Disclaimer : les personnages appartiennent à JK Rowling, l'histoire appartient à Obsessmuch.

Titre original : Eden.
Auteur :
Obsessmuch
Pairings : Hermione Granger/Lucius Malefoy

Traduction poussinette, mars 2011.

Le lien vers la version originale de cette fic est disponible dans mes favoris.


AVERTISSEMENTS : cette fic est située dans un univers sombre, et fait mention du suicide, de relations sexuelles ambigus, de violence physique et psychologique.


Cette histoire se déroule durant la septième année du trio à Poudlard, quand Harry, Ron et Hermione ont dix-sept/dix-huit ans. Pour une plus grande simplicité de lecture, nous prétendrons que les Reliques de la Mort n'ont jamais existé.

Une fiction légère et désinvolte ? Vous êtes au mauvais endroit.

Une idylle à l'eau de rose ? Mauvais endroit.

Une comédie ? Des dénouements heureux ? De l'émotion, des effusions de joie, des rires et des jeux ? Mauvais endroit.

Accord parental indispensable - textes explicites.

Avertissement – Personnes sensibles s'abstenir. Lire cette fiction à vos risques et périls.

Danger - tension.

Vous recherchez un PWP et donc des scènes érotiques ? Allez rejoindre la rubrique pour adultes de , elle possède un large choix de titres appropriés.

Attention à la marche.

Hermione n'est pas une superbe sorcière têtue comme une mule. Elle n'est ni fragile, ni faible, ni inutile. Elle apprécie beaucoup Ron, et l'aime à sa manière. Elle manque de confiance en elle. Je ne m'imagine pas la décrire d'une quelconque autre manière.

Tenir cette fiction hors de portée des enfants.

Lucius Malefoy n'est pas un homme gentil qui est simplement mal compris. Il n'est pas non plus un violeur pervers. Même en tenant compte du dernier livre, il reste pour moi un tyran obsédé par le sang pur, et je n'ai aucune intention de le racheter.

Attention - fortement inflammable.

Je n'ai aucune intention de dépeindre Ron Weasley en le faisant passer pour un débile. J'adore Ron, c'est clair, c'est dit.

Fiction classée M pour sa grande violence, son langage explicite, et son contenu sexuel.

Ce n'est pas un 'Luciuus enlève Mione et une histoire sexuelle commence'. C'est une histoire de haine, d'obsession, de peur des préjugés, pas une histoire de sexe et de luxure.

Ou plutôt, pas simplement une histoire de sexe et de luxure.

Avertissement - orages probables. Mettez vous à l'abri.

Toujours intéressé ? Alors prenez ma main et rejoignez moi dans les ténèbres.

Vous pourriez toujours l'apprécier. Vous ne le saurez pas avant de l'avoir essayé.

Aller, sautez dedans à pieds joints ! Je vous défie de me rejoindre !


'La première désobéissance de l'Homme est le fruit

de cet arbre défendu, dont le mortel goût

apporta la mort dans ce monde,

et tous nos malheurs, avec la perte d'Eden' – John Milton, Le Paradis Perdu

'Elle avait d'épais cheveux bruns ébouriffés, de grandes dents et un ton autoritaire… « Personne n'est sorcier dans ma famille, j'ai eu la surprise de ma vie en recevant ma lettre, mais j'étais tellement contente ! On m'a dit que c'était la meilleure école de sorcellerie. J'ai déjà appris tous les livres qui sont au programme, j'espère que ce sera suffisant pour débuter. Ah, au fait, je m'appelle Hermione Granger… »'J. K. Rowling, Harry Potter à l'école des sorciers

'L'homme qui le suivait ne pouvait être que son père. Il avait le même visage au teint pâle et au nez pointu, les mêmes yeux gris et froids… Les yeux de Mr Malefoy étaient revenus sur Hermione qui rosit légèrement mais soutint son regard. Harry savait très bien pourquoi Mr Malefoy pinçait les lèvres. Les Malefoy tiraient fierté de leur sang pur en d'autres termes, quiconque descendait de parents moldus, comme Hermione, leur apparaissait comme un sorcier de seconde classe…' – J. K. Rowling, Harry Potter et la Chambre des Secrets et Harry Potter et la Coupe de Feu


Chapitre 1 La capture

'LES MANGEMORTS DE NOUVEAU PARMI NOUS!'

'Une source du Ministère de la Magie a indiqué à la Gazette du Sorcier qu'une évasion massive avait de nouveau eu lieu à Azkaban. Notre informateur, qui souhaite garder l'anonymat, affirme que les nouvelles mesures de sécurité mises en place après la désertion des Détraqueurs ne sont pas assez importantes pour garder six prisonniers dangereux enfermés. « Ils (Le Ministère) ont presque tout essayé. Je n'ai même plus en tête le nombre exact de nouveaux sortilèges qu'ils ont utilisé sur place. Ils ont envoyé des centaines d'Aurors pour garder les lieux à un certain moment, ils ont même pensé utiliser des Trolls comme support de sécurité. Mais rien n'a pu égaler l'efficacité des Détraqueurs. Les prisonniers étant en mesure de ressentir la joie, ils pouvaient, je pense, garder leur esprit ouvert et élaborer des plans d'évasion ».

Notre source tient cependant à préciser que les plans d'évasion des prisonniers restent pour le moment inconnus. Il apparaît cependant que les six évadés sont connus comme étant des Mangemorts, et que bien que le Ministère de la Magie soit pleinement au courant de cette évasion, ce dernier chercherait à dissimuler l'affaire.

