Akihito
Résumé: Le clan de Byakuya décide qu'il est temps qu'il se remarie tandis que Nanao s'inquiète pour une modification de son monde intérieur. Nanao X Shunsui. Nanao X Byakuya.
Petite note de l'auteur: Les personnages de Bleach ne m'appartiennent pas et c'est probablement mieux ainsi.
Partie 1
C'était la pleine lune cette nuit et la douce clarté qui aurait dû émaner de l'astre céleste pour apporter un peu de lumière aux habitants de la Soul Society ne parvenait pas à traverser la masse compacte de nuages qui encombrait le ciel. La seule lumière naturelle était celle produite par les nombreux éclairs qui semblaient déchirer le ciel de part en part. La tempête était en train de se déchaîner. La pluie qui tombait en trombes faisait comme un rideau et la visibilité en était encore réduite. On ne voyait pas à cinq mètres.
Nanao courait aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient dans ce déchaînement des éléments. Les orages lui faisaient peur – les éclairs la faisaient sursauter et le tonnerre augmentaient systématiquement son rythme cardiaque – mais elle ne pouvait pas se permettre de s'arrêter pour se mettre à l'abris. Le monstre qui la poursuivait était beaucoup plus effrayant que la colère de la nature. Elle ne savait pas où sa fuite la menait. Elle avait déjà quitté la ville et elle était en train de s'enfoncer dans la campagne. Elle courait depuis trop longtemps et elle était épuisée mais elle ne devait pas s'arrêter. Elle savait que si elle cédait à la fatigue, il la rattraperait et ce qu'il lui avait fait subir jusqu'à présent n'était rien par rapport à ce qu'il lui ferait alors. Pour elle, s'arrêter signifiait mourir, aussi continuait-elle. L'avantage dans son état de fatigue c'était qu'elle ne ressentait plus que la brûlure de ses poumons. Elle ne percevait plus toutes les meurtrissures de son corps, même la peur commençait à se dissiper.
Elle tomba pour la nième fois au sol et, cette fois, au lieu de se relever immédiatement pour reprendre sa course elle resta allongée dans la boue et se demanda s'il n'était finalement pas plus facile de se laisser mourir ici. L'idée de la mort était beaucoup moins effrayante maintenant qu'elle n'arrivait presque plus à bouger. Pour tout dire, elle avait quelque chose de réconfortante. Même le tonnerre semblait moins inquiétant.
Elle était tombée sur le ventre dans une flaque boueuse et même si elle ne se sentait pas le courage de bouger, il fallait qu'elle passe sur le dos parce qu'elle était en train d'aspirer de l'eau. Elle était presque résolue à mourir ici mais elle n'avait pas envie de se noyer. Elle changea de position juste au moment où un éclair vrilla le ciel et son cœur manqua un battement. Il était là, juste au dessus d'elle. Ses yeux brillaient dans la lumière des éclairs et elle voyait distinctement des cornes sur sa tête. Il l'avait rattrapée!
OoOoOoOoOo
Nanao se redressa brusquement dans son lit. Elle était en sueur et son cœur battait la chamade. Elle inspecta rapidement sa chambre et commença à se calmer quand elle se rendit compte où elle se trouvait. Elle avait encore fait un de ses cauchemars! Ca faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Son enfance en avait été peuplée et plus elle avait grandi, plus ils s'étaient espacés pour presque disparaître.
Elle se leva. Il était encore tôt, 4 heures du matin, mais elle savait qu'elle ne pourrait pas se rendormir. Les cauchemars qu'elle faisait étaient toujours peuplés de souvenir de son enfance dans le Rukongai et si elle se recouchait maintenant, elle ne pourrait pas s'empêcher de penser à ce qu'avait été sa vie là-bas. Et elle ne voulait surtout pas y songer.
Il fallait qu'elle occupe son esprit à autre chose. Elle avait plusieurs options: lire, aller s'entraîner, commencer sa journée de travail plus tôt pour avoir une chance de profiter de l'après midi pour aller à la bibliothèque du Seireitei. L'idée lui plaisait. Il y avait trop longtemps qu'elle n'était pas aller flâner entre les rayons de livres. Ils avaient peut être des nouveautés? Ou alors elle pourrait rechercher quelques livres qu'elle avait particulièrement appréciés et qu'elle relirait avec plaisir. Mieux encore, elle pourrait essayer d'avancer un peu ses recherches.
