~Skillet

Voilà je tape dans l'IronFrost après l'Hiddlesworth. Hatters gonna hate. Pour ceux qui ont déjà lu Behind Closed Doors, là j'ai utilisé un style beaaaaaucoup plus relax, dans la perspective d'un truc plus léger. Alors au cas où, je préviens que j'ai fait énormément de discours indirect libre (tellement que parfois je passais à la première persone du singulier, comme ça, subitement) alors si les phrases ne sont pas toujours correctes telles que Molières l'aurait voulu, j'en suis bien consciente, c'est mes ptits gars qui parlent comme ça en vérité. Voilà, voilà. Le début est un peu confus, c'est fait exprès, accrochez-vous un petit peu. Sinon, j'ai été obligée de modifier quelque peu les personnalités d'un peu tout le monde (y a beaucoup de "peu" dans mes phrases), étant ici un Univers Alternatif, certains élements qui faisaient une grande partie de ce que sont les persos ont disparu, donc voilà je me débrouille comme je peux (c'est incompréhensible). Bref !
Désolée si des fautes persistes, en espérant que ça vous plaise, bonne lecture et review like a boss.


Disque 1 - C comme "colocataires"

Il grimpe les marches avec son flegme habituel. Conscient que la requête qu'il va soumettre à son colocataire aurait parfaitement pu attendre quelques heures, et que ce qu'il va découvrir en ouvrant la porte ne serait pas bien joli à voir. Sans doute son côté sadique emmerdeur qui le pousse à continuer à monter l'escalier. On se demande bien pourquoi ils ont aménagé un ascenseur dans cet immeuble. Lui personnellement ne l'a jamais vu s'ébranler une seule fois depuis qu'il a emménagé ici. Et ça fait un bout de temps qu'il habite là. Dans un mois ça fera déjà deux ans. Jamais il n'aurait pensé partager l'appartement d'un égocentrique nymphomane à tendances extrêmement narcissiques. Mais c'est pratique, il faut l'avouer. Ca a des bons côtés. Notamment, quand il ne peut pas payer sa part du loyer, l'autre l'avance toujours. Mais bien sûr, il ne fait pas ça gratuitement. Il lui faut quelque chose en échange. Et ça se dit philanthrope.

Il replace une mèche noire en arrière, plaqué sur son crâne avec le reste de ses cheveux. Il actionne la poignée, pousse la porte, elle résiste, il donne un coup d'épaule, elle s'ouvre. Sincèrement, avec tout le fric que l'autre se vante d'avoir, pourquoi il la fait pas réparer, cette foutue porte ?
Il se débarrasse de sa veste, l'accroche à la patère à sa gauche. Il regarde le sol. Le gilet de son colocataire est éternellement étendu là, à ses pieds. A croire qu'il ne sait pas pendre ses affaires. Il allait se baisser pour le ramasser, mais un bruit l'arrête dans son élan. Plutôt un gémissement; le genre de truc que t'as pas envie d'entendre quand tu rentres chez toi après une journée de boulot ultra crevante avec des clients ultra chiants. Il se redresse, marche sur le vêtement, et prend entre deux doigts le papier dans la poche intérieur de sa veste en cuir. Il traverse le salon, pénètre dans le couloir de gauche, s'arrête devant la première porte à sa gauche. Il tend l'oreille un moment, les gémissements continuent, plus forts, lascifs, suppliants. Ecœurant, ouais.
Il ouvre la porte et entre le plus silencieusement possible. De toute façon, les deux personnes dans la pièce sont bien trop occupées pour le remarquer. Il referme et s'adosse contre, les bras croisés, il les observe un instant. L'un est blond, allongé sur le lit, nu, gémissant, frémissant. L'autre est brun, agenouillé sur le matelas, entre ses jambes, encore un pantalon sur les fesses, appliqué. À vomir.

