Death Substitution.

For my own sake.

Préquel de Death Lovers, se passe entre le moment où Mello quitte la Wammy's House et celui où il réapparait sur les traces de Kira après que Near se soit présenté au président des États-Unis comme le véritable successeur de L.

Mello était parti. Il m'avait abandonné. Roger lui a appris la mort de L... Near est resté impassible. Mello s'est enflammé. Et, sans un mot, sans même venir me dire adieu, il s'était littéralement enfui de la Wammy's.

Et moi j'étais brisé. Je ne comprenais pas. Sa fierté lui interdirait donc d'emmener l'homme qui l'aime plus que tout au monde ? Devait-il absolument vaincre son rival seul ?

Near est venu m'annoncé sont départ. Et tout est de sa faute ! S'il n'était pas tellement... Near ! Mello serait resté. Il aurait accepté de travailler avec lui.

Je me suis jeté sur ce gosse tellement froid, et je l'ai frappé. Encore. Et encore. Son visage si placide s'était couvert de bleu. J'ai senti son nez craquer. Je voulais qu'il souffre. Qu'il pleure, comme moi. Qu'il ressente la douleur dans ses chairs comme elle me labourait le coeur. Je le hais. Je ne l'ai jamais aimé. Je me suis toujours méfié de ses grands yeux gris qui semblent toujours préparer quelque chose. Et, contrairement aux autres, je sais à quel point il est dangereux. Vicieux, même. Pire qu'un serpent. À côté de lui, Mello est en fait un enfant de choeur. Impulsif, brutal, cruel. Mais pas méchant. Jamais. Il ne ferait jamais délibérément du mal à qui que ce soit.

Enfin, c'est ce que je croyais, jusqu'à aujourd'hui...

Je sentis l'arcade de Near se déchirer, arrachée par l'anneau que Mello m'avait offert et qui n'a jamais quitté le majeur droit auquel il l'a glissé, après notre première fois. M'annonçant fièrement que jamais je ne connaitrais personne d'autre que lui. J'aurais aimé qu'il me le passe à l'annulaire gauche, mais la niaiserie n'avait jamais été son style. Et ne le serrait sans doute jamais.

Je lui avais méchamment rétorqué que je n'étais pas un objet. Il m'avait répond que non, je n'en étais pas un.

« Mais tu es ma créature. Depuis toujours, et pour toujours, Mail. »

Deuxième fois qu'il avait dit mon nom, en une seule nuit, ç'avait été trop pour moi. J'avais senti mon corps se dérober, et si nous n'avions pas toujours été dans son lit, je me serais effondré. Je lui avais rétorqué la première idiotie qui m'était passée par la tête, et l'avait amèrement regretté dans la seconde même qui suivait.

« Et tu comptes peut-être me marquer, comme un animal ? »

Ses yeux, redevenus si clairs et froids après ce énième orgasme, m'avaient regardé étrangement. Puis il était descendu entre mes cuisses, et avait saisi la peau tendre, tout près de mon aine, entre ses dents. Il avait mordu tellement fort que j'avais hurlé. Et il avait arraché un morceau de chair qu'il avait avalé avant de me faire gouter mon propre sang en souriant.

« Voilà, tu es définitivement à moi, Mail. »

J'avais gémi. Pas à cause de la douleur, non. À cause de ses mots, si doux à l'oreille alors que mon sang s'écoulait contre sa peau. Il m'avait repris, encore. J'avais cru mourir. Puis il m'avait soigné, et avait continué à le faire jusqu'à la cicatrisation totale de cette marque d'amour, comme je l'appelais en secret. Lui, il ne la nommait jamais.

Je passais distraitement ma main sur la cicatrice, et Near intercepta mon geste. J'eu peur qu'il ne se méprenne, et ne croye que je voulais le violer, alors je me relevais, le laissant au sol, dans un état proche de ma dévastation intérieure.

« Il a laissé une boite avec des affaires. Pour toi, je suppose. Elle est dans sa chambre. »

La voix de Near était brisée, et je m'en délectais. Je le regardais de toute ma hauteur, me faisant encore plus menaçant. Mais toujours rien. Il restait impassible.

