Disclaimer : les persos sont à JK Rowling bien sûr. ^^
Couple : Une nouvelle histoire avec Harry, Lucius et Severus... Donc HP/SS/LM ! ^^
Résumé : Depuis la fin de la guerre, trois ans plus tôt, Harry est passé professionel dans l'équipe des Flèches d'Appleby. Mais le monde du sport est impitoyable : argent, gloire et... sexe ! Les joueurs peuvent à tout moment entrer en zone rouge, l'extérieur du terrain de Quidditch...
Petit post it : Bonjour ! Voilà, je me relance dans une fic à plusieurs chapitres, et sur le merveilleux "couple-trio" HP/LM/SS. Je tâcherais de publier la suite régulièrement. Je vous souhaite une bonne lecture !
Chapitre 1 : une nouvelle équipe...
Harry laissa sa main glisser le long du dos pâle, jusqu'au plus bas, jusqu'à l'antre qui s'offrait à lui sans pudeur et dans laquelle il se réfugia en soupirant de bien-être. Les mouvements de son bassin accompagnèrent les souffles rauques de Joey Jenkins qui s'accrochait à l'oreiller comme il s'agrippait à sa batte sur le terrain. Les deux joueurs professionnels de quidditch s'étaient rencontrés lors d'un meeting un mois auparavant, et s'étaient depuis revus plusieurs fois…
Potter coucha son torse sur le dos de Joey et le pénétra avec encore plus de force, tout en lui maintenant les hanches en place. Une de ses mains glissa enfin jusqu'au sexe tendu du batteur et une danse aussi connue que le quidditch commença. Les deux jeunes hommes n'étaient plus que soupirs et râles de satisfaction. La lune éclairait la scène par la fenêtre entrouverte de la chambre. Une légère bise aussi fraîche que la nuit les enveloppait par moment, faisant vibrer leur corps entremêlés. La peau parcourue de frissons, Harry se laissa aller, au plus profond de Jenkins qui le suivit immédiatement. Le batteur se retourna et le prit dans ses bras, le temps d'échanger un baiser passionné. Ils restèrent ainsi quelques instants, admirant la brillance de leurs muscles, illuminés par la sueur perlant ça et là.
Puis, Harry se redressa et se leva en s'étirant.
- Allez…, murmura Joey. Reste dormir.
Potter eut un léger rire furtif en attrapant son pantalon qu'il enfila rapidement, suivit de son pull. Il se retourna vers le lit pour prendre ses lunettes posées sur la table de nuit, mais le batteur les avait déjà récupérées et les faisait tourner au-dessus de sa tête.
- Je te les rends si tu dors avec moi, ricana-t-il.
- Tu sais très bien que je ne resterai pas Jo, répliqua Harry en haussant les épaules et en saisissant son sac et ses dernières affaires.
- Rien qu'une nuit ! insista Jenkins. J'ai horreur de devoir supplier…
- Alors évite.
Tout en parlant, Potter avait sorti sa baguette, lancé un accio sans même le prononcer, et reposait déjà ses lunettes sur son nez. Le batteur lui lança un regard sombre avant d'adopter une attitude plus sereine. Il n'avait jamais regretté d'avoir rencontré l'attrapeur des Flèches d'Appleby, ni même de l'avoir ouvertement dragué, ni même d'avoir réussi à le mettre dans son lit, et ce, plusieurs fois en un mois. Mais il regrettait de ne pas être suffisamment original, sans doute, pour suffire au brun. Harry semblait sans cesse en quête de quelque chose, et ne tenait jamais en place. Entre ses entraînements de la Ligue, les sélections nationales, les meetings, sa chronique sportive au News sorciers, Potter était un mouvement perpétuel à lui tout seul.
- Aller, boude pas, murmura l'attrapeur en se penchant vers Jenkins. On se voit la semaine prochaine aux sélections.
Il l'embrassa du bout des lèvres, évita la main qui cherchait à le rattraper, et transplanna. Personne n'arrêtait Harry Potter.
