Hideyo se dirigea donc vers le bureau du chef du conseil. Même s'il ne l'écouterait probablement pas, il devait au moins essayer. C'est avec cette pensée qu'il arriva devant le bureau, où Hinata-sama et une femme aux cheveux bruns attendaient. Hideyo s'arrêta un moment, puis se dit qu'il aurait enfin le temps de parler à Hinata-sama.

-Hinata-sama?

Celle-ci leva ses yeux lilas vers lui et lui sourit avec fatigue.

-Tu veux toujours me parler, Hideyo?

Celui-ci acquiesça, tout en tournant ses yeux vers l'amie de sa supérieur. La ninja sembla comprendre et se leva.

-Je vais me dégourdir les jambes, Hina. Je reviendrais dans cinq minutes!

Sur ce, la future mariée s'éloigna. Hideyo se concentra alors sur Hinata.

-Viens t'asseoir, lui proposa-t-elle en désignant la chaise que Tenten venait de quitter.

Hideyo lui obéit rapidement et se mordit la lèvre inférieure. Il ne savait pas comment dire qu'Hanabi-sama lui avait demandé d'espionner Neji-sama, il ne savait pas comment dire la nouvelle sans avoir l'air d'un monstre responsable du malheur de Neji-sama…

-Tu peux tout me dire, l'encouragea Hinata.

Avec le temps, elle était devenue la confidente de plusieurs membres de la bûnke, principalement pour sa gentillesse. Elle leur promettait de grands changements lorsqu'elle prendrait la place de son père, et sa grande amitié avec Neji ne faisait que confirmer ses dires.

Avant de parler, il monta une main et se gratta la nuque.

-C'est que… Hanabi-sama à demander à moi et Hiromi…

Sa voix était toute faible et Hinata fut obliger de se pencher sur lui pour tout entendre.

-… d'espionner Neji-sama…

Hinata ouvrit grand ses yeux.

-Tu veux dire que les photos que détient le conseil…

-Je suis désolé, Hinata-sama! Je vous en prie, ne me prenez pas pour un monstre! Je ne voulais pas faire subir ces épreuves à Neji-sama… mais j'avais si peur d'Hanabi-sama!

Hinata le fit taire d'un regard. Hideyo avala de travers en voyant que la fille de son chef avait les sourcils froncés et qu'elle semblait en colère contre lui.

-Hanabi, la peste, tonna Hinata en se levant de son siège.

Déterminée, elle se rendit à la porte du bureau de son oncle, malgré les gardes qui gardaient la porte, et frappa violement sur le bois.

-Ojïsan! Ouvrez la porte!

Hideyo la regarda aller et remercia les Dieux de ne pas avoir dirigé sa colère contre lui. Presque aussitôt, la porte du bureau s'ouvrit et Hinata y entra. Son grand-père était assis bien tranquillement, une tasse de thé à la main, et le regard un peu irrité par la soudaine entrée d'Hinata. C'était un membre de la bûnke qui lui avait ouvert la porte sous la demande de Hien.

-Ojïsan, commença Hinata seulement pour se faire interrompre.

-Attend que j'ai finit mon thé.

Hinata pinça les lèvres et s'agenouilla de l'autre côté de la table basse. Elle attendit une éternité que son grand-père finisse sa tasse, gorgée après gorgée. Lorsqu'il eut enfin terminé, il fit signe au membre de la bûnke de ramasser sa tasse et la jeune fille le fit avec empressement. Hinata détestait la façon dont la sôke traitait les autres membres de sa famille. Pour elle, ils étaient tous ses cousines, ses cousins, ses tantes et ses oncles… ils n'étaient pas des servants bon à rien! Ceux qui avaient un talent quelconque, comme Neji qui était un excellent ninja, s'en tiraient mieux que les autres, mais la plupart n'étaient traités que comme des citoyens de seconde classe.

-Que veux-tu, demanda alors lentement son grand-père.

-Plaider la cause de mon cousin, Neji.

Hien haussa un sourcil.

-Tu n'as rien à plaider, Hinata. Neji est coupable d'avoir commis des actes homosexuels et tu ne peux démentir ces gestes honteux.

Hinata acquiesça.

