Titre : Catatonie

Autatrice : lasurvolte (de pseudo) ou mari (mais vous pouvez m'appelez aussi Plectrude si ça vous dit ^^)

Disclaimer : Teen Wolf ne m'appartient pas, mais j'aimerais adopter Stiles

Couple : Stek un peu !

Note : beaucoup de spoils saison 2 !


Scott devint moins intransigeant, il laissait Derek s'occuper un peu de Stiles même quand il était là et les deux finirent par réussir à communiquer sans se bouffer le nez. Ironiquement le malade avait réussi à rapprocher les deux loups.

La mère de Scott fini également par demander à son fils de rentrer à la maison – il pourrait toujours rendre visite à Stiles – et de laisser pour le moment Stilinski à la garde de Derek, puisqu'après une visite elle s'était rendue compte qu'il semblait aller mieux qu'à l'hôpital. Il ne parlait toujours pas, mais se permettait plus de mouvement, il allait maintenant aux toilettes seul, se lavait seul et acceptait de manger. Il avait repris un peu de poids et des couleurs. Bien sûr rien n'était encore gagné, il avait toujours le regard dans le vide, il agissait comme un robot et la moindre contrariété pourrait empirer son état à nouveau, cependant c'était quand même mieux et c'était ça qui comptait. Avec encore un millier d'efforts peut-être que Scott et Derek réussiraient à récupérer le Stiles qu'ils connaissaient. Même Isaac avait finis par se prendre au jeu du « il faut aider sieur Stilinski ».

L'adolescent était hyper chouchouté par les trois loups garou, il était comme une sorte d'idole à qui des types superstitieux faisaient un million d'offrandes en échange de quelques gestes de sa part. Le fait que Scott ait ordre de rentrer chez lui ne l'empêchait pas de passer le plus clair de son temps chez Derek – quand il n'était pas au lycée. Allison le voyait moins, mais elle n'était pas idiote, elle comprenait pourquoi et lui laissait du temps. Stiles aurait fait pareil si la situation avait été inversée.

Cependant McCall n'était plus là le soir et Isaac en profitait pour sortir un peu – tant que ce n'était pas la pleine lune tout allait bien – du coup Derek se retrouvait vraiment seul avec Stiles durant la nuit.

Le loup garou le regardait dormir et le réveillait s'il le voyait faire un cauchemar. Parce que Stiles, des cauchemars, il en faisait sans arrêt, dès qu'il fermait les yeux. Avant il essayait de ne plus dormir, de rester juste figé, mais depuis quelques temps, il laissait à nouveau le sommeil s'emparer de lui, à ses risques et périls. Le loup garou était toujours là pour l'empêcher de souffrir trop profondément et mettait fin à ses cauchemars.

Il avait appris à être un peu doux. La première fois qu'il avait entendu l'adolescent hurler il lui avait foutu deux paires de baffes, cela avait en effet sorti Stiles de son songe mais il n'était pas apaisé pour autant. La deuxième et troisième fois il l'avait secoué comme un bananier. La quatrième, cinquième, sixième fois il avait hurlé son nom. La septième fois c'était Scott qui doucement l'avait réveillé en posant sa main sur ses cheveux en l'apaisant.

La huitième et toutes les autres fois Derek fit pareil.

Ce soir là quand Stiles commença à gémir, il refit ce geste délicat et le caressa doucement, mais cette fois-ci cela ne fit pas cesser le cauchemar.

- Papa…

Le cœur de Derek se retourna et son sang se figea dans ses veines. C'était le premier mot qu'il entendait de la part de Stiles depuis des lustres, et pour autant cela ne le réjouissais pas. Le gamin pleurait, puis il commença à hurler après son père comme s'il cherchait à le faire apparaître. Le loup garou attrapa le petit corps humain et le prit contre lui, il ne savait pas ce qu'il pouvait faire d'autre. Stiles finit par se réveiller, mais les larmes restèrent dans ses yeux.

- C'est bon si tu pleures Stiles. C'est bon.

L'Alpha continua de le serrer, essayant de lui montrer qu'il était là, de transmettre toute sa chaleur, et lentement il sentit le dos de l'humain trembler sous ses doigts. Il était si fragile ce gosse, qui l'aurait cru ? Lui qui avait toujours une bêtise en tête, lui qui rendait l'atmosphère moins lourde, il semblait prêt à se casser sous les doigts de Derek et le loup garou ne le comprenait que trop bien.

