Auteur: Elbée

Rating: M

Warning: Slash HPxDM Lemon UA

Eeeet me revoilà enfin avec l'épilogue de cette histoire ! =D

Désolée pour le retard, j'ai été incroyablement occupée ces derniers temps –et d'ailleurs je continue de l'être, j'ai à peine le temps de me mettre à l'ordi en ce moment haha – j'espère que cet épilogue saura vous plaire (malgré le retard de dix jours sur mon planning!) =)

Un mini-disclaimer : pour ce qui est du club de Krum, le 'Rhinestone Eyes' son nom est bien-sûr tiré d'une chanson du même titre du célèbre groupe de rock alternatif 'Gorillaz' ! C'est une chanson un peu étrange qui commence par 'I'm a scary gargoyle on a tower that you made with plastic power your rhinestone eyes are like factories far away'...

hmmmm...

Bon pour ce qui est de futurs projets de fics, il y en a ! Pour l'instant j'ai pas mal d'idées pour une fic longue et une autre plus courte... Des créature!fics toujours bien-sûr huhu ^^ J'espère pouvoir m'y mettre dès que j'ai un peu plus de temps (mais ça ça risque pas d'être pour bientôt hélas =( ) Je vous tiendrais au courant !

En tout cas mille merci à tous ceux qui ont lu Plus que du Gris jusqu'à présent ! J'espère que vous aurez pris autant plaisir à lire cette fic que j'en ai eu à l'écrire ! Elle est la plus longue que j'ai écrit à ce jour (plus de deux cents pages word tout de même un vrai petit roman LOL) donc ça me fait tout bizarre de me dire que c'est enfin fini depuis le temps qu'elle est en cours!

J'ai adoré lire vos reviews, alors si vous n'en avez encore jamais laissé... c'est le moment ou jamais ! =P

À bientôt sur ffnet! :))


Plus Que Du Gris

Chapitre 9: Épilogue - Aussi simple que cela


18 mois plus tard

-Non, je te dis que je viens avec toi. »

-Harry... »

Draco lui lança un regard en coin vaguement exaspéré, et Harry haussa un sourcil comme pour le défier d'insister d'avantage.

Le blond poussa un soupir d'impuissance, reportant son attention sur la route devant lui et ravalant sa contrariété. Il serra les dents et était sur le point de rétorquer tout de même quelque chose, mais le loup-garou fut plus rapide et lui coupa l'herbe sous le pied :

-Non. Je viens. »

Draco tourna le volant et prit un virage en douceur, la voiture répondant à la plus infime de ses commandes, et se résigna à garder le silence, sachant qu'il avait déjà perdu de toute façon. Harry pouvait se montrer incroyablement têtu lorsqu'il avait quelque chose en tête, et le faire changer d'avis pouvait se révéler aussi productif que de débattre avec un mur. Quoique la faute lui revenait en grande partie, songea Draco, boudant sa défaite, il n'aurait pas dû dire au jeune loup-garou son programme impromptu de ce soir.

Draco avait convenu avec Harry la veille qu'il passerait prendre celui-ci à la bibliothèque universitaire comme il le faisait parfois pour le dépanner s'il avait su que cette soirée finirait bien plus chargée que prévu, il se serait désisté... Il avait bien tenté d'appeler le brun mais sans succès –si seulement Harry se souvenait de recharger son portable de temps en temps !

Il était présentement 21 heures et quelques minutes à Londres. Avec les partielles qui approchaient, il arrivait à Harry de travailler après les cours jusqu'à assez tard. La bibliothèque était ouverte 24 heures sur 24, et le brun préférait y aller plutôt que de rester dans leur appartement – avec Draco autour, c'était difficile de se concentrer disait-il, la tentation que celui-ci lui offrait y faisait pour beaucoup, et bien trop souvent il finissait par oublier ses bonnes résolutions pour le rejoindre au lit.

Cela faisait un peu plus d'un an qu'ils vivaient tous les deux à Londres. Harry s'était décidé à s'inscrire à l'université de Brunel à Uxbridge où il préparait une licence de design automobile, et le vampire l'avait bien-sûr suivit dans son déménagement. Blaise l'y avait même encouragé, et désormais le blond servait de liaison directe entre Blaise et Viktor Krum, l'un des barons de Londres que Zabini lui avait demandé de servir, question de politiques...

Harry aimait beaucoup les études qu'il poursuivait, et tous les deux se plaisaient incroyablement bien à Londres. Ils rentraient parfois à Poudlard les week-ends Harry pour qu'il puisse voir sa famille et ses amis –c'était surtout les soirs de pleine lune que sa meute lui manquait le plus –, et Draco pour son travail.

Mais le plus gros changement de ces derniers mois n'était ni leur déménagement ni la reprise des études de Harry. C'était un changement de taille, et c'était aussi la raison pour laquelle Draco se montrait parfois bien trop protecteur au goût de Harry. Cela faisait en effet désormais trois mois que le blond avait fait de Harry son calice. L'importance de ce choix n'aurait su être plus capitale, et même si Draco avait suggéré l'idée à Harry auparavant déjà, il avait fallu plusieurs mois au jeune loup-garou pour qu'il ne se décide enfin.

Ça n'avait pas été une décision prise à la légère et il avait longuement hésité. En devenant son calice, c'était sa vie qu'il donnait. Et ce n'était pas une simple métaphore. Tout comme Draco, il ne vieillirait pas et demeurerait éternellement jeune, gardant son apparence de jeune homme aussi longtemps que Draco serait de ce monde. Et si c'était une idée qui pouvait séduire aux premiers abords, elle était, tout bien considérée, tout à fait effrayante.

Évidemment, les avantages n'étaient pas négligeables. Savoir que Draco buvait du sang autre que le sien avait toujours irrité Harry malgré lui. C'était de la jalousie pure, et une jalousie stupide en plus, ça n'était pas par choix que Draco s'abreuvait à d'autres gorges : se nourrir du sang de Harry quotidiennement et sans relâche sans qu'il fût son calice aurait été impossible. Jamais son sang n'aurait pu se régénérer aussi rapidement. Mais le seul fait de l'imaginer boire à la gorge de quelqu'un d'autre, imaginer Draco dans d'autres bras, éprouvant cette passion frénétique qui s'emparait de lui lorsqu'il buvait... C'était intolérable.

Devenir son calice avait résolu tout cela. Cependant Harry n'avait certainement pas anticipé le contrecoup du nouveau lien qui le liait désormais au vampire... Et le jeune lycanthrope se serait tout à fait passé de la jalousie et la surprotection démesurée dont Draco faisait à présent preuve bien malgré lui.

