Voilà le sixième chapitre, j'espère qu'il vous plaira, bonne lecture. :)


« Le 17/05/2004

Cher journal, c'est Santana, ta Chipie préférée ! Aujourd'hui avec Maman on a été faire les magasins que toutes les deux pour mon anniversaire. Et oui, maintenant je suis grande, j'ai 11 ans depuis quelques jours. Mais chut, il faut pas le dire à Papa parce que sinon il va gronder Maman, et j'aime pas parce qu'il lui fait mal. Elle m'a dit que même si ils se disputent, ils s'aiment quand même. Moi je suis pas sûre. Elle dit aussi que c'est des histoires de grandes personnes et que je dois pas m'inquiéter pour elle. Moi quand je serais grande, je protègerais Maman… »

« Le 06/02/2005

Cher journal, c'est moi, Papa crie sur Maman et il y a des verres qui cassent. Je me suis enfermée dans la chambre. C'est un ordre de Maman. J'ai peur pour elle. J'ai envie de partir très loin. »

« Le 07/07/2005

Cher journal, c'est Brittany et moi. Je me suis échappée de chez moi par la fenêtre de ma chambre, parce que mes parents se sont disputés encore. Papa était encore saoul.

Coucou journal de Santana, c'est Brittany. Je suis une licorne et j'aime très fort Santana. »

Quelqu'un frappe à la porte, j'essuie mes larmes et cache le journal sous mon oreiller.

« Entrez. »

Ma voix était vacillante, timide, mais j'essayais tout de même de garder un ton naturel, celui qui reflète la Santana sûre d'elle, fière d'elle. La porte ne s'ouvre qu'un peu. J'aperçois alors ma mère qui demande gentiment mon accord pour entrer dans ma chambre. Je lui réponds en acquiesçant légèrement la tête. Elle entre, et vient se poser à côté de moi sur le lit.

« Pourquoi tu as pleuré ? »

Je ne cherche pas à démentir ce qu'elle vient de me dire. Elle me connait tellement par cœur que ce serait lui manquer de respect que d'essayer de lui mentir.

« Brittany … »

Elle n'est pas étonnée de la réponse que je lui ai donnée. D'ailleurs je ne vois même pas pourquoi elle a posé la question, elle sait très bien de quoi il s'agit.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ma belle ? »

Ces derniers mots m'apaisent.

« Disons que je n'ai pas réagi correctement ni quand il fallait à la déclaration qu'elle m'a faite. Aide-moi. »

Flashback.

[… ] « Chaque matin, j'aimerais me lever à tes côtés, j'aimerais passer des nuits folles à te faire l'amour. Je n'arrête pas de penser à toi, c'est presque si tu m'obsèdes. Je ne suis peut-être pas la fille la plus intelligente du monde mais en tout cas je sais ce que je veux. Et je sais que tu es l'amour de ma vie. J'ai besoin de toi San'. »

Mes yeux se rivèrent sur l'horizon. Tous ces mots se mêlaient dans ma tête. Je comprends chacun des mots qu'elle prononce mais je ne réagi à aucun. Mon corps ne bouge pas.

« Santana, merde, réponds. »

Je suis prise d'un rire nerveux. Puis après ce sont les larmes qui viennent toutes seules. Comme figée, je n'ose même pas diriger mon regard vers elle. Elle tente une dernière fois de me ramener à moi, de me retirer de ces larmes.

« Santana. »

Sa voix est tellement fragile. Pure mais tellement fragile. Dans ma tête défilent toutes les images de haine, de colère de mon père, la frappant. Frappant ma mère. Je me revois crier, le supplier de la laisser tranquille, de ne pas lui faire du mal.

Elle se lève, et part. Elle courre, loin. Je ne la regarde même pas s'éloigner. Mon cœur s'accroche, fort, très fort. Je me lève aussi. Je ramasse tout, le panier, les couvertures, et je souffle une à une sur les bougies. Je les ramasse et prend le chemin du retour. En passant devant chez elle, j'ai un pincement au cœur. Je sais que je l'ai blessée. Je dépose le panier, et la nappe sur le paillasson devant chez elle. Maintenant c'est moi qui me sens fautive. Je rentre calmement et termine la soirée en pleurant.

Fin Flashback.

Deux jours s'étaient écoulés après ça.

Ma mère avait écouté toute l'histoire. Je sais qu'elle ne me juge pas.

« De quoi as-tu peur ? »

Je pris un moment de réflexion. Et je savais très bien au fond de moi, où était le problème.

« Et si j'étais comme Papa, si je ne pouvais pas aimer ? »