Titre: Empire ( prononcé à l'anglaise bien entendu! *0*)

Auteur: GGL

Disclaimer: Bla bla bla, DGM n'est pas à moi mais à Hoshino-sama, sinon Kandy et Lavi-chou feraient chambre commune depuis longtemps...

Rating: T pour le moment

Résumé: Kanda et Lavi ont toujours été seuls, et ils s'en fichent. Du moins c'est ce qu'ils croyaient. Mais après leur retour d'Edo toutes leurs convictions semblent vaciller...

Note: Désolée pour le titre pas inspiré (on va dire que c'est un hommage au doujin! *0*) et le résumé à tendances minimalistes mais j'écris cette fic sans avoir vraiment de scénario clair en tête, alors je ne peux pas dire ce qu'il se passera exactement dans la suite... On va dire que j'essaye de retranscrire ma "vision" du Yuvi, en essayant de la transformer en un récit potable. Ensuite à vous de juger si le pari est réussi! Sur ce bonne lecture! ^^


Chapitre 1.

-Pourquoi tu ne prends pas plus soin de tes cheveux?

Kanda releva ses yeux jusque là baissés en direction de son bol de thé fumant et lança un regard surpris au jeune homme assis en face de lui,

-Hein?

Lavi ne se laissa pas perturber par le ton incrédule du Japonais et lui répondit en souriant:

-Tes cheveux, tu devrais y faire plus attention. Regarde t'as une fourche là! dit-il en se saisissant rapidement d'une des mèches noires qui reposaient sur les épaules de Kanda pour l'examiner de plus près. Et ils sont un peu secs. Pourquoi est-ce que tu t'en occupe pas un peu plus? Ils seraient vraiment beaux tu sais...

Devant l'air de plus en plus malicieux qu'arborait le roux, les yeux de Kanda se durcirent brusquement et il chassa rapidement la main de Lavi qui tenait encore sa mèche de cheveux.

-Et toi pourquoi est-ce que tu commences à me faire chier dès le petit déjeuner? T'as personne d'autre à emmerder avec tes remarques et tes questions stupides?

Lavi prit une moue pensive et faussement ennuyée et commença à faire tourner négligemment sa cuillère dans son assiette de porridge en levant les yeux au ciel.

-Huuuum mais je m'ennuie tellement Yu-chan! Et tu es la seule personne à peut près intéressante à des kilomètres à la ronde! Même Lenalee n'est pas là et tu comprends, il faut bien que je m'occupe!

A ces mots l'apprenti Bookman adressa au Japonais son plus beau sourire moqueur.

Kanda avait envie de l'étrangler, non mieux, de le décapiter. Sa main se crispa et son regard devint franchement meurtrier, mais il parvint à se contenir et prit une grande respiration pour se calmer.

-Ne m'appelle pas comme ça espèce d'abruti, sinon je te refais le portrait. Arrête de geindre et lâche moi.

Malgré les paroles glaciales de son ainé, Le sourire de Lavi ne vacilla pas.

-Yu-chan t'es pas très sympa tu sais! Et toujours aussi vulgaire! Mais c'est pas grave, au fond je sais que tu m'aimes bien!

Kanda concentra à nouveau son attention sur son bol et se mit à grommeler:

-Tch! Rêve toujours, Baka Usagi!

Ils finirent de manger, Kanda en silence pendant que Lavi débitait des idioties qu'il n'écoutait même pas. Puis ils quittèrent le réfectoire, chacun partant de son côté.

OoO

Yu marchait rapidement dans les couloirs de la Congrégation. Pas qu'il soit pressé ou qu'il ai envie de se rendre dans un endroit en particulier, c'est juste que c'était comme ça qu'il se déplaçait : toujours d'un pas vif et décidé, presque conquérant, comme quelqu'un qui n'a pas que ça à faire, qui a un but et s'avance droit vers lui, sans jamais ralentir et ne perdra surement pas son temps à vous attendre.

La vérité c'est qu'il ne savait même pas où il allait. Enfin, là, maintenant. Sinon bien sûr qu'il savait où il allait...

Toujours est-il qu'il s'ennuyait ferme et ne savait vraiment pas quoi faire. Il s'était entrainé ce matin, il avait médité juste après le déjeuner et s'était promené un moment dans la forêt qui bordait la citadelle, jusqu'à ce qu'il se mette à pleuvoir. Il devait être aux alentours de dix-sept heures et il ne voyait vraiment pas ce qu'il pourrait faire pour occuper la fin de sa journée.

