Dix ans

Disclaimers : Toujours pas à moi mais je travaille mon japonais pour pouvoir négocier.

Résumé : Ça fait dix ans que la guerre est finie, dix ans que le coup d'état a été évité, dix ans que les G-boys ont une vie normale, dix ans que Quatre est amoureux de Trowa. Et aujourd'hui c'est l'occasion pour l'Arabe de se déclarer...

Couple : QuatrexTrowa

Rating : M

Note de l'auteur : J'ai remis les deux premiers chapitres ensemble avec la suite parce que ça faisait vraiment misère, ces dix lignes qui se promenaient toutes seules. Je me rends compte que j'écris cette fic vraiment très lentement. Je vais essayer d'accélérer le rythme mais je ne promets rien.


Quatre était impatient. Il allait enfin revoir ses amis. Cela faisait plus de six mois qu'ils ne s'étaient pas retrouvés tous les cinq. Pas qu'ils n'aient aucune nouvelle mais c'était difficile de se voir tous en même temps. Le cirque de Trowa faisait une halte de quelques jours sur L4 et ils avaient sauté sur l'occasion. Duo et Heero avaient débarqué de L2 quelques jours auparavant. Ils avaient ouvert là-bas une décharge. L'Américain avait réussi à convaincre son amant de vivre avec lui sur la colonie en arguant que son pauvre petit cœur ne supportait plus le côté suicidaire du perfect soldier. Mais il n'avait pas eu besoin de beaucoup insister. Le Japonais était prêt à tout pour son baka préféré. Wufei était arrivé le jour même avec Sally. Ils avaient ouvert un hôpital sur L5 et y consacraient la majorité de leur temps, ce qui ne les avaient pas empêchés de faire deux beaux enfants aussi intransigeants que leur père.

Quatre avait réussi à se libérer de ses obligations et était fébrile. Il avait hâte de revoir Trowa et tous ses camarades. Surtout, il était anxieux de revoir le Français. Il était amoureux du dompteur depuis leur première rencontre et il avait promis à Duo de se déclarer enfin, promesse faite sous la menace que l'Américain irait tout déballer au pilote 03.

On frappa à la porte, ce qui sortit Quatre de ses pensées. « On y va ? demanda Duo en passant la tête par l'entrebâillement de la porte.

_ Allons-y ». Avant que l'Arabe ne sorte de la chambre, l'Américain dégrafa le deuxième bouton de sa chemise. « C'est mieux comme ça ». Le natté fit un clin d'œil à son ami.


Le chapiteau était plein à craquer. Grâce à Trowa, ils avaient obtenu des places au premier rang. Les anciens pilotes, comme le reste du public, étaient captivés par les numéros, même s'ils étaient impatients de voir le Français. Trowa arriva avec sa sœur Catherine pour le numéro de lancer de couteau. Comme d'habitude, le châtain s'installa sur la cible. À part ceux qui connaissaient les deux artistes, toute la salle tremblait à chaque couteau lancé. Cependant, Duo remarqua que Quatre serrait imperceptiblement le poing à chaque lame qui frôlait l'ancien 03. L'Américain poussa du coude le Japonais et lui montra l'Arabe d'un air entendu. Les deux hommes savaient que Quatre et Trowa se couraient après. Mais si le Français semblait gérer les choses, Duo savait que l'Arabe souffrait de ses sentiments. C'est pour ça qu'il avait tellement insisté pour que Quatre se déclare enfin. Le numéro se termina sous les applaudissements de la foule.

Plus tard dans la soirée, Trowa revint avec son numéro de dressage de fauves. Pendant la dizaine de minutes que dura la prestation de son ami, Quatre ne put s'empêcher de le détailler. En dix ans, le Français avait pris de la musculature, lui donnant une aura virile qui faisait fantasmer le blond.

À la fin du spectacle, ils se retrouvèrent tous chez Quatre pour un dîner. Pendant tout le repas, le blondinet se demanda comment il allait avouer se sentiments à son ami. Un "Je t'aime" balancé entre le fromage et le dessert n'était pas du meilleur effet. Le châtain, de son côté, ne cessait de détailler l'Arabe en se disant que celui-ci devenait de plus en plus sexy.


