Bonjour tout le monde! Voilà pour Pâques j'ai fait un trèèèès joli rêve que je voulais partager avec vous. J'espère sincèrement que ça vous plaira!
Je comptais en faire un OS cependant... Voilà, un OS aurait certainement fait 60ko sur bloc note xD
Je tiens à remercier MoOonshine qui m'a encouragé à l'écrire mais aussi à mes lectrices les plus fidèles qui me suivent dans toutes mes nouvelles aventures!
Sérieusement je vous adore les filles!
Attention c'est la première fois que j'écris une fanfiction du point de vue de Dean!
/!\ je me suis embêtée sur Paint à vous faire un petit plan du camp ! Je sais, je suis un ange. h t t p : / / i m g 8 2 5 . i m a g e s h a c k . u s / f / p l a n d u c a m p s . p n g / Je sais vous vous dites : nan mais ça m'ennuie d'enlever tous ces espaces! Je vous réponds donc: et les faire alors, c'est pas chiant? ^^ /!\
Chapitre 1
- Hors de question!
- John!
Le père de famille enfonça les derniers habits qu'il avait posés sur le lit, dans un sac qu'il envoya sur son fils qui était toujours sonné.
- Prend ça! Un de mes amis à l'armée est à présent directeur d'un centre pour jeunes adolescents, tu iras là-bas! Peut-être que tu reviendras sur le droit chemin!
Sa femme sanglotait auprès de son aîné alors que son fils cadet s'était réfugié dans sa chambre, ayant trop peur de sa fureur.
- Papa je/
- Pas un mot!
Il attrapa le bras de son garçon à terre, le traina de force vers la voiture et le fit rentrer dedans.
Dean soupira lorsque son père le fit descendre de la voiture et rentrer dans cette propriété privée.
A ses pieds il y avait un long rectangle de pelouse parfaitement bien tondue alors qu'un peu plus loin, une imposante bâtisse blanche.
Son père l'envoyait dans un boot camp américain.
A peine arrivé, il observa les lieux. Tout d'abord, l'intérieur du bâtiment était en arc de cercle pour la salle principale qui comportait le bureau du directeur en face de l'entrée avec à sa droite la pharmacie et à sa gauche le secrétariat. Toutes les portes étaient ouvertes laissant penser qu'il n'aurait aucune vie privée.
Un couloir traversait l'accueil et des adolescents de son âge environ, le traversait en courant, vêtu d'un uniforme militaire. Pantalon vert ou bleu et T-shirt noir.
Alors que son père entrait dans le bureau du directeur, il remonta son jean qui tombait légèrement et cacha ses trous en postant son sac de vêtements à la hauteur de ses genoux. Il vint saluer le militaire ayant l'habitude du salut militaire, et repartit dans la salle principale selon leurs ordres.
Il s'assit sur un des fauteuils noirs après avoir fait un maigre sourire à la réceptionniste qui se trouvait à son bureau, au milieu de la grande salle.
Il attendit un très long moment et se leva lorsque son père sortit de chez le directeur avec le sourire. Sourire qu'il perdit au fur et à mesure qu'il s'approchait de lui.
- Tu resteras ici cinq à six mois.
- Quoi? Et l'école alors?
- Il y aura des cours ici. C'est une école plus stricte que les autres c'est tout. C'est exactement ce qu'il te faut.
Il savait que la décision était déjà prise et qu'en parler plus ne servirait à rien. Au contraire, faire preuve d'insolence ne ferait qu'aggraver son cas.
- Tu pourras recevoir des visites le week-end et il y a une salle de repos. Cependant tu l'utiliseras très peu. Je laisse le plaisir à ton chef de groupes, de t'expliquer tout ça. Au revoir.
Il suivit son père du regard puis se tourna vers l'homme qui venait d'arriver.
- Chef du groupe Free Will, Bobby Singer. Je suis ton chef à présent.
- 'Free Will'? Vous faîtes fort dans l'ironie, vous les militaires.
