Hello tout le monde !

Oui, je sais vous avez du mal à y croire et pourtant je suis bien de retour avec un tout nouveau chapitre.

OUI OUI OUI je suis vivante ! :)

Que dire pour expliquer et excuser ma si longue absence...:/ Pour être des plus honnête, je me suis lancée dans le pari fou de préparer le concours d'avocat et j'avoue que j'y ai consacré tout mon temps. En plus du travail constant à fournir, de mon job étudiant le w.e, j'ai vécu le syndrome tant redouté par ceux qui écrivent : « la page blanche ». Et quelle horreur ! J'avais plein d'idées pour la suite mais tout se mélangeait et je ne sortais rien de concret. Ajouter à ça, quelques soucis à régler, je ne suis pas revenue depuis longtemps. Bien trop longtemps.

Vous m'avez tellement manqué ! L'écriture m'a manqué ! Ma fiction m'a manqué autant que mes personnages ! Vos commentaires m'ont manqué ! Bref, j'étais en manque !

Mais me revoilà pleine d'énergie et avec l'envie de vous faire toujours plus plaisir. Parce que oui, c'est bête à écrire, mais c'est en relisant tous vos commentaires depuis 2 ans que j'ai réussi à m'y remettre ! Je refusais d'abandonner, pire encore de vous abandonner sur une histoire non terminée. Parce que même si je mets du temps à écrire et que parfois je suis en panne totale d'inspiration, je vous le confirme : JE FINIRAI CETTE HISTOIRE et ce, quoiqu'il m'en coûte.

Alors, un GRAND, un ÉNORME, un GIGANTESQUE MERCI pour tous vos gentils commentaires sur mon dernier chapitre. Vous êtes ma source d'inspiration et de bien être !

J'espère que vous serez toujours au rendez-vous et que ce nouveau chapitre un peu différent des autres vous plaira.

Pour ceux qui m'ont déserté, je vous remercie du fond du cœur de m'avoir suivi, votre soutien a été plus que bénéfique dans ma vie.

Et pour les nouveaux arrivants, s'il y en a, un grand bienvenu et également un immense merci.

J'arrête mon long monologue en vous souhaitant une bonne lecture et en vous remerciant encore une fois pour votre soutien.

NOTE : Si vous êtes toujours autant nombreuses (et nombreux qui sait) à me suivre et que vous souhaitez échanger avec moi, sachez que j'ai ouvert un compte Twitter. J'ai dans l'idée de partager avec vous mes dates de publications de chapitres (oui vous n'attendrez plus pour rien :)), mes réponses à vos diverses questions sur la fic et de s'informer mutuellement des derniers livres / films / musique en date dont la lecture, la vision ou l'écoute nous ont enchanté !
Si cela vous tente, vous pouvez me suivre sur : cowinouFanFic !

A très vite !


Chapitre 15

POV PAUL

J'avais vécu un véritable enfer. Oui, à l'instant même où il m'avait mordu, j'avais su que quelque chose allait se passer. Rien ne m'avait jamais fait autant souffrir et pourtant Dieu sait, que je m'étais battu à maintes reprises. A peine avait-il posé ses crocs sur mon épaule, que son venin se répandait. Je le sentais se glisser dans chacune de mes veines, détruire chacun de mes muscles et briser un à un mes os.

La douleur avait été insupportable. Deux jours après la morsure, le loup en avait été totalement achevé et seul l'humain continuait de combattre. Mais la puissance de son poison était si forte, que quatre jours m'avaient suffit pour lâcher prise. Plus les jours passaient et plus je dépérissais. Tout ce que la vie tentait de m'insuffler, la mort me le reprenait. L'espoir m'avait déserté. Je me sentais mourir et rien ni personne ne semblait pouvoir mettre un frein à ma destinée. Si j'avais fait promettre à mes frères de ne pas prévenir Bella afin de la protéger, plus les jours s'écoulaient et plus je priais qu'ils le fassent. Parce que la seule pensée qui annihilait quelque peu la douleur, se résumait en Bella. Inlassablement, je revoyais son doux visage, ses longs cheveux ondulés se déposer telle une chute d'eau sur ses maigres épaules, ses lèvres rosées et ses yeux chocolat... Incapable de parler, je m'étais muré dans un silence profond où seuls elle et moi comptaient. Je sentais mon corps tout entier brûler sous les flammes de l'enfer tandis qu'elle seule semblait quelque peu m'apaiser. Silencieusement, je suppliais Dieu, qu'il me vienne en aide... mais en vain. La mort semblait se délecter de mon tourment.

Dix jours, dix longs jours s'étaient passés tandis que mon état empirait. Bella n'avait pas eu de mes nouvelles et j'étais intimement persuadé qu'elle pensait que je l'avais définitivement quitté. Pourtant, à peine l'avais je laissé ce jour là, que je me jurais d'y retourner le soir même pour m'excuser, mon égo surdimensionné et ma fierté mal placée ne m'ayant pas laissés d'autre choix que d'attendre...

Si ses longues heures passées à attendre la mort avaient été des plus déchirantes, elles avaient au moins servies à me me remettre en question. Je m'en voulais terriblement de lui avoir cacher la vérité. Toute cette merde ne serait pas arrivée, si je lui avais dit la vérité. Mais fidèle à la meute et dicté par mon foutu caractère, je m'étais tus. Je haïssais ma bêtise et je maudissais mon idiotie.

Au bout de quinze jours, l'affliction était telle, que je m'étais finalement persuadé de le mériter. J'avais fait souffrir de nombreuses personnes sans même m'en soucier, j'avais pris des vies, laissé des mères veuves et des enfants orphelins dans des batailles de territoire, sans même un remord et j'avais brisé ma relation avec la femme que j'aimais sans scrupules. Alors, oui, j'étais convaincu que mourir dans la souffrance était mon prix à payer pour accéder au paradis.

