Highway to Hell
Voici enfin le dernier chapitre ! Mais je vous retiens encore un peu avant de délivrer la fin pour répondre aux dernières reviews et premièrement à la question très judicieuse d'Amavachirouchiva : pourquoi Moran compte pour Sherlock ? Moran étant à la fois le meilleur ami de Jim et s'entendant bien avec John, il est important pour Sherlock, même si lui ne le tiens pas comme ami. Et oui, je suis sadique, très sadique, mais ça ne m'empêche pas d'avoir des amis normaux qui ont tout de même un peu peur de moi parfois. Chère Guest qui écrit des romans (pourquoi ne pas choisir un pseudo ?) tes reviews me font toujours mourir de rire parce que je ricane effectivement machiavéliquement quand j'écris ce genre d'histoires et si un jour tu me croises dans la rue tu auras le droit de me tuer. Under This Rain : j'ai déjà détruit le suspens ? Mais ne t'inquiètes pas, ce n'est pas si simple de contourner les règles dans un jeu de société, le suspens va donc revenir parmi nous…j'espère…c'est ce que j'ai voulu faire en tout cas. Arlavor : ils sont vraiment morts, bon d'accord ils meurent magiquement mais ils le sont ! Et je vais me faire un plaisir de m'occuper d'Irène *se remet à ricaner*. Asadal : si jamais Moffat viens chez moi c'est avec plaisir que je lui demande de me m'entrainer à devenir un bon maitre du jeu…et ensuite j'irais m'exercer sur Sukhii et Yaoi no Yume, oui je vous aime, mais il me faut des cobayes. Non je n'arrêterais pas ce massacre, car le vrai sadisme aurait été de ne jamais poster la fin… Sylae : je suis heureuse que cette histoire te plaise, espérons que la fin te plaira autant ! corbeauprophet : Voici la fin : ne fais pas d'arrêt cardiaque !
Bon, sérieusement. Merci pour toutes ces reviews. On se retrouve en bas.
…
…
…
La voyante étant morte, les loups-garous étaient appelés en premier. Et Sherlock était plus que désespéré. Il ne voyait pas comment tricher. C'était sa première partie. Les règles lui avaient étés expliquées que succinctement. De plus Steven avait déjà fait des parties auparavant. Il remarquerait immédiatement s'il essayait de tricher. Et la punition serait mortelle. Il était vrai que Steven était, de base, un des joueurs lui aussi, donc par définition il était aussi accessible et attaquable, mais c'était un joueur spécial. Il dirigeait tout. Et Sherlock ne connaissait aucun moyen de retourner les règles en son avantage pour les renvoyer contre le maitre.
Le but premier du jeu était de s'entre-tuer. Dans ces conditions il était difficile d'empêcher les meurtres.
« Que les loups choisissent leur victime… »
Il pourrait essayer d'user son vote de loup contre Steven, là, maintenant, pour que le lendemain il soit égorgé. Mais non seulement Irène ne lui suivrait pas, et c'était logique, mais de plus il risquait de se faire éliminer immédiatement pour agression envers le maitre du jeu ou autre raison de ce genre. Pareil pour la journée, les autres refuseraient de voter contre Steven. Et même s'ils acceptaient, ils risquaient de tous se faire éliminer d'un coup. Et il n'avait pas d'autres idées.
Il ne pouvait pas stopper ce jeu infernal. Ils ont tous été condamnés à la seconde où Steven était arrivé.
« Que les loups accélèrent » s'impatientait le maitre.
La seule solution qui s'offrait à Sherlock était de continuer le jeu tout en essayant de limiter les dégâts. Même s'il savait au fond de lui-même que jamais il ne s'en remettra un jour. Il n'avait pas encore choisi s'il préférait mourir ou vivre en se souvenant d'avoir causé la mort de ses seuls amis.
