imaginer à deux. Il n'y avait jamais eu d'espoir pas vrai ? Y avait-il eu un instant de réalité ? Ou avaient-ils rêvé..?

Elle entendit sa voix, un peu rauque désormais, répéter les mêmes excuses, la même douleur, la même conscience de ne pas savoir être la bonne personne pour elle... mais il était bien trop épris d'elle pour la libérer. Elle était bien trop éprise de lui pour ne pas sentir son coeur se fissurer à chaque supplication.

Lentement, elle se releva et essuya de son mieux les larmes. Ca ne serait pas les dernières qu'il ferait couler. Elle savait qu'il y en aurait tant d'autres... Et pourtant, elle trouva la force de lever sa main tremblante vers la poignée de la porte. A ce stade avancé de folie, ce n'était plus vraiment de la force, c'était de l'aveuglement. C'était refuser de ne pas voir qu'elle se détruisait, qu'il la détruisait... Oui mais c'était le refuser pour lui.

Elle actionna la poignée et ouvrit lentement. Elle lui adressa l'un de ces affreux sourires, ceux qui vous font savoir que la personne en face de vous a perdu encore une part d'elle-même.

Elle le laissa l'enlacer et respira son odeur comme une droguée prendrait sa dose. Elle ferma les yeux si fort qu'elle aurait juré qu'elle ne les rouvrirait plus jamais. C'était plus facile de ne pas voir, de s'aveugler.

C'était plus facile de l'aimer.


Sphère 2 : L'Eveil.

« Ce qui importe, ce n'est pas le voyage, c'est celui avec lequel on voyage. »

Jean-Luc Gendry - Ne m'embrassez pas, ce serait trop grave


Prologue: Keiner merkt es – Panik [Personne ne le remarque] (1)

« Le passé est un prologue. »

William Shakespeare - La tempête

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-Affaire dans le centre-ville, annonça Cho en entrant dans le bureau. Une vendeuse de breloques dans une galerie commerciale. Ils l'ont trouvée étranglée avec l'un des foulards qu'elle vendait.

-Encore un meurtre ? s'exaspéra VanPelt. Mais je n'ai même pas fini le rapport d'hier…

Elle jeta un coup d'œil dégoûté à son écran d'ordinateur.

-Les criminels ne prennent pas de vacances, répondit son ami en déposant ses affaires sur son bureau. Tu as vu Jane ?

-Avec Rigsby dans la cuisine.

-Je vais y aller avec lui, les agents de sécurité ont retenu tout le monde dans le magasin, si le coupable y est, il le trouvera.

VanPelt acquiesça, ravie d'avoir le temps de finir son rapport.

Cho trouva Rigsby et Jane en grande concentration sur le maintien en équilibre d'une cuillère sur le bord d'un verre. Il leva les yeux au ciel et croisa les bras.

-On a une affaire, annonça-t-il.

-Encore ? soupira Rigsby en lâchant des yeux le tour de son ami. Ils ne pourraient pas attendre un peu au lieu de tous s'entretuer en même temps ?

-J'y vais avec Jane, ça devrait être vite réglé, tous les suspects sont sur place.

-Vous ouvrez les paris sur le temps qu'il va me falloir ? s'enthousiasma le blond en se levant.

-Tu m'as déjà taxé vingt dollars rien que cette semaine, marmotta Rigsby.

-Petit joueur…

Rigsby fusilla le consultant du regard alors que ce dernier suivait Cho, tout sourire. Avant de disparaître au détour du couloir, il se tourna et indiqua le chiffre dix avec ses doigts. Le visage de Rigsby se décomposa avant de redevenir grognon et l'agent rejoignit son bureau en traînant des pieds.

-Alors ? s'enquit Jane en s'installant sur le siège conducteur.

-Femme d'une trentaine d'années, étranglée avec un foulard qu'elle vendait. Douze suspects sont retenus par les agents de sécurité. Ils étaient aux alentours à l'heure du meurtre.

-Personne n'a tenté de sortir ?