Les heures qui s'écoulaient, me semblaient être une éternité. Je n'étais même plus capable d'ouvrir les yeux. Et si je laissais penser que je dormais, intérieurement, je hurlais.

Pourtant à un instant, de nouveau j'avais senti l'espoir gonfler mes poumons. Son odeur de fraise me fit instantanément chavirer le cœur. Il s'était remis à battre. J'avais puisé dans des forces invisibles afin de pouvoir la voir une dernière fois. Au moment précis où nos regards s'étaient croisés, j'avais compris. Tout avait pris son sens et enfin tout devenait clair. J'avais lutté contre la mort et repoussé la faucheuse parce que je refusais de partir sans m'être fait pardonné. Maintenant que c'était chose faite, j'étais prêt. Je m'étais repenti de mes nombreux péchés et désormais, plus rien ne me retenait. Il ne me restait plus qu'à me laisser aller.

Mais Bella en avait décidé autrement. D'un murmure lointain, je l'entendais crier sur mes frères. Cette voix d'ordinaire si douce était désormais remplie de crainte et de rage. Elle les fustigeait de ne pas assez chercher et les suppliait de trouver un remède.

L'entendre se battre pour moi, alors même que j'étais là à prier pour que la mort m'emporte enfin, me rendait furieux. Oh oui j'étais enragé de me laisser dépérir alors même que tous se battaient pour me maintenir en vie. La lutte incessante de la vie contre la mort devenait insupportable. Si mon cœur gonflé d'espoir, semblait tout donner pour continuer de se battre, mon crâne, mes pensées et ma douleur me poussaient à mourir.

Deux heures après l'arrivée de Bella, l'affliction était telle, que je voulais me briser le crâne. J'étais arrivé à mon maximum et attendre de mourir était une véritable torture. Désormais, je n'entendais plus que mon corps hurler sous les coups de fouets. Plus rien d'autre n'existait. Les yeux pourtant clos, je sentais ma vision se déformer. Des formes gigantesques et noires avaient pris place au dessus de moi et bien qu'effrayé à l'idée de mourir, je suppliais qu'elles soient là pour ça. Silencieusement, je sombrais. Mon cœur n'émettait plus que de faibles battements irréguliers et mes poumons ne se gonflaient que très légèrement, trop peu pour respirer.

Enfin j'allais être délivré, enfin j'avais payé mon arrogance et ma fierté. Bella aura été ma rédemption. Je savais que je la laissais entre de bonnes mains et que si je ne pouvais plus prendre soin d'elle, Sam le ferait pour moi. Il ne me restait plus beaucoup de temps et j'étais prêt. Je ne sentais plus la douleur, je m'évadais sereinement tout en gardant l'image de cette femme qui avait tant bouleversé ma vie. La main gelée d'Emily posée sur mon épaule brûlante ne semblait plus qu'une douce caresse me protégeant du pire. J'allais être délivré de ce passé sombre qu'était le mien mais privé de ce futur tant espéré. Peu m'importait, j'étais enfin prêt à livrer mon âme au diable pour reposer au paix. Je laissais mes pensées s'évadaient tandis que je marchais sans peur dans cet océan noirâtre qu'était le néant. Elle était là à quelques mètres devant moi, recouverte d'une cape noire dissimulant les os de son squelette. La faux dans une main, l'autre pointant son doigt sur moi, elle souriait. Je fermais les yeux, respirais une ultime fois et ouvrais les bras, prêt à accueillir la mort...


Je me réveillais en sursaut. Le souvenir était encore douloureux et beaucoup trop intense pour me permettre de dormir sereinement. Comme depuis deux semaine, j'estompais les sueurs froides que me provoquait ce cauchemar, me levais et laissais l'eau de la douche glisser le long de ma peau brûlante d'angoisse. Si au bord du gouffre, je m'étais senti prêt à la recevoir, désormais, l'apercevoir me paralysais de peur. Je pourrais jurer l'avoir vu comme je vois Bella, et à cette idée tous mes membres se gélifiaient. Alors, je restais là pendant plus d'une heure, à attendre que mon rythme cardiaque se stabilise et que ma raison reprenne le dessus. J'étais heureux d'être vivant mais mes journées étaient hantées par la mort. Chaque jour, je tentais d'aller mieux, de prouver aux autres que j'étais digne de la vie qu'ils m'avaient offerte mais intérieurement, je souffrais terriblement. Je tentais d'être celui que tous attendaient mais rien n'était naturel. A chaque seconde, l'angoisse me tiraillait les entrailles. J'avais peur oui. Peur de la perdre à nouveau. J'avais le sentiment d'être devenu un moins que rien totalement dépendant de sa dépression. Si je feignais ma bonne humeur, intérieurement, j'étais paralysé à l'idée que la vie pouvait reprendre ce qu'elle m'avait donné en un rien de temps. Avoir retrouvé Bella avait été la plus belle chose qui m'était donné de vivre. Elle était tout ce que j'aimais, désirais et chérissais. Et avoir eu le sentiment de la perdre définitivement, pire encore de l'abandonner délibérément pour ne plus souffrir, m'avait détruit. Alors, chaque jour j'essayais de lui prouver mon amour, lui accordant tout le temps dont je disposais dans le secret espoir de ne rien regretter si la mort venait me faucher à l'instant. Dieu avait décidé de m'accorder la vie, pourtant j'étais persuadé qu'elle continuait de me guetter. Je l'avais privé de mon âme et j'étais terrifié à l'idée qu'elle décide de venir la chercher.

Plus d'une fois je m'étais surpris à pleurer. Moi. Pleurer. Qui l'eut cru ? Si je présentais mon cas à un psychiatre, il me dirait surement que je souffre d'un syndrome post-traumatique due à ma rencontre avec la faucheuse et qu'avec le temps tout cela finirait par s'arranger ou peut être me dirait-il que m'être livré de moi même à cette dernière, en avait donné un sérieux coup mon égo surdimensionné qui n'arrivait pas à admettre ma faiblesse.

