Urgh, cela fait tellement longtemps que je n'ai pas posté un nouveau chapitre sur cette histoire que je me demande si certains se souviennent encore de son existence ^^'.

J'espère que vous apprécierez toujours autant.


Chapitre 8

La colère du dragon

La nouvelle de la destruction du quartier général de la mafia Asiatique et de la mort d'un de leurs membres les plus importants -protégé du grand chef de surcroit- se répandit comme une trainée de poudre dans les bas-fonds de Mondo. Et quand au lendemain du drame le soleil fut à son zénith, pas un revendeur de drogue, pas une prostituée n'ignorait l'histoire.

Le monde souterrain, mit en émoi après la mort du Général Winter, se retrouva carrément en ébullition après le décès et bien entendu les rumeurs allaient bons trains sur qui, qui aurait pu porter un tel coup à l'organisation Asiatique. Certain accusèrent la mafia du Sud en disant que c'était Héraclès qui avait posé les bombes, le fait qu'il fut blessé durant le processus indiquant soit une mauvaise manipulation, soit un attentat-suicide raté. D'autres accusèrent la mafia Russe, soufflant par là l'idée d'une vengeance et accusant du même coup la mafia Asiatique d'être responsable de la mort du Général Winter. Cela eut comme conséquence un nombre élevé d'attaques à l'encontre de ces trois organisations. Attaques que l'on pouvait résumer par agressions ou coups et blessures à l'encontre des prostituées travaillant pour le compte de la mafia du Sud, débuts d'incendie dans plusieurs fabriques clandestines de drogues de la mafia Asiatique ou encore d'autres tentatives vis-à-vis de plusieurs personnes connues pour faire partie de la mafia Russe. Le but de ces attaques était soit de venger l'organisation Asiatique, soit de profiter de la faiblesse de cette dernière.

Et même si la plupart de ces coups bas se trouvèrent étouffés dans l'œuf, ce qui engendra une atmosphère puante de malaise et de tension à un point tel que même les honnêtes gens de la cité la percevaient et se retranchèrent de plus en plus bien à l'abri chez eux, décidant que ce n'était pas un temps à trainer dehors (malgré le soleil magnifique). Mais ce qui portait la tension à son comble était de savoir comment allait réagir Wang Yao à la mort d'un de ces protégés. Car si son surnom officiel tenait plus du ridicule qu'autre chose -certain racontaient qu'il l'avait choisi lors d'une soirée de beuverie après plusieurs verres de saké et qu'ensuite, fierté oblige, il n'avait pas osé en changer- ce n'était pas le cas pour le « non-officiel ». Ce dernier ressortait surtout lors des coups d'éclats de son organisation ou de ses (rares) moments de colère. Oui, quand le Dragon de Mondo se réveillait, mieux valait éviter de se retrouver sur son chemin.

A son propos, justement, lui et sa famille avaient provisoirement trouvé refuge dans le restaurant de la mafia du Sud. Et ce fut là que les différents chefs se réunirent pour trouver réponse à cette situation de crise. Réquisitionnant une salle du premier étage, ils s'enfermèrent à l'intérieur avec leurs bras droits, le temps de trouver une solution. Pour une fois, bizarrement, mais pas si étrange que cela puisse paraitre, la réunion se passa dans un calme relatif. Chacun exposa son avis de manière logique et rationnelle. Sans doute que la gravité de la situation était telle qu'ils avaient jugé bon de laisser leurs divergences habituelles de coté, pour ne pas s'embourber dans des engueulades inutiles. Toutefois, et malgré toutes les politesses affables échangées, une tension sembla peu à peu s'installer autour d'eux. Tension que l'on ne pouvait observer uniquement par le fait qu'aucune personne présente n'avait l'air de vouloir croiser le regard de Wang Yao. Ce dernier écoutait attentivement les dires de ses interlocuteurs et sa mine déjà ombrageuse au début de la réunion s'assombrissait de minute en minute. Et soudain il éclata.

« Assez. » dit-il d'une voix claire et tranchante en coupant Ludwig qui argumentait un propos d'Antonio.