« Le Ministre ne souhaite pas que le public sache qu'il n'a pas réussi à les protéger. Il a bâti sa réputation sur l'image d'un Gouvernement fort, et ne veut pas perdre son poste après seulement une année »

Rufus Scrimgeour n'a pas souhaité se prononcer sur cette histoire.'

Je m'incline en arrière après avoir lu l'article, ce qui permet au journal de retomber sur le bureau.

J'ignore pourquoi cet article m'a choqué. Après tout, il y a eut des évasions encore plus importantes avant. Et ce n'est pas comme si c'était totalement inattendu. Les prisonniers ont toujours été gardés par les Détraqueurs, et non par Azkaban elle-même. Je suppose que nous savions tous, au fond de nous, que ce n'était qu'une question de temps avant que d'autres prisonniers ne parviennent à s'échapper.

Mais même en sachant que cela devait arriver à un moment ou à un autre, la situation n'était pas des plus simples. Six mangemorts de plus se retrouvaient en cavale. Comme si l'Ordre avait encore besoin de problèmes, après la mort de Dumbledore et la trahison de Rogue.

Je saisis le papier et lis de nouveau l'article. Mes yeux survolaient rapidement les petits caractères noirs.

Il ne dit pas qui s'est échappé. Ca peut être n'importe qui. Tout ce qui se dit, c'est qu'ils étaient six.

Je pose le papier et me dirige vers la fenêtre. Je ressens un malaise, une sensation de chatouillement au creux de l'estomac. Il n'est pas difficile de se sentir effrayé ces jours-ci, mais la pensée que l'armée de Voldemort est de plus en plus puissante me rappelle à quel point les jours sombres ont commencé. Depuis la mort de Dumbledore, je ne peux m'empêcher de me demander si nous sommes en mesure de gagner cette guerre.

J'ai peur. Je déteste l'admettre, mais c'est la vérité. J'ai peur pour ma famille, pour mes amis, pour l'Ordre. Et pour moi même.

J'atteins ma fenêtre, et me retrouve effrayée à l'idée de regarder la rue au dehors. Je sais, c'est tellement stupide, mais j'ai peur de ce que je pourrais y voir. Je n'avais pas ressentit cette sensation depuis l'enfance, lorsque j'avais peur du noir et que j'étais incapable de dormir sans une lumière allumée. Je tirai mes draps au dessus de ma tête, trop effrayée pour oser jeter un œil dans l'obscurité de ma chambre, de peur d'y trouver quelque chose ou quelqu'un.

As-tu encore cinq ans Hermione ? Regarde par la fenêtre.

Je me penche en avant nerveusement, je jette un regard vers la rue en contrebas, et je vois…

Rien. Absolument rien.

Bien. Je vois la route chichement éclairée, les voitures garées, ces maisons qui se ressemblent toutes et la lune qui se détache dans le ciel noir. En somme, absolument rien d'inhabituel.

Je soupire et me penche vers la fenêtre, collant mon front sur la vitre froide.

Quelle superbe Griffondor je fais. Trop effrayée pour regarder à travers une foutue fenêtre la rue qui m'a vue grandir !

Mais…Mais la moindre parcelle d'obscurité, la plus petite des ombres, semble se transformer en robe de Mangemort.

Je me mords l'intérieur de la joue avant de me détourner de la fenêtre. Je m'assois sur mon bureau, ramenant vers moi une de mes jambes et l'étreignant comme pour me réconforter.

Je me sentirai plus en sécurité au Terrier.

Oui, le Terrier. Il n'y aura pas que moi et Harry au mariage de Bill et Fleur, mais toute une armée de sorciers ainsi que, je l'imagine, des sorts de protection sur le bâtiment lui même.

J'ai vraiment hâte d'y aller. Les Weasley sont tellement marrants. Fred et George seront présents au mariage et la semaine promet donc d'être mouvementée. Et la cuisine de Mme Weasley est tellement bonne. Et je reverrais Harry, et Ginny, et…

Et Ron ?

J'esquisse un sourire et cale mon front sur mon genou.

Je ne sais pas… Depuis qu'il n'est plus avec Lavande, il semble avoir gagné en maturité. Des choses… pourraient donc arriver.

J'étreins plus fortement mon genou contre ma poitrine. J'ai envie de rire mais je ne sais pas pourquoi.

Non, en fait, je sais très bien pourquoi.

Reprends toi Hermione !

Peut être qu'après le mariage…

Après le mariage.

Ron et moi avons dit à Harry qu'on le suivrait après le mariage, qu'importe sa destination.

Cette sensation de malaise refait surface au creux de mon estomac.

Oh mon Dieu. Je ne veux pas l'admettre, mais j'ignore totalement comment nous allons pouvoir l'aider à détruire les Horcruxes. C'est juste que… c'est une tache tellement éprouvante à accomplir.

Pour être honnête, je ne sais pas comment l'aider tout court. Oh je sais que je suis douée en Sortilèges et…dans d'autres choses, mais je n'ai jamais participé à aucune bataille auparavant. A moins que vous ne comptiez l'épisode du Département des Mystères, mais j'ai passé les trois quarts de la bataille inconsciente. Je n'étais donc d'aucune utilité…

Et même si j'ai honte de l'admettre, je ne veux pas voir Voldemort. C'est différent pour Harry, il l'a déjà vu avant et il sait donc à quoi s'en tenir. J'ai bien sur entendu à quoi il ressemble, et cette description m'a amplement suffi.

