Bonjour à tous et à toutes ! Vous devez surement vous demander ce qui se passe, eh bien, j'ai retrouvé cette fic caché au fin fond de mes dossiers. Je l'avais perdu il y a longtemps et que je n'avais pas retrouvé la force de recommencer l'écriture de l'épilogue, je m'étais un peu découragée. Mais en faisant un grand ménage, le revoilà ! Je ne pouvais être plus contente de vous offrir cet épilogue après presque 3 ans d'attente - je pense que plus personne n'attend mais qu'importe.
Alors, c'est avec émotion que je vous livre l'acte final de ma plus longue fanfic. Merci à vous d'avoir suivi, d'avoir attendu, d'avoir aimé ou même d'avoir détesté, l'important c'est qu'elle ne reste pas dans l'indifférence générale. Le ton de l'épilogue est très lointain du ton de la fanfic, c'est un message d'espoir, c'est une sorte de boucle qui est bouclée. C'est peut être même un peu niais, ça dégouline de bon sentiment, mais je leur devais au moins cela après les avoir torturés.
Donc merci encore pour vos messages, vos attentions et votre temps que vous me donnez à lire ce que j'écris. Ca me touche.
Cet épilogue est pour vous !
Bonne lecture !
Épilogue
Février 2001
« Mettre de la magie dans un objet est un acte dangereux Miss Potter. La magie est un tout chez un sorcier, en dissocier une partie peut faire que cette magie peut se retourner contre son propriétaire et devenir incontrôlable. Je ne suis pas professionnel dans cet acte, je ne pourrai pas créer un réceptacle assez puissant pour prendre une grande partie de votre magie…
- Peu importe, faite qu'il en contienne assez pour que je puisse apparaître quelques minutes cela devrait suffire. Je pourrai choisir quelqu'un de plus compétant, mais j'ai pleinement confiance en vous, John, depuis que vous avez aidé ma mère…
- Ceci est mon travail, mais je suis toujours ravie de retrouver mes patients heureux et souriants après avoir vécu quelque chose d'aussi douloureux que le deuil. Votre mère était très affectée par la perte de son fils.
- Oui. Mais je ne viens pas aujourd'hui pour vous donner des nouvelles de ma mère. Vous ferez ce que je vous ai demandé ?
- Vous en demandez beaucoup et en même temps peu, Miss Potter. Faire du bracelet de votre fille un réceptacle magique et me charger d'être présent le jour de votre accouchement ? Je le ferai. Mais ne pas vous poser de questions, cela me parait difficile. Pourquoi ce besoin de ma présence ?
- Comme lorsque vous avez soutenu ma mère, il y a quelqu'un qui va surement avoir besoin d'être porté à bout de bras. »
HPHPHPHPHPHPHPHPHPHPHP
Septembre 2012
« Papa, où est ma chouette ? » apostropha une certaine rouquine en poussant sur son chariot.
Severus Snape n'en pouvait plus de cette gare. Les moldus avaient autant de bonnes manières qu'un boutefeu chinois. Il s'était fait bousculé deux ou trois fois par des personnes pressées qui ne l'avaient pas remarqué. Ce qui était assez pourtant difficile compte tenu de sa taille. Fort heureusement pour lui, son regard glacial était toujours aussi efficace. Les personnes fautives avaient fondu en excuses une fois les prunelles croisées.
Ce qui avait beaucoup fait rire Lily.
Celle-ci avait fêté en mars de la même année, ses onze ans, et avait donc reçu sa lettre attestant de son inscription à Poudlard. Elle avait vraiment hâte d'entrer dans cette école rejoindre ses cousins qui étaient surement en train de l'attendre sur le quai. Au départ Severus avait été très réticent à l'idée de l'accompagner mais Harry ne lui avait pas laissé le choix. C'était un des jours les plus importants pour sa fille, il ne pouvait pas rater ça. L'homme en noir avait bougonné en disant qu'il avait une tonne de travail qui ne pouvait pas attendre mais c'était laissé achever par les yeux verts et tristes de sa fille.