-Je ne suis pas ici pour démentir ces gestes, mais seulement pour demander votre clémence. Neji est un très bon ninja et-

-Et alors?

Hinata soupira.

-Même si Neji est coupable, recommença-t-elle tranquillement, il a été la victime d'un honteux complot organisé par Hanabi.

Cette fois-ci, son grand-père eut un semblant de réaction. Il arqua un sourcil et sembla réfléchir un moment.

-Que veux-tu dire?

-Ma sœur à demander, sans permission, à deux membres de la bûnke d'espionner Neji. Ces photos ont été prises à l'insu de mon père, le chef du clan, et dans le but malsain de salir la réputation de Neji.

Son grand-père, s'il ressentit un quelconque étonnement, ne laissa rien paraître. Toutefois, il sembla désapprouver la conduite de sa plus jeune petite-fille.

-Merci de nous avoir avertit, Hinata, mais ça ne change rien quant au destin de Neji. Le conseil y réfléchit et-

Hinata se releva brusquement et frappa son poing sur le bureau. Hien ne sursauta pas et se contenta de lever des yeux ennuyés vers elle.

-Neji est estimé dans le village et connu de tous! Vous ne pouvez pas vous débarrasser de lieu comme vous l'avez fait avec Hakuba ou encore Hanako! Si vous supprimer Neji, vous aurez tout le village sur votre dos et je vous préviens tout se suite, je ne prendrais même pas la peine de vous défendre ou de cacher quoi que ce soit. Neji est de notre famille, il est votre petit fils et le neveu de tous les autres membres du conseil. Pour UNE fois, prenez la bonne décision, sinon s'en est finit du clan Hyuga.

Hien plissa ses yeux et regarda sa petite-fille quitter son bureau en claquant la porte. Il laissa un long moment passer avant d'enfin réagir. Alors que sa domestique s'attendait à une crise de colère, Hien se mit à ricaner, un sourire franc aux lèvres. Décidément, Hinata allait faire un incroyable chef de clan.

xxx

L'aube arriva rapidement et Kiba passa une large main sur celle plus petite de son amant. Neji n'avait pas dormit de la nuit, ou presque, pas plus que lui. Les deux avaient passé les dernières heures à regarder par la fenêtre. Lentement, ils avaient assistés à la chute de la lune et des étoiles et au lent triomphe du soleil sur la noirceur. En prenant son temps, Kiba enlaça ses doigts autour de ceux fins de son amant. Neji leva alors ses yeux vers lui et lui servit un sourire confiant.

-J'ai le sentiment que l'on va se revoir, Kiba.

L'Inuzuka lui rendit son sourire. Jamais il ne pourrait vivre sans lui. Il ne l'avait pas avoué à Neji, mais si le conseil décidait de mettre fin à la vie de l'Hyuga, il irait le rejoindre auprès des Kamis. Il l'avait juré.

Neji monta alors une de ses mains et la déposa sur la joues chaude de l'Inuzuka.

-À quoi penses-tu? Demanda-t-il.

Kiba le regarda, perplexe.

-Ton regard était si intense…

L'Inuzuka ne commenta pas et laissa la main de son amant monter sur son front et redescendre sur son nez. Il ferma les yeux son sa caresse et ne les rouvrit que lorsque quelqu'un toqua à la porte.

-Neji-sama, c'est l'heure, annonça un membre de la bûnke.

Neji soupira et se leva avec grand mal. Il souffrait des coups qu'il avait reçut et sa tête semblait être en bouillit. Kiba voulut l'aider, mais son amant se dégagea. Il se tint droit sans aide et se dirigea vers la porte.

-Attends-moi chez toi, murmura l'Hyuga avant de quitter la pièce.

Kiba acquiesça et resta dans la pièce, alors que Neji refermait derrière lui. Il resta dans la pièce seul, avec le chant des oiseaux qui rentraient par la fenêtre, avec le soleil qui lui réchauffait le dos et le lit défait avec, lui semblait-il, la forme du corps de Neji à droite, où il dormait tout le temps. Seul avait l'odeur des marguerites, dans un vase en verre, sur la table de travail de Neji. Seul avec les rouleaux, avec les kunaïs, avec les kimonos, avec tout ce qui faisait que Neji était Neji. Tout sauf une chose, un être. Tokiiro.

xxx

Ino tournait en rond. Kakashi avait transporté tout le monde à Konoha. Alors que Lee, Naruto et les autres attendaient devant le composé Hyuga d'avoir des nouvelles de la part de Tenten ou Hinata, elle, elle était aller à la maison, avec Tokiiro et InuInu. Elle avait désespérément besoin de sommeil, mais savait qu'elle n'allait pas le trouver de si tôt.