Mais… Nous devons aller avec lui. Il ne peux pas le faire tout seul, et nous avons partagé trop d'aventures ensemble pour qu'on se sépare maintenant.

Je secoue la tête, souhaitant dissiper ma peur. Il est inutile de s'inquiéter sur ce sujet maintenant. Comme l'a dit Hagrid une fois : ce qui doit arriver, arrivera. Et nous y penserons au moment venu.

Je m'étire et regarde l'horloge. Minuit et demi. Je ne me sens pas encore fatiguée. Je vais peut être lire pendant une heure avant d'aller me coucher. Je n'aurai plus vraiment le temps d'étudier à partir d'après-demain, mais je veux quand même suivre mes études. Je sais que je ne retournerai pas à l'école cette année, mais je peux quand même apprendre des choses par moi même, et peut être retourner à Poudlard pour passer mes ASPIC quand… si… la guerre prend fin.

J'ouvre mon livre de Sorts Catégorie 7 afin qu'il me chasse ces idées noires. Lire me procure toujours cette sensation de bien être. Je m'échappe dans le royaume de la connaissance, ma crainte s'envolant alors que mon esprit est aspiré par les écrits s'étalant devant moi. Je commence à me sentir pleinement sereine.

Un petit « pop » se fait entendre.

Je relève la tête.

Qu'est-ce que…

Des mains invisibles me soulèvent, et je suis projetée contre le mur en face de moi.

De petites étoiles dansent devant mes yeux alors que la douleur surgit dans chaque parcelle de mon corps. Sous le choc, je n'ai pas la force de crier.

Ma baguette… Ma baguette…

Cette seule pensée traverse mon esprit. Où est-elle ? Où est-elle ?

Les mains invisibles qui me retenaient contre le mur sont remplacées par des mains bien réelles, des mains puissantes et robustes.

Des mains d'homme.

Je sens son corps entier pressé contre le mien, me poussant contre le mur. Son souffle est régulier contre ma nuque.

J'avale difficilement ma salive. Mon souffle est court et haletant. Je suis terrifiée.

Qui… ?

Après ce qui semble être une éternité, il répond à ma question muette.

« Ravi de vous revoir Sang-de-Bourbe. »

Oh mon Dieu ! Je reconnais cette voix. Trainante, calme, raffinée. Si semblable à celle de son fils, tout en étant plus profonde, plus âgée.

Il doit être l'un des six évadés d'Azkaban.

Je commence à me débattre mais sa poigne est si forte qu'elle m'empêche de faire le moindre mouvement.

« Ne soyez pas stupide » murmure-t-il à mon oreille non sans une pointe d'amusement : « Vous n'êtes rien de plus qu'une écolière. Pensez-vous réellement triompher face à un Mangemort ? »

Oh mon Dieu, comment vais-je me sortir de cette situation ?

Garde ton calme. Il faut que tu réfléchisses.

Mais comment Diable puis-je garder mon calme ? Un ouragan d'émotions tourbillonne dans ma tête.

Ma baguette est sur le bureau. Ma tête me fait mal, j'ai tellement peur que des larmes s'échappent de mes yeux…

Je ne veux pas pleurer devant lui. Je ne veux pas être faible.

Je ne peux pas respirer, le poids de son corps m'écrase contre le mur. Mes parents dorment dans la pièce à côté…

Une baguette s'enfonce dans mes côtes. « Tout va bien. Ne luttez pas. Cette triste affaire sera rapidement finie si vous faites ce que je veux. Faites ce que je dis et je n'aurai aucune raison de vous faire du mal. »

Je respire difficilement et essaye de ravaler les larmes qui menacent de couler sur mes joues.

Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais absolument pas quoi faire !

« Que voulez-vous ? » je murmure.

« C'est à vous de le découvrir Sang-de-Bourbe » murmure-t-il à mon oreille.

Je presse mes lèvres.

Pourquoi a-t-il besoin de moi ? Il ne me connaît même pas, ou si peu.

Non. Mais tu connais Harry, n'est-ce pas ?

Je ne peux penser. J'ai tellement peur que je n'arrive pas à penser. Je sais seulement que je ne peux pas bouger. Il me presse si fort contre le mur que mes os vont éclater, et si j'ai le malheur de bouger, il me jettera un sort.

Mais réfléchi, pour l'amour de Dieu !

Ma baguette est sur mon bureau, je peux l'apercevoir. Elle est si près de moi… Si je pouvais…

Mais il l'atteint avant moi. Une main pâle se saisi de ma baguette.

« Vous n'aurez pas besoin de ça, je pense… »

Il referme sa main sur ma baguette magique et la brise en deux sans effort. J'observe la scène avec horreur tandis qu'il laisse tomber les morceaux de bois sur le plancher. Ma baguette, ma belle baguette…

Tout va bien, c'est seulement une baguette. Tu peux encore te sortir de là si tu arrives à garder ton calme.

Mais comment vais-je faire si je n'ai pas ma baguette ?

« Maintenant, » murmure-t-il, « si vous voulez bien me donner votre main Miss Granger, nous allons pouvoir… »

Un grincement. Le grincement familier de la porte de la chambre de mes parents.

Son corps se presse plus fort sur le mien.

Un léger coup est frappé à ma porte.