Depuis quelques années déjà, il avait ouvert une boutique spécialisée dans les potions. Sa renommée n'étant plus à faire, il avait rapidement reçu énormément de commande et ne parvenait presque plus à souffler lors de certaines périodes. Pendant la St Valentin, son chaudron bouillonnait toutes les minutes tellement il recevait de commande filtre d'amour. Harry avait été satisfait que son compagnon se reprenne en main comme cela et lui-même s'était retrouvé un travail. Il était rentré une nouvelle fois au Ministère et s'occuper de la protection des Aurors. Les missions des Aurors étaient désormais beaucoup plus contrôlées, les médicomages plus performants, on n'envoyait plus de sorciers se battre sans avoir réduit au maximum les risques.
Ca avait été la moindre des choses qu'il avait pu faire. Il n'avait pas pu sauver Ron, mais il pouvait s'assurer que d'autres familles ne vivent pas le même calvaire. Son meilleur ami avait laissé deux orphelins derrière lui. Très peu de temps après l'enterrement, Hermione avait découvert qu'elle était enceinte et avait accouché neuf mois plus tard d'un petit garçon. Hugo Weasley. Au fil de ces quatre années, Hugo ressemblait de plus en plus à son père avait ses jolies boucles rousses. Il était la fierté de sa maman. A la grande surprise de tout le monde, Hermione avait choisi Snape comme étant le parrain de cet enfant. Et comme marraine elle avait choisie Lily.
L'ancien mangemort avait été drôlement surpris de ce choix. Il était assez proche de la jeune femme, mais il n'aurait jamais pensé qu'elle l'aurait choisi. D'autant plus qu'Hugo avait tendance à être aussi insupportable de son rouquin de père.
Snape regarda les cheveux de sa fille. Roux également. L'envahissement des cheveux roux était en marche. Il se connecta de nouveau à la scène quand il croisa les yeux verts insistants de la jeune fille et souvint qu'elle lui avait posé une question, qu'il avait totalement ignorée en préfèrent grogner sur les passants.
« Ton père doit l'avoir sur le quai. Connaissant les goûts de Potter, il t'a surement ramené ces chouettes hideuses venant de France » soupira Snape en évitant une énième fois un chariot.
Lily imagina la tête de sa chouette et rigola fortement à l'image qui lui venait à l'esprit. C'était très à la mode en ce moment les chouettes croisées génétiquement et surtout magiquement. Elle pouvait prendre n'importe quelle couleur, avoir des yeux de différentes couleurs ou formes. Certaines ligues de défense contre les animaux avaient crié au scandale en voyant l'allure de certains animaux. Et cette mode était partie de France, où Lily avait pu voir la chouette qu'avait eue Victoire de la part de ses grands parents français.
Cette chouette était la surprise de son père. C'était son cadeau d'anniversaire, un peu en retard, et elle avait hâte de le voir. Il devait surement l'attendre sur le quai.
Snape et Lily s'approchèrent du mur qui les séparaient de la voie 9 ¾. L'homme en noir regarda du coin de l'œil si personne ne les observait véritablement et fit signe à Lily qu'elle pouvait traverser le mur. Elle poussa sur ses bras fins et s'élança à travers le mur qu'elle passa facilement. Ses oreilles sifflèrent quelques instants et elle put observer avec émerveillement le train qui allait l'emmener dans sa nouvelle école. Elle se retourna pour voir que son père l'avait suivi puis essaya de chercher du regard son autre père.
Elle était un peu trop petite mais Snape, lui, ne l'était pas. Il tapota doucement sur son épaule pour montrer du doigt Harry qui était en train de discuter avec sa marraine Hermione, mais aussi avec Teddy et Victoire qui entrait respectivement en quatrième et deuxième année. Lily essaya de voir rapidement si son père avait sa chouette et remarqua qu'il avait une cage dans sa main droite. Snape soupira à ses côtés en même temps qu'elle vit la chouette. Il avait parfois des goûts minables, mais il devait avouer qu'elle était vraiment adorable avec son pelage roux et ses grands yeux gris.
La jeune rouquine cria le prénom de son père qui se retourna aussitôt. Ses yeux verts pétillèrent de joie quand il reconnut les deux personnes qui étaient sur le quai. Il s'excusa auprès des autres et les rejoignit à grandes enjambées. Lily remarqua à quel point son père avait changé depuis leur première rencontre. Avant il ne dégageait qu'un brouillard sombre autour de lui alors que désormais il souriait vraiment et sincèrement.
