Secrets

Par : Vorabiza

Traduit par : Insane_Dumbass

Beta: Winged Me /correction post-publication : Alexander Gabriel Riddle

Résumé : Après six ans à Poudlard, l'été d'Harry débute non sans mystères et secrets en tous genres dès l'arrivée inattendue de Drago Malefoy chez les Dursley. Alors que l'été avance, Harry recrute plusieurs alliés auxquels il n'aurait jamais songé et devient, bien malgré lui, le dirigeant du Bien. H/D/H

Genre : Drama, Romance

Coté : NC-17

Crédits : Harry Potter appartient à J.K. Rowling et les films à WarnerBros.

Cette Histoire appartient à Vorabiza, w w w . thehexfiles . com .

Avertissements : Relations homosexuelles, Harry/Drago/Harry explicites, mentions de Severus/Remus, NC-17; relations sexuelles et langage inapproprié, AU; Ni l'auteure de la fic, ni moi ne sommes J.K.R., IC ou OCC (dépendamment de l'interprétation, mais ce serait plus IC que OC, ce qui signifie que les personnages seraient fidèles à leurs caractères d'après les livres de J.K.R. ~). Il y aura du Cross-Dressing, mais seulement dans un chapitre et vous en serez avertis d'avance. Il y aura aussi une légère mortalité, mais personne de trop près d'Harry ne mourra, sinon ce serait trop triste! (c'est l'auteure qui le dit, pas moi! xD) Cette histoire remplacerait le 7e livre au complet, ce qui veut dire qu'il faut l'oublier en entier!

INFORMATIONS IMPORTANTES:

Bonjour à tous et toutes!

1. Comme plusieurs d'entre vous l'ont mentionné, Merrymee avait déjà commencé à traduire SECRETS... Seulement, je n'en étais au courant! Hahaha! Jusqu'à ce que je lise vos commentaires, je croyais être la seule à avoir pris la folle décision de traduire les 62 chapitres de la fiction de Vorabiza~ J'ai contacté Vorabiza ET Merrymee.

2. J'avais attribué la mention "complete" à "SECRETS", car la version originale est complète, mais je comprends votre confusion. Aussi, j'ai décidé de la changer pour "in-progress".

3. Merci de vos critiques, elles me sont vraiment utiles! :D

4. Je ne garantis vraiment pas de la vitesse à laquelle je vais poster mes chapitres, mais je peux vous assurer que je vais terminer SECRETS~

5. Merci de me lire! Continuez de me critiquer, n'hésitez surtout pas à m'informer de mes erreurs!

6. EDIT 2019: Pendant que je continue la traduction, j'ai une nouvelle beta qui s'occupe de tout relire et corriger!


Chapitre 1

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Assis au bord de la fenêtre de sa chambre, Harry observait le voisinage à travers les carreaux sales. C'était devenu son habitude, depuis les deux dernières semaines. Le sommeil se faisait rare et, lorsqu'il arrivait à dormir, il était pris de cauchemars terribles. Son esprit ne semblait tout simplement pas vouloir le laisser se reposer.

N'étant qu'en plein mois de juillet, il aurait dû encore être à Poudlard. Cependant, il avait été expédié chez les Dursley deux semaines plus tôt et perdait désormais son temps dans cette maison qui était sa seule protection; la protection du sang. Il n'avait rien pu faire durant tout ce temps, sauf réfléchir. Il avait tant de questions et si peu de réponses, cherchant constamment des indices dans chacune des maigres informations dont il disposait, espérant pouvoir démêler la situation. À ce jour, il n'était arrivé à rien, cela le frustrant au plus haut point.

Fixant un point invisible dans la nuit noire, Harry se figea soudainement. Il plissa les yeux, se forçant à mieux distinguer la pénombre de la rue. Il était certain de ce qu'il venait de voir; quelqu'un avait transplané dans Privet Drive. Observant attentivement, il essaya de déterminer s'il s'agissait d'un allié ou d'un ennemi, ce qui n'était pas tâche facile, car qui que cela puisse être, il ou elle aimait plutôt se cacher dans les ombres noires de la rue.

Malgré tout, Harry remarqua que l'intrus n'était pas vraiment prudent et semblait être bien pressé. Quelques instants plus tard, l'intrus fut éclairé par les sillons des lumières avoisinantes, alors qu'il semblait vérifier les numéros des adresses des maisons.