Il avait sa main dans celle de Jim, depuis quand exactement il ne se souvenait pas, mais il la lâcha avec regret. Parce qu'il allait tuer Sebastian Moran. John ne devait pas mourir, c'était trop dur, il ne le méritait pas. « Mais personne ne le mérite… » Souffla sa conscience, mais il chassa cette pensée. Il pourrait peut-être au moins sauver John. Et pour les autres…
« Arrête de penser, agit » pensa-t-il.
Et il vota pour Sebastian.
…
« Que la sorcière se réveille…Veut-elle utiliser sa potion de mort et si oui pour qui ? Ha non je suis désolé ce n'est pas possible. »
La dernière phrase percuta l'esprit du détective déjà embrumé par la douleur.
« On ne peut pas me désigner, désolé. Continuez et vous finirez éjecté de la partie…Bien, bon choix. Le village peut se réveiller. »
Le détective avait compris la tentative du criminel consultant, ce dernier avait voulu empoisonner le maitre du jeu. Sherlock trouvait cette idée assez bonne mais elle ne l'était pas suffisamment pour les sortir de là. Evidemment que Steven ne se laisserait pas tuer. Le brun avait déjà abandonné tous espoirs et il demeura placide quand Steven annonça que Sebastian était mort. Jim, quand à lui, ne fit aucun reproches, ni rien, gardant son visage d'imperturbable homme sérieux affiché.
« Il était…Cupidon » ajouta Steven, toujours aussi joyeux.
« Mouais. Bon. Bah je m'en vais, alors. » Dit Sebastian avant de se lever.
Sherlock était figé.
« Comment ça s'était Cupidon ? » Interrogea-t-il.
« Et bien quoi ? Tu croyais que c'était qui ? » Demanda à son tour John.
« Je… » Sherlock garda la suite de sa phrase en suspens. Les yeux hagards, la respiration coupée, il venait d'avoir une idée. Fragile, blafarde, tremblante dans son esprit. C'était de la folie.
« Il reste deux loups et deux villageois. » Annonça Steven, les mains à présent posées sur le dossier d'Irène, prêtant un peu plus d'attention à John et à la jeune femme qu'aux autres. Il s'amusait maintenant à observer les actions des ignorants, c'était tellement drôle. « Tout peut arriver, même maintenant. Prêtez une attention particulière à chacun de vos choix. »
« Un rôle. Merde. Je l'avais oublié, » Réfléchit à toute vitesse Sherlock. « Normal, il a jamais été appelé. Et pour cause. Merde. C'est ma dernière chance. Si je l'ai oublié, peut-être que Steven aussi. Et je pourrais le prendre un minimum par surprise… »
« Je suggère de voter contre Moriarty, » lança Irène avec assurance.
« Et pourquoi ? » Demanda John.
« Et bien.. »
Irène exposa ses arguments au blond, mais il était le seul à l'écouter avec Steven. Jim quand à lui, les yeux plus sombres que jamais, et Sherlock, le cerveau ébullition, fixaient tous deux le cadavre éventré de Sebastian à terre.
Lentement, très lentement, Sherlock murmura :
« Jim. Tu m'entends ? »
« Ferme-là. »
« Il faut que tu me fasses confiance. »
Le criminel secoua la tête. Son bras droit et meilleur ami venait de se faire assassiner par Sherlock. Il était trop tard pour faire confiance.
« Je vais te le ramener. »
« Tu ne peux pas. Personne ne peut. »
« Crois-moi. Il y a un moyen. »
Jim se contenta de lever la tête vers Sherlock.
« Un deus ex machina à la dernière seconde ? Tu bluffes.»
« Rappelles-toi qui tu es. James Moriarty, le plus grand cerveau criminel que le monde ai jamais vu. Reprends-toi. On va écraser Steven. Mais d'abord, on doit mourir. »
« Merveilleux, » répliqua Jim en se remettant le visage entre ses mains. « Ca ne sera pas difficile. La notion de vivre encore m'échappe ce soir. »
« Très bien. »
Sherlock se tourna vers les autres.
