Quelques petites précisions:

- Il s'agit d'une fic NON- SORCIERS.

- Malgré tout, il y aura présence de fantastique.

- Il s'agit d'un rating M, donc je préviens tout de suite qu'à un moment ou à un autre, il y aura présence de lemon plus ou moins détaillé.

- Je le précise tout de même (juste au coup où certains seraient tombés sur cette fic sans savoir où ils mettaient les pieds) que cette histoire contiendra des relations HOMOSEXUELLES entre hommes, alors par pitié ne venez pas vous plaindre par la suite.

- J'ai préféré classer cette fic en Harry/Voldemort, bien que ce pseudonyme n'apparaîtra pas souvent.

- Les pensées des personnages seront en italique gras (bien que je les mettrais rarement).

- S'il y a un terme souligné dans le texte, c'est qu'il y aura un commentaire ou une définition à la fin du chapitre.


Chapitre précédent :

C'est sur cette promesse qu'ils se dirigèrent vers la sortie du parc. Ce n'est qu'une vingtaine de mètres plus loin que Harry, qui avait cru assister au clou du spectacle sur la façade chinoise, leva le nez pour voir naître sous ses yeux une véritable féerie. Immobile sous un saule pleureur, les branches nues avaient été habillé de milliers de petites lumières dorées, cachant le ciel nocturne, et donnant ainsi l'impression qu'une pluie d'or tombait tout autour ainsi sur les épaules de celui ou celle qui avait la chance de se trouver sous les branches, cachant ainsi cette personne du reste du monde.

- " Dommage qu'Annabelle se soit endormie." Commenta Tom en revenant près de lui.

- " Nous pourrions la réveiller." Proposa doucement le plus jeune.

- " Tu en es sûr ?

Harry ancra son regard à celui de Tom. Ce dernier se penchait déjà vers lui.

- " Pas vraiment non."

Moins d'une seconde plus tard, les lèvres du vampire étaient sur les siennes.


Chapitre 21 : Le médaillon

Sautillant sur un pied, Harry parvint difficilement à enfiler sa deuxième chaussure, sous le regard amusé de Tom et la moue clairement impatiente d'Annabelle. Mais aussi, quelle idée qu'il avait eu, la veille, de balancer ses chaussures sans faire attention où elles pourraient atterrir ? À cause de ça, il lui avait bien fallu cinq bonnes minutes pour dénicher la deuxième, qui avait volé sous le lit. Et bien évidemment, ni Annabelle, ni Tom n'étaient venus l'aider, préférant l'observer se démener depuis l'entrée de la chambre d'hôtel.

Prestement, il attrapa son manteau et rejoignit les deux autres.

Voilà sept jours qu'ils étaient à Copenhague. Et en ce mercredi matin, il s'agissait-là de leur dernier jour de vacances au Danemark, puisque Tom leur avait dit qu'ils repartiraient le lendemain matin de bonne heure. Ils avaient donc décidé, pour cette dernière journée, de visiter l'aquarium national de la capitale.

Il était neuf heures trente passées lorsqu'ils arrivèrent à l'aquarium, et Harry fut surpris de voir la file d'attente qu'il y avait déjà à l'extérieur. Désespéré, le jeune garçon se dit qu'ils ne rentreraient pas avant au moins une heure, si ce n'est plus. Toutefois, il fut surpris de constater que Tom se dirigeait tranquillement vers l'entrée comme si de rien n'était. Intrigué, il suivit le mouvement, pressant sa sœur d'une main dans le dos en apercevant du coin de l'œil ceux qui faisaient la queue les fusiller du regard. Il n'était pas particulièrement à l'aise avec l'idée de doubler tous ces gens, mais quelque part, il s'agissait aussi de leur dernière journée avant de rentrer, et puis de toute façon, Tom était déjà rentré à l'intérieur, alors…

Harry ne vit guère la matinée défiler. Ils commencèrent par la section dédiée à la forêt amazonienne, où ils purent admirer des anacondas, des piranhas, des crocodiles ou encore des poissons et autres oiseaux tropicaux. Toute cette partie impressionna beaucoup Annabelle. Mais le point culminant fut certainement le spectacle qui s'offrit à eux dans le tunnel-promenade, où requins marteau, raies mantas, et autres poissons passaient au-dessus des têtes des visiteurs. L'endroit, plongée dans une sombre atmosphère purement océanique était à couper le souffle. Beaucoup de familles étaient présentes, et souvent, Harry devait s'écarter du passage au dernier moment car des enfants couraient sans faire attention où ils allaient.

- " On pourra aller voir les loutres et les phoques après ?" demanda Annabelle tandis qu'ils se dirigeaient vers le restaurant de l'aquarium.

- " Bien sûr. Juste après le déjeuner."

Harry, qui marchait juste derrière eux, sourit. Comme il s'en était aperçu le soir de Noël, Annabelle s'était énormément rapprochée de Tom, à tel point qu'à chacune de leur sortie, la petite tenait d'office la main du vampire. C'est vers Tom qu'elle se tournait dès qu'elle voulait demander quelque chose, et non plus vers lui comme elle l'avait fais ces dernières semaines. En fait, elle réagissait comme lorsque leurs parents étaient encore là. Elle voyait probablement en Tom un père de substitution.

Une heure plus tard, ils étaient installés à une table autour des restes de leurs déjeuners quand tout à coup, Annabelle s'écria :

- " Terre !"

Ce à quoi Tom lui répondit :

- " Terminator !"

Harry le regarda, perplexe :

- " Je ne suis pas sûr que ça compte ça !"

En réponse, Tom lui jeta un regard clairement moqueur, mais amusé :

- " Si tu n'as aucune idée, abandonne et déclare forfait."

Piqué au vif, Harry enchaîna aussitôt :

- " Thor !"

- " Euh… tor… tor… Tortue !" s'écria Annabelle, toute ravie d'avoir trouvé.

Tom ré-enchaîna aussitôt derrière, sans aucun problème :

- " Uruguay."

Harry le fusilla du regard, les méninges tournant à plein régime. Tom et sa sœur le contemplait, attendant de voir ce qu'il allait bien pouvoir trouver pour enchaîner avec Uruguay.

Allez, réfléchis Harry, réfléchis ! Tu ne vas pas te laisser battre par une gamine de sept ans et par un… Rraaah !

Subitement, un souvenir de l'école élémentaire lui revint en mémoire, plus particulièrement une fillette qui venait d'arriver dans sa classe, avec un prénom typiquement français.

Tom, montre en main, le fit stresser encore un peu plus :

- " Tic tac, le temps est bientôt écoulé !"

Pour être sûr que le jeu soit plus rapide et amusant, ils avaient convenu qu'une limite de quinze secondes serait fixée. Au-delà, si le joueur n'avait rien à proposer, il ou elle était éliminé, laissant ainsi les deux autres continuer, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un.

- " Gwenaëlle !"

Tom haussa un sourcil dans sa direction. Visiblement, il n'avait pas cru que Harry puisse enchaîner sur son mot. Le jeune garçon lui lança un regard dédaigneux, pleinement satisfait de sa trouvaille. Cependant, c'était loin d'être le cas d'Annabelle, qui elle, avait les sourcils froncés sous le concentration, cherchant en vain une suite. La petite se mit à tressauter sur sa chaise, comme si cela pouvait l'aider dans sa recherche.

