Titre: Accepter l'inacceptable
Genre: Drama, romance.
Rating: T pour thème dérangeant, langage vulgaire et parce que je suis trop peureuse pour mettre une cote plus basse. Ça pourrait très bien monter à M plus tard, parce qu'on est tous des pervers dans l'âme, mais pour l'instant elle reste relativement pure (ahem! ouais, bon).
Personnages: Yukio et Bon, ainsi que toute la ribambelle de wannabe exorcistes.

Note: Bon, alors, ma première fanfic dans ce fandom! Youpi! Et comme de raison, je me dois de le faire sur un couple pas encore exploité... Et, oui, je le sais, je ne devrais pas commencer une nouvelle histoire alors que j'en ai déjà trois d'encore incomplètes sur quatre (et le dernier est un OS lol), mais bon... je n'ai pas pu résister! Excusez-moi! -_-"

Je dédis cette histoire à Hina-pyon, une des mes plus fidèles revieweuses, qui est celle qui m'a donné l'idée de cette fic. En fait, c'est alors que nous discutions avec passion sur tous les pairings yaoi possibles de AnE qu'elle m'a sorti celui-ci, auquel je n'avais pas pensé encore. C'est donc grâce à elle que ce bébé a vu le jour!

Bon, plus sérieusement, ce n'est pas un UA contrairement à mon habitude, mais à cause des évènements qui vont arriver, ça va le devenir un peu. Aussi, ça commence avant que tout le monde ne sache que Rin est le fils de Satan, parce que ça me tentait XD

Dernière chose : si vous vous demandez qui est sémé, je préfère garder le suspense, mais si vous me le demandez en review, alors je vous répondrai volontiers!

Bonne lecture!


Yukio suivait Rin comme à son habitude. Dès qu'il en avait le temps et les moyens, il s'assurait que son idiot de grand frère ne commettait pas une bêtise. Évidemment, il savait bien qu'il ne pouvait pas toujours être là pour l'empêcher de mal agir, mais il essayait d'au moins le surveiller quand il le pouvait.

Le jeune exorciste savait que ce qu'il faisait était un peu extrême, mais il justifiait ses actes en se disant que le fils de Satan était vraiment capable d'accomplir un geste qui le mènerait jusqu'au bucher. Son seul but était de le protéger, comme il s'était fait protéger par lui plus jeune. Son père le lui avait demandé, il ne voulait pas le décevoir.

C'est ainsi qu'il suivit son jumeau jusqu'à l'arrière de l'école, dans un endroit où peu de gens allaient. Il se demandait bien ce que son frère de sang faisait dans un endroit si peu fréquenté, mais lorsqu'il vit la jeune fille qui l'attendait, il devina tout de suite quelles étaient ses intentions, ou plutôt, quelles étaient les intentions de la fille en question.

- Rin, euh... je... je t'aime! Est-ce que tu veux sortir avec moi?

Yukio se doutait bien que Shiemi était amoureuse de son grand frère, cela était même évident. Il aurait voulu qu'il réponde non, parce que comme cela son secret serait en sécurité, mais il savait bien que l'amour de la lycéenne était réciproque.

De fait, Rin devint rouge comme une tomate et c'est en bafouillant qu'il demanda :

- C-c'est vrai?

Elle se contenta de hocher la tête, elle aussi beaucoup trop embarrassée pour répondre. C'est alors que le jeune démon sourit au travers de sa gêne et qu'il répondit, tout en bégayant :

- M-moi au-aussi, j-je t'ai-t'ai... t'aime!

Shiemi sortit alors son plus beau sourire. Yukio détourna les yeux, soudain dégouté de la situation, et s'adossa contre le mur, ce qui lui permit de ne pas être vu des deux tourtereaux. Il était déjà au courant de leur amour, et pourtant, cette confession lui avait fait plus de mal qu'il ne l'aurait pensé. Il était au bord des larmes, mais se refusait à les laisser couler, se sentant beaucoup trop coupable pour soulager sa peine.

Il savait bien, et depuis toujours, qu'il ne regardait pas son frère de la même façon que les autres. Il savait que la sensation dans son cœur était tout sauf acceptable, que les fantasmes qui le prenaient étaient blasphématoires, que la jalousie qu'il ressentait à ce moment précis n'était pas digne d'un frère. Il savait que d'avoir des rêves osés à propos de son frère de sang était anormal, que de vouloir le serrer dans ses bras et l'embrasser était tout sauf moral.