Il toque soudain bruyamment à la porte dans son dos. Le blond sursaute, se redresse, le rouge aux joues; mais le brun, lui, ne s'arrête pas, et continue son entreprise à peine gêné par le changement de position, semblant mettre son partenaire dans un état de malaise profond et grandissant. Celui-ci tente de lui faire relever la tête tout en essayant de ne pas gémir d'avantage, mais rien n'y fait, le brun ignore délibérément et totalement le nouvel arrivant.

"Ca va ? Je te dérange pas trop ?"

Sa voix, tranchante, pleine de mépris, arrache un soupir à l'autre qui s'arrête finalement et relève la tête sans oublier de déposer un coup de langue à son partenaire, qui tourne la tête sur le côté et attrape le drap pour se couvrir, décidément très mal à l'aise. Le brun ébouriffe ses cheveux courts un instant avant de se décider à ancrer ses yeux d'un marron doré dans les deux iris vertes de son colocataire.

"-Et bien figure toi que oui, tu me déranges. J'étais très occupé.
-J'ai pu voir ça.
-Ca fait longtemps que tu te rinces l'œil ?
-Suffisamment pour avoir la nausée.
-Je sais que tu adores me mâter dans ce genre de moment..."

Il lui offre un sourire carnassier, qui fait lever les yeux au ciel de son vis-à-vis. Celui-ci se détache de la porte, s'approche du lit et lui tend le papier, le gratifiant d'un regard hautain au passage. Le brun, affalé sur le matelas, observe un moment l'intrus et attrape finalement le papier dans un soupire méprisant. Le blond remonte les couvertures sur son torse, ne sachant pas où se mettre. Le squatteur reprend :

"-Ton nouveau joujou est arrivé, mais t'étais trop occupé pour ouvrir la porte. Faut que t'ailles le chercher demain à la Poste du coup.
-Quoi ? T'es sérieux ? Tu me déranges pour ça ?
-Hmm... ouaip."

Ses yeux verts lancent un instant un regard glacial à l'autre homme, qui resserre un peu plus les couvertures, et il se détourne pour sortir de la pièce.


"-Steve ! Mais enfin reviens, Steve !
-Non désolé je... vraiment là je... bref, a plus.
-Attends !"

La porte claque. Assis au comptoir de leur cuisine américaine, une tasse de café fumante à la main, il sourit. Fier du résultat. Son colocataire entre dans le salon, une main frottant sa nuque, visiblement blasé jusqu'à ce que ses yeux se posent sur l'autre. Une colère ardente prend forme sur les traits de son visage et il se dirige rapidement vers lui pour venir plaquer ses mains sur la table carrelée.

"-Je te déteste, Loki.
-En voilà une bonne nouvelle.
-Ca faisait une semaine que j'avais baisé personne, tu te sentais vraiment obligé de venir tout foutre en l'air, hein ?
-C'est à peu près ça."

Le brun soupire et se détache. Il ébouriffe ses cheveux légèrement avant de fermer les yeux, et se retourner pour avancer lentement à travers le salon, en direction du couloir.

"Comptes plus sur moi la prochaine fois que tu pourras pas payer le loyer."

Il dit toujours ça. A chaque fois que l'autre vient l'interrompre. Mais quelque part, y a un truc qui l'empêche de réellement lui nuire. Un putain de truc absolument insupportable. Et Loki le sait. Il en profite, même. Sale petit manipulateur aux yeux verts.


Ils entrent dans le bâtiment rempli de fonctionnaires fainéants. La Poste. Le calvaire le plus insoutenable pour Loki. La climatisation est cassée, il fait donc une chaleur à crever, y a plein de gens, y a des gosses qui hurlaient, et les employés se dépêchent autant qu'un escargot en pleine reproduction. Lui c'est un mec calme, qui aime pas se prendre la tête et qui aime pas qu'on la lui prenne. Et là, les mômes qui courent partout la lui prennent bien, sa tête.

"-Tu m'expliques pourquoi tu m'as traîné ici ?
-Vengeance pour hier. Je te déclare la guerre au fait.
-Ho seigneur dieu..."