Le dîner était terminé depuis plusieurs heures mais les cinq garçons avaient déserté leur chambres et continuaient à discuter. Duo étouffa soudain un bâillement et Trowa se leva. « Je crois qu'il est temps d'aller nous coucher ». Les quatre autres le suivirent jusqu'à la porte d'entrée. « Tu es sûr que tu ne veux pas dormir ici ? Demanda Heero.

_ Non. Il y a un lion qui s'est blessé et je dois le surveiller.

_ Bonsoir alors ». Le Japonais lui serra la main suivit de l'Américain et du Chinois. « C'est dommage, dit Quatre en le saluant.

_ Une prochaine fois peut-être ». L'Arabe se retourna, déçu et allait rejoindre les autres quand il se précipita vers le dompteur. « Trowa, est-ce que je peux dormir avec toi cette nuit ? ». Quatre rougit quand il s'aperçut de l'ambiguïté de sa phrase. « Je veux dire, est-ce que je peux venir dormir au cirque avec toi ?

_ T'en as marre des hôtels de luxe ?

_ Non, c'est juste (que j'ai très envie de dormir avec toi) que j'ai envie de voir quel effet ça fait de dormir dans une roulotte.

_ Tu sais, c'est très inconfortable.

_ Je ne suis pas en sucre. J'en ai vu d'autres ». Trowa réfléchit un quart de seconde. C'était l'occasion de passer plus de temps avec Quatre. Et surtout SEUL avec lui. « D'accord.

_ Je vais chercher mes affaires. J'arrive ». L'Arabe partit aussi vite que l'éclair pour revenir quelques minutes plus tard. « On y va ? ». Le Français acquiesça d'un hochement de tête et ils partirent.

Trowa ouvrit la porte de la caravane. Celle-ci était vraiment petite mais néanmoins confortable. « Voici le lit, indiqua le Français en montrant la couchette ». Il prit quelques affaires et s'apprêta à ressortir. « Où vas-tu ?

_ Dormir avec les lions.

_ Je viens avec toi. C'est idiot d'être ensemble et de ne pas dormir au même endroit ». Trowa s'inclina devant la détermination de Quatre. Il le conduisit jusqu'aux cages des animaux. Le lion malade avait été isolé des autres et il était placé en retrait par rapport aux autres. Trowa entra dans la cage suivit de Quatre. « Bonjour mon gros ». Le félin poussa un grognement pour saluer son maître. « Approche, souffla le Français au blond. Il faut qu'il te sente. Pour que tu ne sois pas un intrus ». L'Arabe approcha lentement la main du fauve qui se mit à le renifler et à le lécher. « Je crois qu'il t'apprécie, commenta Trowa en souriant.

_ Je crois aussi ». Quatre se mit à caresser doucement la crinière de l'animal. Le châtain en profita pour s'éclipser et se changer au fond de la cage. Il revint ensuite vers l'empathe qui était en pleine séance de câlins avec le lion. « Tu peux aller dans le fond pour te changer pendant que je le soigne, suggéra le Français.

_ D'accord ». Le blond se leva et disparut dans l'obscurité. Quand il revint, Trowa était en train de ranger ses instruments. « Tu as besoin d'aide ?

_ Non merci. J'ai fini ». Le dompteur se releva et se dirigea dans le coin opposé où il guida l'Arabe. Quatre aperçut une couche qui avait été aménagée. Ce n'était pas la première nuit que le Français devait passer ici. Le blond regarda Trowa s'installer dans son lit de fortune. « Tu viens, demanda le châtain ». L'empathe s'installa à coté de son ami. Le voyant froncer du nez en reniflant, le Français l'interrogea : « Qu'est-ce qu'il y a ?

_ Je comprends mieux.

_ Quoi ?