Outre les questions de Tokiiro et ses propres questions, elle avait l'estomac serré et le cœur brisé. Elle ne comprenait rien, elle ne savait même pas si elle voulait comprendre. Machinalement, elle commença à préparer le petit déjeuné alors que Tokiiro dormait encore, dans le salon.

Pourquoi Neji avait-il fait ça? Comment pouvait-il préféré Kiba à elle? Sans vouloir se vanter, elle avait un corps avantageux et… elle secoua sa tête. Neji était homosexuel. Peu importe le temps qu'elle passerait à se pomponner devant le miroir, peu importe ce qu'elle pouvait lui offrir, il aimait les hommes et elle n'avait pas ce qu'il fallait pour le satisfaire. Il fallait faire une croix sur son mariage, sur la vie qu'elle avait vécu ces quatre dernières années. L'endroit où s'était trouvé son jonc lui piqua, mais elle se fit violence pour ne pas le regarder. C'était finit.

Elle fut alors distraite de ses pensées par des pas venant du salon. Elle se retourna juste au bon moment pour apercevoir Tokiiro, suivit d'InuInu, entrer dans la pièce. Elle servit un sourire fatiguer à son fils.

-Mama? Où est Chichi?

Ino ne lui répondit pas et déposa une assiette sur la table.

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Devant le composé Hyuga, Naruto tentait de se faire discret. Alors que tous les autres attendaient, assis en rond, il se promenait plus loin, en essayant d'échapper à leur interrogatoire. Toutefois, pour son grand malheur, Lee et Gaï vinrent le retrouver et le ramener auprès du groupe. En voyant tout ces yeux bruns et noirs dirigés sur lui, il ne pu s'empêcher de rougir et de se gratter la nuque.

-Prend place, Naruto, lui ordonna Shikamaru.

Naruto prit inconfortablement place auprès du Nara.

-Nous voulons comprendre, ajouta Lee en se rasseyant.

Shino et Sakura étant partit en mission, Tenten, Hinata et Kiba étant dans le composé et Ino étant à la maison, il n'y avait que Gaï, Lee, Shikamaru, Kakashi, Kurunai et, bien sûr, Naruto devant le composé. Le blond se racla la gorge.

-Ne croyez-vous pas qu'il serait mieux d'attendre Neji et Kiba pour en parler?

Shikamaru expira un nuage de fumé et secoua sa tête.

-Hors de question. On ne sait même pas quoi dire à l'Hokage.

Lee secoua vivement sa tête.

-Gaï et moi avons essayé de lui parler, mais nous ne savions pas vraiment ce qui se passait!

Naruto soupira avec résignation.

-Que voulez-vous savoir?

-Ce qui se passe exactement.

Le blond soupira.

-Je ne sais pas plus que vous ce qui se passe entre les murs du composé!

Shikamaru roula ses yeux au ciel et jeta son mégot de cigarette avant de s'en allumer une autre.

-Ne fais pas l'idiot, blondinet.

Naruto darda ses yeux bleus sur lui.

-Neji vous a déjà avoué qu'il était homosexuel.

-Oui, mais on ne connait pas les détails, bon sang!

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Le soleil montait de plus en plus haut dans le ciel au fur et à mesure que le temps passait. La rumeur c'était dispersée dans la ville comme quoi Neji Hyuga tromperait sa femme. Au départ, Teuchi avait entendu dire qu'il trompait Ino avec Sakura. Ensuite, Inoichi avait entendu dire que l'Hyuga avait eut une liaison avec Temari, la sœur du kazekage. Aussitôt, le père était allé voir sa fille. Il en avait ensuite parlé à d'anciens ninjas, des amis. Raido avait entendu dire que Neji avait eut une relation avec Shikamaru. Le temps que Shikaku se réjouisse du fait que son fils était enfin casé, la rumeur circulait comme quoi l'Hyuga sortait finalement avec un ninja de Suna, un certain Shishu.