Fort heureusement, trois mois avaient passé, et les instincts défensifs et protecteurs de Draco se pondéraient enfin. Car si Harry trouvait ce besoin qu'avait Draco de le protéger sans cesse certes touchant, il devait avouer que cela devenait agaçant à la longue. Il n'était tout de même pas un faible chiot sans défense. Draco n'avait pas besoin de s'inquiéter pour sa sécurité à chaque seconde qui passait. Et c'était précisément ce qu'il était entrain de faire en cet instant.

Draco lui avait avoué qu'il s'apprêtait à effectuer une transaction d'importance potentiellement dangereuse, pour le compte de Krum. En l'apprenant Harry avait aussitôt tenu à l'accompagner. Le fait que Draco craignit pour la sécurité du brun était parfaitement ridicule jugeait t-il; ça n'était pas demain la veille qu'il se laisserait impressionner par une bande de vampires... Et puis lui aussi était enchaîné à Draco, celui-ci ne pouvait tout de même pas sérieusement s'attendre à pouvoir sauter dans la fosse aux lions avec la bénédiction de Harry ?

-Et qu'est-ce que c'est que cette transaction au juste ? » Demanda Harry comme s'il considérait la question close.

Draco prit un virage et passa une vitesse. Il conduisait toujours imprudemment – même si Harry s'était habitué à ce genre de conduite de sa part avec le temps – et ils n'allaient plus tarder à rejoindre le centre.

Le vampire jeta un nouveau coup d'œil à son récent calice et haussa les épaules comme pour marquer sa défaite. Si Harry voulait l'accompagner, hé bien...

-Je ne fais que leur remettre l'argent en échange de la marchandise qu'attend Krum. » Répondit simplement Draco d'un ton léger. Harry ne chercha pas à savoir ce que pouvait bien être cette 'marchandise' au juste. Il ne tenait pas à le savoir, même s'il se doutait bien que Draco ne nageait pas dans les affaires les plus licites qui soient. « Sauf que Krum a décidé de les payer moins que prévu... Ce qui en fait une situation délicate. »

-Tu les connais ces vampires ? »

-Non. Je sais simplement qu'ils sont russes. Ils devraient être cinq, mais je ne rencontre que le messager ce soir. »

C'était tout ce que Viktor Krum lui avait dit, et franchement Draco flairait le mauvais coup. Les vampires russes avaient réclamé que l'homme de Krum vienne seul pour opérer la transaction, ce qui n'aurait pas gêné Draco en temps normal... Cependant, le fait qu'il dût leur annoncer qu'ils recevraient dix pour-cent de moins que la somme convenue ne manquerait pas d'envenimer les choses.

Draco n'était pas entièrement sûr qu'ils se montreraient bienveillants à l'annonce d'une telle nouvelle. Une petite part de sa conscience puisait réconfort dans la présence rassurante de Harry à ses côtés tandis que l'autre s'insurgeait de sa manière de penser : mêler Harry aux risques de son travail était un acte inconscient. Son devoir en tant que vampire était de protéger son calice du danger, pas de l'entraîner dedans !

-Et il est où cet argent ? »

-Dans le compartiment devant toi... » Fit Draco avec un petit mouvement du menton pour le lui indiquer, sans lâcher des yeux la route où la circulation s'était faite plus dense maintenant qu'ils étaient dans le centre même de Londres.

Harry ouvrit la boîte à gant et en sortit une épaisse enveloppe en papier kraft qui n'était pas scellée. Il l'entrouvrit et y jeta un coup d'œil.

-Woah. » Elle était pleine à craquer de billets de cinquante livres sterling – Harry en avait rarement vu, et jamais autant d'un coup. « Hé bien... »

Une dizaine de minutes passa, et finalement la voiture ralentit progressivement sa vitesse.

-On y est presque. » Fit Draco en prenant un dernier virage. « Tu es certain de vouloir rester? »

Sans que Harry ne s'en soit rendu compte, ils avaient pénétré dans un quartier plus sombre qui ne devait pas faire partie de la liste d'endroit recommandables chez les gens biens. Les immeubles étaient sales, les rues respiraient le commerce illégale, et la pauvreté omniprésente ne manqua pas de lui rappeler Poudlard.

-Évidemment. »

Draco paraissait bien connaître les environs, car il s'engagea dans un vaste parking souterrain sans aucune hésitation. Roulant au pas, il descendit ainsi plusieurs niveaux jusqu'à ce qu'ils n'arrivent au niveau moins trois. Là, le parking était absolument désert, hormis une voiture noire devant laquelle se trouvaient trois hommes tous impeccablement vêtus de complets noirs. L'un deux tenait une valisette à la main. Leurs hommes, pensa Harry.

Le parking souterrain était grand, mais pourtant Harry se sentit brusquement saisi d'un vague sentiment de claustrophobie. L'endroit aurait fait un cadre parfait pour une scène de meurtre : isolé et glauque à souhait avec sa lumière jaunâtre diffusée par de vieux néons bourdonnants fixés aux murs de bétons sales, tagués pour la plupart. Un endroit idéal pour une transaction secrète, sans aucun doute. Quoique cet isolement avait un double tranchant, et Harry était heureux d'avoir suivit Draco jusque là. Ici, personne n'aurait entendu le bruits d'un coup de feu, et si profond sous terre, s'échapper aurait relevé de l'exploit, jugea le brun.

-Bon, tu restes dans la voiture, d'accord ? » Lui demanda Draco en prenant l'enveloppe qui contenait les billets. « J'étais sensé venir seul... »

-Et avec ton propre couteau sous la gorge aussi ? » Demanda avec ironie Harry sans quitter des yeux les trois vampires qui n'avaient pas bougés et qui se tenaient toujours près de leur voiture, une BMW noire aux vitres teintées.

Draco eut un faible rire avant de sortir, claquant la portière derrière lui et laissant Harry seul dans le véhicule.

Il s'approcha des trois vampires et leur adressa un signe de tête en guise de salut.

-Bonsoir messieurs. » Fit-il avant de se tourner prudemment vers celui qui paraissait être le chef du groupe –son aura était la plus vieille et la plus puissante –. «Vladislav Abramovich ? »

Abramovich fit un signe de tête affirmatif pour confirmer mais n'esquissa pas le moindre geste pour lui serrer la main. C'était un homme à la carrure massive et à la mâchoire proéminente qui n'avait pas l'air bien commode. Les deux autres vampires, tout aussi trapus que lui, semblaient aussi figés que des statues de sel, comme deux chiens de garde sur le pied de guerre, et les lunettes noires qu'ils portaient masquaient entièrement leur regard.