_ Pourquoi tu sens le fauve ». L'Arabe vit se froncer l'unique sourcil apparent du châtain. « Ce n'est pas ce que je voulais dire, bredouilla l'homme d'affaires. Enfin si. Heu... je ne voulais pas dire que tu sens mauvais. Je voulais juste dire que je comprenais pourquoi tu étais imprégné d'une odeur de fauve. Mais je trouve que ça te va bien, ajouta Quatre en rougissant ». Le dompteur esquissa un sourire face à la confidence. « Bonne nuit Quatre.

_ Bonne nuit Trowa ». Les deux hommes fermèrent les yeux et sombrèrent dans le sommeil.


Trowa se réveilla. Il avait anormalement chaud. Quand il ouvrit les yeux, il comprit pourquoi la température avait monté. Quatre avait glissé dans son sommeil et dormait contre lui. L'Arabe avait du avoir froid. Le châtain remonta les couvertures sur son ami. Il en profita pour détailler le blond. Avec les années, celui-ci avait gagné en muscles et en centimètres. S'il n'était pas le plus petit des cinq, ce n'était pas non plus le plus grand. De plus, sa musculature fine lui donnait une aura virile sans lui enlever son air angélique. Le Français écarta une mèche blonde du visage de l'ex-04. Il trouvait l'empathe de plus en plus beau et il savait que ses sentiments pour lui ne cessait de grandir. Mais il n'osait pas lui avouer ce qu'il ressentait. Ils avaient été tous les cinq ébranlés par la guerre mais Quatre semblait être celui qui avait été le plus fragilisé. Peut-être à cause de son empathie. Trowa sourit quand il sentit l'Arabe se serrer encore plus contre lui. Apparemment, son ami avait besoin de chaleur. Le châtain passa ses bras autour du blond et le rapprocha de lui. Ce qui semblait plaire au plus jeune qui inconsciemment l'entoura de ses bras. Trowa se laissa bercer par la respiration de Quatre dans son cou et s'endormit.


Quatre se réveilla et s'étira comme un chat. Un thé avait été posé à côté de lui avec des petits pains. Le blond sourit devant l'intention du châtain. Il parcourut la pièce des yeux et aperçut Trowa, assis à côté du lion, en train de ranger ses affaires. Le Français se leva et, quand il vit le blond réveillé, lui sourit. Il s'approcha de l'Arabe : « Bien dormi ?

_ Oui. Merci pour le petit déjeuner.

_ De rien.

_ T'en veux, lui proposa Quatre en tendant un petit pain.

_ Merci, j'ai déjà pris mon petit déjeuner.

_ Tu as bu un café, tu veux dire. Assieds-toi ». Trowa s'installa à côté de l'empathe. « Qu'est-ce que tu vas faire aujourd'hui ?

_ Ce matin, je dois soigner les animaux. Et cet après-midi, on a une répétition pour le spectacle de ce soir.

_ Si tu veux, je te donne un coup de main pour ce matin et tu pourras venir déjeuner avec nous ». Le châtain esquissa un sourire devant la sollicitude de son ami mais il accepta sa proposition. Il avait envie de profiter de ses amis et de la présence de Quatre.


Après le déjeuner, Duo attrapa Quatre dans l'escalier. « Alors ?

_ Quoi ?

_ Tu as passé la nuit avec Trowa.

_ Et ?

_ Ben... j'aimerais savoir ce qui s'est passé.

_ Il ne s'est rien passé.

_ Quatre. C'était l'occasion.

_ Duo, s'il te plaît, laisse-moi gérer ça à ma manière.

_ Ça fait dix ans que je te laisse gérer ça à ta manière. Et ça fait dix ans que tu baves devant notre dresseur de fauves international sans rien faire.

_ Duo ! ». L'Arabe serrait les poings de colère et les larmes lui montaient aux yeux. « Quatre, ne te mets pas en colère. C'est juste que je vois que tes sentiments pour Trowa te minent. Toi aussi tu pourrais être heureux ». Le blond baissa la tête. « Quatre...

_ Laisse-moi aller dormir. J'ai besoin de me reposer ». En d'autres circonstances, l'Américain aurait fait des allusions sur la courte nuit de son ami. « D'accord, dit-il en embrassant l'empathe sur le front ». L'Arabe sourit au natté et s'éloigna.


« Ça va, demanda Heero.