Il leva sa main et fit un signe à la gardienne qui le remercia d'un coup de tête. Trois… ils arrivaient à trois contre une à travers le brouillard, et seul Harry pouvait le voir, grâce à la hauteur qu'il gardait tout au long du match. Les Tornades de Tutshill était une équipe que le brun était toujours ravi de revoir sur le terrain. Ce jour-là, il s'agissait d'un simple match amical pour une association de bienfaisance. En apparence tout du moins…
Car en réalité, il y avait quelqu'un, quelque part dans le public, qui observait le moindre de ses mouvements. L'entraîneur l'avait prévenu :
- Tu dois gagner ce match Potter. Je ne te parle plus d'équipe, je ne te parle que de toi. C'est toi qu'ils veulent pour l'équipe nationale, et c'est toi qui peux nous rapporter gros. Tu sais qu'Appleby n'a plus un rond à consacrer au quidditch…
Après la victoire, l'argent était le maître mot du sport, Harry s'en était très vite rendu compte. Soudain, il plongea. Malgré la brume épaisse, il venait d'apercevoir l'éclat doré du vif d'or au ras du sol. Merwyn Finwick, l'attrapeur adversaire, le suivit aussitôt à une vitesse incroyable. Potter savait que les balais des Tornades étaient bien meilleurs que les leurs, mais la ruse pouvait faire des miracles. Il bifurqua brusquement sur la gauche, coupant ainsi la route de Finwick, lequel, surprit, continua tout droit sa chute vers le sol sablonneux du petit stade de Tutshill. Une fois son rival à terre, Harry reprit sa trajectoire, et n'eut qu'à se pencher pour attraper la balle ailée sous les applaudissements d'un public en liesse.
Il descendit aussitôt de son balai pour aller aider Merwyn à se relever.
- Bien joué, lança celui-ci sur un ton sec.
- Désolé, lui répondit Harry en lui serrant la main, j'avais gros à gagner.
- Ouais, j'suis au courant. Bientôt le maillot rouge, hein ?
- Rien n'est fait, mais c'est sur la bonne voie.
Finwick lui serra la main en retour et la lâcha aussi vite. Tous les joueurs de toutes les équipes ne pouvaient pas s'apprécier automatiquement. Harry n'eut pas le temps de rajouter quoique ce soit que les autres membres des Flèches venaient lui sauter au cou. Il aimait le Quidditch pour cela : la boue, le contact, les cris, et surtout, pour la victoire. Il leva son poing en l'air en même temps que les autres joueurs dans un dernier salut, et le stade entier éclata de joie.
Dans les vestiaires, la passion des joueurs n'était pas encore éteinte. Tous riaient hauts et forts, se frappant dans le dos et se félicitant de telles ou telles actions. Les deux seules filles, la gardienne et la remplaçante attrapeuse, avaient leur propre vestiaire, mais entendaient nettement les railleries que les garçons leur lançaient.
- Mince, j'ai oublié mon savon ! Je peux venir me frotter à vous ?
Loin de se laisser faire, les deux joueuses répliquaient toujours. Seul Harry restait discret, comme à son habitude. Lorsqu'il était entré pour la première fois dans cette équipe de la ligue, deux ans auparavant, il avait tout de suite compris que les vestiaires seraient un lieu dangereux pour lui. Personne ne connaissait son penchant homosexuel, et personne ne devait le deviner. Mais il ne résistait jamais très longtemps devant ces corps nus d'hommes accomplis jouant avec la mousse et l'eau, se serrant les uns contre les autres pour se chamailler, se plaquant contre les parois froides des douches pour comparer leur force…
Non, Harry Potter ne traînait jamais dans les vestiaires, ni après l'entraînement, ni après les matchs. Comme à son habitude, il sortit donc à la hâte après une douche rapide et un salut général. Son sac sur le dos, son balai à la main, il transplana directement dans le hall de l'hôtel de Gloucester, où il avait établi son pied à terre pour l'occasion. Suite à la fin de la guerre, trois ans auparavant, il avait tout de suite été pris dans le tourbillon du quidditch professionnel. Après une année passée à s'entraîner à Londres, il avait été sélectionné pour l'équipe des Flèches d'Appleby. Depuis, il n'avait eu de cesse de bouger dans tout le Royaume-Uni, suivant son équipe et les sélections pour l'équipe nationale dans laquelle il essayait d'entrer chaque année.