Les commères, qui se rassemblaient toujours dans une maison de thé au sud de la ville, avaient troqués leur point de rencontre favori pour aller dans un café plus cher, en face du composé Hyuga. Près d'elle, Anko avait entendu dire que l'Hyuga avait eu une relation incestueuse avec un membre de la sôke, Hachiko, qui était lui-même marié avec une ninja nouvellement diplômée, Kire. Lorsqu'Anko en avait parlé à Ibiki, il lui avait dit que lui, il avait entendu que Neji avait trois amants : le frère du kazekage, Kankuro, un ninja de Kiri, Keita, et avec Genma. Genma avait démentit, mais Ibiki était certain que c'était vrai. Ou bien c'était peut-être avec Shikamaru.

Si bien qu'une petite troupe se retrouva autour de Naruto et des autres. La blond se retrouva obliger de raconter tout ce qu'il savait à ses connaissances, tout en demandant aux commères et aux non-connaissances de Neji et Kiba de s'éloigner.

Alors que le soir se rapprochait, la petite troupe convainquit les non-cernés de quitter le devant du composé et, alors qu'ils s'y attendaient le moins, Kiba sortit de par la porte, les mains dans les poches.

Naruto se précipita sur lui.

-Kib! S'exclama-t-il en passant deux bras puissants autour des épaules de son meilleur ami.

Kurunai n'hésita pas à les rejoindre.

L'Inuzuka tenta de se dégager en bougeant ses épaules, mais Naruto le força à rester contre lui.

-Que ce passe-t-il? Exigea le blond avec la vois la plus autoritaire qu'il possédait.

Kiba leva des yeux ternes vers lui et Naruto craignit le pire.

-J'en sais rien, lui répondit-il d'une voix rauque.

Les grilles du composé d'ouvrirent alors de nouveau et Tenten les rejoignit, essoufflée. Elle avait dut courir pour rattraper l'Inuzuka, qu'elle refusait de laisser seul. Jamais elle n'avait vu Kiba de si mauvaise mine et elle s'inquiétait de jusqu'où il irait.

-Tenten, questionna Kurunai.

-Nous n'avons pas encore de nouvelles, mais Hinata m'a promis de nous tenir au courant. Elle veut que Kiba se repose… qu'il reprenne des forces.

Naruto acquiesça et agrippa plus fermement les épaules de son ami.

-Aller vient, nous rentrons à la maison.

Sans dire un mot, l'Inuzuka le suivit sous les regards anxieux de ses amis. Il se laissa traîner dans la ville comme un chien bien docile, sans jamais lever les yeux de ses pieds. Il entendit à peine les bruits de la ville, le bruit de ses pas dans l'appartement. Lorsqu'il releva finalement ses yeux, il se trouvait assis sur le canapé. Naruto était devant lui et lui tendait une bière.

Son corps, comme programmé d'avance, leva le bras gauche et s'empara de la bouteille pour l'amener à sa bouche. Il commença à la caller, mais Naruto l'en empêcha.

-Tout doux…

-J'ai passé la nuit dernière avec lui, Naru. On a regardé le ciel et les étoiles, le soleil et les oiseaux.

L'Uzumaki prit alors place en face de son ami, sur la table du salon. Il prit lui-même une gorgée de sa bière.

-Comment va-t-il? Demanda le blond.

Kiba secoua sa tête et prit une gorgée. Il serrait si fort sa bouteille que Naruto eut peur qu'elle se brise dans sa main.

-Hanabi a activé son sceau… son oncle nous a proposé de s'enfuir et Neji a refusé. Il voulait faire face à son destin. Là je ne peux même pas rien faire, c'est frustrant.

Sa voix c'était cassé sur le dernier mot et, immédiatement, il avait amené sa bouteille à sa bouche. Cette fois, Naruto ne l'empêcha pas de la caller et lui tendit même la sienne. Pour l'instant, il jugeait que son ami en avait grand besoin.

-Quand auras-tu des nouvelles?