Il se sentait sale, dégoutant, ignoble, et surtout impuissant. Impuissant face à son propre désir, impuissant face à leur relation qui lui interdisait toutes pensées de ce genre, impuissant face à ses propres sentiments qui le trahissaient, le rabaissaient au niveau d'un animal. Si seulement il avait pu voir son frère simplement comme son frère et rien de plus! Si seulement il avait pu éviter de développer ces sentiments dont il ne savait que faire et qui le dégoutait de lui-même, lui interdisant toute fierté ou tout amour-propre.

Il serra les poings en se refusant toujours à pleurer. Il ne verserait pas la moindre larme, parce qu'il n'en avait pas le droit. Il n'avait pas le droit de pleurer sur le bonheur de son propre frère, n'avait pas le droit d'être jaloux de cette jeune fille qu'il appréciait sincèrement et à laquelle il souhaitait tout le bonheur du monde, enfin il n'avait aucun droit de ne pas approuver d'une relation saine comme la leur alors qu'il souhaitait au plus profond de lui-même un amour malsain, contre nature.

C'est alors qu'il ressassait ces sombres pensées qu'une voix lui paraissant lointaine lui demanda :

- Okumura-sensei? Est-ce que vous allez bien?

~xxx~

Ryuji avait pris l'habitude de se promener seul dans le campus après les cours pour décompresser. Il se savait trop impatient et espérait ainsi réussir à se calmer un peu, même s'il avait bien constaté que cela n'avait eu encore aucun résultat notable. N'étant pas du genre à baisser les bras facilement, il s'acharnait plus encore, ce qui n'eut aucun effet bénéfique, mais lui permit au moins de se donner l'impression qu'il travaillait fort pour s'améliorer. C'était important pour son estime de soi qu'il fasse des efforts, même si ceux-ci n'aboutissaient pas.

C'est donc totalement par hasard qu'il prit le chemin pour aller derrière l'école à ce moment précis. Il savait que ce coin était peu fréquenté. Il espérait justement n'y rencontrer personne et regarder les nuages, assis dans l'herbe. C'était une des activités qu'il aimait bien faire, parce que dans ces moments-là, il s'acceptait pleinement et n'attendait plus rien de lui-même, contrairement à d'habitude.

Toutefois, il fut surpris de trouver l'endroit déjà occupé. Il repéra d'abord son professeur adossé à un mur. Il avait l'air faible et ne semblait tenir debout que par la force de sa volonté. C'est sans réfléchir qu'il lui demanda s'il allait bien alors que la réponse était plutôt évidente. En réponse à sa question, son professeur leva un regard à la fois surpris et désemparé vers lui. Ryuji s'approcha alors un peu plus et lui demanda :

- Est-ce que vous êtes blessé?

L'interpelé se contenta de secouer la tête sans rien ajouter. Il tenta un sourire, mais échoua lamentablement et détourna le regard vers ses pieds. C'est à ce moment que Ryuji, par un instinct inexplicable, regarda vers l'arrière de l'école et trouva le jeune couple maintenant en train de s'embrasser timidement. Il retourna son attention vers son professeur et devina immédiatement ce qui n'allait pas. Il se souvint qu'il avait le même âge qu'eux et qu'il était normal qu'il soit amoureux. Il demanda donc, maudissant immédiatement son indiscrétion, mais étant étonnamment incapable de refouler son envie de savoir :

- Okumura-sensei, est-ce que vous aimez Moriyama?

Contre toute attente, celui-ci commença à rire amèrement. Aucune trace de joie n'était palpable dans ce bruit qu'il produisait contre sa propre volonté. Il ajouta alors, à son grand étonnement et à celui de son interlocuteur :

- Si seulement c'était le cas...!

L'adolescent aux allures de délinquant ne sut que répondre. S'il n'était pas amoureux de Shiemi, alors pour quelle raison semblait-il aussi désemparé, aussi défait, aussi triste?

Yukio sentit alors le besoin de se confesser. Il ne savait plus ce qu'il faisait, mais il n'en pouvait plus de garder cette honte pour lui-même. Il n'en pouvait plus de devoir cacher ses sentiments, alors qu'il aurait voulu les crier sur tous les toits. C'est donc sans réfléchir aux conséquences qu'il déballa son sac :

- Suguro-kun, je suis un être ignoble. Totalement et complètement malsain. Je suis un pécheur qui mérite de mourir tout autant que n'importe quel démon. Je suis dégoutant, répugnant, abject.

Devant cette tirade accusatrice, l'exorciste en devenir ne sut que répondre. Et c'est toujours sans savoir quoi ajouter, quoi penser, qu'il entendît la réplique suivante :

- Suguro-kun, j'aime Rin, mon grand frère.