La relation qu'il avait construite avec son père d'adoption n'y était surement pas étrangère. Il y avait eu des hauts et des bas, comme dans n'importe quel couple, mais petit à petit ils avaient construits un foyer à deux. S'aidant chacun à sortir de leur monotonie destructive. Lily en avait été ravie, même si parfois Harry avait du mal à supporter le caractère de Snape. Il ne pouvait pas lui enlever sa froideur et casser les barrières qu'il avait construites années après années était très compliqué. La plus grande dispute qu'ils avaient eue, était sur le fait de vivre de temps en temps à Square Grimmault.
Au départ Snape avait refusé catégoriquement de vivre dans la maison de l'adolescent qui lui avait fait vivre un enfer durant ses années à Poudlard. Mais Harry avait tenu bon. Cette maison était aussi l'héritage de Lily, elle devait s'imprégner de cet endroit qui était chez elle. Après plusieurs mois de négociations, Snape avait accepté presque à contre cœur, et contre toute attente, la maison très verte et argent avait très bien accepté le nouveau résident.
La grande photo de mariage de Ginny et Harry avait été enlevée, réduite, puis mise dans la chambre de Lily qui n'avait pas énormément de photo de sa mère.
Harry arriva devant Lily, posa la chouette à ses pieds et se pencha pour la prendre délicatement dans ses bras. Après cette brève étreinte, il se releva et demanda si tout s'était bien passé pendant son absence.
« Je déteste les moldus tout autant que toi et tes fichues idées, Potter.
- La chouette ne devait arriver qu'aujourd'hui, j'étais dans l'obligation de m'absenter ! » ricana légèrement Harry à la vue du regard réprobateur que lui offrait Snape.
Ils avaient gardé l'habitude de s'appeler par leurs noms de famille en public. Question de convenance, en tout cas c'est ce que la plupart des gens pensaient. L'homosexualité était un peu plus acceptée dans le monde sorcier si elle restait discrète. Ce qu'Harry pouvait difficilement se permettre, étant une des plus grandes célébrités sorcières. Ils essayaient donc de rester discrets, pour éviter toutes les effusions d'encre qui pourraient faire du mal à leur fille. Car désormais Lily était leur fille. Elle portait toujours le nom de Potter, mais dans ses prénoms avait été rajouté le prénom d'Eileen, en souvenir de la mère de Snape.
Snape s'était toujours dit qu'Harry en faisait trop pour lui et ces puissants sentiments le mettaient parfois mal à l'aise. Il avait l'impression de ne pas rendre assez bien ce que l'homme lui apportait chaque jour, d'autant plus qu'avec le départ de Lily, ils se retrouveront seuls tout les deux. Il ne savait pas très bien comment il devait se comporter en couple puisqu'ils avaient toujours été à trois, la rouquine avait toujours été là pour calmer les tensions de ses deux pères.
Une rouquine qui commençait d'ailleurs à s'impatienter à la vue de la chouette rousse un peu à l'étroit dans sa cage de fer. En lissant sa robe, Lily s'accroupit pour caresser l'animal qui piailla joyeusement sous la douce sensation. Les orbes de l'animal et de la petite fille ne se lâchèrent pas pendant quelques secondes troublées par l'émotion. Lily comprit ce que son père avait voulu lui dire quand il lui avait expliqué le lien qu'il avait eu avec sa chouette pendant ses années à Poudlard. Elle était morte en essayant de le protéger et il était toujours touché par le décès de son animal. Il lui avait d'ailleurs offert une des plumes de Hedwige comme première plume. Elle était parfois difficile à manier, mais elle s'y ferait avec le temps.
Finalement Lily rompit le contact avec la petite chouette qui se calma aussitôt. En se relevant elle observa les visages de ces deux pères si semblables mais si différents à la fois. Snape continuait de marmonner dans sa barbe comme quoi il y avait beaucoup trop de monde sur ce quai pendant que Harry balançait son bras pour demander à ses amis de les rejoindre. Ceci fait, il se tourna vers la douce rouquine qui commençait à s'impatienter pour monter dans le train. Elle avait tant de choses à découvrir, de personnes à apprendre à connaître et à aimer. Elle espérait être au moins aussi courageuse que son père mais aussi intelligente que son autre père.
