Voilà donc la « saison 2 » des « Anges Pleurent », en espèrant qu'elle vous plaira autant que la première.

Merci encore de tous vos mots qui ont clos le dernier chapitre. Ils m'ont énormément touchés.

Pour cette suite, je posterai un chapitre tous les mercredis.

Bonne lecture!

Que le jeu commence

- Ah Monsieur Michaelis, nous vous attendions. Entrez je vous prie, ne restez pas ainsi sous cette pluie battante! Dit un vieil homme au corps long et sec mais à la figure affable et aux yeux rieurs.

- Je vous remercie. Il est vrai qu'il ne fait pas bon être dehors par ce temps.

- Oh oui, nous avons un hiver très rude cette année. Venez, donnez moi votre pardessus que je le mette à sécher. Ninette va vous présenter à Madame De Lioncourt et à son jeune fils Alexandre. Je ne crois pas me tromper en disant que vous êtes attendu avec impatience. Notre petit Maître ne tient plus en place depuis qu'il sait qu'il a un nouveau précepteur.

- Vous m'en voyez honoré. Monsieur...?

- Bernard. Appelez moi Bernard.

- Très bien Monsieur Bernard. Vous êtes le majordome de cette maison depuis longtemps?

- Oh oui, depuis maintenant 43 ans, je sers la famille De Lioncourt, tout comme mon père et mon grand-père avant moi.

- Le métier de majordome est honorable mais fastidieux.

- Oui en effet, « Servir et Protéger ». Telle est la devise d'un majordome !

- Monsieur Michaelis, si vous me permettez je vais aller vous présenter. Dit la voix douce de Ninette derrière eux..

C'était une jeune femme d'à peine un mètre soixante, brune, aux yeux pétillants. Elle portait l'uniforme bleu de la famille et sa coiffe était parée des armoiries des De Lioncourt, à savoir un lion et une licorne.

- Vous êtes servante en ce château?

- Oui et non. Disons que je supervise toutes les personnes chargées de la partie ménage. Ensuite vous avez Paul qui s'occupe de toute la partie entretien et réparations, Gêrome qui lui a en charge les extérieurs, Anais qui supervise les cuisines, Fabrice qui s'occupe des chevaux, et le jeune Hitokiri qui est le fils d'Anais et qui s'occupe aussi des chiens. Nous avons tous et toutes sous nos ordres une batterie de personnes travaillant à temps plein.

- Il y a donc énormément de monde qui vit ici.

- Oui ! Mais les domestiques habitent dans les dépendances, contrairement à nous qui avons une chambre au château.

- Mais Madame la Duchesse n'a pas de mari?

- Non il est mort subitement il y a maintenant un an. Elle en a été très affectée ainsi que son jeune fils, qui n'avait que 13 ans. Il s'est renfermé sur lui-même depuis cet incident. Votre venue ne pourra lui être que bénéfique.

Ninette lui fit monter un énorme escalier en marbre incrusté d'or et le conduisit au travers de nombreux couloirs dont les murs regorgeaient de tableaux et tapisseries. Sebastian s'émerveillait devant les richesses que contenait la demeure.

- Ah les français ont réellement un goût certain pour le beau, pensa t-il. Il s'arrêtèrent enfin devant une lourde porte en bois précieux.

- Nous y voilà Monsieur Michaelis.

La servante frappa plusieurs fois à la porte.

- Entrez! Répondit une voix claire.

- Maîtresse, le nouveau précepteur est arrivé.

- Oh eh bien faites le entrer Ninette, ne nous faites pas languir! fit la duchesse en se levant.

Lorsque le diable entra dans la pièce, la première chose qu'il vit fut la lumière qui l'inondait. Et au milieu rayonnait une jeune femme à la longue chevelure rousse et aux yeux comme des émeraudes. Elle portait une longue robe grenat incrustée de rubis. Sebastian resta un moment à contempler la beauté qui se dressait devant lui.

- Soyez le bienvenu dans cette demeure Monsieur Sebastian Michaelis. Je suis la duchesse Alexandrine de Lioncourt. Et le jeune garçon très mal élevé qui se cache derrière la draperie là, c'est le duc Alexandre. Alex je vous en prie, veuillez sortir de là, vous ne faites pas honneur à cette maison, ni à votre père.

Le jeune garçon sortit une tête timide et observa Sebastian.

- Que le jeune Monsieur n'ait aucune crainte. Je ne suis qu'un diable de major... précepteur. Dit le démon en posant une main sur son torse tout en s'inclinant.

Cela amusa l'enfant qui se décida à sortir complètement.

- Bonjour Monsieur. Répondit l'enfant en s'approchant. Je suis enchanté de vous connaître enfin. L'attente me parut interminable.

- Je vous remercie de votre gentillesse Monsieur.

- Appelez moi Alexandre. J'ai 14 ans mais « Monsieur » c'est vraiment trop pompeux. Et veuillez pardonnez ma timidité...je ne suis jamais très à mon aise avec les étrangers..

- Vous êtes tout pardonné.

- Je vous en prie asseyez vous Monsieur Michaelis ! dit la duchesse en montrant un des fauteuils. Vous prendrez bien un chocolat ou un thé?

- Oh je vous remercie mais le voyage m'a quelque peu barbouillé.

Sebastian resta un moment à discuter avec Madame de Lioncourt et son fils. Il dévorait le jeune garçon des yeux. Il était d'une taille correcte pour son âge, fin au visage encore encré dans l'enfance. Les cheveux auburn, les yeux marron glacé, il avait hérité de la beauté et de la grâce de sa mère. Cependant le démon n'arrivait pas à retrouver Ciel en lui. C'était très troublant. Pourtant il était certain qu'il était là. Soudain quelqu'un frappa à la porte.

- Entrez.

- Excusez moi Maîtresse, mais Gêrome souhaiterait votre avis pour les jardins.

- Ah très bien. Entre Hitokiri. Puisque tu es là, je vais te présenter Monsieur Michaelis qui va s'occuper de l'éducation d'Alexandre. Je pense que tu pourrais assister à certaines leçons, cela ne te ferait pas de mal. Et puis vu que tu as le même âge que lui vous pourriez réviser ensemble. Approche.

Le garçonnet entra. Il était chétif pour son âge, tellement qu'on aurait pensé qu'il n'avait pas plus de 12 ans. Il donnait la sensation qu'on aurait pu le briser facilement. Il avait un teint de porcelaine héritage de son métissage japonais. La blancheur de sa peau était rehaussée par la couleur noire de ses cheveux et lui donnait un visage de poupée, aux courbes arrondies et douces. L'ensemble tranchait avec la couleur de ses yeux dans lesquels semblait bruler un feu intérieur.

- Bleu roi. Murmura Sebastian en se levant de sa chaise.