Son colocataire est déjà d'une nature exaspérante, mais quand il se met à réellement vouloir l'être, c'est un véritable cauchemar. Loki soupire d'exaspération, et se masse les tempes pour faire partir son mal de tête naissant, et aussi pour tenter de se contrôler pour ne pas envoyer un des enfants voler dans la pièce. Ca raccourcira la file d'attente comme ça, ça ira peut-être plus vite. Et son coloc' qui s'est mis dans la tête qu'il allait lui faire la conversation. Dans ces moments là, Loki a vraiment envie de démé puis, enfin, c'est leur tour. Déjà, ça part mal. La fille qui les servait parle avec une voix extrêmement lente. Au moins il n'est pas le seul à avoir les nerfs à vif. Les gens lents, ça a le don d'exaspérer autant lui que son pote. Il se serait presque sentis réconforté pour un peu.

"-C'est à quel nom votreuh colis ? Je n'arriveuh pas du tout à lireuh ce que-
-Anthony Stark."

Pour un peu il l'aurait baffée rien qu'avec sa voix. Et puis comme d'habitude ils ont droit aux yeux écarquillés, aux balbutiement, aux joues rougies et enfin, enfin, elle part chercher leur dû. Enfin, le dû à Stark, c'est lui qui l'a payé. En fait non, c'est son père. Comme d'habitude. Quand on s'appelle Howard Stark on peut tout se payer. Loki aussi aurait bien aimé avoir un père PDG d'une grande firme d'armement à renommée mondiale et même inter-mondiale, ça se trouve. Qui sait. Peut-être qu'à Asgard ils se font la guerre à coup de missiles signés Stark Industries ? Mais si, Asgard, vous savez. Dans la mythologie scandinave.
L'employée revient enfin. D'autres nénettes passent la tête par la porte. Bah tiens, même pas étonnant qu'elle l'ait raconté à toute ses collègues, que le fils du grand PDG Stark se trouve dans leurs locaux. Et ça flatte son égo en plus, il sourit, tout fier de lui. Imbécile de Tony. Exaspéré au plus haut point, Loki arrache des mains de la dame le paquet et son colocataire se décide enfin à signer les papiers.

"Arrête de te pavaner un peu, on se casse, j'en ai marre."

Le sourire étincelant de l'héritier millionnaire se refroidit un peu, et ils sortent.
Ses yeux verts scrutent le colis, ses mains le retournent dans tout les sens et il tombe enfin sur ce qu'il cherche. La marque. Une bonne grosse pomme croquée d'un seul côté.

"-Quoi ? Tu t'es acheté un nouveau mac ? Un seul ça te suffit déjà pas, vu que tu bosses pas en plus ?
-Mais, ça ne te regarde pas, non mais !"

Il lui arrache le paquet des mains et commence à le caresser en lui susurrant des mots doux qui eut don de faire lever les yeux verts au ciel. Tony est un vrai gosse quand il s'agit de tout ce qui est technologie. Enfin, on peut pas trop lui en vouloir. Il est assez attachant quand il est comme ça.


Loki sort de sa chambre, épuisé comme après avoir fait nuit blanche. C'est presque ça. Il a dormi, quoi, trois heures si on met toutes les séquences bout à bout ? Et c'est dimanche en plus, son seul jour de repos. Tony a le chic pour lui pourrir ses congés. Depuis que ce dernier lui a déclaré la guéguerre après sa dernière irruption en plein ébats, il y a de cela deux semaines, Loki ne s'est jamais senti aussi épuisé de sa vie. Surtout que son boulot ne l'aide pas, absolument pas. Et ses nerfs ne vont pas tarder à foutre le depuis le début de leur pugilat mesquin, son colocataire s'était mis en tête de ramener son plus violent et plus bruyant partenaire tout les samedis soirs. Soir, c'est à dire à partir de vingt trois heures, voire minuit. Histoire que ça bouffe le plus possible la nuit de l'autre habitant. Non, vraiment, se réveiller quatre fois dans la nuit car Tony hurle à la clémence, ou parce que le lit dudit jeune homme tape contre le mur à le percer jusqu'à la pièce adjacente -qui n'est autre que la chambre de Loki-, c'est loin d'être agréable ou reposant. Surtout pas reposant.
Et le pire, le pire, c'est se réveiller, les yeux explosés de fatigue, une migraine tambourinant contre son crâne, et glisser sur un putain de pantalon étranger pour finir par s'éclater l'arrière de la tête par terre. Ca, c'est vraiment l'enfer.