_ Mmh ». Les deux hommes étaient allongés sur leur lit torse nu. Ils avaient commencé une séance de câlins plutôt torride quand le brun s'était aperçu que l'Américain s'était déconnecté. Il avait alors arrêté de suçoter et de lécher le torse de son amant et s'était allongé à côté de lui. Cependant, il continuait de lui caresser le ventre et la poitrine. En fait, ce n'était pas que Duo ne réagissait pas, bien au contraire, s'il en jugeait par ses tétons dressés et la chair de poule qui naissait à chaque effleurement. Mais le centre de commandes ne répondait plus. « Je peux savoir à qui tu penses ? Pour aller lui casser les deux bras.

_ À Quatre. Mais c'est plutôt à Trowa que tu devrais aller péter un genou.

_ Duo, tu devrais arrêter de penser à ça.

_ Ça m'énerve. Ça fait dix ans qu'ils se tournent autour et rien ne se passe.

_ Duo...

_ Bon d'accord, ça fait dix ans que Quatre attend son Français et un peu moins que Trowa s'est aperçu que le seul homme qu'il aimait vraiment était son prince du désert. Mais c'est pas ça le problème ». Duo vit son amant plisser les yeux et se redressa pour s'asseoir. « Non, le problème c'est que Quatre n'a personne dans sa vie. Il n'a jamais eu personne. Et il n'aura jamais personne tant qu'il n'avouera pas à Trowa ce qu'il ressent pour lui.

_ En même temps, rien ne l'empêche de trouver quelqu'un juste pour une soirée.

_ Je ne te parle pas de sexe. Y'a pas que ça. Je te parle d'affection, de tout ce qui fait qu'être avec quelqu'un te rend heureux, tu comprends ?

_ En tout cas, tu as raison, il faut qu'ils se parlent. Je ne suis pas sûr de pouvoir faire abstinence pendant dix ans.

_ Heero, tu es un lapin.

_ Ça ne te dérange pas d'habitude, répondit le Japonais dans un sourire coquin ». Duo répondit à son sourire. « Arrête de te faire du souci. Laisse-leur la fin du séjour. On verra après.

_ D'accord, soupira l'Américain pendant que le brun repartait à l'assaut de sa gorge ».


Quatre se tournait dans son lit. Il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Il savait que jamais il n'aurait la force de parler à Trowa. Il avait passé une très bonne nuit et une excellente matinée en compagnie du Français. Mais il n'avait pas su saisir l'occasion. Il avait tellement honte. Aucun homme ne l'avait jamais touché et aucun homme ne semblait en avoir envie. De toute façon, Quatre n'aurait jamais accepté d'être touché par un autre homme que Trowa. Le blond se mit à imaginer le Français en train de lui faire l'amour, les mains de Trowa sur lui, ses lèvres caressant sa peau. L'Arabe passa sa main sous ses vêtements, imaginant que c'était le châtain qui le touchait, jusqu'à la délivrance. Quatre se mordit la lèvre pour ne pas crier. Il ressortit sa main souillée et l'essuya sur le drap. Puis, il se mit à pleurer. Il avait honte, honte d'être obligé de se toucher pour se faire du bien. Il pleura toutes les larmes de son corps et s'endormit.


Comme la veille, tout le monde avait assisté au spectacle et après le dîner, Trowa s'apprêta à partir. Tout le monde le salua et Quatre le raccompagna à la porte. « Tu ne veux pas rester dormir ici ?

_ Non.

_ À cause du lion.

_ Exactement.

_ Pourtant, tu aurais besoin d'une bonne nuit de sommeil.

_ Toi aussi. On dirait que la nuit dans la cage ne t'a pas réussi.

_ Ça n'a rien à voir. Y'a juste un truc qui me préoccupe.

_ Rien de grave ?