Dans les deux cas, j'avais un problème bien plus important que ce que je laissais entendre aux autres. Parce que oui, il était littéralement hors de question de leur avouer que mes nuits étaient peuplées de terrifiants cauchemars y compris à Bella... Je devais rester digne et fier quoiqu'il puisse m'en couter. Mais cette nuit là, était celle de trop. Épuisé de laisser la peur dicter ma vie, je commençais à frapper de toutes mes forces les parois de la douche. Mon poing s'écrasait si fort sur le carrelage que celui si se fissurait sous les coups jusqu'à ce briser totalement. Plus je repensais à ce qu'était ma vie et plus je frappais fort. Sentir les muscles de mon avant bras et de mon biceps se contracter, apercevoir le sang couler de mes mains et laisser des trainées de sang sur le mur, me faisait un bien fou. Enfin, je commençais à me sentir vivant et pourtant à chaque coup, une larme coulait sur ma joue. Je ne pouvais plus m'arrêter... Le loup si longtemps endormi s'était éveillé et rien, rien ne pouvait m'arrêter, pas même entendre mes os se briser...


POV BELLA

Ces deux dernières semaines, mes nuits se ressemblaient en tout point. Comme à l'accoutumée, j'entendais Paul se réveiller en étouffant un hurlement. Je le sentais se lever sans un bruit, faire couler la douche, pleurer et venir se recoucher. Si la journée il semblait aller plutôt bien, la nuit, il était sans cesse éveillé par ses cauchemars. Et comme d'habitude, je restais là, allongée, les yeux clos, le laissant penser que je dormais. Pourtant, à chacun de ses sursaut, une envie irrépressible de le prendre dans mes bras et de le bercer jusqu'à ce qu'il comprenne que je donnerai ma propre vie pour l'aider, s'emparait de moi.

Je devais avouer que plus les jours passaient et plus ses nuits étaient agitées. Depuis qu'il était revenu d'entre les morts, Paul était devenu l'ombre de lui même. Il semblait vivre avec la peur constante que je disparaisse. Il m'avait dédié tout son temps comme si ma présence lui était devenue essentielle. Chaque jour que Dieu faisait, il le passait à s'occuper de moi. Il m'emmenait faire des balades en moto, me préparait mon petit déjeuner, me proposait d'aller nager et même de faire du shopping. Lui qui d'ordinaire était speed, semblait s'être littéralement calmé à la limite même de la léthargie. La veille, nous avions même passé l'après midi devant la télé. Rien de tout ce qu'il faisait ne le ressemblait. Lui qui adorait la vitesse, respectait désormais les limites, lui qui chérissait son loup, ne l'avait pas laissé sortir depuis son retour et lui qui d'ordinaire arborait un physique fier et transpirant de confiance, n'était plus qu'un simple homme ... Aucun de ses faits et gestes n'étaient Paul. Il semblait perdu dans un quotidien dédié à me combler. Mais rien ne me faisais plus plaisir que d'aimer le Paul au caractère bien trempé, à l'égo bien plus que surdimensionné et dont sa fierté ne s'affaissait au grand jamais. Ce Paul là, celui dont j'étais éperdument amoureuse, me manquait...

Si cette nuit là, j'avais comme à mon habitude, fait semblant de dormir pour ne pas l'inquiéter d'avantage lorsqu'il s'était levé pour aller dans la salle de bain, je m'étais surprise à me redresser en entendant un puissant martellement contre le mur.

Le bruit était sourd et vif et des morceaux de verre semblaient tomber lourdement sur le sol. Bouleversée, je respirais profondément. Je ne pouvais pas le laisser se détruire ainsi sans rien faire. J'avais assez attendu et plus j'attendais plus il semblait sombrer.

Décidée, je me levais prestement du lit et entrais dans la salle de bain. Le voir dans cet état me paralysais de douleur. Il était là, assis à même le sol de la douche, l'eau glissant sur sa peau bronzée, à frapper machinalement contre le mur de carrelage. Ses poings étaient ensanglantés et ses yeux emplis de larmes. Recroquevillé sur lui même, il ne semblait même pas ressentir la douleur de ses coups. A chacune de ses frappes, des morceaux de carrelage retombaient violemment sur le sol mais rien ne semblait le faire sortir de son mutisme. Inlassablement, je l'observais réitérer ses coups, le regard fixé droit devant lui sans pour autant regarder quelque chose de précis.

Incapable de le laisser se blesser d'avantage, je me précipitais devant lui et arrêtais son coup en plein élan.

« Paul ! Paul, regardes moi ! » le suppliais je en attrapant son visage ruisselant entre mes mains.

Tandis que l'eau gelée se déversait en trombe sur mon corps, je forçais Paul à me regarder. Alors même qu'il plantait son regard noir sur le mien inquiet, il ne semblait même pas me voir. Je n'arrivais pas à l'accrocher.

« Paul je t'en prie, calmes toi. » tentais je une nouvelle fois en étouffant mes pleurs.

En guise de réponse et sans même détacher son regard du mien, il leva de nouveau son poing en l'air, prêt à frapper ce qui se trouver en face de son chemin.

Effrayé non pas à l'idée qu'il puisse me frapper mais à la pensée que je ne puisse pas le ramener de sa folie, et sans même contrôler mon geste, je le giflais fermement dans un pleur. Ce geste désespéré avait pour seul et unique objectif de le ramener à la raison.

La douleur était similaire à la première fois où je l'avais frappé sur le perron de ma maison, à l'exception près que mon poignet ne semblait pas être cassé.

Instantanément, les pupilles de Paul se dilataient, sa main retombait et cet océan noirâtre dans lequel j'aimais tant m'évader, revivait.

« Bella... »

Son murmure me caressait les tympans et électrisait mon corps tout entier. Je l'avais tiré de sa torpeur. J'avais enfin réussi. Je l'avais sauvé.

