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CHAPITRE 20

Un vœu pour la vie

Le mercredi 1er septembre 1971

Un vent polaire soufflait sur les pierres et de grandes vagues noires s'y écrasaient brutalement, sans relâche. La roche formait comme un dôme à l'entrée de la caverne. Au dehors, sous le ciel grisâtre, de grands oiseaux tournoyaient. Ils dansaient dans la tempête et frôlaient dangereusement la falaise abrupte. Le vent et les embruns s'insinuaient dans le col de la cape d'Hermione, provoquant chez elle des frissons incontrôlables. Ses cheveux humides s'emmêlaient et fouettaient son visage. Face à elle, Tom se tenait droit. Fort. Pourtant, Hermione sentait son trouble, aussi sûrement qu'elle sentait le doute serrer son propre cœur.

Ils étaient là, debout, à l'entrée d'une caverne humide : deux silhouettes sombres penchées sur un pendentif ancien, issu des profondeurs de la terre et de la mer.

Tom pointait sa baguette vers l'objet en murmurant, le front plissé par la concentration. Il n'était pas venu ici pour lui, mais pour un être auquel il tenait. L'âge, mais aussi l'appréhension et l'inquiétude marquaient son visage pâle. Malgré les années, Tom n'avait rien perdu de son charisme et de son attirance. Réputé pour être le professeur le plus impitoyable de Poudlard, mais aussi le plus séduisant, il faisait tourner les têtes des étudiantes hystériques. Il écrivait des livres sur les rapports entre sorciers et moldus qui se vendaient aussi bien que ceux de Lockhart, bien qu'il ne répondît jamais à une seule lettre de lecteur.

Une flamme claire naquit soudain à l'extrémité de la baguette en bois d'if. Elle se reflétait sur les parois de la caverne en une lueur mouvante, grossissante. Les yeux de Tom étincelèrent. La flamme s'abattit sur le médaillon de Serpentard et le brisa. Aucun cri, aucun maléfice. Ce n'était pas un Horcruxe.

Hermione avait froid. Si froid…

Chère Hermione,

J'espère que tes cours se déroulent bien et que Tom s'habitue à son nouveau poste.

Adrian va beaucoup mieux. Il souffre moins et se déplace seul. Il parvient enfin à se concentrer, et par conséquent, travaille toute la journée à la préparation de son concours. Le guérisseur lui a déconseillé de transplaner ou de monter sur un balai tant qu'il ne sera pas totalement remis. J'espère qu'Adrian suivra ses directives : il se sent tellement mieux qu'il tend souvent à les « oublier »… Hier, il m'a emmené en sortie toute la journée. Nous finissions la soirée au restaurant et je lui reprochais de ne pas être sérieux quand il a posé une bague de fiançailles sur la table.

Nous prévoyons de nous marier le 18 mai prochain. Je repense à nos nombreuses disputes dans les couloirs de l'école et je me rends compte du chemin parcouru depuis… C'est affolant, n'est-ce pas ? Et c'est un peu grâce à toi… En conséquence, j'aimerai que tu sois mon témoin. J'ai proposé à Gallina de t'accompagner dans ce rôle, mais Rigel et elle se feront sans doute discrets pendant la cérémonie. Si la famille d'Adrian accepte finalement le couple que nous formons, les Malefoy ne tolèrent toujours pas que leur fille fréquente un Sang-mêlé. Je ne crois pas qu'ils tolèrent vraiment Luscinia non plus, malgré ce qu'ils disent. En vérité, ils ne tolèrent pas grand-chose.

Mon beau mariage sera une véritable réunion de Sang-purs mais avec un peu de chance, il y aura de l'animation. Les parents d'Adrian comptent les Malefoy parmi leurs plus proches amis : ils doivent donc nécessairement faire partie de la liste d'invités. Pour ma part, il est hors de question que je n'invite pas Gallina, Rigel et ma filleule. Si un règlement de compte éclate sur la piste de danse, je parie sur Gallina. C'est un vrai pitbull.

Quoiqu'il en soit, j'espère vivement que Tom et toi serez présents, et que tu accepteras ma proposition. Tu me ferais un grand honneur.

Dans l'attente de ta réponse,

Amicalement,

Minerva.

Bien des années s'étaient écoulées depuis la réception de cette lettre. Bien des années… Bien des évènements. Des naissances. Des mariages. Tom et Hermione avait longtemps attendu avant de franchir ce pas. Tom prétendait qu'il préférait se consacrer à son travail. Hermione avait fini par comprendre qu'il avait honte de son nom. Un nom de moldu. Un nom qu'il refusait de transmettre. Elle n'osa jamais lui demander de prendre le nom de sa mère car elle savait la faible estime qu'il en avait. Alors elle demanda conseil à Dumbledore.

