Bonjour à tous ! Me voici, pour ce fantastique HS en 6 parties, avec de l'humour, de l'épique, et des grosses révélations !
Enjooooooooooy !
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INTRO : LA MENACE PUMKIN
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Okay. Respire. Tout va bien se passer.
Lois Lane inspira en passant une main nerveuse dans ses longs cheveux bruns. Son magnétophone à la main, elle se racla la gorge par réflexe, vérifia que son parfum l'enveloppait agréablement et que Superman était toujours le premier numéro de son répertoire (au cas où Luthor aitencore une envie soudaine de compagnie féminine).
Et après avoir effectué ce rituel, elle se sentit rassurée.
Alors seulement, elle osa lever le regard vers la Demeure.
La Demeure était un immense château noir, avec des tourelles noires, des fenêtres noires et un portail noir. Détail intéressant : le découpage des briques faisait penser à un amas d'os. Valérie Damidot aurait probablement poussé des hurlements, et Lois mourrait d'envie de faire de même.
Ooooooh non ! Pas de pensées défaitistes, tu sais à quel point tes ongles deviennent cassants quand tu en as, n'est-ce pas ? Rappelle-toi ce que t'as couté cette manucure !
Enfin, ce qu'elle aurait du lui couter. Luthor avait le chic pour débarquer au moment les plus opportuns, parfois.
Sortant de ses pensées, la jeune femme se ragaillardit. Allez ma fille, tu as vu des baraques de Méchants pire que ça, pas vrai ? Rappelle-toi ce trou où le Docteur Quel-Que-Soit-Son-Nom t'avait enfermée ! Il n'y avait même pas la climatisation alors qu'ici, vu les trous sur les murs, tu n'auras pas ce problème ! Positive !
Un orage éclata. Lois avait envie de se rouler en boule.
Elle ne le fit pas : quelque part au milieu de son brushing, un neurone venait de puiser une once de courage dans la promesse qu'avec l'argent que cet article lui rapporterait, elle pourrait se payer la nouvelle jupe ab-so-lu-ment adorable (et hors de prix) qu'elle avait vu dans la vitrine de sa boutique préférée. Elle n'aurait même pas à supplier Superman de faire semblant de se battre avec un quelconque Méchant pour la subtiliser en cachette et la lui apporter.
Sur une dernière inspiration, elle ordonna à ses jambes de partir en direction de l'immense portail noir qui cachait l'entrée de la Demeure.
Elle se posta devant, et cligna des yeux.
Bon, j'entre comment moi ?
Une pancarte répondit à sa question : accrochée à l'un des piquets soutenant le portail, elle indiquait "La réponse à votre question est en bas". Lois haussa les sourcils et se baissa.
Une seconde pancarte : "Encore plus bas". Elle obéit.
Une troisième : "Bientôt !"
Lois était à genoux à terre, et elle dut s'aplatir contre le sol pour lire la dernière... qui ne contenait rien. Lois sentit sa mâchoire se fracasser contre la terre.
_Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Bredouilla-t-elle. Pourquoi il n'y a que du blanc sur cette stupide pancarte ?
_Parce qu'il n'y a pas de réponse à la connerie ! BWAHAHAHAHAHAHAHAHA !
Lois fit un bond de trois mètres de haut alors que la voix inconnue partait dans un fou rire aussi bruyant qu'incontrôlé.
_Putain, hoqueta-t-elle. J'adore les pigeons qui se pointent ici, c'est toujours aussi délirant ! BWIHIHIHIHIHIHI !
La jeune femme leva un regard abasourdi vers...
_HIIIIIIII ! Hurla-t-elle en s'éloignant précipitamment. Un crâââââââne !
C'était effectivement un crâne (avouez, vous pensiez que ce serait Urah, hein ? huhuhu), à la mâchoire presque décrochée tant il riait. Un bras squelettique sortit du pilier où il était accroché pour essuyer d'invisibles larmes de rire.
_Un squelette, poupée, rectifia-t-il entre deux hoquets de rire. Marcel, portier, à votre service... moyennant finances.
Lois sentit ses jambes vaciller, et le squelette lui proposa un bras charitable pour qu'elle s'y appuie, ce qu'elle fit distraitement, ne remarquant pas qu'il lui faisait les poches et lui volait discrètement son portefeuille.
_Alors ma jolie, comme va votre vie ? La questionna Marcel, avant de se reprendre : non en fait laissez tomber, je m'en fous. Pourquoi est-ce que vous êtes là ?
_Je... euh... je...
Je cause à un squelette. Je cause à un putain de SQUELETTE !
Une partie de sa conscience objecta qu'elle connaissait de manière plus qu'intime un gars qui volait, tirait des lasers par les yeux et portait sa culotte par dessus son pantalon, mais elle ne l'écouta pas. Superman avait au moins de la peau sur les os, lui.