Il salua l'homme bourru malgré tout.
- Ce sera moi qui commanderai tes entraînements militaires et exercices physiques. Je suis aussi à l'écoute si tu as besoin de moi.
- Trop gentil.
- Que les choses soient claires gamin. Je me fiche bien de ce que tu as fait pour venir ici, et aussi que tu ne sois pas content d'être là. Tu me dois respect et obéissance alors tu me suis et tu te tais.
Il pensa un moment à se révolter puis il abandonna l'idée. Si cet homme supervisait ses exercices physiques, il ne devrait pas se faire mal voir.
Il suivit en silence son chef.
- OK alors on va faire simple. A gauche il y a tous les dortoirs et tu partageras ta chambre mais aussi la salle de bain avec quatre adolescents. T'as de la chance, avant les salles de bains étaient communes. Le réveil se fera à six heures, à six heure quinze je passerai dans la chambre et je veux que les lits soient bien faits et que tu sois habillé correctement. Tu feras un jogging jusqu'à sept heures, ensuite tu pourras aller directement à la cafétéria. Jusqu'à huit heures tu auras champ libre. Certains aiment regarder la télévision dans la salle de repos, et d'autres avoir le calme dans la bibliothèque. Mais interdiction de se rendormir. De huit heure à treize heure, tu devras faire tous les exercices physiques.
- Lesquels, m'sieur?
- Course, escalade... Un véritable parcours du combattant. L'après-midi, après une heure pour manger, ce sera des exercices d'équipe. Un truc vraiment crétin si tu veux mon avis. Un peu dans le style: je te fais confiance donc je sais que si je tombe en arrière tu me rattraperas. Je me suis demandé dans quel cas on va se balancer en arrière nous... Bref, c'est tout con donc ce sera comme une petite sieste. Cette connerie dure presque une heure et demie. Ensuite ce sera des sports de combat jusqu'à dix-huit heure. La cantine reste ouverte jusqu'à vingt-deux heures, heure d'extinction des feux.
Il serra les dents sachant qu'il aurait énormément de mal à tenir. Il était un très bon sportif, voire le meilleur de son ancien lycée, mais là... C'était de la torture.
- Les cours commencent la semaine prochaine donc le programme changera. Par contre, il y aura toujours au moins trente minutes pour la connerie qu'ils nomment "exercices de groupe d'entente et de confiance". D'ailleurs ils essayent de changer les groupes. Afin que vous apprenez à faire confiance à des personnes dont vous n'êtes pas spécialement proches.
- 'Faire confiance aux étrangers' ? Ma maman m'a toujours dit qu'il fallait s'en méfier.
Il sourit fier de lui lorsqu'il remarqua que son chef s'amusait.
- Sauf que là, c'est un peu une grande famille. Certains veulent s'engager à la fin de leurs études donc on reste stricte. Oh et tu devras aller voir le psychiatre une heure par semaine normalement. Mais vu que tu viens d'arriver, tu en feras deux cette semaine.
Faire de l'ironie aurait empiré son cas alors il se tut.
Bobby l'accompagna dans un bâtiment à l'écart et ils entrèrent par la porte qui comportait un symbole désignant le sacrifice.
Tout était propre et il n'y avait pratiquement aucun bruit dans les dortoirs. Soient ils étaient dans la salle de repos, soient ils dormaient vu qu'il était vingt et une heure. Son père n'avait vraiment pas perdu de temps vu que la décision qu'il avait prise datait du diner. Qu'est ce qu'il avait été idiot de parler de ça à ses parents... Il aurait vraiment du se taire. Les parents exigent qu'on leur raconte tout et, une fois qu'on s'en donne la peine, ils nous punissent. Il était révolté, surtout que son père était son modèle depuis tout petit.
Son père était son héros.
Mais son père l'avait envoyé loin de sa famille car il l'avait déshonoré.
- Bon je te laisse. Tu ferais mieux de dormir dès maintenant, le réveil est plutôt difficile. Le directeur Rufus organise des fouilles dans les dortoirs pour vérifier s'il n'y a pas de magazines pornographiques ou des portables. Les consoles portables sont aussi interdites.
