Bonjour tout le monde ! Voici enfin le dernier chapitre de ma fic ! Désolée pour le retard.
Bonne lecture.
Chapitre 31 - La Mission
Mon père avait emmené Harry au 12 square Grimmaurd et j'étais seule dans nos appartements. J'avais un sourire jusqu'aux oreilles en songeant au bonheur qu'Harry devait ressentir en sachant que son parrain était en pleine forme, bien au chaud dans sa maison. J'imaginais leurs retrouvailles en aspirant un peu de la tisane brûlante que je m'étais préparée. Je pris un livre dans la bibliothèque et commençai à lire tranquillement. Vers onze heures, mon père rentra.
- Il y a quelqu'un qui veut te voir, dit-il en s'installant sur le sofa.
Je sortis de nos appartements et tombai nez à nez avec Harry.
- Merci, Meredith, souffla-il avant de m'embrasser.
Il n'avait jamais été aussi fougueux et je devinai que c'était sa façon d'exprimer sa reconnaissance. Il se collait à moi, me serrait contre son cœur. Je le repoussai doucement et vit une larme unique couler sur sa joue.
- Ça va ?
- Oui, oui… c'est juste que… j'ai eu si peur.
Je me serrai contre lui.
- C'est fini, Harry, c'est fini, le réconfortai-je.
- Tu sais, sans toi, je serai parti au Département des mystères et je… je…
- Hermione t'en aurait empêché aussi.
- Pas sûr.
Il enlaça ma taille.
- Je t'aime, murmura-t-il.
- Moi aussi.
- Tu dors avec moi ?
- Mon père ne voudra jamais.
- Il m'a bien emmené chez Sirius.
- Justement, n'abuse de sa bonté.
Il eut un petit rire.
- Je te dis à demain, alors.
- À demain, Harry.
Il m'embrassa une dernière fois avant de partir. J'allai m'assoir à côté de mon père, sur le sofa.
- Tu es un papa génial, dis-je en posant ma tête sur ses genoux.
Il sourit en caressant affectueusement ma chevelure.
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Le lendemain, j'appris qu'Ombrage avait été attaquée par des centaures dans la Forêt Interdite et qu'elle avait été hospitalisée. Hagrid et le professeur McGonagall était revenus. Celle-ci assura le rôle de directrice lors du banquet de fin d'année. Elle annonça que beaucoup de parents d'élèves avaient eu vent du désordre qui avait régné à Poudlard ces temps derniers et qu'ils avaient écrit à Fudge pour que Dumbledore reprît son poste. La pression exercée sur le ministre était telle qu'il était sur le point de céder.
Le banquet fut délicieux et je mangeai avec appétit. Lorsque tous les élèves furent rassasiés, le professeur McGonagall remit la coupe des quatre maisons aux élèves de Serpentard. Assis à ma gauche, Drago avait un air vaniteux qui me déplaisait grandement.
- Cette victoire n'est pas méritée, lui dis-je froidement.
- Ah, et pourquoi donc ?
- Parce que la brigade inquisitoriale a triché en enlevant injustement des points aux autres maisons !
- Dois-je te rappeler que tu as rendu aux Gryffondor tous les points qu'ils ont perdus ? riposta-t-il sèchement.
Je fronçai le nez, comme à chaque fois que j'étais mécontente.
- Tricheur !
- Traitresse !
Je lui jetai un regard noir.
- Je t'interdis de dire ça, grondai-je sourdement.
- C'est pourtant ce que tu es, non ?
Je sortis ma baguette magique et la pointai sous son menton, l'enfonçant dans la peau clair.
Drago eut un mouvement de recul.
- Range ça immédiatement ou je dévoile à ta mère ce que tu ressens pour Harry Potter ! siffla-t-il.
J'abaissai ma baguette, livide.
- Ça t'effraie, hein ?
Je ne répondis pas. Il se leva et chuchota en se penchant vers moi :
- À ton avis, que ferait Malvina si elle savait ?
Je déglutis difficilement.
- Réponds.
- Elle me punirait, je suppose.
Drago ricana.
- Te souviens-tu de ce qu'elle t'a fait endurer parce que tu as simplement refusé de torturer l'une de ses victimes ?
Je hochai lentement la tête.
- Ne crois-tu pas qu'elle serait capable de bien pire si elle apprenait que sa fille se fait bécoter par le garçon que son maître adoré cherche à éliminer ?
Drago pressa ses lèvres contre mon oreille.
- Si ma tante apprenait ça, elle te ferait tellement souffrir que tu en perdrais la raison. Tu le sais, n'est-ce pas, Meredith ?
Je tentai de le repousser. Il agrippa mon bras et poursuivis en susurrant :
- Crois-moi, j'ai bien l'intention de profiter de la situation, chère cousine. Tu n'as pas intérêt à me contrarier pendant ces vacances ou je m'arrangerai pour que tu le regrettes amèrement.
Il me lâcha et je quittai prestement la Grande Salle. Je gagnai le bureau paternel, m'assis sur un fauteuil en cuir noir et attendis. La joie que j'éprouvais un instant plus tôt avait été remplacée par une angoisse sourde, tenace.
Le tic tac de la pendule me rappelait constamment que le Poudlard Express partirait dans deux heures et que je regagnerais le manoir où vivait mon abominable mère. Je redoutais de revoir Malvina, je craignais qu'elle me fît payer sa dernière confrontation avec mon père. En effet, c'était de ma faute si elle s'était disputée avec lui : je m'étais plainte du Doloris qu'elle m'avait infligé et elle avait dû subir sa colère. J'avais également peur que mon cousin me trahît. Je soupirai. L'été s'annonçait long et pénible. Très pénible.
La porte du bureau s'ouvrit dans un grincement.
- Ta valise est-elle prête ? demanda la voix grave de mon père.
J'acquiesçai d'un signe de tête.
- Ça n'a pas l'air d'aller, commenta-t-il en s'avançant.
- Si, si, ça va.
- Je vois bien que non. Que t'arrive-t-il ?
Je levai la tête pour le regarder dans les yeux. Que pouvais-je lui dire ? Que Drago avait menacé de dévoiler mon amour pour Harry et que je m'inquiétais ? Et lui, que pouvait-il répondre ? Qu'il m'avait averti du danger que je courrais si cette relation venait à se savoir et que j'avais refusé de l'écouter ? Que tout était de ma faute ? Et devrais-je lui en vouloir pour cela ? Non, bien sûr que non, parce qu'il aurait entièrement raison.
- Je te dis que tout va bien, grognai-je.
Il passa derrière moi et ajouta :
- Je n'ai pas de nouvelles de ta mère.
- Dois-je en déduire qu'elle est morte ?
- Tu dois surtout en déduire que nous rentrons à la maison et que nous y restons jusqu'à ce qu'elle se manifeste.
Je me retournai d'un coup.
- Tu es sérieux ?
- J'ai l'air de plaisanter ?
J'observai son visage. Il était insondable mais je devinai qu'il ne mentait pas.
- Pas vraiment, répondis-je en esquissant un sourire. Je suis contente de rentrer à la maison.
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J'avais cherché Harry partout pour le prévenir de mon départ mais je ne l'avais pas trouvé. Déçue, je pris ma valise et la cage de mon hibou. J'empruntai l'escalier qui débouchait sur le hall d'entrée et franchis les portes de chêne derrière mon père. Le soleil se couchait lentement derrière les montagnes, le lac était calme et je percevais les cris des oiseaux qui volaient au-dessus de la Forêt Interdite.
Mon père descendit les marches de pierre, j'allais en faire autant quand j'entendis mon prénom :
- Meredith ?
Je jetai un œil par-dessus mon épaule. Harry, Ron et Hermione venaient de me rejoindre.
- Tu t'en vas déjà ? s'étonna Harry. Le Poudlard Express part dans une heure, tu as encore le temps, tu sais.
- Je ne prends pas le train, expliquai-je.
Harry aperçut mon père au bas des marches.