Il passait donc sa vie dans les hôtels, où chez différents amants rencontrés sur sa route. Le bâtiment de Gloucester était un de ses hôtels sorciers assez prisés par la haute aristocratie sorcière. Mais Harry, lui, l'aimait surtout pour le calme et la tranquillité qu'il y trouvait.
- Bonsoir Monsieur Potter, lui lança le réceptionniste en le voyant apparaître dans une des cabines de transplanage réservées aux clients.
- Bonsoir.
- Vous avez du courrier, lui indiqua l'homme en désignant un mur à sa droite sur lequel reposaient bon nombre de chouettes et hiboux.
Avec un sourire, Harry tapota son épaule, et Hedwige le rejoignit, trois lettres dans le bec. L'une d'elle provenait de son rédacteur en chef du News sorciers, qui lui rappelait qu'il attendait encore l'article sur la dernière victoire des Faucons de Falmouth ; une deuxième était tamponnée du sceau de la FGPLQGB, lui proposant un entretien privé avec Dunbar Oglethorpe, le patron national du quidditch en Grande Bretagne ; et la dernière était une énième invitation de Ron et Hermione, qui se lassaient de ne plus voir leur champion.
Alors qu'il lisait son courrier, le réceptionniste le sortit de ses rêveries :
- Par ailleurs, quelqu'un vous attend dans le petit salon de l'hôtel, Monsieur.
Harry le remercia d'un sourire, renvoya sa chouette et se dirigea vers l'endroit indiqué, son balai sur l'épaule. Il avait une petite idée de qui passait le voir ainsi, un soir d'après match. Les Canons de Chudley ne jouaient pas beaucoup en cette période, et leur premier batteur était donc assez libre…
- Tu ne te lasses jamais Joey ! lança joyeusement Harry en entrant dans le salon privé de l'hôtel.
Mais son enthousiasme retomba aussitôt lorsqu'il aperçut une longue chevelure blonde dépasser d'un fauteuil. Son visiteur n'était pas Jenkins.
- Je suis navré de constater que ma visite vous surprend, Potter, susurra une voix froide et ironique. Puis-je vous parler un instant ? ajouta Lucius Malfoy en se levant pour faire face au joueur.
L'attrapeur laissa tomber son sac à ses pieds et posa son balai. Ça n'était pas la première fois que sa route croisait celle du blond depuis la fin de la guerre. Lucius Malfoy était réputé pour être un grand amateur de quidditch, et Harry l'avait vu plus d'une fois dans les tribunes des plus grands stades, souvent assis aux côtés du ministre de la magie entre autre. L'homme avait bien changé depuis la mort de Voldemort : la guerre avait emporté sa femme et son fils, mais avait redoré son blason personnel. Sa plus grande victoire était sans doute d'avoir su retourner sa veste à temps pour sauver un membre éminent de l'Ordre, et ainsi mériter, non seulement sa réhabilitation au sein de la communauté sorcière, mais également une nouvelle réputation à la hauteur de tout ce qu'il avait pu espérer.
Malfoy n'était plus un mangemort plié en quatre devant un maître impitoyable ; il était redevenu l'homme d'affaire pour lequel Potter avait une secrète admiration, mais également une exaspération sans limite.
- Je ne vous prendrais pas longtemps de votre précieux temps, susurra encore le blond en fixant l'attrapeur de ses yeux bleus. J'ai simplement un marché à vous proposer.
Potter alla s'accouder à la cheminée et attendit sans rien dire. Il se méfiait toujours du blond, même s'il lui devait la vie de son père de substitution, Arthur Weasley. Lorsque Draco et sa mère avaient péri dans le grand incendie de Poudlard, juste avant Voldemort, Harry n'avait pu s'empêcher de sentir un vide naître au fond de lui. Il avait passé les onze premières années de sa vie dans un mensonge, et les huit années suivantes à devenir un sorcier et à traquer le mal. En une nuit, son monde s'était de nouveau transformer : plus d'ennemis, plus de quête d'Horcruxes, plus rien à part un monde qu'il connaissait trop bien. Il s'était donc jeté à corps perdu dans le sport, à la recherche de l'émotion la plus forte.