Il avait fini par se relever, difficilement, et, en regagnant la sortie, il m'avait prévenu :

« Ne recommence jamais ça, Matt. Je ne le tolérerais pas. Je sais que tu souffres. Mais ce n'est pas une excuse. Si tout le monde se comportait comme toi, nous ne serions déjà plus que des loques. Compris ? »

Je ricanais en entendant cet avertissement vide de sens. Que pourrait-il bien me faire que Mello ne m'ait déjà fait ? J'étais blindé contre la souffrance physique. Il pourrait bien me tuer, mais mon amour l'avait déjà fait. Une enveloppe vide, voilà tout ce que j'étais. Tout ce que je suis... Sans lui, je n'ai plus de raison d'être.

J'allumais une cigarette, la savourant, et allais chercher la fameuse boite. Quelques vêtements, à moi pour la plupart. Des livres et des notes. Mon iPod. Et le gode... La bonne blague ! Comme si cet objet pourrait jamais remplacer Mello...

Seul, dans ma chambre, je fixais cette chose qui me paraissait tellement incongrue tout à coup... Je me souvenais parfaitement de toutes les fois où Mello et moi l'avions utilisée. Subitement, je me demandais s'il était propre. Quelle drôle de pensée... En plus, j'étais sur qu'il l'était. Mello en avait toujours pris grand soin, surtout que c'était un cadeau de L.

L... Je le haïssais encore plus que Near.

Comment cet idiot avait-il fait pour mourir, bordel ?

Kira... J'allais traquer cette enflure et lui faire regretter de m'avoir séparé de Mihael ! Il allait souffrir...

Je voulais aussi partir après l'homme que j'aimais. Mais j'avais trop peur qu'il me rejette pour faire quoi que ce soit. Alors je me mis à obéir à Near. Tel un automate, je faisais tout ce qu'il me demandait pour l'aider dans sa quête de justice et de vengeance. Mon esprit était là, mais ma raison flottait si près de la frontière des rêves que je savais devenir fou. Je ne sortais de ma torpeur qu'uniquement quand je croyais distinguer une trace de mon insaisissable amant. Mais ce n'était jamais lui.

Un soir, mû par une pulsion soudaine, je me rendis dans un bar, dans un quartier gay de la grande ville où Near nous avait fait installer le QG pour le moment. Je ne savais même pas dans quel pays nous étions, ni même le continent. Je supposais que c'était l'Europe, et ne comprenais rien à ce que me disait le barman.

Soudain, je l'avais aperçu. Mello. Mon coeur s'était serré. Que faisait-il ici ?

Je ne pouvais voir que ses cheveux blonds. Ils avaient un peu poussé, et étaient en désordre. Mais le cuir qu'il portait ne me laissait aucun doute. Mello avait toujours été fasciné par cette matière. Je m'étais approché, et collé à lui, respirant son odeur.

Jasmin.

Mon coeur s'était fendu alors que ce faux Mello se tournait vers moi avec un sourire indulgent.

« Pardon... Je t'ai pris pour quelqu'un d'autre. » Avais-je murmuré, les yeux baissés et les joues rouges de honte.

« Ce n'est pas grave. J'aimerais beaucoup être cet autre. Il a de la chance. »

Son accent était chantonnant, mais son anglais, impeccable. Je l'avais regardé, surpris. Ce n'était pas Mello. Mais il lui ressemblait tellement... Sans savoir ce qui me prenait, je l'avais attrapé par la nuque, et avait plaqué mes lèvres contre les siennes en murmurant Mihael.

Étrangement, il m'avait rendu mon baiser. Sa façon d'embrasser était complètement différente de Mello, mais je l'avais immédiatement accepté.

« Commment, t'appelles-tu ? » avais-je demandé dès que je m'étais éloigné de lui, reprenant mon souffle.