_Bon, tu te grouille ? J'étais au beau milieu d'un poker avec une copine, et j'aimerais bien revenir avant qu'elle n'ait le temps de changer toutes les cartes de place, grogna le squelette.
_Les squelettes jouent au poker ? S'étonna faiblement Lois.
_Et ils peuvent aussi s'énerver si une nana ne répond pas à leur question. Alors pourquoi êtes-vous là ? Grouillez-vous ou je lâche les chiens !
La vision de trois énormes molosses au poil noir et aux yeux rouges comme la braise s'imposa à Lois, qui se donna une claque mentale et débita :
_Lois Lane, journaliste, je suis venue ici pour interviewer Le Seigneur Citrouille comme convenue par notre discussion du-
_BWAHAHAHAHAHAHAHA !
Lois retint un nouveau bond avant de hausser un sourcil. Le squelette -Marcel- avait explosé de rire. Littéralement : des petits bouts de crânes frémissaient sur le sol en ricanant.
Supermaaaaaan... je t'en prie, aide-moiiiii... pria-t-elle silencieusement.
Une main désarticulée rampa vers elle et lui indiqua le portail.
_Hihihi... Allez-y... huhuhu... Ca va s'ouvrir dans trois secondes... héhé... miss journaliste... journaliste... BWAHAHAHAHAHAHA !
Marcel hurla de rire de plus belle, tandis que Lois enjambait les os qui jonchaient le sol en retenant une furieuse envie de vomir.
Et dans un grand bruit de crissement, le Portail s'ouvrit, dévoilant une large allée jonchée de feuilles mortes provenants des arbres morts qui surplombaient des tombes de morts. Un petit rire nerveux s'échappa des lèvres de Lois, et il fallut qu'elle se repasse le montant de son salaire si elle réussissait cette interview durant quelques minutes pour parvenir à regagner un peu de courage.
Elle avança le long du cimetière en essayant très fort de ne pas regarder les noms sur les tombes (si elle y avait jeté un coup d'oeil, elle aurait vu qu'il n'y en avait pas et que les tombes étaient en plastique. Mais Lois Lane n'avait pas gagné le titre du Sens de l'Observation le Plus Pourri du Siècle pour rien), et bientôt, l'immense silhouette de la Demeure se dressa devant elle, grinçant au fil des vents.
Une grande porte branlante lui fit face. Lois chercha la sonnette du langage... et Marcel, apparemment reconstitué lui fit un grand sourire.
_Comme on se retrouve ! Alors, pas trop éprouvée par la traversée ? C'est miteux, hein ? Y'avait des vautours avant, ça rajoutait question peur, mais le Roi en a eu marre de nettoyer les fientes de partout alors il les a viré, piailla-t-il en battant des mains.
Reste calme Lois. Reste. Calme.
_N'êtes-vous pas le portier ? Demanda la jeune femme d'une voix tremblante.
Le "qu'est-ce que vous foutez là ?" était clairement audible. Marcel ricana.
_La crise ma jolie ! Je suis le portier, la sonnette, et je peux même vous faire le café pour un peu d'oseille. Intéressée ?
Lois déclina d'un signe de tête.
_Et pour sonner, je fais comment alors ?
_Vous aboulez le fric- ah non, vous n'en avez plus. Ben dans ce cas je vais directement gueuler.
La journaliste fronça les sourcils et mis la main dans sa poche, mais le squelette hurlait déjà :
_PUMKIIIIIIIIIIN ! VISIIIIIIIIITE !
Mes tympans sont foutus, songea Lois avec décontraction.
Marcel lui fit un salut militaire.
_Ma mission est accomplie. A la revoyure poupée ! Cria-t-il en disparaissant dans le mur.
Lois resta bêtement plantée là, les tympans encore meurtris, lorsque la porte s'ouvrit en grand.
_PUTAIN MARCEL, ON T'A DEJA DIT DE LA FERMER ! T'ES UNE SONNETTE, PAS UN- oh, il est parti ? Fais chier ! Jamais là pour prendre ses responsabilités, j'vous jure !
_Euh... Seigneur Citrouille ? Fit Lois en tendant une main tremblante.
L'inconnue la regarda en battant des cils. Elle finit par se reprendre, et rigola franchement en secouant la tête.
_Nan, y'a erreur sur la personne. Vous êtes la journaliste, c'est ça ?
_Oui. Lois Lane, reporter, enchantée, opina Lois, ravie de trouver enfin une personne normale.
_Haru, héroïne, enchantée aussi, répondit son interlocutrice.
C'était une grande blonde musclée, qui devait tout juste sortir de l'adolescence, et qui avait un énorme sourire collé au visage. La jeune femme se sentit presque confortable en sa présence... jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive que ladite Haru la matait.