« Oh Bella, je suis tellement désolé... Je ne sais plus comment faire... Je t'en prie aide moi ! »

Sa voix tremblante me faisait frissonner et l'eau glacée ne cessant de couler sur moi n'aidait pas non plus à me réchauffer. Incapable de réfléchir plus longtemps, je l'attirais à moi et l'enroulais dans mes maigres bras. Sentir sa carrure imposante et brulante contre la mienne frêle et fragile m'emplissait d'un sentiment de sécurité et de bien être.

« Je suis là... » Répliquais je tout en lui caressant les cheveux et en laissant couler mes larmes.

« Tout va s'arranger, tu vas aller mieux... Je te le promet... »

Nous sommes restés là, sous la douche gelée, lui dans mes bras et moi tentant de lui montrer mon amour en l'entourant des miens, une bonne demi heure, avant qu'il ne se décide à aller se coucher.


Ce matin là, c'est lui qui m'enserrait de ses bras puissants. Sa chaleur embaumait tout mon corps . J'avais attendu deux longues semaines avant qu'il ne se décide à me toucher de nouveau et dieu que cette sensation était grisante. Tout en lui m'avait manqué. Délicatement, je me retournais pour lui faire face. Ses yeux étaient clos et sa respiration normale. Je l'observais timidement comme si c'était la toute première fois que je le voyais nu dans mon lit. Ses cheveux court en bataille lui donnait un air des plus sexy, ses pectoraux gonflant de concert avec sa respiration le rendait fort, ses abdominos si bien dessinés faisaient de lui une perfection et ses lèvres rosées et fines suppliaient d'être embrassées. L'amour et le désir que je portais à cet homme était littéralement indescriptible. Là, en l'apercevant profondément endormi et serein, je prenais conscience que je n'aurai pas pu vivre sans lui.

Perdue entre le désir de le réveiller pour caresser et embrasser ce corps dans les moindres recoins et celui de le faire pour discuter de ce qu'il s'était passé la nuit même, je me contentais de l'observer se reposer. Pour la première fois depuis des jours, il semblait apaisé. Mais si je pensais avoir vécu le pire ces dernières semaines, une ombre noire ornait toujours le tableau. En effet, au vu de son comportement depuis qu'il était revenu parmi nous, nous avions trouvé judicieux de taire l'existence du pacte avec nos ennemis et pire encore le fait que le Beta se soit imprégné de moi. Sam avait obtenu un délai pour les aider à construire leur misérable baraquement, le temps que Paul se remette de ses blessures. Je savais pertinemment que d'attendre ne ferait qu'empirer sa réaction. Il était impulsif, colérique et nerveux et si apprendre pour le pacte allait le rendre furieux, savoir qu'une double imprégnation était semble t-il possible et que par manque de chance, elle était tombée sur moi, allait le rendre cinglé !

Suite à cette révélation, Sam avait entrepris des recherches et ce que nous pensions tous impossible, s'était déjà produit une fois au cours du dernier millénaire. Dieu, pourquoi fallait-il que ça tombe sur moi ? J'ai hérité d'un petit ami jaloux, possessif, transit de colère et impétueux et il fallait que cette double imprégnation s'abatte sur moi. J'étais à la fois dégoutée par la simple idée qu'un autre homme, pire encore, un ennemi juré pose les yeux sur moi avec une envie de me dévorer toute entière, qu'angoissée à l'idée que Paul l'apprenne et ne disjoncte.

Oh oui, j'appréhendais et j'avais raison...


POV PAUL

Bella avait réussi à me ramener à la vie. En un geste qui d'ordinaire m'aurait frustré et mis en rogne, elle m'avait libéré. Les jours qui avaient suivi ma crise psychotique dans la salle de bain, je les avais passés à parler. Sans détours, ni retenue, pendant trois jours, j'avais livrer à Sam mes plus sombres secrets et à Bella ma peur inconditionnelle de la perdre. Sam, mon frère, l'autre personne sur cette terre pour laquelle je donnerai ma vie sans hésiter pour sauver la sienne, avait écouté patiemment chacun de mes souvenirs et à ses côtés, j'avais trouvé la paix. Bella quant à elle, s'était adonné à me rassurer sur l'amour qu'elle me portait et sur le fait que rien, même pas la mort elle même, ne pouvait nous séparer. Aujourd'hui, je n'ai plus peur de la mort. Elle ne me hante plus et ne peuple plus mes cauchemars. Je serai même prêt de nouveau à lui céder mon âme pour sauver celle de ceux que j'aime. Je dors paisiblement et ne me réveille plus en tremblant. J'avais enfin compris, que m'abandonner face à la douleur ne m'avait pas rendu faible, bien au contraire, elle m'avait rendu plus fort. J'étais redevenu celui que tout le monde aimait et détestait. Mon loup avait repris sa place de maitre. Sam m'avait poussé à le faire sortir et à passer des heures dans la forêt à déraciner des arbres et à hurler à la lune que j'étais vivant. Tout ce temps, il était resté à mes côtés, se battant avec mon loup, le surveillant tout en le laissant reconquérir la place qui lui était due. Il m'avait aidé à ne pas lutter, comme il l'avait toujours fait et comme depuis des années, il ne m'a jamais abandonné. Le laisser sortir m'avait libéré. Je l'avais brimé et répudié pendant des semaines alors même qu'il m'avait sauvé d'un passé douloureux. Il était cette partie de moi dont j'avais besoin pour me reconstruire. Il me rendait puissant et fier. Il était à la fois mon bonheur et ma malédiction. Bella et Sam étaient ma force. J'avais pris conscience que sans eux, ma vie n'avait plus aucun sens. Je leur devais tout. Sam m'avait supporté pendant des années sans jamais s'en plaindre, alors même que je profitais de chacune de ses faiblesses et Bella m'avait offert une vie que jamais je n'aurai cru possible tandis que je lui avais fait vivre un calvaire pendant des semaines entières.

