Auteur : verityburns ( u/2494960/verityburns )
Titre : The Road Less Traveled (Le chemin le moins fréquenté)
Genre : Romance/Humour
Résumé : Sherlock se rend compte que la vie amoureuse de John implique un niveau de risque inacceptable... et s'il rencontrait une femme plus tolérante que la moyenne et finissait par se marier ?
Pairing : Sherlock/John
Rating : M
Disclaimer : L'univers appartient à ACD et aux créateurs de la série, et l'histoire à verityburns.
Avertissements : Traduction & fic slash assez graphique (traitant de relations amoureuses et sexuelles entre garçons).
A Less Traveled Christmas Partie 3
POV Sherlock
John détourna légèrement son corps du mien, puis se pencha en arrière, l'angle donnant plus de liberté à ma main tandis que je caressais du bout des doigts son… non, mon tatouage. Je savais qu'il était peu probable que le relief reste longtemps – il me faudrait devenir pleinement conscient de son emplacement exact sous tous les angles d'approche avant qu'il ne devienne impossible à identifier par le toucher.
J'assimilais encore toutes les choses qu'il avait dites plus tôt et me sentais clairement choqué par une partie d'entre elles, en particulier la phrase « "Non" veut dire "Non" », qui se répétait dans ma tête d'une manière qui indiquait que je l'aurais à l'esprit pendant longtemps.
Cependant, rien n'était comparable à la peur qui m'avait frappé quand il avait dit « Il faut qu'on parle », perdre John est sûrement la seule chose qui m'effraie vraiment. Je savais que je n'étais pas quelqu'un de facile à fréquenter, mais je ferais de mon mieux pour respecter ce que John m'avait dit – et aussi pour m'assurer qu'il ne laisserait plus les choses aller aussi loin s'il était malheureux. Je n'étais pas d'accord avec tout ce qu'il avait dit, mais le fait qu'il y croyait était suffisant. Je baissai la tête pour la reposer contre la sienne. Je ne pouvais pas risquer John.
Nos baisers dans ma chambre avaient été un grand soulagement, mettant fin à la pire de mes inquiétudes, mais maintenant les deux dernières semaines me rattrapaient et je voulais plus… bien, bien plus. Il était étrange de penser que j'avais vécu tant d'années sans ressentir la moindre attirance sexuelle, et que pourtant maintenant, avec John, deux semaines semblaient être une durée scandaleuse. Je me rejouai la dernière fois que John avait été au-dessus dans un coin de mon esprit et me demandai si je devrais suggérer ça à nouveau s'il préfèrerait, après ce qu'il avait dit.
J'espérais que non, parce que je savais parfaitement que dès que je l'aurais déshabillé et que je reverrais ce tatouage, je voudrais le prendre – et pas d'une manière douce. Je me déplaçai un peu dans mon siège, tentant de rediriger mes pensées, mais avec la peau de John sous ma main, la chaleur de son corps contre mon flanc, son odeur, les mouvements de sa respiration, la façon dont son pouls s'accélérait quand je parlais dans son oreille, c'était impossible.
L'opportunité qu'offrait le nouvel accès dans son jean était tentante et je glissai avec précaution mes doigts un peu plus loin, sachant que son pull cacherait mes mouvements.
« Arrête, » chuchota-t-il, et je m'exécutai. Je replaçai ma main à son emplacement originel et il tourna à nouveau la tête, levant les yeux vers moi. 'Je t'aime' était écrit partout sur son visage. 'Je te veux' était dans l'emprise de sa main sur ma jambe et dans la vitesse de son pouls que je pouvais voir battre dans sa gorge. 'Je suis à toi' était gravé sur sa hanche. Je pressai mes lèvres contre sa tempe et regardai à nouveau l'heure… combien de temps allait encore durer ce trajet ?
Dix minutes plus tard, je me passais mentalement la seizième version de ce que je pourrais faire à John dès que nous rentrerions, quand Mycroft tapota la vitre qui nous séparait du chauffeur jusqu'à ce qu'elle descende légèrement.