-Vous deviez venir seul. » Grogna Abramovich avec un fort accent russe, visiblement très mécontent. « Vous avez la somme prévue ? »

Draco réprima une grimace au ton supérieur du vampire russe.

-Monsieur Viktor Krum dit que trente-et-un mille feront l'affaire. » Fit Draco de but en blanc en gardant son calme. Il avait rencontré des vampires bien pires qu'Abramovich, et l'important c'était qu'il garde son sang froid et qu'il ne se laissa pas impressionner.

-Nous nous étions mis d'accord sur trente-cinq mille livres. » Rétorqua durement le russe qui visiblement ne bougerait pas d'un pouce –ça avait été à prévoir, pensa Draco.

- Trente-et-un mille ou rien. »

Abramovich fronça les sourcils, et le vampire sur sa droite esquissa un petit mouvement qui avait pour but de révéler subtilement l'arme à feu qu'il avait dans la poche intérieure de sa veste. Le chef leva la main pour l'intimer à garder son calme et s'adressa à nouveau à Draco :

-Mon patron, Monsieur Nazarov, n'apprécie guère les plaisanteries de mauvais goût. Je veux la somme prévue. Immédiatement. Ou Monsieur Viktor Krum entendra parler de nous, je vous le promet... »

-C'est impossible, je ne l'ai pas. Reportons la transaction. » Décréta Draco.

Cette fois-ci, les deux hommes de chaque côté d'Abramovich sortirent leurs armes, et celui-ci ne fit rien pour les en empêcher.

-Ce n'est pas ce qui était prévu ! »

Draco allait répondre quand il entendit un claquement de portière, et sut que Harry venait de sortir de la voiture. Évidemment, il n'aurait pu s'attendre à ce que le brun reste de marbre en le voyant se faire directement menacer. Il ne pouvait lui reprocher sa réaction –lui même en aurait fait autant à sa place–, même s'il aurait préféré que Harry ne s'en mêle pas. Peut-être qu'en gardant son sang froid il aurait pu faire entendre raison à Abramovich et tirer son épingle du jeu, mais avec Harry présent– un loup-garou qui plus était –...

Effectivement la réaction ne tarda pas :

-Et il était convenu que vous deviez venir seul ! Vous avez abusé de nous ! » Cria Abramovich, son accent se faisant plus fort tandis que la colère montait en lui.

-Baissez vos armes ! » Ordonna Harry qui était à présent à côté de Draco.

Le blond ne put réprimer une grimace. Oh Harry, non... Pas comme ça...

Évidemment, Abramovich parut absolument furieux de se voir donner des ordres de la sorte, et par un loup-garou en plus. Il était clair que le rapport qu'il ferait à son patron serait des plus mauvais, et nul doute qu'il prenait tout cela comme une insulte personnelle.

-Harry... »

-Quoi ? Tu ne vas pas laisser ces types te marcher dessus non plus ? » S'écria Harry avec un regard dédaigneux pour l'autre vampire qui semblait tout à fait stupéfait de l'audace du brun qui n'avait que faire de son statut. « Allez viens, on s'en va. »

Abramovich semblait sur le point de rétorquer quelque chose, mais un regard mauvais de la part de Harry, un peu trop animal pour être tout à fait humain l'en dissuada.

-Ça ne se passera pas comme ça. Vous entendrez parler de nous. »

-C'est ça. » Répondit Harry en feignant le désintérêt total, tirant par la manche Draco qui semblait déchiré entre la mortification et l'hilarité devant le visage outré du russe. Harry était tout de même quelque chose.

Par chance, les russes semblaient avoir enfin fait une croix sur leur argent, et ils regagnèrent la voiture sans encombre.

-Tu n'as pas idée de ce que tu viens de faire. » Soupira Draco en mettant le contact de l'Audi qui démarra silencieusement. « Quoique voir la tête de ce pauvre Abramovich valait la peine, je te l'accorde. »

-Tu ne pouvais rester sans rien faire ! Je crois qu'ils n'auraient pas hésité à te tirer dessus si ça avait pu leur procurer un peu plus d'argent... »

-C'est probable... mais j'aurais voulu rester plus diplomatique... » Répondit Draco avec un haussement d'épaules comme pour signifier que ça n'avait pas une si grande importance. Ils venaient de sortir du parking souterrain, et Draco reprit la direction Est vers le centre. «Krum entretenait de bonnes relations avec Nazarov... Enfin peu importe. Il va falloir que j'aille voir Viktor maintenant, histoire de lui annoncer la bonne nouvelle... Tu ne veux pas que je te dépose à l'appart je suppose?»

Harry lui décrocha un large sourire et Draco eut sa réponse. Bien-sûr que Harry ne lâcherait pas le morceau aussi facilement.

Il n'avait pas pour habitude de l'emmener avec lui lorsqu'il devait effectuer diverses tâches, pour Krum ou Zabini... Harry n'en avait jamais manifesté l'intérêt d'ailleurs : bien qu'il fut lié à un vampire, il avait toujours fait preuve d'un sens accru de la morale, et d'ailleurs le blond se doutait que si Harry fermait les yeux sur ses activités peu vertueuses, c'était uniquement dans l'intérêt de leur relation.

Il l'avait néanmoins déjà présenté à Viktor Krum, à la demande de celui-ci qui n'ignorait rien de la situation de Draco. Mais qui l'ignorait ? Draco était devenu une véritable petite célébrité parmi les vampires à Londres et à Poudlard. Avoir un loup-garou comme compagnon et calice lui avait donné une notoriété indéniable, intérêt qu'il n'était pas certain de vouloir d'ailleurs –il se serait bien passé des regards inquisiteurs qui le suivaient un peu trop souvent sur son passage, comme s'il était une véritable curiosité de la nature – ce qu'il était en fait, d'un certain point de vue.

Viktor Krum était un des alliés de Blaise, et si Draco ne l'appréciait pas autant que le vampire métis, il devait admettre que Krum s'était toujours montré correct envers lui, et étendait sa protection sur lui et Harry en échange de ses services –et de plus, il payait bien.

Ils arrivèrent devant le Rhinestone Eyes, le bar à strip-tease que possédait Viktor Krum, où celui-ci avait son bureau et où on pouvait le trouver généralement. Ils laissèrent la voiture devant l'entrée dans l'espace réservé aux clients VIP.

Ils pénétrèrent à l'intérieur, et aussitôt la musique perceptible depuis dehors se fit plus nette. Elle était lente et langoureuse, et convenait parfaitement à l'atmosphère tamisée qui se révéla à eux. Au centre de la salle principale se trouvait un large socle carré en plexiglas transparent sur lequel plusieurs filles en bikinis dansaient lascivement sous les regards excités des clients assis dans les canapés de velours couleur vermeil disposés tout autour du soubassement. Il y avait également d'autres piédestaux carrés en périphérie de la scène principale sur lesquels des filles se trémoussaient autour de barres métalliques, quittant de temps à autre leur plate-forme pour offrir un strip-tease complet dans une alcôve séparée à un client plus généreux que les autres.