-J'en sais rien…

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Neji se retrouvait au sol, prosterné le plus qu'il pouvait sur le plancher froid. Il sentait des mains dans ses cheveux et une brûlure sur ses yeux, mais il ne pouvait empêcher son cœur de s'emballer. La voix de son grand-père résonnait dans la pièce.

-Tu n'auras plus le privilège d'être appelé un Hyuga. Tu n'auras plus le privilège de porter le Byakugan.

La sentence continuait de plus belle, mais il s'en fichait. Autour de lui, de longues mèches brunes tombaient et tombaient. Pour sa famille, les cheveux représentaient la fierté, la dignité. Le symbole des mèches Mocha qui s'accumulaient de plus en plus autour de lui était supposé le plonger dans la honte, mais il ne pouvait empêcher le sourire qui voulait se former sur son visage.

-Neji, j'espère que tu comprends que tu n'es plus l'un des nôtres.

-Je le comprends, Hyuga-sama.

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Kiba se réveilla lorsque quelqu'un toqua à la porte. Naruto, qui s'était assoupi près de lui, sur le fauteuil, sursauta et regarda la porte. Le soleil n'était pas encore levé, mais cela ne tarderait pas. Le blond se retourna vers son ami et les deux restèrent un moment assis, à se dévisager, jusqu'à ce que trois autres coups fussent frappés sur la porte. Aussitôt, les deux se levèrent comme s'ils étaient assis sur des ressors et se précipitèrent sur la porte. Naruto allait ouvrir, mais Kiba le repoussa et se positionna devant l'entrée, presque possessif.

Puis, après avoir jeté un dernier coup d'œil à son ami, Kiba ouvrit la porte et resta un moment silencieux. Sur le coup, il ne reconnut pas la personne devant lui. C'était un homme, à peu près de son âge, avec des cheveux bruns courts et des yeux noisette. Il portait un yukata bon marché qui affichait le symbole de la famille de Tenten.

Puis il s'attarda sur le nez. Un nez aristocratique, droit qui se recourbait légèrement à la fin. Puis aux cils, longs et fournis. Les sourcils minces, la peau crémeuse. Les pommettes saillantes, le front lisse d'où ressortait une cicatrice d'un ancien sceau.

Finalement, comme confirmation, une odeur enivrante monta jusqu'à ses narines. Une odeur masculine et douce, une odeur qu'il connaissait par cœur.

-Neji?

L'homme en face de lui se mit à rougir et il passa une main, blanche, aux doigts fins, dans les courtes mèches Mocha. Les cheveux partaient dans tous les sens, chaque mèche atteignant près de cinq centimètres.

-J'ai un peu changé…

Kiba écarquilla ses yeux, tout comme Naruto, qui n'avait rien manqué de l'arrivé de l'ancien Hyuga.

-Mais… mais…

-Je peux entrer?

Kiba acquiesça vivement et laissa passer son amant. Il le suivit, tout comme Naruto, jusque dans la cuisine, où ils prirent tous place autour de la table. Neji avait l'air plus que fatiguer. Avec un sourire timide, il se tourna vers le blond.

-Je meurs de faim.

Naruto se leva précipitamment.

-Je vais te chercher quelque chose!

Il alla rapidement dans la cuisine et prépara un bol de ramens instantanés à son ami. Il lui emmena aussi une bière, au cas où il aurait soif. Kiba faillit traiter l'Uzumaki d'imbécile (Neji détestait les ramens instantanés et ne buvait pas de bière), mais s'arrêta en voyant Neji engloutir la nourriture en face de lui. L'ancien Hyuga n'arrêta de se gaver que lorsque son bol fut vide, et Naruto hésita à lui en proposer un autre.

-Que c'est-il passé? Demanda alors Kiba.

Il regarda son amant prendre une gorgée de bière, même s'il détestait ça, et s'essuyer la bouche avec la manche de son yukata.

-Ils m'ont bannit du clan, c'est tout, lui répondit le plus vieux en souriant timidement.

-Mais… tes cheveux?

Neji détourna les yeux et passa de nouveau sa main dans les courtes mèches, comme pour si habituer.

-C'est un symbole de fierté Hyuga que je n'ai plus le droit de porter. Est-ce si laid?