« Code sept, » dit-il. « Tout droit à Baker Street. » La voiture accéléra avec fluidité tandis qu'il faisait demi-tour, marmonnant dans sa barbe. « Le Ministère peut attendre un peu plus longtemps. 'La Reine et la Patrie' sont une chose, mais on ne peut demander à personne de supporter ça. » Pour une fois, nous semblions avoir effacé la suffisance de son visage… Noël s'arrangeait.
ooo
Nous nous fixâmes quand la voiture s'en alla, Mycroft ayant pratiquement balancé notre sac après nous.
« À l'intérieur, » dit John, ce qui semblait être sans aucun doute la meilleure option. Il alla ouvrir la porte, pendant que je ramassais le sac et le suivais, incapable de m'empêcher de me presser contre lui et d'embrasser le côté de son cou. Il lui fallut trois tentatives avant d'entrer la clé dans la serrure… il était impossible qu'il soit au-dessus ce soir.
Je voulus absolument l'attraper dès que nous franchîmes la porte, mais je ne voulais pas avoir à m'arrêter une fois que nous aurions commencé – il y avait eu assez de ça pour une journée. Il semblait être du même avis et ouvrit rapidement la marche en montant les escaliers, contournant le salon et allant droit à la chambre – nous avions utilisé ma chambre dans un premier temps, mais John était plus inhibé quand il s'inquiétait que Mme Hudson puisse nous entendre. Le déménagement s'était avéré être un excellent choix.
Il me tint la porte, puis la ferma et s'appuya dessus, me regardant laisser tomber le sac au sol, allumer la lampe, et me tourner pour lui faire face.
Nous nous fixâmes, puis j'enlevai ma veste et commençai à déboutonner ma chemise, ses yeux suivant la progression de mes doigts, fixant avec avidité chaque centimètre de peau qui se révélait. Je tirai ma chemise de mon pantalon mais ne l'enlevai pas, me contentant d'attendre.
Au bout d'un moment, il comprit, et se redressa, attrapant le bas de son pull et le faisant passer par-dessus sa tête. Normalement il portait une chemise en-dessous en hiver, j'en avais pris une pour lui, mais il avait oublié de la mettre. Je sentis un serrement quand la raison me revint, mais je ne pus regretter le résultat quand mes yeux parcoururent la partie supérieure de son corps.
Tout chez lui m'attirait, de sa taille plus petite, même si je surveillais mon expression avec attention quand j'y pensais, au léger duvet sur sa poitrine, à sa force, à sa solidité digne d'un roc il me stabilisait. Même la cicatrice sur son épaule, sans laquelle j'aurais pu ne jamais le rencontrer. Je retirai ma chemise pour l'imiter et la laissai tomber.
Les chaussures vinrent ensuite, moi d'abord, puis lui, suivies par les chaussettes, chacun de nous observant le jeu des muscles sur le dos et les bras de l'autre lorsque nous nous penchâmes et nous tînmes en équilibre. Je défis ma ceinture, puis la retirai totalement et la laissai tomber immédiatement… Il m'avait laissé l'attacher quelques fois, ce que j'avais plutôt aimé, mais je ne pensais pas que c'était le bon moment pour le lui rappeler. De toute façon, je n'avais pas aimé qu'il ne soit pas en mesure de me toucher je voulais sentir ses mains sur moi ce soir.
Je l'attendis, mais il secoua la tête.
« Continue, » dit-il, d'une voix basse et un peu instable il était de nouveau appuyé contre la porte. J'arquai un sourcil, mais lui obéis, défaisant mon pantalon puis le faisant descendre et le retirant d'un coup de pied, avant de lentement me redresser pour me tenir devant lui en sous-vêtement.
Son regard parcourait mes jambes et mon corps de haut en bas. Je fermai les yeux et pus sentir son désir comme s'il effleurait ma peau. Quand je les ouvris, il défaisait sa ceinture.
Il fit descendre son jean et le retira, et je fis un pas vers lui sans même y penser. Il pencha la tête sur le côté d'un air interrogateur et je m'arrêtai. « Ensemble ? » suggéra-t-il. J'acquiesçai. Quelques instants plus tard, nous étions nus tous les deux.
Je m'avançai à nouveau et cette fois il fit de même, levant un bras pour mettre sa main à l'arrière de mon cou. Il s'agrandit tandis que je me penchais et l'instant d'après nous nous embrassions, nous dévorant l'un l'autre, toute l'émotion et les bouleversements de la journée se frayant un chemin hors de nos corps alors que je promettais intérieurement de le traiter avec plus de respect à l'avenir et qu'il faisait comprendre qu'il ne me quitterait jamais, que je pouvais me fier au tatouage.