Ils découvrirent ainsi que c'était par la mère de Mérope Gaunt, Maïa Winter, que le Fourchelang était arrivé dans leur famille. La famille Winter était une ancienne dynastie de sang-purs, réputée pour représenter les derniers descendants de Salazar Serpentard. Il n'en restait plus aucun : les frères de Maïa étaient décédés sans héritier.

Tom prouva sa parenté avec les Gaunt et fit la demande au Ministère de prendre le nom de famille de sa grand-mère maternelle. Sa demande fut acceptée.

Ainsi, Tom Jedusor devint Tom Winter.

En août 1951, Tom et Hermione célébrèrent leur mariage. Le vendredi 13 février 1953 naquit Andreas. Hermione, Minerva, Gallina… Elles étaient désormais toutes des femmes d'âge mûr, épouses et mères. En 1955, Charles Winter, Hestia Rosier et Midas Adams rejoignirent leurs familles respectives. Avoir un enfant la même année les rapprocha considérablement et une véritable amitié, enfin débarrassée de toute hiérarchie, se tissa entre Hermione et ses anciennes élèves.

En 1957, la famille d'Hermione s'agrandissait avec les naissances d'Edgar et Samuel. Malgré leur roublardise évidente, aucun des deux ne prononça jamais le moindre mot en Fourchelang. Seul Andreas possédait le même don que son père. A plusieurs reprises, Hermione se demanda si Charles avait hérité de son don à elle, mais n'en eut jamais la certitude. Après la naissance des jumeaux, elle décida de ne plus avoir d'enfant.

Deux ans et demi plus tard, Hermione retomba tout de même enceinte. Déshonorée à l'idée que sa potion n'ait pas fonctionné, Fania sombra dans une profonde crise existentielle. Hermione, quant à elle, décida de ne pas garder cet enfant. Etrangement, mais quelque chose l'en empêcha. Le hasard. Les cauchemars. L'instinct…

Le vendredi 13 mai 1960 naissait Rose Winter. Elle était aussi petite, douce et discrète qu'Hermione, mais elle commença très tôt à s'exprimer en Fourchelang. Charles, Edgar et Samuel passèrent dix ans à l'embêter, jaloux de cette benjamine malvenue qui avait hérité du précieux don familial. Andreas, à l'inverse, accordât toujours plus d'attention à Rose qu'à ses autres cadets. Si Hermione répétait à ses enfants qu'elle les aimait tous autant, elle avait parfois du mal à s'en convaincre elle-même. Andreas lui faisait peur. Même petit, même calme, quelque chose en lui l'inquiétait. A l'inverse, Rose la rassurait. Son sourire chaleureux et son regard clair avaient sauté une génération. Elle avait hérité des iris bleu ciel de sa grand-mère maternelle, Rose Granger.

Tom avait considérablement changé. A Poudlard, il était un professeur reconnu, quoique souvent accusé de favoriser la maison dont il était le directeur : Serpentard. Rien, chez lui, ne rappelait désormais l'étudiant froid et douteux qu'Hermione avait surveillé. Une fois, Hermione s'était surprise à comparer son parcours avec celui de Dumbledore. Bien qu'il témoignât toujours beaucoup de mépris envers les moldus, Tom n'était plus animé d'idées de meurtres. Son poste à Poudlard et son rang au sein d'un parti politique pro-sorcier occupait la plus grande partie de ses journées. Il consacrait le reste à l'éducation magique très stricte de ses enfants.

Andreas, Charles, Edgar, Samuel et Rose étaient grands à présents. Grands, beaux et intelligents. Mais l'un d'eux paraissait dévier du chemin qu'Hermione avait tant espéré pour eux…

A l'intention d'Hermione Grizzly, Ecole de Sorcellerie Poudlard.

Bonjour miss Grizzly,

J'espère que vous vous portez bien. Je vous envoie cette lettre suite à l'évènement dramatique survenu dans la soirée du samedi 21 août.

Les enquêteurs ont enfin pu prouver qu'une vente aux enchères clandestine, proposant principalement des objets de magie noire, se tenait bien au 7, Weighouse Street lorsque les Aurors sont intervenus pour arrêter Dairine Despair, assassin présumé d'Irina Prewett. Les Aurors détenaient alors de fausses informations au sujet du type de réunion à laquelle elle participait et ignoraient qu'une vingtaine d'autres sorciers étaient présents dans la salle. A leur entrée, les participants de cette vente clandestine ont essayé de s'enfuir et l'un d'eux a jeté un maléfice qui a entraîné la mort de Dairine Despair et de Matthew Macmillan, l'un des Aurors en intervention. Des recherches ont été effectuées pour tenter de déterminer lequel des sorciers présents avait commis ce double-meurtre.