« John » appela-t-il d'une voix beaucoup plus forte cette fois, attirant leur attention. « On doit voter contre Irène. »
« Je pensais plus à voter contre Moriarty » répliquait froidement John devant le ton autoritaire de Sherlock.
« John, tu sais que je ne suis pas un loup, donc… »
« Justement » coupa le médecin, « à ce propos, rien n'est moins sûr. Je ne suis pas idiot, Sherlock. Ton frère aurait très bien pu vouloir ôter tous les soupçons qui pesaient sur toi rien que pour te protéger, jusqu'à aller se sacrifier pour toi… »
«John, fais-moi confiance. J'ai eu raison pour Molly, » ajouta-t-il d'une voix plus étranglée qu'il ne l'aurait souhaité. « S'il te plait. »
Sherlock ne pouvait pas dire un mot de plus. Steven, silencieux mais surveillant chaque mot de la conversation, avait les bras croisés, adossé contre un des murs du salon, et restait attentif à toutes marques de rébellion possibles. Il avait l'air de s'amuser beaucoup.
John, quand à lui, se disait que Sherlock et Jim allaient tous les deux très mal. Malgré leurs visages qui se voulaient implacables, leur mine blanche (plus blanche que d'habitude, si c'était possible) les trahissaient, ainsi que leurs yeux vides et effrayés. Leurs comportements n'avaient jamais été aussi bizarres. Et dans ces conditions il fallait leur faire confiance ? C'était un peu le mauvais plan, et ça se voyait à des kilomètres. Mais c'était Sherlock. Et puis lui non plus ne se sentait pas très bien, il était fatigué et il avait hâte que la partie se finisse.
« Je…d'accord », répondit finalement le blond à contrecœur. « Après tout, ce n'est qu'un jeu. »
« On vote tous les trois contre Irène, et c'est définitif » déclara Sherlock au maitre.
« Vous pourriez me laisser me défendre, tout de même ! » S'exclama Irène, outragée.
« Désolé, » répondit Sherlock, et il était sincère, « mais il faut que le jeu se termine. »
Steven s'approcha alors de la table, provoquant un frisson dans le dos du détective à la pensée de la mort d'Irène, mais aucune réaction de Jim, qui paraissait figé.
« C'était une loup-garou » dit Steven en retournant la carte.
John n'eu même pas le temps de remercier Sherlock de son conseil qu'Irène s'était déjà éloigné de la table non sans insulter Sherlock de détective à la noix qui gâchait tout (il faut dire qu'elle déteste plus perdre aux jeux de société que n'importe quoi d'autre). Steven éteint les lumières tout en surveillant du coin de l'œil qu'Adler soit bien pendu –et ce fut le cas. Tombée à quatre pattes sur le plancher, sa belle robe trainant dans la poussière, elle asphyxia, la gorge enserrée par une corde invisible. Puis elle disparut exactement comme tous les autres.
« Que le loup se réveille. »
« John dort vraiment ? » Demanda Sherlock à Steven qui l'observait, les yeux machiavéliquement rieurs.
« Bien sûr. »
« Alors je peux vous le dire. » Sherlock prit son ton le plus ferme, et le plus empli de dégoût possible. « Je ne sais toujours pas qui vous êtes en réalité, ni pourquoi vous faites ça. Je vais juste vous dire une chose. Vous êtes un monstre. »
Steven éclata de rire.
« Sérieusement ? Vous dites cela comme si j'étais l'unique à l'être. A votre droite il y a un homme qui commande des meurtres inventifs et extrêmement complexes pour se divertir. »
« Ca n'a rien à voir » rétorqua le détective, « il y a une immense différence. Jim est aimé. Il a Sebastian… » Et Sherlock ajouta sans trembler : « et moi. Alors que vous, vous êtes tout seul. Pour toujours. »
Il reçut l'effet escompté : les yeux de Steven brillèrent de colère, son corps se tendit, dans le noir il semblait être un démon qui s'apprêterait à bondir. Parfait. Plus il serait en colère, moins il se rendrait compte de la situation du jeu.