- Et les lecteurs mp3 ?
- Tu y as le droit pendant tes heures de repos.
Il le salua et entra dans la chambre qu'il le lui avait désigné, une fois que le chef fut parti.
Un blond courrait après un châtain et il se colla contre le mur pour leur laisser de la place. La chambre était plutôt bien rangée mais deux lits, ceux d'un superposé, étaient défaits. Il en conclue vite qu'ils appartenaient aux deux zigotos.
Le châtain finit par rendre son T-shirt au blond et s'approcha de lui.
- Salut moi c'est Gabriel! Mais tu peux m'appeler Gaby. Le nudiste avait un prénom normal avant de le changer pour 'Balthazar'. Un peu comme le démon dans la série Charmed!
- Je t'ai dit que je détestais la référence! Et tu peux m'appeler Balthie. C'est plus rapide.
- Chut, y'en a un qui dort!
- Je crois que s'il a des chances d'être réveillé, ce serait à cause du boucan que vous faisiez il y a peu.
Les deux se sourirent et le regardèrent à nouveau.
- T'es cool, ça va. On est dans Free Will avec le paresseux là-bas. Il te saluera lui-même demain. C'est aussi un gars cool mais il est plutôt discret. Évite de nous l'énerver OK?
- Je ferais de mon mieux.
Le dénommé Balthazar attrapa son sac et l'envoya sur l'autre lit superposé.
- Tu dormiras en dessous de lui! A moins bien sûr que tu ne veuilles te farcir l'un de nous deux.
- Non merci.
Il sourit légèrement en pensant que même s'il s'agissait d'un camp, l'humour et la joie de vivre restaient présents.
Il se déshabilla rapidement et entra dans ses draps en fermant les yeux. De toute façon, les lits situés au-dessus de lui plaisaient pas.
- Oh! En fait tu t'appelles comment?
Il se permit de pouffer alors que Balthazar grondait gentiment son ami.
- Dean Winchester.
- Comme le fusil! Il y a dû en avoir des blagues salaces à ton sujet!
- Non, pas tant que ça.
- Balthie?
- Hm?
- Ta gueule. Bonne nuit Dean et bon courage. T'en auras besoin pour demain.
Il repensa à sa mère qui pleurait lorsqu'il avait quitté la maison et à son petit frère de douze ans qui s'était réfugié dans sa chambre et à qui il n'avait même pas eu le temps de dire au revoir. Il ferma ses yeux afin de ne pas pleurer et pour la première fois depuis bien longtemps, pria pour ce qui l'attendait le lendemain.
Il se réveilla en sursaut, le bruit dérangement aiguë d'une alarme l'ayant sorti de ses rêves. Le lit bougea et quelqu'un sauta et retomba sur ses pieds tout en lançant son oreiller sur Gabriel.
Le garçon couru vers la salle de bain alors que le châtain émergeait à peine.
- Putain! Tu ne pourrais pas me réveiller normalement mec?
Il se leva alors, se rappelant que dans dix minutes son lit devrait être rangé et qu'il devrait être habillé.
- Prend pas ta douche le matin, ça sert à rien. On la prend le soir parce qu'on a plus de temps et que c'est plus économique.
- Comment ça?
- Vu toutes les activités qu'on va faire, on va suer dans maximum deux heures. Alors se doucher deux fois par jour... Nan merci.
Il décida d'écouter Gabriel car celui-ci avait plus d'expérience et d'enfiler son pantalon militaire vert ainsi que son nouveau T-shirt.
Les deux autres firent de même et lorsque la porte s'ouvrit, tout était déjà rangé.
Bobby s'avança avec un air menaçant et il le salua, suivant les deux autres.
- Où est le quatrième?
- Ici, m'sieur.