- " Désolé Annabelle, le temps est écoulé." L'informa gentiment Tom.

- " Rooooh ! Mais c'est pas juste ! C'était trop dur !"

Harry rigola gentiment, avant de se tourner vers Tom, attendant qu'il prenne la relève. Le vampire se tourna face à lui, ancrant son regard au sien.

- " Eldorado."

- " Dominer."

- " Néothauma."

Harry fronça les sourcil, perplexe. Tom crut bon d'ajouter en haussant les épaules :

- " Je te garantis que ce mot existe. Tu pourras toujours te renseigner plus tard."

Harry hocha la tête, avant de balancer le premier mot qui lui vint à l'esprit :

- " Masturbation."

À peine la première syllabe prononcée que Harry se sentir rougir jusqu'à la racine des cheveux. Mais qu'est-ce qui lui prenait de balancer un mot pareil en public, et en plus en face d'Annabelle ? Tom le regardait, les yeux écarquillé et probablement ébahi par son audace. En d'autres circonstances, Harry se serait très certainement amusé de cette situation et de la stupeur qui se lisait sur le visage de Tom, sauf qu'il se sentait bien trop honteux pour en profiter pleinement. Toutefois, la surprise passée, il put nettement discerné une lueur prédatrice dans les yeux rouges en face des siens. Une lueur qu'il commençait à connaître, puisqu'à chaque fois qu'il l'apercevait, il se retrouvait dans la seconde avec Tom collé contre lui.

Finalement, ce fut le vampire qui sembla se réveiller le premier, et avoua à mi-voix :

- " Et bien, il semblerait que j'ai perdu." Dit-il en jetant un coup d'œil à sa montre. Puis, se penchant vers Harry, il lui murmura de façon à ce que lui seul puisse entendre : " Tu cherches à me faire réagir en public ? Je ne savais pas que c'était ton truc. Mais je suis joueur, j'accepte le défi."

Harry se sentit s'embraser sur place :

- " Non, ce n'était pas… je ne suis pas… il faut que j'aille aux toilettes !"

Le cœur menaçant d'exploser, il se leva précipitamment, et put entendre Annabelle demander à Tom, alors qu'il s'éloignait :

- " Qu'est-ce que ça veut dire « masturbation » ?"

Harry accéléra le pas pour ne pas entendre la réponse.

Dix minutes plus tard, il était toujours à se fixer dans le miroir des toilettes. Bon d'accord, il avait fui la situation. Lui-même le reconnaissait. Mais qu'y pouvait-il ? Il n'avait pas encore l'aplomb nécessaire pour jouer à ce petit jeu là avec Tom. Cela restait encore trop embarrassant pour ses nerfs. Bien trop différent de ce qui pouvait se passer dans un lit, où il y avait seulement l'acte. Comme la nuit dernière, où brusquement, en voyant l'heure au réveil, Harry s'était souvenu de la date. Trente et un Décembre. L'anniversaire de Tom. Sur le coup, il s'était senti quelque peu gêné de ne pas s'en être rappelé avant, mais un brusque élan de courage avait balayé cela et l'avait poussé à s'asseoir sur les genoux de Tom, alors installé sur la banquette au pied du lit à regarder les infos de la nuit, et à l'embrasser à en perdre haleine. Les choses n'avaient guère dépassé ce stade, avec Annabelle dormant à côté, mais Tom avait tout de même été plus que ravi lorsque le plus jeune lui avait murmuré un « Joyeux anniversaire » au creux de l'oreille.

Dans sa situation présente, les choses étaient trop érotiques, trop suggestives, trop… imaginatives ! Il ne parvenait pas encore à regarder Tom droit dans les yeux et à sortir des mots comme « masturbation ». Beaucoup trop embarrassant.

Harry s'aspergea le visage d'eau froide avant de se jeter un dernier regard. Sa rougeur avait disparu, et son cœur avait reprit un rythme normal. Il soupira de soulagement et passa la porte des toilettes. Toutefois, à peine sortit qu'il percuta un homme. Il allait tomber à la renverse lorsque l'homme en question le rattrapa par le bras, avant de le ramener abruptement contre lui.

- " Est-ce que ça va jeune homme ?"

Harry hocha lentement la tête, avant de baragouiner tout en s'écartant :

- " Oui, excusez-moi, je ne faisais pas attention."

- " Ce n'est rien."

Le jeune garçon commençait à s'éloigner lorsque l'homme l'interpella de nouveau :

- " Je crois que tu as fait tomber ceci."

Harry se retourna, étonné, avant de fixer ce que l'inconnu lui tendait, un sourire aux lèvres. Le plus jeune écarquilla les yeux lorsqu'il vit ce que l'autre avait en main.

- " Vous vous trompez. Ce n'est pas à moi."

- " Je crois que si. Bonne journée."

Et d'emblée, l'homme lui fourra l'objet dans la main, avant de se retourner et d'ordonner :

- " Allons-y, Peter."

Interloqué, Harry releva le regard et constata qu'en effet, un deuxième homme se trouvait à côté du premier. Il avait très certainement dû le rejoindre quand il contemplait l'objet dans sa main, car il ne l'avait pas remarqué jusque là.

- " Eh, mais attendez !"

Cependant, les deux inconnus disparurent dans la foule, et Harry se retrouva pantois au milieu du couloir, un objet qui avait l'air hors de prix dans la main. Bon, il ne lui restait plus qu'à le ramener à l'accueil en espérant que le propriétaire s'apercevrai de sa perte. Mais tout de même, qui était assez excentrique pour amener un médaillon en or dans un endroit aussi touristique ? Le médaillon en question pesait assez lourd dans sa main, et un grand S était gravé au milieu, serti de petites pierres vertes. Harry enroula soigneusement la chaîne en or autour du pendentif avant de le mettre dans sa poche, et retourna auprès de Tom et d'Annabelle, toujours à la même place.

Lorsqu'il arriva près d'eux, il remercia silencieusement tous les Dieux qu'il connaissait que Tom ne lui lance aucun regard moqueur ou autre. Et peut-être fusse son imagination, mais il lui sembla, pendant une demi-seconde, voir sa sœur le regarder de travers, comme si quelque chose clochait chez lui. Harry fronça les sourcils, perplexe, avant de brutalement se souvenir de la question qu'Annabelle avait posé à Tom pendant qu'il se carapatait aux toilettes.

Il ne lui a pas vraiment expliqué ce que ça voulait dire, pas vrai ?!

Comme s'il lisait dans ses pensées, Tom haussa un sourcil, l'air de dire : « On paris ? ».Et là, il maudit les Dieux pour ne pas être né dans la peau d'une petite souris.


Ce fut le lendemain matin, aux alentours de onze heures, que Harry se retrouva enfermé dans les bras d'acier de Molly Weasley. Le jeune garçon entendit plus qu'il ne vit Ginny râler :

- " Maman ! Maman lâche-le, tu vas finir par l'étouffer !"

- " Oh, excuse-moi Harry… Annabelle chérie ! Bonne année !"

Enfin libre, Harry lança un regard de remerciement à Ginny, tandis que la mère de famille embrassait sa petite sœur.