Avant que l'on ne leur applique un sortilège d'Amnésie, plusieurs des moldus présents affirment avoir vu un jeune homme brun, élégant, de grande taille, prendre à Dairine Despair un médaillon décoré d'un serpent et s'enfuir rapidement. L'un d'eux ajoute que ce garçon se tenait parmi les hommes en cape, devant la salle, avant la sortie en trombe des participants à cette vente clandestine. Or, nous savons effectivement qu'Andreas Winter, récemment accepté en tant que stagiaire au Ministère, était sur les lieux avec Connor Wilmoor au moment du drame. Il a prétendu s'être enfui sans réfléchir et sans attendre quand le maléfice a explosé, mais au moins trois témoins peuvent désormais affirmer le contraire, ce qui met Andreas dans une position délicate. Par ailleurs, les humiliations que Matthew Macmillan faisait subir à Andreas sont connues du Ministère et ont été retenues par les enquêteurs comme mobile possible de ce crime.

Les Aurors vont contacteront bientôt. Andreas étant mineur, c'est à vous de choisir qui assurera sa défense.

Miss Grizzly, si vous avez besoin d'aide ou de conseil, je vous en donnerai volontiers. De manière très personnelle, je peine à imaginer qu'un garçon aussi serviable et sociable que votre fils puisse être impliqué dans un évènement aussi dramatique. Par ailleurs, je ne crois pas qu'être victime de « mauvaises farces » puisse constituer en soi un mobile de meurtre chez un sorcier sain. Si besoin, vous pouvez me contacter à mon bureau.

Bien cordialement,

Arnold Bondupois, Oubliator, Département de la Justice Magique, Ministère de la Magie.

Tom avait assuré la défense d'Andreas, sur lequel ne pesait plus aucun soupçon. En ce 1er septembre 1971, le fils aîné de Tom et Hermione entrait en dernière année à Poudlard. C'était un garçon brillant. Premier de sa promotion. Serviable, obéissant, talentueux. Terriblement narcissique, mais on lui pardonnait… Il était si souriant, si séduisant… Il fréquentait une Sang-Pur, Juliet Jenkins. Cette année-là, il serait Préfet-en-Chef…

Une longue période de paix s'étendait derrière eux. Quand Hermione y songeait, ses sanglots se coinçaient dans sa gorge, sourds, discrets. Peut-être n'avait-elle pas empêché la guerre ? Peut-être l'avait-elle seulement étouffée pour que celle-ci gonfle dans l'ombre, à l'insu de tous ?

Impassible, Tom fouillait d'une main prudente les débris du médaillon. Il attrapa quelque chose, se redressa lentement et se tourna vers Hermione. Au creux de sa paume ouverte reposait une grande pièce de bronze. Dans l'obscurité de la caverne, elle brillait légèrement, projetant une discrète lueur cuivrée dans ses doigts pâles. La gravure qui la décorait interrogeait Hermione... Un visage de femme. Magnifique. Terrifiant.

- Qu'est-ce que cette pièce faisait dans le médaillon de Serpentard ? demanda-t-elle. Qu'est-ce que c'est ?

- Pas un Horcruxe, en tout cas.

Sans rire. Entre ses lèvres blanches et tremblantes, la protestation d'Hermione s'exprima sous forme d'un grognement indistinct.

- La femme représentée sur cette face de la pièce s'appelle Pandora, déclara Tom. Son nom est associé à un trésor maléfique, dont la recherche met en compétition des centaines de sorciers à travers le monde… Certains prétendent que Grindelwald aurait découvert l'emplacement du trésor et affronté l'une de ses défenses.

Ses yeux noirs se détachèrent de la pièce pour accrocher ceux d'Hermione.

- En vérité, nous avons déjà affronté cette magie, Hermione, reprit-il. Grindelwald… a découvert un rituel de magie très noire… qui consiste à fusionner les âmes et les corps d'un sorcier et d'un animal en échangeant leurs cœurs. Celui qui exécute le rituel exerce un contrôle mental total sur la créature issue de ce rituel, quelle que soit la distance qui l'en sépare… Est-ce que cela t'évoque des souvenirs ?

Oh oui. Hermione se souvenait. Ces énormes hiboux noirs que Grindelwald utilisaient comme espions et comme armes… Ces énormes hiboux noirs aux yeux intelligents…

- C'est abject, chevrota-t-elle.

- Et ce n'est que la première ligne de défense, conclut Tom. Cette magie est fascinante, mais ne doit surtout pas tomber entre des mains immatures.

Hermione secoua la tête. Elle comprenait sans peine ce que sous-entendait Tom.

- Crois-tu vraiment qu'Andreas ait découvert les recherches de Grindelwald et décidé de s'y intéresser ? demanda-t-elle douloureusement. Il est si jeune.

- Il est possible que cette pièce se trouve dans le médaillon de Serpentard depuis des centaines d'années et qu'Andreas n'en sache rien, mais j'en doute, répliqua Tom. Il a emprunté plus d'une dizaine de livres sur les contes et légendes sorcières l'année passée. Il s'intéresse beaucoup à la mythologie grecque… Il a nécessairement entendu parler de Pandora.

