Attention! Même si cette fic est avant tout centrée sur l'aventure vécue par les héros, elle mentionnera à terme du yaoi (relation homme-homme) avec probablement deux ou trois scènes bien explicites. Si ce n'est pas votre tasse de thé, autant passer votre chemin.

Si malgré tout, vous décidez de lire la fic, libre à vous, je ne m'en plaindrai pas. Mais dans ce cas-là, par pitié, prière de ne pas venir me casser les burnes sous prétexte que les rares scènes de romance ou lemon yaoi vous débectent ! Non seulement vous aurez été prévenus dès le début mais rien ne vous empêche en plus de zapper les passages en question, je ne vous le reprocherai en aucun cas.

Disclaimer: Évidemment, les persos et l'univers ne m'appartiennent pas. (Et merde...)

Les notes sont en bas de page


Tarbes, modeste ville de montagne et résidence actuelle de Zoro Roronoa…

Ce garçon de 19 ans était actuellement en première année à l'université locale. Cependant, la majorité des cours l'emmerdaient royalement et il n'était pas rare qu'il dorme paisiblement pendant ceux-ci, les profs ayant rapidement compris qu'il valait mieux supporter les ronflements plutôt que d'affronter sa colère après un réveil brutal. De toute manière, il n'avait aucune intention de faire un travail classique. Le kenjutsu était toute sa vie et il comptait bien en faire son métier.

Sa passion était née lorsqu'il avait sept ans, au cours d'un évènement exceptionnel organisé par plusieurs associations caritatives et auquel étaient conviés les enfants de divers orphelinats dont le sien. De nombreuses célébrités notamment sportives avaient été conviées dans le but de leur faire découvrir leurs disciplines et les pratiquer avec eux. Après avoir erré un long moment sans qu'une seule discipline ne parvienne à éveiller en lui le moindre soupçon d'intérêt, son regard s'était finalement posé sur le stand de kenjutsu, et il avait immédiatement voulu s'essayer aux armes. Son talent naturel avait sauté aux yeux du champion du monde qui avait alors offert de le parrainer afin qu'il puisse être formé dans le meilleur dojo du pays. C'est ainsi que trois mois plus tard, il arrivait à Tarbes où il rencontra maître Koshiro et sa fille Kuina face à laquelle il subit sa première défaite.

Douze ans plus tard, l'audacieuse tête verte était devenu aussi bien un combattant hors pair qu'un garçon musclé et séduisant. À l'aide d'un entraînement quotidien très intensif, il avait réussi à se hisser à la septième place mondiale toutes catégories confondues et ce malgré son jeune âge. Juste derrière Kuina… Au fil des années, les deux étaient devenus à la fois rivaux et meilleurs amis, passant énormément de temps ensemble tout en s'affrontant pour devenir numéro un avant l'autre mais jusqu'à présent, jamais Zoro n'était parvenu à la vaincre une seule fois.

Elle était aussi la seule et unique raison pour laquelle il allait toujours en cours. Elle le menaçait régulièrement de lui pourrir la vie s'il osait quitter l'université et il ne savait que trop bien à quoi s'en tenir. Beaucoup parmi ceux qui ne les connaissaient que peu les comparaient respectivement à un démon et un ange mais seuls les rares qui avaient eu le privilège d'assister en direct à la furie de la jeune fille savaient que si l'un d'eux avait des origines infernales, c'était bien elle.

Au fil du temps, le samedi était pour eux devenu une véritable tradition. Le matin, entraînement commun suivi d'un match jusqu'à épuisement. À midi, repos et déjeuner chez Kuina dont la maison était tout bonnement située à l'étage, au-dessus du dojo. Le reste de la journée était consacré à la détente, ce qui pouvait aller d'observer tranquillement les nuages depuis les collines voisines à sortir en ville avec des amis.

Ce samedi aurait dû être comme tous les autres. Aussi, lorsque Zoro se réveilla affalé sur le sol de son petit appartement étudiant, sa montre indiquant 14h38, dire qu'il était surpris était un sacré euphémisme. Malgré l'horrible mal de tête qui l'assaillait, il fouilla longuement sa mémoire pour une quelconque indication de ce qui lui était arrivé.