« Vous ne comprenez rien à rien, » gronda Steven, et son sourire déformé refit surface. « Vous venez de tuer vos meilleurs amis. C'est vous qui êtes seul. Alors achevez le travail. Tuez John Watson. Vous serez enfin sûr de vivre. »
« Mais je vais le faire, » répondit Sherlock avec arrogance.
Et il désigna le blond.
L'air n'a jamais été aussi glacial.
Steven sourit devant la douleur évidente que Sherlock éprouvait en cet instant même.
« Fermez les yeux. Que la voyante se réveille ! Veut-elle utiliser sa potion de mort ? »
Le maitre du jeu en resta bouche bée.
« C'est vrai ? D'accord ! Mais quel retournement de situation ! On s'amuse comme des fous ici ! Allez, que le village se réveille ! »
La lumière fit découvrir à John les visages toujours aussi calmes des deux bruns et celui bizarrement fou de joie de Steven.
« Hey bien, il y a eu trois morts aujourd'hui ! » S'exclama-t-il avec entrain.
« Mais mais quoi ? » balbutia John, « on est trois ! »
« Vous John, vous venez de vous faire tuer par un loup, » expliqua Steven, « désolé. Bon, et la sorcière a décidé de boire sa propre potion de mort, entrainant son décès et celui de son amant, Sherlock. »
Steven s'éclatait maintenant comme pas possible. Il applaudissait les deux génies qui le fixaient sans rien dire.
« Un suicide final ! Vous ne savez pas comment ça me plait, ça ! Pour ne pas supporter ce souvenir dans votre vie future, vous avez décidé de mettre fin à vos jours ! J'adore quand les gens pètent les plombs à la fin ! J'ai failli m'énerver tout à l'heure et tous vous tuer, mais ça valait la peine de voir ça ! »
« Attendez, qu'est-ce que…Qu'est-ce qu'il se passe ? »Bredouilla John, en regardant alternativement les trois autres hommes en quête d'une réponse. « Et…attendez…les autres ? Où sont… »
Mais il ne finit jamais sa phrase. Un gros SCHLARG ! Fut entendu et John se pencha brusquement en avant, mettant une main sur son estomac. Il se leva en s'appuyant sur la table avec son autre main et baissa les yeux. Son ventre venait d'être entaillé, profondément, du haut du torse jusqu'au nombril. Il n'eu pas le temps d'avoir peur. SCHLARG ! SCHLARG ! Deux autres blessures s'ajoutèrent à la première, et John leva les yeux vers Sherlock pour l'appeler à l'aide, mais il vomit du sang à la place, recula sous la violence de la douleur, se prit les pieds dans la chaise derrière lui, bascula et s'écroula lourdement à terre.
Au même instant, Jim se mit à tousser et un liquide noir s'échappa de sa bouche. Il chuta à terre à son tour. Ses yeux étaient exorbités et il tremblait de tous ses membres. Sherlock s'accroupit immédiatement et mit une main sous la tête du criminel.
Steven renversa la table d'un grand coup de pied et elle s'effondra dans un bruit sourd.
« Idiots, idiots. Vous croyez que, parce qu'il n'y a aucun survivant à la fin du jeu, je vais tous vous ramener en vie pour refaire une partie ? Désolé, mais s'il ne reste personne, il ne reste personne. Adieu, Holmes, Moriarty. »
Sherlock n'écoutait pas. Une seule idée s'imposait en lui : Mourir. Ce n'était même pas lui qui le pensait. Le rôle en lui, celui de l'amoureux, qui devait se suicider de désespoir si son amour mourrait, avait remplacé sa conscience. Il baissa la tête et embrassa Jim. Il ne prêta pas attention aux sensations que cela lui procurait, il s'occupa juste de lécher les lèvres du criminel agonisant, d'où coulait du liquide noir. Il l'avala et son organisme détecta le poison aussitôt mais ne pu le combattre. Il tomba à côté de Jim. En une minute son cœur avait cessé de battre. La seconde suivante les deux corps s'évanouissaient dans l'air.