Il reprit son souffle et continua plus lentement :

- Andreas est notre fils et je comprends que tu le protèges, Hermione, mais la situation est grave. Il a été vu sur les lieux d'un meurtre et nous venons de trouver, dans ce médaillon, une pièce ayant rapport avec des recherches qu'il a effectué dans la bibliothèque de l'école. Je ne pourrai pas le défendre éternellement ! Ce qui m'inquiète encore davantage, c'est qu'il a plus ou moins mêlé sa sœur au projet. C'est à Rose que j'ai parlé de cette caverne. Il est probable qu'Andreas soit allé la voir, elle, lorsqu'il cherchait un endroit sûr où dissimuler le fruit de son larcin.

- Il est proche de sa petite sœur mais ne l'intégrerait pas à des plans crapuleux si cela devait la menacer ! répliqua Hermione.

- Andreas me ressemble beaucoup trop, jugea Tom d'une voix froide et tranchante. Je me souviens de quelle façon je pensais à son âge, Hermione ! Je suis mieux placée que toi pour juger ! J'ai renoncé à mes projets car je craignais qu'une guerre ne détruise un monde que je commençais enfin à aimer. Ce n'est pas pour qu'Andreas le fasse à ma place ! Il est très doué mais heureusement, je reste bien meilleur que lui. Et s'il souhaite accéder à la gloire en semant la guerre et la mort parmi les sorciers, c'est à moi qu'il devra rendre des comptes. Qu'il soit mon fils n'y change rien.

- Tu lui ferais du mal ? Tu n'as peut-être pas autant changé que tu ne le prétends, lança-t-elle.

Tom ne répondit pas.

Dans l'atmosphère glacée de la caverne, Hermione tremblait. Elle tremblait tellement…

Bonjour miss Grizzly,

J'écris cette lettre le vendredi 20 août. Je prends la peine de le préciser car le hibou qui va vous l'apporter se fait vieux et a tendance à se perdre en cours de route. J'espère que vous allez bien et que vous n'aurez pas besoin de réceptionner votre courrier avec un filet.

Andreas est un garçon charmant. Nous engageons fréquemment des stagiaires pendant l'été, mais la majorité d'entre eux ne sont intéressés que par le salaire à la fin du mois. Andreas s'intéresse à tout et, bien que sa curiosité ait eu tendance à se manifester au détriment de son travail, tous les services le connaissent et l'apprécient. Il est intelligent, sociable et serviable.

Demain, trois collègues et moi-même allons visiter le Musée de la Mythologie Magique, dans le nord de Londres. J'aimerai beaucoup emmener Andreas avec moi. Il semble absolument passionné par la mythologie grecque et ce serait dommage pour lui de louper ça ! Je suis de permanence alors j'espère ne pas être appelé mais si tel est le cas, je laisserai Andreas en retrait. A dire vrai, l'évènement le plus palpitant qui pourrait survenir serait le signalement de la position de Dairine Despair, empoisonneuse présumée d'Irina Prewett. J'ignore si vous suivez l'information en ce moment mais cette histoire est vraiment affolante. Dairine Despair n'est qu'une vieille femme dépressive et la voilà suspect numéro un dans un meurtre. Bien que les preuves s'accumulent contre elle, même la Gazette du Sorcier préfère rester prudente avant de crier au scoop...

En tout cas, ne vous inquiétez pas, je prendrai soin de votre fils. J'ai son accord, il ne me manque plus que le vôtre.

En vous souhaitant une bonne journée, et dans l'espoir que vous receviez cette lettre dans un état relativement normal,

Connor Wilmoor, Brigadier, Bureau des Aurors, Ministère de la Magie.

- Nous devons retourner à Poudlard, fit la voix lointaine de Tom.

Hermione baissa la tête. Au fil des semaines, au fil des preuves, elle s'enfermait dans ses pensées et dans ses souvenirs, retenant le moindre espoir. Lorsqu'elle avait lu cette lettre, aucun doute ne planait sur l'intégrité d'Andreas. La situation avait si vite basculé ! A présent, Hermione s'accrochait à son amour de mère. Elle pensait à sa fille, si jeune, si admirative de son frère aîné. Elle pensait à Charles, Edgar et Samuel, qu'elle voulait à tout prix préserver. Sa famille était-elle appelée à se diviser ?

- C'est la Répartition de Rose ce soir. Nous ne pouvons pas manquer cela.

- C'est vrai, soupira Hermione.

Soudain, elle sentit les doigts de Tom sur sa joue. Elle redressa doucement la tête.

- Andreas ne se dressera jamais contre moi, dit-il.

Hermione serra les lèvres.

- Andreas est mon fils, Tom. Je l'aime. Je ne peux pas lui faire de mal.

- J'ai renoncé à mes projets, Hermione. Andreas y renoncera également, d'une manière ou d'une autre.