Il se souvenait de sa brutale sortie de lit et des nombreuses injures qu'il avait proférées contre l'ordure qui avait osé composer une sonnerie de portable aussi ignoble et fait en sorte qu'elle ne puisse pas être modifiée. Son réveil au son beaucoup plus agréable était normalement programmé pour s'activer dix minutes plus tôt mais il s'était visiblement éteint durant la nuit. Une fois de plus…

Le jeune homme s'était alors empressé de prendre une douche revigorante avant de s'habiller : un t-shirt blanc avec son bandana noir fétiche attaché autour du bras gauche, un pantalon noir et ses rangers noires habituelles. Il avait toujours préféré ne pas se compliquer la vie et se contentait donc d'une tenue simple et légère ne gênant pas ses mouvements. En dehors de cela, il ne portait que trois boucles d'oreilles dorées identiques sur son lobe gauche et n'arborait aucun tatouage.

Il avait ensuite pris son petit-déjeuner tout en préparant ses affaires. Deux bouteilles d'eau, sa tenue d'entraînement noire ainsi que des vêtements de rechange au cas où il passerait la nuit là-bas. Il rangea le tout dans un petit sac-à-dos sur lequel il attacha ses deux katanas. La dernière chose dont il se rappelait était d'avoir pris ses clés avant de se diriger vers la porte. Après cela, plus rien.

Étrangement, en dehors de son mal de crâne qui s'estompait déjà, il se sentait en pleine forme. Il eut à peine le temps de se demander ce qui avait bien pu causer ce qui ressemblait fort à un soudain évanouissement lorsque son attention fut attirée par son portable. Il aurait dû rejoindre Kuina depuis près de six heures et pourtant, aucun appel, aucun message vocal ni même un simple texto de sa part. Elle savait mieux que personne qu'il ne serait pas à ce point en retard à moins d'un gros pépin et que s'il ne la prévenait pas, c'est que c'était probablement très grave. La connaissant, elle aurait déjà dû essayer de l'appeler. Et devant le manque de réponse, elle aurait foncé chez lui, quitte à défoncer la porte d'entrée au cas où il aurait besoin d'aide.

Oubliant sa propre situation, il tenta de la contacter, en vain. Pas de réseau. Pas d'Internet. Pas de courant du tout d'ailleurs. Malgré tous ses efforts pour calmer son inquiétude grandissante, il était clair que quelque chose ne tournait pas rond et il n'y avait qu'un moyen d'en avoir le cœur net. Sans hésitation, il prit ses affaires et quitta son appartement en quatrième vitesse.

On pouvait reprocher beaucoup de choses à Zoro mais pas d'être une poule mouillée. Et pourtant, même lui était incapable d'ignorer l'angoissante atmosphère qui émanait de la résidence universitaire. Les lieux d'ordinaire si animés semblaient totalement dénués de vie. Un silence de mort régnait dans des couloirs où aucun étudiant ne traînait. Non seulement aucun bruit ne provenait de l'intérieur de l'immeuble, mais plus inquiétant encore de l'extérieur non plus. Autant de mauvais présages qui ne faisaient qu'accroître son appréhension à mesure qu'il descendait les quatre étages pour enfin rejoindre la sortie.

Le spectacle qui s'offrit à ses yeux dépassait tout ce qu'il avait pu imaginer. La rue était jonchée de corps n'affichant pas le moindre signe de mouvement, pas même de simple respiration. De nombreuses voitures avaient fini leur course en se crashant dans un mur voire en causant un carambolage, percutant au passage une bonne partie du mobilier urbain. Quant aux conducteurs, ceux qui n'avaient pas traversé leur pare-brise étaient toujours sur leur siège, visiblement dans le même état que les piétons. Les plus malchanceux brûlaient encore dans leur véhicule en feu. Au moins deux bâtiments étaient eux aussi en train d'être ravagés par les flammes mais au vu des traînées de fumée noire souillant le ciel d'azur, il y en avait probablement bien d'autres dans le reste de la ville.

Près de la sortie dont il venait d'émerger, le vert reconnut Johnny et Yosaku gisant sur le sol. En dépit de leur tempérament à l'opposé du sien, ces deux-là faisaient partie des rares personnes avec qui il avait sympathisé au cours des années. S'accroupissant près d'eux, il tenta d'obtenir une réaction de leur part mais hélas son espoir partit bien vite en fumée, une rapide vérification de leur pouls lui faisant comprendre qu'ils ne se réveilleraient jamais. Pourtant bizarrement, leurs dépouilles ne présentaient ni la rigidité ni le froid caractéristiques des cadavres, comme s'ils n'étaient pas vraiment décédés.