Steven jeta un regard aux alentours. Bon. Ca avait été fort en émotions.
« Maintenant, à moi de ranger tout ce foutoir et faire disparaitre l'appart, » soupira-t-il, en étirant les bras. « On devrait me payer pour les heures supplémentai… »
Il s'arrêta net dans sa phrase. John Watson était toujours là. A terre, les yeux vitreux levés vers lui, la respiration haletante, le corps déchirés de toutes parts, se vidant de son sang, mais toujours là.
« Qu'est-ce que… » Balbutia Steven.
Mais identique à Sherlock, John avait un rôle à la place de sa conscience.
« Je suis le chasseur. »
Un fusil apparut à sa droite.
« Le chasseur doit tuer un joueur vivant avant de mourir à son tour. »
« Non, » dit Steven, ébranlé, en reculant de plusieurs pas.
La situation était improbable.
Sherlock Holmes l'avait piégé. Ce n'était absolument pas un suicide désespéré. Il avait fait en sorte qu'il ne reste qu'eux deux. Lui et le chasseur.
« C'est impossible. Ca ne peut pas… »
« C'est dans les règles, le chasseur, s'il est égorgé par les loups doit désigner un joueur encore vivant qui mourra de son fusil » dit John d'une voix avec un ton presque mécanique. « Il reste vous et moi, je dois respecter mon rôle, et je ne peux pas me tirer moi-même une balle, alors c'est vous qui allez la prendre. »
Il leva l'arme et tira. La balle aurait due être une balle perdue, elle aurait due manquer sa cible. John n'avait fait qu'appuyer sur la détente sans viser. Mais les règles sont les règles. On n'échappe ni à la corde de la potence, ni aux griffes des loups-garous, ni à la balle du chasseur. Elle se planta droit dans le cœur de Steven. Avec un hurlement horrible, exprimant sa peur, sa surprise et sa fureur en même temps, il mourut sur-le-champ et disparut sans avoir eu le temps de toucher le sol.
…
…
I'm on the highway to hell! On the highway to hell!Highway to hell! I'm on the highway to hell!
« Qui a mit du AC/DC dans ma playlist ? » Demanda John avec curiosité.
« C'est moi, » répondit d'une voix penaude Sebastian, à l'autre bout de la pièce. « Vous n'aimez pas ? »
« Moi, ça me va, mais peut-être que madame Hudson, en-dessous, voudrait dormir en paix… »
« Mais il n'est que 20 heures, » fit remarquer Greg après avoir consulté sa montre couleur noire. « Baissez juste un peu le son, ça devrait suffire. »
« Merci. »
Sherlock entendait tout cela. Il était allongé dans le canapé, dans sa position favorite, les mains sous le menton, les yeux fermés. A la lenteur d'un escargot, il reprit conscience de son corps, de son état mental et physique, de lui. Il était vidé, épuisé, accablé plus que tout. Il ouvrit les yeux.
John, Greg et Molly discutaient, verres à la main, au milieu du salon, sur le tapis qu'avait tant de fois brûlé Sherlock à cause de ses expériences. Sebastian, penché sur l'ordinateur en service, tentait de baisser la chanson qui l'avait réveillé. Irène, dans un coin près du mur où était accroché le miroir, envoyait des texto à toute vitesse. Anderson et Donovan critiquaient tout le monde, assis ensemble, éloigné des autres.
Sherlock se releva difficilement, ses membres étant engourdis. Il détailla chaque personne présente. Il n'en revenait pas.
Ils étaient vivants. Agissants comme si de rien n'était. Comme si tout ce qui c'était passé n'était jamais arrivé.