- Transplanage d'escorte ? interrogea-t-il.
- C'est ça.
Il avança d'un pas et demanda discrètement :
- Tu retournes chez ta mère ?
- Pas pour l'instant.
Il sourit.
- Tu viendras me voir ? Je passe l'été chez Sirius.
- Je n'y manquerai pas.
Mon père m'appela, j'embrassai Harry rapidement et enlaçai Ron et Hermione pour leur dire au revoir. Je dévalai ensuite les marches qui me séparaient de mon père et, l'un à côté de l'autre, nous remontâmes l'allée qui menait au grand portail surmonté de deux têtes de sangliers.
Une fois le portail franchi, mon père passa un bras autour de mes épaules et me serra contre lui pour transplaner. J'eus l'impression de passer dans un tuyau de caoutchouc, comme d'habitude, puis je réapparus sur l'allée pavée – entre deux rangées de maisons en brique – que je n'avais pas vue depuis bien longtemps. Nous nous dirigeâmes vers notre maison et entrâmes à l'intérieur. Mon père alluma les chandelles accrochées au plafond, éclairant le salon aux murs couverts de livres. Depuis l'été dernier, une épaisse couche de poussière s'était déposée sur les meubles et la pièce sentait le renfermé.
Je montai dans ma chambre. Je la trouvai petite, précaire en comparaison de celle que j'avais au manoir des Malefoy, mais je m'y sentais mieux. Je posai ma valise au pied du lit et la cage d'Hermès sur le bureau. Puis, j'ouvris la fenêtre. L'odeur de la rivière vînt me chatouiller les narines.
- Home, sweat home, murmurai-je en inspirant un grand coup.
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À vingt heures, je descendis dans la cuisine et aidai mon père à préparer le repas.
- Papa ? dis-je en posant deux assiettes sur la table de la cuisine.
- Oui ?
- Sais-tu pourquoi le Seigneur des Ténèbres voulait attirer Harry au ministère ?
Mon père déboucha une bouteille de vin et m'observa longuement.
- Oui, je le sais, mais je ne tiens pas à aborder ce sujet avec toi ce soir, répondit-il.
- Mais…
- Pas ce soir, Meredith.
Son ton était cassant et je n'osai insister.
Le dîner fut plutôt silencieux. Nous étions perdus dans nos pensées respectives et la fatigue nous enlevait toute envie d'engager la conversation.
Le ventre plein, j'embrassai mon père sur la joue pour lui souhaiter une bonne nuit et remontai dans ma chambre où je lus pendant une heure. Lorsque mes yeux commencèrent à se fermer malgré moi, je troquai mon uniforme pour un pyjama et me glissai sous les couvertures.
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- Meredith !
Je poussai un grognement.
- Quoi ?
- Il est onze heures et demie, tu te moques de qui ?
Je me redressai lentement et frottai mes paupières encore lourdes de sommeil. Onze heures et demie ? Déjà ? Je n'avais pas l'impression d'avoir dormi si longtemps.
Mon père écarta les rideaux, inondant ma chambre de soleil, et tira mes couvertures. Qu'est-ce que je détestais être réveillée de cette façon !
- Tu ne pourrais pas te contenter de frapper à la porte ? Même Lucius est plus délicat que toi ! m'écriai-je.
Mon père haussa un sourcil.
- Ah, oui ?
Ses lèvres minces se recourbèrent en un sourire moqueur. Je compris qu'il se remémorait les vacances de Pâques et qu'il songeait notamment aux méthodes d'éducation désuètes, pour ne pas dire moyenâgeuses, de mon oncle.
- En fait non, oublie ce que j'ai dit, marmonnai-je, ce qui accentua son sourire.
- Tu as du courrier.
Mon père sortit une enveloppe de la poche de sa robe de sorcier et me la tendit. Je la décachetai rapidement.
- C'est Daphné, déclarai-je en parcourant la missive que mon amie avait envoyée, elle dit qu'elle va beaucoup mieux, qu'elle part aux États-Unis en août, elle espère me voir prochainement et…
Je m'interrompis en grimaçant.
- Et ? fit mon père.
- Et elle veut savoir si je sors réellement avec Harry Potter.
Je jetai la carte sur mon bureau et me pris la tête entre les mains.
- Comment sait-elle ? demandai-je d'un air désespéré.
- N'oublie pas que tu ne dois pas être la seule à lui écrire, dit mon père d'un air philosophe.
- Mmm…
Il partit. Je pris de quoi écrire et répondis à mon amie.
Chère Daphné,
Merci pour ta lettre. Je suis contente d'apprendre que tu vas mieux. Tu as de la chance de partir aux États-Unis ! Rapporte-moi un souvenir de là-bas, je n'y suis jamais allée !
Pour répondre à ta question, je vais bien et les B.U.S.E.s se sont bien passées dans l'ensemble. À ce propos, je ne t'ai pas vue aux examens. Comment vas-tu faire pour les rattraper ?
Pour ce qui est de Harry, je propose que nous nous voyions pour en discuter.
Amicalement,
Meredith
Je confiai mon message à Hermès qui hulula doucement avant de s'envoler, heureux d'avoir l'occasion de se rendre utile.
Hermès revînt dans la soirée, alors que je rentrais d'une course, avec une nouvelle lettre que je m'empressai de lire :
Chère Meredith,
Tu peux compter sur moi, je te ramènerai plein de jolies choses des États-Unis !
Je n'étais effectivement pas à Poudlard lors des B.U.S.E.s. Je me suis renseignée et il se trouve que je les passerai en septembre. Si je réussis bien ces examens, je pourrais être admise en sixième année sans soucis, bien que j'aie manqué plusieurs mois de cours.
Sinon, mon invitation tiens toujours. Tu pourrais venir chez moi du 16 au 23 juillet, j'habite au 7 Douro Place, Kensington, London W8 5PH.
J'espère à bientôt,
Daphné
Je partis à la recherche de mon père et le trouvai dans son labo, plongé dans un magazine de potions.
- Papa ?
- Mmm ?
- Pourrais-je passer la semaine du 16 juillet chez Daphné ?
- Si tu veux, répondit-il en tournant une page, sans me regarder.
- Super !
Je me plaçai derrière lui et appuyai ma tête sur son épaule, faisant semblant de m'intéresser à ce qu'il lisait, profitant au maximum de ce moment de sérénité.
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Les jours s'écoulaient calmement. Le matin, j'essayais de me lever suffisamment tôt pour ne pas mécontenter mon père et j'allais me promener. Souvent, je m'approchais de la rivière et je l'écoutais pendant de longues minutes avant de rebrousser chemin et de revenir pour le déjeuner. Je passais ensuite l'après-midi à la maison. Je concoctais des potions de toutes sortes. J'adorais cela et je gagnais chaque jour un peu plus en expérience. Parfois, j'avais le droit d'utiliser la poudre de cheminette pour aller au 12, square Grimmaurd. Je devais néanmoins veiller à rentrer de bonne heure si je voulais que ce privilège ne me soit pas retiré.
Le Seigneur des Ténèbres ne faisait plus parler de lui, il n'avait pas encore réclamé la présence de mon père à ses côtés et ma mère ne donnait aucun signe de vie. J'étais épanouie et plus le temps passait, plus j'avais tendance à croire que l'été serait loin d'être aussi terrible que je l'avais imaginé. J'avais tort d'être aussi naïve. Un soir, alors que je discutais joyeusement avec mon père, sa marque le brûla avec tant d'intensité qu'il lâcha la tasse qu'il avait dans la main. Celle-ci se brisa et le thé qu'elle contenait se répandit sur le sol.
- Il m'appelle, dit-il simplement avant d'enfiler sa cape et de disparaître.