Son choix était fait. Elle se dirigeait vers la salle de bain pour se doucher quand un grondement de tonnerre la fit sursauter. Elle sourit de sa réaction. Seuls les enfants ont peur de l'orage! Mais ça pouvait expliquer son rêve. Le bruit du tonnerre l'avait inconsciemment ramenée à ces temps anciens où toutes les mauvaises choses de sa vie lui étaient arrivées alors que l'orage faisait rage. A commencer par sa venue à la Soul Society et à son placement chez une famille de gens pauvres dans le 72ème district du Rukongai.
Nanao s'était éloignée de la salle de bain pour s'approcher de la fenêtre du salon. L'orage semblait être en train de se calmer mais la pluie tombait toujours abondamment. Elle adorait ce spectacle. Le ciel marbré par les éclairs, le grondement du tonnerre qui lui faisait vibrer la cage thoracique et qui, encore aujourd'hui, faisait s'accélérer son pouls. Elle aimait tout, l'odeur d'ozone qui accompagnait le déferlement des éléments, l'odeur du sol mouillé. Elle aimait même la pluie. Comment avait-elle pu être effrayée par ce phénomène étant enfant?
Elle ne s'était rendue compte qu'elle avait ouvert la porte fenêtre du salon et qu'elle avait sauté dans la cours que lorsqu'elle sentit la pluie sur le haut de son crâne. Elle ferma les yeux et leva la tête pour laisser l'eau lui dégouliner le long du visage et entrer dans le haut de son kimono de nuit. Elle allait être rapidement trempée mais elle n'en avait cure. Elle se laissait aller au bonheur enfantin de gambader sous la pluie. Il y aurait eu une flaque dans le jardin qu'elle aurait sauté dedans à pieds joints. Il y a des choses qu'on peut se permettre quand tout le monde dort et qu'il n'y a pas de témoins!
"Ma Nanao-chan va attraper un rhume à rester comme ça sous la pluie!"
Elle avait bien senti la venue de son capitaine mais elle espérait que la pluie le dissuaderait de l'approcher. Après plus de 100 ans passés à ses côtés elle devrait maintenant savoir que rien n'empêchait Shunsui Kyôraku de faire ce qu'il voulait.
"Je ne suis la Nanao-chan de personne!"
La pluie sur son visage cessa soudainement et elle ouvrit les yeux pour en connaître la cause. Au dessus de sa tête se trouvait le chapeau de paille du capitaine Kyôraku. Il le tenait au dessus d'elle pour la protéger de l'averse. A quoi bon? Elle était déjà mouillée! Elle savait que de lui en faire la remarque ne servirait à rien et que le côté chevaleresque de son capitaine faisait qu'il refuserait de la laisser sous la pluie et que sous peu ils allaient tous les deux être trempés jusqu'aux os. Elle se dirigea donc à contre cœur vers la terrasse couverte.
Une fois tous les deux à l'abris, elle prit soin de l'observer: il portait son inséparable haori rose mais en dessous il n'avait pas son uniforme. De plus ses cheveux étaient défaits. Il ne revenait donc pas d'une soirée trop arrosée. Il arrivait directement de chez lui d'où elle avait dû le tirer des bras de morphée. Elle ne savait pas comment il faisait pour savoir mais à chaque fois qu'elle faisait un cauchemar, il était là. Elle eut un léger sourire à cette pensée.
"Qu'est ce que vous faites là capitaine?"
Elle connaissait la réponse à cette question avant même de la poser mais c'était en quelque sorte un rituel.
"L'orage m'a réveillé et comme je n'étais pas tranquille chez moi, je suis sorti voir si je ne trouvais personne pour me tenir compagnie."
"Vous voulez que je vous fasse une tasse de thé?"
Elle ne cherchait pas vraiment de la compagnie mais comme il était venu pour elle, elle ne pouvait décemment par le renvoyer chez lui comme ça. Surtout que maintenant ses vêtements étaient humides.
OoOoOoOoOo
Il avait accroché son haori mouillé sur le portemanteau de l'entrée et s'était ensuite installé dans le fauteuil du salon. Il aimait beaucoup l'appartement de Nanao. Il était plus petit que le sien – être capitaine avait ses avantages – mais il aimait beaucoup ce que Nanao avait fait de son espace. Les couleurs qu'elle avait choisies pour la pièce principale étaient chaudes et accueillantes. Le mobilier n'était pas très luxueux mais simple et pratique, comme la propriétaire des lieux. La terrasse couverte empêchait le soleil de rentrer à flot dans le salon mais tout était mis en œuvre pour que la lumière ne soit pas arrêtée. Ce qui l'avait surpris la première fois qu'il était entré chez elle, c'était que seule une étagère couverte de livres trahissait la passion qu'avait la jeune femme pour la lecture. Il lui en avait alors fait la remarque et elle avait expliqué que ses quartiers précédents étaient trop exigus pour en posséder plus que ce qu'elle en avait actuellement mais elle comptait installer une bibliothèque dans sa chambre. Elle lui avait fait cette remarque 80 ans auparavant et il aurait adoré voir le nombre de bouquins qu'elle avait réussit à entreposer depuis. Mais pour ça il avait besoin d'entrer dans sa chambre et ça n'était pas faute d'essayer!