La veille, il avait appelé les Weasley pour les prévenir de leur retour à Godric's Hollow. Ni une ni deux, Molly les avait invités à déjeuner, de même que Tom. Mais si le vampire avait décliné l'invitation, ce n'était pas le cas des deux Potter, qui étaient plus que ravis de retrouver cette famille de rouquins. Leur semaine passée au Danemark avait été incroyable, mais c'est en reposant les pieds en Angleterre qu'il avait réalisé à quel point ce petit village perdu au milieu de nul part lui avait manqué.

Molly occupée à souhaiter la bienvenue à Annabelle, c'est avec une légère crainte que Harry vit Ginny amorcer un mouvement dans sa direction… avant d'être littéralement doublée par son frère Ron qui venait de sortir de la maison comme une torpille pour se jeter dans les bras de son meilleur ami. Passé le moment d'étonnement, Harry lui rendit son étreinte avec plaisir, et vit avec surprise Hermione sortir à son tour de la maison. Aux dernières nouvelles, elle et Ron étaient plutôt en froid. Visiblement, il avait manqué quelques épisodes.

- " Harry mon pote ! Qu'est-ce que tu m'as manqué !"

Ginny souffla d'un air moqueur, et grommela dans sa barbe tout en croisant les bras :

- " C'est donc pour ça que tu t'es enfilé tous les chocolats de Noël ?"

- " Qu'est-ce que t'as dit ?" répliqua vivement Ron en se retournant d'un bloc.

- " Moi ? Absolument rien." Répondit sa cadette sans être le moins du monde gênée.

Après les salutations, et surtout après avoir plus ou moins habilement évité Ginny, Harry suivit le mouvement et rentra à l'intérieur. En pénétrant dans le salon chaleureux des Weasley, quelle ne fut pas la surprise du jeune en voyant qu'étaient présents Bill, le fils aîné de la famille, mais également sa fiancée.

- " Fleur !"

En les apercevant entrer, un immense sourire orna le beau visage de la française, occupée jusque là à discuter avec Bill et Arthur.

- " Bonjour Arry ! Bonne année." lui dit-elle tout en lui plaquant un baiser sur chaque joue.

- " Bonne année à toi aussi. Mais qu'est-ce que tu fais ici ?" lui chuchota t-il alors que les autres parlaient trop bruyamment pour faire attention à eux.

Fleur haussa les sourcils, étonnée :

- " Et bien, je tiens ma promesse."

Perplexe, Harry ne put que cligner des yeux face à cette réponse, avant de brusquement se souvenir de quoi il retournait. Effectivement, plusieurs semaines auparavant, ils avaient tous deux fait une promesse : si lui accordait une chance à Tom, alors elle acceptait de rendre visite à la famille de Bill. Promesse tenue des deux côtés.

D'un clin d'œil, il lui fit comprendre qu'il se souvenait de cela, avant de se diriger vers Arthur et son fils aîné pour les saluer et leurs présenter ses vœux.


- " Et là, Fred a fait exploser sa bombe au piment juste sous le nez de Rusard. Tu aurais dû voir ça, ce vieux grincheux est devenu tout rouge. Il n'arrêtait pas de tousser comme un pendu et de pleurer comme un bébé. C'était à mourir de rire !" s'esclaffa Ron, vautré sur son lit.

- " Voyons Ron, ça n'a rien de drôle. Ça aurait pu très mal se finir." Le réprimanda Hermione.

- " Ta remarque aurait pu être plus pertinente si tu n'avais pas toi aussi éclaté de rire à ce moment-là avec nous !" riposta Ginny, elle aussi les larmes aux yeux à force de rire.

Le déjeuner venait de se terminer, et tous les quatre avaient décidé de monter à l'étage pour être plus tranquilles, Annabelle ayant préféré rester avec les adultes pour leurs relater avec moult détails toutes les péripéties de ses vacances.

À la remarque de Ginny, Harry put admirer une jolie teinte rosée colorer les joues de sa meilleure amie. Visiblement, ils s'étaient tous très bien amusés à la soirée de Noël organisée par le village. D'après ce que lui avaient raconté ses amis, tous les villageois étaient présents, le lendemain soir de la fête donnée au manoir, même le vieux Rusard avec sa jambe encore fragilisée à cause d'une blessure faite à la hache, deux mois plus tôt.

- " Quoi qu'il en soit" s'exclama Hermione en se raclant la gorge, "je pense que c'est au tour de Harry de nous raconter ses vacances à présent."

Le susnommé jeta un coup d'œil amusé en direction de la jeune fille qui tentait, ni vu ni connu, de changer de sujet. Chose qui fonctionna à merveille, puis-ce que la seconde suivante, Ron se redressait en s'exclamant :

- " Ouai vieux, alors où est-ce que vous avez été ?"

- " À Copenhague."

Voyant que les trois autres attendaient la suite sans ouvrir la bouche, Harry fut forcé, bon gré mal gré, de leurs raconter dans les moindres détails (ou presque) tout ce qu'il s'était passé depuis son départ, une semaine auparavant. Cela lui prit plusieurs longues minutes, et au final, ce fut Ron, avec sa délicatesse légendaire, qui ponctua son récit d'un :

- " Et ben, il y en a qui ont vraiment le cul bordé de nouilles !"

L'instant d'après, les trois autres éclataient bruyamment de rire. Leur discussion se poursuivit jusque dans l'après-midi, plus particulièrement jusqu'au moment où Ginny tenta de se rapprocher de Harry, alors assis par terre adossé au lit de Ron. Soudainement mal à l'aise de cette proximité, Harry cessa d'écouter le rouquin faire le clown pour se concentrer sur la main que sa petite-amie venait de poser sur la sienne. Il tenta de lui sourire et de passer outre la désagréable sensation qui lui tordit les entrailles à ce moment-là. Il tint une minute, avant de se relever d'un coup et de s'exclamer :

- " Je vais voir ce que fait Annabelle."

- " Attends je t'accom-" commença Ginny avant d'être brutalement coupée.

- " Non ! Je… je n'en ais pas pour longtemps."

Et sans attendre de réponse, le jeune homme sortit de la chambre en refermant la porte derrière lui. Il traversa lentement l'étroit couloir pour s'arrêter en haut des escaliers, écoutant ce qui se passait en bas. D'après les bruits d'assiettes s'entrechoquant qu'il pouvait entendre, il en déduisit que quelqu'un devait être en train de faire la vaisselle. Probablement Molly. En fond sonore, les rires de sa sœur et de Fleur lui parvenaient, provoqués par les blagues du père de Ron. Il n'entendait pas Bill, mais il ne devait sûrement pas être très loin de sa fiancée.

Il poussa un profond soupir en s'asseyant tout en haut des escaliers. Il avait assuré à Tom qu'il quitterait Ginny passé le nouvel an. Aujourd'hui étant le premier Janvier, il ne savait absolument pas comment s'y prendre. Il était au moins sûr d'une chose, il ne l'a quitterait pas aujourd'hui. Pas chez elle, alors que sa famille était là, et que ses parents les avaient invités à déjeuner pour fêter la nouvelle année. Les cours reprenaient le lundi, soit dans quatre jours, et à bien y réfléchir, mieux valait patienter jusque là.

- " Harry ?"

Surpris, le jeune garçon se retourna pour découvrire sa meilleure amie, seule.