Il examina plusieurs autres corps à proximité mais le résultat était toujours le même. La présence de chiens et de pigeons inertes sur le sol semblait lui indiquer que les animaux avaient subi le même sort que les humains. Dans un élan de désespoir, il hurla à plusieurs reprises, espérant que quelqu'un entende à son appel mais aucune réponse ne lui parvint. Il était vraisemblablement le seul survivant, tout au moins dans les parages.

Luttant aussi bien contre la panique que les larmes du deuil, il s'élança en direction du dojo. À chaque coin de rue, il découvrait la même vision de mort et de destruction. Courant à travers les rues désolées de Tarbes, il lançait régulièrement des appels mais toujours en vain. Il utilisa même son mp3 à la recherche d'une radio mais peu importe la fréquence qu'il choisissait, il n'obtenait que du silence voire du bruit blanc. Au mieux, les relais locaux ne fonctionnaient plus; au pire, les autres villes connaissaient une situation similaire…

Il ne lui fallut que quelques minutes pour enfin apercevoir sa destination. Son soulagement fut grand lorsqu'il constata que l'édifice n'était en proie à aucun incendie. Après un sprint final dans la cour extérieure, il s'arrêta net devant la porte d'entrée, la main tendue prête à ouvrir. La détermination qu'il avait affichée tout au long du trajet avait subitement disparu, le laissant à la place rongé par une horrible hésitation. Autant il voulait trouver sa meilleure amie, autant il était effrayé à l'idée de ne trouver que son corps sans vie. Lui avait beau être vivant, il était le seul, l'unique comparé aux dizaines de morts qu'il avait croisés sur sa route. Même un nullard en maths comme lui savait que statistiquement, il valait mieux qu'il s'attende au pire.

Réunissant suffisamment de courage, Zoro se força à faire coulisser la porte et à pénétrer dans la salle d'entraînement. Celle-ci était vide et déserte. Dans un sens, il n'était pas totalement surpris. À supposer que tout soit arrivé au moment où lui-même s'était évanoui, alors Kuina et maître Koshiro n'étaient probablement pas encore descendus et la pièce était encore rangée de la veille. Beaucoup plus inquiétant en revanche était le silence oppressant qui régnait sur les lieux. Déposant son sac sur le sol, il se dirigea vers les escaliers en faisant son maximum pour ignorer l'appréhension qui grandissait en lui. Quand enfin ses yeux arrivèrent au niveau de l'étage, son cœur s'arrêta l'espace d'un instant.

Kuina était étendue sur le sol non loin des escaliers. À en juger par son arme 'Wado Ichimonji' trainant près de sa main et par sa tenue d'entraînement blanche, elle s'apprêtait certainement à descendre pour s'échauffer. Son visage affichait cet air paisible qu'il avait admiré tant de fois pendant son sommeil. Malheureusement, elle non plus ne montrait aucun signe de respiration. S'agenouillant auprès d'elle, il plaça délicatement ses doigts sur son cou et attendit pour le verdict qu'il craignait tant.

Aucun pouls.

Au départ, refusant d'y croire, il resta immobile dans l'espoir vain de détecter un faible signe de vie. Puis, les larmes perlèrent au coin de ses yeux. Le flot d'émotions qu'il avait difficilement contenu depuis son réveil revenait à la charge et il ne cherchait plus à le réprimer. Serrant sa dépouille dans ses bras tremblants, la tête enfouie dans le creux de son cou, il s'autorisa à pleurer.

Pour la première de sa vie, il laissa ses larmes couler librement. Il avait certes perdu ses parents mais il n'avait même pas un an lors de leur tragique accident de voiture. Kuina était le premier véritable deuil auquel il était confronté. Jamais il n'avait ressenti tant de colère et de tristesse auxquelles s'ajoutait la frustration de n'avoir aucune réponse aux nombreuses questions qui l'assaillaient. Que s'était-il passé exactement durant la matinée ? Pourquoi avait-il survécu ? Pourquoi lui uniquement? Et pourquoi…

Il songea soudainement à son maître qui manquait toujours à l'appel. Se ressaisissant tant bien que mal, il reposa sa meilleure amie sur le sol et s'aventura plus en avant dans la maison. Il n'eut cependant pas besoin d'aller bien loin. Le vieil homme gisait à terre dans le salon, près de la porte menant au couloir où se trouvait sa fille. Cette fois, il ne chercha même pas à vérifier. Se laissant glisser le long de la porte, les yeux passant sans arrêt d'un mort à l'autre, il se laissa à nouveau aller aux larmes. Il resta là à pleurer de longues minutes durant, assis sur le sol, les bras autour des jambes ramenées près de son torse, la tête posée sur ses genoux avec les yeux fermés.