« Je dois être en train de rêver » pensa Sherlock, et il se pinça mais se fit très mal. « Ce n'est pas possible. »
« Ha, Sherlock, tu es réveillé ! » S'exclama John avec un sourire en l'apercevant. « Tu ne bougeais plus depuis un moment, on a cru que tu étais mort… »
« Malheureusement, ce n'était pas le cas » ajouta Donovan d'une voix assez forte pour que le brun l'entende.
Le blond se rapprocha du détective et le regarda d'un air inquiet.
« Pourquoi tu me fixes comme ça ? »
« John, tu as…tu as oublié ? » Demanda Sherlock, ahuri, puis il se mit à parler pour lui, son fantastique cerveau reprenant ses fonctions et lui donnant la réponse : « évidemment. Tous. Vous ne saviez pas ce qui se passait réellement dans le jeu. Vous avez oublié ! »
Sherlock se mit à sourire de façon incontrôlable. Le soulagement, le bonheur qui l'envahissaient étaient trop pour lui. Pour un peu, il se serait mis à pleurer. Pour un peu.
« John, tu as réussi ! Tu as explosé la tête de cet enfoiré ! » Il prit John dans ses bras, ce qui était une première. « Tu es le meilleur ! Bon, c'était mon plan, aussi, j'ai été excellent, comme toujours !»
« Hey ! Arrêtez de le tripoter ! » Protesta Greg.
« Sherlock, je ne comprends pas un mot de ce que tu dit, » dit le blond d'un ton anxieux en se détachant doucement de l'autre.
« Aucune importance. Vous êtes vivants, c'est tout ce qui compte. » Le regard de Sherlock s'arrêta sur Anderson et Donovan. « Enfin, vous deux, vous auriez pu rester d'où vous veniez, ça m'aurait laissé complètement indifférent. »
« Et d'où je viens ? » Demanda Anderson, ahuri.
« De l'enfer ! Vous revenez de l'enfer ! »
Puis Sherlock se précipita dans la cuisine.
Les policiers présents échangèrent un regard angoissé.
« C'est sûr, il a recommencé à se piquer, lui » dit Donovan au bout d'un moment.
Dans la cuisine le détective retrouva Mycroft debout près du réfrigérateur, l'air de ne pas savoir comment il est arrivé là.
Quand Mycroft vit débarquer son frère, il ouvrit des yeux énormes puis se jeta dans ses bras.
« SHERLOCK ! »
« Arrête Mycroft ! Lâche-moi ! »
« Tu es vivant ! Tu as réussi ! Tu es vivant ! »
« Arrête, tu vas m'étouffer ! »
Sherlock se dégagea de la prise du roux et remit sa chemise correctement. Mycroft reprit son souffle.
« Comment tu as fait pour nous ramener ici ? »
« J'ai tué tout le monde, et le chasseur en dernier… »
« Qui a dû tuer le maitre, » acheva Mycroft. « C'est brillant. »
« C'est meilleur que toi, c'est clair. Toi, tu m'as laissé me débrouiller tout seul après t'être suicidé…»
« Je n'avais pas le choix ! » rétorqua Mycroft avec véhémence, « si jamais mon idée de jouer avec les règles pour le battre ne marchait pas, je ne voulais pas que tu risques encore de te faire tuer ! Avec ma mort tu étais sûr d'être tranquille !»
Les deux frères restèrent quelques secondes à se dévisager, le son des conversations de la pièce d'à côté les calmants peu à peu. Puis Sherlock fit volte-face.
« Où tu va ? » S'inquiéta aussitôt Mycroft.
« Voir Jim. »
Le roux eu une moue désapprobatrice, puis soupira.
« Il faudra qu'on en rediscute… »
« Sûrement pas. »
Sherlock trouva Jim en dehors de l'appartement, dans les escaliers, un téléphone pendu à ses oreilles.
« Oui, rappelez tous vos hommes. Oui, Trainers, tous ! Il ne devrait en rester aucun à Baker Street. Je veux un passage libre dans cinq minutes. C'est ça. » Il raccrocha et leva les yeux.