Hermione resta silencieuse, hésitante, et l'espace d'une seconde, elle sentit l'affection que Tom lui portait disparaître totalement. Ses yeux s'emplirent de colère. La sévérité accentua ses traits. Une profonde rancune se dégagea de tout son être. Puis, si rapidement qu'Hermione aurait pu ne pas s'en apercevoir, cette expression changea. Il retrouva la voix tendre avec laquelle il s'adressait à elle depuis vingt ans.

- Tout ira bien, termina-t-il.

Dans l'esprit d'Hermione défilaient des visages. Ceux de ses enfants. Celui de Gallina, si Serpentarde mais si indépendante. Qui suivrait-elle si son frère se rangeait aux côtés d'un homme qui prônait les mêmes idées que lui ? Si Andreas montrait de la détermination à poursuivre son plan, Abraxas était typiquement le genre de sorciers qu'Andreas pourrait recruter. La poitrine d'Hermione se soulevait rapidement. Andreas était son fils. Elle devait le ramener dans le droit chemin, comme elle l'avait fait pour Tom.

Hélas, la situation se présentait différemment cette fois. Si l'origine de la haine de Tom n'avait pas été difficile à identifier, Hermione ne comprenait pas les motivations d'Andreas. La gloire ? L'aventure ? Tuerait-il d'autres sorciers ou était-ce une erreur de parcours ? Par certains aspects, Andreas était bien plus intelligent que Tom au même âge : il connaissait le pouvoir de l'amitié, de l'amour, de la famille. Il savait se montrer subtil. Il faisait preuve de patience si nécessaire. Etait-il encore plus dangereux que son père ?

- Je suis désolée, murmura-t-elle alors. Tu as raison. Je ne céderai pas maintenant.

Elle leva ses yeux bruns vers Tom. Un sourire crispé traversa son visage.

- Rentre à Poudlard avec Bulby, dit-il. Je connais les défenses établies et n'ai pas besoin de toi pour réparer et remettre le médaillon où nous l'avons trouvé. Andreas ne doit pas savoir que nous sommes venus ici. Retourne à Poudlard. Je t'y retrouverai.

Hermione hocha la tête. Elle allait retourner à Poudlard. Elle y verrait ses enfants, ses collègues, ses élèves et Dumbledore. Elle reprendrait le travail. Comme d'habitude.

Hermione sentit la petite main de Bulby se glisser dans la sienne. Une larme coula sur sa joue. Puis ses pieds quittèrent le sol et elle transplana, loin de la caverne, loin des indices, loin d'une vérité trop pénible pour être encore envisagée pleinement…

:::

Ce soir-là, le plafond magique de la Grande Salle représentait un ciel bleu sombre, piqueté d'étoiles scintillantes. Voguant entre les blasons de Poudlard, un océan de bougies volantes surplombait les quatre tables. Les élèves s'y étaient installés lentement, dans un brouhaha ponctué de cris et de rires. A présent, ils demeuraient silencieux, les yeux rivés sur les portes de chêne donnant sur le hall. Le Choixpeau Magique attendait patiemment sur l'estrade, juste devant la table des professeurs à laquelle Hermione, déjà installée, jouait nerveusement avec sa petite cuillère. A sa droite se tenait Tom. Les doigts joints devant lui et le visage serein, il balayait la salle d'un regard neutre. A sa gauche se tenait Minerva. Son chignon fermement accroché sur sa nuque et les lèvres relevées en un sourire discret, elle attendait la Répartition.

Les grandes portes de chêne s'ouvrirent enfin.

Les élèves de première année marchaient timidement derrière le professeur Slughorn qui trottinait gaiement, bedaine en avant. Il monta sur l'estrade et brandit le Choixpeau Magique à la vue de tous, suscitant des exclamations chez quelques enfants. Parmi le groupe, Hermione repéra Rose. Ses joues rosies tranchaient sur son teint pâle. Tout en regardant autour d'elle d'un air curieux, elle tentait d'aplatir ses épais cheveux noirs. Elle se tenait en retrait avec ses amies d'enfance, Coleen et Mathilda, deux jeunes filles issues de familles de Sangs-Purs que Tom fréquentait. A ses côtés se tenait également Jinny Jenkins, la cadette de Juliet. Toutes étaient prédestinées à étudier à Serpentard. Regroupées dans un coin du groupe, elles parlaient à voix basse, jetant des coups d'œil peu amènes à certains de leurs congénères.

Comme chaque année, le Choixpeau chanta. Puis le professeur Slughorn déroula son parchemin et se racla la gorge d'un air très sérieux.

- Quand j'appellerai votre nom, vous viendrez vous asseoir sur le tabouret, je poserai le Choixpeau sur votre tête et ainsi, vous serez réparti dans une Maison, déclara-t-il.

Hermione reposa doucement sa petite cuillère derrière son assiette.

- Ackerley, Alice ! lança-t-il.

Les nouveaux élèves s'écartèrent pour laisser passer une petite brune à la silhouette fragile. Elle monta les marches en se tordant les mains et s'assit maladroitement sur le tabouret.