- Tu verras, la douleur finis par… Etre moins forte. Tu verras.

Les sanglots se firent plus forts.

- Il vaut mieux que tu pleures plutôt que tu ne fasses rien, tu sais.

Stiles ne répondit rien et continua de pleurer. Il se vida de toute son eau durant toute la nuit. Parfois il paraissait plus apaisé et tout à coup semblait se rendre compte de la réalité et se remettait à pleurer. A aucun moment Derek ne le lâcha, l'Alpha se fichait totalement de servir d'éponge, il voulait juste aider Stiles.

Pourquoi était-ce si important pour le loup garou ? Ca ne pouvait pas être seulement parce qu'il le comprenait, il y avait forcément autre chose. Un sentiment bizarre qu'il ne voulait pas accepter et qui s'était développé bien avant que l'adolescent doive subir la mort de son père.

L'humain était incroyable, hyperactif certes, bavard carrément, mais également sans arrêt inquiet pour les autres et totalement fidèle en amitié. Jamais il n'aurait pu trahir qui que ce soit, on pouvait compter sur lui plus que sur n'importe qui d'autre, il paraissait être la roue de secours de tout le monde. Vous n'allez pas bien ? Venez épancher votre cœur vers le grand Stiles, le super-héros ! Vous voulez qu'on vous coupe le bras, et bien même s'il a peur du sang, il obéira à un moment ou à un autre mais il préférerait vraiment que vous surviviez autrement. Vous êtes soupçonné de crimes atroces, il vous cachera dans sa maison jusqu'à ce que votre innocence soit prouvé. Il viendra vous libérer de prison si vous n'avez rien à y faire. Il ne vous en voudra pas pour tous les coups que vous lui mettez et ira vous cherchez au fond d'une piscine, il se fichera de se retrouver noyé il vous sauvera la vie encore et encore…

Et merde Stiles il en faisait toujours trop. Mais il avait quand même toujours un truc drôle en réserve. Derek n'arrivait plus à s'enlever de la tête ce gosse et son sourire, et ses grimaces, et ses mauvaises blagues.

Dire qu'un simple accident avait tout détruit. Son père avait frôlé mille dangers pour finalement mourir bêtement en percutant un camion. La vie peut être si stupide et si ironique. Il laissait Stiles tout seul, incapable de surmonter une peine pareille, de se relever après un tel choc. Il avait tout donné, tout fait pour les autres, il s'était sacrifié même dans les pires situations et on le remerciait en tuant son père, il avait de quoi en vouloir à la vie.

- Stiles je ferai de mon mieux pour être là. S'il te plait ne nous laisses pas tomber.

Après cette nuit à pleurer, Derek cru qu'il allait reprendre vie tout doucement, mais à la place son état empira. Stiles bougeait, mais pour jeter l'assiette de nourriture, pour se cogner la tête contre les murs, pour essayer de sauter par la fenêtre. L'alpha était bien content d'avoir Scott et Isaac pour protéger Stiles de lui-même.

- Mais qu'est ce que tu lui as fait Derek ?

- Rien !

- Alors pourquoi soudainement il essaie de se faire du mal ?

Derek haussa les épaules, il n'en savait rien, ce n'était peut-être qu'une autre étape de la maladie mentale de Stiles. Avant qu'il guérisse, s'il ne se tuait pas préalablement. Et les accusations de Scott ne lui faisaient pas plaisir.

La patience de l'Alpha fut mise à rude épreuve quand ce crétin de Bêta lui dit qu'il fallait que Stiles retourne à l'hôpital.

- Tu crois que des médecins humains le protégeront mieux que des loups garou ?

- Je crois qu'il a besoin de soin ! Je vais en parler à ma mère.

- Ils vont le laisser crever là bas

- Ils vont l'aider.

- C'est nous qui l'aidons !

Et les voilà à nouveau prêt à se battre, sauf qu'ils n'en eurent pas le temps parce que Stiles essaya de se couper avec l'assiette qu'il venait de briser.

- Je crois qu'on va utiliser des couverts en carton.

- Je crois que je vais appeler ma mère.

Scott soutint le regard rouge de l'Alpha qui finit par obtempérer :

- Tu l'appelles, mais il ne retourne à l'hôpital que si on ne peut rien faire.

- D'accord.

Ils avaient une nouvelle fois trouvé un terrain d'entente. Pourtant Derek se sentait usé.

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Après une énième tentative pour se cogner contre le mur, Derek craqua :

- Je vais t'attacher si tu continues.