Harry figea à nouveau, reconnaissant la robe d'un Mangemort. À en juger par ce qu'il voyait, il n'y avait qu'une personne présente dans la rue, et il serait prêt à parier n'importe quoi qu'il était à sa recherche. Alors que l'inconnu se tourna dans la lumière, Harry aperçut une mèche de cheveux blond platine.

Il ne pouvait s'agir que d'une personne.

Après une demi-seconde de réflexion, Harry se retrouva hors de sa chambre, puis en bas de l'escalier. Il ouvrit silencieusement la porte d'entrée, juste assez pour se glisser à l'extérieur.

- Potter?

- Malefoy, cracha Harry, qu'est-ce que tu fous ici? Il crachait ses mots, même si ses yeux, eux, cherchaient la silhouette qu'il avait aperçue de par sa fenêtre. Il trouva rapidement Malefoy dans l'obscurité, aux limites de la propriété des Dursley.

- Potter? Oh, merci Merlin… murmura Malefoy.

Harry fronça les sourcils, ne comprenant pas comment Malefoy pouvait être soulagé de le voir, lui.

- Comment m'as-tu trouvé? lui demanda-t-il.

- N'importe qui peut te trouver, mais ce n'est pas important, en ce moment, répliqua sèchement Malefoy. J'ai besoin de ton aide.

- Toi? Tu as besoin de mon aide? répéta Harry, incrédule. T'es mon pire ennemi, Malefoy!

-Je sais, ça, cracha ce dernier, mais j'ai besoin que tu la prennes avec toi.

Il sortit de la pénombre pour qu'Harry puisse le voir, ne réalisant pas quelle vision d'horreur il projetait. Tout ce qu'Harry pouvait voir était son pire ennemi debout, devant sa maison, portant une robe de Mangemort et tenant dans ses bras une petite chose enveloppée dans un drap qui ne cessait de se tortiller. Cela paraissait bien trop similaire à ce qu'Harry avait vu dans le cimetière en 4e année, et Malefoy lui semblait soudainement bien plus dangereux.

- Ne t'approche pas, Malefoy! cria Harry, aussi fort qu'il le pouvait, reculant de quelques pas.

- Silence, siffla Malefoy entre les dents.

Harry déglutit. Ils avaient beau se trouver dans un quartier Moldu, il s'en contrefichait.

Malefoy fronça les sourcils, jetant un coup d'œil à ce qu'il tenait dans ses bras avant de diriger son regard vers Harry, confus.

-C'est quoi ton problème, Potter?

- Qu'est-ce que c'est? demanda Harry, se maudissant aussitôt en entendant la peur dans sa propre voix.

- C'est qu'un bébé, Potter, rétorqua Malefoy. T'as affronté le Seigneur des Ténèbres. J'aurais jamais cru que tu serais effrayé par un bébé sans défense.

- Prouve-le, chuchota Harry, fixant la masse de tissus des yeux.

Malefoy lui lança un regard désapprobateur, mais plia à sa demande, découvrant le bébé pour le montrer à Harry.

Celui-ci respira profondément, fermant brièvement les yeux.

- À quoi tu joues, Malefoy? Pourquoi tiens-tu un bébé? Et pourquoi es-tu ici? ajouta-t-il.

Malefoy sembla revenir soudainement à la réalité et regarda nerveusement autour de lui.

- J'ai pas le temps de tout t'expliquer, dit-il précipitamment. J'ai besoin que tu la prennes avec toi et que tu prennes soin d'elle. Ils ont probablement déjà tué le reste de sa famille. J'ai pu la sortir de là, mais ils vont se rendre compte de mon absence si je ne retourne pas avec eux.

Harry réalisa soudainement que c'était la première fois qu'il voyait Malefoy aussi agité. Le Serpentard calme et posé qu'Harry connaissait semblait être en train de tomber en mille miettes devant ses yeux.

- Viens la prendre, Potter. Le ton de Malefoy était plus anxieux de demandant. Je ne peux pas passer les barrières.

- Qu'est-ce qu'elle a? demanda Harry, incertain.

Malefoy observa la petite fille dans ses bras.

- J'ai dû lui jeter un Silencio pour ne pas alerter qui que ce soit. Hormis cela, elle va bien. Je l'espère, du moins, ajouta-t-il doucement.

