Tesori

Auteur: Fagocyteuse

Disclaimer: Le monde d'Hetalia ne m'appartient pas, ni celui de la piraterie

Rating: T, ça variera à M selon comment évolue l'histoire.

Genre: UA, PirateFic, Aventure, Angst, Humour (enfin, je crois...), Romance, quelques OC qui traînent par là (j'avais besoin de faire des équipages), présence d'OOC et deux Nyotalia surprises. Les trois thèmes les plus mis en avant seront: Piraterie, Religion et Fantastique.

Personnages: Arthur/Angleterre, Antonio/Espagne, Feliciano/Italie, Lovino/Romano sont au cœur de l'histoire mais pas mal de personnes gravitant autour d'eux auront leur importance également. Après, c'est promis: tout le monde fera au moins une apparition plus ou moins importante.

Pairing: Arthur x Francis, Antonio x Lovino et Ludwig x Feliciano. Je vous préviens; ce ne sont que des références et il y en aura beaucoup.

Contexte: Cela se passe vers le milieu du 18ème siècle, le tout dans notre monde actuel. J'ai gardé beaucoup de lieux géographiques existants mais il y aura également des îles inventées.

Note: Et voila ma première histoire à chapitre sur Hetalia! Dire que j'ai mis la même chose sur ma Mafia!Fic qui est maintenant abandonnée, snif...

Enfin bref, donc cette fic est totalement hors contexte puisque nos personnages sont des humains en chaire et en os, que ça se passe à l'époque de la piraterie et qu'en plus, la moitié seront sûrement OOC, notamment avec Espagne et Angleterre (thème oblige). Au départ, j'avais fait deux fics distinctes: une sur les Holy!Italians et une sur les Pirates, mais finalement, les deux faisant bon ménage, j'ai réunis toutes les idées que j'avais en une seule fic. Mais du coup, ça va faire un concentré d'histoires différentes qui se croisent, alors accrochez bien vos cerveaux!

J'espère que vous l'apprécierez autant que moi j'ai eut de plaisir à l'écrire à la sortie de la douche sous un fond musicale de Pirate des Caraïbes en revenant de 2h30 d'entraînement intensif à l'aïkido!


Belle et douce nuit sur Venise, ville qui rayonnait par son élégance culturelle et son raffinement artistique. Le souffle marin balançait doucement les vagues entre elles, laissant les bateaux reposer sur un tapis stable, bercés par le chant des mouettes. Quelques filles de joie se promenaient au bras d'hommes un peu émoustillés par les quelques verres de vin qu'ils burent tantôt, mais rien ne semblait être prompt à un incident nocturne. Même la lune semblait être en faveur d'une soirée douce et sans entrave, illuminant les rues de la capitale pour qu'aucune personne dotée de mauvaises intentions ne profite de l'obscurité pour commettre un crime en toute impunité.

Quelque part au milieu de toutes ces ruelles, une belle et majestueuse église se dressait pour toute âme ayant besoin de se repentir. Ses vitraux laissaient passer la lumière intérieure des bougies, procurant un doux réconfort chaleureux à n'importe quel malheureux qui passerait devant le monument. Deux statuts d'anges se tenant de chaque côté de la grande porte en bois mis close semblaient inviter les passants à pénétrer dedans pour admirer le chef d'œuvre humain, se mettre à genoux devant l'autel et se délecter de la voix de dieu à travers les paroles du prêtre.

A l'intérieur, il n'y avait pourtant que deux personnes. Deux jeunes hommes, assez différents pour ne pas être jumeaux, mais assez semblables pour ne pas être étrangers l'un à l'autre.

Le plus âgé avait les cheveux châtains aux reflets acajous, la frange sur le côté d'ou partait une curieuse mèche de cheveux bouclant vers le haut gauche.

Le plus jeune portait une couleur capillaire plus claire, sa frange se tenant au milieu de sa tête et la même boucle partait uniquement du côté droit.