Nanao était allée passer un vêtement sec et était maintenant en train de préparer le thé dans la cuisine ce qui le ramena à la raison de sa présence. Ca faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu de cauchemars aussi avait-il été moins rapide qu'autrefois quand il avait senti le changement dans la pression spirituelle de la jeune femme. C'était un changement infime, personne d'autre que lui ne devait s'en apercevoir, mais comme il avait toujours été très attentif à elle, cette variation était aussi flagrante que le nez au milieu de la figure. Et il accourait à chaque fois, comme un chien accoure au sifflement de son maître.
OoOoOoOoOo
Il avait appris pour ses cauchemars par hasard quand elle était enfant. Un soir d'orage qu'il rentrait tard d'une de ses soirées, il était passé à côté du bâtiment abritant les dortoirs des membres de la division qui n'avaient pas d'autre habitation ou qui étaient de permanence. Il y avait de la lumière dans la chambrée des femmes et, soucieux comme il l'était du bien être de son personnel féminin, il avait été voir qui ne dormait pas à cette heure. Il se dirigeait vers la chambre sans allumer le couloir et en passant devant un local à entretien il fut surpris de voir de la lumière vaciller dans l'interstice entre la porte et le sol. Oubliant le but de sa présence, il préféra enquêter sur ce mystère. Qui dont allait-il prendre la main dans le sac – ou plutôt le pantalon sur les mollets – dans ce local?
Quelle ne fut pas sa surprise quand, au lieu de trouver un couple en plein ébat, il découvrit une fillette assise sur le sol, un livre ouvert sur les genoux avec une simple bougie pour tout éclairage. Il la reconnu immédiatement comme la petite protégée de Lisa Yadômaru. Quand il avait ouvert la porte, il lui avait fait peur, pour preuves en étaient le cri étouffé qu'elle avait émis, le bond qu'elle avait fait et qui l'avait remise sur ses pieds et la boule de kido qui brillait de façon menaçante dans sa petite paume. Dès qu'elle le reconnu la lueur disparut de sa main et elle regarda le sol avant de se répandre en excuses. Lui avait été parfaitement amusé et quelque peu étonné par sa façon de réagir. Elle avait tout l'air d'une gosse mais elle avait produit un sort de kido parfait, plutôt puissant et le tout sans la moindre incantation. Il ignorait que sa division comptait parmi ses membres un tel shinigami!
"Qu'est ce que tu fais ici?"
Il n'avait trouvé que ça pour interrompre le flot d'excuses qui sortaient de la bouche de la fillette. Cette dernière chercha ses mots avant de répondre:
"Je n'ai pas sommeil et si j'allume une bougie dans le dortoir pour lire, ça réveille les autres alors…"
Elle ne finit pas sa phrase car elle fut coupée par un énorme grondement de tonnerre. Elle sursauta vivement et à la façon dont ses pupilles se dilatèrent et à sa respiration qui s'accéléra Shunsui comprit qu'elle avait peur de l'orage. Il s'assit alors à ses côtés. Elle le regarda un instant comme si elle se demandait s'il avait toute sa tête – un capitaine de division n'avait pas à s'asseoir sur le sol d'un placard infecté de toiles d'araignées – avant de se relaxer un peu. Après tout, il était capitaine et il faisait ce qu'il voulait.
"Tu sais Nanao-chan, je vais t'avouer un secret que tu ne devras jamais répéter. Je peux compter sur toi?"
Elle se contenta de le regarder gravement et de hocher la tête. Elle mourait plutôt que de trahir la confiance de son capitaine. Shunsui sourit devant l'air solennel qu'elle afficha. Il voyait maintenant la ressemblance qu'elle avait avec son vice capitaine disparu et il ne savait pas si ça lui déchirait ou lui réchauffait le cœur.
"Moi, si je suis ici, c'est parce que j'espérais rencontrer quelqu'un qui ne dort pas pour me tenir compagnie. L'orage m'a réveillé et j'avoue que je ne suis pas tranquille avec tout ce bruit et tous ces éclairs."