Harry secoua sa tête, essayant de savoir s'il était en fait endormi et que tout ceci n'était qu'un étrange rêve. Il toisa Malefoy du regard alors que celui-ci sortit sa baguette, gardant la sienne fixée sur l'étrange Serpentard.

Malefoy retira simplement son charme silencieux avant de ranger sa baguette dans sa poche et d'essayer de calmer les hurlements de la fillette. Les pleurs de la petite étaient forts, dans la nuit silencieuse.

- Aide-moi, Potter…

- Je ne sais pas prendre soin d'un bébé, répondit nerveusement Harry.

- Moi non plus, mais tu dois la prendre, supplia Malefoy. Je ne peux l'emmener nulle part ailleurs. Potter, je dois y aller.

Se sentant complètement détaché de la réalité, Harry s'avança vers la limite de la propriété et prit le bébé en pleurs des bras de Malefoy.

Malefoy le regarda avec soulagement.

- J'essaierai de revenir dans la matinée, ce devrait être assez sécuritaire. N'en parle à personne, ou elle sera en grave danger.

Sur ce, il disparut dans le craquement distinct du transplanage. Harry fixa l'endroit où Malefoy se tenait. Que diable venait-il de se passer?

Un bruit plus fort se fit entendre et Harry se dépêcha d'entrer dans la maison, le bébé dans les bras.

- Petit vaurien! Qu'est-ce que ça veut dire? demanda l'oncle Vernon, descendant lourdement les escaliers au moment même où Harry mit le pied à l'intérieur.

- Je ne sais pas, répliqua sèchement Harry. Il n'était pas d'humeur à affronter sa « famille ».

Entendant le plancher craquer, il se retourna et vit sa tante Pétunia et son cousin Dudley le dévisager, surpris.

- Tu ne sais pas? demanda dangereusement Vernon. Il était un homme imposant, de son poids et de sa prestance. Un homme qui n'aimait pas les choses qui sortaient de l'ordinaire et qui aimait la routine. Ses yeux se posèrent sur le bébé que tenait Harry. Ne me dis pas qu'ils ont laissé un autre de ton genre sur le pas de ma porte. Nous ne prendrons pas un autre comme toi.

- Ne t'inquiète pas, je ne laisserais jamais se reproduire une telle chose, même avec ton consentement, cria Harry, en colère, effrayant la fillette qui pleura de plus belle.

- Fais taire cette chose! ordonna furieusement Vernon.

- Je ne sais pas comment! répliqua Harry, impuissant.

Harry tenait l'enfant près de son épaule et la fit rebondir doucement. Il avait vu des gens faire de même, peut-être cela aidait-il à calmer les bébés. Du moins, c'était ce qu'il espérait. Il continua alors en se tenant debout près de son oncle Vernon qui pestait après lui et entendant le bébé pleurer dans ses oreilles. Il vit Pétunia disparaître dans la cuisine, souhaitant seulement pouvoir disparaître lui aussi. Sa tête était remplie à craquer de questions, et il ne semblait pas réaliser ce qui venait de se passer.

Il fut d'autant plus surpris lorsque sa tante revint avec un biberon de lait chaud pour le bébé et chassa son mari et son fils à l'étage. Ils ne retournèrent pas se coucher de plein gré, mais elle les en convainc en leur faisant remarquer que s'ils voulaient du silence, elle allait devoir y mettre du sien. Elle ne prit pas le bébé des bras d'Harry, semblant en fait éprouver un certain dédain à son égard, mais elle lui montra comment la tenir convenablement et comment la nourrir.

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Harry relaxa dans la chaise dans laquelle il s'était assis tandis que le silence se faisait enfin entendre. Les seuls bruits perceptibles étaient les bruits de succion que faisait le bébé en buvant.

- D'où vient-elle?

Harry releva la tête, se tournant vers sa tante assise d'un air guindé sur le divan.

- Je crois qu'elle est une autre victime de cette guerre, dit-il, ne répondant pas vraiment à la question.

Elle pinça les lèvres.

- C'est une guerre parmi les tiens, n'est-ce pas? demanda-t-elle. Toutes ces catastrophes et ces meurtres. C'est l'œuvre des tiens?

- Oui, admit Harry, ne désirant pas s'obstiner sur le fait que Voldemort et ses fidèles n'étaient pas « des siens », mais il comprenait ce qu'elle voulait dire. Même si Voldemort vous tuerait tous sans aucune pitié, dès qu'il en aurait l'occasion.

