Titre : Finding the Key. Trouver la Clef.

Disclaimer J.K. Rowlings a créé Harry Potter et son univers. L'auteur de cette histoire, Sarini, m'a gentiment autorisée à traduire sa fiction. Les trois tomes et tout ce qui tourne autour.

Spoilers : Cette histoire se déroule pendant la Septième Année d'Harry à Poudlard. Elle inclut des informations des cinq premiers livres. Le Prince de Sang mêlé et les Reliques de la Mort n'étaient pas sortis à l'époque où cette fiction a été écrite. Par conséquent, considérez que ces deux derniers livres n'existent pas quand vous lirez cette histoire.

N.B. : Cette histoire est la suite d'Unlocking Harry Potter. Il vous est fortement recommandé de lire ce premier tome d'abord.

Rating : M. Ne vous attendez pas à de longs lemons graphiques mais c'est un SLASH et certaines scènes seront plus ou moins citronnées. Si vous n'aimez pas, ne lisez pas.

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Finding the Key

Chapitre Deux

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Bonne lecture !

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Severus n'avait jamais imaginé devoir un jour chercher un cadeau d'anniversaire pour Neville Longbottom. Le Gryffondor maladroit était tout en bas de sa liste, à peine plus haut que Black. Harry avait néanmoins insisté, et Severus s'était rendu compte qu'il était de plus en plus sensible à l'expression de jeune chiot malheureux de son fils. Ce qui expliquait pourquoi il se trouvait à présent en compagnie d'Harry dans le Chemin de Traverse, plus précisément chez Fleury et Bott, à la recherche d'un cadeau approprié pour son élève.

Il avait au moins réussi à obtenir de son fils que le cadeau qu'il trouverait pour son ami serait utile pour les études de ce dernier, au moins dans une certaine mesure. Heureusement, Severus était tout à fait compétent dans le domaine de prédilection du jeune sorcier, puisque la Botanique était nécessaire à tout Maitre des Potions qui se respecte. Ensemble, ils parcoururent plusieurs ouvrages récemment publiés jusqu'à ce qu'ils trouvent un épais livre sur le croisement des plantes magiques.

La perspective de visiter à Gringotts le principal coffre de la famille Potter avait incité Severus à visiter le coffre des Snape plus tôt cet été. Il avait fait ouvrir en son nom un coffre de petite taille, pour ses besoins personnels, qui étaient peu nombreux, mais le coffre de la famille Snape contenait la majeure partie de sa fortune, ainsi que de nombreux items de Magie Noire qu'il voulait protéger des mains du Seigneur des Ténèbres et de la majorité de sa bibliothèque. Il avait pris quelques dizaines d'ouvrages avec lui qui pourraient contenir un moyen de détruire Voldemort, moyen sur lequel un certain nombre de membres de l'Ordre se penchaient depuis sa résurrection.

C'était très étrange. A Poudlard, les élèves le connaissaient et ils n'osaient certainement pas le fixer du regard et encore moins bouche bée. Le Chaudron Baveur était une toute autre affaire. Les gens avaient regardé Severus comme s'il était le dernier balai à l'affiche au Magasin d'Accessoires de Quidditch. Ce n'étaient pas les regards qui l'avaient agacé, pourtant. Severus avait l'habitude qu'on l'observe. C'était la façon dont les gens le regardaient qui l'ennuyait.

Dans le passé, ils l'avaient fixé du regard parce que Severus avait été jugé en tant que Mangemort, et la plupart des gens dans le Monde Sorcier le voyaient comme le Mangemort qui avait dupé Dumbledore et réussi à s'en sortir. Cela avait nui à la réputation de Dumbledore juste assez pour que certaines personnes commencent à se demander s'il ne devenait pas trop vieux, et c'était il y a quinze ans.

A présent, tout le monde lui souriait et de nombreuses personnes s'arrêtaient pour lui serrer la main ou lui proposer de lui payer un verre. Il y avait même ceux qui voulaient qu'on les prenne en photo avec lui mais il refusait toujours, commençant à comprendre la haine absolue d'Harry envers les appareils photos.