- " Hermione ? Qu'est-ce qu'il y a ?"

- " C'est plutôt à moi de te poser la question… Alors ?" demanda t-elle avec douceur en s'installant à ses côtés.

De ses deux meilleurs amis, il n'était un secret pour personne que c'était Hermione la plus observatrice. Toutefois, pour ce cas précis, il aurait bien apprécié qu'elle mette ses capacités au placard. Il ne voulait surtout pas créer de tension entre Ron, elle et lui, mais cela arriverait forcément. Plus les jours passaient, et plus Harry avait l'impression que sa tête était une cocotte minute avec un trop-plein de pression qui menaçait d'exploser à tout moment.

- " Ne t'inquiète pas, tout va bien."

- " C'est ça. Harry, c'est moi ! Tu sais que tu peux tout me dire."

Sa voix était douce et ses paroles rassurantes. Et s'il devait être honnête avec lui-même, il avait vraiment besoin de se confier. Pas sur tout bien sûr, mais au moins sur ses sentiments. Ron étant le frère de Ginny, cela était pour le moment impossible, pour des raisons évidentes. Quant aux autres jeunes du manoir, il ne se sentait pas assez proche d'eux émotionnellement parlant pour se livrer aussi ouvertement, à part peut-être à Fleur, mais celle-ci était pour le moment occupée.

Oui, Hermione était la personne idéale pour ça. Il déglutit difficilement, et du coin de l'œil, observa si la porte de la chambre était bien fermée. Ce qui était le cas. De là où il se trouvait, la voix de Ron lui parvenait, sans toutefois qu'il puisse en comprendre le sens. En bas, il entendait toujours les éclats de rire de Fleur et Annabelle sous les pitreries du patriarche Weasley.

Malgré tout nerveux, il murmura d'une traite, comme s'il craignait que quelqu'un ne le surprenne :

- " Je vais rompre avec Ginny."

Harry retint son souffle, inquiet de la réaction de son amie. Au bout d'une bonne trentaine de secondes, n'obtenant toujours aucune réaction, il tourna son regard vers la jeune fille, pensant qu'elle ne l'avait pas entendu. Il fut cependant détrompé en voyant la mine étonnée de Hermione.

Cette dernière battit des paupières, visiblement incertaine de ce qu'elle venait d'entendre :

- " Quoi ?"

Plus calmement mais tout aussi bas, Harry lui répéta ce qu'il venait de dire. Cette fois-ci, Hermione réagit plus rapidement :

- " J'avoue que je ne m'attendais pas à ça. Enfin, j'avais bien remarqué qu'il y avait une certaine distance entre vous ces derniers temps, mais je pensais que c'était dû à… enfin, suite à la mort de tes parents."

Harry reporta son regard en bas des escaliers, rassuré que la jeune fille ne s'emporte pas, avant de lui avouer :

- " Non c'est… plus ancien que ça."

- " Oh, d'accord… Et, est-ce que tu es sûr de toi ?"

- " Absolument certain."

La conviction qu'il mit dans sa voix sembla convaincre Hermione. Toutefois, elle semblait encore curieuse sur certains points, comme le découvrit Harry la seconde suivante.

- " Que s'est-il passé exactement ?"

Sa voix était toujours aussi douce, et grâce à ça, Harry sut que son amie ne le jugeait pas.

- " C'est juste que j'ai fini par me rendre compte que mes sentiments étaient différents des siens. Je l'aime comme je t'aime toi ou Annabelle."

- " Je vois."

Harry lui jeta un petit coup d'œil. Soudain, sa nervosité remonta d'un cran en la voyant lui lancer un regard suspicieux. Il commit alors une erreur de taille : il détourna le regard.

- " Harry Potter !" dit-elle aussi fort que possible sans attirer l'attention des autres, " tu ne me dis pas tout !"

À sa plus grande consternation, Harry se sentit rougir. Il se claqua une main sur le visage, confirmant ainsi à Hermione qu'elle avait raison. Celle-ci afficha alors un faux air outragé où se mêlait un sourire qu'elle tentait de contenir au mieux, avant d'exiger d'une voix ferme :

- " Je veux tout savoir ! Qu'est-ce que tu ne me dis pas ?"

Harry prit quelques secondes pour calmer les battements frénétiques de son cœur, avant d'écarter la main de son visage et de murmurer :

- " J'aime quelqu'un."

Il entendit Hermione pousser une espèce de petit cri étouffé. Il lui lança un coup d'œil curieux, et put voir que son amie avait un sourire jusqu'aux oreilles. Mais le moment le plus délicat arrivait : devait-il lui dire de qui il s'agissait ? Il savait Hermione ouverte d'esprit, mais jusqu'à quel point ? Accepterait-elle sa relation avec Tom ? Officiellement, le vampire avait douze ans de plus que lui. N'importe qui s'inquièterait donc de cette relation en sachant que lui-même n'avait que dix-sept ans.

- " Ne me fais pas languir plus longtemps, dis-moi de qui il s'agit ! Oh non attends, j'ai trouvé : c'est Pansy n'est-ce pas ?"

Il dut faire une drôle de tête au prénom de la jeune fille, car une seconde après, Hermione marmonnait :

- " Ou peut-être pas."

- " Tu n'as pas l'air de prendre mal le fait que j'aime quelqu'un d'autre alors que je suis encore avec Ginny." Fit-il remarquer doucement.

À ces mots, Hermione retrouva un visage plus calme.

- " Et bien, nous sommes encore jeunes. Je pense qu'il est normal qu'on ne soit sûr de rien à notre âge. Mais je pense aussi que lorsque l'on rencontre la bonne personne, on le sait tout simplement. Je suis certaine que Ginny s'en remettra, et qu'elle rencontrera sa bonne personne un jour ou l'autre."

Harry regretta de ne pas pouvoir dire à Hermione à quel point elle avait raison. L'image de Théo apparue alors dans son esprit, et il réalisa que Ginny n'avait pas besoin de pitié, tout simplement parce que quelqu'un fait pour elle l'attendait déjà les bras ouverts. Un garçon prêt à l'aimer et à prendre soin d'elle aussi longtemps qu'il lui serait permis. Il n'y avait rien de pitoyable à cela.

- " Attends, ne me dis pas que c'est Fleur quand même ?!"

Interloqué, Harry ne put que bêtement fixer sa meilleure amie, avant de réaliser au bout de quelques secondes où elle voulait en venir.

- " Non, bien sûr que non ! C'est juste une amie."

Hermione soupira de soulagement.

- " Oui, en y réfléchissant bien, je ne te vois pas quitter Ginny pour aller piquer la fiancée d'un autre."

Tous les deux ricanèrent à cette idée, avant de peu à peu recouvrer leur sérieux. Une bonne minute s'écoula ainsi, sans qu'aucun des deux ne prononce un mot, écoutant les petits bruits ambiants de la maisonnée, jusqu'à ce que…

- " C'est Tom."

Harry retint son souffle, le cœur battant à cent à l'heure. Il n'osait plus regarder son amie dans les yeux tant son stress était intense. Mais qu'y pouvait-il ? Comme elle venait de le lui prouver, Hermione s'attendait à ce qu'il prononce un prénom féminin, et non masculin. Alors qu'allait-elle penser en réalisant de quoi il en retournait ?