Oui, j'étais bel et bien de retour, plus fort que jamais et rien ne pourra plus jamais me terrasser. Du moins c'est ce que je pensais...


POV BELLA

Pendant trois jours, Paul avait vécu un enfer mais il était revenu d'entre les morts et redevenu celui qu'il était avant ce tragique accident. Il avait récupéré toute sa forme et sa force était à son maximum. Retrouver la meute lui avait fait un bien fou et tous semblaient être à nouveau unis. Si cette nuit là dans la douche, j'avais pensé que je ne le récupérerais jamais, là, il était à nouveau lui même, plus en forme que jamais. Il débordait d'énergie. Je ne regrettais pas d'avoir appelé Sam à la rescousse et encore moins d'avoir séquestré Paul chez lui. Sans lui demander son avis, nous l'avions attaché à une chaise pour le pousser à parler et s'il avait lutté quelques heures, au bout de la troisième il avait commencé à craquer. Sam s'était occupé du reste et je n'étais revenu que le lendemain pour lui prouver mon soutien. Cette solution d'extrême urgence avait été un calvaire mais au plus profond de moi j'avais su que c'était la seule et unique solution pour le pousser dans ses retranchements et enfin le faire parler de ce qu'il redoutait.

Au bout d'une semaine, alors même qu'il était inépuisable tant dans son impétuosité que dans ses prérogatives de second de la meute, Sam avait décidé de lui avoué pour le traité sachant que le jour fatidique approchait à grand pas, tout en taisant le plus important. Il ne voulait pas le perdre une seconde fois et sans culpabilité, j'avais approuvé de lui cacher la vérité encore quelques jours.


Dire qu'il avait mal réagit au traité était un véritable euphémisme. Il avait commencé par taper du poing sur la table, puis à l'énoncé de la deuxième règle, il avait littéralement jeté la table par la fenêtre. L'entente de la troisième règle lui avait fait perdre tout contrôle. S'il avait semblé « à peu près » calme quand il a compris que nous devions les aider à construire leurs habitations, lorsque Sam a précisé que j'étais de la partie et que c'était une condition sinequanone à l'obtention du remède, il s'était instantanément transformé dans la grange détruisant tout sur son passage et avait disparu pendant plus de trois heures. Jake partit à sa recherche pour s'assurer qu'il ne remettrait pas en cause l'engagement pris avec nos ennemis, nous avait rapporté un peu plus tard, que Paul avait déraciné plus d'une centaine d'arbre d'un seul coup de patte et qu'il n'était réapparu en forme humaine que pour se battre avec lui à mains nues. Au bout d'une demi heure de combat, Sam avait calmé Paul et ordonné à Jake de repartir à la réserve se soigner.

Ce soir là, Paul était arrivé chez moi, la joue balafrée, une épaule fracturée, deux cotes fêlées et une arcade sourcilière ensanglantée mais dieu soit loué, il n'était pas allé trouver la meute.

Jake quant à lui, s'en était sortit avec un poignet foulé, une épaule désossée, un coquard sur l'oeil droit et un pectoraux ouvert.

Tous deux avaient mis exactement 24 heures à s'en remettre et plus aucune trace n'était visible sur les deux frères. Carlisle et sa médecine n'y étaient pas pour rien. Il lui aura fallut quand même remettre l'épaule démise de Jake et les deux côtes de Paul pour que leur guérison naturelle puisse faire effet sans occasionner de dégâts supplémentaires. Pire encore, le lendemain même de l'altercation, tous deux étaient entrain d'en rigoler. Même avec tous les efforts du monde, je ne les comprendrais jamais.

Peu après la réhabilitation de Paul, Rosalie qui ne souhaitait pas partir tant qu'il n'était pas redevenu normal, s'était finalement autorisée à s'envoler sur une ile déserte des Caraïbes avec Emmet pour leur voyage de noce. Ils ne devaient rentrer que d'ici trois jours, mais Emmet tombé malade après avoir voulu ingurgiter de la nourriture humaine, les a contraints à rentrer plus tôt que prévu. J'étais totalement survoltée à l'idée de les revoir. Après ce que j'avais vécu ces dernières semaines, une soirée en leur compagnie n'était vraiment pas de refus.


Ce soir là, je laissais volontiers tomber l'eau brulante sur ma peau. Sous l'effet de l'eau chaude, toutes mes inquiétudes et préoccupations s'évaporaient. La journée avait été longue, bien trop longue à mon goût. Si avec l'accord de mon père, j'avais loupé deux semaines de cours depuis la rentrée des vacances pour m'occuper de Paul, Charlie m'avait interdit d'en louper une nouvelle. Alors, je m'étais contentée d'y aller en reculant. Retrouver tous mes anciens amis n'avait fait qu'empirer l'affection que je portais à ma nouvelle famille. Si en eux j'y trouvais le réconfort et le bien être nécessaire à ma survie, en compagnie d'Eric, de Jessica et des autres je n'y trouvais plus ma place. Pour ne pas paraître trop impolie, je m'étais contentée d'hocher la tête à leurs questions, de sourire quand la situation l'exigeait et de raconter l'excuse toute trouvée de mon absence : une maladie rare et contagieuse. Si Jessica ne semblait plus vouloir m'approcher après cette révélation, Eric emplit de gentillesse m'avait proposé de m'envoyer les cours que j'avais manqué. Touchée par cette attention et pour montrer ma bonne foie, j'avais passé le reste de l'après midi à rattraper mon retard et à passer les examens loupés pour ne pas me pénaliser pour mon diplôme de fin d'année.

Tandis que je laissais tomber ma tête entre mes bras appuyés sur le mur de la douche, réparé gentiment par un ami de Charlie après lui avoir expliqué que j'avais glissé et cassé les carreaux avec ma brosse tandis que j'essayais de me rattraper, je sentais deux bras puissants et brûlants entourer mes hanches.