« Mihael. »

« Ne fais pas l'idiot, tu n'es pas Mello ! »

« Mello ? Mihael, Mello, un autre, quelle importance ? Tu mets tellement de désespoir dans tes baisers... Pour te faire sourire, cette nuit, je serais qui tu veux. »

Il avait voulu m'enlever mes lunettes oranges, mais je m'étais reculé. Elles étaient tout ce qu'il me restait de lui. Un cadeau, lorsque, pour la première fois, nous avions volé une moto. Nous avions roulé toute la nuit, et, pour la première fois de ma vie, j'avais aimé être dehors. Désormais, elles ne me quittaient jamais, cachant mes cernes et mes yeux rougis de larmes. Parce que je pleurais trop. Toutes les nuits, jusqu'à m'endormir, épuisé.

« Et toi, qui es-tu, amoureux d'un garçon qui a deux noms ? »

« Matt... »

« Juste Matt ? »

« Non. »

« Ah. Vous avez l'air d'avoir des moeurs étranges, de là où tu viens. »

Tu n'imagines même pas...

« Si tu le dis. »

« Tu veux boire quelque chose ? »

« Non. Je veux baiser avec Mello. »

Il me souriait, de nouveau de manière indulgente, mais prit ma main, et m'emmena ailleurs. Un hôtel... Ni chic, ni miteux. Une chambre, un grand lit, un minibar et une télé. Je pris du chocolat dans ce frigo minuscule, et le lui tendit.

« Lèche-le d'abord. »

Il obéit, en s'asseyant sur le lit. Je me mis à genoux entre ses jambes, et caressais doucement ses cuisses. Ses yeux étaient bleus. Pas comme les siens, il tiraient trop sur le vert, mais la forme était presque la même. Enfin, je pense. L'image de Mello s'effaçait de plus en plus, pour qu'au final il ne reste plus dans mon esprit qu'une chevelure d'or et deux saphirs brillants. Je caressais lentement ses cuisses tandis qu'il léchait le chocolat en me souriant. J'avais envie de le frapper. S'il avait réellement été Mello, je l'aurais étranglé. En le baisant. Fort. Beaucoup trop fort. Je voulais faire mal. Mais je me contentais de dégrafer son pantalon et de libérer son sexe. Il ne bandait pas encore. Mello aurait déjà été dur comme la pierre, lui... Je le branlais rapidement, et dès qu'il fut assez raide, le pris en bouche, le faisant gémir. Je l'entendis croquer dans le chocolat, et glissait un doigt en lui, le faisant se raidir.

« Doucement ! »

Je grognais. J'étais extrêmement gentil, là. S'il savait... Il aurait été mort de peur ! Je rêvais de le faire crier, hurler de douleur, son sang tachant les draps tandis que je le défoncerais...

Je me redressais, et le fit basculer sur le lit, tapant avec mes genoux dans ses cuisses sans ménagement pour l'obliger à remonter, et lui enlevait son haut de cuir. Je me demandais comment le cuir irait à Mello... Roger avait toujours refusé qu'il en porte à la Wammy's, ce qui avait mis Mello dans une rage noire. Mais il avait obtempéré. J'étais sur que maintenant, il devait en porter. Que faisait-il en ce moment ? S'apprêtait-il aussi à baiser un garçon qui me ressemblait ? Ou m'avait-il déjà oublié ?

Mon érection disparue au moment même où j'allais le pénétrer.

« Et merde. Merde ! »

Je m'éloignais brusquement de lui, jurant entre mes dents. J'aurais dû me douter que je n'y arriverais pas. Depuis que Mello m'avait abandonné, je ne bandais plus. Jamais. Même quand je faisais des rêves plus que pornographiques où je le prenais violemment, ou qu'il me prenait encore plus durement, je n'avais jamais la moindre érection. Jamais.