-L'alarme a été tirée aussitôt, après vérification des vidéosurveillances, personne n'est sorti du magasin.

-Intéressant, se réjouit le blond. Tu me donnes combien de temps ?

-Cinq minutes. Mais je ne te paierai que si tu évites de faire tuer ou blesser quelqu'un.

-La dernière fois ce n'était pas ma faute, se défendit le consultant en levant les mains comme pour démontrer son innocence.

Cho lui jeta un regard en biais qui disait clairement ce qu'il en pensait et Jane roula des yeux avant de regarder par la fenêtre le paysage qui défilait.

-Comment elle va ? demanda-t-il au bout d'un instant de silence.

Cho continua à regarder la route et s'il fut surpris de la question, rien ne passa sur son visage. Quoi qu'il en soit, il savait de qui Jane parlait, et il savait également qu'il avait dû prendre sur lui pour poser la question.

-Elle va mieux, répondit-il finalement. Elle revient dans trois jours.

-Tant mieux, approuva Jane. Elle a toujours du mal à dormir ?

-Elle a dit à Grace que non.

-D'accord.

Le silence retomba, un peu plus lourd.

-Tu ne l'as pas vue depuis combien de temps ? s'enquit finalement Cho.

-Je lui ai parlé au téléphone, se buta Jane.

-Parce que Grace t'y a forcé, rectifia l'asiatique. Alors ?

-Je ne sais pas, marmonna-t-il, mal à l'aise. Peut-être trois semaines, quelque chose dans le genre… J'ai été occupé.

-Nous aussi.

-Tu sais ce que je veux dire, bougonna le consultant.

-Non je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est que tu évites Lisbon. Ce n'est pas la méthode.

-Quelle méthode ?

Cho lui adressa un coup d'œil exaspéré avant de reprendre son visage impassible, se garant du même fait sur le parking du magasin.

-Tu veux protéger Lisbon alors tu restes à distance, déclara finalement l'agent. Mais au final, à part la faire culpabiliser, tu ne fais rien de bon.

Sur ces mots, il sortit de la voiture, laissant le consultant songeur. Jane finit par faire la grimace, puis sortit à son tour et rejoignit Cho dans l'entrée de la galerie commerciale.


-Tu plaisantes ? se désespéra Rigsby en s'agrippant à son téléphone. Ouais bon ok, je te trouve ça, marmotta-t-il finalement avant de raccrocher.

VanPelt leva les yeux de son ordinateur pour l'observer, curieuse.

-Jane a trouvé le coupable en quatre minutes, le petit copain jaloux, marmonna-t-il à son intention.

-Et c'est un problème ?

Rigsby se leva pour fouiller ses tiroirs tout en répondant :

-Ouais, Jane avait tellement chauffé tout le monde que l'amant a vu rouge, a volé l'arme d'un des agents de sécurité et tiré sur le copain. Il devrait s'en sortir mais ce n'est pas bon quand même.

-Mince, Hightower ne va pas apprécier, ça fait le troisième en peu de temps…

-Vivement que Lisbon revienne, il se tenait un minimum à carreaux avec elle. Là il les pousse trop à bout… Ah, mais où il est ce machin ? finit-il par pester en se redressant, exaspéré.

-Tu cherches quoi ? s'enquit sa collègue.

-Il faut le formulaire d'accident, tu sais le vert là… Cho veut que je commence à le remplir, il doit aller payer la caution de Jane.

-Il doit en rester sur le bureau de Lisbon, elle en gardait toujours en réserve. Pourquoi Jane a été arrêté ?

-Il a fait le portrait du sheriff du coin, expliqua Rigsby tout en se dirigeant vers le bureau de leur supérieure absente.

VanPelt soupira et se laissa tomber contre le dossier de son fauteuil. Elle ne put s'empêcher de souhaiter ardemment accélérer le temps, il fallait que Lisbon revienne vite, avant la prochaine idiotie de Jane. C'était elle la plus douée pour le gérer, encore plus dans ces circonstances.