Il se tourna alors pour voir son dernier compagnon de chambré et fut très surpris. Contrairement à Gabriel et à Balthazar, il n'avait pas vraiment de muscles. Il était fin et dégageait comme une aura de douceur. C'était la première fois qu'il voyait des yeux aussi bleus. Il reprit contenance et regarda à nouveau son chef.
- Bien Free Will. Vous allez sortir dès maintenant, courir doucement le long du terrain. Si vous tombez, vous courrez dix minutes de plus. Est-ce bien claire?
Ils répondirent en même temps et sortirent du dortoir, croisant ainsi tous les autres. Ils devaient être trois cent, ce qui l'amena à se poser une question.
- On tiendra jamais autant, bien que le terrain soit grand.
- Écoute tu connais Harry Potter hein? Alors à la place de quatre écoles, on en a trois. Et notre groupe fait partie de l'une d'entre elles. On fait partie des "Hunters". L'école "Monsters" s'organise pour courir dans la forêt, juste derrière, quant aux "Demons", ils aiment bien courir le long de la route.
- Et comment on est réparti? J'ai pas eu le droit au chapeau magique, moi!
Il entendit pouffer et se tourna vers le brun aux yeux bleus avec qui il partageait à présent le lit superposé.
- Il s'appelle Choixpeau magique.
Il esquissa un sourire et se retourna vers Gabriel, comprenant que Balthazar ne se réveillait pas complètement à six heures du matin. Ce qu'il comprenait malheureusement.
- C'est sur notre dossier. On a commis des crimes mineurs, on est les ... 'gentils' ici. Mais bon, faut pas croire qu'il y a des guerres avec les autres. Au contraire, on s'entend tous plutôt bien. Y a un mec, Nick, dans les Démons, qui est vraiment trop cool. On fait des parties de poker avec lui presque tous les soirs. Tu sais jouer?
- Ouais je plumais tout le monde dans mon ancien lycée.
- Alors je lui demanderais pour toi.
Il lui sourit et se tourna vers son camarade inconnu.
- Castiel, enchanté.
- Dean, de même.
- Désolé de ne pas m'être réveillé hier. J'ai appris à avoir le sommeil lourd, à force de partager ma chambre avec ces deux-là.
- Tu es là depuis longtemps?
- Oui. C'est un peu comme ma maison.
Il ne put lui parler d'avantage, l'adolescent ayant sprinté.
Il arrivait à suivre ses camarades puisqu'il avait l'habitude des joggings mais il ne pouvait s'empêcher de penser à ses amis qui s'inquiéteraient de ne pas avoir de nouvelles de sa part.
La voix de Bobby se fit et ils se mirent à marcher. Il était plutôt fier d'avoir rattrapé les autres assez rapidement bien qu'il était étonné que Castiel ne transpire pas du tout. Il avait apparemment l'habitude.
Ils firent de légers étirements et il suivit son groupe jusqu'à la cantine après avoir à nouveau salué le chef.
Il se servit un café ainsi qu'un croissant et observa les plateaux des deux guignols.
- Du gâteau au chocolat, un pain au chocolat, un chocolat chaud et du gâteau à la fraise que pour toi, Gabriel? Sérieux?
- J'ai un métabolisme rapide. Et c'est Gaby !
- Tu vas grossir mon beau.
- Roh Balthie tu peux parler! Ce que tu bouffes c'est dégoutant!
- Comment ça?
Il termina sa gorgée et répondit à la question.
- Je crois qu'il fait référence à la tartine que tu as beurrée et sur laquelle tu rajoutes une couche de Nutella. Sérieux, vous mangez des trucs dégoûtants dès le matin.
- Arrêtez, c'est trop bon!
Il fit une grimace afin de faire comprendre son opinion et termina de manger. Il remarqua que Gabriel n'exagérait pas en disant que Castiel était discret. Lorsque celui-ci termina de manger, il se leva de tables et sortit après un léger sourire.
Il haussa les épaules et sortit à son tour quelques minutes après.
- Hey! Tu t'appelles Dean? T'es le nouveau c'est ça?