_ Non ». Quatre était sous pression. Il se disait qu'il devait profiter du fait qu'il était seul avec Trowa mais il n'arrivait pas à franchir le pas. Le Français posa la main sur la poignée et s'apprêta à partir. « Trowa, le retint le blond, j'ai vraiment envie de dormir avec toi ». Le châtain fronça les sourcils. Pour appuyer ses dires, Quatre se hissa sur la pointe des pieds et l'embrassa. Il se détacha de quelques centimètres. Il aurait pu reculer totalement mais il avait peur de ce qu'il allait lire dans les yeux de Trowa. Il embrassa une deuxième fois les Français mais il ne se contenta pas de poser ses lèvres sur celles du dompteur. Il les goûta, passant sa langue dessus, les faisant s'entrouvrir. Après la douceur des lèvres du châtain, Quatre apprécia le goût légèrement acidulé de sa langue. Il resserra Trowa contre lui, approfondissant leur baiser. Il ne savait pas d'où lui venait une telle ardeur. Il suivait seulement ses pulsions. C'était la première fois qu'il embrassait quelqu'un de cette manière. Il sentit Trowa l'entourer de ses bras, répondant à son baiser. Ils finirent par se séparer, risquant de manquer d'oxygène. « Tu as vraiment envie de dormir avec moi, affirma Trowa ». Quatre acquiesça. Le Français posa sa main sur la joue du blond et se mit à la caresser. Il ouvrit la bouche mais fut interrompu par un bruit étouffé. « Je crois qu'on nous espionne, murmura-t-il.

_ Je crois aussi, répondit l'Arabe ». Les deux hommes se sourirent et se dirigèrent vers la chambre de Quatre.

Quatre laissa Trowa dans la chambre et se dirigea vers la salle de bains attenante. Il se passa de l'eau sur le visage, essayant d'assimiler les derniers événements. Il passa le tee-shirt qu'il mettait pour la nuit et retourna dans la chambre. Il fut arrêté par la vision de Trowa en boxer. Celui-ci était magnifique et lui sourit quand il l'aperçut. L'Arabe fut soudain pris de panique. Ils allaient dormir dans le même lit à moitié nus. Le français s'installa et invita le blond à le rejoindre. Celui-ci s'exécuta en essayant de paraître le plus calme possible. Une fois qu'il fut assis sur le lit, Trowa lui enleva sans ménagement son tee-shirt. « Ça sera plus agréable comme ça, murmura-t-il en dévorant l'empathe des yeux ». Quatre ne put s'empêcher d'être gêné d'être détaillé ainsi. Cependant, le Français avait l'air d'apprécier ce qu'il voyait. Le temps avait embelli le blond plus que le dompteur n'avait imaginé. Et celui-ci se sentit fondre. « Tu es magnifique, murmura-t-il en caressant la joue de l'Arabe ». Celui-ci se mit à rougir avant de se faire plaquer sauvagement sur le matelas. Trowa le fixait de ses prunelles brillantes de désir et il ne savait pas s'il devait s'en féliciter ou non. Trowa se pencha vers lui et l'embrassa. Le baiser fut beaucoup plus passionné que le premier. Le Français parcourait le visage de Quatre, ses lèvres, sa mâchoire, son cou, pour revenir à ses lèvres encore et encore. Il laissait ses mains courir sur le torse et les flancs de son amant, le faisant frisonner. Il était de plus en plus à l'étroit dans son boxer mais il sentait que Quatre n'avait pas envie d'aller plus loin et il refusait de le brusquer. L'Arabe se sentait perdu dans les sensations qui naissaient en lui. Il frissonnait à chaque attouchement de Trowa et sa respiration s'était légèrement accélérée. Le Français fut heureux d'entendre son amant gémir. Il venait de poser ses lèvres sur un carré de peau vers l'oreille à la jointure de la mâchoire. Voyant que cela faisait réagir Quatre, le châtain y fit un suçon. Quand il eut terminé, il en fit un autre de l'autre côté de sa gorge. « C'est malin, lui dit Quatre une fois qu'il eut terminé son œuvre, je vais être obligé de porter des foulards maintenant.

_ Tu n'as qu'à me faire les mêmes marques ». Le blond rougit violemment. « Tu es très mignon quand tu rougis, avoua Trowa en souriant.

_ Ne te moque pas de moi.