Lorsqu'il croisait le dernier des Malfoy, il ne pouvait empêcher son cœur de battre plus vite. La couleur des cheveux, celle des yeux… le ton froid, l'air hautain : tout cela réveillait en lui bon nombre d'émotions autrefois quotidiennes pendant la guerre.
- Je vous écoute…, murmura-t-il.
Lucius s'appuya avec élégance sur sa canne avant de commencer ses explications.
- J'ai l'intention de créer une équipe.
- Impossible, le coupa Harry aussitôt. Vous savez très bien que la ligue n'a toujours compté que treize équipes, et pas une de plus. Et aucune équipe ne peut subsister en dehors de la ligue.
Malfoy eut un léger rictus.
- Vous êtes toujours le même, Potter, susurra-t-il. Si prompt, si vif… Laissez-moi finir, je vous prie. La ligue est parfaitement au courant, et estime que le projet en vaut la peine. Les gens s'intéressent de moins en moins aux matchs internes, continua le blond en se déplaçant dans la pièce. Tout le monde connaît les treize équipes par cœur, et les moyens commencent à manquer. On peut quasiment deviner le score final avant le lancement du premier souafle.
Il jeta un coup d'œil au brun qui se contentait de l'observer, un petit air agacé sur le visage. Mais Lucius poursuivit, il savait que Potter était forcément d'accord avec lui.
- Vous en conviendrez, créer une quatorzième équipe inédite, neuve, qui devra faire ses preuves sur le terrain, va en émoustiller plus d'un, et par là même, rapporter gros à la ligue…
- Et à celui qui l'aura créé, compléta l'attrapeur dans un ricanement. Je me disais bien que tout l'intérêt vous reviendrait.
- Ne soyez pas stupide Potter, le coupa Malfoy. Evidemment que j'y trouve un intérêt. Mais cette quatorzième équipe serait d'intérêt général : pour moi, certes, mais aussi pour la ligue, pour le public qui n'attend que ça, et… pour vous.
Harry haussa un sourcil.
- Dunbar Oglethorpe est sur l'affaire : il me laisse un mois pour trouver mes sept joueurs et lancer le programme. Vous êtes le premier à qui je propose de faire partie des Serpents d'Avebury.
- Les serpents… ah ah ! C'est une blague ? lança Potter en se redressant.
- Absolument pas. Comme vous le savez, je vis dans le Wiltshire, par très loin du cercle d'Avebury, où de nombreuses races de serpents ont été recensées. Je vous crois suffisamment adulte pour aller au-delà de ce que cet animal peut représenter…
- Très bien, répliqua Harry en se dirigeant vers la porte pour récupérer ses affaires. Mettons le serpent de côté. Il reste vous. Qu'est-ce que jouer sous votre aile m'apportera ?
Malfoy ricana, comme si la réponse était évidente.
- Je compte faire de cette équipe la meilleure de toute. Vous gagnerez tous vos matchs et par conséquent, la réponse à votre question est simple : l'argent.
L'attrapeur fit la moue et ouvrit la porte.
- Je suis désolé, l'argent ne m'intéresse pas. Et je fais déjà partie d'une équipe avec laquelle je gagne beaucoup de matchs. Il va falloir trouver autre chose pour me convaincre. Bonne soirée Malfoy.
La porte se referma, et Lucius resta seul dans ses réflexions. Le jeune garçon qu'il avait connu autrefois, à travers les railleries de Draco, avait bien changé. Autrefois, il aurait su quoi donner au jeune Potter en manque d'amour et d'affection. Mais à présent ? Que recherchait-il ? Après quoi courait-il ? Lucius se promit de trouver la réponse pour obtenir ce qu'il voulait : le meilleur attrapeur d'Angleterre pour son équipe. Et il savait déjà à qui il allait demander de l'aide.
Le sourire de Ron lui fit chaud au cœur. A peine avait-il poussé la porte du Chaudron Baveur, que ses amis s'étaient levés pour lui signaler où ils étaient installés. Harry les rejoignit rapidement, son éternel sac sur le dos.