Harry jeta un regard circonspect à un homme assis dans un fauteuil qui se bavait dessus d'une manière fort peu séduisante, obnubilé par la magnifique femme au corps plantureux qui lui offrait une danse privée et qui bougeait son corps à quelques centimètre du sien. Il détourna son regard du spectacle quelque peu perturbant avant de suivre Draco qui avait délaissé la piste de danse pour monter les escaliers menant à l'étage réservé.

Les marches de l'escalier étaient recouvertes de velours rouge tout comme le palier sur lequel ils débouchèrent. Deux hommes en costumes noirs gardaient l'unique porte d'acajou au bout du palier et en voyant Draco et Harry ils leur accordèrent un infime signe de tête, signe qu'ils pouvaient entrer. Le brun ne doutait pas que ce signe lui était particulièrement destiné, et non pas à Draco qui rendait visite à Krum régulièrement.

Harry n'était venu ici qu'une fois par le passé, mais il soupçonnait que son existence et la relation qu'il entretenait avec Draco était connue par bon nombre de vampires. C'était tout de même toujours un peu étrange pour lui que de se rendre compte que les vampires le regardaient d'avantage avec curiosité que comme s'ils allaient lui cracher au visage –enfin du moins les vampires sous la coupe de Zabini et Krum, évidemment, pour le reste rien n'avait changé...

Dans la pièce – un salon –, l'ambiance y était bien différente de celle du rez-de-chaussé. Le sol ici était lui aussi recouvert de velours carmin, et les lieux étaient éclairés faiblement, accommodant la sensibilité de la vision vampirique. Une dizaine de vampires devait se trouver là estima Harry, ainsi que quelques humains dans le secret de la Mascarade. La plupart d'entre eux était assis autour de petites tables rondes en bois verni qui avaient été disposées ça et là, tandis que d'autres discutaient à voix basse debout, un cocktail à la main, vêtus de complets ou de longues robes élégantes.

Harry laissa son regard traîner un instant, tentant de ne pas paraître impressionné le moins du monde, et feignant de ne pas avoir remarqué que les regards s'étaient fixés sur eux à leur arrivée.

Il emboîta le pas à Draco qui ne prit pas la peine de saluer quiconque, et se dirigea directement vers la porte de bureau sur laquelle on pouvait lire en lettres dorées 'Viktor Krum'. Harry allait le suivre à l'intérieur de l'office, mais l'homme qui gardait l'entrée avança la paume de sa main, pour lui indiquer clairement qu'il fallait qu'il reste à l'extérieur.

Harry ignorait si c'était à cause de son espèçe où si c'était parce que Krum voulait entretenir de manière privée avec Draco, mais il n'en était pas moins que l'interdiction ne manqua pas de l'agacer.

Draco se tourna vers lui et lui lança un regard d'excuse, haussant les épaules comme pour lui dire qu'il n'y avait pas grand chose à faire de toute façon. Il ne semblait pas enchanté à l'idée de laisser Harry tout seul dans un salon rempli de ses semblables.

-Ça ne prendra qu'une minute. » Lui assura t-il.

Harry hocha la tête brièvement et fit un petit geste du menton comme pour le hâter à entrer dans le bureau. Il s'éloigna tandis que le blond fermait la porte derrière lui, et s'adossa au mur à côté, résolu à rester aussi invisible et silencieux qu'une ombre le temps que Draco revienne.

Il regarda de loin les petits groupes de vampires, qui paraissaient si distingués et si charmants... Quelle imposture ! Sous cette façade attrayante et raffinée, Harry le savait, il ne restaient pas moins des buveurs de sang qui ne voyaient l'humanité comme guère plus qu'un garde manger à leur disposition.

Vivre avec Draco n'avait paradoxalement pas vraiment changé sa vision des vampires. Draco était une exception, il n'était pas comme eux, se disait-il toujours.

Il aperçut du coin de l'œil un vampire lui faire signe de venir vers lui. Harry lui lança un regard suspicieux, et voyant qu'il avait son attention, l'homme réitéra son geste, l'intimant à se rapprocher.

Le vampire était assis à une table, un peu à l'écart des autres et il portait un costume bleu marine et une cravate de la même couleur. Ses cheveux étaient noirs et plaqués en arrière, et il avait comme un air d'aristocrate. Le brun avait tout d'abord cru qu'il était seul, mais il se rendit compte qu'il y avait en fait une femme, une vampire, près de lui qui se tenait dans l'ombre de l'angle que faisait le mur. Elle était vêtue d'une robe Charleston courte et noire et ses cheveux blonds étaient ramenés sur sa nuque en un chignon. Elle ne paraissait pas intéressée, le regardant d'un air vague comme si elle voyait des loup-garous là tous les jours vraiment mais il y avait quelque chose de dérangeant dans l'image qu'elle dégageait, comme si elle n'avait pas toute sa raison.

Harry leur jeta un regard soupçonneux et resta là où il se trouvait durant plusieurs secondes, jusqu'à ce que l'homme penche sa tête légèrement sur le côté, avec un haussement de sourcils comme s'il se demandait ce qui pouvait bien justifier l'impolitesse de Harry, ce qui mit légèrement mal à l'aise le loup-garou –putain de vampires manipulateurs.

-Bonsoir, mon cher... » Susurra l'homme avec un sourire vaguement carnassier quand Harry se décida enfin à s'approcher, faisant un geste d'invitation vers le siège en face de lui.

-Bonsoir... » Fit prudemment le brun, qui préférait vraiment rester debout. Il voulait bien faire des efforts pour Draco et son travail, mais il ne fallait pas trop lui en demander non plus. Boire une coupe de champagne avec un vampire? Non merci.

-J'espère que vous ne trouvez pas mon audace impolie, mais votre présence est intrigante pour nous tous ici... »

Il fit une pause, comme s'il pensait que Harry allait dire quelque chose, ou comme s'il se délectait de le voir légèrement mal à l'aise dans le silence grandissant. Le brun haussa vaguement les épaules et l'homme reprit :

-Cette situation... Un loup-garou, un vampire... C'est si... particulier... »

Il le regardait avec une étrange intensité dans le regard, comme si Harry avait été un objet fascinant, ou... convoité. Cinglé, songea Harry avec une moue perplexe. Il fallait qu'il parte de là.