Il se rapprocha et nous fûmes réunis, nous touchant entièrement de la bouche jusqu'aux genoux. Je passai mon bras autour de sa taille et le tins contre moi, le sentant dur, très dur, contre le dessus de ma cuisse. Ma main descendit automatiquement sur sa hanche, mon pouce éraflant mes initiales… Je savais ce que je voulais faire.
« John, peux-tu t'asseoir sur le lit ? »
Il nous fit tourner et commença à reculer vers ledit meuble, son emprise me gardant avec lui à chaque pas. Quand il atteignit le pied du lit il s'assit, ses mains remontant à l'arrière de mes cuisses lorsqu'il les tendit vers moi, anticipant clairement ce que je voulais.
Je posai mes mains sur ses épaules et il leva les yeux, surpris. « Tu t'allonges ? » lui demandai-je. J'étais presque certain que ça ne l'aurait pas dérangé si je l'avais poussé, mais j'avais l'impression qu'il valait mieux être prudent pendant un moment, jusqu'à ce que je comprenne exactement ce qu'il voulait et ce qui le rendait heureux. Il était inacceptable que John se sente moins important en quoi que ce soit à cause de moi, il était la meilleure personne que j'aie jamais connue.
Il fit ce que je demandais et je m'agenouillai, me plaçant entre ses jambes. Je pus sentir des tremblements parcourir son abdomen en me penchant en avant, et je pressai brièvement mes lèvres contre le tatouage avant de suivre un parcours plus familier et de le prendre dans ma bouche, l'avalant tout entier. John ne pouvait toujours pas faire ça, bien qu'il ait essayé, son réflexe nauséeux était trop fort. Non pas que ça me dérange, j'adorais tout ce qu'il faisait et j'étais fier, d'une certaine manière, de pouvoir le faire malgré mon inexpérience. Les sites internet dont il se moquait avaient, en vérité, donné quelques conseils utiles.
Je déplaçai ma main vers le tatouage pendant que je m'occupais de lui, regardant mon doigt tracer les lettres plusieurs fois. C'était la chose la plus incroyable qu'il aurait pu me donner et je regretterais toujours que la révélation de cette chose ait été assombrie par les autres évènements de la journée, bien que ça ait sûrement été pour le mieux au final, puisque que cela l'avait poussé à se confier et que je me sentais plus en phase avec lui et confiant concernant notre avenir que je l'avais, peut-être, jamais été. Je me souvenais des silences et des ombres auxquels mon comportement avait occasionnellement poussé John – je ne les laisserais plus jamais passer sans élucidation. Je savais que je n'étais pas doué pour les relations, que je ne comprenais pas la plupart des règles non écrites que tous les autres semblaient prendre pour acquises, mais je le ferai me les expliquer si elles étaient importantes pour lui.
Pour l'instant, je travaillais à associer de bonnes choses à ce cadeau dans son esprit. Cela semblait sans aucun doute marcher; il gémissait et remuait des hanches sur le lit tandis que j'alternai, enroulant ma langue autour de lui comme je savais qu'il adorait, puis fredonnant de plaisir en redescendant sur toute sa longueur.
« Sherlock ! » Il se rapprochait clairement de sa limite, sa main attrapant mes cheveux dans une tentative de me déloger. Avant aujourd'hui, j'aurais été capable de le faire venir quand même, certain qu'il serait de nouveau dans l'action sous peu. Sa libido était vraiment impressionnante par rapport aux statistiques des hommes de son âge. Cependant, ce n'était clairement pas ce qu'il voulait, alors je me retirai et utilisai ma main gauche pour le retenir, déplaçant ma bouche pour embrasser le tatouage une nouvelle fois, juste pour renforcer les sensations agréables qui y étaient liées. Si le plan se déroulait sans accroche, il serait excité par le simple fait que je regarde le tatouage avant la fin du mois.
Il haletait, cherchant sa respiration, lorsque je glissai sur le lit pour me mettre à son niveau, m'appuyant sur mon coude et regardant son visage. Je baissai la tête pour l'embrasser et il leva la main vers l'arrière de ma tête et attrapa mes cheveux, me rendant le baiser avec passion avant de saisir mon poignet gauche et de le retirer de son corps, le levant au-dessus de ma tête tandis qu'il levait un genou pour faire levier et nous retourner.