Depuis son enfance parmi les jeunes de l'orphelinat, il s'était longtemps considéré comme un loup solitaire. Le fréquent manque de compagnie ne l'avait jamais dérangé et même s'il appréciait sincèrement les quelques amis rencontrés ces dernières années, il avait toujours pensé que tout irait aussi bien avec ou sans eux. Ce n'est que maintenant qu'il réalisait à quel point il s'était planté. Il ne pouvait s'empêcher de prier pour qu'il s'agisse d'un très mauvais rêve même si au fond de lui, il savait à quel point cette idée était stupide. Ses amis étaient morts et rien ne les ramènerait…

— Zoro ?

Entendre cette voix familière et totalement inattendue lui fit se demander l'espace d'une seconde si le choc ne l'avait pas fait sombrer dans la folie. Relevant la tête, il aperçut sa meilleure amie en train de le fixer, accoudée sur son bras droit et portant rapidement sa main gauche à son front dans un grognement de douleur. C'était purement impossible… et pourtant incontestablement réel.

— Kuina ! cria-t-il en se précipitant auprès d'elle. Tu es vivante ! Mais comment…

Alors qu'il l'aidait à se remettre sur pieds, elle le dévisagea, clairement agacée.

— Évidemment que je suis vivante ! Merde, est-ce que j'ai l'air d'un putain de zombie ?

Zoro fut abasourdi par l'acerbité de la réponse. Certes il arrivait parfois à la jeune fille d'entrer dans une fureur à faire pâlir les pires démons des Enfers mais même dans ces cas là, elle n'usait jamais de ce genre d'invectives venimeuses. Et quand cela arrivait, c'était en général le résultat d'une longue exaspération ou d'une importante frustration mais jamais d'une véritable animosité envers quelqu'un. Toutefois, une autre voix se fit entendre avant qu'il n'ait pu suffisamment reprendre ses esprits pour réagir.

— Surveille ton langage, jeune insolente !

Son maître s'était lui aussi réveillé et se tenait debout dans l'encadrement de la porte du salon. Ses yeux avaient perdu toute trace de l'humanité qu'il affichait pourtant en permanence. À l'inverse, désormais hautains et autoritaires, ils projetaient un tel regard assassin sur sa fille que le vert en avait froid dans le dos.

— N'oublie jamais que tu n'es qu'une femme et qu'en tant que tel, tu dois en permanence respect et obéissance aux hommes ! ajouta-t-il d'un ton ferme.

— Ta gueule, papa ! Ce n'est pas parce que je suis une femme que je vaux moins que les hommes, en particulier comparé à un vieillard sénile comme toi !

Zoro n'en croyait pas ses oreilles. Il les connaissait tous les deux depuis plus de dix ans, pourtant il avait l'impression d'avoir affaire à deux inconnus. Ils n'avaient jamais été d'accord sur la supériorité ou non des hommes dans le kenjutsu mais ce qui se déroulait sous ses yeux allait bien au-delà de leurs querelles habituelles. Malgré leurs points de vue opposés sur ce sujet récurrent, ils avaient toujours fait montre de l'amour et du respect que l'on retrouve dans toute famille digne de ce nom. Les insultes, les remarques sexistes, les menaces… Rien de tout cela ne leur ressemblait.

— Silence, sale effrontée ! répliqua son maître en s'avançant pour lui gifler la joue droite du dos de la main. Ne me réponds plus jamais sur un ton pareil ! File dans ta chambre et n'imagine pas en sortir jusqu'à ce que je t'y autorise. Et estime-toi heureuse que je ne sois pas d'humeur à t'infliger une sanction plus sévère !

Sa voix était froide, dénuée de toute l'affection dont il avait toujours fait preuve à son égard. La manière dont il la toisait du regard comme si elle valait moins que la dernière des merdes le dégoutait au plus haut point mais il était incapable de réagir. Il n'arrivait même pas à réfléchir correctement, son cerveau essayant tant bien que mal de comprendre ce qui était en train de se passer.

À sa grande surprise, malgré la fierté et l'intense colère qui brillaient dans ses yeux sombres, Kuina ne tint pas tête à maître Koshiro. Au contraire, la tête baissée, elle se dirigea lentement vers sa chambre avant de s'arrêter non loin de son père. Se retournant, elle l'appela d'un soupir à peine audible.