Je nettoyai les dégâts et me carrai dans un fauteuil. J'étais assise depuis une demi-heure, les yeux dans le vague, attendant anxieusement le retour de mon père, quand un feu s'alluma soudainement dans la cheminée. Les flammes étaient vertes, signe que quelqu'un allait arriver. Prise d'une pulsion, je me précipitai dans ma chambre et m'y enfermai à double tour. Je tendis l'oreille. Des pas retentirent dans les escaliers. C'étaient des pas légers, rapides et déterminés, très différents de ceux de mon père. Un inconnu était entré chez moi. À cette pensée, mon rythme cardiaque s'accéléra et ma respiration devînt plus saccadée. La crainte s'insinuait doucement en moi.
Je vis la poignée de la porte s'abaisser sans que celle-ci ne s'ouvrît.
Clic !
La clé tourna toute seule dans la serrure. La poignée s'abaissa de nouveau et, cette fois, la porte s'ouvrit sur une femme élancée, blonde, aux yeux très foncés. Malvina.
- Bonsoir, Meredith.
À présent, j'étais terrifiée.
- Bonsoir.
- Comment vas-tu ?
- Ça va, répondis-je froidement.
- Tu ne parais pas heureuse de me voir.
- Si, si, répondis-je, sans grande conviction.
- Alors qu'attends-tu pour venir m'embrasser ?
Je traversai lentement la pièce pour me placer devant elle. Elle se pencha vers moi et je déposai à contrecœur un baiser sur sa joue.
- Je suis venue te chercher, m'informa-t-elle.
Les mots tant redoutés avaient jailli. Je sentis mon sang se glacer.
- Me chercher ? Mais pourquoi ? bredouillai-je. Je suis bien ici.
- Je ne te manque donc pas ?
Je restai silencieuse. Elle fronça les sourcils.
- Je ne te manque pas, Meredith ? répéta-t-elle en haussant le ton.
- Tes Doloris ne me manquent pas, non, murmurai-je doucement.
Elle plissa les yeux. Elle avait l'air dangereux et je reculai d'un pas, nullement rassurée.
- Tu n'en as reçu qu'un seul, Meredith.
- Je… je sais mais…
- Et tu n'en recevras pas d'autres si tu ne déçois pas maman.
Je sentis une boule dans ma gorge. Autant dire que j'étais morte si Drago lui dévoilait mon secret.
- Allez, fais ta valise, mon amour.
- Mais papa…
- Ne t'inquiète pas, je lui enverrai un mot dès que le Maître n'aura plus besoin de lui.
Ainsi savait-elle que le Seigneur des Ténèbres l'avait appelé. Et elle en avait profité pour venir me chercher...
Elle attrapa ma valise et commença à la remplir. Figée sur place, je l'observais.
- Ma-maman… , bégayai-je.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je n'ai pas envie de partir.
Elle referma ma valise dorénavant pleine de vêtements et me toisa de toute sa hauteur.
- Je ne te demande pas ton avis, Meredith. J'exige que tu rentres au manoir.
Elle avait parlé d'une voix basse, menaçante, qui me donnait la chair de poule.
- Je ne suis pas une chose que l'on trimballe, répliquai-je.
Elle ne fit pas attention à ce que je venais de dire.
- Mets ta cape. Nous partons.
Elle fit disparaître ma valise et la cage de mon hibou d'un coup de baguette magique.
- Qu'as-tu fait de mes affaires ? m'indignai-je.
- Elles sont au manoir.
- Mais je ne veux pas aller là-bas !
Elle franchit la distance qui nous séparait, attrapa une mèche de mes cheveux et tira dessus, m'obligeant à me hisser sur la pointe des pieds, rapprochant mon visage du sien.
- Tu peux jouer les gamines capricieuses avec n'importe qui, Meredith, n'importe qui, mais pas avec moi, dit-elle durement. Je ne le permettrai pas.
- Lâche-moi !
Elle me faisait mal. Mon cœur battait de plus en plus vite, je le sentais cogner frénétiquement contre ma poitrine. Lâche-moi, songeais-je, lâche-moi tout de suite !
Tout à coup, elle poussa un cri et je pus me dégager de sa poigne. Je reculai au fond de la pièce.
Malvina examina sa main – elle était gonflée et un peu rouge –, et me jeta un regard meurtrier, difficile à soutenir.
- Tu m'as jeté un maléfice cuisant ! tonna-t-elle.
- Je… je n'ai pas fait exprès.
- Viens ici.
Je ne bougeai pas.
- Viens ici immédiatement, Meredith !
Je ne bougeai toujours pas.
- Meredith…
Elle avança d'un pas.
- Reste où tu es ! m'écriai-je, tremblante de peur.
Elle avança encore. Je sortis ma baguette. J'eus à peine le temps de la pointer sur elle que celle-ci me sauta des mains et atterrit dans celles de ma mère.
- Tu oses ! vociféra-t-elle.
Malvina se rua dans ma direction, j'essayai de m'enfuir mais elle me rattrapa par le bras et me gifla avant de me plaquer contre le mur. Elle se pencha vers moi et ses yeux bruns, exorbités par la colère, vrillèrent les miens.
- Sache, ma chérie, que tu vas payer très cher ce que tu viens de faire, siffla-t-elle, venimeuse.
Elle saisit mon poignet, tout devînt noir et je sentis mes pieds décoller du sol. Lorsque je revis la lumière, je me trouvais dans le hall des Malefoy.
- Bonsoir Meredith. Comment vas-tu ?
Je clignai des yeux et reconnus ma tante, le sourire aux lèvres.
- Ce n'est pas le moment, Cissy, gronda ma mère.
Me tenant toujours solidement par le poignet, elle m'entraîna à l'étage.
- Qu'est-ce que tu fais ? demandai-je d'une voix chevrotante.
Elle m'ignora et me tira jusque dans la chambre maritale. C'était une jolie pièce, décorée de beige, meublée d'un lit gigantesque, d'une commode et de deux armoires anciennes, absolument magnifiques. Malvina ouvrit un tiroir de la commode et en sortit une ceinture de cuir brun, large, avec une grosse boucle, qui appartenait sûrement à Lucius. Je n'osai comprendre.
- Maman…
- Crois-moi, tu ne seras plus jamais tentée de te rebeller contre ta mère, dit-elle méchamment.
- Maman, non… s'il te plait…
Elle fit demi-tour et me traîna dans le couloir. Je tirais sur mon bras, espérant lui faire lâcher prise, mais elle tenait bon.
- Je t'en supplie, ne me bâts pas ! m'écriai-je alors que nous nous dirigions vers ma chambre. Je ne recommencerai pas.
- Oh, mais ça, je veux bien le croire, rétorqua-t-elle sèchement.
Elle ouvrit la porte de ma chambre et me jeta à l'intérieur. Je tombai à genoux sur le sol.
- Je t'en prie, ne fais pas ça…, l'implorai-je.
Mais elle se moquait de mes supplications et abattit la ceinture sur moi. Une fois… deux fois… trois fois… quatre fois… Les coups douloureux s'enchaînaient et j'arrêtai vite de les compter. Elle frappait fort, longtemps, partout. Aucune parcelle de mon corps ne fut épargnée, si ce n'est mon visage que je protégeais avec mes mains. Je pleurais maintenant à chaudes larmes, tentant d'esquiver les coups, cherchant à me relever, en vain.
Au bout d'un moment, je perçus la voix de ma tante :
- Qu'est-ce que vous fabriquez là-haut ?
Mes sanglots devaient s'entendre au rez-de-chaussée. Malvina continua de me frapper. Elle ne cessa que lorsque ma tante, inquiète de ne pas avoir eu de réponse, nous rejoignit pour s'interposer entre nous deux.
- Va-t-en de là, Cissy !
- Ça suffit, maintenant, Malvina ! Regarde dans quel état tu as encore mis ta fille !
Elle arracha la ceinture des mains de ma mère et la jeta sur le lit. Malvina fulminait.
- J'éduque ma fille comme je l'entends ! cracha-t-elle.
- C'est ça. Quoi qu'il en soit, tu ferais bien de descendre. Bella et Rodolphus viennent d'arriver et ils veulent te saluer.
- Bella et Rodolphus ? Ah, oui, j'avais oublié que nous les avions conviés à dîner ! fit-elle, soudain plus calme.