« J'y arriverais pas, tu n'es pas lui. Dégage. »

Une main fraiche se glissa sous mon pull rayé, et me caressa le ventre, m'obligeant à me recoucher. Ce garçon qui n'était pas Mello vint au-dessus de moi, et posa ses lèvres sur les miennes, sans plus. Je ne réagis pas. Il finit par se redresser, mais n'en avait pas l'air blessé, m'annonçant simplement une évidence que mon corps se refusait visiblement à accepter :

« Si c'est ma voix le problème, je peux devenir muet. Si c'est mon visage, je peux le cacher... Une bouche est une bouche, un trou, un trou. Je saurai te faire bander, Matt. »

Son ton était tellement assuré que je le laissais faire. Il lécha mon sexe désespérément mou depuis plus d'un an, et j'essayais d'imaginer Mello. Je ne voyais plus son visage, juste ses cheveux blond, et j'arrivais enfin à préciser ma vision. Mihael me suçait. Ce n'était pas aussi bon que dans mes souvenirs, mais ça irait, j'en étais persuadé.

Sa main toucha ma cicatrice, et il se redressa, la caressant du bout des doigts.

« Qui t'as mordu ? »

« Toi. »

« C'est vrai... Pourquoi l'ai-je fait ? »

« Pour me marquer... Pour que je sache à qui j'appartiens. »

Tout le peu d'excitation qui m'avait gagné retomba. Je savais qu'il n'était pas Mello. Et je n'arrivais plus à faire semblant. Il le vit, et paru déçut.

« Laisse tomber. Tu n'es pas Mello. Et, visiblement, mon corps lui appartient encore. Pour toujours. Va-t'en. »

« Non. Si je te laisse, dans ton état, tu serais bien capable de te jeter par la fenêtre. »

« On est pas assez haut, mes calculs de probabilités me disent que je survivrais, surement paralysé, à 69,76% de chance d'une paralysie totale à vie. »

« Ouaw. Tu serais pas un genre de surdoué par hasard ? »

« Si on veut. »

« Cool ! »

« Si tu le dis. »

J'allumais une cigarette, le regardant. Pour la première fois, je le vis lui. Pas ses ressemblances, mais ses différences. Son nez était plus fin, plus retroussé. Ses lèvres, un peu plus pleines, et ses pommettes plus hautes. Il ressemblait encore plus à une fille que Mello.

« Je pourrais te baiser, si tu veux. »

« Non. »

« Allez... Laisse-moi faire. »

Je sentis un de ses doigts contre mon intimité, et mon poing partit. Sa pommette si délicate craqua sous le coup, et il fut projeté en bas du lit. Il hurla de rage, et je ne pus m'empêcher de ricaner en découvrant mon sexe dressé. Je me laissais tomber au sol, et le plaquait, face contre cette moquette de chambre d'hôtel, ni chic, ni miteuse, pour m'enfoncer en lui d'un coup sec, le faisant crier de douleur.

Il était si serré... C'était délicieux. Ça m'avait tellement manqué, je m'en rendais compte désormais.

« Matt... Tu me fais mal ! Ah ! »

« Je sais... Serre les dents, Mello. »

Je me redressais en le soulevant, l'empalant encore plus sur ma queue en m'asseyant, le faisant crier de plus belle, et mordit dans sa nuque. Je touchais sa prostate d'un coup de reins plus puissant, et il laissa enfin échapper un gémissement de plaisir. Sa voix, ainsi brisée et rauque, ressemblait tellement à celle de Mello que je dû étouffer un sanglot, le serrant plus fort contre moi et enfonçant mes dents plus profondément dans sa chair tendre. Je continuais de le pénétrer violemment, et il semblait perdre peu à peu la tête.

« Matt... Plus fort... Matt... Aaaah... Matt... »

J'obéis donc, et le soulevait à bout de bras pour le laisser retomber sur mon sexe, criant de plaisir contre sa peau. Il n'était peut-être pas Mello, mais il était presque aussi délicieux. Son étroitesse m'enserrait douloureusement, et par moment des spasmes le traversaient, rendant le fourreau encore plus étroit.

J'empoignais son sexe et le branlais rapidement en sentant l'orgasme monter. Il se libéra soudain en criant mon nom de sa voix éraillée qui me rappelait tellement Mello que j'en jouis sur le coup.