Oh, non…

« Hermione ? »

La voix de ma mère. Elle me perce comme un couteau en plein cœur.

L'intrus se recule et me fais pivoter alors que sa main m'agrippe la gorge. Pour la première fois depuis qu'il est entré dans ma chambre, je peux le voir.

Je lève les yeux vers le visage pâle et pointu de Lucius Malefoy. Une année entière s'est écoulée depuis que je l'ai vu au Département des Mystères, mais il semblerait qu'Azkaban ne l'ai pas changé d'un pouce. Harry m'avait pourtant dit que ce lieu changeait l'apparence des gens, jusqu'à ce qu'ils deviennent méconnaissables. Sirius avait lui même été un homme fort séduisant et en pleine santé avant d'y être enfermé. Mais les Détraqueurs avaient déjà déserté les lieux lorsque Lucius fut emprisonné. La seule différence que je pus discerner fut les profonds sillons dans chacune de ses joues. Ses yeux avaient la même froideur et la même détermination qu'auparavant.

« Hermione ? » prononça ma mère d'une voix incertaine. « Que ce passe-t-il ? »

La poignée de la porte s'abaisse mais la porte ne s'ouvre pas.

Oh mon Dieu, pourquoi me suis-je enfermée un peu plus tôt ?

Ne regrette pas ton geste. Penses-tu qu'elle survivrait une seconde si elle posait un seul pied dans cette chambre ?

« Votre main Miss Granger » répéte Lucius en me tendant sa main libre. « Ou je vous forcerai à regarder votre répugnante mère subir des souffrances… indescriptibles ».

« Hermione, que se passe-t-il, à qui appartient cette voix ? »

Maman devient hystérique. La poignée de porte se déplace frénétiquement de haut en bas, sans succès.

Je ne comprends pas. Pourquoi ne me force-t-il pas tout simplement à transplaner avec lui ?

Peut être… Peut être qu'un transplanage n'est pas possible sans un accord réel de la personne que vous prenez avec vous.

Mais je ne peux pas lui donner la permission.

« Hermione ! »

Elle allait réveiller mon père à tout moment et lui demander de défoncer la porte.

Je n'ai pas le choix. Je dois sauver mes parents maintenant, et me tirer de cette situation plus tard.

Je respire profondément et lui tend ma main, lui donnant par la même l'autorisation de m'emmener Dieu sait où.

Un sourire triomphant orne son visage au moment où il saisit ma main et je me sens soudain aspiré dans un espace minuscule, l'air rentrant si rapidement en moi que je ne peux plus respirer…

Nous atterrissons dans un endroit si sombre que je ne peux même pas l'apercevoir près de moi. La seule chose trahissant sa présence reste sa main étroitement fermée autour de mon poignet.

Si je pouvais me débarrasser de lui, il ne me trouverait pas facilement ici…

« Lumos !»

Alors qu'il prononce l'incantation, sa poigne se relâche légèrement de mon poignet.

Maintenant -

Je lutte contre son emprise, me tordant et tirant alors que sa poigne se resserre de nouveau.

Je jette un œil autour de moi, essayant de distinguer les environs à la lueur fournie par sa baguette. Des arbres. Beaucoup d'arbres. Je pourrais facilement me perdre parmi eux, il faudrait seulement que j'arrive à m'enfuir !

Je porte sa main à ma bouche et mes dents se resserrent sur ses doigts. Il aspire son souffle et relâche un peu son étreinte. J'arrache ses doigts de mon poignet mais mon pied glisse et je tombe sur le côté.

Il se moque de moi.

Je me remets debout et je lutte pour garder l'équilibre au dessus de cette boue impitoyable qui se déplace sous mes pieds. Je me mets à courir. Je me fous de savoir où je vais je veux juste m'éloigner de lui. Je sais que je ne survivrai pas s'il réussit à me rattraper, je le sais.

J'ai déjà parcouru quelques mètres lorsqu'un crochet invisible me tire en arrière par les épaules. Avant même de savoir où je me trouve, mes pieds se plantent dans le sol, m'interdisant tout mouvement.

Il s'avane vers moi, le visage furieux. « Je ne pense pas, Sang-de-Bourbe. »

Il presse sa baguette sur mon front et une douleur lancinante surgit par vagues successives de la pointe de sa baguette jusqu'à l'arrière de ma tête comme de l'acide se déversant le long de mes terminaisons nerveuses. La douleur disparaît alors, avant que la vague ne revienne à la charge plus puissante encore, me faisant serrer les dents et fermer les yeux de douleur. Un cri s'échappe de mes lèvres, ma tête me fait mal, très mal, je sens qu'elle va éclater, va s'ouvrir en deux, va-

La douleur disparaît subitement.

J'ouvre les yeux avec précaution, et je rencontre son visage sarcastique.

« Pas très agréable, n'est-ce pas ? » me demande-t-il en me saisissant le menton et en rapprochant son visage tout près du mien. Je sens le sort d'immobilité disparaître alors même que sa main libre se referme si fort autour de mon bras que je peux presque sentir les os craquer. Son visage pâle s'illumine d'un sourire malveillant. « Si vous persistez dans votre mauvaise conduite, vous constaterez que je peux être plutôt… inventif lorsqu'il s'agit d'infliger la douleur–»

« Comme si la façon dont je me conduis était importante ! » je lui siffle, la colère grandissant en moi telle une vague de nausée. « Comme si vous n'alliez pas me tuer de toute façon ! Pourquoi devrais-je vous obéir ? Je n'ai pas d'ordre à recevoir d'un Mangemort ! »

Sa poigne se resserre sur mon menton. « Il est grand temps que vous appreniez quelle est votre place dans ce monde, petit fille » dit-il d'une voix calme. « Nous devons tous obéir à ceux qui sont au dessus de nous- »

« Vous n'êtes pas au dessus de moi- ».