Kiba ricana et secoua sa tête de gauche à droite. Les mèches brunes partaient dans tous les sens, peu importe le nombre de fois que Neji passait sa main pour tenter de les replacer, et adoucissait ses traits. Il avait toujours son allure androgyne, elle était même plus présente.

-C'est loin d'être laid, Nej… c'est même mignon.

L'Hyuga roula ses yeux au ciel en rougissant.

-Et tes yeux? Demanda Naruto, incapable de se tenir silencieux.

Neji leva ses yeux noisette vers lui et les rabaissa aussitôt.

-C'est parce que je n'ai plus le Byakugan. C'est la première fois que je vois un Hyuga sans son Byakugan alors j'étais aussi surpris que vous en voyant qu'ils étaient bruns.

Naruto hocha la tête, fasciné.

-Est-ce que tu vas garder le nom Hyuga? Demanda-t-il ensuite.

C'était vraiment plus fort que lui : il ne pouvait pas se taire. Kiba leva des yeux mornes sur lui et Naruto s'excusa silencieusement.

Neji secoua vivement la tête.

-Non! Je… pour l'instant ça ne sera que Neji.

-Neji Inuzuka, tu veux dire, répondit immédiatement Kiba.

Neji se tourna vers lui et se mit à rougir de plus belle. Puis, il y eut comme un changement dans son attitude, comme s'il se rappelait comment il était avant, avant son arrestation et sa condamnation. Le rouge sur ses joues partit peu à peu et il passa une nouvelle fois sa main dans ses cheveux.

-Neji Inuzuka, répéta-t-il, comme pour le confirmer.

Kiba lui sourit et Neji le regarda droit dans les yeux.

-C'est enfin terminé, lui dit Kiba, les yeux pétillants.

Il n'en revenait tout simplement pas. Toutes ces années à voir son amant à l'occasion, à se cacher, à défendre l'amour qu'il portait pour Neji… toutes ces années et maintenant, il était officiellement à lui. Personne ne s'opposerait à leur union.

Neji secoua alors sa tête de gauche à droite.

-Je dois parler à Ino, d'abord. Je dois m'assurer que Tokiiro va bien, je dois penser à comment je vais vivre…

-Tu vivras ici! S'exclama Kiba.

Il n'était pas certain de comprendre les inquiétudes de son amant.

-Eh puis Ino m'a dit qu'elle ne t'empêcherait jamais de voir tes enfants.

L'ancien Hyuga pinça ses lèvres, puis se leva.

-Je n'ai pas l'intention de venir vivre ici, Kiba.

L'Inuzuka fronça ses sourcils.

-Mais…

-Je veux vivre seul un moment, pour permettre à Tokiiro de s'adapter et-

Kiba le coupa immédiatement.

-Ne soit pas ridicule. Avant de t'acheter un appartement et de gaspiller ton argent…

Neji ne pu s'empêcher de penser à tout l'argent que sa famille lui donnait pour l'aider à vivre. Il serait obliger de faire des missions pour pouvoir se payer un appartement seul… et Ino ne serait sans doute jamais capable de garder la maison.

-… essais de venir vivre ici et on va voir comment Tokiiro prend les choses!

Naruto se sentit alors mal à l'aise. Il n'y avait qu'une seule chambre dans l'appartement de Kiba, où il avait aménagé après le départ de Neji, et il se sentait soudain de trop.

Neji soupira.

-Tu as raison… jamais je ne pourrais me payer un appartement seul en gardant les portes du village et en remplissant de la paperasse bureaucratique.

-Je vais quitter l'appartement, déclara alors Naruto.

Kiba et Neji, qui l'avaient oublié, se tournèrent vers lui. Kiba hocha la tête. L'Inuzuka remercia intérieurement son meilleur ami d'avoir accepté ce que le réaménagement de Neji impliquait.

-Non, s'objecta alors Neji.

Ce fut autour de Naruto et Kiba de darder leurs yeux vers lui.

-Mais Neji, je croyais que nous avions réglé la question.

L'ancien Hyuga secoua sa tête et reprit place sur sa chaise.

-Nous devons trouver un appartement plus grand, Kiba.

Devant l'air perplexe de son amant, Neji se sentit obligé d'expliquer.