- " Tom… Riddle ?"

Harry s'entremêla durement les doigts en percevant l'hésitation et quelque chose ressemblant à de la perplexité dans la voix de sa meilleure amie. Il lui répondit par un simple hochement de tête.

Il fallut facilement deux bonnes minutes à Hermione -un exploit- pour enfin remettre de l'ordre dans ses idées et demander d'une voix hésitante :

- " Et lui, de son côté ?"

- " C'est réciproque."

Du coin de l'œil, Harry aperçu la bouche de son amie s'ouvrir et se refermer à plusieurs reprises, tout en se passant la main dans ses cheveux. Voyant qu'elle semblait plus confuse qu'en colère, il osa enfin tourner la tête vers elle, afin de la regarder droit dans les yeux.

- " Est-ce que tu es sûr ? Je veux dire, de ses sentiments ?"

- " Bien sûr, pourquoi ?"

- " C'est que…" elle recommença alors à se passer la main dans les cheveux, " tu n'as que dix-sept ans, lui doit bien approcher la trentaine, il vit dans un manoir au milieu de la forêt, il a plein de gens à sa disposition… enfin, je sais que ce ne sont que des idées préconçues, mais… est-ce que tu es sûr qu'il ne… qu'il ne s'amuse pas avec toi ?"

Harry détourna le regard, mais pas par honte. Il comprenait parfaitement les craintes d'Hermione, et cela lui amena un léger sourire aux lèvres. Son amie s'inquiétait pour lui, tout simplement. Elle n'avait pas sauté au plafond en entendant le prénom de la personne qu'il aimait. Enfin, elle était inquiète oui, mais pas pour les raisons qu'il craignait au départ. Elle était tout simplement préoccupée pour lui. Ni plus, ni moins. En réalisant ce simple fait, il sentit d'un coup la pression sur ses épaules se relâcher subitement, et son rythme cardiaque reprendre une allure normale.

Bien sûr, il comprenait les questionnements de la jeune fille. Si lui-même n'avait pas été au courant de toute cette histoire de vampire et de calice, alors il se serait très certainement posé les mêmes questions face à la relation qu'il entretenait avec Tom.

- " Harry ?"

Il se tourna à nouveau vers elle, serein.

- " Ne t'inquiète pas. Je lui fais totalement confiance."

Face à l'assurance de son ami, Hermione se résigna en poussant un petit soupir.

- " D'accord. Je suis tout de même heureuse pour toi."

Harry lui sourit en retour, même s'il voyait bien que son amie était encore un peu soucieuse. Elle ajouta :

- " Mais n'oublie pas que le plus dur reste à venir…"

D'une même voix, il marmonnèrent en même temps :

- " Ron."

Un soupir leur échappa à tous les deux. Préférant changer de sujet, Harry se souvint brusquement de quelque chose d'intéressant.

- " Mais au fait, Ron et toi alors ?"

Amusé, il vit son amie se tendre. Elle bredouilla, prise au dépourvu :

- " Q-quoi, Ron et moi ?"

- " Ne fais pas la maligne avec moi, je t'ai tout dit, à ton tour maintenant !"

Hermione poussa un nouveau soupir, avant de se jeter à l'eau :

- " D'accord. Je suppose que Ron t'as parlé de notre petite sortie en tête à tête ?"

- " Oui, il m'a dit que vous étiez allés au café-restaurant après les cours."

- " C'est ça. Et à partir de là, les choses sont allées de mal en pis."

Effectivement, Harry se souvenait très bien du récit de Ron. C'est grâce à cet événement en particulier que son meilleur ami s'était rendu compte qu'il n'était en réalité pas amoureux de la jeune fille. Toutefois, il n'avait jusqu'à ce jour jamais eu le fin mot de l'histoire (la mort de ses parents l'ayant entre autres complètement accaparé).

- " Enfin bon, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais nous avons discuté quelques jours après lui et moi, et nous nous sommes rendu compte que nous nous étions trompés sur la nature de nos sentiments. Je l'aime comme un frère, et il m'aime comme une sœur. Voilà tout."

Harry sourit, heureux pour ses amis. Il avait bien vu au cours des derniers jours que les choses entre ces deux-là semblaient comme avant, mais au moins à présent, il connaissait le dénouement.

L'instant d'après, ils sursautèrent tous les deux en entendant une chasse d'eau être tirée, à seulement quelques pas d'eux. Les yeux écarquillés de surprise pour Harry et d'horreur pour Hermione, ils virent Bill sortir des toilettes, la mine penaude. Il marmonna à leur attention, sans parler trop fort :

- " Désolé, je ne voulais pas vous espionner. Mais vous êtes arrivés au moment où je m'apprêtait à sortir et… enfin, je ne voulais pas vous interrompre."

Sur ces mots, ils virent l'aîné des enfants Weasley, les joues roses d'embarra, foncer s'enfermer dans la salle de bain, où ils purent rapidement entendre l'eau du robinet couler. Les deux plus jeunes se regardèrent alors, ahuris, avant de tenter d'étouffer leur éclat de rire.

- " Et si on y retournait ? Ils vont se poser des questions." Lui proposa Hermione, les larmes aux yeux. Harry acquiesça, dans le même état.


La gifle retentit avec une netteté impressionnante. Elle résonna presque. Sonné, Harry se dit qu'il l'avait néanmoins bien cherché. Qu'elle idée aussi de répondre par l'affirmative à la question : « Il y a quelqu'un d'autre, c'est ça ? »

Ils avaient repris les cours le jour même, et la pause déjeuner n'allait pas tarder à se finir. Toute la matinée, Harry avait stressé, ne prêtant de ce fait qu'une oreille distraite aux cours. Fort heureusement, s'ils s'en étaient aperçus, les professeurs ne lui avait rien dit, supposant très certainement qu'il était encore fragile suite à la mort de ses parents.

Au final, ce n'est que quelques minutes en arrière qu'il avait enfin trouvé le courage d'amener Ginny dans un recoin de la cour pour lui parler.

Sentant sa joue chauffer désagréablement, il reporta néanmoins son regard sur sa désormais ex petite-amie. Celle-ci avait les yeux brillants de larmes contenues, ce qui serra le cœur de Harry, sans pour autant lui faire regretter sa décision.

- " Est-ce que je la connais ? Elle vit au manoir, n'est-ce pas ?"

Au regard perdu de jeune homme, Ginny ajouta, entre deux reniflements :

- " Tout allait bien entre nous jusqu'à ce que tu ailles vivre là-bas. Moi aussi je sais additionner deux et deux."

Parfois, il oubliait que Ginny pouvait se montrer aussi intelligente et observatrice que Hermione. Mais la rousse avait raison : il avait commencé à se détourner d'elle à compter du moment où il avait mis les pieds au manoir Serpentard. Dès le départ, il avait installé une distance entre eux deux, alors même qu'il ne connaissait pas encore la vraie nature de Tom ni ce qui le reliait à lui. À vrai dire, à ce moment-là, il se méfiait de l'homme plutôt qu'autre chose. Et pourtant, même à cette période là, il avait inconsciemment, et petit à petit, commencé à s'éloigner de celle qu'il pensait aimer.

- " C'est plus compliqué que ça."

- " Tu as juste à me répondre oui ou non !"