_ Je ne me moque pas de toi. Jamais je ne me moquerait de toi, promit le dompteur en l'embrassant ». Quatre s'était de nouveau perdu dans les baisers de son amant. Il se rendait à peine compte qu'il ne cessait de lui caresser les cheveux, la nuque et ainsi que les épaules. Trowa avait de plus en plus de mal à ne pas aller plus loin. Il descendit sa main jusqu'à un des genoux de Quatre et le remonta sur sa hanche, collant leurs deux bassins. Il avait compris qu'ils ne feraient pas l'amour ce soir mais il voulait quand même profiter du moment. Il passa ses deux mains sous les omoplates de l'Arabe et l'obligea à se cambrer. Il se mit à dévorer cette gorge qui lui était offerte, la léchant, la mordillant, faisant gémir son propriétaire. Il rejoignit ensuite les lèvres de Quatre pour un baiser enflammé. « On devrait dormir mon ange. La journée a été longue et celle de demain le sera aussi ». Quatre, toujours perdu dans ses sensations, mit quelques minutes à comprendre avant de hocher la tête. Le Français bascula sur le côté, entraînant le blond à sa suite, et éteignit la lumière. « Bonne nuit mon ange.

_ Bonne nuit ».


Quatre était allongé contre l'épaule de Trowa et laissait sa main jouer sur son corps. « Mon ange, on devrait se lever tu sais.

_ Hn, hn.

_ Le petit déjeuner a été servi. Ton thé va être froid.

_ Je sais. Mais je n'ai pas envie ». Trowa se pencha vers lui et l'embrassa. L'Arabe se blottit contre lui. Il sentait les larmes couler sur ses joues. « Quatre...

_ Je sais, je sais ». Le cirque devait quitter L4 le jour même et Quatre avait promis au Français de ne pas pleurer. Mais c'était plus fort que lui. « Quatre, il ne s'agit que de deux mois.

_ Je sais. Mais ça va être tellement difficile.

_ Tu vas être occupé avec ton travail. Tu ne vas pas voir le temps passer.

_ Peut-être. Mais tu vas me manquer. Ça va me manquer de ne plus dormir dans tes bras, d'entendre ta voix au réveil et... tu vas me manquer. Mais ça n'a pas l'air de t'affecter ». Trowa obligea Quatre à le regarder. « Si Quatre, tu vas me manquer. Mais j'essaie de relativiser parce que j'ai pas envie de te voir triste. Et puis, même si je ne suis pas à côté de toi, je suis ici, ajouta le dompteur en posant sa main sur le cœur de l'Arabe.

_ Tu y as toujours été.

_ Mais maintenant je le sais. Et toi, tu es ici ». Disant cela, il prit la main du blond et la posa sur son cœur. Quatre ne put empêcher une larme de couler. Celle-ci fut arrêter par Trowa qui l'essuya. « Quatre, tu veux bien me faire un sourire ? ». L'Arabe s'exécuta, essayant d'être le moins triste possible. Le dompteur répondit à son sourire. Mais ce n'était pas un sourire habituel, ironique, du coin de la bouche, mais un vrai sourire qui étirait les lèvres du châtain. Voyant Trowa lui sourire, Quatre sourit encore plus. « C'est mieux comme ça murmura le dompteur ». Il se pencha vers le blond et l'embrassa. L'empathe se serra contre le Français et se retint de gémir. Ils n'avaient pas fait l'amour mais leur flirt était ce que Quatre avait vécu de plus intense jusqu'à présent. Trowa interrompit leur baiser, descendit le long de sa gorge et prolongea jusqu'à sa clavicule. L'Arabe se mit à gémir doucement. Il fut pris au dépourvu quand le châtain sortit du lit en criant : « Petit déjeuner ! ». Le blond mit quelques minutes à retrouver ses esprits et s'assit sur le lit. Trowa était assis à la table du petit déjeuner enroulé dans le drap. « Tu viens ? ». Quatre se leva et s'installa sur les genoux du châtain qui les enveloppa dans le drap. « Je suis désolé, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour que tu acceptes de petit déjeuner.