- GRYFFONDOR ! annonça le Choixpeau.

Des applaudissements nourris s'élevèrent à la table des Gryffondors. Alice Ackerley la rejoignit presque en courant et manqua de trébucher, soulevant quelques rires moqueurs chez les Serpentards.

La rivalité commençait dès la répartition, pensa Hermione.

Anderson, Jacob fut envoyé à Poufsouffle et Avery, Darius à Serpentard. Le nom qui arriva ensuite fit sursauter Hermione. Les évènements récents lui avaient presque fait oublier que tôt ou tard, son passé la rattraperait…

- Black, Sirius !

Elle se redressa si brutalement que Minerva lui jeta un regard en coin. Hermione vit le jeune Sirius monter les marches de l'estrade pour s'asseoir sur le tabouret. Le col de sa cape laissait apparaître le nœud serré d'une cravate verte. Ses parents avaient déjà décidé qu'il irait à Serpentard.

A peine le Choixpeau eut-il effleuré ses cheveux qu'il donna un autre verdict :

- GRYFFONDOR !

Un grand silence accueillit cette déclaration. Avec un sourire en coin, Sirius se leva et prit la direction de la table des Gryffondors, qui se regardèrent les uns les autres avant d'applaudir timidement. Hermione nota que certains avaient gardé les bras croisés et fronçaient les sourcils. A la table des Serpentards, les murmures allaient bon train.

- Bletchey, Oliver !

- SERPENTARD !

- Crockford, Doris !

- POUFSOUFFLE !

- Carrow, Coleen !

L'une des amies de Rose quitta le groupe pour rejoindre le professeur Slughorn. A peine eût-il frôlé les cheveux sombres de la fillette que le Choixpeau s'exclama :

- SERPENTARD !

La jeune fille lança un grand sourire à Rose, Mathilda et Jinny et rejoignit sans attendre sa nouvelle maison.

Les noms défilaient. « Elder, Rory… SERPENTARD ! Evans, Lily… GRYFFONDOR ! French, Malika… POUFSOUFFLE ! » Le groupe de nouveaux élèves diminuait. Le professeur Slughorn appela les noms commençant par G… par H… puis par J…

- Jenkins, Jinny !

- SERPENTARD !

Comme prévu, la cadette de Juliet rejoignit sa grande sœur à la table verte.

Remus, Lupin, fut expédié à Gryffondor. On passa aux noms commençant par M… McKinnon… Meyer… Moore… Puis aux noms commençant par P… Pettigrow, Peter… Potter, James… Hermione ferma les yeux. Si Andreas était réellement destiné à prendre la place que Tom avait refusé d'occuper, tous ces gens seraient menacés. Des gens qu'elle avait rencontrés, des gens dont elle avait entendu parler… des gens dont elle avait connu les enfants.

Rogue, Severus. Hermione regarda son ancien professeur de potions monter l'estrade en se tordant les mains et s'asseoir sur le tabouret. Il était si petit ! Il tremblait tellement ! Elle retint un soupir de lassitude lorsque le Choixpeau l'envoya à Serpentard et qu'il y fut accueilli à reculons, ses futurs camarades détaillant de haut en bas sa tenue rapiécée. Les noms défilaient et le groupe de premières d'années rapetissait à vue d'œil. Sato… Selwyn… Spinnet… Thicknesse… Thorns… Wallace… Il n'en restait plus qu'une poignée. Williamson, Meredith fut expédiée à Serdaigle…

- Winter, Rose ! appela alors le professeur Slughorn.

Hermione se pencha sur sa chaise. Son cœur battait un peu plus fort que d'habitude.

Rose quitta ses deux camarades restant pour monter sur l'estrade, les mains sagement ramenées sur sa robe. Hermione croisa brièvement le regard de sa fille et crut y déceler un soupçon de peur, d'incertitude. Pourtant, aucun doute ne planait véritablement sur sa répartition : Rose était la seconde Fourchelang de la fratrie. A la table des Serpentards, Andreas s'était redressé et observait sa sœur d'un air amusé. Charles paraissait plutôt ennuyé, comme si le manque de suspense le dérangeait. Edgar et Samuel discutaient à voix basse avec une fille plutôt jolie et n'avaient peut-être même pas entendu le nom de leur sœur. A côté d'Hermione, Tom gardait ses mains serrées devant lui et les yeux fixés sur sa fille.

Il attendait.

Rose tourna le dos à ses parents pour s'asseoir sur le tabouret. Le professeur Slughorn murmura quelque chose qui la fit sourire avant de glisser le Choixpeau sur sa tête. Celui-ci s'avachit sur les cheveux de Rose. Les secondes s'égrenaient sans se presser. Une, deux, trois… cinq… dix… Vingt… Hermione se tourna vers Tom, qui fronçait désormais les sourcils. Dumbledore, quant à lui, se caressait le menton d'un air pensif. Sur le tabouret, Rose balançait discrètement ses jambes. Hermione soupira. Elle avait l'impression de se voir au même âge… Elle ignorait à quel point Rose lui ressemblait jusqu'à ce que le Choixpeau proclame un « Gryffondor ! » inattendu.