« Et vous allez faire ce que je dis » continue-t-il comme si je ne l'avais pas interrompu. « Vous êtes inférieure à la saleté sur mes bottes. Vous êtes un déchet sur cette terre ». Il fait une pause afin de bien appuyer ses propos et verrouille son regard dans le mien. « Vous n'êtes rien ! »

C'est comme un coup de poing dans l'estomac, mais je ne vais pas le laisser gagner.

« Et vous pensez que vous valez quelque chose, vous ? » j'essaye de garder ma voix forte malgré la rage et la crainte qui m'habitent. « Vous pensez que vous m'êtes supérieur grâce à la pureté de votre sang. C'est pathétique, vous m'entendez ! »

Son visage est à présent obscurci par la colère mais je ne peux pas m'arrêter. Je suis blessée, terrifiée, en colère, et je ne veux pas me taire.

« Vous vous attendez à ce que je me mette à genoux devant vous et que je vous considère comme un homme puissant ? Et bien, je peux vous voir tel que vous êtes. Et tout ce que je vois, c'est un lâche fanatique et consanguin ! »

Il éclate d'un rire sans joie avant d'apporter sa baguette magique sur ma joue. Une douleur pointue et brûlante me parcoure le visage, mais je ne pleure pas cette fois. Ca ressemble à une piqure, douleur très rapide. L'équivalent magique d'une claque en plein visage.

« N'avez-vous jamais appris, dans votre vie sans valeur, à respecter vos supérieurs ? » Murmure-t-il, ses traits tirés par la fureur.

C'est à mon tour de rire. Je ris à gorge déployée avant de lui cracher au visage.

Alors que je me sens beaucoup moins courageuse que ne le laissent penser mes actes, je vois son visage se déformer par la haine et le dégout. Je réalise alors la portée de mon acte. Il lâche mon bras pour essuyer le crachat de son visage, tout en laissant son autre main sur mon menton. Je tente ma chance et m'arrache à son étreinte, mais avant même que je commence à courir, il s'empare de nouveau de mon bras. Il me tire vers lui, pointant sa baguette sur ma gorge. Son visage est si proche du mien que je peux voir la rage pulser sur ses tempes.

« Je ne pense pas que vous m'ayez bien compris. J'ai dit que je voulais une totale obéissance de votre part. Et quand je veux quelque chose Sang-de-Bourbe, je m'assure toujours que je l'obtiens ».

C'est alors que je sens un poids sur ma gorge.

J'halète… Du moins j'essaye…

Mais je ne peux pas haleter.

J'essaye de respirer mais ma trachée est totalement bloquée.

Oh mon Dieu… Oh mon Dieu !

J'essaye frénétiquement d'inhaler de l'air mais mes efforts restent vains, il n'y a rien que je puisse faire. Mes poumons crient le manque d'oxygène, ma poitrine est sur le point d'exploser, mon esprit s'engourdi, je ne peux pas rester debout, je m'effondre, s'il vous plait ne me laissez pas mourir ! Je suis désespérée, j'essaye désespérément de respirer-

C'est alors que mes voies respiratoires s'ouvrent. Ma cage thoracique se remplie d'un magnifique air glacé, si rapidement que je commence à tousser violement, tout en essayant de remplir mes poumons meurtris avec autant d'oxygène que possible. Je continue de tousser jusqu'à ce que ma poitrine me fasse souffrir et que mes yeux se remplissent de larmes. Je suis dans un tel état que je m'agenouille à ses pieds, me retenant à sa robe de sorcier alors que je reprends mon souffle.

Agenouillée à ses pieds. Une des choses que tu avais justement juré ne jamais faire…

Il attend que ma toux disparaisse avant de me décocher un coup de pied en pleine poitrine qui me fait tomber sur le côté. Je reste là à masser mes côtes et les larmes que j'avais si durement combattu commencent à dévaler sur mes joues.

« Que ça vous serve de leçon, pauvre Moldue inutile » dit-il tranquillement. « Je ne prends pas le manque de respect à la légère, surtout venant d'une sale Sang-de-Bourbe comme vous. Levez-vous maintenant ». Il me donne un petit coup de pied dans le dos, à l'image d'un chien qui ne bouge pas lorsqu'on lui dit d'avancer. « Je peux aisément comprendre que ramper par terre avec la vermine vous convienne parfaitement, mais nous avons un rendez-vous et nous ne voulons pas faire attendre notre hôte. Nous sommes donc assez pressés… »

Je reste par terre, mon esprit tournant à plein régime.

Bon, je sais ce qu'il veut de moi maintenant. Il m'amène à quelqu'un d'autre. Au moins maintenant, je sais.

Mais… Mais déjà que c'est humiliant de se retrouver à sa merci, je ne veux pas me retrouver face à je ne sais pas combien de Mangemorts !

Ou bien…il ne peut pas m'amener à… je ne veux pas le voir… lui.