« Tu sens bon... »

Son chuchotement m'emplissait de désir. En guise de réponse, je me retournais et déposais violemment mes lèvres sur les siennes. Instinctivement, Pau resserra son étreinte tout en répondant au baiser.

« Où est Charlie ? » demanda t-il d'une voix rauque.

« Il est parti chez Billy pour voir le match de ce soir, sur dit-il, une télé convenable pour accueillir un tel spectacle ! » répliquais je dans un sourire tandis que je me séparais de lui pour rincer mes cheveux.

« Nous sommes seuls jusqu'au bout de la nuit alors... »

A peine avait-il fini sa phrase, qu'il s'approchait dangereusement de moi, tel un chasseur traquant sa proie.

« Hum Hum... » Tentais je en déposant un doigt sur ses lèvres sucrées. « Nous dinons tous chez Rosalie et Emmet ce soir. Tu as déjà oublié ? » questionnais je dans un sourire malicieux tandis que j'attrapais ma serviette et me pelotonnais dedans.

Le râle que mécontentement que Paul avait exprimé avant de se laver dépité, m'avait fait littéralement explosé de rire.

Sans en rajouter d'avantage, j'enfilais un jean et un pull blanc. A peine avais je fermé le bouton de mon pantalon que je me rendais compte qu'il était trop grand. Désespérée par cette vérité, je le retirais aussi vite et me laissais tomber sur le lit sans ménagement. Je savais pertinemment que j'avais de nouveau perdu du poids ces dernières semaines avec l'inquiétude mais je ne pensais pas tomber à nouveau dans du 34.

« Qu'est ce qu'il y a ? »

Instantanément j'enroulais mes bras autour de mes yeux et répondais d'une voix qui se voulait totalement dépitée et légèrement enfantine : « Je ne rentre plus dans mes jeans. Ils sont de nouveaux trop grands et j'ai jeté tous les autres en même temps que les mauvais souvenirs. Je n'ai rien à me mettre, je suis totalement déprimée et nue ! » Soufflais je d'exaspération.

Il n'en fallait pas plus à Paul pour me sauter dessus. De sa grande main puissance et ferme, il retira les bras de mes yeux, me laissant le loisir de contempler les siens.

« Tu n'as qu'à y aller comme ça... » Souffla t-il tandis qu'il déposait de tendres baisers dans mon cou.

La sensation de ses lèvres chaudes et humides sur ma peau m'emplissait de désir. Incapable de résister à ses baisers fiévreux, j'enroulais mes jambes autour de ses hanches, laissant retomber la serviette qu'il portait. Je sentais ses mains descendre lentement sur ma poitrine, puis sur mon ventre et caresser chaque partie de mon maigre corps. Paul était un expert. Il savait parfaitement comment combler un à un mes désirs et il était sans conteste le plus sexy des petits amis. Il était de nouveau lui même. Bestial et doux, tendre et expérimenté, irrésistible et envoutant. Il était mon dieu. Seul lui savait comment me rendre heureuse et même si son caractère restait très instable, en cet instant précis, j'oubliais tout et me laissais enfin aller à mes désirs les plus profonds...


POV PAUL

Tout le chemin, je préservais la main de Bella dans la mienne, la serrant plus que de raison par peur qu'elle s'en aille. Oui je gardais encore quelques séquelles. Le souvenir encore frais de notre petite escapade amoureuse me remplissait de bonheur. C'était la première fois depuis longtemps que je la touchais et étais vraiment avec elle. Je m'étais totalement retrouvé et mieux encore je l'avais gardé auprès de moi.

Bella avait finalement enfilé un pantalon bleu clair retrouvé dans un fond de tiroir et le sourire qui étirait ses lèvres ne désemplissait pas. Malgré ce que je lui laissais penser, je me jurer de la faire manger jusqu'à ce qu'elle reprenne du poids. Elle avait fait tellement d'efforts depuis que je la connaissais que je ne m'autorisais pas à ce qu'elle continue de maigrir. Et même si je la désirais plus que de raison dans ce corps, j'avais besoin qu'elle récupère des formes, signe de bonne santé.

« Tu as peur qu'elle s'envole par la fenêtre ? » me demanda Jared en rigolant.

« Tais toi et conduit. » répliquais je sèchement tandis que Jared continuait de rire.

« Effectivement, tu es bel et bien de retour parmi nous ! »

« Je préciserais quand même que ton putain de caractère ne nous a pas manqué ! » rétorqua Quil en s'esclaffant à son tour.

En guise de réponse, je lui jetais un regard noir comme je savais si bien le faire tandis que j'observais Bella rire en silence de nos échanges.

« Et voilà ! Si MONSIEUR veut bien se donner la peine de descendre. » renchérit Jared en esquissant un énième sourire tandis qu'il soulevait le frein à main.

A peine entré à l'intérieur de la maison des sangsues, j'apercevais Bella se jeter dans les bras de Rosalie. Même si ils leurs preuves avaient été faites depuis longtemps et que leur allégeance était sans faille, je ne pouvais m'empêcher de grincer des dents à ce contact. Encore aujourd'hui, je ne comprenais pas comment Bella avait pu se laisser toucher par cette immonde sangsue rousse. Et rien qu'à cette pensée, tous mes muscles se contractaient fermement, près à l'attaquer. Oui, j'attendais son retour avec la plus grande impatience pour enfin lui flanquer la raclée de sa vie.


Après les avoir une ultime fois félicité pour leur mariage et m'être maladroitement excusé de ne pas avoir pu y assister, je me laissais tomber sur un des fauteuils du salon. J'estimais en avoir fait assez. La politesse et la complaisance n'étant pas mon fort, j'avais vraiment du me faire violence pour sembler être désolé de mon absence. Ceci étant dit, j'étais concrètement entrain de mourir donc à fortiori je trouvais mon absence des plus excusable.

« Carlisle et Esmée ne sont pas là ? » questionna Sam tandis qu'il prenait place dans le canapé d'en face.