Le vieil homme pivota sur lui-même pour lui faire face, attendant patiemment qu'elle dise ce qu'elle souhaitait. Son air grave ne s'adoucissait en rien, faisant montre d'un stoïcisme qui contrastait grandement avec la nervosité de sa fille. Celle-ci fixait toujours le sol, les bras tremblants et la respiration haletante. Son poing droit était serré fermement tandis que le gauche agrippait le fourreau de son katana tellement fort que ses doigts en devenaient littéralement blancs.

Quand enfin elle releva la tête, Zoro fut pris d'un horrible pressentiment. Toute trace d'émotion avait disparu de ses yeux. À la place, ils ne reflétaient plus qu'une terrible lueur.

Une profonde envie de meurtre…

— Va te faire foutre ! hurla sa meilleure amie tout en dégainant subitement son arme, visant clairement le cou son père. L'attaque prit Koshiro par surprise, son visage affichant un mélange de peur et de stupéfaction lorsqu'il réalisa qu'il lui était impossible d'esquiver. Face au tranchant de la lame et à la force générée par la rage, la chair et les os furent incapable de résister. Une seconde plus tard, le corps s'affala sur le sol tandis que la tête vola par-dessus le balcon pour retomber dans la salle d'entraînement.

Zoro avait instinctivement reculé, les yeux écarquillés. Se forçant à ignorer le corps décapité de son maître, son attention était focalisée sur sa meilleure amie. Celle-ci n'avait pas bougé d'un pouce depuis son attaque. Elle restait plantée là, contemplant sa victime avec mépris, le sang coulant de Wado Ichimonji qu'elle n'avait pas encore rangé dans son fourreau.

Il ne savait pas quoi faire; partir était impossible. Encore hier, elle aurait pu lui coller sa lame directement sur la gorge qu'il en aurait limite ri avec elle. Après l'avoir vu décapiter son propre père sans la moindre hésitation, il n'osait même plus s'approcher d'elle. Si pour une raison ou pour une autre, elle décidait de s'en prendre à lui, il n'avait aucun moyen de se défendre. Comment avait-il pu être assez con pour laisser ses armes à l'entrée ?

Il n'avait pas encore bougé d'un pouce lorsque Kuina releva la tête et se tourna vers lui, son regard se posant sur les yeux terrifiés du garçon. Il fouilla les orbes noirs fixées sur lui, espérant y déceler une trace d'humanité chez sa meilleure amie. En vain. Ni honte, ni tristesse, ni remord... Juste un horrible mélange de satisfaction et d'amusement. Il avait devant lui une meurtrière froide dans toute sa splendeur.

— Qu'est-ce qui va pas, Zoro ? demanda-t-elle, inclinant sa tête sur le côté, fendue d'un large sourire moqueur. Me dit pas que t'as peur…

Sortant enfin de sa torpeur, le vert prit prudemment le temps de réfléchir avant de répondre, chose qu'il ne se souvenait pas avoir déjà fait par le passé.

— Tu viens de tuer ton père sous mes yeux et maintenant, tu agis comme si c'était tout à fait normal. Évidemment que j'ai peur !

Contenant difficilement toutes les émotions qui se bousculaient en lui, il faisait de son mieux pour contrôler sa voix et ne pas laisser transparaître la moindre hostilité à son égard. La dernière chose qu'il souhaitait était de l'énerver et de devenir sa nouvelle cible. Et la manière dont elle plissa les yeux en entendant sa réponse ne fit rien pour le rassurer.

— Oui je l'ai buté, et alors ? Toute ma vie il m'a traité comme la dernière des merdes. Au moins maintenant, il ne sous-estimera plus jamais une femme !

Elle jeta rapidement un coup d'oeil plein de haine au corps décapité gisant à ses pieds avant de ramener toute son attention sur Zoro.

— Qu'est-ce tu voulais que je fasse, que je le laisse me frapper et le remercier en prime ?

— Non, non, évidemment qu'il n'avait pas le droit d'agir comme ça mais il ne méritait pas non plus de mourir juste à cause de ça, encore moins de manière aussi cruelle.

À peine avait-il fini sa phrase qu'il se maudit intérieurement. Le ton accusateur de Kuina l'avait tellement alarmé qu'il avait répondu impulsivement, sans prendre le temps de réfléchir.