« Vous persistez à vous rebeller ? Très bien- »

La paire de mains invisible me remet debout, alors qu'un nouveau sort d'immobilisation me cloue sur place.

« Croyez-vous que ce que vous avez ressenti jusqu'ici s'approche du maximum de douleur que je pourrais vous infliger ? ». Il marche lentement autour de moi, sa voix trahissant sa colère. « Vous allez apprendre l'obéissance, petite garce de Moldue, ou vous découvrirez à vos dépends que je peux devenir très méchant face à la provocation ». Il s'arrête derrière moi et soulève mes cheveux pour murmurer à mon oreille : « Croyez moi lorsque je vous dis, Miss Granger, que d'ici la fin de notre temps ensemble, vous voudrez m'obéir. Vous le voudrez ».

Je vous obéirais quand l'Enfer gèlera, espèce de malade-

Le sort d'immobilité se lève et je m'effondre au sol.

Mais qu'est-ce que…Qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Je ne suis pas si fragile, je sais que je ne suis pas comme ça !

J'essaye de me redresser sur mes pieds et je…

Je n'y arrive pas.

Tout mon corps est devenu entièrement mou et je ne peux pas bouger un seul muscle.

Il s'accroupit près de moi et passe un de mes bras autour de son cou avant de me prendre dans ses bras.

J'essaye de lutter…

Mais je n'y arrive pas.

Tout mon corps est lourd et sans vie, comme si tous les muscles avaient cessé de fonctionner.

Je ne me suis jamais sentie si… impuissante de toute ma vie.

Et je ne veux pas que cet enfoiré me porte ! Pas cet enfoiré de Malefoy Senior !

« Ne vous attendez pas à ce que ce genre de traitement soit régulier » marmonne-t-il alors qu'il commence à marcher à travers les arbres, me portant contre lui. « Cela n'est nécessaire que parce que vous n'auriez pas été calme. Si le fait que je vous porte vous répugne, alors vous ne pouvez que vous blâmer, et vous consoler en vous disant que votre sentiment est totalement réciproque ».

Ma tête ballotte en arrière et je ne peux pas la redresser. Le dos de mon cou me brûle mais il n'y a rien que je puisse faire pour l'apaiser.

Il se déplace rapidement, sa baguette magique illuminant notre chemin parmi les arbres.

Oh mon Dieu, je ne veux pas voir les Mangemorts. Je les ai assez vu pour toute une vie. Le souvenir de cette nuit au Ministère me terrifie toujours. Je fais encore des cauchemars au sujet de cette femme Lestrange, menaçant de torturer Ginny si Harry ne lui donnait pas la Prophétie.

Ce n'était pas la menace en elle-même qui m'avait le plus effrayé. C'était surtout sa façon d'être… excitée alors qu'elle menaçait une jeune fille de quinze ans. Il y avait une lueur inhumaine de joie dans ses yeux.

Et puis il y avait eu cet homme qui m'avait lancé ce sort silencieux et oh combien douloureux. Il s'appelait Dolohov il me semble. Je n'ai jamais vu son visage, ni même entendu sa voix, mais je peux encore me rappeler la sensation de son sort, comme si un couteau avait tailladé ma poitrine, puis… plus rien, le trou noir. Mes côtes ont mis des semaines à se remettre.

Et il y avait les autres. MacNair, l'homme enrôlé par le Ministère pour tuer des animaux qualifiés comme dangereux, Greyback qui a mutilé Bill. Harry m'a dit que Greyback prenait un plaisir non dissimulé à transformer ses victimes en loup-garou.

Et Drago… Drago sera-t-il parmi eux ?

Mais tout ce que j'espère, c'est qu'il ne m'amène pas à… lui. Je ne l'ai encore jamais vu et j'espère que ça va continuer ainsi. La façon dont Harry l'a décrit m'a suffit pour déclencher des cauchemars. Je ne sais pas si je supporterai de le voir.

Après un moment qui me parut être un laps de temps très court, nous arrivons devant une vieille cabane abandonnée, dans une partie si reculée de la forêt que je ne peux plus voir le ciel.

Il me pose sur le sol, ma tête sans vie roulant sur le côté, et je le vois sortir une longue clé en argent de sa cape, qu'il utilise pour déverrouiller la porte de la cabane. Après un léger 'clic' provenant du verrou, il se penche vers moi et me transporte à l'intérieur de la masure.

Je jette un œil autour de moi, sans aucune possibilité de bouger ma tête. L'intérieur est la digne représentation de l'aspect extérieur : négligé, sombre et dégoutant. Il me pose à nouveau sur le sol, et ma tête roule cette fois de l'autre côté, et je ne peux plus voir le moindre de ses gestes. Il ne m'a plus adressé la parole depuis qu'il a commencé à me porter.

Pourquoi m'a-t-il amené ici ? Pourquoi ont-ils besoin de moi ? Pour que je leur fournisse des informations sur l'Ordre ? Ou sur Harry ?

Est-ce qu'ils veulent simplement me punir parce que je suis née Moldue ? Ou veulent-ils se servir de moi pour atteindre mes amis ?

Je ne sais pas du tout de quelle façon l'esprit de ces gens fonctionne est-ce qu'ils tuent par devoir ou par plaisir ?

Ils ne vont peut être pas te tuer. Qui peut savoir ce qui les excite vraiment ?

Je frissonnerai si je le pouvais. Je ne veux pas penser à… à ça.

Mais… Mais il y a eu des histoires. Des histoires horribles sur le calvaire que les captifs de Mangemorts ont subis.