Il avait donc pris l'habitude d'aller dans le Chemin de Traverse caché sous un manteau noir qui lui cachait assez le visage pour qu'il ne soit pas reconnu. Quand il y pénétra aux côtés d'Harry, néanmoins, on aurait dit que Merlin avait été réincarné et était entré par hasard dans le Chaudron.

« Ne t'inquiète pas, » lui murmura Harry. « Le Daily Prophet publiera bientôt un nouvel article incendiaire et ils te détesteront à nouveau. Honnêtement, je ne suis pas certain de ce que je préfère. »

Severus ricana en réponse et foudroya les patrons de l'auberge du regard. Ils ne savaient vraiment pas comment réagir face à lui. La majorité des célébrités dans le Monde Sorcier cherchait à absorber le maximum d'attention possible, comme Gilderoy Lockhart, ou à l'éviter autant que possible, comme Harry. Severus était ouvertement hostile en réponse à cette attention et Harry en était fortement amusé.

« J'ai encore besoin d'un cadeau pour Hermione, » Harry reprit son étude des étagères de livres. « Son anniversaire est en Septembre. »

« Est-ce que tout le monde lui offre des livres ? » Demanda Severus, qui observait Harry se mordre la lèvre inférieure en lisant le titre de livres dont il n'aurait jamais même envisagé la lecture, et dont il ne comprendrait sans doute pas pleinement le contenu. Harry hocha la tête. « Peut-être devrais-tu trouver quelque chose d'autre alors, il doit y avoir autre chose que cette jeune fille aime, en dehors des livres. »

Harry réfléchit quelques instants, « Elle ne porte pas de bijoux. Elle n'aime pas voler. »

« Viens avec moi, Harry, » ordonna Severus en levant les yeux au ciel, Ah les adolescents ! Ils payèrent pour les livres qu'ils avaient choisi, les rétrécirent et les empochèrent. Harry leur demanda s'ils emballaient les cadeaux. Bien que Severus sache pertinemment qu'ils ne le faisaient pas, le vendeur leur assura que, oui, bien sûr, ils le faisaient et utilisa un sort pour envelopper minutieusement le cadeau d'anniversaire de Longbottom. Le Garçon-Qui-A-Survécu obtenait toujours ce qu'il voulait, même s'il ne réalisait pas la majorité du temps que c'était un traitement spécial.

Ils sortirent de chez Fleury et Bott et entrèrent dans une petite boutique qui vendait des objets magiques, des reliques et des babioles. Harry avait beaucoup à apprendre sur le sexe opposé, pensa Severus avec un certain amusement. Peu importe à quel point une jeune fille pouvait être garçon manqué, elles ne manquaient jamais d'apprécier de simples et jolis bijoux, même si elles ne les portaient qu'à certaines occasions.

Harry erra dans la boutique, et Severus foudroya du regard le vendeur qui venait à leur rencontre, et qui, de toute évidence les ayant reconnus, semblait désireux de les aider.

« C'est juste que… je ne sais pas, » Harry fit la moue. « Je lui ai toujours acheté un livre jusque-là. »

« Et qu'est-ce qu'elle t'a offert ? »Demanda Severus, en espérant qu'Harry parviendrait de lui-même à la bonne conclusion. C'était… agréable… de l'aider de cette manière, cela lui donnait un peu plus l'impression d'être le père d'Harry plutôt que d'être son professeur.

« Elle m'a offert un kit de nettoyage pour mon balai, des bonbons, un livre sur le Quidditch, » Harry fronça le nez de dégoût et Severus se demanda exactement ce qui allait suivre, « et un planificateur de devoirs. »

Severus étouffa le rire qui le menaça et conduisit Harry vers une table d'amulettes, chacune ayant sa propre propriété magique. De petits cartons posés à côté de chacune d'entre elles expliquaient en détail ces propriétés. C'était à la fois des bijoux et quelque chose d'utile. Après quinze minutes de délibération, Harry choisit un pendentif orné d'un saphir, la pierre de la sagesse et de l'intelligence, suspendue comme par magie dans une larme délicatement ourlée. Des reliures tissées de cuivre la raccrochaient à une corde en soie de couleur bleu nuit. Là encore, son fils réussit à faire envelopper son cadeau et à y faire inclure la carte expliquant les sorts de protection et la signification de la pierre. Ce pendentif très particulier permettait de protéger l'esprit de celui ou celle qui le portait.