Stiles se teint correctement durant une journée avant de remettre ça.

- Merde je te préférais vraiment quand tu ne bougeais pas, t'étais sacrément moins chiant.

Bien entendu il ne le pensait pas, mais il était épuisé moralement et ne savait plus quoi faire pour aider l'humain. Il avait l'impression d'avoir tout fait, tout essayé. Stiles essaya de se cogner une fois de trop, Scott et Isaac étaient au lycée et Derek perdit complètement patience. Se métamorphosant en loup garou, il attrapa l'adolescent et le souleva du sol :

- Si tu ne cesses pas tes conneries je te déchiquette pour que tu ne puisses plus bouger tu m'entends.

L'autre ne répondit rien, le regard toujours aussi vide.

- Merde Stiles, ton père est mort ! Va falloir te faire une raison. Il ne reviendra pas mais il ne voudrait pas que tu te détruises de la sorte. Il est mort tu m'entends ? M.O.R.T ! MORT.

Le mot sembla résonner contre les murs et se répandre dans toute la pièce. Il rentra directement dans la tête de Stiles et vint percuter les parois de son cerveau avec cruauté. L'adolescent essaya de se cacher derrière son brouillard, de ne pas le voir, de ne pas l'entendre, mais le mot venait de s'incruster à l'intérieur de sa tête aussi bien qu'une marque au fer chaud.

Son père était mort.

Il était mort à cause d'un accident. Stiles l'attendait à la maison, il avait fait des trucs supers ce soir là, pour profiter un peu du Shérif. Il s'en voulait de lui mentir, se sentait responsable de pleins de choses et il voulait profiter du moment de calme pour être avec lui.

Et le téléphone avait sonné, c'est toujours mauvais signe quand un téléphone sonne. La nouvelle était tombée comme si on venait de trancher le cœur de Stiles. Il n'avait pas réussi à l'accepter, il avait sombré dans cet état catatonique et il voulait… Il voulait mourir. Suivre son père. Arrêter de se battre. Laisser la vie quitter son corps sans qu'il ait besoin de trop souffrir.

Bien entendu il avait vu Derek, Scott et même Isaac s'occuper de lui, il les avait entendu, senti, il avait aimé ça, cette chaleur, cette douceur, cette gentillesse, même de la part de l'Alpha, il s'était laissé bercé, presque réveillé. Et puis ce rêve atroce l'avait ramené à la réalité, son père était mort.

Il voulait se détruire, se tuer, en finir. Il ne voulait pas l'entendre, il ne voulait pas savoir, il ne voulait pas souffrir.

Mais maintenant il souffrait, parce que Derek venait de lui balancer la vérité en pleine figure.

- Tu n'es pas le seul à souffrir Stiles ! Et si tu souffres au moins dis le nous, qu'on puisse t'aider.

L'adolescent cligna des yeux, son regard se rempli de larmes.

- Fous-moi la paix.

Sa voix avait été comme un murmure, enroué de ne plus avoir été utilisé, mais Derek l'entendit très bien et relâcha doucement Stiles tout en retrouvant apparence humain. Pour mieux le serrer contre lui.

- Oh bon sang ! Tu parles.

Il se reçu des coups de pieds et des coups de poings, mais un humain faible ne pouvait rien contre le loup garou.

- Tu parles, Stiles, tu parles, et tu n'es pas entrain de dormir.

Derek semblait tellement soulagé de cette nouvelle que Stiles abandonna la partie et se laissa bercer.

Scott et Isaac les retrouvèrent dans les bras l'un de l'autre, l'Alpha avec un air un peu moins fatigué et Stiles avec un air un peu plus vivant. Les choses allaient peut-être pouvoir réellement s'améliorer.

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L'adolescent était encore très fragile, mais il ne retomba pas dans son état catatonique, ni dans cette sorte de fureur destructrice. Il mangeait, il se lavait, il allait même marcher dehors des fois accompagné d'un des loups. Il parlait également. Pas beaucoup, mais c'était mieux. Peut-être que Stiles mettrait du temps à redevenir Stiles, peut-être qu'il ne serait plus jamais tout à fait le même, mais il progressait et cela soulageait tout le monde. Derek n'eut finalement plus le choix et Stilinski dût retourner à l'hôpital, et là bas il put se rendre compte qu'on venait lui rendre visite. Melissa, son oncle un peu bizarre, même le coach. Lydia aussi venait et elle lui sourit quand il lui parla, Jackson vint et essaya de faire celui qui s'en foutait mais dans le fond il était quand même content. Il eut même le droit à la visite de Danny et réussi à lui demander :

- Tu me trouves attirant en habit d'hôpital ?