Et les sorcières… les histoires à propos des sorcières qui avaient été capturées contiennent elles mêmes leur propre lot d'horreur.

Je ferme les yeux. Je ne peux pas penser à ça. Je dois penser à autre chose.

Il prend tout son temps à côté de moi. J'aimerai tellement voir ce qu'il fait.

Comment mes parents ont-ils réagis lorsqu'ils ont finalement défoncé la porte et qu'ils ont vu que je n'étais plus là ? Je ne peux pas supporter l'idée de les savoir si bouleversés, et si effrayés…

Ils vont contacter l'Ordre. Je leur avais dit qu'il fallait qu'ils rentrent en contact avec eux si je disparaissais, et qu'il était inutile de contacter la Police. Je leur avais appris à savoir utiliser un hibou en cas d'extrême urgence. L'Ordre va me retrouver, et ils vont me sauver-

Et comment ? Tu ne sais même pas où tu te trouves, alors comment vont-ils savoir où te chercher ?

Un mal-être et une sensation de vide déferlent en moi.

Un bruit remplit la pièce. Il ressemble à une pierre que l'on frappe contre une autre. Lorsque le bruit s'arrête, il me soulève de nouveau et me porte vers ce qui semble être un grand escalier en pierre qui s'enfonce dans le sol. Je suis sure qu'il n'était pas là lorsque nous sommes entrés. Alors qu'il commence à descendre les escaliers, la lourde porte en pierre se referme derrière nous dans un bruit sourd. Où que nous allions, je risque d'avoir des difficultés à m'échapper.

Si tu peux t'échapper…

Nous nous enfonçons dans ce qui semble être un long, très long souterrain. Il continue à marcher encore et encore. Il ne me parle pas. Tout ce que je peux entendre est sa légère respiration, et la mienne.

Je ne sais même pas ce que je ressens. Je ne veux pas qu'il me parle, et même s'il le fait, je ne sais même pas si j'aurai la force de lui répondre vu mon état actuel.

Le silence me force à trop penser et à imaginer ce que je vais endurer.

Il n'y a rien que je puisse faire pour me sauver. Je suis totalement seule. J'ai toujours eu Harry ou Ron ou quelqu'un autrefois, lorsque j'étais en danger…

Harry et Ron. Que vont-ils faire lorsqu'ils vont s'apercevoir que je ne serai pas au Terrier demain ?

Oh non, le mariage de Bill et Fleur. Il va être foutu !

Nous arrivons dans une sorte de cul-de-sac et il me pose sur le sol froid et humide. Ma tête roule sur le côté et je peux le voir relever la manche de son élégante cape, exposant la Marque des Ténèbres sur son avant-bras. Il presse alors son tatouage sur le mur de pierre, qui s'ouvre soudain, nous révélant un nouveau passage. Il me reprend et me porte au delà du passage, et j'entends le mur se refermer.

Je suis complètement et totalement prise au piège.

Une unique larme s'échappe du coin de mon œil et vient rouler sur ma joue.

Il me redépose par terre, face contre ciel. Nous devons vraiment être très loin sous la terre, le plafond de cette pièce étant particulièrement haut.

Son visage apparaît au dessus du mien. Il est à moitié dans l'ombre mais je peux voir sa jubilation aussi clairement qu'en plein jour.

« Vous savez, c'est très tentant de vous laisser comme ça » murmure-t-il. Il se saisit d'un de mes bras et le laisse retomber mollement. « Si docile, si obéissante. » Il déplace son visage encore plus près du mien, ce qui le rend horriblement déformé par les ombres. « Complètement et totalement soumise. »

Oh mon Dieu, il ne va pas… oh non, s'il vous plait…

« Cependant, » sa voix redevient de nouveau froide et hachée. Il se lève et je ne peux plus le voir. « Je ne veux pas vous toucher plus que je ne le dois. Le fait de vous porter est déjà assez dégoutant ».

Je suis en partie soulagée par cette déclaration, mais en même temps en colère contre lui. C'est une sensation très particulière.

Il m'assène un autre petit coup de pied. « Levez-vous. »

Un frisson me traverse. Je pense… je pense que je peux de nouveau bouger.

Je me remets lentement debout. Mes jambes tremblent sous moi comme de la gelée et le sang me monte à la tête, me faisant vaciller sur place.

Il se tient devant moi, un petit sourire hautain sur les lèvres. Il se penche en avant et me tapote la joue comme si j'étais une enfant.

« Gentille fille. »

Il se recule et me tend son bras, ses sourcils levés d'un air railleur.

Je fixe mon regard loin derrière lui. Je ne vais pas le laisser jouer avec moi.

« Que vous ais-je dit sur l'obéissance, Sang-de-Bourbe ? »

Ne le laisse pas te battre Hermione.

Je prends une profonde inspiration. Je ne suis pas Gryffondor pour rien.

« Vous m'avez dit que nous devons obéir à ceux qui sont au dessus de nous. Vous m'avez dit que vous êtes au dessus de moi et que je devais donc faire tout ce que vous dites. »

Il me sourit méchamment. « Mon fils m'a toujours dit que vous n'étiez qu'une Miss je-sais-tout, mais maintenant je me rend compte que vous êtes simplement une élève qui apprend vite- »

« Je suis une étudiante rapide seulement dans les faits » dis-je en me redressant. « Mais je ne suis pas le genre de fille à croire tout ce qu'on me dit sans sourciller. Et ce que vous m'avez dit est un flagrant mensonge. Donc vous voyez, je ne vais pas vous obéir. Je mourrais avant. »

Ses yeux gris et froids se rétrécirent sous la colère. Il lève sa baguette et mon bras se retrouve impitoyablement tordu derrière mon dos. J'enfonce mes dents dans ma lèvre inférieure pour m'empêcher de hurler.