Ils prirent leur déjeuner au Chaudron Baveur, à la grande joie de Tom et de ses clients. Ils s'installèrent pourtant dans un coin, d'où ils pouvaient à la fois surveiller les clients, les portes et les escaliers afin d'éviter toute compagnie non désirée. Severus remarqua qu'Harry de contenta de manger avec grand peine ce qui pouvait être considéré comme un repas complet pour un gamin de huit ans, mais ne fit aucun commentaire. S'il n'avait pas mangé à sa faim chez les Dursley, malgré ses menaces, il faudrait un peu de temps avant que son estomac ne puisse gérer des repas normaux.

« Es-tu prêt ? » Demanda Severus, en regardant son fils assis de l'autre côté de la table avec un sourcil haussé. Jusqu'à ce qu'Harry ne le mentionne, Severus ne savait pas qu'Alice Longbottom était la marraine d'Harry. Cela avait du sens pourtant, Lily et Alice étaient très proches quand elles étaient à Poudlard. Cela permettait aussi de rétablir un certain équilibre, l'enfantin et insouciant Black comme parrain et la douce et constante Alice comme marraine.

Harry hocha la tête un peu nerveusement, « Aussi prêt que possible. »

Severus jeta une poignée de Gallions sur le bar pour régler leurs repas et Tom sourit en les ramassant. Harry l'attendait devant le foyer de la cheminée et Severus lui tendit un peu de Poudre de Cheminette. Harry la jeta dans les flammes, entra dans l'âtre et cria 'Hôpital Sainte Mangouste pour les maladies et blessures magiques'. Severus le suivit de près.

Il n'était pas venu à Sainte Mangouste depuis plus d'une décennie, en dépit des nombreuses blessures qu'il avait eues grâce à son double emploi. Toutes ces blessures avaient été traitées en grande majorité par lui-même, sauf lorsqu'il était revenu inconscient et incapable de protester ou bien trop faible pour le faire lui-même. Dans ce cas, c'était Poppy qui avait pris la main. Sainte Mangouste était restée hors limite à cause du tatouage sur son avant-bras.

Harry semblait savoir exactement où ils allaient. Severus se contenta d'hausser un sourcil quand ils pénétrèrent dans l'ascenseur.

« Je les ai déjà rencontrés, mais seulement en passant, » expliqua calmement Harry. Severus ressentit un peu de tristesse et se demanda si leur lien lui avait donné un peu de l'empathie d'Harry. « Le Noël que M. Weasley a passé ici. Nous sommes tombés sur Lockhart. »

Severus combattit son envie de grogner. Il s'était autorisé à oublier cet idiot, comme il avait oublié beaucoup d'idiots rencontrés avant lui. D'autant qu'il avait encore beaucoup d'idiots à gérer. Il leva les yeux au ciel et pria pour qu'ils ne rencontrent pas ce fou.

Ils sortirent de l'ascenseur au quatrième étage et se dirigèrent vers le service de Pathologies des Sortilèges. Une sorcière au joli physique leur ouvrit la porte du service, « Visites ? »

« Oui, nous sommes ici pour voir Frank et Alice Longbottom, » déclara Severus poliment. « Augusta et son petit-fils nous attendent. »

L'infirmière leur sourit agréablement, « Oui, elle a effectivement mentionné votre visite. Par ici, M. Snape, M. Potter. »

Severus suivit l'infirmière dans le service avec Harry sur les talons. Alors qu'ils passaient devant les lits les plus proches des portes, il remarqua que Gilderoy Lockhart était profondément endormi, Merlin soit loué. Dolores Umbrigde était assise quelques lits plus loin, le regard perdu dans le vide et un air hébété sur son visage. Harry fit quelques bruits de cliquetis quand ils passèrent devant elle et elle sursauta. Le sourire de satisfaction qu'Harry eut fut totalement manqué par l'infirmière.

« Combien de professeurs de Défense as-tu rendu fou ? » Demanda Severus à Harry d'un air perplexe.