Tous deux priaient en silence, les mains jointes, les yeux fermés et la bouche entrouverte, murmurant de temps à autres quelques souffles de mots pour appuyer leur incitation. Chacun d'un côté, rien ne semblait pouvoir les perturber dans leur rituel religieux, tellement concentrés que c'est à peine si l'on pouvait les entendre respirer. C'était un monde qui leur était propre, et ce moment n'était pas seulement avec Dieu, mais aussi entre eux. L'échange intime ne se faisait pas à deux, il se déroulait à trois. Deux mortels et un immortel partageant un instant sacré que nul ne pourrait venir profaner.

A la fin de la prière, ils firent le signe de croix pour conclure puis se relevèrent aussi cérémonieusement. Maintenant qu'ils avaient les yeux ouverts, ceux ci s'ajoutaient à cette différence: l'aîné les avait verts avec une pointe de marron tendis que le cadet possédait deux pupilles ambres. De loin, ces distinctions physiques ne se voyaient pas, et le fait qu'ils portaient la même tenue blanche de saint accentuait leur similitude. N'importe qui ne les connaissant pas un minimum, qui plus est au niveau du caractère, pourrait les confondre.

-"Bien." Fit doucement un vieil homme en entrant par la porte du fond à gauche. "Vous avez bien travaillé aujourd'hui, Feliciano, Lovino."

Les deux frères se regardèrent brièvement avant de reporter leur regard sur le prêtre en hochant la tête.

-"Vous pouvez aller vous coucher, mes enfants. Que le seigneur veille sur votre sommeil."

-"Merci mon Père." Répondit en cœur le duo.

Après avoir souhaité une bonne nuit à leur gardien, ils se dirigèrent chacun vers leur chambre commune sans aucun autre commentaire. Cela était comme ça depuis près des années: depuis qu'ils vivaient sous la protection du prêtre de cette église. Un quotidien fait de bonnes actions pour leur image, de dur labeur en échange de leur toit pour vivre et de prières fixes qui ne pouvaient être contestées en aucun cas.

Une fois dans leur espace personnel, le masque tomba enfin, et ces garçons qui furent si gracieux dans leur démarche, accueillant chaque fidèle dans une posture noble et digne, laissèrent enfin leur corps relâcher la pression. Le plus vieux, Lovino, tomba misérablement dans son lit avec un gros soupire tendis que le plus jeune s'étira les muscles pour faire craquer ses os.

-"Bordel... je n'en peux plus, tous les jours, c'est la même chose!"

-"Ve~ Fratello, aujourd'hui a été particulièrement fatiguant, il a fallut s'occuper de la récolte du raisin pour le vin de la messe."

Lovino Vargas se retourna vers son petit frère avec une expression agacée. Oui, ils avaient dû faire la récolte, mais si ce n'était que ça, il ne s'en serait pas plaint. Ce qui l'ennuyait le plus, c'était que toutes ces tâches laborieuses se répétaient tous les jours sans aucun répit. Il n'y avait que le dimanche ou ils pouvaient reprendre leur souffle, du moins, après la messe hebdomadaire. Quand bien même ils faisaient ça pour les louanges de dieu, ils finissaient par se lasser physiquement et moralement.

-"Feliciano, je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir ce rythme!"

-"Je sais, mais nous y arriveront bientôt. Il suffit d'attendre l'âge de notre majorité, et nous ne seront plus obligés d'être sous la protection du Père. Et nous pourrons nous marier!"

Alors que cette idée enchantait Feliciano, elle laissa de marbre Lovino. L'ainé Vargas ne rêvait pas vraiment de s'engager avec une seule et unique fille, sans doute la première qui se présenterait à lui, mais plutôt d'en voir plusieurs afin d'être sûr que celle avec qui allait passer le reste de sa vie à ses côtés serait la bonne. Malheureusement, ses mœurs interdiraient l'adultère, et il préférait mourir plutôt que de renier sa religion pour un simple caprice. Aussi, espérait-il que celle avec laquelle il s'engagera sera celle dont il tombera éperdument amoureux.

Tout à ses pensées, il ne vit pas que son petit frère avait ouvert la vitre, et un vent glacé le secoua violement.

-"Feliciano, ferme cette fenêtre!"