Les deux hommes s'observèrent un instant. Il était difficile de savoir par où commencer la conversation. Maintenant qu'ils venaient d'échapper à un homme psychopathe doté de pouvoirs surnaturels ensemble, ils ne pouvaient pas reprendre leur vie tranquillement et se remettre à s'affronter comme d'habitude.
« Viens, j'ai quelque chose à te montrer, » dit finalement Sherlock.
Ils montèrent dans l'appartement et Sherlock lui fit voir Sebastian, le soldat étant en train de se faire mi-draguer mi-agresser par Irène Adler. Jim s'avança alors vers lui, vira Irène en un seul « dégagez » le prit par le bras et l'attira dans un coin. Les policiers avaient ressortis leur tête « HoMyGod il y a Moriarty parmi nous » mais Mycroft les rassura avec son ton supérieur habituel : « La situation est bien en main, vous ne craignez rien. »
Puis Jim se mit à rouler une pelle à Sebastian. Le ventre de Sherlock se contracta violemment et il quitta la pièce en un temps record. Il escalada les premières marches de l'escalier qui menait à sa chambre mais ne continua pas et s'assit.
C'était évident. Il n'avait pas su le voir. La réaction de Jim à la mort de Sebastian. Sa facilité à accepter le suicide. Jim aimait Sebastian.
Il avait très mal. S'il avait sauvé tout le monde pour assister à ça, il aurait du rester mort avec les autres.
Mais Moriarty le rejoins rapidement.
« Tout les autres vont bien ? »
« J'ai l'impression. » Répondit Sherlock en haussant les épaules, cachant sa souffrance à son apparition. « Je crois que, lorsque Steven a été détruit, sa mort a annulé tout ce qui s'est passé. »
« Et ceux avant nous ? Je veux dire ceux qui ont joués au jeu du loup-garou avant notre groupe, les anciennes victimes de Steven ? »
« Je crois que c'est possible, en effet. »
Un silence.
« Tu es sûr qu'il est mort ? Parce qu'il avait beaucoup de pouvoirs… »
« La seule personne qui aurait pu assister à sa fin est John, et il a tout oublié » répondit Sherlock, amer. « Steven est peut être encore vivant, mais ça m'étonnerait qu'il revienne de sitôt. »
Deuxième silence.
« Je préfère vraiment notre jeu à nous du chat et de la souris que ce jeu idiot, en tout cas, » dit Jim en s'asseyant à côté du détective. « Il y a des énigmes au moins, et c'est drôle de te voir courir partout aussi. »
« Je préfère aussi » assura Sherlock.
Un autre silence.
« Je ne suis pas amoureux de Sebastian. Je te le dit parce que je ne veux pas que tu te méprennes. Je tiens vraiment beaucoup à lui, c'est plus qu'un ami pour moi, mais je ne l'aime pas. D'ailleurs, dans la partie…dans la partie de tout à l'heure, il nous a désignés en amants tous les deux parce que…il sait qu'on s'entend bien, tous les deux. Très bien.»
« Ho. D'accord. »
Sherlock se détendit un petit peu. Un peu beaucoup.
« Donc, puisque je ne sors pas avec Sebastian, on pourrait… »
Le détective lui prit le visage dans ses mains et plaqua ses lèvres contre celle du détective consultant. Ils s'embrassèrent encore pendant un moment dans les escaliers, puis Sherlock se releva avec Jim et le poussa contre le mur. Animé par l'amour qu'il se retenait d'exprimer depuis trop longtemps, Sherlock procura à Jim milles caresses, l'embrassant sans cesse, l'autre répondant avec autant d'ardeur, et rien au monde en ce moment précis, même si Steven revenait dans la pièce, ne les auraient arrêtés.
…
…
Steven se réveilla avec un énorme mal de crâne. Il était attaché à une chaise par des câbles métalliques, et son ventre lui faisait souffrir là où la balle l'avait touché.
« Ce connard de Sherlock Holmes ! » Cracha-t-il avec fureur.