Il se retourna vers un garçon plus âgé que lui et qui avait déjà des cheveux gris. Ses yeux étaient gris et pouvaient aussi sembler froids.
- Oui c'est bien moi.
- On cherche un joueur de poker et j'ai entendu dire que tu te débrouillais.
- C'est le cas. Mais on joue quoi ?
- Hmmm... Cigarettes, bières, drogues, photos cochonnes et parfois même des préservatifs! Quand on sort retrouver nos copines qui nous attendent dans la forêt on préfère avoir de quoi nous protéger. Et c'est frustrant de rester ici, si tu vois ce que je veux dire. Enfin non, tu vois pas. Mais tu le sauras.
- Et c'est possible d'avoir un portable pour environ cinq minutes?
- Je pourrais te trouver ça en effet.
- Alors c'est OK. Quelle heure?
- Vingt et une heure.
- J'y serais.
- Ouais si tu survies à cette première journée!
Il erra un moment dans les couloirs pensant qu'à cette heure-ci il venait à peine de se réveiller et que dans une heure il aurait rendez-vous devant le lycée avec son équipe de base-ball. Il embrasserait son ex copine mais amie devant tous les autres mecs de son lycée et serrait la main de ses amis. Il donnerait une petite tape sur le dos de son frère, mettant en garde tous ceux qui pourraient avoir la stupide envie de lui faire du mal et entrerait en cours en faisant un léger coucou au professeur.
Il soupira à nouveau, chose qu'il avait pris l'habitude de faire depuis qu'il se mettait à se plaindre sur son sort. Il détestait ça, mais il ne pouvait s'en empêcher. Qu'avait-il fait de si mal...?
Il traversa la cour, entra dans le gymnase et admira un peu les tanks et avions de chasse en réparation. Un sénior lui demanda de sortir et il se dirigea vers la forêt.
Alors qu'il s'appuya contre l'un des arbres pour contempler un peu mieux la vue, il entendit un chuchotement.
Après avoir regardé partout autour de lui il se pensa légèrement schizophrène mais quelque chose lui tomba sur la tête.
- Si tu veux admirer la forêt, tu devrais monter.
- Castiel?
- Le seul et l'unique en effet!
Ils échangèrent un sourire.
- Non merci, je préfère rester ici.
- Comme tu veux.
Alors que le silence se faisait et qu'il observait un écureuil traverser l'allée, il entendit à nouveau le bruit. Il leva la tête et s'émerveilla de la vue.
Le garçon était allongé sur une branche, la jambe droite repliée alors que le lecteur CD reposait dessus. Sa main droite, elle, tapait sa jambe gauche en rythme. Certains rayons du soleil qui venait à peine de se lever traversaient les feuilles et caressaient la silhouette de son coéquipier.
Il interpela le garçon qui l'ignora, trop absorbé par la musique. Alors qu'il allait s'apprêter à lui jeter un bout d'écorce, il entendit rire.
- C'est moi ou t'as aucune patience?
- Tu te moquais de moi?
- Du tout. Je déteste parler lorsque j'écoute une bonne musique. Que voulais-tu?
- Le titre.
- Tu vas te moquer.
Alors qu'il s'apprêtait à lui en demander la raison, le brun se courba et descendit de l'arbre avec une grâce qui lui était inconnue. C'était la première fois que des mouvements l'hypnotisaient tant.
Il reprit contenance quand l'autre s'éloigna de lui.
- Allez, donne-moi le titre. Je te promets de ne pas me moquer.
- Marching On, de One Republic.
Il réfléchit un petit moment sous le regard intéressé du brun.
- C'est une bonne musique. J'aimerais beaucoup la réécouter.
Ils se sourirent et l'alarme retentit à nouveau.
- Tu connais Simple Plan?
- Ouais, pas trop mon style. Pourquoi?
- Tu connais la musique "Worse Day Ever" ?
- Je l'aime bien ouais.
- Ici, c'est l'impression que ça donne. Allez suis-moi, si on arrive en retard on le regrettera.