-"Ve~ je voulais juste admirer un peu l'océan. On passe tellement de temps dans les champs ou enfermés dans l'église qu'on n'a même plus le temps d'admirer un peu le paysage marin."

Avec un soupir de résignation, le plus grand se leva, poussa son cadet et ferma lui même la porte vitrée, s'attirant des pleurnicheries dont il n'eut que faire. Cependant, il ne résista pas à l'envie de jeter un œil derrière la glace pour voir que son frère avait raison. La lune reflétait sur l'eau de manière si poétique qu'il en aurait envie de courtiser une demoiselle en chantant une douce litanie. Deux sombres silhouettes de navires attirèrent son attention sur l'horizon quelques secondes puis il s'en détourna, trop fatigué par sa journée pour s'inquiéter de ce genre de détail.

Une fois la bougie éteinte, les deux frères s'endormirent dans un profond sommeil, encore innocent sur ce qui les attendait.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoO

A quelques centaines de mètres de là, les deux navires que Lovino eut aperçût tantôt se faisaient face alors même qu'ils n'étaient même pas encore posés sur les côtes vénitiennes. Il semblait émaner d'eux une sorte d'aura malfaisante qui laissait croire qu'une attaque allait être déclenchée à n'importe quel moment. Tels deux fauves face à un gros gibier, la tension qu'émanait de ces morceaux de bois flottants était assez impressionnante pour empêcher leurs passagers de montrer le bout de leur nez sur le pont. Du moins pour le moment.

Tout comme les jumeaux italiens, ces deux navires étaient aussi semblables qu'ils différaient en de multiples points. Les voiles, la forme de la coque, le drapeau, le pont, tous ces petits détails qui faisaient que ces embarcations n'étaient pas les mêmes. Tout comme deux frères ennemis, ils se jaugeaient dans leurs ressemblances et leurs différences, prêts à défendre leur statut exceptionnel de vaisseau unique au monde, au point de faire disparaître l'autre sans aucune pitié. Et enfin, les maîtres de ces deux monstres marins osèrent sortir de leur cachette.

Ils se sourirent. Leur lèvres étaient figées dans un rictus moqueur, se défiant l'un l'autre de venir l'affronter en face à face. Deux paires d'yeux verts émeraude se reflétaient l'une dans l'autre, s'invitant mutuellement à trouver laquelle ferait siller son adversaire en premier. Majestueusement perchés du haut de leur poste de capitaine, les deux hommes ne dirent rien, ne firent aucun geste pour engager une offensive alors même que leur navire se touchaient presque. Ils étaient prêts au combat, prêts à s'entretuer au moindre battement de cil suspect, prêts à faire couler le bateau de l'autre pour qu'enfin, il n'existe plus qu'un seul homme digne de sillonner les mers.

Pourtant, ce soir, les canons n'allaient pas pleuvoir contre eux.

Ils tournèrent tous deux la tête de manière synchrone vers une même direction : Venise.

La citée de l'eau.

Si belle, si paisible, si élégante. C'était la ville d'une république qui ne voulait rien de plus que s'auto suffire dans sa culture et sa religion. Ses citoyens étaient paisibles, charmants et accueillants, laissant volontiers les étrangers venir découvrir les trésors de littérature, d'art, de gastronomie et de raffinement que cachaient leurs monuments et leurs savoirs. Leurs filles se laissaient volontiers séduire, ouvertes aux premières galanteries. Réellement, Venise prônait à elle seule la paix et l'amour avant la guerre.

Savoir ce qu'ils allaient faire dans quelques minutes les firent presque regretter leurs intentions malhonnêtes envers un peuple si innocent. Aussi, celui qui venait du sud, se sentant par conséquent plus proche de ces gens, préféra laisser son confrère donner le premier coup de canon pour engager les hostilités afin de se décharger un peu de la culpabilité qu'il ressentait à ce moment précis.

Lorsque le premier son d'effondrement parvint à ses oreilles, il laissa tous ses ressentiments s'envoler pour donner place à sa véritable nature et signala à ses sbires de faire feu sans aucune pitié.