« Vous ne voyez pas que nous tournons autour du pot ? Tout ce que l'on dit là n'est que pure supposition. Est-ce que quelqu'un de l'extérieur essaye de nous retourner les uns contre les autres ? Dans ce cas cette personne connait-elle l'existence des clés grâce à une taupe infiltrée dans une de nos organisations ou grâce à un autre moyen ? Ou alors est-ce l'un d'entre nous qui berne les autres depuis le début et qui à cette heure encore se joue de nous ? Et puis qui dit que cette personne joue-t-elle en solo ? Peut être que c'est toute une organisation ! Et alors comment une organisation a pu s'infiltrer sous notre nez sans que l'on s'en rende compte ? D'ailleurs maintenant que j'y pense… »

Le Chinois se tourna vers les membres de la mafia du sud, rendant mal à l'aise ces derniers.

« Avez-vous plus de renseignement sur votre agresseur monsieur Adams ?

- Nan, rien du tout. » répondit l'autre, mécontent d'avouer son échec à ce sujet.

« Il semblerait qu'il était nouveau en ville vu que sa tête ne disait rien aux personnes que nous avons interrogées. Il est toutefois bon de noter que les extrémités de ses doigts étaient suffisamment endommagées pour empêcher quiconque de l'identifier grâce à ses empreintes digitales, utile pour ne pas laisser de traces... D'ailleurs c'est la seule information « utile » que l'on ait eue jusqu'à présent. Cela vous montre à quel point nous en somme… »

Yao hocha la tête pour montrer qu'il avait compris et qu'il ne tenait pas rigueur cette faille.
Aurait-il pu mieux faire ? Il en doutait. Il continua ensuite son discours.

« J'ai une proposition à vous faire. Jusqu'à présent, seul nous, les chefs, et nos bras-droits ici présents, sont au courant pour les clés et leur secret. Ce que je vous propose, c'est d'étendre ce secret aux personnes dont nous sommes sûrs et certains de leur fiabilité.

Alors que la réunion s'était jusqu'à présent déroulée dans le calme, une vague de protestation s'éleva soudain :

« Je refuse. » déclara d'un ton ferme Ludwig, approuvé à grand renfort d'hochements de tête de la part de Sadiq.

« Je trouve déjà qu'avoir mis les bras-droits dans la confidence était dangereux, bien que nécessaire. Alors, évitons le plus possible de faire courir des risques supplémentaires, cela vaudra mieux pour tout le monde.

- Mais dans un certain sens, contredit toutefois son frère ainé en parlant lentement comme pour mieux formuler ces propos, les mettre au courant leur permettrait de mieux voir la gravité de la situation et ainsi donc de leur donner une raison de penser à des solutions qu'ils n'auraient pas trouvées à la base.

- Peut-être », ajouta Francis.

« Mais je pense que c'est un pari un peu trop risqué. »

Ce dernier avis sembla être celui qui décida la majorité autour de la table et Yao abandonna à contrecœur son idée. La réunion se poursuivit en se tournant vers les moyens de protéger les membres les plus importants et d'éviter une bagarre entre les subalternes qui semblaient avoir envie de faire justice eux-mêmes.

Durant tout ce temps, Mei, qui avait repris ses esprits après l'annonce de la mort de son ami, effectuait le travail dont Yao l'avait chargée, à savoir faire discrètement le tour de leur quartier dans le but de chercher des indices pour comprendre comment un tel drame avait pu avoir lieu en plein milieu de leur territoire, mais également pour rassurer les autres membres de la famille que les derniers évènements avaient tout particulièrement terrifiés. Malheureusement, personne ne put l'informer sur quoi que ce fût. Malgré le nombre de personne qui se trouvait dans la rue du restaurant le soir de l'attentat, personne ne se souvint d'un détail sortant de l'ordinaire, quelque chose qui aurait pu laisser à présager la tragique tournure que les événements allaient prendre.

« A croire que nous avons affaire à un fantôme. » marmonna la jeune femme en retournant au restaurant de la Mafia du Sud.

Mais alors qu'elle se trouvait à la limite du territoire de son clan et de celui de la Mafia du Sud, dans une rue qui en temps normal se trouvait bondée, tandis qu'elle était déserte à ce moment-là, on l'attaqua.