J'étais maintenant dans la position qu'il avait eue, couché sur le dos avec mes genoux pliés et mes pieds sur le sol, mais il me chevauchait. Il lâcha mon poignet et me caressa le bras en se penchant pour m'embrasser, puis reporta son attention sur ma poitrine jusqu'à ce qu'il puisse abaisser la tête pour lécher et sucer mes tétons, faisant reposer progressivement plus de son poids sur moi en s'appuyant et en se balançant contre moi.
La combinaison de sensations menaçait ma concentration. Mes tétons n'avaient jamais été aussi sensibles, et les actes de John me donnaient encore l'impression qu'il allait court-circuiter mon cerveau, exactement comme la toute première fois qu'il l'avait fait des mois auparavant. Cependant je fis face à la sensation un peu mieux, et ne la laissai pas me distraire de mon but ultime.
« Me laisseras-tu entrer en toi, John ? »
Il me fit un sourire éclatant. « Du lubrifiant ! » s'exclama-t-il, se rasseyant avant d'étendre le haut de son corps hors du lit, me donnant sa main pour que je le contrebalance pendant qu'il farfouillait dans le sac que j'avais laissé par terre.
J'allais prendre ça comme un « Oui ».
« Je l'ai, » dit-il, et je le relevai, me redressant moi-même. Il avait déjà ouvert la bouteille et ne tarda pas à faire glisser sa main sur moi. Je me rabattis sur mes mains et inclinai la tête vers le plafond, fermant les yeux pour savourer la sensation, sachant que même ça ne pouvait être comparé à ce qui allait arriver. Quand je me remis à regarder, John se préparait, puis il se leva simplement sur ses genoux et coula sur moi, une main tenant mon épaule, et l'autre aidant à me guider à l'intérieur de lui.
Il y alla doucement, puisque ça faisait des semaines, et sûrement aussi pour me torturer un peu, ce qui était justifié. Je baissai les yeux. La vue d'une partie de moi pénétrant le corps de John faisait partie de mes cinq expériences visuelles préférées, toutes l'impliquant. Cela semblait aussi le fasciner, bien que c'était évidemment plus difficile à observer pour lui. La vague idée que j'avais eue d'acheter un grand miroir devint soudain une ferme intention. Cela ferait un excellent cadeau de Noël pour John, même s'il était en retard de quelques jours.
Mes pensées balbutièrent et échouèrent lorsqu'il s'empala entièrement sur moi et je retombai sur mes coudes, observant son visage alors qu'il se faisait à la sensation de m'avoir en lui. Il se mordait la lèvre, les yeux fermés par la concentration. Il avait l'air absolument magnifique.
Au bout d'un moment, il s'éleva légèrement, puis retomba, puis il le fit encore, et encore, changeant d'angle jusqu'à ce qu'il trouve celui qui lui fit pencher la tête en arrière et gémir bruyamment.
Le son résonna en moi. Plus il était bruyant et vocal, plus mon cerveau semblait s'éteindre, laissant des instincts longtemps enterrés et insoupçonnés prendre le dessus. Je voulais nous faire rouler, je voulais m'enfoncer en lui au lieu d'être allongé sur le dos, mais je me forçai à rester immobile. Mon regard tomba sur le tatouage et je saisis ses hanches, n'essayant pas de le contrôler, me contentant de le suivre, mon pouce caressant les lettres pendant qu'il se déplaçait, mes initiales montant et descendant avec ses mouvements.
Je levai les yeux et il me regardait. « Vas-y alors, » invita-t-il.
Mes mains se contractèrent avant que je ne puisse les arrêter. « Tu es sûr ? Ne dis pas ça juste pour moi, je veux que tu sois heureux. »
Il sourit, mais frissonna ensuite en coulant à nouveau sur moi, ses yeux se fermant un instant. « Fais-le. Je veux que tu le fasses. » Il me regarda. « Baise-moi, Sherlock. Fais-le maintenant. »
Je grognai et me redressai, passant mes bras autour de son dos pour le soutenir et concentrant ma force sur mes jambes, m'appuyant sur le sol pour nous soulever du lit et me tourner, jusqu'à ce que John soit allongé avec la tête sur un oreiller et que je sois au-dessus de lui, toujours profondément enfoncé dans son corps.