De grands applaudissements s'élevèrent de la table rouge et or et Slughorn retira le Choixpeau de la tête de Rose pour permettre à celle-ci de se lever. Le premier réflexe de la jeune fille fut de se retourner vers sa mère. Ses grands yeux bleus trahissaient son hésitation. Hermione, un peu sonnée, hocha la tête pour l'encourager.

- Vas-y, murmura-t-elle doucement.

Rose acquiesça, se retourna et descendit timidement de l'estrade. Lorsqu'elle atteignit la table des Gryffondors, elle fut accueillie par Hestia, la fille aînée de Minerva, nouvelle préfète de sa maison.

Hermione jeta un regard en biais à son mari. Il semblait avoir été frappé par la foudre.

La Répartition s'acheva avec Mathilda Yaxley qui, sans grande surprise, fut envoyée à Serpentard. Albus Dumbledore se leva pour rappeler quelques règles et souhaiter le bon appétit à tout le monde. Hermione, quant à elle, sentait petit à petit la fierté l'envahir. Elle regardait Rose, à la table des Gryffondors, répondre timidement à ses camarades. Elle baissait parfois la tête et ses boucles noires tombaient sur son visage, dissimulant son visage diaphane.

Rose étudierait à Gryffondor. Hermione avait pensé que le Choixpeau l'enverrait à Serpentard, comme ses quatre frères avant elle, mais il n'en était rien.

Elle réalisa qu'elle était fière de sa fille.

Ses yeux quittèrent soudainement la table des Gryffondors pour se poser sur celle des Serpentards, à laquelle trônait son premier-né. Droit et souriant, Andreas écoutait parler ceux qui l'entouraient. Ses amis formaient comme une cour autour de lui. Ils admiraient tous ce garçon séduisant et charismatique et se battaient pour obtenir l'exclusivité de son amitié. Juliet se tenait juste à sa gauche, ses mèches dorées ramenées en un chignon lâche sur sa nuque pâle. Elle ressemblait étonnamment à Gallina au même âge et, malgré la parenté bien connue des Malefoy avec les Jenkins, ce constat dérangeait Hermione. Depuis quelques mois, certains propos du génie tournaient en boucle dans son esprit.

« Les voyants appellent cela le destin. »

James Potter venait d'adresser la parole à Rose. Il lui rappelait Harry. Rose le regarda d'un air hautain, secoua la tête et haussa les épaules, avant de répondre par une longue tirade aiguë. Malgré la distance, Hermione parvint à lire sur les lèvres de sa fille : « Naissance de la Sorcellerie par Prius Leduc ». James Potter, visiblement vexé, se détourna, le nez en l'air. Quant à Rose, elle haussa sèchement les épaules, signant par ce geste une certaine contrariété.

« Quel que soit l'évènement que vous parvenez à modifier, le temps tente de le réorienter. »

A la table des Serpentards, Andreas se montrait bien moins bavard que d'ordinaire. Il hochait vaguement la tête lorsqu'on lui demandait son avis et, le reste du temps, observait simplement la salle d'un air pensif. Il réagit à peine quand Juliet caressa doucement son poignet pour attirer son attention. Elle lui murmura quelque chose à l'oreille. Il sourit. Un sourire sec. Sa froideur ne parut pas la surprendre…

« Il n'est pas aisé de changer le cours des choses, Hermione Jean Granger. »

Rose parlait avec une fillette gracile aux cheveux noisette, assise à sa gauche, qui venait également d'être répartie. Elle semblait mieux s'entendre avec qu'elle qu'avec James Potter.

Andreas écoutait poliment le discours de Lucius Malefoy, installé face à lui.

Hermione coula à Tom un regard discret. Se posait-il les mêmes questions qu'elle ? L'air sérieux qu'il arborait rappelait de manière frappante l'expression d'Andreas. Toutefois, Hermione savait à quel point Tom avait changé en vingt ans. En nommant Tom au titre de professeur, Dumbledore avait fait le meilleur choix possible. Andreas ressemblait à l'adolescent qu'avait été son père, mais à présent, son père était bien différent de lui. Alors qu'elle contemplait les traits soucieux de Tom, s'attardant sur les fines rides au coin de ses yeux, Hermione ne vit plus le passé, mais le futur. Alors que la Grande Salle se fondait dans un océan de couleurs et de sons, elle y fut projetée, plus loin qu'elle n'avait jamais été…