Un homme taillé en armoire à glace tenta de l'attraper par derrière alors qu'un autre qui devait être son frère jumeau lui barrait la route. Dans les mains de ce dernier brillait un couteau de boucher. Sans les évènements de la nuit précédente, les deux hommes auraient sans doute eu une chance de réduire au silence la Taïwanaise. Elle aurait en effet moins été sur ses gardes, ne se serait pas attendue à être attaquée comme cela en plein jour. Seulement, avec ce qu'il s'était passé, Mei s'était tout de même préparée au pire.

C'est pourquoi lorsque l'homme se trouvant juste derrière elle voulut abattre ses grosses mains sur elle dans le but de l'immobiliser, il ne toucha que du vent. La jeune femme avait réussi en un large mouvement souple à se retrouver dans le dos de son attaquant. Et n'en resta pas là. D'un bond la voilà juchée sur ses épaules en train de tordre avec le peu de force qu'elle avait le cou de buffle de son ennemi. Il mourut en quelques secondes. Le corps n'eut pas-même le temps de s'abattre au sol que Mei avait dégainé un petit poignard qui se logea presque par magie dans la gorge de son second assaillant. Ce dernier essaya en vain de retirer l'arme, mais en un instant, celle qu'il pensait être une victime facile se retrouva sur lui et lui enfonça le poignard jusqu'à la garde, le tuant également sur le coup.

A peine ses deux attaquants morts, Mei reprit son couteau et d'un regard éteint se dirigea d'un pas automatique vers le restaurant, en évitant les avenues et les rues à haute fréquentation. Ce ne fut que quand elle rentra dans le restaurant qu'elle prit conscience de son état.

« MEI ! MAIS QU'EST-CE QUI T'EST ARRIVEE BON SANG ! » hurla Im Yong Soo en se précipitant vers son amie.

Ce ne fut qu'alors, en se regardant dans un miroir accroché dans la salle, que Mei se rendit compte qu'elle était toute tachée de sang. Durant un moment elle regarda tour à tour les personnes présentes qui s'étaient arrêtées net dans leurs activités : Thaksin, Gupta Hassan et Lovino Vargas.

« Ce... ce n'est rien, balbutia-t-elle d'une voix tremblotante et avec un faible sourire, c'est ju... juste un petit accrochage. Cela ira mieux après une bonne douche et un peu d'alcool... Ce n'est pas la peine de prévenir... »

Mais avant d'avoir pu terminer sa phrase, Im Yong Soo était déjà partie prévenir leur chef. La Taïwanaise se sentit tout d'un coup très faible et les jambes légèrement tremblantes s'assit sur une chaise tandis que Lovino lui servait un verre d'alcool bien corsé pour qu'elle se remette de ses émotions.

La réunion qui battait encore son plein s'interrompit brusquement quand Im Yong Soo débarqua sans frapper. Ignorant royalement les regards noirs de tous les occupants de la pièce -qui avaient gentiment précisé qu'ils ne voulaient PERSONNE pour les déranger- il se dirigea vers Wang Yao pour lui chuchoter quelque chose en mandarin avant de sortir illico ensuite. Les autres n'eurent même pas le temps de s'interroger sur ce que le Coréen venait de dire.

« Je viens d'apprendre que l'une de mes protégés vient de se faire à nouveau agresser. »

La voix était calme, du calme qui précédait la tempête. Tempête qui arriva la seconde suivante.

« J'AI DE NOUVEAU FAILLI PERDRE UN AUTRE DES MEMBRES DE MA FAMILLE ! ET TOUT CELA A CAUSE DE VOUS QUI SEMBLAIENT ÊTRE TROP AVEUGLES ! POUR GAGNER CET AFFRONTEMENT CONTRE CET ENNEMI INVISIBLE IL VA FALLOIR CHANGER LES RÈGLES ! CE N'EST MÊME PLUS UNIQUEMENT NOS FONDS DE COMMERCES QUI SONT EN DANGER, MAIS AUSSI NOS VIES ET CELLE DE TOUS LES HABITANTS DE MONDO ! ALORS ON VA CASSER CETTE STUPIDE TRADITION DU SECRET UNE FOIS POUR TOUTES EN LE DÉVOILANT A TOUS NOS HOMMES DE CONFIANCE. ET CE DANS L'HEURE QUI SUIT ! »

Pour une fois, il n'y eu pas-même une once de contestation.