" STARK !"

Et ça, c'était le retour de flamme.

Il se relève, le jean fautif en main, et ouvre d'un coup de pied la porte de son colocataire qui se redresse en sursaut dans son lit, son compagnon à ses côtés. Loki se tient debout, au milieu de la pièce, une main dans la poche de son jogging qui lui sert de pyjama, le pied tapant le sol avec frénésie. Son regard foudroie les deux hommes, ardent, meurtrier, comme s'il avait pu, par la simple force de son esprit, les carboniser sur place. Puis il s'approche du lit, retirant sa main de sa poche pour la passer dans ses cheveux et les plaquer un peu plus en arrière. Arrivé au pied, il tend brusquement le bras tenant le pantalon, provoquant un sursaut chez Tony ce qui lui arracha un sourire vorace, brulant d'autant plus l'atmosphère déjà incandescente.

Et il laisse tomber le vêtement sur les pieds des deux hommes, en une promesse silencieuse et inquiétante. Puis, il quitte la pièce tranquillement, les mains dans les poches.

"-C'est mauvais signe ça, non ?
-Je n'te l'fais pas dire Hawkeye. Tu ferais mieux de...
-Oui, je vais partir. Petit conseil, si tu veux pas l'énerver plus qu'il n'est déjà, cache toutes les morsures et les suçons que t'as dans le cou. Au minimum.
-Je gère, t'en fais pas."


"On remet ça bientôt ?"

Tony se retourne. Ils étaient sur le pallier de son appartement, Clint s'apprêtait à partir. D'ici, il pouvait voir les épaules tendues de Loki dans la cuisine, une tasse à la main. Il était bien obligé de carburer au café, le pauvre, avec ce que son coloc' lui faisait subir.
Il fait face à son partenaire de lit, un sourire charmeur sur les lèvres, et s'avachit un peu plus contre l'encadrement de la porte.

"Je t'appellerais"

Il l'attrape par le col de sa veste pour l'attirer contre lui et l'embrasser un moment avant de lui dire au revoir. De retour dans l'appart, il retrouve Loki dans la cuisine, n'ayant toujours pas bougé. Il boit le fond de sa tasse et s'obstine à ne pas croiser les yeux de Stark qui se préparait à son tour une tasse et qui, lui, jette fréquemment des coups d'yeux anxieux face à son silence et son visage impassible.

"Et donc... on t'a réveillé souvent ?"

Loki soupire bruyamment, et se retourne pour lui offrir son dos. Il pose sa tasse sur la table, s'appui contre elle, mais ne semble pas vouloir discuter, muré dans son mutisme. Tony soupire à son tour, s'approche et ne peut s'empêcher d'enrouler ses bras autour de sa taille, faisant se tendre son vis-à-vis qui tourne la tête pour l'apercevoir du coin de l'œil.

"Je suis désolé, ok ? J'arrête. On fait une trêve, ça te va ?"

Son interlocuteur soupire en baissant la tête et finit par se retourner totalement pour le prendre à son tour dans ses bras. Ses yeux se déposent alors sur la peau offerte devant lui et rencontrent de nombreuses morsures et suçons bleus-violets sur les épaules et la nuque de son colocataire, lui arrachant un sourire dépourvu de toute joie. Ses ongles se plantent alors doucement et douloureusement dans le dos de Stark qui se cambre en geignant de douleur. Loki se penche à son oreille.

"Tu vas souffrir, Anthony Stark."