La voix de la jeune fille commençait à monter dangereusement dans les aigus, ce qui ne manqua pas de faire chuchoter les quelques curieux qui avaient assisté à tout depuis le début. Harry était prêt à mettre sa main à couper qu'avant la fin de la journée, tout Poudlard serait au courant de leur séparation.

Avec un soupir résigné, il hocha la tête de haut en bas. Pendant un centième de seconde, il crut qu'elle allait fondre en larmes lorsqu'il vit sa lèvre inférieure trembloter légèrement. Il regretta alors d'avoir été sincère avec elle sur la raison de leur rupture, avant de se secouer mentalement : Ginny avait le droit de connaître la vérité, où tout du moins une partie.

Mais visiblement, c'était mal connaître Ginevra Weasley que de croire qu'elle se mettrait à pleurer si facilement. En une fraction de seconde, elle redressa la tête et tourna les talons, avant de s'éloigner d'un pas rapide. Harry ne chercha pas à la retenir : d'une parce qu'il risquait de se prendre une autre baffe, et de deux, à quoi bon ? Il venait de lui briser le cœur, inutile d'en rajouter une couche.

Voyant que les quelques curieux encore présents ne faisaient pas mine de partir, Harry préféra rejoindre ses amis rapidement.

Lorsqu'il monta dans la voiture avec Tom au volant, Malefoy et Blaise étaient déjà installés à l'arrière. Et si d'ordinaire Blaise se mettait à lui faire la conversation sitôt la portière fermée, aujourd'hui seul un silence de mort planait dans l'habitacle.

Comme il l'avait deviné plus tôt, quasiment tous les élèves avaient entendu parlé de sa rupture avec Ginny. Entre les coups d'œil et les murmures qui l'avaient accompagné au cours de l'après-midi, c'était à croire qu'il s'agissait de l'évènement de l'année. Et bien entendu, les deux vampires n'y avaient pas échappé. Pas plus que Ron d'ailleurs. Enfin, plus exactement, Ron ne tarderait pas à en entendre parler. Car au cours de l'après-midi, il n'avait pas quitté d'une semelle ses deux meilleurs amis, craignant, lâchement il devait le reconnaître, que Ron ne l'apprenne. Hermione, il ne savait trop comment, avait fini par l'apprendre ( probablement lorsqu'elle avait fait un saut aux toilettes). Suite à cela, elle ne lui avait fait aucun commentaire, étant après tout au courant des intentions du jeune homme. Elle lui avait seulement lancé un regard à la fois curieux et inquiet, mais avait toutefois tenue sa langue, Ron n'étant pas encore au courant.

La voiture démarra enfin. Fatigué de cette journée stressante, Harry appuya sa tête contre la vitre, la fraîcheur lui faisant du bien. Le retour se fit dans le silence le plus absolu, à tel point que cela sembla durer des heures aux yeux du seul humain dans la voiture. Heureusement, si Tom trouvait étrange ce silence inhabituel, il n'en dit rien. De toute façon, il serait très vite mit au courant au cours de la soirée. Enfin, si Blaise ou Malefoy ne lui avait pas déjà dit.

Lorsque le véhicule s'arrêta enfin devant les portes du manoir, Harry se dépêcha d'en sortir, pressé de s'enfermer dans sa chambre. Heureusement, il ne croisa personne à part quelques domestiques. À peine avait-il posé la main sur la poignée de porte de sa chambre qu'il entendit à l'intérieur le téléphone sonner. Il se dépêcha donc d'entrer, jeta son sac de cours dans un coin, et parvint à décrocher au bout de la quatrième sonnerie :

- " Oui ?"

- " Putain Harry c'est quoi cette histoire ?!"

Aïe. Visiblement, les commérages n'avaient pas tarder à parvenir aux oreilles de son ami. Et d'après le ton de sa voix, ce dernier était très loin de le prendre calmement. Bon, il s'y attendait, mais les choses n'en étaient pas moins difficiles. Harry souffla pour se donner un peu de courage.

- " Ron ? Mais qu-"

- " Ginny est en pleurs. Maman est en train de la consoler. Mais c'est quoi ce délire ? Je croyais que tout allait bien entre vous, et là j'apprends que tu as trompé ma sœur !"

- " Quoi ?! Non attends, je n'ai jamais trompé Ginny !"

Une petite voix lui rappela sournoisement que laisser quelqu'un se masturber entre ses cuisses était considéré par la majorité comme de la tromperie, mais il préféra la faire taire.

- " Pourtant, ce n'est pas ce que j'ai entendu !" s'exclama hargneusement Ron.

Harry ferma les yeux. Évidemment, les rumeurs. Ceux qui avaient été présents lors de sa rupture avec Ginny avaient fait savoir à d'autres qu'il la quittait pour quelqu'un d'autre. Sauf qu'au fur et à mesure, cela s'était transformé en : il la quitte car il l'a trompé !

- " Ron, je peux t'assurer que je n'ai pas trompé ta sœur."

Ou qu'à moitié, le nargua sa petite voix intérieure.

- " Alors dans ce cas pourquoi tu l'a quitté ?" lui hurla presque dans l'oreille le rouquin.

D'ailleurs, cet interrogatoire doublé de l'hystérie de Ron commençaient sérieusement à énerver le brun.

- " Écoutes Ron. Je n'ai pas de compte à te rendre. C'est Ginny que j'ai quitté, pas toi. C'est donc entre elle et moi."

Il crut un instant entendre Ron s'étouffer de hargne et d'indignation mêlée. Cela dura quelques secondes, avant que le rouquin ne s'acharne à nouveau :

- " Je croyais que tu étais mon pote, mon frère, mais apparemment, je me suis bien gouré."

Et sur ce, Ron lui raccrocha tout bonnement au nez. À présent en colère contre son meilleur ami, il reposa sans délicatesse aucune le combiné du téléphone. Non mais, pour qui il se prenait ? D'accord, il était normal qu'il veuille protéger sa sœur, mais il n'avait aucun droit de lui réclamer des explications sur sa vie privée.

Moins de dix secondes après avoir raccroché, le téléphone sonna de nouveau.

- " Quoi ?" aboya t-il, s'attendant à ce que ça soit de nouveau Ron.

- " Eh du calme, ce n'est que moi."

- " Oh désolé Hermione, mais je viens tout juste de raccrocher d'avec Ron."

- " Au son de ta voix, j'imagine que ça ne c'est pas très bien passé ?"

- " Et bien disons qu'il m'a raccroché au nez si ça peux te mettre sur la piste."

Il entendit son amie pousser un soupir au bout du fil.

- " Avec son caractère, on se doutait qu'il s'emporterait."

- " Oui mais quand même."

Même s'il ne voulait pas l'avouer à voix haute, l'agressivité de Ron le blessait. Bien sûr, il ne s'était pas attendu à ce que le roux saute de joie en apprenant la nouvelle, mais quand même. Sa déception et son amertume durent se sentir au téléphone, car l'instant d'après, Hermione lui demandait :

- " Est-ce que ça va ?"

- " On va dire que oui." Marmonna le jeune garçon.

- " Ne t'en fais pas. Ron finira par l'accepter. Laisse-le tourner en rond comme un lion en cage pendant un moment, et tu verra au bout d'un moment, il finira par se calmer tout seul."