- Et ben mon vieux, on t'espérait plus !
- Désolé Ron, l'entraînement d'hier a duré plus longtemps que prévu et je ne suis arrivé à Londres qu'il y a une heure.
- Tu dois être crevé ! lança Hermione en lui faisant de la place. Où est ton balai ?
Potter tapota son sac en lui lançant un clin d'œil. La conversation s'engagea naturellement entre les trois amis. De nombreux sorciers passaient près de leur table juste pour approcher le héros de la guerre et champion de quidditch. Harry en fut rapidement agacé, et proposa aux deux autres de sortir dans le chemin de Traverse.
- Je dois passer à la boutique de Flyte et Barker, ils ont apparemment conçu un nouveau Margotin.
- Sérieux ? s'étonna Ron. Méfie-toi de cette série. Leur premier balai se vrillait complètement sur lui-même passé les quatre-vingts kilomètres heures.
- Justement, ils ont apparemment trouvé le moyen d'éviter ça, et ils veulent que je le voie pour en faire un article dans le News sorciers.
- Et quand est-ce que tu arrêtes de travailler vraiment ? lui reprocha Hermione.
Harry ne répondait rien. Il ne leur avait pas parlé de la proposition de Malfoy et le brun ne l'avait pas revu depuis leur entretien, quatre jours auparavant. Il ne savait quoi penser de la création de cette quatorzième équipe, mais il devait avouer que l'idée lui plaisait.
- Vous en penseriez quoi si je quittais les Flèches pour une autre équipe ? demanda-t-il brusquement à ses deux amis.
Ron ricana et lui envoya son coude dans les côtes.
- T'es en train de tourner autour du pot pour nous annoncer que ça y est, tu portes le maillot rouge ? rigola-t-il joyeusement.
- Non, non, rien n'est fait, l'arrêta Harry. Je dois voir Oglethorpe la semaine prochaine pour ça. Mais si je quittais les Flèches pour une autre équipe de la ligue, vous en penseriez quoi ?
- Ce ne serait pas une sorte de trahison ? demanda Hermione rêveuse.
- Si c'est pour rejoindre les Canons de Chudley, ça se comprendrait ! lança le rouquin.
Pendant quelques secondes, Harry s'imagina partager les vestiaires avec Joey après l'entraînement. Cela serait sans doute extrêmement compliqué…
- Hey Harry ! je te parle ! s'énerva Ron en passant la main devant la tête ahurie de l'attrapeur. Tu rêves ou quoi ?
- Excuse-moi. J'étais en train d'imaginer ce que ce serait de jouer avec Jenkins. Il est plutôt sympathique, mais non, désolé Ron, je n'irai pas chez eux.
Jusqu'au soir Potter se demanda s'il avait eu raison de taire à ses amis sa rencontre avec Lucius Malfoy. N'étant jamais tranquille au Chaudron Baveur, l'attrapeur avait réservé une chambre dans un hôtel moldu. Il avait donc fait un effort sur sa tenue et rangé sa baguette au fond de sa poche. Il récupéra ses clefs auprès de la réception et choisit d'aller boire un verre au bar avant de monter. Deux jeunes femmes lui firent de grands sourires lorsqu'il entra dans la pièce, mais il ne se laissa pas distraire : il venait de repérer un homme accoudé au bar, un verre posé devant lui. Il avait des cheveux noirs, lisses et soyeux, longs jusqu'aux épaules, et portait un pantalon sombre à pince très classe. En s'approchant Harry se fit la réflexion que l'homme devait sans doute être un peu plus âgé que lui, mais cela ne l'arrêta pas pour autant.
- Je prendrai la même chose, lança-t-il au barman en désignant le verre de l'inconnu. Pardonnez mon impertinence, mais puis-je connaître votre nom ? demanda-t-il ensuite en s'asseyant sur un tabouret haut juste à côté du moldu.
- Je connais votre impertinence par cœur Potter, susurra une voix qui fit frémir le brun. De même que vous connaissez mon nom.
- Voici votre verre Monsieur, lança joyeusement le barman.