On eut presque pu entendre le soupire rassuré de toute une population qui retenait sa respiration. Il ne souriait toujours pas, rire n'était même pas prévu pour l'instant, mais cela viendrait sûrement. Cela devait venir.

Scott était toujours aussi présent et son meilleur ami eut un effet bénéfique, il était même plutôt content de voir Allison. Finalement peut-être qu'il pourrait réussir à vivre, ce serait difficile, l'absence de son père lui trouait l'estomac mais il pourrait se raccrocher à toutes ces personnes qui semblaient attachées à lui, qui prenaient soin de lui.

Isaac parfois pointait le bout de son museau, il avait finit par s'habituer à Stiles et ne plus le voir dans la maison brulée le rendait un peu bizarre, lui et l'humain n'échangeaient pas énormément de mots mais c'était suffisant.

Finalement le seul qui manquait à l'appel était celui qui l'avait un peu sauvé : Derek. Pourquoi l'Alpha ne venait-il pas ? Est-ce que maintenant qu'il allait un petit mieux, il n'intéressait plus le loup garou ? Est-ce que ce dernier ne l'avait aidé que par pitié et que maintenant il en avait marre ? Stiles se sentait triste, il avait perdu son père, il ne voulait plus perdre personne.

- Derek va venir ?

- Il n'est pas venu ?

- Non Scott.

- Je me demande pourquoi il ne vient pas, il était vraiment acharné pourtant. Je vais aller le chercher si tu veux.

- Non c'est bon, ce n'est pas grave, ça n'a pas d'importance.

Stiles fit suivre ses paroles d'un geste de la main, mais son regard semblait triste, alors Scott alla quand même chercher Derek.

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L'Alpha était entrain de faire des tractions. Scott le regarda un instant avant de prendre la parole :

- Pourquoi tu ne vas pas voir Stiles ?

- Il paraît qu'il se remet doucement, il n'a plus besoin de moi maintenant.

- Il a envie de te voir, ça t'es égal ?

Derek ne répondit rien.

- Pourquoi vouloir l'aider si c'est pour l'ignorer maintenant ?

- La ferme Scott, ce ne sont pas tes affaires.

- Tout ce qui concerne mon meilleur ami sont mes affaires.

Le loup garou resta une nouvelle fois silencieux. Il arrêta son entrainement et quitta la pièce, espérant que Scott lâcherait l'affaire, mais c'était peine perdue.

- Tu ne peux pas lui faire ça ! Tu l'as kidnappé, à moitié séquestré, tu l'as maltraité et maintenant tu ne veux plus le voir, tu n'es qu'un égoïste !

- J'ai fait tout ça pour lui.

- Alors pourquoi tu ne vas pas le voir ?

- Parce que… Parce que je ne veux pas lui faire de mal !

- Pourquoi tu lui ferais du mal ?

Derek sembla perdre patience et appuya deux doigts sur front en prenant une grande inspiration.

- Les gens qui m'approchent ont tendance à souffrir.

- C'est à Stiles de le décider non ? Il veut te voir.

Le loup garou grogna :

- Très bien j'irai, mais une seule fois. Il ne faut pas m'en demander plus.

Scott haussa les épaules.

- Une fois ira très bien.

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Derek resta un instant devant la porte, il avait à la fois envie d'entrer et à la fois envie de fuir très loin. Se précipiter dans la pièce et serrer Stiles dans ses bras ou aller se terrer dans sa maison. Il serait resté encore là durant des heures si Melissa n'était pas apparu derrière lui :

- Ce n'est pas l'heure des visites Derek mais disons que je vais faire une petite entorse au règlement pour toi.

Puis elle ouvrir la porte avant que le loup garou puisse réagir :

- Stiles, tu as de la visite.

L'adolescent tourna la tête et quand son regard tomba dans les yeux de l'Alpha, ils eurent tous les deux l'impression que le monde venait de se mettre sur pause. Derek reprit ses esprits quand la mère de Scott posa sa main sur son bras :

- Je vous laisse.

Et quitta la pièce. L'Alpha s'approcha du lit de l'humain sans savoir ce qu'il pourrait dire, mais Stiles parla pour lui :

- Tu en as mis du temps à me rendre visite.