_Je comprends pourquoi Superman vous adore, murmura-t-elle en lorgnant le tailleur de la reporter. Vous êtes super bien foutue !
... Hein ?
_Haru ! Tonna une voix sévère derrière la porte. Qu'est-ce que j'ai dit ?
L'adolescente blonde se rembrunit immédiatement.
_J'ai le droit de regarder le menu sans consommer, non ? Demanda-t-elle.
_Haru...
_Oui, je sais. Pas de matage de femme, homme ou quelconque être vivant n'étant pas toi. Content ?
_Ravi, ronronna la voix alors que son propriétaire sortait de l'ombre, attrapant la blonde par la taille. Puis, s'apercevant de la présence de Lois : Oh, je ne vous avais pas vu... bien le bonjour, gente demoiselle, huhuhu.
C'était un grand jeune homme, plutôt bien fait de sa personne, mais qui avait un sourire en tranche de courge collé sur le visage. Il donnait froid dans le dos à Lois, qui frissonna imperceptiblement.
_Lois Lane, dit-elle à nouveau. Je suis-
_La chère journaliste venue pour interviewer Pumkin, je sais, acquiesça l'inconnu. Ichimaru Gin, faux traître reconverti, ravi.
_C'est mon copain, précisa très inutilement Haru. Il a la classe, hein ?
Elle attendait visiblement une réponse. Lois bredouilla son assentiment -même si elle préférait nettement les bruns.
_Bon ben c'est pas tout ça, mais Pumkin vous attend et elle va nous péter un câble si on la fait poireauter trop longtemps. Vous venez ?
Elle ? Nota Lois.
_Le Seigneur Citrouille ? Fit Lois.
Haru et Gin ricanèrent, et se ressemblèrent de manière assez effrayante durant quelques secondes.
_Le Seigneur Citrouille, marmonna la blonde, c'est la première fois qu'on nous la fait, celle-là.
_Son vrai nom est King Pumkin, mais appelez-la le Roi, ça lui fera plaisir, glissa Gin avec un sourire.
La ? Mais pourquoi "la" ?
Lois décida de laisser tomber, surtout parce qu'Haru venait de l'entrainer à l'intérieur et avait refermé la porte dans un bruit de fracas.
La journaliste se retrouva entrainée dans un vaste couloir seulement éclairé par quelques chandelles qui luisaient faiblement. Il y avait un tapis rouge au sol, et il menait directement à ce que Haru lui présenta comme la Salle de Réception/Hall/Salle de Bal/Chambre d'ami/Chambre tout court.
_C'est la crise, alors on rentabilise l'espace, expliqua l'adolescente en haussant les épaules alors qu'ils entraient dans ce que Lois décida de nommer la Pièce.
La première chose que vit Lois fut une ombre ricanante sur le sol, qui lui fit un petit signe de la main. Vint ensuite une immense silhouette noire, que posa sur elle un regard imperturbable et soupira en marmonnant : "Je savais que c'était une mauvaise idée...". Dans un coin de la pièce, une grande fille brune aux traits serpentins lisait sans se préoccuper des deux enfants, l'un brun, l'autre blonde, qui ricanaient de concert en se parlant tout bas.
_T'occupe pas d'eux, fit Haru. Ce sont les autres Héros mais ils ne sont pas de cet univers, ils trainent juste ici, ils ne sont pas là pour l'interview.
_Hein ?
_Laisse tomber.
Notant avec une pointe d'agacement qu'elle se faisait tutoyer, Lois n'eut néanmoins pas le temps de poser des questions car on venait de la projeter devant le Roi.
Le Roi était nonchalamment assis sur son Trône, les jambes croisés, un ordinateur sur les genoux. Du cou jusqu'aux pieds, c'était un humain normal, vêtu d'un complet noir. Mais la tête...
_Une CITROUILLE ? S'exclama Lois en ouvrant de grands yeux.
Les larges trous noirs qui servaient d'yeux à la citrouille (une foutue CITROUILLE. Je vais craquer) se levèrent au ciel et sa bouche dentelée s'arqua pour soupirer :
_Mais pourquoi les gens pensent toujours que je m'appelle King Pumkin pour le fun ? Pumkin veut dire Citrouille vous devriez le savoir vous causez anglais ! Avec un nom pareil, j'allais pas être une mite en pull-over, merde quoi !
Lois avait du mal à imaginer une mite en pull-over, surtout qu'elle venait de remarquer que la citrouille avait une couronne sur son chapeau (oui, elle avait un chapeau. Mais Lois n'en était plus à une ou deux surprise près).
_Hey, je suis le Roi après tout, se justifia la citrouille en gratouillant machinalement sa couronne.