Un appartement sur le Chemin de Traverse. Des cartons en pagaille. Juliet se tenait droite au milieu du séjour. Elle agitait sa baguette magique en murmurant des formules. Les meubles se mouvaient d'eux-mêmes, traversant le couloir, cherchant une pièce où s'installer, se tortillant pour se faufiler entre leurs semblables. Tout à coup, la porte claquait. Andreas venait d'entrer. Il accrochait sa cape au porte-manteau et rejoignait Juliet dans le séjour. Il l'embrassait sur le front. Il lui annonçait qu'il était engagé à Gringotts…

Il y avait… Des murs froids et sombres. Des coffres anciens. Des trésors. De vieilles familles de sorciers. Des familles qui comptaient sur Andreas pour être leur porte-parole auprès des gobelins, auxquels elles confiaient leurs reliques. Elles lui accordaient leur confiance, avouaient leurs secrets. Hermione connaissait bien son aîné. Elle savait qu'il agissait rarement par simple passion. Andreas était extrêmement rusé. Il ne laissait jamais rien au hasard.

Les images se succédaient. Charles. Edgar. Samuel. Tous diplômés. Charles serait employé au Ministère, au Département de la Coopération Magique Internationale, comme il le souhaitait depuis toujours. Edgar obtiendrait d'excellents résultats et rejoindrait Andreas à Gringotts. Samuel tenterait une carrière dans le Quidditch. Réussirait-il ? Hermione ne parvenait pas à le savoir. Mais était-ce vraiment son don qui la limitait ?

Elle vit que Rose aurait beaucoup de mal à s'intégrer à Gryffondor. Ses camarades ne tarderaient pas à apprendre qu'elle avait quatre grands frères à Serpentards, dont deux ennemis bien connus de la maison Gryffondor – Edgar et Samuel, qui ne manquaient jamais une blague de mauvais goût… Lily Evans ayant également un ami à Serpentard, Rose s'en rapprocherait, et se lierait rapidement d'amitié avec elle. Cependant, la tendance commune des deux jeunes filles à vouloir commander risquait d'y mettre fin tout aussi promptement.

Rose allait se sentir seule. Très seule. Au point de regretter de n'avoir demandé au Choixpeau de l'envoyer rejoindre ses frères à Serpentard. Etrangement, ce serait son amitié avec James Potter qui la ferait accepter comme une Gryffondor à part entière. Hermione vit que sa fille commencerait alors à s'épanouir et se rangerait même du côté de Gryffondor au cours des affrontements contre Serpentard.

C'est à cette période que l'avenir s'assombrissait. Andreas travaillait à Gringotts… Charles devenait un diplomate reconnu… Les jumeaux, de plus en plus proches de leur frère ainé, suscitaient une sourde angoisse dans le cœur de leur mère… Rose rougissait lorsque James lui souriait… Mais celui-ci ne faisait que l'instrumentaliser : il voulait rendre Lily jalouse… Juliet tombait enceinte au moment même où elle commençait à douter d'Andreas… Hermione se tourna vers Tom. Dans ce futur inquiétant, il se tenait à côté d'elle. Ses yeux étaient braqués sur leur fils aîné.

A ce moment-là, la paix ne tiendrait qu'à un fil.

Rose entrerait en conflit avec les Gryffondors. S'ils parvenaient à la retenir, elle s'éloignerait définitivement d'Andreas. Dans le cas contraire, elle se réfugierait auprès de lui. Hermione ne parvenait pas à voir ce qui allait se produire ensuite. Il lui manquait un élément. Quelque chose se dérobait à son champ de vision. Quelque chose qui allait intervenir mais ne semblait pas se déplacer sur le fil habituel du temps… En essayant de fixer sa concentration sur ce point, Hermione sentit la présence d'une ombre, rapide et sournoise, qui évoluait sur les bords du chemin. Elle essaya de la fixer mais n'y parvint pas, récoltant pour seul résultat une vive douleur à l'arrière du crâne.

Etrange.

Hermione ferma les yeux. Si une guerre éclatait, tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle serait l'une de ses premières victimes.

Autour d'elle la Grande Salle réapparaissait et le brouhaha ambiant atteignait ses oreilles. D'un vague bourdonnement désagréable, il devenait plus riche, se teintant de rires et de tintements de couverts. Hermione était revenue dans le présent. A côté d'elle, Tom avait commencé à manger. Minerva discutait avec le professeur Dumbledore. Un peu plus loin, Rose parlait à nouveau avec James Potter. Hermione baissa les yeux vers ses mains, posées à plat sur le bord de la table. Il ne leur restait peut-être que six ans de paix… Il ne lui restait peut-être que six ans à vivre… Son don ne pouvait pas la sauver éternellement mais au moins, elle avait connaissance d'une partie de son destin et des choix qu'elle devrait faire. Elle était prête à tout affronter.

Plongée dans ses pensées, Hermione ne vit pas, à travers les chandeliers magiques du plafond enchanté, les deux yeux blancs qui veillaient encore sur elle.

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*Fin*

Merci d'avoir suivi cette histoire jusqu'au bout. J'espère que vous avez passé un bon moment de lecture.

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Belle continuation à tous !

S.