Après m'être libéré dans ce corps que, de dos, j'arrivais enfin à vraiment prendre pour Mello, je me levais, et alla prendre mon couteau à cran d'arrêt dans la poche de ma veste. Je revins vers lui, qui ne s'était toujours pas retourné, épuisé et haletant sur cette moquette d'une chambre d'hôtel ni chic, ni miteuse, et le tirais par les cheveux. J'appuyais la lame dénudée contre sa gorge, et le lâchait un instant, le temps de me re-glisser dans son corps, le faisant gémir. Son manque de réaction face au danger me conforta dans mon illusion, et je tirais à nouveau sur ses cheveux blonds, l'obligeant à me regarder avant de me souvenir qu'il n'avait pas les mêmes yeux. Je fixais alors mon attention sur son cou, et, d'un geste fluide, lui tranchait la gorge. Le couinement qu'il produisit me fit rire, et je lui chuchotais à l'oreille ce que je n'avais jamais osé dire :

« Je t'aime, Mihael. Pour toujours. »

Je le relâchais et me relevais, le poussant du pied pour le mettre sur le dos. Il essaya vainement de porter ses mains à son cou pour empêcher le sang de s'écouler, mais n'y arriva pas, ses bras retombant mollement sur sa poitrine qui se soulevait difficilement tandis que le liquide pourpre faisait de petites bulles dans sa blessure. Ce ne serait pas bien long. La lueur d'incompréhension au fond de ses prunelles turquoise finit de briser l'illusion. Il n'était pas Mello.

Mihael aurait su, lui, le pourquoi. Mais pas ce gosse dont les larmes s'écoulaient doucement de ses yeux qui se voilaient. Pris d'un remords soudain, je m'agenouillais au-dessus de lui :

« Je suis désolé. Mais tu as voulu être lui. Et voilà le point auquel je l'aime. Tu comprends ? »

Non, il ne comprenait pas.

Me rendant compte que je ne connaissais même pas son nom, j'attrapais le drap et lui en fit une écharpe. Je voulais savoir !

« Comment tu t'appelles ? »

« Ga... Ga... »

J'avais dû trancher en partie les cordes vocales. Merde ! Je fouillerais dans son portefeuille après.

Non. Maintenant. Je devais au moins lui dire adieu correctement. Je m'en voulais. Mais Mello ne devait jamais apprendre ce que j'avais fait. Jamais. La mort de ce gosse, pour son silence. Je me fichais pas mal que Mello sache que j'ai tué. Mais je ne voulais pas qu'il apprenne que je l'avais trompé. Non. Surtout pas. C'était ridicule. Ça le sera toujours. Lui ne se gênerait pas. Lui ne tuerait pas pour si peu. Si peu...

Je trouvais enfin sa carte d'identité. Encore un nom d'ange. Il ressemblait encore plus à Mello sur la photo, les cheveux plus courts, l'air plus innocemment diabolique. Je retournais près de lui.

« Au revoir, Gabriel. »

Dans un sursaut, il m'attrapa par le col, et essaya de m'attirer à lui. Je me penchais donc, et il chuchota, d'une voix étrange et fibreuse :

« Aurait pu... t'aimer... Matt... »

Je me redressais brutalement. Il avait raison. Pourquoi est-ce que je me montrais si entêté ? Pourquoi devait-il mourir pour mon propre bien ?

Dans un élan stupide, je voulus le sauver, et plaçais mes mains sur sa gorge. Le drap était imbibé de sang. Il me fit un sourire triste, et ces yeux s'éteignirent.

Je me sentais mal. J'avais la nausée. Je n'avais jamais tué personne. Normal, à 16ans. Je me demandais si Mello avait déjà tué, lui.

On s'était souvent entrainé au tir, dans le parc. J'avais encore les traces du canon de l'arme sur l'avant-bras droit. À chaque fois que l'on touchait la cible au centre, on marquait l'autre. Et à force de bruler la peau aux mêmes endroits, les petits cercles étaient en relief. Je les caressais distraitement, et me couchais dans le sang poisseux à côté de Gabriel. Je me sentais encore plus triste.

Pourquoi lui avais-je fait ça ?

Était-ce vraiment cela que je voulais faire à Mello ?