Ceci expliquait cela. Ou pas.
Lois fut sortie de son ébahissement par sa conscience professionnelle (et l'odeur lointaine de l'argent tout chaud qui attendait qu'elle finisse cette interview). Elle avala sa salive et plongea son regard dans les orbes vides du Roi... pour le détourner aussitôt. Note à moi-même : ne pas regarder à l'intérieur d'une citrouille.
_Eh bien, euh, bonjour Roi Citrouille.
_Appellez-moi simplement Roi, proposa aimablement King Pumkin.
_Euh oui, Roi. Je, euh, je suis Lois Lane, reporter, ravie de vous rencontrer, fit Lois en tendant une main qui resta superbement ignorée.
_King Pumkin, roi, auteur et futur maître du monde, de même.
C'est ce que j'appelle un CV impressionnant, se dit la jeune femme avant de se ressaisir.
_J'ai donc été envoyée pour écrire un article sur votre fic, Geronimo ! et-
_C'est Banzai, rectifia le Roi d'un ton polaire.
...
Boulette.
_Oui, Banzai ! bien sur, où avais-je la tête ? Bredouilla Lois. Je suis vraiment distraite parfois, c'est fou...
Elle émit un petit rire nerveux. Personne ne répondit.
_Donc, je suis ici pour écrire un article sur votre fic. Comme vous le savez, elle a connu un succès assez incroyable au vu de son contenu...
Lois jeta un coup d'oeil aux notes que lui avait fourni son rédacteur en chef : "Ca parle d'une nana qui fout la merde, boit, rigole et baise. Débrouille-toi avec ça Lane."
_Au vu de son contenu, répéta-t-elle mornement. Les fans voudraient donc en savoir un peu plus sur vous, vos personnages, ce genre de chose quoi...
_C'est le principe d'une interview oui, persifla le Roi en ôtant son ordinateur de ses genoux pour le déposer sur la citrouille qui lui servait de table basse, juste à côté du Trône.
Claquant dans ses mains, il (ou elle, au vu de la manière dont semblait la nommer tous les personnages) fit surgir une vingtaine de citrouilles du sol sous les hurlements de Haru :
_Et après tu te plains d'avoir des trous de partout ? Tu passe ton temps à percer le carrelage avec tes machins !
_Asseyez-vous donc ! La coupa Pumkin avec un grand sourire. Le reste de la bande ne devrait pas tarder à arriver, je les ai appelé quand Marcel m'a prévenu.
Le squelette, qui jouait au carte avec la petite fille blonde que Lois avait aperçu tout à l'heure, fit un grand signe de la main à la reporter.
Au même moment, toute une bande de personnages aussi bruyants que colorés firent irruption dans le Hall, et les yeux de Lois commencèrent à la piquer. Bleu... rouge... vert... mais QUI est le responsable de cette atrocité visuelle ?
Elle se rappela qu'elle sortait avec un type en collants bleus et décida de la fermer.
Sur un signe du Roi, tous s'assirent, alors que Lois se retrouvait elle ne savait commet face à eux, installée sur une grosse citrouille étonnamment confortable.
_Magnifique ! Applaudit le Roi en croisant les bras, toujours sur son Trône. Tout le monde est là, installé, et je suis sûre que Marcel, Scath et Harry seront assez gentils pour nous apporter une ou deux bières-
_Vas crever, laissèrent tomber les sus-mentionnés.
_Tant de méchanceté... pleurnicha la citrouille en faisant trembler sa lèvre inférieure.
Haru poussa un profond soupir.
_Quand t'auras fini ton cinéma, on pourra peut-être commencer, non ?
Pumkin se racla la gorge et se redressa sur son Trône.
_Très juste, très juste. Boris, si vous voulez bien...
_C'est Lois, rectifia la jeune femme.
_King Pumkin enchanté, sourit le Roi. Mais il me semble qu'on avait déjà fait connaissance, non, Boris ?
RAAAAAA- non, pense à ta paie, pans à ta paie... et aussi à ce truc que Superman te fera, avec le fromage en spray et la pince à téton... Oh ouais... huhuhu.
Retrouvant soudainement son calme -même si le petit rougissement sur ses pommettes trahissait ses pensées- la journaliste inspira profondément. Elle sortit son magnétophone.
_Je vais donc vous poser une série de questions réclamées par vos fans, merci d'y répondre avec honnêteté. Tout ce que vous direz sera enregistré et reporté intégralement, sans modifications.
L'ensemble des personnages hocha la tête. Le Roi se contenta d'un ricanement sinistre.
Lois avait un mauvais pressentiment.
_Commençons, voulez-vous ?
Elle appuya sur le bouton "START" et sortit ses papiers.
C'est partit.