On ne pouvait pas le tuer, pas complètement. Il était puissant au point de toujours pouvoir revenir de l'au-delà. Mais la balle du chasseur l'avait sonné et maintenant il était crevé, attaché il ne savait où et avait épuisé toute son énergie à revenir parmi les vivants.
« Je me vengerais, Holmes ! » cria-t-il.
« Ho, ça, ça m'étonnerait beaucoup » dit une voix derrière lui.
Steven tourna la tête et ses yeux s'arrondirent de surprise.
« Vous ? Mais je vous ai tué il y a des années de ça ! »
Le dixième Doctor apparut en secouant la tête. Habillé de son costume bleu, toujours coiffé n'importe comment, tapotant de sa main gauche son tournevis sonique, il eu un soupir dramatique.
« C'est vrai. J'ai été ramené à la vie…il y a peu de temps. Vous vous souvenez de ma mort ? »
« Si je m'en souviens…J'avais dirigé une partie du loup-garou avec vous et toute votre clique d'amis. Aucun survivant, malgré vos efforts pour les sauver, car vous étiez le seul, avec l'autre seigneur du temps, à avoir compris la vraie nature du jeu, n'est-ce pas ? » Ajouta Steven avec une pointe de rire dans la voix. « Vraiment. Cette partie aussi a été très drôle. »
« Pour vous, peut-être, » répondit le Doctor d'un ton détaché. « Dès que je suis revenu à la vie, j'ai voulu vous retrouver et je vous ai ramené ici, dans le TARDIS. Complètement prisonnier. »
« Et qu'est-ce que vous allez faire de moi ? Me torturer ? Vous n'êtes même pas capable de vous battre correctement. »
« Le Maitre va arriver, » répondit le Doctor sans même se vexer.
Steven éclata de rire.
« Le maitre ? Vous allez me faire jouer une partie du loup-garou ? Ca ne servira à rien, je vous tuerais tous, je connais trop bien les règles pour… »
« Non non » le détrompa le brun, « on ne va pas vous faire jouer. Non, c'est le vrai Maitre qui va arriver. »
Entra alors un blond décoloré, habillé tout de noir, les yeux couleur noisette qui lançaient des éclairs. Il sourit sadiquement en apercevant Steven et fit craquer ses jointures.
« Il est très énervé contre vous » précisa le Doctor. « Il n'a pas du tout apprécié le fait de finir déchiré par des loups-garous par votre faute. »
Le visage de Steven se décomposa brusquement. Il n'avait pas le pouvoir de se libérer, il était trop faible. La peur commença à le gagner. Il connaissait le Maitre. Très inventif question tortures.
« Vous n'allez pas me faire ça. Je suis attaché ! Vous n'allez quand même pas… »
« On va se gêner, » répliqua le Maitre. « Doctor, sortez d'ici. Vous n'allez pas aimer le spectacle. »
« Bien sûr. »
Le seigneur du temps sortit de la pièce et ferma la porte sur les premiers hurlements de Steven qui résonnèrent dans tout le TARDIS.
…
…
…
Alors, hum…Que pensez-vous de cette fin ? J'en avais l'idée depuis le début, et je ne pouvais rien changer, ni allonger ni raccourcir l'histoire, pour que ça soit à peu près crédible. Nan, je rigole, strictement rien est crédible là-dedans, mais le but est de divertir, donc…Maintenant vous avez le choix, si vous n'avez pas eu votre quota d'horreur, « la chasse au Sherlock » est une fic terminée qui est assez marrante question horreur, vous pouvez y accéder par mon profil, et vous pouvez aussi décider que cette fin est la plus nulle qu'il soit et vous pouvez me le faire savoir par review.
Quand à moi, je continue à écrire des insanités et je vais plus particulièrement m'intéresser aux extensions du jeu, pour voir si je vais faire un « loup-garou 2 : le retour du Steven » et revenir dans vos cauchemars ! (Niark niark niark) bref, merci à tous et à la prochaine !