Mais ce dernier ne s'attarda pas plus que cela. En voyant la tête défaite de son client qui fixait son voisin de chaise, il préféra s'éclipser et aller essuyer ses verres de l'autre côté. Harry n'en revenait pas. Qu'est-ce que Severus Snape faisait ici, et depuis quand était-il aussi beau ? L'aide précieuse que l'ancien professeur avait apporté à l'Ordre pendant la guerre en se révélant être un véritable espion pour Dumbledore lui avait valu de nombreux témoignages de reconnaissances. Mais l'attrapeur ne l'avait jamais revu depuis trois ans.
- Dites-moi Potter, ricana le sorcier en se tournant vers son ancien élève, engagez-vous toujours la conversation avec les moldus de la même façon ?
Sans pouvoir se retenir, Harry plongea dans les yeux sombres de Snape et ne sut quoi lui répondre. Etait-ce la gloire ou l'argent ? En tout les cas, le professeur de potions semblait avoir rajeunit tout en conservant sa classe indéniable.
- Et bien, en plus d'être effronté, vous voilà muet, soupira le brun en le quittant des yeux.
Le joueur de quidditch, qui s'était imaginé passer une soirée tranquille en monde moldu et peut-être ne pas rejoindre sa chambre seul, ne se remettait pas de sa rencontre. Il finit par prendre son verre et le vider d'un seul coup. Le ricanement moqueur qui lui parvint ne l'impressionna plus. L'alcool avait eu l'effet escompté…
- Qu'est-ce que vous faites ici ? lâcha-t-il en se tournant franchement vers Snape.
- Je vous cherchais.
Le sourire de Potter étonna Severus qui s'attendait à déstabiliser de nouveau son ancien élève. Bien au contraire, celui-ci se pencha dangereusement vers lui, posa à peine son menton sur son épaule et une main sur sa cuisse.
- Et bien vous m'avez trouvé, professeur…, murmura-t-il contre son oreille.
- Reprenez-vous Potter, siffla Snape en le repoussant résolument. Je ne tiens pas à me faire remarquer ici.
Harry lui fit un sourire ravageur et lui demanda l'objet de sa visite.
- Vous n'en avez aucune idée ? J'étais certain que vous ne feriez pas le lien. Lucius m'envoie pour rediscuter avec vous des détails de ce dont il vous a parlé il y a quelques jours.
- Comment ça ? Pourquoi vous envoie-t-il, vous ? s'étonna l'attrapeur.
- Malfoy et moi sommes associés dans cette affaire, expliqua Severus en buvant quelques gorgées de son verre. Nous en avons reparlé avec Oglethorpe, et…
- Je ne quitterai par les Flèches d'Appleby pour une autre équipe, quelle qu'elle soit. Je refuse d'abandonner mon poste, même pour une meilleure paye.
- Oui, Lucius m'avait prévenu que l'argent ne vous intéressait pas, souffla Snape. Dans ce cas, que voulez-vous ?
Harry n'en revenait pas du culot des deux hommes. Après l'avoir haï et traîné dans la boue pendant des années, ils étaient tous les deux prêts à tout pour l'avoir dans leur équipe des Serpents d'Avebury. Il trouvait cela particulièrement audacieux. Il passa sa langue sur ses lèvres, et puisque Joey n'avait pu le rejoindre à Londres, il choisit la provocation.
L'ancien professeur s'impatientait. Il avait horreur de devoir supplier quelqu'un, encore moins un descendant de Potter. Il finit son verre et reposa son regard sur le joueur. Il devait admettre que le quidditch faisait bien les choses : de gringalet ridicule, son ancien élève était passé à une stature bien plus impressionnante.
- Avez-vous compris ma question ? siffla-t-il de nouveau. Qu'est-ce qu'il vous faut pour accepter de changer d'équipe ?
- Vous…
Harry n'attendit aucune réponse. Il se pencha aussitôt vers les lèvres rouges de Severus et les pressa vigoureusement contre les siennes en tenant la nuque du brun. Il joua un instant avec les cheveux entre ses doigts, glissa sa langue contre les dents serrés de Snape et recula sans insister. Le joueur lui sourit sans vergogne et descendit de son tabouret pour attraper son sac.