Elle réfléchit un instant avant de formuler prudemment à haute voix ce qu'elle pensait avoir compris:
"Vous voulez dire que vous avez peur de l'orage?"
Il y avait de l'incrédulité dans sa voix. Il ne savait pas si c'était parce qu'elle avait du mal à croire ce qu'elle avait osé dire ou si c'était parce qu'elle ne le croyait pas.
"Peur? Non, un adulte n'a pas peur de ce genre de chose!" Il faisait exprès d'en rajouter un peu trop en disant cela, comme pour démentir ses propos. "Disons juste que je ne suis pas très rassuré…et si quelqu'un, toi par exemple, acceptait de rester avec moi le temps que l'orage se calme, je n'y verrai aucun inconvénient." Il avait tapé le sol à côté de lui à plusieurs reprises comme pour l'inviter à venir s'asseoir.
Elle avait accepté l'invitation sans plus se faire prier. Elle s'était rapidement relaxée à ses côtés mais à chaque fois que le tonnerre se faisait entendre elle se raidissait. Il avait alors posé son bras par-dessus son épaule et la serrait un peu contre lui. Il avait été ravi du résultat quand elle sursauta à peine au grondement suivant. Ils avaient alors commencé à parler. Quand il lui avait demandé pourquoi elle venait s'enfermer ici plutôt que de se rendre dans une salle commune, elle lui avait expliqué que c'était ce qu'elle faisait avant mais quand les gardes patrouillaient, ils lui ordonnait systématiquement d'aller se recoucher parce qu'une enfant de son âge n'avait rien à faire debout à de telles heures. Elle avait été particulièrement vexée en lui expliquant ce passage. Elle était une shinigami et quand elle était de garde, elle veillait aussi toute la nuit. Elle n'était plus une gosse!
Dans la conversation elle lui avait innocemment demandé ce qui l'effrayait dans l'orage. Il n'avait pas trop su quoi lui répondre. Il savait qu'il ne devait pas répondre à côté s'il voulait qu'elle lui parle. Il fallait que la raison qu'il lui donne soit aussi près que possible de la véritable cause de leur présence à tous les deux dans ce placard à balais. Il avait pensé ne pas répondre quand il avait pris d'une idée soudaine:
"C'est un peu gênant…Je ne sais pas comment l'expliquer. C'est un peu comme si…" Il fit mine de chercher ses mots en espérant qu'elle vienne à son secours. "Oui, un peu comme si…"
Il ne dit plus rien pendant quelques secondes. Beaucoup de gens se sentent dans l'obligation de meubler les silences et comme elle semblait avoir besoin de parler, il espérait qu'elle verrait là une opportunité de lâcher ce qu'elle avait sur le cœur.
"C'est un peu comme si l'orage vous obligeait à faire des rêves?" Hasarda-t-elle.
Elle le regardait avec de grands yeux violets suppliants. Il était content de lui mais n'en laissa rien paraître. Il se contenta de hocher la tête.
"Des rêves pleins de choses dont vous ne voulez plus vous souvenir?"
Il ne put retenir l'expression de surprise qui s'afficha sur son visage. Quel âge avait cette fillette pour qu'elle ait déjà connu des choses tellement horribles qu'elles venaient la hanter dans ses cauchemars?
"Oui, Nanao-chan. C'est exactement ça. Est-ce que ça t'arrive à toi aussi?" Devant le hochement de tête timide de la fillette il reprit. "Tu veux m'en parler?"
Le mouvement de tête pour signifier son refus était beaucoup plus franc. Elle attrapa son livre pour changer de sujet:
"Vous voulez lire un peu avec moi?"
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Depuis cette époque, ils s'étaient souvent retrouvés pour bavarder ou lire les nuits d'orage, d'abord dans le placard à balais puis, après d'âpres négociations de la part de Shunsui et de nombreux refus de la part de Nanao, dans le bureau du capitaine. Kyôraku avait pris l'habitude de surveiller la pression spirituelle de la plus jeune recrue de la 8ème division chaque fois qu'il entendait gronder le tonnerre et il le faisait maintenant de façon inconsciente, pour preuve sa présence dans le salon de la jeune femme. Il savait qu'il y avait eu de l'orage non pas parce qu'il l'avait entendu mais parce que la pression spirituelle de Nanao l'avait réveillé. Si Ukitake venait à l'apprendre, il allait encore bien rire à ses dépends, tout comme la fois où Shunsui avait quitté de façon anticipée une soirée parce qu'il y avait de l'orage et qu'une petite fille allait peut être avoir besoin de compagnie.