Harry réussit presque à étouffer son rire, « Ces deux-là bien sûr. Quirrell est mort et Crouch a été embrassé par un Détraqueur. Remus est le seul qui soit encore vivant et sain d'esprit. »

Les pas de l'infirmière avaient légèrement faibli, elle avait certainement entendu leur conversation, mais elle ne dit pas un mot. A mi-chemin dans le service, elle leur fit le geste de continuer jusqu'au fond de la salle et les quitta pour revenir à son bureau, observant la suite de leur progression avec précaution depuis son siège.

« Je pense que nous lui faisons peur, » murmura Harry d'un air conspirateur.

Severus se contenta de renifler et conduit Harry jusqu'à Augusta Longbottom, qui était encore une sorcière redoutable à son âge. Frank avait été le plus jeune enfant d'une fratrie de trois, une surprise survenue alors que ses ainés étaient déjà grands. Tous les trois avaient succombé aux partisans du Seigneur des Ténèbres d'une manière ou d'une autre.

« Harry ! » Neville Longbottom avait l'air plus heureux et plus confiant qu'il ne l'avait jamais été pendant ses premières années à Poudlard. Il fit face à Severus avec un sourire qui aurait été tremblant de peur à peine une année plus tôt et le salua d'un léger hochement de tête, « Professeur Snape. »

« Neville, » Severus lui rendit son salut et se pencha pour déposer un baiser sur la main à l'apparence de vieux papier de la grand-mère du jeune homme. « C'est un plaisir de vous voir, Augusta. »

« J'ai été heureuse de lire l'article dans le Daily Prophet, même si je reconnais ne pas l'avoir vu avant que Molly ne me l'amène. J'ai annulé mon abonnement l'été dernier, » répondit la coriace sorcière. « Neville m'a assuré que vous n'étiez pas le démon qu'il m'avait décrit pendant des années. »

« Grand-mère ! » Le visage de Neville s'empourpra.

Severus se contenta de rire, « Non, je suis tout à fait humain, je vous assure. » Harry en avait profité entre temps pour saluer Neville et donna à Augusta de polies mais réservées salutations. Severus prit note de ce nouveau manque de connaissances de l'étiquette sorcière d'Harry.

« Ils sont juste là, derrière, » déclara Neville avec une touche de la nervosité que Severus avait l'habitude de voir chez le jeune homme. Il les emmena vers deux lits et Severus fut choqué par ce qu'il y vit.

Il se souvenait d'Alice mais aussi de Frank à Poudlard. Frank était très énergique, toujours souriant et poli. Il était à Serdaigle et n'avait jamais participé aux rivalités entre Maisons, bien qu'il ait été très bon ami avec James Potter et qu'il sortait avec une Gryffondor. Alice Anderson était calme et timide, avec un visage rond et des tresses blondes. La plupart des Serpentard l'associaient avec Lily Evans puisqu'elles étaient le plus souvent inséparables.

Aucun des deux adultes ne ressemblait aux adolescents que Severus avait connus. Ils avaient tous deux les joues creusées et leur peau était fine comme du parchemin. Il n'y avait pas la moindre étincelle de vie dans les deux paires d'yeux, même lorsque Neville s'assit aux côtés de sa mère aux cheveux à présent gris et qu'il se mit à lui parler d'une voix douce, lui expliquant ce qui avait transpiré cette année passée.

Augusta s'avança à ses côtés, « Vous ne les avez jamais vus, n'est-ce pas, les effets à long terme de la guerre ? »

« Pas ceux-ci, » répondit Severus, qui avait laissé transparaitre ses émotions dans sa voix. Il laissait de plus en plus de gens voir Sev et cela l'effrayait un peu. Les Gryffondor étaient en quelque sorte capables de ressortir cette part de lui.

« Vous pouvez leur parler, M. Potter, » dit Augusta d'une voix neutre et Severus remarqua qu'Harry était resté un peu en arrière. « Frank était un très bon ami de votre père. Tous les deux, avec le petit Peter, ont passé la plupart de leur temps au Manoir Potter avant qu'ils n'entrent à Poudlard. »

La tête d'Harry manqua de se décrocher de son cou à la mention de Pettigrew et Severus secoua la tête juste assez pour qu'Harry le remarque. Des remarques désobligeantes au sujet de Pettigrew n'avaient pas à être faites en public, peu importe ce qui avait été publié dans le journal. Harry regarda Neville, qui hocha la tête, puis s'approcha d'un fauteuil entre les deux lits.