Souvent ces derniers temps, elle se demandait dans quelle maison elle voulait aller. Elle savait que chacun de ses pères étaient des purs produits de leur maison – elle se trompait, ne sachant pas que pour les deux, le Choixpeau avait longuement hésité dans la repartition – elle voulait leur faire honneur. Ses pensées furent coupées par la voix de Harry qui lui demandait comment elle voulait appeler l'animal. Elle n'eut pas à réfléchir longtemps.
« Gin » s'exclama-t-elle dans un sourire. Harry lui offrit un visage attendri et pour une fois, Snape le suivit avec une expression dénuée de tout mécontentement. Ces petites attentions montraient que la présence de sa maman était toujours forte sans pour autant prendre une place trop étouffante.
Le trio se fit bientôt rejoindre par tous les autres, un brouhaha d'enfant excité commença à monter en puissance quand le train émit un son sourd pour signifier qu'il était temps à tous de monter s'il ne voulait pas le rater. Andromeda, la grand-mère de Teddy, le prit délicatement dans ses bras, chose que tous les parents commencèrent à faire, émus de voir partir les jeunes pousses.
Lily faillit partir sans un mot avec sa chouette coincée sur son porte bagage bien trop impatiente de monter, quand un raclement de gorge lui fit oublier Poudlard un instant. Dans un tourbillon roux, elle se fondit en excuse quand elle vit la mine renfrognée de Severus. Elle lâcha précipitamment son chariot et se jeta dans les bras de ses parents. Dans des embrassades qui leur parurent une éternité, les deux adultes la lâchèrent finalement, sauf Harry qui posa sa main sur son épaule en se mettant à sa hauteur.
Les prunelles émeraude liées pour l'éternité se fixèrent avec émotion pendant que le Sauveur chercha le poignet de la petite fille qu'il serra délicatement.
« Tu te souviens de ce que je t'ai dit ce matin ? » Un petit hochement de tête lui répondit. « Tu ne dois pas de t'inquiéter de la maison dans laquelle tu vas te retrouver. Nous serions fiers de toi quoiqu'il arrive, quoique tu fasses. N'oublie pas de prendre ta potion le soir également je ne voudrais pas que tu sois fatiguée par tes visions. Et si tu as besoin de quoique ce soit, nous sommes là, et…
- Arrête cela, Potter ! Sinon, elle ne partira jamais. Tu ne voudrais pas qu'elle se retrouve à survoler Poudlard dans l'espoir de faire passer inaperçu le fait qu'elle a raté le train, n'est ce pas ? » claqua la voix doucereuse et moqueuse de l'ancien professeur de Potions.
Lily pencha la tête sur le côté, signe qu'elle ne comprenait pas du tout de quoi il faisait allusion. Harry lui, avait parfaitement compris. Il se retourna vivement avec un regard désapprobateur, quelle expérience atroce il avait vécu ce jour-là. Un des nombreux jours où son amitié avec Ron lui avait été prouvée. Un étau douloureux se forma dans sa poitrine à ce souvenir, mais il n'avait pas le temps de penser à cela maintenant. D'un geste, il se releva et embrassa le crane roux de sa fille.
Sans demander son reste, celle-ci partit dans une tempête pour rejoindre les autres. Avec émotion, Harry la vit partir au loin. De dos elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa mère, elle était aussi excitée lorsqu'elle était partie des années plus tôt pour Poudlard avec ses frères. Il espérait sincèrement qu'elle vivrait des expériences aussi inoubliables là bas. Cela commençait déjà. D'un regard, il remarqua que sa fille s'était approchée d'un petit blond aux yeux d'argent. Impossible, il ressemblait étrangement à… Il en eut la confirmation quand il remarqua le couple Malefoy pas très loin dans la foule. Dans un soupir, il ricana à l'ironie de la situation.
Finalement, tous les enfants montèrent dans le train, il ne resta plus sur le quai que les adultes et la famille des élèves sorciers, leurs regards ne lâchant jamais leur proches dans les wagons. Harry osa pourtant un regard sur sa droite. Hermione avait collé ses enfants à ses flans tandis qu'ils faisaient de grands signes à leurs cousins et cousines. Rose lança des œillades à sa mère ayant l'air de lui demander quand elle pourrait rejoindre celle qui était sa meilleure amie, Lily. Sa mère lui répondit dans un sourire qu'elle avait encore quelques années à attendre avant de pouvoir la retrouver. Le cœur de Harry se serra d'émotion. Il espérait que Ron pouvait voir ça. Sa meilleure amie n'avait jamais flanché, elle avait trouvé la force qu'il n'avait pas eue à la mort de Ginny. Parfois, Hermione se retrouvait à pleurer dans ses bras, mais jamais elle ne s'était laissée aller au malheur, elle avait trouvé chaque jour la force de se relever à travers le regard de ses enfants.