-Hmm, je... »

-Si je peux me permettre, » Reprit le vampire sans lui laisser le temps de parler. « J'ai toujours pensé que le sang d'un loup-garou devait être très spécial. »

Harry s'apprêtait à faire demi tour, quand il sentit avec effroi un souffle froid près de son épaule gauche, et ne pût s'empêcher de sursauter très peu dignement, son cœur battant à la chamade sous le coup de la surprise.

-Oui, sûrement très spécial. » Susurra la vampire blonde qui avait réussi à passer derrière lui sans qu'il ne l'ait remarqué.

-Harry. » Fit durement la voix de Draco.

Il entendit son lié en même temps qu'il sentit celui-ci le tirer par la manche loin de la jeune femme dont le regard semblait amusé et à moitié fou.

Harry se tourna vers le blond, mais ses mots moururent dans sa gorge quand il vit le visage hors de lui de son lié qui semblait véritablement fulminer de rage.

-Draco, tu... »

-Rabat le col de ce blouson! » Siffla Draco à voix basse, ayant enfin lâché la manche de Harry.

Sans cesser de le suivre vers la sortie à grand pas, Harry lui jeta un regard interloqué.

-Hein, quoi ? Ça va pas, non ? »

-Ton cou, Harry, ton cou ! »

Ils avaient descendu les escaliers et traversaient à nouveau le bar en sens inverse.

-Hé bien quoi mon cou ? » Fit Harry sur la défensive une fois qu'il furent à nouveau dehors.

Draco avait toujours les dents serrées et semblait lutter pour regagner son calme. Il prit une grande inspiration et regarda Harry avant de fermer les yeux, inspirant longuement à nouveau. Ils se trouvaient à présent devant la voiture, et rentrèrent à l'intérieur.

-Je ne veux pas qu'ils te voient comme chasse libre, Harry, tu comprends ? » Fit enfin Draco, la colère enfin retombée. Il laissa son front tomber contre le volant, comme s'il se sentait soudainement très fatigué.

-C'est ridicule. Je suis un loup-garou, je te rappelle. »

-Je sais mais... Je ne veux pas qu'on te regarde comme ça... comme ces deux... »

La colère semblaient sur le point de refaire surface et Harry posa un main sur sa cuisse pour le rassurer.

-Calme toi, j'ai plutôt l'impression que tu refais une petite crise de paranoïa, hmh ? Tu te souviens de ce dont on a parlé la dernière fois ? »

Draco hocha la tête et prit la main de Harry dans la sienne. Bien-sûr Draco s'en souvenait. Il avait promis à Harry qu'il ferait des efforts. Mais bordel, ça n'était pas facile !

Ça ne criait pas gare, et soudain ça le prenait aux tripes : cette jalousie et cette paranoïa qui se déclenchait aux plus petits signes. Il savait et comprenait que c'était la conséquence directe de sa décision d'avoir fait de Harry son calice –et il ne regrettait pas –, mais cela n'y changeait rien. Il faisait confiance à Harry, Harry n'irait pas voir ailleurs, et certainement pas un autre vampire ! Il le savait, il le savait...

Et pourtant, le besoin de garder et de sur-protéger son calice était bien là. Il était sensé être le vampire fort, en charge de la situation... Le fait que son calice n'était pas un faible humain besoin d'être défendu mais au contraire un loup-garou qui aurait très bien pu lui mettre une raclée s'il l'avait souhaité ne faisait qu'augmenter l'ironie de la situation bien-sûr...

-Je sais, je sais... Harry, je... Je suis désolée. »

Le loup-garou eut un simple hochement d'épaules et lui offrit un petit sourire de réconfort comme pour lui assurer qu'il n'y avait pas de quoi fouetter un chat.

-J'ai vraiment été un sale petit con sans considération, tu sais, avant... Quand tu venais d'être enchaîné... » Murmura Draco. « Je ne sais pas comment tu faisais... »

Harry haussa un sourcil à la comparaison, même si elle était sans doute appropriée.

-Pas vraiment, tu as toujours été très correct, même dès le début. » Ricana le brun en se remémorant ces jours qui semblaient désormais si lointains.

Draco ne put réprimer un petit rire, visiblement lui aussi plongé dans de vieux souvenirs.

Quelques minutes de silence passèrent, avant que Draco ne pousse un dernier soupir. Il se sentait bien mieux à présent.

Il se redressa et regarda Harry, portant à ses lèvres la main qu'il tenait toujours dans la sienne.

-Je te veux uniquement pour moi, Harry. » Fit-il à voix basse en embrassant ses doigts avant de retourner sa main pour effleurer doucement son pouls de ses crocs.

Un frisson délicieux parcourut l'échine du loup-garou qui sourit. C'était difficile de savoir si c'était à cause du lien calice que Draco parlait ainsi, ou bien si c'était juste parce que Draco était Draco. Il y avait des choses qui ne changeaient pas vraiment.

-Rentrons, j'ai eu une longue journée. » Dit Harry en reprenant son poignet avant que les choses ne dégénèrent trop vite, ou il ne répondrait plus de rien.

Draco lui jeta un dernier coup d'œil brûlant avant de mettre le contact et de démarrer la voiture.


La nuit était encore jeune lorsqu'ils arrivèrent enfin à leur appartement. Celui-ci était situé en plein centre-ville de Londres, tout en haut d'une immense tour moderne, et le loyer coûtait les yeux de la tête du moins Harry le pensait, car il n'avait en fait jamais rien eu à payer : c'était Blaise qui se chargeait de payer cet appartement bien trop luxueux pour la personne aux goûts simples qu'était Harry appartement que Blaise appelait 'quartiers de fonction' ! Comme si un simple lieu de travail avait eu besoin d'être aussi indécemment cher et luxueux. Non pas que l'endroit ne déplut à Harry, fort au contraire. Certes la décoration était peut-être un peu trop contemporaine à son avis, avec ses grands canapés blancs allongés et la grande table en verre aux formes étranges, mais c'était un appartement tout confort, et personne n'aurait pu souhaiter meilleur endroit pour vivre.

Non ce qui dérangeait Harry, et ce malgré les protestation de Draco qui lui assurait qu'il n'y avait aucun soucis, c'était que le brun avait parfois la sensation de vivre aux crochets du vampire. Évidemment ce dernier balayait ses inquiétudes comme si Harry était ridicule de les avoir. Mais enfin, pour l'instant Harry devait terminer ses études, et puis ensuite il aviserait... Il se trouverait un travail sûrement après tout ses professeurs lui avaient déjà dit plusieurs fois par le passé qu'il avait un talent indéniable qui ne manquerait pas de lui ouvrir des portes...