- Tu peux aider à faire en sorte que cela cesse? demanda-t-elle, hésitante.

Harry la dévisagea, curieux d'un tel comportement, mais lui répondit franchement.

- Je suis le seul qui puisse mettre fin à tout ceci, dit-il sans aucune émotion.

Elle le dévisagea, horrifiée.

- Mais tu n'es qu'un garçon! s'exclama-t-elle.

Harry ricana.

-Ai-je un jour été « qu'un garçon »? rétorqua-t-il amèrement. Ça ne change rien de toute façon.

- Où est ton Directeur? demanda Pétunia, d'un ton presque empreint d'espoir.

- Mort.

Elle le dévisagea, la mine plus déconfite que jamais.

-N'y a-t-il vraiment aucun espoir?

Harry réalisa soudainement que sa tante était effrayée. Cette femme était morte de peur, face à ce qui se passait et contrairement à tellement de moldus, elle était consciente d'une infime partie de ce qui se tramait réellement dans le monde.

Pétunia avait tenté par tous les moyens de renier tout ce qu'elle savait à propos du monde des sorciers, mais elle en connaissait l'existence. Elle savait que sa sœur et son maudit mari avaient été tués par un sorcier maléfique et elle comprenait suffisamment les circonstances entourant l'arrivée d'Harry chez elle il y avait presque seize ans pour avoir peur, à ce moment-là.

Harry savait que sa tante était suffisamment effrayée pour se risquer à parler du monde des sorciers. Harry secoua la tête, se questionnant sérieusement sur sa santé mentale. Malefoy abandonnait des bébés au pas de sa porte, et sa tante reconnaissait que la sorcellerie existait. Il savait que le monde était sens dessus dessous, mais, pour lui, ces deux événements étaient bien plus choquants que les nouvelles des meurtres.

Son regard rencontra celui de sa tante.

-Je crois qu'il y a de l'espoir, répondit-il finalement. Il baissa les yeux sur l'enfant qui s'était presque endormie dans ses bras. Il doit y avoir de l'espoir, soupira-t-il.

- D'où vient-elle? demanda à nouveau Pétunia.

Harry releva la tête, se rendant compte qu'elle regardait aussi l'enfant. Il inspira profondément.

- Je crois bien que toute sa famille ait été tuée, cette nuit. Je n'en sais pas plus, vraiment, je ne sais rien d'elle. La personne qui me l'a confiée devrait être de retour dans la matinée pour m'expliquer la situation.

Tante Pétunia grimaça à nouveau, et Harry était certain que c'était son instinct d'argumenter; elle ne voulait certainement pas d'autres étrangetés dans sa maison! Elle resta pourtant silencieuse.

- Je n'ai aucune idée de ce qui se passe, mais si cette personne revient, il est vraiment important que nous parlions, renchérit Harry.

Pétunia ferma les yeux, son visage se contorsionnant en une grimace qui témoignait de sa désapprobation.

- Dudley et moi serons certainement en pleines emplettes, dès demain matin. Je doute fortement que nous soyons de retour avant le dîner.

Harry hocha la tête, comprenant ce qu'elle voulait réellement dire. L'oncle Vernon serait au travail et elle ferait en sorte que ni elle ni Dudley ne soient présents, lorsque « l'invité » d'Harry arriverait. Elle n'aimait certainement pas la situation, mais elle semblait l'accepter suffisamment pour garder son mari et son fils dans le silence.

Ils sursautèrent tous les deux lorsqu'ils entendirent un bruit sur la fenêtre. Peu lui importait; qu'il ait un bébé sur les genoux ou pas, il pointait instantanément sa baguette magique vers la source du bruit. Puis il se sentit complètement ridicule lorsqu'il se rendit compte qu'il se s'agissait que d'un hibou. Il observa sa tante, grimaçant légèrement à la vue de son expression terrifiée, et se demandant ce qui lui avait le plus effrayé; le bruit ou sa réaction.

Il se leva, gêné, et lui tendit le bébé, qu'elle prit sans un mot. Il alla ouvrir au hibou, se demandant s'il s'agissait d'une lettre de Malefoy. Le hibou disparut dans la nuit aussitôt qu'Harry l'eut détaché de son colis et il fut étonné d'un tel agissement.

Soudain, il reconnut le sceau du ministère.

- Oh merde, siffla-t-il en se dépêchant à ouvrir l'enveloppe.