- Je vous laisse le soin de faire passer le message à Malfoy, lança-t-il avant de se diriger vers les ascenseurs de l'hôtel pour monter à sa chambre.
Depuis le bar, Severus l'observa sortir de la pièce le cœur battant. Lucius allait sans doute le tuer pour ce qui venait de se passer. Mais depuis quand le grand joueur de Quidditch Potter était-il gay ?
Il se laissa glisser le long du manche et se retrouva les jambes pendues dans le vide, à plus de trente mètres de haut. Le cognard passa juste au-dessus de sa tête et le stade applaudit son esquive réussie. Harry se balança une ou deux fois pour remonter sur son balai. Aussitôt, il fila vers l'attrapeur adversaire qui se mit à rigoler de l'avoir vu en si mauvaise posture.
- Je vais te…, siffla-t-il en attrapant le balai de Galvin Gudgeon.
Celui-ci cessa immédiatement de rire et tâcha de virer de bord pour récupérer le contrôle de son balai. Ils montèrent en tournoyant ensemble sur quelques mètres jusqu'à ce que Potter lâche enfin le manche de l'autre attrapeur. Gudgeon partit vers les tribunes et ne réussit à retenir son balai que quelques mètres avant d'atterrir dans le public. Le coup de sifflet de l'arbitre ne se fit pas attendre. Les deux équipes descendirent au sol.
Particulièrement énervé, Harry se dirigea vers Ragmar Dorkins, l'entraîneur des Canons de Chudley resté sur la touche.
- Vous trouvez normal que vos joueurs se foutent de la gueule du monde ? hurla-t-il avant d'être retenu par les deux batteurs de son équipe.
- Harry calme-toi, lui souffla l'un des deux. T'as fais une faute, alors tiens toi tranquille.
Le brun se dégagea et retourna au centre du terrain où l'arbitre l'attendait avec Gudgeon et Jenkins.
- Potter, pour un hochequeue, je pourrais vous mettre à terre, alors expliquez-moi !
- C'est de ma faute, s'excusa aussitôt Joey Jenkins avec un clin d'œil en direction du brun. Je visais leur gardien, mais le cognard est parti vers Harry, et…
- C'est cet abruti qui s'est cru suffisamment malin pour se payer ma tête, le coupa l'attrapeur des Flèches, en désignant Galvin.
- Bon, si vous n'êtes pas capable de vous calmer Monsieur Potter, je me verrai obligé de vous mettre en touche.
Harry acquiesça et s'éloigna vers son équipe avant de s'envoler au coup de sifflet. De loin, il aperçut Joey qui lui souriait. Depuis qu'il avait vu Snape, trois jours auparavant, le brun était sur les nerfs. Et ce match contre les Canons de Chudley ne le calmait en rien. Jenkins avait un don pour l'exciter même sur un balai… surtout sur un balai.
- Reconcentre-toi Potter ! lui lança la gardienne de son équipe, après avoir écarté un souafle. J'aimerais bien gagner !
L'attrapeur reprit ses cercles de surveillance au-dessus du stade. Soudain il aperçut Gudgeon partir comme une flèche. Le stade se mit à hurler et à applaudir lorsqu'Harry partit à sa suite. Il n'avait toujours pas vu le vif d'or et espérait que cet imbécile de Galvin n'était pas en train de le rouler. Soudain il l'aperçut, comme un éclair doré, fuyant vers les poteaux de l'équipe adverse, à deux mètres du sol pas plus.
Potter n'avait ni le courage ni la force de monter une ruse pour attraper la petite balle. Il se contenta de pousser son balai au maximum et tendit la main. Au coude à coude avec son adversaire, personne ne pouvait deviner lequel des deux allait faire gagner son équipe. Après avoir traversé toute la longueur du terrain ainsi, Gudgeon se redressa brusquement sur son balai et poussa sur ses jambes pour sauter dans le vide. Lorsqu'il se releva, le vif d'or dans la main, Harry était loin et n'avait rien vu venir : les Canons remportaient la victoire.