« Non, ils sont partis chasser. » répliqua Emmet dans un sourire alors même qu'il lançait le ballon de football à Seth.

« Alors quelles sont les nouvelles ? » demanda Rosalie tandis qu'elle laissait couler le vin dans les verres en cristal.

« Et bien comme tu peux le voir Paul est revenu d'entre les morts ! » s'esclaffa Jared.

« Oui et si tu en rigoles encore, je pourrais très bien t'y envoyer. » répliquais je en souriant.

« Ah j'ai tellement peur... »

« Tu devrais... » menaçais je tandis que j'attrapais Bella et la faisais tomber sur mes genoux. Un petit cri de stupeur s'échappa de ses lèvres et satisfait, je laissais se dessiner un sourire à la commissure de mes lèvres. J'étais de nouveau possessif et jaloux. J'étais moi !


Le diner s'était passé dans une ambiance joviale et familiale. Rosalie nous avait fait l'honneur de nous préparer un plat à base de poulet et de riz à la noix de coco, qui fut littéralement un délice. Tandis qu' Emmet nous racontait comment il était tombé malade en mangeant du crabe, Rosalie quant à elle semblait être en pleine discussion animée avec Emily et Bella. Je parierais ma chemise qu'elles parlaient de nous, les hommes. En vérité, des femmes ensemble ne pouvaient pas s'empêcher de parler des hommes. Nous étions totalement indispensable pour animer une conversation. Oui, nous avions cet effet incontestable sur les femmes et je sais de quoi je parle...

Minuit avait sonné alors même qu' Emmet, Jared, Sam et moi étions entrain de jouer au Poker.

« Alors tu les poses ou pas Paul ? » tonna Jared après avoir fait un all-in avec un full.

« Quinte fluche ! Je t'avais dit de ne pas tout miser idiot ! » Répliquais je tout en récupérant la totalité de ses jetons dans un sourire satisfait.

« Je t'avais dit qu'il était meilleur que toi Jared ! » S'exclama Seth du canapé.

Excité, Jared ne tenait plus en place. Totalement désabusé d'avoir perdu, je l'observais se lever et se jeter sur un des fauteuils.

« Je t'avais prévenu. Tu ne peux pas le battre au Poker ! Il jouait avant même que tu sois né ! » Tonna Quil tout en reprenant sa conversation avec Seth.

« Je recommence ! »

Jared avait à peine fini sa phrase, qu'il se rasseyait autour de la table prêt à gagner.

« Tu n'as plus rien à miser gamin ! » S'exclama Emmet tout en distribuant.

Jared le regardait d'un air totalement désespéré. Pris en pitié, Sam concéda qu'il nous rejoigne dans la partie. Comme il était totalement hors de question de lui redistribuer des jetons pour ne pas fausser le jeu, Emmet invita Jared à parier autre chose. A l'entente de sa participation validée, Jared semblait tout émoustillé.

« Alors Jared, sur quoi vas tu miser ? » Demanda Sam d'un ton calme et serein.

« Mise ta copine ! Celui qui gagne a un rencard avec elle ! » Proposa Quil en s'étouffant de rire.

Tandis que nous étions tous entrain de rire à cette remarque, je jetais un bref coup d'œil à la femme qui faisait battre mon cœur de pierre. Bella semblait boire les paroles de Rosalie. Elle était concentrée et ne déniait même pas me regarder. Mais le coup de coude d'Emily me permettait enfin d'apprécier sa beauté. Silencieusement, je la remerciais d'un sourire et me contentais de lui faire un clin d'œil des plus provocateur. Si cette dernière était d'une beauté à toute épreuve, je devais avouer que son retour de clin d'œil m'avait achevé.

Satisfait et impatient de nous retrouver seuls chez elle, je me concentrais de nouveau dans le jeu. Après tout si j'appréciais grandement gagner, je restais tout de même le plus mauvais perdant que Dieu lui même avait engendré. Il me fallait donc continuer sur ma lancée et ne pas me laisser déstabiliser par une femme, même si j'admettais qu'elle hantait toutes mes pensées.

« Alors Jared ! On ne va pas attendre une heure que tu trouves une idée ! » S'exclama Sam exaspéré par l'attente interminable que nous faisait subir Jared.

« Tu n'as qu'à miser ta sœur ! » Répliquais je dans un sourire narquois, sûr qu'il allait enfin réagir.

« Je vais plutôt miser sur ta défaite face au second ennemi pour avoir Bella. »Renchérit presque instantanément Jared.

A l'instant même où il avait sorti cette phrase, Sam tapait violemment contre la table en hurlant, la violence de son coup faisant voler toutes les cartes aux quatre coins de la pièce.

Sans comprendre réellement l'énervement de mon Alpha mais entendant qu'il s'agissait de Bella, je me levais à mon tour.

« De quoi parles t-il ? » Tonnais je à Sam tandis que Jared s'excusait lamentablement et qu'Emmet se plaçait bien trop près de moi. Il semblait prêt à faire barrage entre la table, Jared et moi. Mais pourquoi ? Je n'avais pas la moindre envie de me transformer. Le loup était sagement endormi tandis que tous mes muscles étaient détendus. Je voulais simplement comprendre ce que le Beta de nos ennemis et Bella faisaient dans la même phrase.

Complètement déstabilisé par l'irréel de la situation, je réitérais ma question d'une voix lourde de sens. Face au silence de mes compères et aux regards inquiets de Sam, je commençais à perdre patiente.

« Est ce quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe dans cette putain de maison ? » Ordonnais je fermement en sentant la colère s'injecter dans mon sang bouillonnant.