- " J'espère. Au fait, qui est-ce qui vous l'a dit ?"

- " Lavande. Elle nous a sauté dessus lorsque tu es monté en voiture."

Harry poussa un soupir à fendre l'âme tout en s'allongeant sur son lit.

- " Pourquoi ça ne m'étonne pas ?"

- " Peut-être parce que Lavande est une commère née ?" proposa Hermione sur le ton de la plaisanterie.

Cela eut le mérité de dérider un peu Harry.

- " Au fait, je me trompe où tu étais déjà au courant avant que Lavande vous le dise ?"

- " Exact. J'ai entendu deux filles en parler aux toilettes cette après-midi."

- " Pourquoi est-ce que ça intéresse tout le monde ? Ça n'a pourtant rien d'extraordinaire un couple qui se sépare !"

- " C'est un petit village." Lui répondit simplement la jeune fille.

- " Mouai."

Ils discutèrent encore quelques minutes ensemble, Hermione tentant du mieux qu'elle pouvait de remonter le moral de son meilleur ami. Finalement, une quinzaine de minutes après avoir raccroché, Harry se releva, bien décidé à faire ses devoirs pour s'occuper l'esprit. Toutefois, alors qu'il allait se saisir de son sac de cours, un éclat doré attira son regard sur la petite table basse en verre.

Encore intrigué par l'objet, il ne put s'empêcher de s'en saisir tout en s'asseyant dans le fauteuil derrière lui. C'était en rentrant au manoir, à la suite de leur voyage, que Harry s'était aperçu qu'il avait complètement oublié de remettre le médaillon à l'accueil de l'aquarium où ils avaient été. Et aujourd'hui, le bijou était toujours en sa possession, sans qu'il ne sache quoi en faire. En l'examinant de plus près, on pouvait s'apercevoir de l'ancienneté de l'objet à cause du léger voile terni qui le recouvrait. Malgré cela, le médaillon était propre et en bon état général. Des micro rayures étaient perceptibles de-ci de-là, mais rien de bien méchant. Il n'y avait aucune bosse, aucune tâche, rien.

Le médaillon était de forme octogonal, et ce qu'il avait d'abord prit pour un grand S au centre du bijou était en réalité un serpent. Un serpent fait de ce qui ressemblait fortement à des émeraudes. Et en y regardant bien, le médaillon n'était pas complètement plat, comme il l'avait cru. En effet, le dessus était très légèrement bombé, comme une espèce de petite coupole, créant ainsi un spectre doré à l'intérieur, semblant danser au gré de la lumière ambiante.

Harry passa plusieurs dizaines de secondes à admirer le bijou, avant de finalement l'ouvrir. Il était vide.

L'instant d'après, un violent frisson le traversa et Harry eut la brutale impression que ses pieds quittaient le sol, un peu comme si quelqu'un le tirait d'un coup en arrière. Sa tête se mit à lui tourner, à tel point que la chambre disparue de sa vue. Une sueur froide le saisi brutalement, et bientôt il sentit tout son corps tremblé. Parmi tout ce tumulte de sensations, Harry parvenait sans mal à sentir les battements de son cœur se faire précipités, voir erratiques. Il avait l'impression de ne plus pouvoir respirer. Peut-être était-ce le cas. Ce furent ensuite ses oreilles qui se mirent à bourdonner, le coupant ainsi du monde extérieur. La panique l'envahissait de plus en plus, et alors qu'il sentait son esprit être tiré de plus en plus loin au point qu'il crut qu'il allait perdre conscience, tout s'arrêta.

Le bourdonnement disparu, le vertige et les tremblements s'arrêtèrent, sa vue commença peu à peu à lui revenir. Il sentit avec soulagement son cœur et sa respiration reprendre un rythme normal. Tout cela s'était stoppé aussi vite que ça avait commencé.

Ce n'est que lorsqu'il regarda autour de lui que Harry crut perdre réellement pieds.

Le clair de lune était absolument magnifique en cette fin de Juin. La chaleur commençait à se faire persistante, mais heureusement cette-nuit-là, une légère brise s'était levée, faisant onduler avec douceur la surface plate du lac. L'herbe haute dans laquelle je me trouvais se balançait paresseusement au gré du vent, tandis qu'au loin, je pouvais entendre quelques oiseaux nocturnes s'éveiller. La nuit était parfaitement calme. Comme toutes les autres. Ce que je pouvais aimer ces moments-là, lorsque j'étais seul, presque en harmonie avec la nature.

Pourtant, les villageois me déconseillaient souvent d'aller dans la montagne, surtout en pleine nuit. Des animaux sauvages y rôdaient, ainsi que des démons et des âmes en peine. Mais je n'avais pas peur. Je n'en avais que faire. J'aimais venir ici. M'installer au bord du lac, une fois la nuit tomber, et observer les étoiles. Lorsque le soleil disparaissait, tout semblait tellement différent. Presque deux années s'étaient écoulées depuis que j'avais découvert cet endroit par hasard, et jamais il ne m'étais arrivé quoi que ce soit. Le plus gros animal qu'il m'eut été donné de croiser la route fut un renard. Il arrivait parfois que des loups se fassent entendre au loin, mais je n'en avait fort heureusement jamais croisé un seul. Vraiment, pas de quoi être effrayé.

Et lorsque le temps le permettait, comme cette nuit-ci, j'affectionnais par-dessus tout observer la Lune et les étoiles se refléter sur la surface sans défaut de l'eau. C'était un spectacle absolument époustouflant.

Soudain, un bruit se fit entendre non loin de moi. Je me retournai dans un léger sursaut pour découvrir, à seulement quelques pas de moi, un homme de haute taille. Prestement, je me relevai, étonné de ne pas avoir entendu l'autre homme approcher, surtout dans un moment aussi calme. Ne sachant que dire, je ne pus qu'observer en silence l'étrange homme face à moi : il ne portait qu'un pantalon noir lui arrivant aux mollets ainsi qu'une chemise blanche aux manches longues et vaporeuses. En soit, quelque chose d'ordinaire, bien que de bonne facture. Mais pourtant, quelque chose d'autre faisait que je ne parvenais à ôter mon regard de l'étranger. Était-ce sa grande taille ? Ses longs cheveux noirs comme la nuit ? Je n'aurai su le dire. Il y avait comme une aura de pouvoir qui se dégageait de ce corps puissamment bâti, dont les muscles du torse étaient visibles par-delà la chemise légèrement entrouverte. Face à cette vision, je sentis mon souffle se faire plus court. L'instant d'après, l'inconnu combla la distance qu'il y avait entre nous deux. Je ne pus bouger d'un pouce, comme hypnotisé par la prestance de l'autre. Finalement face à face, je pus aisément remarquer qu'il portait autour du cou une chaîne au bout de laquelle pendait un médaillon en or serti de pierres précieuses. Je fus ensuite obligé de relever la tête pour pouvoir ancrer mon regard dans celui de l'homme. Jamais de ma vie je n'avais vu quelqu'un d'aussi grand ! Et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que ses yeux possédaient la même teinte que celle du lac lorsque le soleil est sur le point de disparaître. Une oscillation entre le bleu et le noir. Si profond et si perturbant.