« Bonjour, » Harry s'adressa à Alice en premier. « Je suis votre filleul, Harry Potter. » Il n'eut pas de réponse de la femme, qui cligna des yeux distraitement. Alice se tourna vers Neville et lui tapota la tête. Harry les observa un moment et Severus put sentir la tristesse rayonner de son fils. Il se tourna finalement vers Frank et s'assit dans le fauteuil qu'il tourna vers son lit.

Harry commença à parler et Severus les regarda quelques instants avant de retourner son attention vers Augusta, « Quels traitements leur ont été donnés ? »

« Plusieurs potions ont été essayées, » lui répondit la mère de Frank. « Il n'y a que très peu d'avancement dans les traitements de ce type de pathologie, car il y a très peu de victimes et par conséquent très peu de recherches sont menées. »

Severus hocha la tête, « Est-ce que la Légilimencie a été testée sur eux ? »

Augusta secoua la tête. Elle avait l'air dégoûté quand elle s'exprima, « Non, ils ne peuvent pas y consentir. »

Severus manqua de renifler. Ils ne pouvaient pas consentir à quoi que ce soit. Au lieu de cela, il leva juste un sourcil, « J'aurais pensé que votre consentement et peut-être celui de Neville maintenant serait suffisant. »

« Mais y a-t-il quelqu'un en qui nous pourrions avoir confiance et qui serait assez compétent ? » Demanda Augusta avec une petite lueur dans les yeux.

« Albus et moi-même maitrisons tous les deux cet art, » répondit Severus qui observait de nouveau les lits. « Avec la bonne motivation, Harry en est tout aussi capable, bien qu'il ne pratique plus que l'Occlumancie à présent pour protéger son esprit de Voldemort. Il trouve la Légilimencie extrêmement déplaisante. »

« Je vais en discuter avec Neville, » répondit Augusta, en jetant à Harry un regard d'approbation. La Légilimencie non consensuelle était considérée comme un crime tout juste plus grave que le viol. Elle ouvrit la bouche pour poursuivre, mais ils furent interrompus.

« Professeur, » s'annonça une douce voix derrière eux.

Severus se retourna, surpris que la jeune fille ait été capable de se faufiler jusqu'à lui sans qu'il ne s'en rende compte, « Miss Lovegood. » Il salua le père de la jeune fille qui approchait à grandes enjambées d'un hochement de tête, « Xenophilius. »

« Bonjour, Severus, » l'éditeur du Chicaneur sourit, puis s'inclina et salua la matriarche Longbottom de la manière appropriée. « Vous avez l'air de bien aller, Augusta. »

« Tout comme vous, Xenophilius. » Elle donna à la jeune fille Lovegood un baiser sur la joue, « Bonjour, ma chère Luna. »

La jeune fille retourna le baiser, « Mme Longbottom. »

Les larges yeux bleus clignèrent à plusieurs reprises avant que la jeune fille ne rejoigne Harry et Neville auprès des Longbottom. Elle débuta immédiatement une conversation à sens unique avec Alice et Frank, s'exprimant aussi naturellement que s'ils lui avaient répondu, ce qui attira aussitôt vers elle les regards étonnés de Severus et d'Augusta. Le père de Luna, Neville et Harry ne semblèrent en rien surpris de l'attitude de la jeune fille, et Severus finit par se retourner vers Xenophilius pour engager une conversation sur les récents évènements.

Bientôt les trois adultes se mirent à discuter de la guerre pendant que les adolescents parlaient à Alice et Frank. Luna continuait à agir comme si elle obtenait d'eux des réponses et Harry et Neville intervenaient parfois pour ajouter quelque chose à l'étrange monologue.

Quand il fut presque l'heure du dîner, Severus s'avança vers les adolescents, qui discutaient entre eux de Quidditch, à l'exception de Luna qui s'adressait toujours aux parents de Neville. Augusta resterait avec son fils et sa belle-fille pendant que Xenophilius et Severus emmèneraient les trois jeunes gens au Square Grimmaurd.