Elle réajusta sa robe et sa coiffure et demanda :
- Comme suis-je, Cissy ?
- Ravissante, répondit ma tante, glaciale.
- Parfait.
Malvina baissa les yeux vers moi et ajouta :
- J'espère que tu as compris la leçon, Meredith. Tu récupéreras ta baguette demain matin, si tu te tiens convenablement d'ici là.
Puis elle disparut par la porte ouverte. Ma tante attendit qu'elle fût descendue avant de m'aider à me relever.
- Ma pauvre chérie, murmura-t-elle. Ta mère a perdu la tête.
- Voilà pourquoi je ne voulais pas rentrer, sanglotai-je.
Ma tante fit apparaître un mouchoir joliment brodé et essuya mon visage ruisselant de larmes.
- Viens, je vais te donner une potion antidouleur et nous irons souper, dit-elle gentiment.
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Je descendis difficilement les escaliers. Malgré la potion que ma tante m'avait fait boire, j'avais encore mal partout.
Je pris la direction de la salle-à-manger. Lucius, Drago, Malvina, Bellatrix et Rodolphus étaient déjà attablés et semblaient nous attendre, Cissy et moi.
- Bonsoir, dis-je doucement avant de me joindre à eux.
Je mangeai l'entrée et le plat sans rien dire. Au moment du dessert, Bella se tourna vers moi :
- Tu n'es pas très bavarde ce soir, Meredith. Aurais-tu perdu ta langue ?
- Non, je suis juste un peu fatiguée.
- Comment se passent tes vacances ?
- Bien.
- Vraiment ? J'ai cru comprendre que tu n'étais pas très heureuse de rentrer.
Je jetai un coup d'œil du côté de ma mère. Ainsi avait-elle eu le temps de tout raconter… Je soupirai.
- Si mais je… j'aurais voulu rester un peu plus longtemps avec papa.
- Tu le vois toute l'année !
- Ce n'est pas pareil… à l'école, il est surtout mon professeur.
Il y eut un silence puis Bella reprit :
- Que comptes-tu faire pendant ces vacances ?
- Eh bien, j'aimerais aller chez ma copine Daphné. Elle m'a invitée.
- Daphné qui ? s'enquit Malvina.
- Daphné Greengrass, maman.
- C'est une excellente famille de sang pur, commenta Rodolphus.
Il regarda ma mère et ajouta :
- Tu devrais être fière des fréquentations de ta fille.
Ma mère esquissa un sourire.
- Oui, dit-elle. Tu pourras allez chez elle aussi souvent que tu le voudras, Meredith. Je suis contente que tu saches choisir tes amis.
J'allais la remercier quand je croisai le regard de Drago. Ses yeux métalliques semblaient me dire : Tu as vu, Meredith ? Tu as vu comme elle accorde de l'importance aux gens que tu fréquentes. Si elle savait pour Harry et toi, Meredith, tu serais morte. Morte.
Je secouai la tête et regardai ailleurs. Pourvu qu'elle ne sache jamais, pensai-je.
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Cela faisait maintenant une semaine que j'habitais chez les Malefoy. Comme convenu, Malvina avait envoyé un message à mon père lui signifiant que j'étais au manoir. J'avais imaginé qu'en le recevant, il serait venu me chercher aussitôt. Néanmoins il ne l'avait pas fait. Il ne m'avait d'ailleurs même pas écrit, et cela m'avait attristé. Cissy, désolée de voir sa nièce malheureuse, répétait que mon père rendait un service au Seigneur des Ténèbres, et qu'il n'avait pas le temps de s'occuper de moi, mais que je devais assurément lui manquer. Ses paroles ne me remontant pas le moral, elle décida de me faire prendre l'air. Chaque jour, nous allions donc nous balader. Cissy m'emmenait généralement au bord de la mer. C'était très agréable, le vent et l'odeur de l'eau me vidaient la tête et lorsque je rentrais au manoir, je me sentais rassérénée.
Malvina, quant à elle, passait la plupart de ses journées dans la cave, à torturer de pauvres gens, mais elle ne me demandait plus d'en faire autant.
Le 16 juillet, je devais aller chez Daphné. Malvina vérifia le contenu de mon sac et me tendit un bouquet de fleurs.
- Tu l'offriras à tes ôtes, dit-elle.
Elle enfila un long manteau noir et dissimula son visage sous sa capuche. Je n'osai lui demander pourquoi elle se couvrait autant alors qu'il faisait chaud à cette période de l'année. Nous sortîmes du manoir et remontâmes l'allée qui conduisait au portail. Celui-ci s'ouvrit à notre approche. Nous le franchîmes et ma mère nous fit transplaner à Londres, juste devant le Royal Albert Hall. Elle inspecta les environs avant de se mettre en mouvement. Elle marchait vite, la tête baissée. Je ne comprenais pas son attitude jusqu'à ce que j'aperçusse une affiche la représentant avec d'autres Mangemorts, et sur laquelle le mot WANTED était écrit en gros. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Malvina était recherchée, aussi bien chez les Moldus que chez les sorciers, et elle devait être prudente si elle ne voulait pas se faire repérer.
En y réfléchissant bien, Malvina avait toujours agi de cette façon, mais je n'y avais jamais prêté attention, car, cet hiver, je pensais juste qu'elle cherchait à se protéger du froid. Et surtout, cet hiver, je ne la voyais pas encore comme une terrible meurtrière.
Nous tournâmes dans une rue très chic de Kensington et nous nous arrêtâmes devant un portail blanc, derrière lequel se dressait une grande maison victorienne, entouré d'un jardin fleuri.
- C'est ici, dit ma mère.
J'actionnai la cloche. Quelques secondes plus tard, Daphné vînt nous ouvrir.
- Bonjour, Meredith !
Elle me serra dans ses bras, ouvrit de grands yeux en apercevant ma mère et fit une révérence.
- Bonjour, Mrs Malefoy, dit-elle poliment.
Elle désigna sa maison et ajouta :
- Entrez, je vous en prie.
- Je ne vais pas rester, dit ma mère. Je ne veux pas déranger.
- Oh, mais vous ne dérangez pas, s'empressa de répondre Daphné. C'est un grand honneur de vous accueillir chez nous.
Je levai les yeux au ciel, exaspérée par les propos de mon amie. Elle recevait ma mère, pas le ministre !
- Daphné ! appela une voix.
Une petite femme venait d'apparaître sur le perron. Elle était élégante avec sa robe noire et ses gants en soie. Elle avait des cheveux châtains aux boucles parfaites, coupés aux épaules, un nez qui ressemblait drôlement à celui de Daphné, bien qu'il fût un peu plus court, et des yeux azur.
Daphné se tourna vers elle.
- Mère, je vous présente Meredith, et voici sa mère : Mrs Malefoy.
Mrs Greengrass s'avança vers nous et nous salua poliment. Je lui tendis le bouquet qu'elle accepta avec un grand sourire. Les deux femmes engagèrent la conversation et Daphné m'entraîna chez elle. Je n'avais jamais vu une maison comme la sienne. Il y avait cinq étages, composés de pièces nombreuses mais petites, très chargées en meubles.
Daphné me montra sa chambre et celle où j'allais dormir. Elles avaient exactement la même configuration. Il y avait un lit au centre de chacune, assez haut, avec un gros matelas recouvert de peluches et de coussins bleus ; un petit bureau, un grand placard et une armoire pour ranger les vêtements ; et une fenêtre étroite laissait passer les rayons du soleil.
- Tu as bonne mine, dis-je en observant Daphné, rayonnante dans sa robe mauve.
- Je sais, répliqua-t-elle avec un sourire malicieux. Alors raconte !
- Que veux-tu que je te dise ?
- Est-ce que Harry Potter est ton petit ami ?
J'hésitai à lui avouer la vérité. Sa famille était du même style que la mienne et j'étais quasiment certaine qu'elle n'apprécierait pas d'entendre que je côtoyais « l'ennemi. »
- Non, répondis-je simplement.