Et merde ! Pourquoi est-ce qu'il fallait qu'il s'emmerde constamment dans ce foutu QG ? Il n'y avait jamais rien à faire à part devoir supporter les bavardages incessants de l'autre abruti roux et la présence plus qu'agaçante du stupide Moyashi !

Le jeune homme irrité poussa un énième soupir blasé et sur un coup de tête décida d'aller à la bibliothèque. Il parcouru les deux étages qui l'en séparaient d'un pas alerte, gratifiant les finders qui avaient le malheur de se trouver sur son passage d'un regard particulièrement noir (il ne pouvait vraiment pas supporter ces idiots...) avant d'attendre son but. Dès qu'il eut franchi les vieilles portes de chênes grinçantes de cette section de la citadelle, un sentiment de malaise le prit, et il se demanda pourquoi il avait eu l'idée de venir en premier lieu.

Il n'aimait pas aller dans la bibliothèque. Toutes les rares fois où il s'y rendait, l'ensemble des personnes présentes le regardaient, certaines l'air surpris, d'autres très légèrement ironique. Elles avaient l'air de se moquer de lui. Il savait ce qu'elles se disaient : «Alors comme ça il sait lire, lui ? ». Pour une fois qu'elles pouvaient se sentir supérieures, elles ne se gênaient pas pour le montrer. Seulement évidemment, personne n'avait les couilles de venir lui dire en face ce qu'il pensait.

Kanda lança un regard de pur dédain à tous ceux qui le fixaient depuis qu'il était entré et commença à se diriger vers le fond du grand complexe, là où il y avait le moins de monde. Il se sentait toujours un peu mal à l'aise dans cet endroit qui n'était manifestement pas fait pour lui. Il n'avait jamais rien compris aux livres, on ne lui avait jamais appris à les côtoyer depuis son « enfance ». Si il savait lire et écrire un minimum c'est parce qu'il fallait qu'il soit capable de rédiger ses rapports, et si il savait compter c'était pour pouvoir signaler le nombre d'akumas qu'il avait éliminé.

Un jour, environ quatre ans plus tôt, il était venu et avait essayé de lire un des épais volumes poussiéreux qui s'entassaient sur les étagères. Après près de deux heures passées à essayer de déchiffrer les mots incompréhensibles qui semblaient avoir colonisés TOUTES les lignes du putain de livre en question, il avait abandonné et quitté la bibliothèque complètement frustré.

Non la bibliothèque n'était vraiment pas pour lui. Il se sentait mille fois mieux dans les salles d'entrainement ou dans sa chambre où il pouvait méditer en paix. Mais comme il n'avait rien à faire de mieux pour le moment... Il pourrait peut-être s'installer dans un endroit tranquille où personne ne viendrait le déranger et attendre une ou deux heures en regardant le paysage par la fenêtre. Il aimait bien faire ce genre de choses, c'était reposant, apaisant même dans un sens.

Alors qu'il atteignait les derniers rayons de la bibliothèque, au détour d'une étagère, Yu tomba sur une vision à laquelle il ne s'attendait pas vraiment. Dans une alcôve près de la fenêtre, installé confortablement sur quelques vieux coussins et un livre à l'air particulièrement ancien posé sur ses genoux, Lavi lisait.

Ça n'étais pas ça en soi qui rendait la scène surprenante : Kanda avait vu le lapin idiot lire un nombre incalculable de fois.

Mais jamais comme ça, avec cet air à la fois sérieux et concentré, son œil vert parcourant la page à une vitesse ahurissante et quelques mèches de ses cheveux retombant sur son front et sa joue. Le soleil commençait à décliner dehors et la lumière orangée faisait ressortir la couleur des mèches désordonnées en les entourant d'un halo sanglant. Le profil fin du jeune homme se découpait nettement dans la lumière et Kanda était sûr qu'en se rapprochant un peu il pourrait même compter le nombre de ses cils.

C'était grâce à des moments comme celui-ci, lorsqu'il surprenait l'apprenti Bookman avec une mine aussi studieuse, que Yu avait fini par comprendre à quel point le Lavi que tout le monde côtoyait tout les jours était faux.

Les blagues stupides et les immenses sourires niais étaient faux, les grandes déclarations théâtrales comme quoi ils étaient meilleurs amis l'étaient aussi. Et c'était ça qui, plus que tout, agaçait le Japonais : comment cet abruti pouvait-il seulement oser se foutre de leur gueule ainsi ? Il n'avait pas le droit d'essayer de les berner juste pour mieux s'insinuer dans leurs affaires et pour ensuite se tirer quand les choses tourneraient mal et qu'on aurait vraiment besoin de lui.