« C'est l'heure ? » Demanda Harry quand il les remarqua. Severus décida que ce dernier devait avoir maintenu ses barrières à leur niveau maximum s'il ne les avait pas sentis arriver.

Severus hocha la tête, « Oui. Nous devons te ramener aux Weasley à temps pour le dîner ou je crains fort que Molly ait nos têtes. »

Harry hocha la tête et Xenophilius eut un petit rire, « Je n'aurais jamais cru que Severus Snape craignait Molly Weasley. »

Severus haussa un sourcil, « Je refuse de lancer un sort si petit soit-il à cette femme. Je n'ai par conséquent que peu de recours face à ses réprimandes. La foudroyer du regard n'a aucun effet sur elle. »

Neville embrassa ses parents pour leur dire au revoir et empocha quelque chose que sa mère lui tendit. Luna les embrassa également tous les deux. Harry avait l'air d'hésiter. Severus savait qu'il était encore très mal à l'aise face aux gestes affectueux et voire même face au moindre contact physique avec la plupart des gens. Néanmoins, après un moment, il se pencha et donna un rapide baiser sur la joue d'Alice. Il prit la main de Frank pour la serrer, mais Frank s'y accrocha et les yeux d'Harry s'écarquillèrent. Severus s'avança pour rompre le contact alors qu'Harry se raidissait et que sa respiration s'accélérait.

« Harry ? » La voix de Neville sembla troublée mais la fille Lovegood posa une main sur son bras et pencha simplement la tête sur le côté.

« C'est trop… trop… » Harry tremblait à présent et babillait presque. Severus dégagea sa main de celle de Frank et tourna le visage d'Harry de ses deux mains pour qu'il le regarde, lui.

« Que s'est-il passé ? » Demanda Augusta d'une voix teintée d'inquiétude.

« C'est un Empathe, » déclara brièvement Severus. « Allez chercher l'infirmière, Xenophilius. » Il fouilla dans l'espèce de ceinture à poches qu'il portait toujours et en retira plusieurs potions. Il repéra rapidement la fiole de Potion Calmante et la déboucha. « Bois, Harry ça va t'aider. Concentre-toi sur moi, sur ma voix. »

Des larmes coulaient le long des joues d'Harry et sa poitrine se soulevait fortement et rapidement. Il prit la fiole des mains de Severus mais sa main tremblait bien trop. Severus récupéra la fiole et l'amena aux lèvres de son fils. Harry s'agrippa au bras de son père pour se soutenir et but la potion. Il ferma les yeux et Severus sentit une vague d'émotions l'envahir, une douleur immense, de la confusion, un sentiment de perte, de désespoir, mais tout disparut presque avant qu'il ne puisse les reconnaitre.

« Quel est le problème ? » L'infirmière venait de parvenir jusqu'à eux avec Xenophilius et les interrogea après avoir vérifié l'état de santé de Frank.

« Ils…, » Harry prit une grande inspiration et ouvrit les yeux. Il leva un instant les yeux vers Neville avant de poursuivre, « Ils veulent de l'aide. » Un regard plein de frustration se tourna vers l'infirmière, « N'y a-t-il pas d'Empathes qui travaillent ici ? »

L'infirmière cligna des yeux, « Vous êtes… » Elle ne termina pas sa phrase quand elle vit le regard noir d'Harry. Elle continua avec une voix plus assurée « Très peu de Guérisseurs possèdent ce genre d'empathie. Cela peut sembler être une bonne qualité pour un Guérisseur mais cela devient vite trop difficile à gérer. Un ou deux en sont devenus des patients. Pourriez-vous vivre ce que vous venez de sentir tous les jours ? »

Harry baissa les yeux et secoua la tête. Quand il releva les yeux, ce fut à Neville qu'il s'adressa, « Je suis désolé, Nev. Je ne voulais pas t'ennuyer. »

« Ce n'est rien, Harry, » dit Neville d'une voie aiguë. Luna l'embrassa sur la joue, ce qui sembla le calmer un peu. « Je suppose que nous devrions nous en aller. »

Ce sentiment était partagé par tous et aucun d'entre eux ne parla avant qu'ils n'atteignent le hall principal de l'hôpital. Severus s'attarda un instant derrière le groupe, juste assez longtemps pour effacer discrètement tout souvenir des capacités empathiques d'Harry chez l'infirmière.