Pendant quelques secondes qui parurent une éternité, elle ne réagit pas, laissant un silence oppressant s'installer entre eux deux. Puis elle baissa légèrement la tête, un sourire triste sur son visage. Zoro n'avait pas besoin de plus pour savoir que c'était très mauvais signe. Ce qui l'effraya le plus encore fut la lueur de folie qui grandissait lentement au fond de ses yeux.

— Tu le soutiens ? Je croyais… que tu valais mieux que les autres… lui dit-elle, le regardant subitement d'un air déçu. Le ton accusateur de sa voix avait laissé place à un étrange mélange de colère, de tristesse et de mélancolie. Globalement, cela ressemblait affreusement à de la démence.

— Je ne le… tenta-t-il de répondre mais elle l'interrompit avant même qu'il eut terminé sa phrase.

— Je pensais qu'on était amis, Zoro ! Je croyais que tu m'aimais !

Tout en parlant, elle avançait lentement vers le jeune homme qui tenta de maintenir la distance mais se retrouva bien vite le dos contre le mur.

— Kuina, je…

Une fois de plus, elle ne le laissa pas finir.

— Pourquoi tu m'aimes pas, Zoro ?

Elle fit un nouveau pas en avant. Zoro n'essaya même pas de répondre. Tous ses sens étaient en alerte, prêts à réagir à la moindre attaque. Kuina était maintenant assez proche pour l'atteindre avec son arme et la manière dont elle se tenait face à lui ne rappelait que trop les derniers instants qui avaient précédé la mort de son maître.

— POURQUOI TU M'AIMES PAS ?

Comme il le craignait, le hurlement fut accompagné d'un coup de katana visant clairement sa tête qu'il évita d'un bond rapide sur sa droite. Revenant presque instantanément sur ses pieds, son instinct lui hurla de foncer dans les escaliers désormais libres mais il se surprit lui-même en se tournant pour faire à nouveau face à son assaillante. Malgré l'incroyable danger dans lequel il se mettait, il ne pouvait se résoudre à fuir sans au moins essayer de la ramener à la raison, même s'il n'avait aucune idée de ce qui lui arrivait exactement. Elle, sa meilleure amie, celle avec qui il avait partagé tant de souvenirs au cours des douze dernières années, après tout ce qu'elle avait fait pour lui, méritait au moins qu'il essaye de la sauver de cette folie. Mais pour cela, il devait avant tout la désarmer. Une tâche difficile mais certainement pas impossible.

Reculant de quelques pas, il observa attentivement son adversaire, cherchant une ouverture à exploiter. En temps normal, celles-ci étaient extrêmement rares. Bien qu'il fût à la fois plus fort et plus endurant que sa rivale, c'était à peine suffisant pour faire face à la vitesse et l'impressionnante habileté dont elle faisait preuve. Cependant, elle n'était clairement pas dans son état normal. Son attaque avait été plus lente que d'habitude et de manière globale, elle semblait étrangement apathique. Tout aussi surprenant, elle ne tenait son arme que d'une seule main, chose qu'elle ne faisait strictement jamais durant un combat. Même sa garde n'était pas levée !

— Pourquoi tu m'as menti ? demanda alors la jeune fille en se dirigeant à nouveau vers lui.

Soudain, elle s'élança vers lui, levant son katana pour porter un coup descendant que Zoro esquiva sur sa gauche. Plutôt que de s'enfuir, il bloqua la main armée qui s'apprêtait à remonter vers lui et projeta tout son corps vers elle, la violence du choc lui faisant lâcher son arme. Alors qu'elle tentait tant bien que mal de retrouver son équilibre, ses pieds heurtèrent brusquement le cadavre de son père, l'envoyant voler vers les escaliers.

Quand le vert s'en rendit compte, il était trop tard pour la rattraper. « Kuina » hurla-t-il, s'élançant après elle alors que ses cris de douleurs retentissaient dans la pièce. Quand ceux-ci s'arrêtèrent brusquement avant même la fin de la chute, Zoro se retrouva paralysé en haut des escaliers, l'esprit torturé par une terrible question. Était-elle simplement assommée… ou pire ? La journée s'était avérée tellement pourrie jusqu'à présent qu'il ne pouvait s'empêcher de s'attendre par défaut au pire. Il lui fallut quelques instants avant de réunir assez de courage pour baisser les yeux vers elle, les larmes lui montant aux yeux sitôt ses peurs confirmées.