Harry se détacha de cette vision quand il sentit une main possessive prendre la sienne. Il n'avait pas besoin de tourner la tête pour savoir qui c'était. Snape ne l'avait pas montré, mais il avait bien vu qu'il était stressé par le départ de Lily et surtout le devenir de leur relation maintenant qu'il n'était plus un trio. Harry savait qu'il allait devoir rassurer son compagnon, mais il n'avait pas peur. Il ricana en pensant qu'ils faisaient décidemment tout à l'envers. Il était propre à un couple de penser du temps à deux, avant de le partager avec les enfants.
L'autre main n'étant pas prise, pris d'un instinct, il la plongea dans sa poche droite. Un contact froid le fit sursauter. Qu'est ce qui se trouvait dans cette poche ? Rapidement il sortit l'objet et le reconnut aussitôt, c'était le bracelet de sa fille. Quel idiot il faisait, il s'était bien dit pourtant que quelque chose clochait quand il n'avait eu que la peau pour contact quand il avait pris le poignet de Lily. Peu importe, il lui enverrait par hibou quand elle arrivera à Poudlard. Instinctivement, il serra d'autant plus fort le bracelet quand la petite biche argentée passa entre ses doigts. Il ne le vit pas, mais celle-ci se mit à scintiller doucement au contact de sa peau et de sa magie.
« Ne bouge pas Harry » murmura une voix féminine que le Sauveur ne connaissait que trop bien. Il sursauta à l'intrusion brusque du son dans son esprit. Ses yeux cherchèrent quelques instants dans son champs de vision traduisant sa légère panique passagère. La voix était douce, comme celle d'une mère. Celle-ci résonnait fortement dans sa tête, mais il n'avait pas peur, un sentiment de nostalgie bienfaitrice l'emplissait.
Il savait qui lui parlait, il le savait parfaitement mais comment … ? Snape dut sentir son trouble puisqu'il raffermit sa prise sur sa main tandis que le train commençait à démarrer. Harry était tendu comme un piquet, se concentrant sur toutes les sensations qu'il éprouvait. Il sentait quelque chose derrière lui, comme un souffle très froid qui venait chatouiller ses cheveux. Pourtant il ne se retourna pas répondant à l'ordre de la jeune femme.
« Tu dois te demander ce que je fais là n'est ce pas ? Si tu te retournes, il n'y aura que toi qui pourras me voir, le lien se faisant à travers le bracelet. Tu croyais vraiment que j'allais manquer le premier départ à Poudlard de mon petit Soleil ? » Harry sursauta légèrement de plus belle. C'était vraiment elle, il se posait milles questions, mais il ne peut que sourire devant ce son pendant qu'il pouvait également sentir le petit cristallin de celle qui avait si peu partagé sa vie. Cette voix lui avait manqué, mais aujourd'hui il n'y avait plus cet amour si fort qu'il avait eu pour elle, juste une profonde affection pour tout ce qu'elle avait fait.
« Je ne peux pas rester longtemps. John Jorkis n'est pas un très bon sorcier tu sais ? » Un nouveau rire pur traversa l'esprit de Harry. John ? Elle connaissait John. Quel cachottier celui-là « Il n'a pas pu mettre un très grand fragment de ma magie dans ce bracelet. Mais ça me donne assez de temps pour observer ma fille partir le sourire au lèvre, mais aussi pour te voir éblouissant Harry. Tu as dû beaucoup m'en vouloir quand tu as su la vérité, mais je ne regrette rien »
Harry se sentit presque nauséeux. Il avait envie de lui hurler qu'il ne lui en voulait plus, il voulait savoir comment elle allait, mais son esprit était comme bloqué. Comme si sa présence envahissait toute sa tête et qu'il n'arrivait plus à réfléchir correctement. Pourtant il se concentra sur elle, sur sa chère et tendre Ginny, pour lui transmettre tout le bonheur qu'elle lui avait offert. Il serra la main de Snape et fixa son regard sur sa fille dans le train qui accélérait doucement. Ces deux personnes faisaient son bonheur absolu au quotidien, il voulait qu'elle le ressente dans les derniers instants qu'il lui restait. Il le comprenait, elle n'était qu'un fantôme de la magie de Ginny, emprisonnée dans un réceptacle en entendant le moment qu'elle avait choisi pour se libérer. Quoi de mieux que le départ à Poudlard de Lily ?