Il était juste méprisable.

Pourtant il ne pouvait pas détacher les yeux de sa silhouette, comme hypnotisé par l'aura qui émanait du jeune homme. Il avait tellement l'air à sa place dans cet endroit, installé entre les étagères garnies d'ouvrages et la mine concentrée, comme le prolongement vivant de ces réceptacles d'un savoir auquel Yu n'aurait jamais accès.

Lavi tourna une page de son livre et le mouvement soudain sorti Kanda de sa transe songeuse. Ne voulant pas être remarqué par le rouquin il fit demi-tour silencieusement et s'installa dans un fauteuil près d'une fenêtre un peu plus loin. Il posa son front contre la vitre glacée et humide. La pluie s'était arrêtée et le ciel dégagé éclairait le paysage froid et morne que même la lumière du soleil couchant ne parvenait pas à réchauffer. La terre et les arbres étaient nus, l'hiver serait bientôt là. Le jeune homme frissonna en pensant au froid qui l'attendrait dans sa chambre cette nuit. Il aurait voulu pouvoir s'arrêter de penser, avoir l'esprit vide le plus longtemps possible.

Mais l'image du Baka Usagi s'imposa subitement à lui et il ne parvint pas à la refouler. Il aurait bien aimé savoir se qui se passait vraiment derrière cet œil vert et ces stupides cheveux roux, à quoi pouvait bien ressembler les pensées d'un Bookman. Sûrement rien de bien joli ni de très joyeux. Peut-être des suites interminables d'évènements horribles, des listes infinies de noms et pas mal de calculs tordus aussi.

Ouais vraiment rien de bien réjouissant. Il se demandait même comment il faisait pour arriver à s'endormir la nuit. Enfin, ce n'était pas comme si c'était son problème, c'était tout ce qu'il méritait après tout, à se croire au-dessus de tout et à tenter de savoir ce qui ne le regardait pas.

Yu savait qu'il intriguait Lavi. Ça se voyait à la façon que l'autre avait de le suivre partout, d'essayer de lui poser des questions indiscrètes dans des moments inattendus pour le prendre par surprise ou encore à ce regard insistant qu'il arborait chaque fois qu'il apercevait le tatouage sur sa poitrine.

-Tch ! Comme si ça le regardait cet imbécile ! Marmonna Kanda pour lui-même.

-Yu ? Qu'est-ce que tu fais là ? La voix de l'imbécile en question fit sursauter le Japonais qui se maudit intérieurement de ne pas avoir été plus attentif.

Lavi se tenait à quelques pas de lui, il portait deux livres épais sous le bras et se dirigeait vers la sortie lorsqu'il avait aperçu la longue chevelure noire du Japonais du coin de l'œil, pour se rendre compte que son propriétaire se trouvait assit sur un fauteuil, la tête penchée contre la fenêtre et un air grognon peint sur ses trais délicats.

C'était surprenant de voir Kanda ici, il ne se rendait dans la bibliothèque que les rares fois où on l'obligeait à aller y chercher quelqu'un. La curiosité de l'apprenti Bookman fut instantanément piquée au vif et avant même de pouvoir penser à ce qu'il faisait, il avait apostrophé l'exorciste en face de lui.

Celui-ci sursauta légèrement et Lavi ne pu s'empêcher de sourire intérieurement: ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait se vanter de faire sursauter Monsieur vigilance constante, alias Kanda Yu.

-Qu'est-ce que tu me veux encore ? Reprise de contrôle immédiate, question concise, ton glacial, air supérieur et détaché. C'était juste tellement typique.

Lavi commençait à être frustré par tous ces échanges stériles avec le jeune homme. Ça allait bientôt faire trois ans qu'ils se connaissaient et la plupart de leurs conversations n'avaient jamais dépassé le stade du « je t'embête-va te faire foutre ».

Pourtant il brulait de savoir ce qui se cachait sous la carapace dure et glacée que le Japonais présentait au monde entier. Parce qu'il était évident qu'il y avait quelque chose d'autre derrière tout ce mépris et cette rage, quelque chose de bien caché, profondément enfoui là où personne ne pourrait le voir. Quelque chose de tellement secret que même Bookman lui avait dit de s'occuper de ses affaires et de ne pas fouiner lorsqu'il lui avait demandé si il savait quelque chose. Mais il fallait qu'il sache ! Il devait bien y avoir un moyen de...

-Oi! Tu rêves, baka? Répond moi quand je te pose une question!

Yu était un peu intrigué: au lieu de lui adresser un sourire débile et une réponse tout aussi débile, le roux ne disait rien et le regardait d'un air préoccupé. Ça ne lui ressemblait pas d'être aussi sérieux devant les autres.