« Vous mourrez en premier, c'est bien ça ? » Il se tient au dessus de moi, me regardant lutter contre la douleur. « Je n'ai plus en tête le nombre de sorciers d'âge mur qui m'ont dit qu'ils mourraient avant de faire ce que je demande. Et croyez moi, il ne m'a pas fallu longtemps avant de les voir crier grâce, me suppliant à genoux de les laisser vivre. » Un autre mouvement de baguette et mon bras est libéré. Je m'effondre à terre dans un roque de soulagement, et il se met à ricaner. « Quelque chose me dit que vous ne serez pas très différente Sang-de-Bourbe. »

Je reste à terre un instant, essayant de récupérer mon souffle.

Peut être que si je garde juste le silence, il ne me blessera pas. Pourquoi le contrarier davantage ?

Où est passé ton courage Hermione ? Tu es une Gryffondor, tu te souviens ?

Je sers les dents tout en essayant de me remettre debout tant bien que mal.

« Je ne vous donnerai pas cette satisfaction » dis-je en me redressant entièrement et en le regardant dans les yeux. « Vous n'êtes qu'un salopard de psychopathe ! »

Il me gifle fortement la joue avec le dos de sa main. Pas de baguette magique cette fois. Ma tête part en arrière sous le coup, et j'ai un gout de sang dans la bouche. Je frotte doucement ma joue et lorsque je relève ma tête vers lui, je peux voir de la haine pure gravée sur son visage.

Nous nous regardons durant plusieurs secondes. Il respire fortement, comme s'il avait couru.

Je n'ai jamais connu de regard aussi haineux avant… avant celui-ci. Je n'avais jamais connu personne qui me déteste autant avant même de me connaître. Des personnes m'ont déjà appelé Sang-de-Bourbe, mais généralement on me détestait pour mon intelligence ou mon caractère autoritaire, ou encore parce que j'étais l'amie de Harry. Etre née Moldue représentait seulement une autre insulte qu'ils pouvaient utiliser sur moi.

Mais avec Lucius Malefoy, je peux voir de la haine pure dans ses yeux. Il me hait pour ce que je suis, pas pour ce que j'ai pu faire.

Et je réalise que quoi que je fasse, il n'y a rien qui puisse changer cela. Comment pourrais-je changer ce que je suis, ou m'en excuser, même si je le voulais ?

Bien, il me déteste mais le sentiment est tout à fait réciproque. Je le hais aussi. Je le hais pour ce qu'il a fait, et je le hais pour ce qu'il est : un homme rempli de préjugés, sadique et insensible.

Progressivement, il semble reprendre le contrôle sur ses nerfs. Sa respiration ralentit et son visage redevient calme à nouveau.

« Je suis étonné que vous ne m'ayez pas demandé où nous sommes » dit-il en contrôlant sa voix. « J'avais pensé que votre attitude insupportable de miss je-sais-tout aurait titillé votre curiosité au sujet du lieu où je vous ai mené. »

Il me saisit par les épaules et me fait tourner de sorte que je vois où nous sommes.

Ce n'est pas la salle en elle-même qui me terrifie. Elle ressemble exactement à l'idée que je me faisais de la Chambre des Secrets quand Harry me la décrivait : des torches vertes embrasées, des murs de pierres noires, des serpents enlacés autour de grands piliers. Non, ce qui me terrifie le plus est le trône à l'autre bout de la salle. Un trône vide avec un énorme serpent de pierre s'élevant derrière lui.

Il fait si sombre qu'il me faut quelques secondes pour m'apercevoir qu'il y a des gens qui se déplacent le long des murs. Des gens avec de longues robes noires.

Mon estomac se noue sous la crainte et je commence à trembler d'une façon incontrôlable. Je ne peux pas… Non pitié, je ne peux pas…

« Vous avez de la chance, notre hôte semble être absent » murmure Lucius à mon oreille. « S'il était présent, je suis sur qu'il se serait fait un plaisir de vous donner quelques leçons sur le respect et l'obéissance. Mais ne vous inquiétez pas. Bientôt, très bientôt vous reviendrez ici pour le rencontrer, et je suis persuadé que vous le trouverez plus… conciliant. »

Je dois être dans le Quartier Général des Mangemorts.

Et bien que je ne sache pas pour quelle raison je suis ici, ou même ce qu'ils vont faire de moi, ni qui je vais voir, une chose est claire…

Je ne sortirais jamais de cet endroit !

Les silhouettes sombres se rapprochent. L'une d'elles nous interpelle. Sa voix est profonde, avec un léger accent russe. « Il n'est pas ici Lucius, mais il veut la voir dès qu'il rentrera. Il veut qu'on l'enferme en attendant. »

Il ? Qui ? Pas… Non… JE NE PEUX PAS LUI FAIRE FACE… PAS LUI !

Les mains de Lucius ont quitté mes épaules-

« Stupefix ! »

Je sens le pouvoir du sort avant même qu'il ne me touche, puis…

L'obscurité.