-Je vais avoir un deuxième enfant, Kiba. Tokiiro et le prochain feront partit de notre vie quotidienne et je veux qu'ils aillent l'espace nécessaire pour jouer et vivre, tu comprends? Je veux qu'ils aillent chacun leur chambre et je veux un grand salon, une salle à manger assez grande pour notre famille…

Kiba soupira et acquiesça. Il n'avait pas pensé à ça.

-Comment veux-tu qu'on se paye ça, Nej?

Neji le regarda un moment avant de répondre.

-Avec ton salaire d'Anbu et le mien…

-Tu ne fais même plus de missions, Nej! Tu te rappels, tu as toi-même dit que tu ne pourrais payer un appartement en gardant les portes et en faisant du travail de bureau.

-Je vais trouver un travail à l'académie, s'il le faut! Tsunade était très emballée lorsque je lui ait dit que j'envisageais devenir senseï et je suis certain qu'elle ne verra aucune objection à me confier immédiatement une équipe de Genin. Et puis il y aura ton salaire, aussi.

Kiba hocha la tête. Maintenant, ça devenait un peu plus logique.

Naruto fronça alors ses sourcils.

-Vous quitter l'appartement?

Kiba ricana.

-Apparemment, lui répondit-il.

Neji ricana à son tour.

-Nous ferions mieux de chercher dès l'après-midi, dit-il ensuite.

Kiba approuva et regarda l'heure sur le four. Il sursauta en réalisant qu'il était déjà six heures du matin. Il se retourna ensuite vers son amant et remarqua de nouveau sa grande fatiguer.

-Tu veux aller dormir? Proposa-t-il.

Neji acquiesça.

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Ino mangeait tranquillement, avec Tokiiro, dans la cuisine lorsqu'elle entendit quelqu'un frapper à la porte. Sans se presser, elle déposa ses baguettes et s'essuya la bouche avec un tissu avant d'aller ouvrir, accompagné d'InuInu.

Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle se retrouva devant Kiba et un autre homme, beaucoup plus petit que l'Inuzuka. Tout comme Kiba et Naruto, il lui fallu un moment avant de réaliser l'identité de l'homme.

-Neji? S'exclama-t-elle en écarquillant ses yeux. Mais qu'est-ce qui t'es arrivé?

Elle était toujours en colère, mais elle ne pouvait s'empêcher de se soucier de son ex-mari. Elle passa immédiatement une main dans les cheveux courts de l'ancien Hyuga, sans le lâcher des yeux.

-Chichi? Demanda alors Tokiiro, de la cuisine.

Neji leva les yeux qu'il avait gardés sur Ino pour regarder son fils. Tokiiro le regardait drôlement, comme s'il avait été un étranger. Toutefois, quelque chose dans les yeux blancs de son fils, des yeux qui avaient été si semblables au siens, lui disait qu'il le reconnaissait.

Neji avala de travers et s'agenouilla au sol, en tendant ses bras vers son fils.

-Vient, Tokii.

Tokiiro hésita encore et fit quelques pas vers lui.

-Pourquoi tes yeux ont changés? Et tes cheveux?

L'ancien Hyuga tenta de trouver les mots pour expliquer à son fils ce qui s'était passé.

-C'est parce que je ne suis plus un Hyuga, Tokiiro. Je suis toujours ton père, mais je n'ai plus de Byakugan.

Tokiiro avança alors jusqu'à lui et Neji le prit dans ses bras, en calant la tête blonde de son fils dans le creux de son coup. Immédiatement, Tokiiro passa ses bras autour de lui. C'était son père. Personne d'autre ne le serrait comme ça.

Ino ne pu s'empêcher de sourire devant la scène et elle leva ses yeux vers Kiba. Celui-ci lui sourit.

-Nous venions prendre les arrangements pour la garde de Tokiiro et t'expliquer ce qui c'était passé.

Elle acquiesça.

-Venez vous asseoir dans la cuisine.

Neji se releva, toujours Tokiiro dans les bras, et les quatre, avec InuInu qui ne se contenait plus de revoir son maître, dans la cuisine. Aussitôt que l'ancien Hyuga déposa son fils sur sa chaise et qu'il prit place sur la sienne, le chien, sans attendre la permission, sauta sur les cuisses de Neji et commença à lui lécher furieusement le visage.

Ino ricana.