J'étais attiré par cet homme. Pourtant, cela ne m'étais jamais arrivé auparavant. L'on m'avait toujours dit que ce genre de relations étaient contre nature, qu'il s'agissait là de l'œuvre du Malin. Était-ce de cela qu'il s'agissait ? Étais-je possédé ? Étais-je en train de tomber sous le charme d'un démon ? Peut-être aurais-je finalement dû écouter les conseils des villageois. Mais pourtant, je ne ressentais aucune peur face à la créature qui se tenait devant moi. Créature, car oui, à présent j'étais certain qu'il ne s'agissait pas d'un être humain. Pas après avoir vu des crocs pousser lentement comme si de rien n'était. La logique et le bon sens auraient voulu que je fuis, que je hurle. Mais étrangement, je n'en ressenti nul besoin. Quel phénomène étrange. Je me trouvais face à un prédateur explicitement dangereux, et pourtant, me tenir prêt de lui ne m'effrayais aucunement. Peut-être étais-je vraiment envoûté en fin de compte.

Lentement, je vis sa main se lever pour venir se poser avec délicatesse sur ma joue. Ses yeux semblaient scruter les moindres détails de mon visage, tout comme je venais de le faire. La chaleur de son corps m'enveloppait, et lorsqu'il parla, son souffle me chatouilla le nez :

- " Comment t'appelles-tu ?"

Sa voix, basse mais pourtant si profonde, me fit frissonner. Et c'est d'une voix qui me sembla chevrotante que je lui répondis :

- " Liam…"

Lorsque Harry rouvrit brutalement les yeux, il crut pendant une seconde que ses poumons étaient en feu. Instinctivement, il inspira une grande goulée d'air. Frénétiquement, il regarda tout autour de lui, s'attendant presque à se retrouver de nouveau au bord du lac. Mais non, il était toujours dans sa chambre.

La respiration haché, encore à moitié désorienté, il s'assit à même le sol, contre le fauteuil duquel il n'avait même pas eu conscience d'être tombé. Que venait-il de se passer ? Avait-il eu une hallucination ? D'un pas titubant, il se releva pour aller dans la salle de bain, où il s'aspergea copieusement le visage à l'eau froide. Il resta plusieurs minutes les mains appuyées sur le lavabo, tentant de remettre ses pensées en ordre.

Ce qu'il venait de vivre était tellement étrange ! Il avait été lui tout en ne l'étant pas. Cette… vision qu'il venait d'avoir, il était sûr et certain de ne jamais avoir vécu ça. Et pourtant… pourtant, maintenant qu'il avait vu ça, il avait cet étrange sentiment de familiarité. Mais c'était impossible, il n'avait jamais vécu cette scène. Il était bien allé une fois au lac en question avec Tom, lorsque ce dernier lui avait donné son premier cours d'équitation, mais l'affaire s'arrêtait là. Il se souvint avoir pensé qu'il aimait y venir de nuit, pour observer les étoiles, hors c'était totalement faux ! Jamais il n'avait eu de telles pensées !

De l'air ! Il avait besoin d'air.

Rapidement, il se dirigea vers la porte-fenêtre pour se rendre au balcon. Le vent froid eut le mérite de le calmer un peu, tandis qu'il prenait appuie sur la balustrade de pierre.

Et Tom dans tout ça… il lui avait semblé similaire, mais aussi très différent de celui qu'il côtoyait tous les jours. Le plus gros changement avait bien sûr été la couleur de ses yeux, qu'il n'expliquait pas. Sans songer à ses vêtements, qui lui faisaient penser à un film historique. Pourtant, il n'y avait pas que l'apparence du vampire qui semblait être différente. La façon dont il l'avait regardé, cette espèce de sauvagerie maîtrisée qu'il avait cru apercevoir. Jamais il n'avait vu cela dans les yeux de Tom.

Et lui-même alors ! Il se souvenait de chacune de ses pensées et réflexions, et pourtant… ce n'était pas les siennes ! Il n'avait même pas reconnu Tom lorsqu'il l'avait vu. Comme s'il s'agissait de leur première rencontre. Toute cette histoire était complètement insensée. Mais le pire, c'est ce qu'il avait répondu à Tom…

Liam.

Il avait l'amer sensation que ce prénom lui revenait comme un boomerang en pleine face. Depuis l'épisode de la forêt et de sa crise d'hystérie, Liam ne s'était pas re-manifesté. Car il savait qu'il n'était pas fou, qu'il avait bien entendu une voix ce jour-là, une voix qu'il n'expliquait toujours pas. Au final, il avait peu à peu relégué cette histoire dans un coin reculé de son esprit, jusqu'à quasiment l'oublier. Jusqu'à aujourd'hui.

En fait, s'il devait résumé tout cela, il dirait qu'il avait eu l'impression d'être dans la peau de quelqu'un d'autre, tout en étant lui en même temps.

À présent plus calme, il rentra à l'intérieur, sans pour autant fermer la porte-fenêtre. Rapidement, il ramassa le médaillon qui était tombé au sol, avant de se rasseoir dans le même fauteuil que plus tôt. Il l'examina à nouveau, se disant qu'effectivement, s'était bien là le même qu'il avait vu dans cette hallucination. Tom le portait autour du cou. Est-ce que le bijou lui appartenait donc ?

Harry secoua la tête. Bien sûr que non. Ce qu'il venait de voir ne pouvait être qu'un effet de son imagination. Après tout, ce n'est pas comme s'il avait vu quelque chose qu'il ne connaissait pas déjà : le lac, Tom, le médaillon. Ces trois éléments ne lui étaient pas inconnus. Cela voulait donc dire qu'il n'avait fait que transposer quelque chose qu'il connaissait déjà dans une situation imaginaire. Pourquoi ? Mystère. Mais il n'y avait pas d'autre explication possible à ses yeux.

Harry s'affala dans le fauteuil, ses pensées tournant en rond. Il resta un long moment ainsi, jusqu'à ce que le moteur d'une voiture ne se fasse entendre à l'extérieur.

Sûrement quelqu'un venu voir Tom, songea Harry sans pour autant bouger. Il fronça les sourcils la seconde d'après, croyant avoir entendu son prénom être crié. Intrigué, il se releva et ressortit jeter un œil par-dessus le balcon. Quelle ne fut pas sa surprise en apercevant en contrebas la voiture d'Arthur Weasley.

Il espérait de tout son cœur que Ron n'ai pas demandé à son père de l'amener jusqu'ici pour qu'il puisse faire un esclandre. Promptement, il sortit de sa chambre pour se rendre jusqu'au hall d'entrée. Alors qu'il était encore dans l'escalier, des voix fortes lui parvinrent. Deux voix plus particulièrement. Harry reconnut immédiatement celle de Tom. Quant à la seconde, le jeune garçon fut d'abord soulagé de ne pas reconnaître la voix de son meilleur ami, avant de brutalement s'immobiliser alors qu'il pénétrait dans le hall.

Comme il lui avait semblé l'entendre, Tom se disputait bien avec un autre homme, un homme que Harry avait désespéré de ne jamais revoir un jour.

L'homme en question, qui faisait face au jeune Potter, l'aperçu d'un coup :

- " Harry !"

Estomaqué, ce dernier écarquilla les yeux, incrédule :

- " Sirius ?"


À suivre…