Harry traversa la salle de séjour qui était éclairée par la lumière douce de quelques veilleuses posées stratégiquement dans les angles de la pièce – Draco n'aimait pas trop de clarté – avant de se retourner dans l'encadrement de la porte qui menait à leur chambre commune.

-Je vais prendre une douche. »

Le brun s'efforça de dire cela avec autant de désinvolture que possible, comme s'il s'agissait d'une simple affirmation et non pas d'une invitation. Cependant Draco n'était pas dupe et lorsque Harry vit le petit sourire qui dansait sur le coin des lèvres du blond, il ne put à son tour réprimer un petit rire avant de se détourner.

Cinq minutes plus tard, Harry fermait les yeux, plongé sous le délice que lui offrait le jet d'eau chaude qui détendait ses muscles, soupirant de bien-être. Il avait eu une longue journée, et était heureux de pouvoir enfin se retrouver 'chez lui', puisque c'était désormais ainsi qu'il voyait l'appartement que lui et Draco partageaient. Londres lui plaisait beaucoup, même si en temps que loup-garou, il savait qu'au bout de compte jamais son âme ne pourrait se passer trop longtemps de l'invitation des grands espaces de la nature. Retourner voir sa meute pour de grands galops dans la forêt était toujours quelque chose qu'il attendait avec impatience.

Harry avait toujours les yeux fermés, le visage levé vers la pomme de douche et les traits détendus, et il ne put réprimer un sourire de se former sur ses lèvres lorsqu'il entendit soudain la porte de la cabine de douche s'ouvrir et que l'odeur distincte et délicieuse de Draco revint à lui.

Il allait se retourner, mais il sentit la main gauche de Draco caresser le côté de sa gorge, comme pour lui intimer de demeurer face au mur de douche carrelé.

Le vampire passa ses bras autour de sa taille, et Harry sentit son corps nu se presser contre le sien, découvrant avec délice que le blond était déjà dans un état d'excitation avancé. Le jeune loup-garou ne put réprimer un soupir en sentant les lèvres fraîches embrasser le bas de sa nuque. Il posa sa main droite contre le mur de douche tout carrelé de blanc, aussitôt recouverte par celle de Draco, fine et élégante, et qui pourtant, Harry le savait, possédait une force incroyable.

Sans cesser de déposer de légers baisers le long de la nuque du brun, Draco entrelaça leurs doigts, tandis que son autre main, toujours alors sur sa hanche, s'avança dans le but de caresser son ventre, provoquant de délicieuses vagues de frissons dans tout l'abdomen de Harry.

Puis soudain Draco mordit sa nuque, prenant entre ses dents la peau délicate, sans la percer mais avec assez de force pour laisser la marque de ses dents. Aussitôt, Harry sentit ses genoux devenir faibles sous lui, tandis que ses yeux papillonnaient irrésistiblement, sa respiration bloquée sous le choc du plaisir et de la force des émotions qu'il ressentait.

Ces revendications de soumission de la part de Draco s'étaient fait plus fréquentes depuis qu'il avait fait de Harry son calice, comme si le vampire en lui avait sans cesse le besoin de ré-affirmer sa possession. Harry avait beau lui affirmer qu'il n'y avait que lui qui comptait à ces yeux, et que même sans le l'enchaînement qui le lui empêchait, jamais il n'aurait voulu aller voir ailleurs. Le lien de calice avec Draco était encore tout récent, et Harry savait que les réactions du vampires étaient tout à fait normales –les crises de jalousie s'atténueraient avec le temps.

Une autre conséquence du lien qui n'était pas négligeable était l'accroissement singulier du besoin sexuel du blond. S'ils avaient été actifs par le passé, leur vie au lit était désormais encore plus intensive, et même si Harry ne trouvait pas matière à se plaindre, il devait avouer que Draco pouvait se montrer bien trop tentateur parfois faire ses devoirs de fac avec un vampire excité qui vous tournait autour se révélait être une mission impossible.

Un petit gémissement passa ses lèvres tandis que Draco réaffirmait encore d'avantage sa prise sur sa nuque, et Harry dû s'aider de son autre main pour se retenir au mur de douche glissant qui ruisselait de l'eau qui continuait de tomber inlassablement de la paume de douche, brûlante et fumante.

Il ferma les yeux, sentant son corps se détendre, acceptant la domination de Draco, et il savait que c'était avec joie qu'il se donnait à lui.

Alors qu'un jour Draco avait mordu innocemment la nuque de Harry, celui-ci avait finit par lui avouer la signification de ce geste pour les loups-garous. Mordre la nuque d'un pair était une demande significative de soumission qui ne laissait aucune ambiguïté. C'était un acte généralement exécuté par les plus forts sur les plus faibles afin de maintenir la cohésion sociale au sein de la meute. Quand Draco lui avait demandé si cela le gênait et lui avait offert d'arrêter, ne désirant pas mettre son calice mal à l'aise, Harry lui avait avoué, rouge pivoine, que cela l'excitait au contraire au plus haut point.

Depuis le blond ne se privait pas de lui mordiller la nuque, déclenchant immanquablement à chaque fois un brasier dans le bas-ventre du jeune loup-garou, et satisfaisant au passage le vampire dominateur en lui qui se réjouissait d'avoir son calice gémissant et soumis sous lui.

Draco savait parfaitement qu'en vérité Harry ne lui était pas soumis, et d'ailleurs il ne l'aurait voulu. Lutter à chaque instant contre sa nature primaire vampirique qui au contraire exigeait la soumission totale du calice était difficile, mais il savait qu'avec le temps, l'intensité du jeune lien finirait par retomber et c'était pour le mieux.

Harry, tout comme lui-même, le blond le savait, possédait un caractère bien trop affirmé pour se soumettre à quiconque et la preuve qu'il se laissait aller ainsi avec Draco était un fait qui ne cessait d'émerveiller le vampire.

Cependant, de temps à autres –et plus souvent que parfois –, Draco ressentait l'irrésistible besoin de ré-affirmer sa position sur son calice, et c'était bien ce qu'il comptait faire ce soir.

Il pressa son érection contre le creux des fesses de Harry, bougeant sa bouche jusque la clavicule du brun, et se mit à remuer les hanches de manière suggestive tout en léchant son épaule ruisselante d'eau claire, goûtant sa peau qui sentait encore les agrumes, l'odeur de son shampoing.

-Aaah... Draco... » Gémit doucement le loup-garou, les lèvres entrouvertes et les paupières toujours closes, prisonnier dans un monde de délices.

Le blond savait parfaitement ce que réclamait Harry que sa main cesse ses chastes caresses de long de sa hanche et descende enfin entourer son désir brûlant et dressé, présentement délaissé et réclamant un peu de son attention.