J'attirais le corps mort à moi, me serrant contre lui. Il était chaud. Brulant même. J'avais toujours imaginé la mort froide. Glacée. Comme les yeux de Mello quand on ne faisait pas l'amour.

Je repris le couteau, et le passa rapidement sur mon poignet droit, tranchant la chair d'un mouvement brusque. Je voulus passer à l'autre, mais je n'arrivais plus à serrer assez le manche. Ma cigarette trempait dans le sang.

Je repris le cadavre dans mes bras, et fermais les yeux. Je voulais que la douleur cesse.

Pour mon propre bien, il le fallait. Maintenant.

"Pardon, Mihael..."

oOo

À l'autre bout du globe, le lendemain, un jeune homme blond se faisait sucer par un garçon roux en caressant ses cheveux, les yeux clos, assis dans un grand fauteuil. Tout son corps était recouvert d'un cuir souple et brillant.

On toqua à la porte de son bureau et, avec un grognement, il envoya le gosse dans la chambre attenante en refermant son pantalon.

« Ouais ! »

« Mello, on a un problème. »

« Quoi encore ? »

« Un gamin qui te ressemble à été violé et assassiné dans une des capitales européennes que nous surveillons. »

« Et alors ? Qu'est-ce que ça peut me foutre ? Retrouve-moi Near plutôt ! »

« C'est fait. »

« Il est où crétin ? »

« Dans la même ville. Il ne sait pas encore pour le meurtre. »

« Mais qu'est-ce que j'en ai a branlé de la mort d'un gosse, bordel, Jeff, tu m'expliques, ou je te fais bouffer tes couilles ! »

« Le gars qui lui a fait ça... C'est ton pote. »

« Near ? C'est pas mon pote ! »

« Non, le rouquin. Matt. »

« Quoi ? Putain, mais tu pouvais pas le dire plus vite, sombre crétin ! Je vais te faire un collier avec tes burnes, et vais t'obliger à parader avec ! Où il est maintenant ? »

« À l'hosto. Semblerait qu'il ait essayé de se suicider après, ou un truc du genre. Les flics l'ont arrêté. Parait qu'il dormait avec le cadavre dans les bras quand il l'ont trouvé. »

« Desesperant Matty... Fais le sortir. Et évite que Near l'apprenne, si possible. »

« Ça va coûter cher. »

« M'en fou, fais ce que je dis, et vite. Je veux tous les rapports de police aussi, qu'ils disparaissent. »

L'homme de main finit par acquiescer, et sortit. Aussitôt il rappela le gamin.

« À genoux. Termine. »

Le gosse obéit, le reprenant en bouche et s'appliquant. Aucun gémissement ne sortait des lèvres de son amant, mais il savait qu'il appréciait. Il l'avait entrainé à faire comme l'autre. Il détestait cet autre qui lui volait son Mello. Il savait bien qu'il n'avait aucun droit sur le blond, mais il ne pouvait s'empêcher de détester ce garçon dont Mello gémissait le prénom, la nuit.

Matt.

Il lui aurait volontiers crevé les yeux, déchiré le ventre et torturé des heures, rien que parce qu'il existait. Et que c'était lui que le blond aimait.

Celui-ci se libéra dans sa bouche, tout aussi silencieusement. Il avala la semence légèrement amère de son amant, et lui sourit. Mello lui prit le menton entre le pouce et l'index, lui rendant son sourire.

« Merci, Sebastien. C'était très bien. Tu peux y aller maintenant. »

Le garçon se tassa. Il aurait aimé que le jeune homme le prenne. Même s'il lui faisait toujours mal. Mais, visiblement, ce n'était pas pour ce soir. Alors il se leva, se rajustant, et partit, la tête basse. Il aurait la peau de ce Matt.

Fin du premier chapitre.

Voilà.

Encore une nouvelle fic pas prévue. Je voulais continuer Death Lovers, mais je n'étais pas d'humeur assez joyeuse, la faute à cette deuxième nuit sans sommeil. Il est midi. Toujours pas fatiguée...

Je vais peut-être déjà écrire le chapitre deux puisque je sais parfaitement ce qui va s'y passer !

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