- Quoi ? Mais Pansy et Millicent…
- Depuis que je me suis disputée avec elles, elles passent leur temps à raconter des horreurs à mon sujet. Tu ne devrais pas les croire. Je trouve que Potter a du charme, c'est vrai, et je serais tombée folle amoureuse de lui s'il n'était pas… Potter.
Daphné se mit à rire.
- Tu me rassures. J'ai eu peur quand elles m'ont écrit ça. Ma meilleure amie ! Dans les bras de Harry Potter ! Quelle blague !
À ce moment-là, j'eus la conviction que j'avais fait le bon choix. J'eus un pâle sourire.
- Oui… aberrant, n'est-ce pas ?
- Ah, ça oui, alors !
Daphné rit de plus belle et me conduisit dans son salon. C'était une pièce vert pâle, avec un canapé en tissu, décoré de fleurs, deux fauteuils identiques, une table basse, un grand buffet, et où un elfe servait des rafraichissements.
- Tu veux quelque chose ?
- Du thé glacé, s'il te plait.
Nous étions en train de nous désaltérer quand Mrs Greengrass se joignit à nous.
- Ta mère est absolument charmante, Meredith, dit-elle.
Charmante… oui, c'était une façon de voir.
- Je vais chercher Astoria à son cours de danse, vous voulez venir ? demanda Mrs Greengrass. Avec un peu de chance, nous arriverons avant la fin et vous pourrez voir une démonstration.
Daphné m'interrogea du regard.
- Tu veux ?
- Oh, oui, c'est une bonne idée ! m'enthousiasmai-je.
.
Ooo
.
J'avais passé une semaine formidable chez Daphné. Je m'étais bien entendue avec chaque membre de sa famille. Astoria m'avait appris de nouveaux pas de danse, Mr Greengrass m'avait montré comment joué au golf version sorcier et son épouse m'avait fait visiter la quasi-totalité de Londres. À présent, je regrettais d'être de retour au manoir du Wiltshire. L'atmosphère y était pesante et les cris qui provenaient parfois de la cave me faisaient froid dans le dos. Si on exceptait le jour de mon arrivée, Malvina m'avait laissé tranquille jusqu'ici mais je sentais que ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'elle ne décidât de reprendre mon entraînement et que nous nous disputions à nouveau.
Un après-midi, mes pires craintes se concrétisèrent. Elle m'appela pour que je la rejoignisse dans la cave. Je le fis sans discuter et me plaçai le plus loin possible d'elle et de ses prisonniers.
- Approche, Meredith, m'ordonna-t-elle. Tu ne risques rien.
Je m'exécutai. Elle me demanda de jeter le Doloris sur un vieillard. Il était très faible et j'étais convaincue que ce sort le tuerait.
Ma mère me scrutait du regard, cherchant probablement un signe de faiblesse qu'elle pourrait me faire regretter plus tard. Je sortis ma baguette et la pointai sur l'homme.
- Endoloris ! lançai-je.
Rien ne se produisit. Je n'en étais pas surprise. Je n'éprouvais aucunement l'envie de faire souffrir cet homme. Le sort ne pouvait donc pas fonctionner.
J'observai ma mère d'un œil craintif. Allait-elle encore me reprocher mon incompétence ? Allait-elle encore se défouler sur moi pour m'apprendre à être méchante, à jouir du malheur d'autrui ? Visiblement non. Elle ne semblait pas en colère, ce qui m'étonna.
- Tu… tu ne te fâches pas ? interrogeai-je.
- Non car tu as fait preuve de bonne volonté. C'est bien.
Elle me prit par les épaules et m'attira contre elle, de façon à ce que mon dos soit directement en contact avec son ventre. Elle attrapa la main qui tenait ma baguette magique.
- On va le jeter ensemble, d'accord, ma chérie ? susurra-t-elle.
Je ne répondis pas. Elle dirigea la baguette sur le vieillard.
- Non, pitié, murmura-t-il.
- À trois. Un… deux… trois… Endoloris ! -
Le vieillard se tordit sur le sol en poussant des hurlements. Je ne savais même pas ce qu'il avait fait pour « mériter » cela. Malvina faisait durer le maléfice. L'homme était maintenant secoué de sanglots spasmodiques. Je fermai les yeux, crispant désespérément les paupières pour ne plus voir ce qui se déroulait devant moi. Ma main tremblait dans celle de ma mère, mon cœur se serrait, mon souffle se raccourcissait, mon estomac était sur le point de se révulser…
Soudain les cris prirent fin et je rouvris les yeux. J'avisai l'homme étendu à mes pieds, le visage figé dans une expression de douleur intense, le regard vide. Il était mort.
Mes yeux se remplirent de larmes.
- Ma-maman, est-ce que je peux m'en aller maintenant ?
- Oui, ma chérie, tu peux, dit-elle d'une voix douce.
Je courus jusqu'à ma chambre et claquai la porte de toutes mes forces. Je me laissai tomber sur le sol pour pleurer abondamment. Combien de jours ? Combien d'heures restaient-ils encore avant la rentrée ?
J'avisai le calendrier accroché au mur. Nous étions le 31 juillet. Il me restait encore un mois à vivre dans ce sinistre manoir.
Je restai à désespérer durant un laps de temps que je ne saurais définir, secouée de spasmes, la tête emplie d'images terrifiantes, puis je regardai à nouveau le calendrier. Le 31 juillet ! C'était l'anniversaire de Harry ! J'avais failli oublier. Il fallait que je lui trouvasse un cadeau. Cela lui ferait plaisir et me changerait les idées. Et pour trouver un cadeau digne de ce nom, il fallait que j'aille à Londres.
Je descendis dans le hall. J'aperçus ma tante qui se dirigeait vers le salon.
- Tante Cissy ! appelai-je.
- Oui ?
- Pourrais-je aller sur le Chemin de Traverse ?
- Sur le Chemin de Traverse ? répéta ma tante en me faisant face. Mais pour quoi faire ?
- J'aimerais y faire un tour. C'est un endroit que j'apprécie beaucoup.
- Tu ne veux pas attendre que nous ayons reçu la liste des fournitures scolaires pour y aller ? Elle devrait arriver d'ici quelques jours…
- Non, tante Cissy. Je veux y aller maintenant !
- Je ne peux pas t'accompagner. Demande à ta mère si elle le peut.
- Mais je ne veux pas être accompagnée. Je veux m'y rendre toute seule.
Ma tante fronça les sourcils.
- Toute seule ? Londres est une grande ville. Et si tu te perdais ?
- Voyons, ma tante, je ne suis plus un bébé !
- Je ne peux pas te donner cette autorisation, Meredith. Va voir Malvina.
Je grimaçai.
- Tu crois qu'elle acceptera ?
- Je n'en ai aucune idée. Va la voir, je te dis.
- D'accord. Elle est toujours en bas ?
- Il me semble… Ah, non, la voilà !
Malvina venait en effet de surgir devant nous, accompagnée de Belzébuth.
- Qu'y-a-t-il, Cissy ? interrogea-t-elle.
- Meredith voudrait que tu l'autorises à aller à Londres.
- Ah, oui ? Et pourquoi donc ? dit-elle en baissant les yeux vers moi.
- C'est un endroit que j'adore, maman. Et je voudrais m'acheter de nouvelles choses avec mon argent de poche.
- Très bien, mais pas ce soir.
Je fis la moue.
- Pourquoi cela ?
- Parce que Cissy et moi ne pouvons t'y conduire et que je refuse catégoriquement que tu te ballades seule dans une si grande ville.
- Mais maman…
- Je t'ai dit non, Meredith.
Un sentiment de frustration m'envahit instantanément. Mon amoureux n'aurait pas de cadeau pour ses seize ans et ceci par sa faute !
Je risquai le tout pour le tout :
- Ce n'est pas juste, papa aurait dit oui !
- Alors ça, ça m'étonnerait, dit-elle en mettant ses mains sur ses hanches. Ton père est plus strict que moi.