Draco eut un sourire taquin, et baissa sa main jusqu'à frôler son bas ventre avant de remonter cruellement, ignorant le besoin de son lié qui pleura un juron à l'attention du vampire cruel.

-Draco, je te jure que... » Murmurera Harry, tentant de prendre un ton autoritaire et échouant plutôt platement, tant sa voix trahissait son désir et son désespoir.

-Que quoi ? » Demanda le blond un rien railleur, se rendant bien compte qu'il tenait Harry dans le creux de sa main, et qu'un rien lui aurait suffit à l'avoir sur ses genoux, pour qu'il suce son...

Un frisson le parcouru à cette idée avant qu'il se reprenne. Il avait quelque chose d'autre ne tête. Et d'ailleurs il ne comptait pas attendre non pas qu'il l'aurait pu très franchement, malgré l'air d'être en contrôle qu'il se donnait, il tremblait de désir pour Harry et se sentait incapable de se retenir plus longtemps.

Il embrassa le cou chaud de son calice, toujours collé contre son dos et, repositionnant ses hanches, il pressa la pointe de son sexe contre l'entrée du brun et s'enfonça lentement dans sa chaleur étroite.

Donnant un petit coup de rein pour pénétrer complètement le brun, il mordit la gorge de son calice d'un coup sec sans même se rendre compte de ce qu'il faisait. Il ne réalisa pas non plus qu'un léger grondement sourd s'élevait dans le fond de sa gorge, complètement perdu dans l'euphorie animale qu'il ressentait présentement alors qu'il était dans son calice, dans son corps et dans ses veines.

Il entendit cependant très clairement le cri de plaisir intense que poussa Harry sans retenu sous le coup de la sensation de recevoir Draco en lui combiné à la morsure inattendue dans le creux de son épaule.

Mais Draco retira bien vite ses crocs, se ressaisissant et surpris d'avoir mordu Harry sans même le réaliser Harry avait souvent le don de lui faire perdre complètement la tête.

Il sentit le brun se cambrer sous lui, visiblement impatient que le vampire bouge en lui, et Draco ne se fit pas prier. Il se retirera presque entièrement et de rentrer à nouveau avec une force qui fit pleurer de délice le jeune loup-garou tremblant sous lui.

Le brun avait toujours les mains collées contre les carreaux glissants du mur de la douche, et l'eau qui tombait toujours ruisselait inlassablement sur leurs peaux – brûlante pour Harry, et encore légèrement fraîche pour Draco.

Ce n'était certes pas la première fois qu'ils faisaient cela sous la douche, mais c'était la première fois que Harry se faisait prendre de la sorte sans pouvoir voir le visage du vampire derrière lui. Ça avait quelque chose d'incroyablement excitant, et bien qu'il sut parfaitement qu'il s'agissait d'un autre des fantasmes de domination de Draco, ça ne le dérangeait pas le moins du monde. Très franchement de temps à autre, il se surprenait à espérer que l'exigence sexuelle du nouveau lié qu'était Draco ne baisserait jamais, même si cela signifiait être en dessous un peu plus souvent –ça n'était vraiment pas déplaisant.

C'est avec cette pensée qu'il poussa un cri de plaisir brûlant, alors que la main fine de Draco venait enfin de se refermer sur son sexe incroyablement dur et tendu. Recevoir le blond en lui le lui avait presque fait oublié, mais soudain le besoin de sa propre érection refit douloureusement surface.

-Oui oui Draco, n'arrête pas... » Gémit-il indécemment tandis que la main délicieuse appliquait un rythme rapide sur son désir qui l'élançait.

-Harry... » Murmura le blond tandis qu'il continuait de s'enfoncer répétitivement en Harry sans cesser ses va-et-vient cadencés sur le sexe dressé de son calice . « Harry... J'ai besoin de toi... » Fit-il entre deux halètements au creux de son oreille, avec une intensité qui fit frisonner le loup-garou.

Harry hocha vigoureusement la tête comme pour marquer son accord, se sentant incapable de formuler une réponse cohérente pour exprimer à quel point il avait lui aussi besoin du blond. Ce n'était pas des choses qu'ils se disaient souvent ni l'un ni l'autre n'étaient du genre à se minauder des 'je t'aime' à longueur de journée, c'était plutôt l'inverse : Draco tout comme Harry étaient plutôt réservés. Et pourtant, tous deux le savaient parfaitement, les sentiments qu'ils avaient l'un pour l'autre étaient intenses si intenses même que parfois Harry s'en effrayait – comment pouvait-on être en telle symbiose avec un autre être ? Il l'ignorait, mais en tout cas savait que la vie sans Draco n'était plus inimaginable.

-Je suis là, Draco. Je suis à toi... » Haleta t-il avec passion, sachant parfaitement ce que de tels mots pouvaient engendrer chez le vampire.

Et en effet, il sentit aussitôt le sexe de Draco en lui tressauter, et les ongles de la main qu'il avait toujours posée sur son épaule se plantèrent dans sa peau, le griffant quelque peu.

-À moi. » Fit-il avec une possession brûlante dans la voix, accélérant son rythme en Harry et sur la virilité du brun qui sentait qu'il n'allait plus pouvoir se retenir bien plus longtemps.

À chaque nouveau de rein, Draco frappait directement dans sa prostate, lui faisant voir des étoiles, et bientôt le plaisir culmina tant qu'il lui fut impossible de se contrôler. Harry se libéra enfin dans la main de Draco, sa semence allant se répandre contre le mur de douche, aussitôt emportée par l'eau.

Il ne fallut beaucoup plus longtemps au blond pour qu'il vienne à son tour, se libérant en Harry dans un râle, et momentanément incapable de voir devant lui tant le plaisir ressenti était intense.

Il n'avait aucune envie d'enlever son membre de la chaleur de Harry, et d'ailleurs ce dernier ne devait visiblement pas en avoir envie non plus, car lorsque Draco se retira enfin, il émit un petit gémissement plaintif comme si la sensation de perte le contrariait.

Harry se retourna enfin, son corps souple et toujours alangui par le plaisir intense qui venait de secouer tout ses sens, et nicha son visage dans l'épaule de Draco avant d'inspirer longuement son odeur, comme s'il voulait s'en imprégner. Le blond saisit doucement son menton entre deux doigts afin de relever son visage pour l'embrasser tendrement. En cet instant tout était parfait.

-Harry... » Souffla Draco dans le creux de son oreille tout en resserrant son étreinte.

L'eau continuait de couler inlassablement sur leur deux corps enlacés, et jamais Draco ne s'était jamais plus sentit en paix qu'en cet instant.