Jane avait été incontrôlable depuis son retour, peu après l'enterrement de Kelly Wallace. Il était triste et tous l'avaient compris, mais sa propension à créer des problèmes s'était décuplée avec sa tristesse. Bien sûr, Jane avait toujours posé des problèmes, lui et ses méthodes peu orthodoxes étaient une habitude à prendre, mais en quelques semaines, il avait été à l'origine d'une dizaine de coups de feu ou tentatives d'agression. Les trois agents espéraient que le retour de Lisbon calme les choses, mais plus le temps passait, et plus ils commençaient à comprendre que le consultant n'avait aucune envie de revoir leur patronne. Il avait commencé par s'éloigner d'eux, il ne laisserait pas Lisbon approcher.

-Pourquoi il évite Lisbon selon toi Wayne ? demanda Grace alors que Rigsby revenait.

-Je ne sais pas, la culpabilité peut-être, répondit son collègue en haussant les épaules. C'est le truc de Jane, il culpabilise toujours.

-Mais je suis sûre que Lisbon ne lui en veut pas, elle m'a parlé de lui quand je l'ai ramenée de l'hôpital.

-Ah oui ? Et elle a dit quoi ?

Cette fois, l'agent porta toute son attention sur la rousse, intrigué.

-Elle était un peu déçue qu'il ne soit pas venu la voir je crois. Elle ne dit jamais ces choses-là, tu la connais, mais elle était de mauvaise humeur et râlait à son sujet.

-Ne t'en fais pas, je suis sûr qu'il se rattrapera.

-J'espère que tu as raison, soupira Grace.

-Raison à propos de quoi ? s'enquit leur sujet de conversation en arrivant, accompagné de Cho.

Les deux agents évitèrent son regard, se replongeant dans leur travail. Jane secoua la tête, irrité par leur comportement, et glissa ses mains dans ses poches.

-D'accord, marmotta-t-il avant de se diriger vers son divan.

-On parlait de Lisbon, avoua en fin de compte Grace, revenant sur sa décision de ne rien dire.

-Et qu'est-ce qu'elle a ?

-Elle était agacée que tu l'évites…

-Mais qu'est-ce que vous avez tous avec Lisbon ? s'exaspéra le consultant. Vous voulez que j'aille la voir c'est ça ?

-Ça serait bien, répondit Grace. Peut-être qu'en plus tu pourras la convaincre de prendre des somnifères. Elle dit qu'elle n'a pas de mal à dormir mais je ne la crois pas.

-Tu voudrais que moi je persuade Lisbon de prendre des médicaments ? ironisa Jane.

Grace lui adressa un coup d'œil exaspéré et il soupira, résigné.

-C'est bon j'irai la voir avant qu'elle ne revienne, vous êtes contents ?

L'équipe se contenta de lui adresser des regards déterminés et il comprit qu'il n'avait pas le choix. Il avait fui, et ça devait finir. Agacé d'être coincé, le consultant tourna les talons et quitta les bureaux.

Il serra dans sa main la croix de Lisbon qui ne l'avait plus quitté depuis des semaines et monta dans sa DS. Peut-être qu'en fin de compte, il était temps.


(1) Pour avoir eu la chance de rencontrer et d'échanger quelques mails avec des membres de ce groupe génialissime, je crois pouvoir dire que je suis une fan inconditionnelle. \o/ Il fallait que ça soit dit.

J'espère que ce début vous convaincra d'embarquer pour la sphère 2 ? =) Au cas où, je vous mets un aperçu du chapitre 1 que vous pourrez lire lundi:

"-Vous classez souvent les gens selon des genres ? s'enquit Jane.

-J'aime les généralités insipides, rétorqua Lisbon en haussant les épaules.

-Vous avez un genre pour tout ?

-Il n'y a pas de limite aux genres Jane. Il y a des genres pour la cuisine, pour le rangement, pour la musique, pour l'amour, pour le sexe, pour la lecture… Et ainsi de suite.

-Vous êtes un sujet passionnant Lisbon, se moqua-t-il"

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Ps: Des millions de mercis aux revieweuses de la sphère 1 ! =D