Malefoy avait utilisé le contresort du silence sur la petite et c'était encore Harry qui allait se faire punir à sa place. Il fixa le contenu de la lettre avec des yeux ronds.

- Harry? hésita Pétunia.

Harry la regarda simplement, se demandant s'il devait accepter ce que disait la lettre. Avant les récents évènements, elle aurait détesté cette nouvelle, mais à présent… à présent, elle en serait tout autant rassurée…

- Heu, la personne qui était ici a utilité un peu de magie, admit-il en observant les réactions de sa tante; elle retint simplement son souffle en attendant qu'il poursuive.

- Le Ministère détecte toute magie utilisée par les gens qui ont encore la Trace sur eux et, comme tu le sais, je ne suis pas censé en faire à l'extérieur de Poudlard, continua-t-il.

C'était un règlement strict, dans le monde des sorciers; tout sorcier de moins de seize ans ne pouvait faire de la magie dans le monde des moldus ou où que ce soit ailleurs que dans l'enceinte de son école.

- Cette lettre me donne la permission de pratiquer la magie même si je ne suis pas légalement censé en faire avant mon anniversaire, dans un mois et demi, ajouta-t-il en mentionnant amèrement la date de son anniversaire, ne croyant pas franchement que sa tante s'en souvenait. Il y eut un soupir de satisfaction lorsque sa tante relâcha le souffle qu'elle retenait, alors qu'elle scrutait la baguette qui dépassait d'une des poches du pantalon d'Harry.

- Ils te le permettent à cause de cette guerre? demanda-t-elle, le regard toujours fixé sur la baguette magique qu'Harry tenait à présent dans sa main.

Il fixa la lettre, toujours sans sa main gauche, puis sa baguette.

- Ouais, répondit-il enfin. J'ai une permission spéciale du ministre lui-même, due à des « circonstances atténuantes ». Je parie que c'est seulement parce qu'en cas contraire, cela nuirait à la réputation du Ministère que de me persécuter en ce moment, ajouta-t-il avec amertume. Il était heureux d'enfin pouvoir pratiquer la magie, mais il n'aimait pas le fait que Scrimgeour l'épargne de toute punition seulement parce qu'il était l'Élu.

Pétunia ne répondit rien, et Harry percevait ses expressions contradictoires. Il savait qu'il avait raison, en quelque sorte; elle était autant en colère que soulagée par les informations qu'elle venait d'entendre.

Il l'observa consciencieusement, changeant de sujet.

- Tante Pétunia? Heu... Que dois-je faire d'elle, à présent? demanda-t-il, désignant l'enfant toujours dans les bras de sa tante.

Celle-ci lui donna un cours de base accéléré de soins pour enfants, à deux heures du matin. Elle l'aida à arranger un lit d'appoint dans l'un des tiroirs de son placard et lui montra comment préparer les biberons. Elle lui montra aussi comment changer les couches, et lorsqu'il lui demanda pourquoi elle avait gardé tous ces langes et articles pour bébés, elle le toisa d'un air dédaigneux, mais fini par admettre qu'une des femmes du quartier avait un jeune enfant. Elle gardait tous ces objets, juste au cas, lorsqu'elle venait prendre le thé chez elle.

Harry se dit qu'il ne devait pas tant s'en étonner. Sa tante avait toujours tenu à paraître comme une parfaite hôte, s'occupant des moindres besoins de ses invités. Elle avait aussi tendance à garder tout et n'importe quoi « au cas où ».

Enfin, le bébé s'endormit profondément et Pétunia retourna à sa chambre, laissant Harry à ses pensées. Retournant à sa fenêtre, il s'assit, fixant le sombre horizon. Malefoy était-il réellement venu à lui, quelques heures plus tôt? Lui avait-il vraiment laissé un enfant dans les bras?

Un rapide coup d'œil par-dessus son épaule lui fournit sa réponse, mais cela lui semblait tellement improbable.

Harry n'avait aucune idée de ce qu'il devait faire. Il était sorti, prêt à affronter Malefoy en duel, non pas à accueillir un Malefoy le suppliant de l'aider… Malefoy était l'ennemi. Il avait fait pénétrer tous ces Mangemorts dans Poudlard. Il avait tenté de tuer Dumbledore. Les pensées d'Harry s'interrompirent à nouveau. Il avait par cent fois fait le tour de cette question, depuis les deux semaines qu'il était enfermé chez les Dursley. Malefoy avait essayé de tuer Dumbledore. Il n'avait pas été capable de le faire. Il avait renoncé. Harry avait vu sa baguette se baisser. Fixant le vide, Harry revoyait chaque seconde de ce pénible instant. Dumbledore avait tenté de rallier Malefoy de leur côté. Il avait offert asile et protection à lui et à sa famille, et Malefoy avait semblé tenté.