« Le Beta s'est imprégné de Bella ! »


POV BELLA

En une fraction de seconde, la soirée pourtant si calme et chaleureuse avait tournée au drame. Jared et sa langue bien trop pendue, avait finalement lâcher le morceau. Je savais et avais mainte fois prévenu Sam qu'il parlait sans réfléchir et qu'à un moment ou un autre, l'un d'entre eux allait finir par le dire. Mais sans avoir réellement prêté attention à ce que je lui disais, il s'était contenté de rappeler sa meute à l'ordre. En vain, le couperet était tombé et la réaction de Paul n'avait jamais été aussi violente. En prononçant ses mots, Jared avait probablement penser se sauver mais bien au contraire, il avait signé son propre arrêt de mort. Instantanément, j'apercevais Paul se jeter sur lui poings sérrés et l'attraper violemment par le cou. Tout en lui hurlant de répéter ce qu'il venait de dire, Jared étouffait. Emmet n'avait pas été assez rapide pour prévenir son coup et il tentait désespérément de lui faire lâcher prise. Sam quant à lui, tenait Paul par l'épaule tout en lui demandant fermement de le relâcher. J'étais complètement dépassée par la situation. Totalement chamboulée, je tentais vainement de rassembler mes esprits. Il fallait que j'agisse, que je le calme mais en cet instant précis où je l'observais serrer de plus en plus fort la gorge de son frère, il m'effrayait.

« Sam ! » Le suppliais je pour qu'il lui fasse entendre raison.

Ce dernier ne semblait même pas m'avoir entendu. Tout en ignorant ma supplication, je l'observais murmurer dans l'oreille de Paul. Paul, cet homme puissant et fort, revenu enfin à la vie, avait comme je le craignais, totalement disjoncté par ce qu'il venait d'entendre. Il était totalement hors de contrôle et même les mots de Sam ne semblaient pas l'apaiser. Après quelques secondes qui me semblaient être une éternité de douleur, Paul relâcha la nuque de Jared qui s'effondrait à même le sol.

« Tu le savais ? Tu le savais et tu ne m'as rien dit ! » Hurla Paul tout en pointant son doigt vers Sam.

« Paul, je t'en prie calmes toi... » Tenta Sam d'une voix qui se voulait rassurante.

« Elle. Est. A. Moi ! » Cria t-il en pesant lourdement chaque mot.

Alors que Rosalie s'était placée devant moi, alerte du moindre fait et geste de Paul, Seth et Quil s'étaient précipités vers Jared qui, Dieu soit loué, avait recommencé à respirer. Emily quant à elle, m'avait attrapé la main comme pour me démontrer son soutien.

Paul détournait son regard de celui de son frère et le plantait dans le mien. Ses pupilles totalement dilatées par un noir intense m'indiquaient clairement que sa lutte avait commencé. Je savais qu'il était entrain de se battre frénétiquement contre son loup qui menaçait de sortir à chacun de ses battements de cils.

Malgré la peur qui me tiraillait les entrailles, j'accrochais son regard. Sans un mot, il s'approchait férocement de moi. Sa démarche était féline, prête à attaquer sa proie pourtant je ne bougeais pas. En réalité, si ma tête me hurlait de courir, mes jambes quant à elles, étaient totalement bloquées et mon cœur tambourinait si fort dans ma poitrine que je pouvais jurer qu'il sortait de ma cage thoracique. Rosalie tenta un geste préventif pour me protéger tandis que Sam lui ordonnait de ne pas le faire mais Paul la projeta violemment au sol d'un seul bras. Je sentais Emily relâcher sa prise et s'écarter de moi. Je restais là, seule face à cette grenade menaçant de se dégoupiller. Paul était si près de moi que je sentais son souffle ardent caresser mon visage. Il me dominait de toute sa carrure. Pourtant apeurée qu'il ne fasse un geste regrettable, je ne détachais pas mon regard du sien. A travers mes yeux débordant d'amour, je lui implorais de se calmer.

« Tu. Es. A. Moi. » Précisa t-il de nouveau en découpant chaque mot d'une voix ferme.

Je n'arrivais pus à contrôler mes tremblements. Le sol s'était effondré sous mes pieds et j'avais la désagréable impression de m'enfoncer dans des sables mouvants.

Je savais que si Sam l'avait laissé m'approcher, c'est que je ne risquais rien. Pourtant je ne pouvais m'empêcher d'angoisser à l'idée d'être balafrée. J'observais intensément tous ses muscles contractés prêt à exploser, j'entendais sa respiration bruyante et saccadée et ne pouvais m'empêcher, malgré la situation, de le trouver animal, bestial et sexy.

Même dans ses aspects les plus noirs, il était d'une beauté à couper le souffle. J'aimais tout de lui. Tout. Face à cette réalité, Jessica m'aurait surement dit que j'étais une masochiste suicidaire mais peu m'importait, je savais que j'étais prête à tout pour cet homme, même à le laisser me défigurer si cela signifiait de le garder en vie et près de moi.

« Je suis à toi. » Murmurais je d'un seul et même souffle.

Rassemblant mon courage, j'effleurais délicatement son visage de mes doigts gelés.

« Alors prouves le ! » Tonna t-il en me déposant sur son épaule d'un seul bras avant de disparaître en courant à travers la fenêtre.

Désormais, j'étais là, posée sans ménagement sur l'épaule d'un homme surpuissant courant comme si la mort était de nouveau contre lui. J'accrochais violemment mes ongles dans sa peau pour me retenir de tomber tandis qu'il continuait sa course. Le vent me fouettait violemment le visage et remplissait mes tympans, pourtant je l'entendais. Tout en continuant son chemin comme si nos vies dépendaient de sa vitesse, Paul hurlait à la mort. Un mélange de cri d'humain et de feulement d'animal résonnait dans la forêt. Je ne savais pas ce qu'il allait m'arriver mais une chose était sure, Forks était dorénavant un lointain souvenir...


Voilà c'est fini !

J'espère que ce chapitre écrit de différents points de vue vous aura plu.

Si c'est le cas n'hésitez pas à me le signaler dans vos commentaires.

A très vite pour la suite sur FanFiction ou beaucoup plus vite sur Twitter !

Merci encore pour votre soutien !

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