Il courut après son nouvel ami et rejoignit le reste du groupe. Les autres élèves les saluèrent mais ne les retint pas, sachant pertinemment ce qui pourrait les attendre s'ils étaient en retard de ne serait-ce que quelques minutes.
Quatre heures lui parurent interminables. Les gestes étaient les mêmes mais à chaque fois ses membres lui semblaient plus lourd et l'effort demandé semblait presque impossible. Et plus il regardait les autres faire, plus il se décourageait.
Sauter, courir, escalader, ramper, pas chassés, haies, sauter, courir, escalader, ramper, pas chassés, haies. Alors qu'il commençait à peine à se faire au rythme, le chef lui envoya un bâton pour du relai. Il utilisa ses dernières forces pour le donner à Castiel puis s'arrêta afin de reprendre son souffle. Le brun traça et il s'étonna de sa rapidité.
Ses poumons le brulaient à chaque bouffée d'air qui lui semblait pourtant primordiale. Il souffrait de respirer.
Il souffrait de vivre.
La voix forte de son chef lui cria de se remettre à courir et il obéit avec peine et se remit à son supplice.
Il sentit une main serrer son épaule et fut surpris de trouver ses colocataires.
- Allez mon grand!
Il essaya d'esquisser un sourire cependant vu la tête des trois autres, il n'était pas arrivé à ses fins.
- Allez-y, je vous rejoins.
Il articulait avec peine mais il arriva à leur faire comprendre qu'il ne voulait pas de leur pitié. Il avait sa fierté. Mal placée, certes. Mais sa fierté tout de même.
Sa dernière heure se termina et il salua Bobby en compagnie des autres.
Ils lui firent un sourire et se dirigèrent vers la cantine alors qu'il fit le tour du camp et s'allongea au pied de l'arbre. Il ferma ses yeux et se laissa bercer par le bruit du vent qui caressait les feuilles des arbres, le son des moineaux et le bruit des écureuils.
Le son de la vie.
Il s'endormit pendant quelques temps et se réveilla lorsqu'il sentit une main sur son oreille.
- Désolé, je ne voulais pas te faire peur.
Il se redressa et mit lui-même l'écouteur à son oreille. Le brun lui tendit un sandwich ainsi qu'une bouteille d'eau.
- Je n'ai pas très faim.
- Tu devrais te forcer. La journée n'est pas encore finie.
Il décida de suivre son conseil et commença à manger.
Après quelques secondes, le bruit de la batterie se fit entendre dans son oreille gauche, ainsi que la voix grave du chanteur.
- There's so many wars we fight, there's so many things we're not but with what we have I promise you that, we're marching on.
Il ferma à nouveau les yeux et ne put s'empêcher de penser que la voix de Castiel était magnifique.
Il finit après quelques minutes son sandwich et se tourna vers son voisin qui observait un écureuil au loin.
- Merci.
Le brun se contenta d'esquisser un sourire et de monter le volume pour "I love the way you lie".
- C'est moi ou tu apprécies ce genre de musique à la limite du déprimant?
- J'aime les musiques qui parlent des sentiments profonds que les autres ressentent.
- Pourquoi tu t'exclus?
- Je ne pense pas que j'ai assez vécu pour me mettre à leur niveau.
C'était la première fois qu'il rencontrait une telle personne. Et il avait vraiment envie de le connaître d'avantage.
- Tu sais la plupart des gens aiment se grandir auprès des autres. Pourquoi tu fais le contraire?
- Je ne suis pas "la plupart des gens".
- Donc c'est juste pour être unique que tu agis ainsi? Tout le monde essaye d'être unique tu sais.
- C'est faux. Ou plutôt, ce n'est pas entièrement vrai. Les gens ont peur de la différence et vivent selon certaines règles. Ceux qui ne s'y plient pas sont envoyés ici pour être façonnés afin de plaire à la société. L'aliénation est devenue contre nature.
- Alors en fin de compte, tu es contre ces camps?