Que cela signifiait-il?

Il ne croyait pas Dumbledore capable d'offrir une telle chose simplement pour sauver sa vie. Ce qui le ramenait à Rogue. Harry était tendu, mais il ne sentit pas l'extrême colère le submerger, comme à l'habitude. Le professeur Rogue n'était pas un homme qu'Harry appréciait particulièrement. Tout au long de sa scolarité, Harry l'avait détesté pour toutes sortes de raisons, et le professeur Rogue semblait en faire de même. Dumbledore lui avait fait confiance, une fois de trop.

Une fois loin de Poudlard, il avait eu la chance de penser plus rationnellement. Il en découla qu'il réalisait que le professeur Dumbledore n'était tout simplement pas du genre à supplier pour sauver sa vie. Harry avait essayé de se mettre à sa place, ce qui n'était pas difficile à imaginer. Il se souvenait du cimetière et des évènements au Ministère. Lui-même n'avait à aucun moment supplié qu'on lui laisse la vie sauve. Il était certain qu'il allait mourir, particulièrement dans le cimetière, mais il avait toujours refusé de baisser les bras.

Harry ne comprenait donc pas que Dumbledore puisse avoir supplié Malefoy. Ça ne collait tout simplement pas; Dumbledore était un grand et puissant sorcier. Le vieil homme était tenace, il était un homme de principes qui n'aurait jamais abandonné. Mais Harry l'avait pourtant vu.

Harry se massa les tempes, essayant de réduire la pression qui envahissait sa tête. Dumbledore n'était simplement pas du genre à admettre la défaite. Cela lui semblait déshonorable que de seulement y penser. Dans ce cas, qu'est-ce que tout ça signifiait? Harry revit Dumbledore implorer Rogue, il se souvint de sa discussion avec Malefoy.

Qu'est-ce que cela voulait dire?

Cette question tournait en boucle dans son cerveau, encore et encore. Il essaya de se concentrer sur Malefoy. C'était assez pénible sans même penser à Rogue. La dernière fois qu'il avait vu Malefoy, avant ce soir, il fuyait Poudlard. Et à en juger par la robe de Mangemort qu'il portait, quelques heures plus tôt, il avait dû revenir dans les rangs de Voldemort. Harry voulait savoir s'il avait rejoint ses rangs de plein gré. La dernière conversation entre Malefoy et Dumbledore l'en faisait douter. Harry soupira. Il y avait trop de doutes, trop de questions, mais toujours pas de réponse. Il redirigea son regard sur le bébé. Et il n'eut que plus de questions, encore.

Harry s'assit dans le salon, devant la grande baie vitrée, attendant la venue de Malefoy. Il y sentait quelque chose d'horriblement bizarre, mais il n'en fit rien.

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Toute la nuit et la matinée lui semblaient complètement irréelles. Harry s'était contenté de rester dans sa chambre, jusqu'à ce qu'il entende son oncle quitter la maison, préférant éviter toute autre confrontation tant qu'il le pouvait. Pour une fois, il était bien heureux que ce soit un lundi. Il sentait qu'il aurait dû être furieux, mais il se sentait plutôt engourdi, vide d'émotion. Sa tante était autant à blâmer pour son inhibition que l'étrange comportement de Malefoy.

Lorsqu'Harry arriva au rez-de-chaussée, tante Pétunia lui avait remis une couverture de bébé et quelques vêtements propres de rechange pour la fillette. Elle l'avait aussi informé qu'elle lui donnerait d'autres objets lors de son retour. Puis Dudley et elle le laissèrent seul.

Ce n'était qu'après leur départ qu'il réalisa ce qui se passait; comme si le comportement de sa tante Pétunia n'était pas assez étrange… Lorsqu'il alla changer les vêtements de la petite fille, il se rendit compte que la couverture était la sienne. Le doux tissu cotonneux était rouge, parsemé de vifs d'or. Sa tante ne possédait certainement rien de tel. Elle ne savait probablement pas non plus qu'elle arborait les couleurs de Gryffondor. Cependant, elle avait dû la laver récemment, car elle sentait comme si elle venait à peine de sortir de la sécheuse.