-Ah, désolé. Je viens de lire au moins quatre de ces horreurs sur les dynamiques ethniques d'Europe centrale du XVème siècle alors tu comprend, je fatigue un peu...

Lavi avait l'air un peu gêné. Un peu sincère aussi. Maintenant Kanda était vraiment surpris: qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez cet idiot ? Pourquoi n'était-il pas comme d'habitude ?

Voyant que le brun ne répondait pas, Lavi continua d'un air hésitant,

-Donc oui, je me demandais ce que tu faisait là à cette heure-ci...D'habitude à dix-neuf heures treize tu es partis manger depuis un moment...

Et voilà, il recommençait à fouiner !

-Ça te regarde pas.

Lavi leva les yeux au ciel, l'air agacé.

-Je t'en prie arrête ton manège tu veux ? Tu peux quand même répondre à ça sans te retrouver constipé non ?

Le Japonais resta mué quelques instants, choqué par la réponse agressive du futur Bookman. Qu'est-ce qu'il essayait de faire ? Normalement il aurait dû le regarder avec des yeux larmoyants et gémir quelque chose d'horripilant de l'ordre de « Yu-chan est tellement méchant ! » ou bien lui faire son grand sourire d'abruti en lui disant « Relax Yu-chan ! C'était juste histoire de discuter ! ».

Qu'est-ce qu'il était sensé répondre à ça ?

Dans le doute, toujours neutraliser la menace. Après un sec « Va te faire voir. », le jeune homme se leva brusquement et se dirigea à grands pas vers la sortie de la bibliothèque, laissant derrière lui un Lavi à l'air frustré.

Une fois sorti, Kanda se remémora les paroles du rouquin. Déjà sept heures et quart ? Comment avait-il pu rester aussi longtemps sans penser à autre chose qu'à ce parasite ennuyeux ? A cause de lui il était tout décalé dans son emploi du temps journalier ! D'un pas rageur il se rendit à la cafeteria qui (Dieu merci) était encore relativement vide à cette heure-ci, et commanda son habituel plat de soba à Jerry qui le servit avec un grand sourire. Yu grogna un remerciement et s'installa à une table isolée. Il mangea lentement, comme si la torpeur qui l'avait envahi dans la bibliothèque ne l'avait pas encore totalement quitté.

Son repas fini et de retour dans sa chambre (après un rapide crochet par la salle de bain pour se laver les dents), il enfila une vieille chemise blanche et un des pantalons larges qu'il utilisait pour s'entrainer, souffla la chandelle qui éclairait la pièce et se glissa sous ses couvertures.

Deux heures plus tard, il ne dormait toujours pas. Comme il l'avait prédit, l'air glacial de la nuit s'infiltrait dans sa chambre à travers les vitres fêlées des fenêtres et ses maigres couvertures ne lui apportaient aucune chaleur. D'habitude ça ne le gênait pas outre mesure : la salle de la matrice de la branche asiatique où il avait vu le jour était bien plus froide et il avait fini par s'en accommoder. Mais depuis l'épisode d'Edo tout semblait aller de travers. Il se sentait ridiculement faible, et surtout tellement las, comme si ses dix pauvres années d'existence en étaient devenues plus de cent. Ce n'était pas bien étonnant quand on y pensait : combien de fois son corps avait-il été mis en pièces, déchiré ? Combien de fois était-il « mort » ? Sans compter que depuis deux jours Mugen était dans les labos de la section scientifique, pour des « derniers réglages » selon Komui, et sans elle Yu se sentait complètement nu.

Mais le pire c'était le retour de ces foutus fleurs de lotus qui ne cessaient de revenir le hanter depuis son combat avec Skin. Le Japonais se recroquevilla un peu plus sur son matelas, en fermant les yeux le plus fort possible. Il savait que si il les ouvrait il pourrait les voir, parsemant le sol de sa chambre par dizaines et brillant d'une lueur malsaine. Il pouvait même les sentir, et leur odeur capiteuse s'était comme imprégnée dans les murs de pierre.

Seulement même en fermant les yeux, une des fleurs lui apparaissait toujours : la plus effrayante de toutes, enfermée dans son sablier, six de ses pétales reposant au fond du globe de verre, fanés.


GGL: Chapter one: DONE! è_é

La suite très bientôt (enfin j'espère...u_u')! En attendant, les reviews sont les bienvenues, et j'accepte toutes les critiques (même si j'apprécie aussi les compliments oh oh oh! *0*)!