Son corps était étendu sur le sol, totalement immobile, pas même un simple mouvement de respiration. Une mare de sang grandissait peu à peu autour de son crâne. Pire encore était la manière inhumaine dont son cou était tordu. De plus, son visage ne présentait pas l'expression calme, limite sereine qu'affichent généralement les personnes inconscientes ou endormies. À la place, on y lisait un mélange de douleur et de peur comme il n'en avait jamais vu auparavant chez elle. Mais ce qui troublait le plus le garçon, c'était ses yeux dépourvus de toute émotion. Vides. Morts…

Tout cela à cause de lui…

Pour la seconde fois dans la même journée, Zoro se laissa tomber au sol, se laissant aller au torrent d'émotions qui envahissait son esprit. La tristesse était de retour et elle était en prime accompagnée de terribles acolytes : la culpabilité et l'incompréhension. Ce n'était plus juste une mort due à un quelconque évènement inexpliqué. Les deux personnes qui comptaient le plus pour lui s'étaient subitement transformées en monstres de haine et de violence. Il avait vu son maître se faire décapiter sous ses yeux par nulle autre que Kuina. Et histoire de finir en beauté, il avait tué cette dernière. Peu importe que ce n'était pas son intention ou qu'elle était elle-même en train d'essayer de l'assassiner. Le fait était là : il l'avait poussée vers la mort…

Et à la source de toutes ces horreurs trônait le plus grand des mystères. Comment pouvaient-ils être vivants ? Il n'était pas fou; ils étaient morts à son arrivée. La résurrection était impossible alors comment diable avaient-ils pu revenir à la vie ? Il ne pouvait nier que cela l'avait réjoui, au moins jusqu'à ce que leur nouveau tempérament ne se révèle. Maintenant, il préfèrerait que tout cela n'ait jamais eu lieu.

Ses pensées furent interrompues lorsqu'il réalisa que d'étranges bruits lui parvenaient de l'extérieur. Immédiatement, les innombrables corps jonchant les rues lui revinrent à l'esprit. Eux aussi étaient ils ressuscités ? Est-ce qu'ils étaient… différents ?

Se forçant une fois de plus à se relever, Zoro se dirigea vers la fenêtre la plus proche. Le spectacle qui s'offrait à lui avait autant de sens que tout ce qui s'était passé jusqu'à présent. Toutes les personnes qu'il pouvait apercevoir étaient bien vivantes, à l'exception notable d'un conducteur sévèrement blessé qui s'était vraisemblablement vidé de son sang après avoir été projeté à travers son pare-brise. Néanmoins, leur comportement était des plus incompréhensibles.

Deux femmes ainsi qu'un homme se battaient à coups de poings, faisant preuve d'une rare violence. Un homme bien enrobé était en train de sodomiser un gringalet contre un mur, l'expression de ce dernier laissant à penser que ce n'était pas tellement consentant. Un autre homme courait en rond sans arrêt, hurlant des propos sans queue ni tête sur de canards cachés dans l'ombre qui espionneraient les gens. Un peu plus loin, un… merde, mais c'est quoi ce bordel ? Le conducteur venait de se relever et se dirigeait vers le trio occupé à se mettre sur la gueule, faisant preuve d'une démarche saccadée et inhabituellement lente. Ce n'était pas le plus étrange cependant. Contrairement à tous les autres, ses yeux semblaient toujours… morts.

S'approchant du groupe qui n'avait pas remarqué sa présence, il attrapa par derrière la femme la plus proche de lui et la mordit sauvagement, provoquant un hurlement de douleur de sa victime et des cris de terreur de tous les autres. Il était difficile de ne pas sentir son cœur se soulever en voyant la manière dont il arrachait la chair de son cou, laissant s'échapper une rivière se sang écarlate, puis d'avaler tranquillement avant de mordre à nouveau. Les gens autour d'eux assistaient à la scène, pétrifiés par l'horreur du macabre spectacle alors que les morsures se succédaient.

Quand la femme succomba enfin à ses blessures, son meurtrier laissa son corps tomber au sol puis se pencha au dessus d'elle pour continuer son repas. Ce n'est qu'alors que quelqu'un se décida à agir, envoyant valser le cannibale d'un grand coup de pied avant qu'il n'ait le temps d'endommager plus encore la dépouille de sa victime. Quand le conducteur se releva, l'homme se prépara pour le combat à venir, ne s'attendant pas un instant à être attaqué par derrière. Celle dont il pensait protéger le cadavre venait d'agripper sa jambe et mordit violemment dedans avant qu'il n'ait le temps de réagir. Son visage était devenu semblable à celui de son agresseur.