Harry la regarda longuement, sans comprendre. Il ne savait pas combien de temps il était resté assis là, perdu dans des réflexions concernant ses parents. Il comprit alors qu'il avait dû être emmené aux Dursley dans cette couverture. Il caressa les vêtements du bout des doigts; c'était un simple petit pyjama bleu qu'il devait porter la nuit où ses parents avaient été tués.

Il leva les yeux et fixa la porte par laquelle était sortie sa tante. Elle les avait conservés tout ce temps. Il ne comprenait pas pourquoi et il avait déjà du mal à croire qu'elle les avait conservés, mais il en était reconnaissant. Elle n'avait jamais démontré ne serait-ce qu'une once de gentillesse à son égard, mais il réalisa qu'elle devait bien éprouver quelque chose pour lui… ou pour sa sœur…

Le bébé se remit à pleurer, brisant le silence parfait de la maison et sortant Harry de ses pensées.

-Que vais-je faire? marmonna-t-il, sachant bien qu'il n'aurait aucune réponse.

Alternant entre des grognements et des sons qui se voulaient rassurants, il réussit à faire enfiler ses vêtements à la fillette, conscient qu'elle ne se préoccupait pas le moins du monde d'être encore en pyjama. De toute façon, c'est tout ce qu'il avait pour elle.

Il lui prépara son biberon et retourna s'asseoir devant la fenêtre, scrutant le voisinage, à la recherche de Malefoy. Il n'en revenait vraiment pas, d'ailleurs, et opta plutôt pour regarder l'enfant qui buvait tranquillement son lait. Il n'avait aucune idée de l'endroit d'où elle venait, ni même de son nom. La seule information qu'il détenait était qu'elle venait de perdre sa famille. Ce qui lui fit mal au cœur, la douleur s'aggravant en la voyant dans son pyjama bleu.

L'observant boire sa bouteille qu'il tenait pour elle, Harry décida qu'il la trouvait plutôt adorable. Il lui sourit, posant son regard sur la petite touffe noire qui lui servait de cheveux. Il se demandait de quoi il avait l'air, à son âge, quel que soit son âge… Elle ne semblait pas bien vieille, mais pas trop jeune non plus. Harry ne savait vraiment pas comment délimiter l'âge d'un bébé… Il n'avait pas vraiment d'expérience en gardiennage, non plus!

Elle le fixait de ses grands yeux gris. Ses traits étaient si délicats et si… ronds, décida Harry. Elle lui semblait si fragile et il ne comprenait pas qu'il soit celui qui la tienne. Elle avait besoin d'un endroit qui pourrait subvenir correctement à ses besoins. Bien qu'il ne sache toujours pas d'où elle venait… Il soupira, puis déposa sa bouteille et la positionna sur son épaule, pour lui faire faire son rot, comme sa tante le lui avait montré.

En relevant son regard vers la fenêtre, il cligna des yeux, surpris de constater que Malefoy le fixait intensément du trottoir. Il cligna à nouveau des yeux lorsqu'il vit qu'il portait des pantalons gris et un chandail vert; même habillé en Moldu, il s'habillait en Serpentard. Aussi, il se tenait en pleine lumière. Harry sentait son mal de tête essayer à nouveau de revenir à la surface. Ne serait-il pas censé tuer Malefoy au lieu de l'inviter pour le thé?

Il ferma les yeux et se remémora la main tremblante de sa némésis, sa baguette se baisser, et revit Dumbledore promettant à Malefoy qu'il le protégerait s'il se rangeait du côté de la résistance.

En rouvrant les yeux, il fixa à son tour le Serpentard. Il allait l'inviter à l'intérieur. Il fronça les sourcils. Supposant qu'il arrivait à le faire entrer, car Malefoy avait dit qu'il ne pouvait traverser les barrières magiques de la propriété.

Se sentant en quelque sorte plus en sécurité avec le bébé dans les bras, Harry tenait la petite d'une main et sa baguette magique de l'autre, sortant pour rencontrer sa Némésis.

-Comment va-t-elle? demanda immédiatement Malefoy.

-Elle va bien, lui répondit Harry d'un ton neutre.

Harry fronça les sourcils, voyant Malefoy soupirer de soulagement avant d'enfiler son masque de glace.