- Qu'est-ce que tu en sais ? Tu ne vis pas avec lui. Et puis, lui, au moins, il ne m'a jamais blessé.
Ma tante me lança un regard d'avertissement. Malvina s'approcha et attrapa mon menton avec le pouce et l'index, m'obligeant à soutenir son regard pénétrant.
- Serais-tu en train d'insinuer que je te maltraite ? grinça-t-elle d'un air mauvais.
- Non, ce n'est pas ça mais…
- Mais quoi, Meredith ? s'énerva-t-elle.
- Mais… mais rien, balbutiai-je.
- Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour rattraper le temps que nous avons perdu, Meredith. Tout ! Je te couvre d'amour, je m'assure que tu ne manques de rien, je te gâte, je m'occupe de ton éducation magique… et qu'ai-je en retour ? De l'ingratitude !
- Tu ne me couvres pas d'amour quand tu me lances un Impardonnable ou quand tu me bats avec une ceinture ! ripostai-je.
- Tu m'as déçu deux fois. Tu as mérité ce qui t'est arrivé et tu le sais pertinemment, Meredith !
Malvina raffermit sa prise sur mon menton.
- Je crois que tu ne saisis pas bien la chance que tu as, ajouta-t-elle. Crois-tu que Lucius accepterait que Drago se comporte comme toi tu te comportes, Meredith ?
- Je… non.
- Fais attention parce que je pourrais très bien décider de prendre exemple sur mon frère, ajouta-t-elle, menaçante. Que dirais-tu si je t'obligeais à m'appeler mère ? Et que dirais-tu si je décidais de te flanquer une raclée à chaque écart de conduite, à chaque mauvaise note, en clair, à chaque fois que tu me contraries ?
- Je… je…
- Je crois que tu serais bien plus malheureuse que tu ne l'es maintenant, Meredith. Alors cesse de te plaindre.
Elle me lâcha.
- Hors de ma vue, ordonna-t-elle.
Je regagnai ma chambre et cherchai du parchemin et ma plus jolie plume pour écrire à Harry. Si je ne pouvais rien lui offrir aujourd'hui, je pouvais au moins lui envoyer une belle lettre.
J'avais fini de la rédiger et la décorais soigneusement quand on entra sans frapper. C'était Drago. Je rangeai prestement ma lettre dans un tiroir de bureau.
- Je t'ai déjà dit de signaler ta présence, maugréai-je à l'attention de mon cousin.
Il haussa les épaules.
- La cloche a sonné l'heure du dîner. Comme tu n'es pas descendue, Mère m'envoie te chercher.
- Bien, j'arrive, dis-je en me levant.
- Qu'est-ce que tu faisais ?
- Ça ne te regarde pas.
Il me lança un regard soupçonneux avant de tourner les talons pour rejoindre la salle-à-manger. Je lui emboitai le pas.
À table, mon cousin n'arrêtait pas de m'observer. Je n'aimais pas cela mais je fis comme ci de rien n'était. Après l'entrée, il déclara avoir mal à la tête et demanda l'autorisation de se retirer dans sa chambre.
- J'espère qu'il n'est pas malade, fit Narcissa, les sourcils arqués.
Après le dîner, je remontai dans ma chambre. J'ouvris le tiroir où j'avais rangé ma lettre, quelques minutes plus tôt, et constatai avec horreur qu'elle n'était plus là. Ma gorge s'assécha d'un coup et je déglutis difficilement. Où était-elle passée ? Elle ne s'était quand même pas envolée !
Je fouillai toute ma chambre sans la retrouver. Plus les minutes s'écoulaient, plus la panique s'emparait de moi. Qu'adviendrait-il si quelqu'un la découvrait ? Je n'osais même pas y penser.
Je passai la nuit à me retourner dans mon lit sans jamais trouver le sommeil. Et ce fut pareil les deux nuits suivantes. L'anxiété me provoquait des crampes à l'estomac et des nausées terribles.
Le 3 août, vers dix heures, Narcissa m'appela.
- Que veux-tu, Tante Cissy ?
- Le Maître veut te voir, Meredith, dit-elle, le visage grave.
- Le Maître ? répétai-je, abasourdie. Il est ici ?
- Oui. Dépêche-toi, il t'attend dans le salon.
Je réprimai un frisson en me dirigeant vers le salon. Que me voulait-il ? Et pourquoi Narcissa avait-elle eu l'air si sérieux ?
Je frappai timidement à la porte.
- Entrez.
Je pénétrai dans la pièce lumineuse, aux murs violet foncé. Elle était remplie de Mangemorts. Parmi eux, il y avait Lucius, Malvina, Bellatrix, Rodolphus et mon père. Celui-ci me regardait et je lui adressai un sourire qu'il ignora. Je m'aperçus alors que ce n'était pas moi qui attirais son attention mais quelqu'un qui se trouvait derrière. Je fis volte-face et me figeai en reconnaissant le Seigneur des Ténèbres, près de la porte, ses yeux rouges me fixant intensément.
- Bonjour, Meredith, siffla-t-il.
Je plongeai en une révérence que j'espérais parfaite.
- Bonjour, Monseigneur.
Il referma la porte d'un coup sec, faisant taire les conversations, et s'installa sur le grand canapé.
- Ah, Meredith…, soupira-t-il. Tu dois sans doute te demander pour quelles raisons je t'ai fait venir, n'est-ce pas ?
- Oui, Monseigneur.
Il enfouit sa main blafarde et décharnée dans la poche de sa longue robe de sorcier et en sortit un parchemin couvert d'une écriture fine et pointue, parsemé de petits cœurs. Ma lettre.
L'air me manqua brusquement, mes jambes flageolèrent et mon cœur se mit à tambouriner sauvagement contre ma poitrine, comme s'il voulait s'en échapper, et j'avais l'impression que tout le monde pouvait l'entendre. Merlin, non… ce n'était pas possible ! Pas ça, pas lui, pas maintenant !
- Reconnais-tu ceci, Meredith ?
Je secouai la tête de gauche à droite, incapable de prononcer une parole.
- Non ?
- Non, Monseigneur. Je ne sais pas ce que c'est.
Les lèvres du Lord se tordirent en un sourire mauvais. Il lut la lettre à voix haute, provoquant les rires gras de quelques Mangemorts. Je demeurai stoïque.
- Ce n'est pas moi qui aie écrit cette lettre, dis-je froidement.
- Vraiment ? Alors pourquoi Drago l'a-t-il trouvée dans ta chambre ? Et pourquoi l'as-tu signée ?
J'étais piégée. Que devais-je faire ? Avouer la vérité ? Sûrement pas. Cela équivaudrait à signer mon arrêt de mort. Autant nier jusqu'au bout.
- Je n'ai rien signé du tout, répliquai-je en faisant mon possible pour empêcher ma voix de trembler.
- Menteuse.
Je me raidis. J'avais conscience que je risquais gros et le seul moyen de me sortir de ce pétrin était de continuer à mentir, sans frémir, en fermant parfaitement mon esprit. Je réprimai un long frisson. Comment une sorcière de premier cycle pouvait-elle duper le plus puissant mage noir de tous les temps ? Personne n'y était jamais arrivé. Personne, sauf mon père.
Je cherchai son regard. Ses yeux noirs, bien qu'insondables, me rassurèrent un peu et j'eus le courage de dire :
- Comment pouvez-vous être sûr que je sois l'auteur de cette lettre ? Vous n'avez aucune preuve.
- Qui d'autre aurait pu l'écrire ? contrattaqua le Lord. Et pourquoi aurait-il signé à ta place ?
- Je ne sais pas… quelqu'un qui voudrait me jouer un mauvais tour, par exemple.
- C'est ridicule, intervînt Lucius avec dédain.
Je le foudroyai du regard.
Le Lord se leva. J'eus un mouvement de recul.
- Eh bien, Meredith, pourquoi t'éloignes-tu ? Tu n'as pas à être effrayée si tu n'as rien à te rapprocher.