Personne ne fit de commentaire à la fin du discours énervé de leur entraîneur qui les laissa aller se doucher en soupirant. Potter était déçu et en colère. Il avait toujours l'impression que si l'équipe perdait, c'était principalement sa faute. Les autres joueurs le rassurèrent gentiment, mais comme à son habitude, il ne traîna pas longtemps dans les vestiaires. Il alla de l'autre côté du stade pour s'appuyer contre la porte de sortie de l'autre équipe. Joey devait le rejoindre. Dix minutes plus tard le batteur sortait effectivement, une capuche rabattue devant le visage. Il attrapa le bras du brun et ils disparurent dans un tourbillon de gravier.
Jenkins eut à peine le temps d'atterrir dans sa chambre d'hôtel que Potter lui dévorait déjà le cou en lui arrachant son pull. Les doigts agiles de l'attrapeur se glissèrent dans le pantalon et saisirent l'objet de leur désir. D'un coup de rein, Harry poussa Joey sur le lit et s'allongea sur lui. Faire l'amour était sans doute le seul remède contre sa colère. Il était énervé contre lui de s'être laissé avoir par Gudgeon, énervé contre Malfoy de lui faire des propositions à la fois intéressantes et embarrassantes, et énervé contre Snape qui n'avait même pas daigné lui donner un seul signe de vie.
Il écarta brusquement les cuisses du batteur et le pénétra en soufflant. Jenkins poussa un cri de surprise aussitôt suivit par un halètement de plaisir. Il attrapa les épaules de son amant et suivit le mouvement que le brun s'appliquait à maintenir jusqu'au bout. Rejetant sa tête en arrière, Joey ne tint guère plus longtemps : un match gagnant, un vestiaire plein d'hommes et Potter dans son lit en moins d'une heure, c'était trop pour lui.
Voyant cela, Harry abandonna son sexe relâché afin de mieux lui soulever les hanches et le pénétrer avec plus de force encore. Le joueur des Canons accepta la punition avec satisfaction et se laissa aller en fermant les yeux. Mais alors que Potter commençait à peine à ressentir les premières contractions de plaisir, quelqu'un frappa vigoureusement à la porte d'entrée de la petite suite de Jenkins. Ce dernier rouvrit les yeux tandis qu'Harry se retirait aussi vite.
- On s'en fout, viens, murmura-t-il en rattrapant le brun qui se relevait déjà.
- Non, répliqua Potter en se dégageant. Mets ça et va voir qui c'est.
Joey attrapa le peignoir blanc que le brun lui jetait, l'enfila et sortit de la chambre pour aller ouvrir la porte. De son côté, Harry essayait de remettre ses chaussures en sautillant d'un pied à l'autre.
- Bonsoir Jenkins. Navré de vous déranger, puis-je vous parler un instant ?
En entendant la voix de Lucius Malfoy, Potter s'étala bruyamment par terre, trébuchant sur son lacet encore défait.
- Oh, vous n'êtes pas seul ? entendit-il demander dans la pièce à côté alors qu'il se relevait aussi vite que possible.
- Non, reconnut sèchement Joey. Pourriez-vous repasser plus tard ?
Le batteur avait une sainte horreur d'être coupé en plein acte, et il ne se laissait pas impressionner facilement. C'était en partie ce qui plaisait à Harry. Enfin rhabillé, celui-ci décida de sortir.
- C'est bon Jo, lança-t-il en entrant dans le petit salon de la suite, je ne t'embête pas plus longtemps, je dois rentrer.
L'éclair de surprise qu'il vit dans les yeux du blond lui fit plaisir. Jenkins n'osa pas le supplier de rester et se contenta d'hocher la tête, conscient que Malfoy pouvait à présent s'imaginer tout et n'importe quoi, surtout s'il se concentrait un temps soit peu sur l'entrejambe de l'attrapeur que ce dernier essayait de cacher avec son sac.
- Bonne soirée ! lança sèchement le brun en sortant dans le couloir de l'hôtel avant de claquer la porte.
à suivre...
Et voilà ! J'espère que ce premier chapitre vous a plu. Le second est bientôt fini. Des bisous !