- Tu ne m'invites pas à l'intérieur, Potter? demanda présomptueusement Malefoy.

L'expression d'Harry changea du tout au tout.

- Ne crains-tu pas qu'il y ait des gens qui attendent à l'intérieur pour te capturer?

Malefoy regarda prudemment la maison.

- C'est possible, admit-il calmement.

D'ailleurs, Harry ne savait pas réellement pourquoi il n'avait alerté personne pour le capturer. Il y avait sérieusement pensé, mais en avait décidé autrement et fut surpris de voir que Malefoy reconnaissait qu'il pouvait le faire prisonnier à tout moment.

- Souhaites-tu te faire capturer? demanda Harry, incrédule.

- Non, répondit sèchement Malefoy. J'espère simplement que la foutue curiosité des Gryffondor t'a retenu de divulguer ma visite de la nuit passée. Enfin. Pour l'instant.

Harry se rendit désagréablement compte que Malefoy avait raison sur toute la ligne. Il voulait des réponses et il savait qu'il n'en aurait aucune s'il l'avait fait arrêter.

Malefoy ricana, semblant lui-même réaliser qu'il avait raison.

- Fais-moi entrer, Potter, et je t'expliquerai.

- Tu ferais mieux d'avoir de bonnes explications pour tout ça, rétorqua Harry, du tac au tac.

- Je ne te dirai rien ici, siffla Malefoy.

Harry examinait le voisinage lorsque son regard tomba sur la maison de Madame Figg. Il ne croyait pas que qui que ce soit l'observait à toutes heures de la journée, mais il ne pouvait garantir le contraire. Ce n'était probablement pas une bonne idée que de rester plantés là, dans l'entrée de la demeure des Dursley.

- Comment te faire passer les barrières? demanda-t-il.

- Tu ne sais donc rien, Potter? ricana Malefoy.

- Je n'avais encore jamais invité de Mangemort ici.

Les yeux de Malefoy se baissèrent sur son bras. Les longues manches du chandail chaud qu'il portait le trahissaient. S'il était d'ordinaire silencieux, il était inhabituellement calme lorsqu'il expliqua à Harry comment le faire entrer.

Harry hésita avant de franchir la dernière étape.

- Qu'est-ce qui me dit que tu ne m'attaqueras pas dès que tu pourras m'atteindre?

- Rien n'est certain, répondit Malefoy d'un ton neutre, le regard fixé sur le bébé.

Harry fronça les sourcils. Sans savoir véritablement pourquoi, il prononça les derniers mots de l'incantation, permettant ainsi à Malefoy d'entrer dans la propriété.

Malefoy le dévisagea, visiblement surpris, et Harry se rendit compte qu'il ne pensait pas vraiment être autorisé à entrer, mais ce dernier se reprit rapidement.

-Tu es bien trop confiant, Potter, dit-il d'un air méprisant, se dirigeant vers la porte de la maison.

L'expression d'Harry s'intensifia. Il n'avait certainement pas confiance en Malefoy, mais il y avait quelque chose. D'ordinaire, Harry se reposait beaucoup sur ses instincts et, en ce moment, son instinct lui disait d'écouter ce que Malefoy avait à dire.

Il secoua la tête et suivit le Serpentard dans la maison, espérant qu'il n'était pas en train de commettre une énorme erreur.

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À suivre...


Note d'Insane-dumbass:

Salut!

Je voulais m'excuser de mes possibles erreurs! ^^"

Je n'ai pas de "relecteur" ou de lecteur "beta", si vous voulez, donc pas vraiment de deuxième avis sur mes choix d'expressions ou de procédé de traduction~

Aussi, j'ai terriblement de misère avec le site, étant donné que, parfois, lorsque j'enregistre un nouveau chapitre sur le site, les espaces, les accents et les apostrophes disparaissent...

Quelqu'un veut être mon/ma lectrice beta?

Devil-Akina: j'ai tendance à faire du calque de l'anglais au français, merci de me mettre en garde!

Elodie57: Mh... J'avais l'intention de me pratiquer à traduire avec cette fic~ Mais je crois que je vais suivre ton conseil et faire bien des heureux en continuant de traduire... à partir du chapitre 40! /2017: Oups. Bah non. Tête de cochon que je suis.

EDIT 2019: Pendant que je continue la traduction, j'ai une nouvelle beta qui s'occupe de tout relire et corriger!