Il avança et se mit à décrire des cercles autour de moi.
- As-tu quelque chose à te reprocher, Meredith ?
- Non, Monseigneur, répondis-je fermement.
Il s'arrêta derrière moi et posa sa main glacée à la base de mon cou.
- J'aimerais te croire, tu sais, chuchota-t-il à mon oreille. Mais j'ai entendu une rumeur qui ne joue pas en ta faveur, Meredith.
Je regardai à nouveau mon père. Sa présence, c'était ma force. S'il partait, je ne serais plus qu'une proie vulnérable.
- Ah, oui ? Et que dit-elle ? dis-je hautainement.
- Elle dit que, durant ta cinquième année à Poudlard, tu aurais côtoyé Harry Potter d'un peu trop près.
Reste zen, Meredith… reste, zen ou tu es fichue…
- De qui tenez-vous cela ? interrogeai-je, impassible.
- De Lucius, qui tient lui-même cette information de Drago.
Je me tournai vers le Lord. Ses yeux n'étaient plus que deux fentes qui me sondaient attentivement. J'étais comme hypnotisée par son regard cramoisi et brûlant.
Je sentis qu'il tentait de percer mes défenses d'Occlumencie et j'eus beaucoup de mal à l'en empêcher.
- Comment pouvez-vous vous fier aux dires d'une seule personne ? Drago et moi nous sommes disputés il y a un peu. Il éprouve de la rancune à mon égard et il est prêt à tout pour m'attirer des ennuis.
- Le problème, Meredith, c'est que cette rumeur ne vient pas seulement de Drago. Miss Bulstrode et Miss Parkinson, dont les parents comptent parmi mes fidèles, auraient constaté la même chose que lui. Ces jeunes filles ont même insinué que tu aurais empêché Potter de me rejoindre au ministère.
J'avais l'impression que l'on m'avait jeté le contenu d'un seau d'eau glacé en plein visage.
- Ces deux garces me détestent. Leur parole n'a aucune valeur.
- Tiens donc ? Et qu'en est-il de Miss Davis ? Et des fils de Crabbe et Goyle ?
Je sentis les couleurs quitter mon visage.
- Ils t'ont vu revenir de la Forêt Interdite avec lui ! cria-t-il soudainement.
- Mais… mais…
Je peinais de plus en plus à rester de marbre.
- Tu t'es entichée de l'un de mes ennemis et par ta faute, mon plan a échoué…
- Par ma faute ? m'indignai-je. Comment cela, par ma faute ?
- Si tu n'avais pas enjoint Potter à rentrer au château, si tu l'avais laissé seul avec ses amis dans la forêt, peut-être aurait-il pris la décision d'aller au ministère…
- Et comment aurait-il fait ? le coupai-je.
- Potter est suffisamment malin pour s'échapper de Pourdlard et…
- L'école est bien trop sécurisée ! Il n'aurait pas pu…
- Cesse de m'interrompre, insolente ! rugit-il.
Je sursautai brutalement.
- Tes agissements s'apparentent à de la traîtrise, reprit-il plus calmement. Tu es le déshonneur de ta famille.
Je continuai à fixer les prunelles brûlantes du Seigneur des Ténèbres, refusant de baisser les yeux.
- Endoloris !
Le Lord avait dégainé sa baguette et je n'avais pu éviter le maléfice qu'il m'avait lancé, me projetant au sol. La douleur me submergea toute entière. J'avais l'impression de prendre feu, d'être transpercée de toutes parts par des aiguilles invisibles… je me mis à hurler de toute la force de mes poumons. Au bout de ce qui me parut une éternité, la douleur s'estompa. Je me redressai difficilement. À travers mes yeux brouillés de larmes, je regardai le Lord. Il était retourné s'assoir au milieu du canapé, entouré de Bellatrix et de Malvina qui s'étaient installées sur un accoudoir chacune.
Les deux femmes posèrent sur moi un regard dégoûté. Je tournai la tête et avisai mon père. Il n'avait pas bougé d'un seul centimètre.
La voix du Lord retentit :
- Tu t'es tournée vers mon principal ennemi, Meredith Alyssa Snape. Tu lui as donné ton cœur. De plus, Harry Potter est encore vivant à cause de toi, tu l'as empêché de me rejoindre. En agissant ainsi, tu t'es dressée contre moi, ce qui est impardonnable. Et ce qui est impardonnable est puni de mort.
Il marqua une pause. Je serrai les dents, les joues ruisselantes de larmes, tremblant de tous mes membres. J'allais mourir à seize ans, là, maintenant, dans le salon des Malefoy. Si seulement j'avais été plus prudente ! Je plaquais une main sur ma poitrine pour sentir les battements de mon cœur. Des battements qui étaient dorénavant comptés.
Je sentais que le Lord me fixait toujours avec autant d'intensité mais je refusai de le regarder dans les yeux. Mon regard était dirigé vers mon père. Si le Lord décidait de me tuer, il ne pourrait rien faire, mais je mourrais noyée dans ses beaux yeux noirs. Les yeux de mon papa, c'était la dernière image que je voulais voir.
- Mais, reprit le Lord, comme tu es la fille de deux de mes plus fidèles serviteurs et que le sang-froid que tu viens de démontrer joue en ta faveur, je renonce à te tuer. Sache néanmoins que tu devras te racheter.
Je clignai des yeux.
- Me racheter ? répétai-je, tremblante. Mais comment pourrais-je ?
- Je vais te confier une mission. Cette mission sera la preuve de ta loyauté envers moi. Si tu la mènes à bien, je t'accorderai mon pardon, ta vie sera sauve, tu porteras ma marque sur ton bras gauche à ta majorité et tu seras honorée plus que tout autre Mangemort. Mais si tu échoues, Meredith, tu mourras.
- Et qu… qu'elle sera cette mission, Monseigneur ?
- Je veux que tu m'amènes Harry Potter.
Je tournai vivement la tête dans sa direction, horrifiée.
- Pardon ?
Le Seigneur des Ténèbres eut un rictus malveillant.
- Tu as parfaitement compris, Meredith. Je te demande d'échanger Potter contre ta vie.
Je te laisse une année pour accomplir ta mission à partir du 1er septembre, date de la rentrée scolaire à Poudlard. Si au terme de cette année, tu ne m'as pas livré Harry Potter, je te tuerai.
Je ne répondis rien, à deux doigts du malaise.
- Eh bien ? fit le Lord. Tu ne me remercies pas ? En te permettant de réparer tes erreurs, j'espérais un minimum de reconnaissance. Malvina, Severus, l'éducation de votre fille est totalement à revoir.
- Maître, excusez l'impolitesse de Meredith, intervînt aussitôt Malvina. J'ai manqué de fermeté avec elle, j'ai été trop indulgente et voilà le résultat. Je m'engage à la reprendre en main dès maintenant.
- Moi de même, ajouta mon père.
Je savais qu'il approuvait les décisions de ma mère pour préserver sa couverture d'espion mais ses paroles m'avaient glacée.
- Lève-toi, Meredith, et remercie le Maître pour sa bonté, ordonna-t-il.
J'écarquillais les yeux de surprise.
- Papa…
- Dépêche-toi, gronda-t-il en détachant chaque syllabe.
Je me levai lentement et m'inclinai devant le Seigneur des Ténèbres.
- Je vous remercie de votre bonté, Monseigneur, articulai-je difficilement. Je suis très… reconnaissante.
-Bien, bien, répondit distraitement le Lord. J'espère que tu sauras accomplir ta mission, Meredith. Tu as toutes les qualités pour devenir une puissante femme Mangemort et te perdre serait pour moi une grande déception.
- Je… je ne vous décevrai pas, Monseigneur.
- Je l'escompte bien. Vois ce qui t'attends dans le cas contraire : Endoloris !
La douleur me transperça encore plus violemment que tantôt. Je m'écroulai à terre, un cri perçant franchissant mes lèvres.
Le maléfice dura pendant ce qui me parut une éternité. Quand il prit fin, j'étais au bord de l'évanouissement.