Je levai sa jambe droite sur mon épaule et poussai un autre oreiller sous ses hanches, laissant sa jambe gauche allongée pour pouvoir voir ma marque pendant que je me balançai contre lui, passant mon pouce dessus avant de glisser ma main pour pouvoir caresser John en rythme avec mes mouvements.
Il courba le dos quand je l'empoignai et je pus voir les tendons de son cou se tendre, ses mains attrapant des poignées de couette pendant qu'il essayait d'assimiler toutes les sensations… ça n'allait pas prendre longtemps.
Mon cerveau saturait, le vortex constant et tourbillonnant de faits, de théories et de connexions s'éloignant et se taisant merveilleusement, ma tête se remplissant du visage, de la voix, de la chaleur du corps de John qui m'entourait de très, très près jusqu'à ce qu'il soit partout et qu'il n'y ait rien d'autre, seulement John qui m'enlaçait, corps et esprit, m'apportant la paix qu'il était le seul à pouvoir me donner.
Je laissai tomber ma main gauche qui tenait sa jambe et lui retirai la couette de la main pour entrelacer nos doigts. Son emprise était désespérée et il me regarda, haletant, son corps tremblant et faisant écho aux tremblements que je sentais parcourir le mien.
« Sherlock, je… » Il chercha son souffle, fermant les yeux un instant avant de se concentrer à nouveau, bien que ce soit clairement difficile. Je pouvais sentir la tension dans mon corps et je tentai de me retenir, de l'attendre.
« Ensemble ? » dit-il.
J'acquiesçai et m'enfonçai férocement en lui, mon rythme s'accélérant, et je regardai son visage, écoutai ses bruits, jusqu'à ce qu'il serre mes doigts et nous nous lâchâmes tous les deux.
Il fut bruyant criant qu'il m'aimait, qu'il était mien. Je me concentrai sur mon nom sur sa peau juste avant que mes yeux se ferment automatiquement et je pus entendre ma voix lui répondre, mais je ne savais même pas ce que je disais. C'était splendide.
Il nous fallut un certain temps pour nous remettre suffisamment pour nettoyer, puis nous nous contentâmes de nous mettre au lit, même s'il était encore assez tôt. Nous manquions encore tous deux de sommeil, et ça avait été une journée très chargée.
« Qu'est-ce que j'ai dit cette fois ? » Je n'étais pas certain de vouloir le savoir, car j'étais sûr que ce devait être quelque chose de scandaleusement possessif, mais John adorait pouvoir me faire ça, il semblait voir la capacité d'éteindre mon cerveau comme l'un des accomplissements ultimes de sa vie.
« Tu as dit que je t'appartenais, » me dit-il, et je grognai, laissant tomber ma tête sur son épaule.
« Bordel (1). » C'était une expression que j'avais rarement utilisée avant de le rencontrer. « Je suis désolé, John. »
Il rit. « J'en déduis que tu as aimé ton cadeau ? »
Je lui souris, content qu'il ne soit pas en colère. « Noël n'est peut-être pas si terrible. Peut-être que l'année prochaine tu pourrais tenter un endroit où ça ne me dérangera pas que d'autres le voient ? » Cela valait le coup d'essayer.
« Laisse tomber. » Il bâillait. « C'était pour une seule fois, et seulement pour tes yeux. »
Tu l'as dit, pensai-je avec suffisance et il rit.
« Tu aurais tout autant pu dire ça à voix haute, » fit-il remarquer. « Mais tu as raison. » Il caressa mes cheveux une dernière fois, avant de poser sa main sur mon cou. « Je suis bel et bien à toi, Sherlock, » dit-il. « À toi, et à personne d'autre. Toujours. » Il haussa les épaules. « On peut dire que je t'appartiens. »
Je secouai la tête. « Nous nous appartenons l'un à l'autre, » corrigeai-je. Il sourit, mais était déjà en train de s'endormir. Je regardai ce visage que j'adorais. Un jour, je ferai graver ces mots et je les mettrai autour de ton doigt, pensai-je. J'embrassai sa tête, et l'attirai vers moi, me laissant aller à le rejoindre dans son sommeil.
Tout allait bien.
(1) Il s'agit du fameux « bloody hell » anglais.