_ Je n'ai pas faim ». Au moment où il dit cela, l'estomac du blond se manifesta. « Je pense que tout le monde n'est pas avec toi, murmura Trowa en souriant ». Il tendit son thé à Quatre et prit son café. Pendant qu'ils déjeunaient, le dompteur ne cessait de fixer son vis-à-vis, lui caressant la joue ou remettant en place une mèche de cheveux. C'en fut trop pour le blond qui reposa sa tasse et se blottit dans les bras du Français. Les larmes coulaient d'elles-mêmes sur ses joues. Il savait qu'il ne serait séparé de Trowa que deux mois mais il avait l'impression qu'on lui arrachait le cœur. Le châtain posa sa tasse de café et resserra sa prise sur l'empathe. Il savait que la séparation serait difficile. Pourtant, il ne pensait pas qu'elle mettrait Quatre dans un tel état.


Quatre regardait Trowa dire au revoir à leurs amis. Le cirque devait quitter L4 et le blond essayait de ne pas pleurer. Il ne voulait pas être ridicule devant ses amis et surtout devant le Français qui avait passé la matinée à sécher ses larmes. De toute façon, il aurait l'esprit occupé après le départ du dompteur. Il devait repartir sur Terre pour ses affaires. Trowa s'approcha de lui et le prit dans ses bras. « Au revoir mon ange, murmura-t-il en l'embrassant.

_ Au revoir ». Le châtain sentait l'empathe au bord des larmes. « Tu sais que tu es ici, dit-il en prenant la main du blond et en la posant sur son cœur.

_ Je sais. Et toi, tu es là, répondit l'Arabe en faisant de même.

_ Tu vas me manquer, soupira le Français en prenant le visage de l'empathe entre ses mains avant de l'embrasser ». Le baiser devint vite passionné et Trowa serra Quatre de toutes ses forces. Le blond allait réellement lui manquer. Ces deux mois allaient être longs et difficiles mais ils n'avaient pas le choix. Après, ce serait les fêtes et la pause hivernale. Ils auraient un peu de temps pour eux et pour approfondir leur relation qui était en train de naître. Le châtain se détacha de l'Arabe avant de manquer d'air. « Je t'appelle une fois arrivé.

_ D'accord ». Ils s'embrassèrent encore une fois et Trowa s'éloigna, saluant de la main le groupe. « Ça va aller, demanda Duo en passant son bras autour des épaules de Quatre.

_ Oui, ne t'inquiète pas, répondit l'empathe en essuyant ses larmes ».


« Allô ?

_ Bonjour mon ange.

_ Je suis content de t'entendre.

_ Moi aussi.

_ Le voyage s'est bien passé ?

_ Aussi bien que possible. Long, bien évidemment. Quand pars-tu ?

_ Dans quatre heures. C'est étrange.

_ Quoi ?

_ Cette nuit j'étais dans tes bras. Et là...

_ Je sais. Mais il va falloir s'y habituer.

_ Ça va être difficile.

_ On passera les fêtes ensemble.

_ Tu sais que je suis toujours très occupé pour les fêtes. Et puis, il y a les représentations pour les orphelinats.

_ Tu sais bien qu'on les fait avant Noël. Et puis cette année, tu pourrais t'aménager un peu de temps.

_ Ça va être vraiment difficile.

_ Même pour moi ? ». Quatre soupira. La fin d'année était toujours une cours pour lui. Mais s'il pouvait passer du temps avec Trowa... « Je vais essayer mais je ne te promets rien ». Il entendit le châtain sourire. « Je te promets de te récompenser comme il se doit ». Quatre eut soudainement chaud. « Je te tiendrai au courant..

_ Je vais te laisser finir de préparer tes bagages. Tu m'appelles quand tu es arrivé sur Terre ?

_ Oui, bien sûr.

_ On arrivera peut-être à se croiser pendant ces deux mois.

_ J'espère.

_ Quatre...

_ Oui ?

_ Tu es dans mon cœur.

_ Toi aussi.

_ À plus tard.

_ À bientôt ». Le blond soupira en raccrochant. Cet appel n'avait pas comblé le vide qui oppressait sa poitrine depuis que Trowa était parti. Bien au contraire, celui-ci semblait encore plus grand.