- Oui.

Derek retrouva son courage et vint s'asseoir près de l'adolescent.

- Tu vas bien ?

- Bien peut-être pas. Mieux ça c'est sûr.

Le loup garou resta silencieux.

- Il me manque tout le temps tu sais ?

- Je sais.

- Quand j'entends quelqu'un ouvrir cette porte, quand je vois quelqu'un passer, quand j'entends quelqu'un parler, je m'imagine toujours que c'est lui qui va apparaître devant moi.

- Je comprends.

- J'ai essayé d'en parler à Scott mais je n'y arrive pas. J'ai voulu le dire à Allison mais j'avais peur de la blesser, c'est encore tout frais pour elle aussi. Il n'y avait plus que toi. Désolé je me montre égoïste mais je savais que tu pourrais me comprendre.

- Oui.

- Mon père était tout ce que j'avais au monde. Rien ne pourra jamais le remplacer. Je ne sais même pas comment je vais réussir à vivre à partir de maintenant.

Derek se tourna vers lui et planta ses beaux yeux dans ceux de Stiles :

- Ne t'inquiète pas, tu y arriveras.

- Quand c'est le grand Derek garou qui me le dit, j'arrive presque à y croire.

Le Lycan approcha sa main du visage du garçon pour essuyer les larmes qui y coulaient.

- Tu y arriveras Stiles.

L'humain se laissa aller et posa sa tête sur le torse de Derek. Ce dernier le laissa à nouveau pleurer, ce n'était pas grave, il en avait besoin, c'était normal. Le loup garou n'avait presque pas pleuré lui lorsque sa famille était morte, il s'était juste senti en colère contre l'humanité.

Peut-être aurait-il dût pleurer un peu plus.

- Ca va aller Stiles, je te le jure, ça va aller.

- C'est tellement injuste tu ne crois pas ? Que le père d'un gosse aussi adorable que moi meurt, ça ne devrait pas pouvoir arriver.

Derek caressa ses cheveux.

- Je voudrais tellement pouvoir lui dire juste rien qu'une fois encore à quel point je l'aime, le prendre dans mes bras, lui dire à quel point je suis fier d'être son fils.

- Je sais.

- Je donnerais n'importe quoi pour pouvoir entendre le son de sa voix m'engueuler parce que je suis toujours là où il ne faut pas et parce que j'écoute en cachette la radio de la police. Je donnerais vraiment n'importe quoi Derek. Il va tellement me manquer, comment je vais faire sans lui ?

Le loup garou le serra plus fort encore contre lui. Il comprenait, il savait, il connaissait. Stiles s'exprimait enfin, il montrait toute la douleur qu'il avait à l'intérieur de lui, il l'affrontait complètement, il la criait, il la pleurait, il suppliait. Il se mit même en colère maudissant ce putain de monde d'être aussi moche. Il était complètement guérit, maintenant il allait devoir trouver le moyen de vivre avec ce vide.

- Derek ?

- Hm.

- Je veux que tu reviennes.

- Pourquoi ?

- Je le veux, c'est tout. Ne me laisse pas tomber.

- Je ne te laisserai pas tomber.

- T'as intérêt, sinon je viens jusqu'à chez toi et je te botte le cul.

- Je ne te laisserai pas tomber.

C'est vrai qu'il avait pensé ne plus voir Stiles, qu'il serait mieux sans lui, qu'il ne pourrait lui faire que du mal. Derek était trop maladroit, trop brutal, il pensait que maintenant que l'humain allait un peu mieux il allait juste lui faire à nouveau mal, mais voilà que Stiles le suppliait de rester avec lui et qu'il ne pouvait refuser.

xxx

Plusieurs jours plus tard, Stiles sortit de l'hôpital. Il eut même le courage d'aller jusqu'à chez lui. La maison lui semblait comme morte, comme vide, mais c'était toujours sa maison. Là il avait pris ses repas avec son père, sur ce canapé ils avaient maté des films, c'est dans cette chambre que son vieux dormait. Il pouvait sentir son odeur et sa présence partout, mais il n'était plus là, il ne le serait plus jamais. Il retint ses larmes et fini par faire ce pourquoi il était venu : prendre des affaires pour aller vivre chez son oncle. Il attrapa également une photo de ses parents dans un cadre en bois et la fourra dans son sac, puis il quitta les lieux. Il y reviendrait un jour, mais pas maintenant. Il y avait encore trop de son papa dans cette maison et dans son cœur. Il fallait que la douleur s'estompe pour qu'elle puisse laisser place aux souvenirs.