Ce lien qui liait désormais Harry à lui comme calice pouvait le rendre jaloux et idiot parfois, mais il savait en réalité que jamais il ne pourrait douter du brun dans ses bras. Harry lui appartenait, tout autant qu'il appartenait à Harry.


Quelques minutes plus tard, il étaient enfin propres et secs, et Harry était déjà glissé dans leur lit, tandis que Draco s'apprêtait à le rejoindre.

Le blond s'assit sur le bord du lit et Harry attrapa sa main, l'attirant à lui dans une invitation à s'étendre à côté de lui. Avec un sourire, Draco se mit sur le ventre, son visage près de celui du brun, et plongea ses yeux gris argent dans les prunelles vertes de son calice, avec une véritable adoration qui fit glousser Harry avant qu'il ne dépose un chaste baiser sur ses lèvres pâles.

Cependant le baiser se transforma rapidement en quelque chose de bien plus intense, et bientôt ils s'embrassaient à nouveau avec passion.

-Draco... » Soupira Harry tandis que le blond commençait à présent à embrasser sa mâchoire et descendre graduellement vers son cou, se rapprochant de sa gorge avec une lenteur qui le rendait à la fois incroyablement désireux mais aussi extrêmement impatient.

À présent Draco léchait gentiment son pouls carotidien et Harry posa sa main derrière sa tête pour l'encourager à le mordre.

À vrai dire il s'était habitué à recevoir sa morsure, surtout depuis qu'il était devenu son calice : plus qu'un simple plaisir superflu, la morsure était devenu pour lui un véritable besoin physique dont l'absence entraînait toujours un profond malaise plus ou moins douloureux chez Harry. Il n'avait expérimenté qu'une seule fois l'abstinence, une nuit où Draco n'avait pas pu revenir à leur appartement, parti en mission pour Krum, et la privation de morsure avait été terrible pour Harry, alors tout jeune calice.

C'était comme si son sang avait été trop abondant dans ses veines et le brûlait de l'intérieur, bouillonnant sous la tension et le besoin de relâcher la pression le retour de Draco avait été un immense soulagement. L'état de Harry n'avait cependant pas manqué de l'alarmer considérablement. Lui même avait été plutôt assoiffé, mais il avait complètement ignoré qu'il était vital pour un calice de se faire mordre régulièrement. Ils avaient encore beaucoup à apprendre sur eux-mêmes.

Même si Draco n'aurait jamais souhaité un instant que le statut de calice de Harry le fasse souffrir d'une quelconque façon, il devait cependant avouer que le fait que le jeune loup-garou eût un besoin physique de sa morsure flattait son égo et rassurait la nature possessive omniprésente du vampire récemment lié qu'il était.

Harry poussa un faible gémissement alors que Draco venait d'ouvrir la bouche afin d'effleurer de ses crocs pointus la peau fragile de son cou. Bien qu'il prit son temps et savourait les quelques secondes précédant l'instant où il percerait la jugulaire, le blond frissonnait également sous la force de son envie de sang. Ses gencives étaient douloureuses et ses canines sorties et aiguisé, prêtes à s'enfoncer dans la chaire, pulsaient sans relâche, l'intimant à planter enfin ses crocs dans la gorge tout offerte de son calice.

Il continuait de caresser doucement de la pointe de ses canines la peau tendre de la gorge du brun, buvant avec délice les miaulements que Harry émettait sans même le savoir, puis le besoin finit par se faire bien trop fort, et il laissa enfin les crocs s'enfoncer lentement dans son cou, trouvant immédiatement la jugulaire. Il se repositionna légèrement afin que le flot de sang arrive plus facilement, et il poussa un petit pleur de satisfaction alors que le liquide caressait enfin son palais, emplissant sa bouche du goût délicieux et unique de Harry.

Alors que le sang de Harry avait déjà été incroyablement délicieux dès la première fois qu'il l'avait goûté, il l'était devenu encore plus depuis que Draco en avait fait son calice. Le liquide vital de Harry s'était comme subtilement transformé, et leurs deux organismes étaient désormais en symbiose totale. Après tout, le sang de Harry était à présent l'unique source de nutrition de Draco. Il était désormais incapable de s'abreuver de quoique ce fut d'autre, et il avait d'ailleurs déjà constaté que la vue ou l'odeur d'un autre sang n'attisait plus en lui le désir intense de s'abreuver. Même s'il avait très soif. La dépendance était absolue.

Comme Blaise lui avait dit, avoir un calice était à double tranchant. Mais Draco ne regrettait pas une seule seconde sa décision.

Harry avait passé ses bras autour de lui, le serrant contre lui, et Draco continuait de boire à lentes gorgées son essence vitale, partageant avec lui une intimité que seul un vampire et son calice pouvaient connaître. Le cœur de Draco se remit à battre lentement alors qu'il buvait, se calquant sur le rythme de celui du loup-garou, et en cet instant ils ne formaient plus qu'un seul être, bercés dans la chaleur de l'autre, Draco dans le creux du cou de Harry, sa main caressant tendrement ses cheveux noirs, tandis que le jeune métamorphe savourait la sensation satisfaisante de sustenter son amant.

L'atmosphère sexuelle du moment était retombée pour devenir réconfortante et tranquillisante. Ils étaient toujours allongés sur le lit, et dans les bras de Draco, Harry se sentait parfaitement en sécurité, comme dans une cocon de chaleur protecteur – même si le blond ne diffusait jamais de chaleur à proprement parler Harry en produisait assez pour eux deux.

Enfin gorgé, Draco délogea ses canines du cou tendre et entreprit de lécher et embrasser les petites blessures jumelles, plus pour stimuler la guérison de la plaie que pour la nettoyer Draco se ventait toujours d'être capable de boire à la carotide sans en renverser une goutte –inutile de gaspiller les bonnes choses, disait-il – Sauf s'il était d'humeur à faire verser le sang et à mordre à répétition bien-sûr –une activité certes salissante mais incroyablement jouissive Harry ne s'était encore jamais plaint des tâches sur les draps...

Jugeant la plaie suffisamment cicatrisée, Draco déposa un dernier baiser avant de remonter ses lèvres et de murmurer très doucement dans l'oreille d'Harry :

-Je t'aime. »

Harry tourna la tête, un sourire sur le visage qui exprimait la satisfaction qu'il ressentait toujours après chaque morsure et plongea ses yeux verts dans ceux de Draco où une faible lueur rouge continuait de danser au fond de ses yeux gris, dernières réminiscences de son abreuvement.

-Moi aussi je t'aime. »

Et c'était aussi simple que cela.


FIN