- Dehors, m'intima le Seigneur des Ténèbres.
Je me relevai péniblement. Mes jambes semblaient ne plus vouloir me porter.
Je fis une brève révérence et quittai le salon pour aller pleurer tout mon saoul dans ma chambre.
.
Ooo
.
J'étais allongée sur mon lit depuis plusieurs minutes, tentant d'étouffer mes sanglots dans mon oreiller, quand je sentis quelqu'un s'assoir à côté de moi et me caresser le dos. Je tournai légèrement la tête.
- P-papa, hoquetai-je.
- Mon ange, répondit-il.
C'était la première fois qu'il m'appelait ainsi. Il ouvrit ses bras et j'allai me blottir contre lui.
- J'aurais dû t'écouter, me lamentai-je, mes larmes mouillant le tissu de sa robe.
Il resserra son étreinte et jeta un sort de silence sur la porte de ma chambre.
- Comment est-ce que je vais faire ? Je ne peux pas livrer Harry au Seigneur des Ténèbres !
Il me repoussa et prit ma tête entre ses mains pour me regarder dans les yeux.
- Je vais t'aider, Meredith. Nous allons trouver une solution. C'est promis.
Ses paroles avaient beau être rassurantes, mes pleurs ne s'estompèrent pas pour autant.
- C'était tellement stupide de lui écrire… tellement stupide…
- Calme-toi, Meredith, ça ne sert à rien de te mettre dans cet état.
Mes pleurs étaient intarissables et je respirais comme une asthmatique.
- Oh, papa, si tu savais comme je regrette…
- Calme-toi.
Il m'entoura une nouvelle fois de ses bras. J'enfouis ma tête dans sa robe, humant son odeur.
- Je t'aime.
- Moi aussi, ma fille… moi aussi.
Il m'embrassa les cheveux.
- Je dois redescendre, m'informa-t-il. Je reviendrai tout à l'heure.
- D'accord, répondis-je simplement.
Il s'éclipsa. Je frottai mes yeux rougis et m'allongeai sur le dos, cette fois. Bezelbuth, qui passait beaucoup de temps dans ma chambre, vînt de lover à côté de moi. Je lui offris une caresse.
On frappa à la porte.
- Qui est-ce ? demandai-je.
- C'est Drago.
Je me redressai brusquement.
- Va-t-en, je ne veux pas te parler.
- Je suis désolé, Meredith. Je ne voulais pas que le Seigneur des Ténèbres soit au courant de ton amourette.
Je me levai d'un bond et ouvris la porte, découvrant un Drago désemparé.
- Ah, oui ? Alors pourquoi lui as-tu donné ma lettre ? crachai-je, furibonde.
- C'est à mon père que je l'ai donnée. Je ne pensais pas qu'il la confierait au Maître.
- Je ne te crois pas.
Il avança d'un pas.
- Jamais je n'ai souhaité te mettre dans une situation pareille, Meredith. Tu es ma cousine.
- Ce n'est pas ce que tu disais lorsque nous étions à Poudlard, lors du bouquet de fin d'année. Tu as menacé de tout déballer à ma mère si je ne faisais pas ce que tu voulais. Or, je ne t'ai causé aucun tort jusque là et tu as quand même mouchardé.
- C'étaient des paroles en l'air, Meredith. L'idée de te voir avec Potter m'a toujours répugné mais je n'ai jamais voulu que tu souffres à cause de moi. Je voulais juste que tu t'éloignes de ce balafré prétentieux. Quand je suis allé te chercher pour dîner, l'autre soir, j'ai bien vu que tu me cachais quelque chose. J'ai quitté la table plus tôt pour voir ce que c'était. J'ai découvert ta lettre et je l'ai gardée avec moi jusqu'au lendemain puis je suis allé la montrer à mon père. Je pensais qu'il chercherait à te raisonner, pas qu'il ameuterait tout le monde.
Je serrai les poings.
- Tu n'avais pas le droit de faire ça, Drago ! Tu n'avais pas le droit de prendre cette lettre ! criai-je, de nouvelles larmes naissant au coin de mes yeux.
Je tournai la tête pour qu'il ne vît pas ces dernières.
Il me prit par les épaules.
- Regarde-moi, s'il te plait.
Je fis ce qu'il demandait. Il sembla un instant déstabilisé par les gouttes d'eau salée qui dévalaient la pente de mes joues.
- Meredith, je sais ce que tu as subi et ce que tu devras subir par ma faute, murmura-t-il. Je te prie de croire que je suis sincèrement désolé.
- Je ne sais pas si je dois te croire ou non, Drago. La seule chose que je sais, c'est que je ne veux plus jamais que tu m'adresses la parole.
- Meredith…
Je me défis de lui pour attraper la baguette qui était posée sur ma table de chevet et la pointai dans sa direction.
- Dégage, ordonnai-je d'une voix glaciale.
Il recula lentement vers la sortie.
- Si tu as besoin de moi, je suis là, dit-il avant de tourner les talons.
Je m'approchai de la fenêtre et l'ouvris en grand. L'air frais me caressa le visage, séchant mes larmes et me revigorant un peu.
Je ne savais pas ce que je devais redouter le plus : les vacances en compagnie de ma mère ou la rentrée scolaire, car c'était à la rentrée que commencerait ma terrible mission.
Je m'affalai sur ma chaise de bureau. Belzébuth posa sa tête sur mes genoux. Je le grattai entre les oreilles et il ronronna de plaisir.
M'apercevant que je tenais toujours ma baguette magique, je chuchotai :
- Spero Patronum !
Contre toute attente, mon Patronus prit une forme corporelle. Celle d'une biche éclatante.
Tadadammm ! Fini ! Enfin... façon de parler parce que je vais écrire une suite bien sûr ! Mais ce sera quelque chose de différent. Il y aura deux nouveaux personnages et l'histoire sera racontée par l'un d'eux. Vous verrez donc Meredith différemment puisque vous ne serez plus dans sa tête !
J'espère que vous avez apprécié ce dernier chapitre ! (notez qu'il est au moins 2 fois plus long que les autres...) et que je vous retrouverai dans : La vie est une grande surprise, tome 2.
Merci, chers lecteurs, de m'avoir suivie jusqu'ici. Et merci, surtout, à ceux qui ont eu la délicate attention de me laisser des review et qui m'ont mise dans leurs favoris/en alerte.
Klaylinn
PS : Je n'ai encore aucune idée de la date à laquelle je publierai le premier chapitre de ma nouvelle fic.
PPS : Actuellement, je suis en train de corriger les quelques fautes d'orthographe qui se sont glissées dans ma fic (et que je n'avais pas vues avant !) et de revoir la mise en page donc veuillez m'excuser pour les nombreuses alertes que vous allez peut-être recevoir. (A propos, l'aide de quelqu'un ne serait pas de refus ! C'est toujours plus difficile de se relire soi-même que de relire quelqu'un d'autre)
Pour ceux que cela intéresse :
Meredith est un prénom issu du gallois maur, grand, et iudd, le seigneur.
Alyssa signifie de noble lignée (en germain).
Je présume que vous n'aurez qu'une surprise minime si je dis que c'est Malvina qui a choisi ses deux prénoms pour sa fille.
Malvina est un prénom qui fut inventé au XVIIIe siècle par le poète anglais James Macpherson, qui prétendait avoir retrouvé de nombreux poèmes du barde médiéval Ossian. Malvina Malefoy ayant retrouvé sa fille après 15 longues années d'emprisonnement, je trouve que ce prénom lui va comme un gant. ^^
En latin, Malvina signifie fleur mauve. (Notez que le colchique est une fleur mauve qui est connue, tout comme la mère de Meredith, pour être un sacré poison !)
Belzébuth : dans des sources principalement bibliques, Belzébuth est un démon, un prince de l'Enfer. Bon, d'accord, le lynx de Malvina n'a rien d'un démon, mais c'est elle qui lui a choisi son prénom.