Il était encore plongé dans ses souvenirs quand la petite fille en question, aujourd'hui devenue une belle jeune femme, posa deux tasses de thé sur la table. Elle prit place face à lui et comme il semblait être ailleurs elle laissa aussi gambader ses pensées.
Elle était perdu dans la contemplation d'une petite feuille de thé qui flottait à la surface de sa tasse quand son compagnon prit brusquement la parole en la faisait sursauter:
"Il y avait longtemps que je n'avais pas été réveillé par l'orage."
Il la regardait droit dans les yeux et elle comprit la question silencieuse qu'il lui posait. Il aurait aimé qu'elle lui parle de ses cauchemars mais comme elle de disait rien, il n'insista pas. Il avait lui aussi des démons qu'il préférait taire. Il était bien placé pour la comprendre.
OoOoOoOoOo
La matinée s'était déroulée mieux que ce qui avait été prévu. Quand son capitaine lui avait proposé d'aller la border une fois leurs tasses de thé terminées, elle l'avait poliment remercié – sans le frapper! – et l'avait invité à l'accompagner au bureau à la place. Il avait bien entendu refusé en lui expliquant de façon théâtrale que s'il n'avait pas son quota de sommeil son teint se ternirait. Il lui avait cependant promis de passer en début d'après midi pour signer tous les papiers qu'il avait à signer quand elle lui avait expliqué qu'elle voulait prendre sa fin de journée. Et il avait tenu parole. Il était même venu au bureau un peu avant le déjeuné et elle avait pu prendre tout son après midi.
Et elle était maintenant dans son coin préféré de la bibliothèque du Seireitei en train de potasser un livre traitant des mondes intérieurs. Elle se demandait comment un type pouvait écrire 500 pages sur un thème sans rien avoir d'intéressant à dire sur le sujet quand un raclement de gorge attira son attention. Elle leva la tête en direction de ce bruit malvenu.
Face à elle se trouvait un vieil homme. Ses cheveux mi-longs ainsi que sa moustache parfaitement taillée étaient gris. Même s'il se trouvait dans un lieu réservé aux membres du Gotei 13 il ne portait pas l'habit réglementaire des shinigamis mais des vêtements civils qui laissaient voir l'aisance financière que devait posséder leur porteur. L'homme était familier à Nanao et il lui fallut quelques secondes avant de le reconnaître vraiment. Elle se leva prestement en faisant tomber la chaise sur laquelle elle était assise avant de se courber légèrement devant le nouveau venu:
"Capitaine Kuchiki."
"Allons vice capitaine Ise, ne m'appelez pas comme ça, je ne suis plus capitaine depuis quelques décennies déjà!"
"Excusez moi monsieur, mais les habitudes ont la vie dure." Il la regardait en souriant et ne semblait pas vouloir lui expliquer la raison de sa présence. "Est-ce que je peux vous être utile monsieur?"
"Je l'espère. Je suis à la recherche d'un livre et même avec les références je n'arrive pas à mettre la main dessus. Il y a tellement de temps que je ne suis pas venu dans ce lieu que je ne m'y retrouve plus. Est-ce que vous auriez cinq minutes de votre temps à me consacrer?"
Il ne leur fallut pas plus de temps pour trouver le livre en question et Nanao regagna le coin tranquille qu'elle avait accaparé. En regagnant sa place elle se demanda si l'ancien capitaine de la 6ème division souffrait de démence et si c'était la raison pour laquelle il avait prit sa retraite parce qu'elle ne voyait pas d'autre raison pour expliquer qu'il n'ait pas trouvé ce qu'il cherchait sans aide.
Elle venait de finir de feuilleter son livre sur les mondes intérieurs et pensa qu'elle devrait peut être envoyer un Hollow pour dévorer l'écrivain responsable de ces centaines de pages vident de sens et de contenu quand elle fut à nouveau interrompue par Ginrei Kuchiki:
"Vice capitaine Ise, j'ai terminé ce pour quoi j'étais venu et je vais prendre congé mais auparavant est ce que vous me permettriez de vous offrir un thé pour vous remercier du temps que vous m'avez accordé?"
Nanao ne pouvait pas refuser son invitation. Elle était dans l'armée depuis assez longtemps pour reconnaître un ordre. Et puis, il était vrai qu'une pause serait la bienvenue.
OoOoOoOoOo
A suivre…
OoOoOoOoOo
Que toute personne qui a lu ce début de fic jusqu'ici et qui s'en sent le courage n'hésite pas à me laisser son avis, bon ou mauvais (même si j'ai une nette préférence pour le 1er cas…..)
Z.