- Non.
Soit il était con, soit il avait vraiment du mal à suivre le raisonnement du brun à cause de sa fatigue. Ce dernier eut pitié de lui et ajouta:
- Il faut se dire que la société a besoin d'un modèle précis. Alors elle peut nous forger pour l'avenir. Cependant en dehors, on peut être nous-mêmes.
- Tu veux qu'on soit des lèche-culs quoi.
- Je n'irais pas jusque-là. En quoi faire les choses correctement pourrait être mal vu?
- Je sais pas... C'est cette idée de porter des masques qui m'insupporte. Et si on arrivait plus à être nous-mêmes, avec le temps?
- C'est à ça que servent les amis, non?
- Tu penses que les amis sont là pour nous rappeler qui nous sommes vraiment et nous aider dans la vie de tous les jours?
- Si ce n'est pas le cas, la vie est bien triste.
- La vie est cruelle.
Il était quelqu'un de très pragmatique mais il s'en voulait un peu de l'être, devant quelqu'un comme Castiel.
- L'amour aussi est là pour ça. Peu importe sous quelle forme.
- Tu crois vraiment à ça?
- Si ce n'était pas le cas, notre espèce aurait déjà disparu.
Un utopiste.
Voilà ce qu'était le jeune homme.
Le pire c'était qu'il était irrémédiablement attiré par lui. Que ce soit ses yeux, ses gestes ou ses paroles, il avait l'impression d'être pris au piège. De ne pouvoir lui échapper.
Cet homme le fascinait.
Il comprenait enfin pourquoi tout le monde l'appréciait et le laissait tranquille. Ils le respectaient tous.
- Tu as l'habitude de faire du sport?
Il se retourna vers lui, assez étonné qu'il passe du coq à l'âne.
- J'étais capitaine de l'équipe de base-ball.
- Oh... En tout cas, tu te débrouilles plutôt bien.
- J'étais mort au bout de quatre heures, je te rappelle.
- Pour un premier entraînement, tu n'as pas à avoir honte. Et puis c'était intensif. Oh, j'ai failli oublier, le chef te fait passer un message. Tu n'iras pas aux deux heures de combat cet après-midi, tu iras chez le psychiatre de l'école.
- Attends, je dois y aller deux heures? Deux heures à raconter mon enfance à quelqu'un pour qu'il me dise que si je suis ici c'est parce que ma mère m'a donné le biberon et pas le sein quand j'étais bébé?
L'idée d'avoir l'obligation de s'ouvrir à quelqu'un qu'il ne connaissait pas le répugnait.
Contrairement à ce qu'il pensait, son ami ne rit pas. Il se contenta d'un sourire presque... Triste.
- Tu sais, c'est le meilleur psychiatre de la région.
- Mais je n'ai aucun problème moi! C'est mon père qui devrait aller en voir un.
La mâchoire de Castiel se contracta et il comprit qu'il était allé trop loin.
- Excuse-moi. Je suis fatigué et je viens de passer mes nerfs sur toi.
- Tu te rachèteras en me donnant ton dessert ce soir.
- Où tu vas?
- Il faut qu'on y aille pour les exercices idiots de confiance.
- Je peux très bien te faire confiance pour surveiller mon sommeil.
- ça ne marque pas comme ça! Allez.
Il attrapa la fine main de son ami et le suivit, rejoignant ainsi le reste de son équipe.
Les exercices de confiance l'avaient bien amusés. C'était ridicule mais relaxant.
Tous les "Hunters" s'entendaient bien et il avait déjà fait la connaissance de certains joueurs de pokers. Il s'excusa, leur avouant que dès la fin de la journée il se jetterait dans son lit. La nouvelle fut bien accueillie et on lui souhaita bien du courage pour le reste.
Il avait pensé au début qu'ils se moquaient de lui puis il avait fini par comprendre. Subir une telle torture pendant plusieurs mois changeait un homme. Et se rapprocher des autres était la seule solution pour ne pas devenir fou ou en finir avec sa vie.