Son oncle était un personnage un peu bizarre mais plutôt sympa. Scott lui certifiait qu'ils se ressemblaient beaucoup, mais Stiles n'en était pas certains.

- Qu'est ce que je suis content d'être revenu à Beacon Hill, il se passe toujours des trucs chouettes ici, tu savais que la fille que j'aime depuis l'école élémentaire habite ici ? Elle est toujours aussi belle, c'est à cause d'elle si je suis resté célibataire. Ou peut-être parce que j'étais toujours en vadrouille partout. Peu importe maintenant je suis là exprès pour mon neveu adoré.

Vraiment, ils n'avaient rien du tout en commun.

L'adolescent reprit le lycée, il avait beaucoup manqué mais grâce à son travail et son intelligence il rattrapa vite son retard, Lydia accepta même de l'aider – tout en se faisant peloter par Jackson. Ce n'était pas réjouissant mais Stiles se faisait petit à petit à l'idée que son amour d'enfance n'était peut-être que ça, un amour d'enfance. Et il n'était plus un enfant.

Scott l'aidait à s'entrainer au Lacrosse et pour une fois lâchait un peu Allison pour s'occuper également de lui, il réussissait à bien partager son temps entre les deux et Stiles se sentait touché par ses efforts.

Parfois Isaac venait lui dire bonjour, ils échangeaient quelques mots, pas grand-chose, mais c'était bien.

Et puis le coach avait hurlé de joie en voyant Stilinski :

- Tu es revenu, c'est merveilleux, ce que je suis heureux de voir ta tronche, c'est toujours mieux que celle de Greenberg.

Même le prof de physique avait réussi à faire une remarque gentille du style « je récupère un de mes meilleurs élèves ». Ce qui était beaucoup venant de lui.

Et puis il y avait Derek. L'Alpha avait tenu parole, ils se voyaient souvent, pour pas grand-chose. Par exemple le loup garou le raccompagnait dans sa Camaro, ou alors Stiles allait le voir dans sa grande maison brulée. Ils parlaient beaucoup, parfois du père de Stiles, parfois de tout à fait autre chose. Par moment ils s'engueulaient et Derek frappait Stilinski et ce dernier se sentait presque soulagé de voir que le comportement du loup garou ne changeait pas.

Quand à l'Alpha, il était plutôt content, les trous dans la conversation étaient à nouveau bouchés par l'humain, il avait l'impression d'avoir récupéré son gigoteur, il avait même réussi à voir apparaître quelques sourires et ça n'avait pas de prix.

De temps en temps sans se concerter ils se retrouvaient dans les bras l'un de l'autre, rassurés par leur chaleur commune. Stiles était vivant, il s'en était sortit. Derek était présent il ne l'abandonnerait pas.

Ils avaient finis par se retrouver entrain de s'embrasser sans comprendre tout à fait ce qu'il se passait, mais ce n'était pas désagréable.

- Peut-être qu'en fait je suis amoureux de toi Derek, ce qui est très grave, tu sais comment ça s'appelle ?

- Comment ?

- Le syndrome de Stockholm, c'est tomber amoureux de son kidnappeur.

Il se reçu un coup derrière la nuque et eut pour toute réponse un autre baiser de Derek.

- Et tomber amoureux d'un idiot c'est le syndrome de la bêtise ?

- Mais je suis loin d'être idiot, je suis même vraiment très intelligent, très curieux et j'ai une bouille adorable, t'es pas d'accord ?

Le loup garou concéda et ajouta :

- Tu es bien tel que tu es Stiles.

Alors avec un grand sourire l'humain lui fit un bisou sur le nez.

Stiles se sentait encore un peu vide et triste parfois, l'envie de pleurer lui prenait à la gorge et aux yeux, mais petit à petit cela devenait moins dur. Scott était là, tous les autres étaient là.

Et Derek aussi bourru qu'il était n'était jamais contre des câlins, et l'aimait tout entier.

Le loup garou lui avait juré : ça va aller.

Ca irait.

Fin.

L'autatrice : voilà fin de ce chapitre. Un peu différent, mais j'espère qu'il vous aura plus quand même et que les personnages ne vous auront pas parût trop OOC. J'espère que vous aurez aimé cette petite fic ! Désolé d'avoir fait souffrir le personnage le plus adorable de la série (je suis sadique ihihi). Et vive le Stek.