Dans une alcôve tranquille à côté du hall, Severus sortit un autre des Portoloins d'Albus de sa poche, un morceau de tissu brillant en forme de losange avec des bâtons de maintien rigide. Il lui fit retrouver sa taille normale et Harry se mit à rire. Quatre paires d'yeux le fixèrent avec confusion et il pointa le Portoloin du doigt.

« C'est un cerf-volant ! » S'exclama Harry. Il regarda ses amis et secoua la tête, « C'est un objet Moldu. »

Severus se contenta de renifler devant le sens de l'humour d'Albus et tous les cinq se saisirent d'un bout du cerf-volant. Harry s'avança d'un pas supplémentaire vers Severus et ce dernier posa une main sur son épaule avant que le Portoloin ne s'active et qu'ils ne ressentent l'habituel étrange effet d'aspiration dans leur nombril.

A leur arrivée au Square Grimmaurd, Harry atterrit pour une fois sans tomber à plat ventre, probablement grâce à la main de Severus qui l'agrippait toujours. Il leva les yeux vers son père et le remercia d'un sourire avant qu'ils ne commencent tous deux à marcher le long de la rue avec les trois autres à leur suite. Quand ils parvinrent entre les numéros onze et treize, Severus sortit un morceau de parchemin de sa poche, charmé pour qu'il soit le seul capable de le retrouver. Il le tendit à Neville.

« Lisez ceci et concentrez-vous sur ce qui y est écrit avant de le passer à votre petite amie, » lui présenta Severus. Xenophilius était déjà venu là quand il avait rejoint l'Ordre, très récemment. Quand ils eurent fini, il reprit son parchemin et le rangea précieusement dans sa poche qui était également charmée.

Ils pénétrèrent dans les quartiers généraux de l'Ordre et les trouvèrent relativement silencieux. Molly devait certainement avoir posé un sort de silence sur la cuisine afin de ne pas être dérangée par les jumeaux et leur laboratoire expérimental. Ils s'avancèrent vers la cuisine. Harry se retourna et partagea certaines histoires de la maison avec ses amis tout en marchant à reculons.

« Vous avez de la chance de ne pas avoir été là l'année dernière, » Harry était tout sourire. « Il y avait ici un portrait qui hurlait sur tout le monde dès qu'il y avait le moindre bruit autour d'elle. » Harry se retourna, sans manquer le moindre pas, « Que lui est-il arrivé, au fait ? »

« Je me suis énervé, » répondit Severus avec un sourire narquois.

Les lèvres d'Harry reflétèrent son sourire, tout aussi moqueur, « Tu as attendu si longtemps ? Tu t'es pourtant beaucoup énervé, ici. »

« Jamais à ce point, » déclara Severus avec un regard qui fit faiblir quelque peu le sourire d'Harry, sans toutefois le faire disparaitre. Il semblerait que Black restait un sujet très sensible pour Harry.

Severus ouvrit la porte de la cuisine et à l'instant où de nombreux cris retentirent dans la pièce sombre, Harry, Neville et lui lançaient des Maléfices de Stupéfixion à tour de bras. En l'absence de sorts pour leur répondre, ils s'arrêtèrent et se regardèrent avec confusion.

Lumos ! La cuisine s'alluma et Severus vit que la moitié du noyau principal de l'Ordre était stupéfixiée sur le sol, tandis que la plupart des autres fixaient les sorciers et la sorcière à la porte en état de choc. Charlie, Bill, Remus et Alastor étaient dans le coin le plus éloigné et riaient aux éclats, Dumbledore pétillait de malice, comme d'habitude. Une bannière clignotante était accrochée au plafond.

! JOYEUX ANNIVERSAIRE NEVILLE ET HARRY !

« Honnêtement ! Je leur avais pourtant dit qu'une fête surprise n'était pas la meilleure des idées, » Granger secouait la tête devant les jumeaux et Ron, qui étaient parmi les stupéfixiés étalés sur le sol.

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Note de traduction : Désolée pour le retard, mais je n'arrivais pas à me connecter au site de Fanfiction ce week-end et je n'ai donc pas pu publier ce chapitre dimanche comme prévu.

A bientôt