Durant les deux heures il avait dû faire la chaise et être porté, attraper tour à tour les membres de son équipes, tendre un drap alors qu'ils réitéraient l'expérience mais cette fois-ci, en hauteur, et aussi tenir un élastique au niveau d'un de ses yeux, et l'étirer au maximum avec un binôme. Le but était de ne pas le lâcher.
Chose difficile d'ailleurs, lorsqu'on riait du ridicule de la situation. C'est d'ailleurs pourquoi quelques personnes s'étaient rendues à la pharmacie.
Le reste des exercices était un peu moins ridicule, comme lancer un couteau à côté d'un coéquipier, mais il ne s'en rappelait plus trop.
Tout ce qu'il savait pour le moment c'était qu'il sentait la transpiration, qu'il suait un peu et qu'il devait voir le psychiatre.
Il se rendit à l'accueil et la réceptionniste l'informa que la scéance se passait dans la pharmacie.
Il entra et s'assit sur la chaise en ne quittant pas du regard l'homme de couleur en costard cravate. Il ne savait même pas que ce genre de tenue était toléré dans ce camp.
- Bonjour Dean, je me nomme Uriel et je suis ton psychiatre.
Il voulait bien dire qu'il ne pensait pas qu'un serveur de café pourrait être à cette place ou autre mais il abandonna. Il était si fatigué que l'ironie lui était hors de portée.
- B'jour.
- Bien, que fais-tu là Dean?
- J'utilise mes dernières forces à paraître compréhensible mais surtout à garder les yeux ouverts.
- Je te demandais ce que tu faisais dans ce camp. Mais ça tu le savais déjà, n'est-ce pas? Tu essayes de te cacher afin de fuire cette réalité car tu ne sais pas réellement ce que tu fais ici.
- Pourquoi poser les questions si vous avez réponse à tout?
- Pourquoi cacher ta souffrance?
- Parce qu'elle m'appartient.
- Tu gardes jalousement tes sentiments pour te rappeler que tu es en vie?
- Vous êtes assez doué pour connaître la réponse par vous-mêmes, non?
Il ne souhaitait pas répondre à ses questions car il savait qu'à chaque réponse, celui-ci en saurait plus à son sujet. Cependant il voulait juste avoir la paix, il ne voulait pas avoir l'ordre de s'ouvrir à quelqu'un.
Il voulait en avoir l'envie tout simplement. Il avait des droits. Il ne voulait pas être ici.
Mais il l'était.
- On va faire quelque chose. Tu vas me raconter tout ce que tu veux. Tout du moment que ça reste... Dans les normes on va dire.
- Comment ça?
- Pas de récits pornographiques c'est tout. Vas-y, je suis à l'écoute.
Il fut légèrement surpris mais se mit à parler de sport puis de base-ball pour ensuite se rapeller de ses amis qu'il avait laissé au lycée. Il parlait de ses responsabilités envers son petit frère avec qui il adorait se chamailler, de l'amour de sa mère et du respect qu'il avait pour son père.
Il s'arrêta là et remarqua qu'il avait parlé un peu plus d'une heure.
- Eh ben voilà! Je suppose que ça ne sert à rien de te garder plus longtemps donc tu peux y aller.
- Sérieux?
- Oui, tu as besoin de repos.
- Merci.
Il le salua et se rendit vers ses dortoirs.
Après une douche qui lui fit le plus grand bien, il enfila un boxer et un T-shirt puis se roula dans ses draps.
Il était exténué et n'allait pas tarder à s'endormir mais avant, il sortit son mp3 et chercha une musique.
Il ferma les yeux tout en tendant l'oreille.
And I feel like I'm living the worst day
over and over again.
And I feel like the summer is leaving again.
I feel like I'm living the worst day.
I feel like you're gone.
And every day is the worst day ever.
Je vous remercie d'avoir lu et je vous remercierai aussi de me laisser votre avis! Parce que j'ai sacrifié tout mon dimanche pour ça! :P