« Tu as été parfait, mon cher Harry. Ta vie sera ponctuée de joie et de peine, ainsi en sera-t-il, jusqu'à la fin. Mais tu ne seras jamais seul. Et juste pour cet instant, laisse moi une dernière fois t'accompagner »
La voix de Ginny mourut une dernière fois dans sa tête. Le début du train avait disparu de la gare et Lily s'approchait dangereusement. Quand elle aura disparu de la gare, le fragment magique de Ginny s'éteindra aussi définitivement. Harry profita de ses derniers instants avec Ginny dans sa tête. Elle ne parlait plus, lui non plus, mais il pouvait sentir à quel point elle était fière et émue de voir sa fille s'agiter dans tous les sens, ravie de partir dans cette école qui avait été si importante pour eux.
Lily passa très rapidement devant sa famille. Elle adressa quelques derniers au revoir et grands mouvements de bras à tous le monde qui lui rendit avec plus ou moins d'enthousiasme. Un sourire tendre frissonna sur ses lèvres quand elle passa devant le Survivant. Elle avait vu ce moment, elle qui ne quittait jamais ce bracelet, ne pouvait décemment pas l'oublier avant de partir à Poudlard. Mais elle ne pouvait la voir. Qu'importe, elle savait qu'elle était là, ce qui était suffisant pour la combler.
Harry se concentra une dernière fois sur Ginny et réussit à lui murmurer ce qu'il avait toujours voulu lui dire. Même si ce mot était peu, il résumait toute la puissance de sa gratitude.
« Merci. Pour tout »
Lily disparut avec les derniers wagons du Poudlard Express. Ginny disparut également sans laisser de trace et sans jamais revenir. Harry serra une dernière fois le petit bracelet avant de le ranger dans sa poche droite. Il poussa un soupir, fatigué des émotions de cette journée, avant de se concentrer sur Snape qui avait déjà commencé à avancer expliquant à Hermione qu'elle pourrait venir l'aider à faire des potions. Il recevait encore certaines commandes de Poudlard, il était débordé. Elle devait gérer l'orphelinat, mais elle lui signifia que ce serait avec plaisir qu'elle travaillerait avec lui.
Snape marqua un coup d'arrêt et se retourna vers Harry qui n'avait pas suivi le mouvement. Leurs regards se croisèrent avec ces étincelles intimes qui montraient à quel point ils étaient attachés l'un à l'autre aujourd'hui. Ils en avaient fait du chemin. Des années à s'atteindre, à s'ouvrir, à se pardonner pour finalement réussir à s'aimer. Et ils avaient encore tant de chemin à parcourir ensemble.
« Potter, encore à rêvasser ? Dépêche toi, nous devons rentrer à la maison pour reprendre les potions » déclara Snape bougon, ne voulant pas montrer à Harry qu'il était en réalité inquiet.
Harry lui sourit tendrement à l'entente du « nous » et accéléra le pas.
Oui, tout était bien. Et si un jour, un obstacle se mettait à travers de leur route, ils avanceraient. Ensemble.
Ainsi en sera-t-il, jusqu'à la fin, le passé n'étant que le prologue de leur longue aventure.
Voilà, cette fois je n'y toucherai plus à cette fic ! Merci d'avoir lu ce plus ou moins court épilogue, en espérant qu'il clôt l'histoire en répondant à vos attentes. J'attends vos reviews, vous êtes notre seule récompense et notre moteur.
Les revieweurs étant l'énergie des auteurs, ainsi en sera-t-il, jusqu'à la fin ! ;)
PS : Gin signifie Argent en japonais.
PS 2 : Une des phrases que prononce Ginny est tiré d'un manga qui a longtemps été le seul shojo dans ma liste de manga préféré. Je vous laisse découvrir d'où vient cette citation.
PS 3 : J'ai écrit cet épilogue en écoutant en boucle Sigur Ros - Hoppipolla. Je trouve qu'elle colle parfaitement à l'ambiance.