-Tu devrais garder le chien, dit-elle ensuite. Il n'a pas manger du tout lorsque tu étais loin de la maison.

Neji acquiesça en se protégeant le visage. Il caressa un peu InuInu pour le calmer, puis le poussa doucement au sol. Mine de rien, il était quand même pesant. Il s'essuya le visage avec la manche de son yukata et regarda distraitement son fils manger. Il leva alors les yeux vers Ino, et comprit en un coup d'œil que Tokiiro ne savait pas qu'ils se divorçaient.

Neji se racla donc la gorge pour attirer l'attention de son fils. Tokiiro leva immédiatement ses deux gros yeux sur lui.

-Tokii… ta mère moi avons décidé de vivre séparément.

Son fils plissa les yeux. Il n'était pas dans l'incompréhension totale : sans savoir quoi, il savait que quelque chose avait changé. Il n'avait rien comprit des mots d'Hanabi, mais il sentait que sa mère était triste, il sentait que son père était troublé.

-Pourquoi? Demanda-t-il en regardant sa mère.

-Entre Chichi et moi, ce n'est plus comme avant, nous ne nous entendons plus comme mari et femme, c'est pourquoi Chichi va aller vivre dans une autre maison, qui sera aussi ta maison.

Tokiiro pencha sa tête de côté, les yeux toujours plissés.

-Ce n'est pas de ta faute, ajouta Neji. Nous t'aimons toujours comme avant, Tokii, et tu seras toujours notre fils adoré.

Tokiiro se laissa tomber dans son siège et croisa ses bras. Il ne voulait pas. Il ne voulait tout simplement pas.

-Vous allez retourner ensemble? Demanda-t-il avec un brin d'espoir.

Neji et Ino échangèrent un regard, et Ino soupira.

-Non, Tokii. Quoi qu'il arrive, rien ne reviendra comme avant. Je comprends que tu sois en colère, mais nous n'avons plus le choix.

Tokiiro quitta alors son siège et alla seul dans le salon. Ses parents le laissèrent partir sans s'inquiéter, d'autant plus qu'InuInu s'empressa de le suivre.

-Comment allons-nous procédé? Demanda alors Ino.

Neji soupira.

-Je crois que nous devrions vendre la maison et nous séparer l'argent équitablement.

Sur ce point, Ino était entièrement d'accord.

-Avec Kiba, nous allons louer un appartement à trois chambre et je te conseils d'en faire de même. Nous pourrions faire le tri dans les meubles et nous les séparer?

Ino acquiesça et Neji fut impressionné de son calme et de sa compréhension.

-Et pour Tokiiro?

-Que dirais-tu de deux semaines avec toi et deux semaines avec moi?

Cette fois-ci, toutefois, elle sembla y réfléchir et Neji se dépêcha de faire valoir son point.

-Si nous faisons une semaine/une semaine, nous n'aurons jamais de fin de semaine complète avec lui et il serait toujours en train de faire sa valise. Je crois vraiment que deux semaines est idéal.

Ino soupira.

-D'accord. J'imagine que tu le prendras lorsque je serais en mission.

Neji acquiesça.

-Et même s'il est chez nous, ajouta Kiba, tu pourras venir le voir!

Ino darda alors ses yeux vers l'Inuzuka.

-Je ne veux pas être méchante, Kiba, mais j'aimerais parler avec Neji seul à seule.

Kiba se gratta la nuque.

-Oui, bien sûr!

Sur ce, il se leva et alla rejoindre Tokiiro dans le salon. Le gamin avait la tête enfoui dans les coussins et bougonnait. Doucement, Kiba alla s'asseoir près de lui et, en sentant un mouvement sur le canapé, Tokiiro leva la tête vers lui.

-Hey… le salua Kiba.

Tokiiro pinça les lèvres.

-Je sais que tu es en colère, lui dit alors Kiba, mais est-ce que tu veux jouer à un jeu?

Le gamin sembla y penser pendant un moment avant d'acquiescer.

-Très bien! Alors tu as jusqu'à vingt pour te cacher!

xxx

Voilà pour le dernier chapitre de Moi aussi je t'aime! Il y aura un épilogue très prochainement (alors c'est normal si vous avez trouvé la fin un peu raide)!

Xo

Kisei