Devant ce retournement de situation, les personnes réunies autour d'eux s'enfuirent, laissant le malheureux à la merci des deux cannibales. Malgré toute la combativité dont il fit preuve en dépit de sa jambe blessée, il ne put leur résister éternellement. Après avoir arraché de nombreux morceaux de chair de son corps, ses meurtriers se relevèrent pour se diriger vers de nouvelles cibles. Quelques secondes plus tard, il se leva à son tour et s'en alla dans la même direction, présentant les mêmes yeux vides et la démarche lente que les deux autres.

Zoro était sous le choc. Plus la situation évoluait, moins il comprenait ce qui se passait. Il avait l'impression d'être dans un de ces films débiles que Johnny et Yosaku adoraient, à ceci près que ce n'était ni un film, ni un rêve. Des bruits de pas dans les escaliers interrompirent ses pensées. Se retournant pour voir quelle en était la cause, il fut confronté à un cauchemar de plus.

Kuina était en train de monter les marches, le fixant avec les mêmes yeux que les cannibales qu'il avait vus dans la rue. Elle ne parlait pas; à la place, elle grognait tel un animal. Voir sa meilleure amie revenir à la vie dans un tel état le dégoutait plus encore que la folie de son premier retour. Par chance, la faible vitesse à laquelle elle se mouvait lui donnait assez de temps pour retrouver son aplomb et préparer sa fuite.

Alors qu'elle montait tant bien que mal malgré son cou sévèrement tordu qui l'empêchait de voir correctement devant elle, il remarqua qu'elle était étrangement seule. Maître Koshiro n'avait pas bougé d'un pouce, ne s'étant vraisemblablement pas transformé en un de ces cannibales. Et il n'était pas particulièrement difficile de comprendre quelle particularité il avait comparé à sa fille et tous ceux que Zoro avait vu à l'extérieur. C'était peut-être une erreur mais ça valait le coup d'essayer.

Kuina atteignait à peine le sommet des escaliers lorsque le garçon s'élança à toute vitesse vers Wado Ichimonji qui était toujours sur le sol, quelques pas devant elle. Évitant facilement ses bras lents alors qu'il s'approchait d'elle, il attrapa rapidement l'arme au passage, puis se retourna pour lui faire face avant sa prochaine attaque. Quand elle essaya à nouveau de se saisir de lui, il se décala sur le côté et, faisant appel à toute sa volonté, se força à la décapiter. Comme il l'espérait, son corps inerte tomba sur le sol, les grognements s'arrêtant eux aussi instantanément. Son instinct avait vu juste. Il l'avait tuée. Encore…

Les yeux fixés sur son cadavre immobile, Zoro tenta de faire point sur la situation, ou tout au moins ce qu'il en connaissait. Alors que tout le monde ou presque semblait être mort brutalement sans raison apparente, voilà qu'ils revenaient à la vie, tous complètement fous mais chacun plus ou moins à sa manière. Quant à ceux qui étaient vraiment décédés ou qui venaient à mourir, ils se transformaient en des espèces de zombies cannibales à moins de les décapiter.

'Super… Et maintenant ?' finit-il par se demander. Peut-être y avait-il d'autres survivants tels que lui quelque part en ville mais cela valait-il le coup de partir à leur recherche ? Entre tous les tarés et les morts-vivants dont devaient grouiller les rues à présent, se frayer un chemin serait un véritable cauchemar. En prime, il n'avait aucune idée de où chercher. Merde, il ne savait même pas s'il y avait quelqu'un à trouver au final.

Une autre option était de rester ici et de tout barricader jusqu'à ce que la situation se calme, mais là encore était-ce bien sur ? Le dojo n'était pas conçu pour être une forteresse. Les murs pouvaient aisément être détruits et tous les renforcer nécessiterait beaucoup trop de temps, sans parler de trouver tous les outils et matériaux dont il aurait besoin. Il pouvait éventuellement s'isoler en haut en détruisant les escaliers mais il finirait bien par tomber à court de nourriture à un moment ou à un autre et il lui faudrait alors sortir ou mourir de faim. Aurait-il assez pour survivre jusqu'à ce les choses se soient calmées. Si elles se calmaient un jour.

Il pouvait également quitter la ville à la recherche d'un endroit plus sur, même s'il n'avait là non plus aucune idée de ce qu'il trouverait. Tarbes était-elle un cas isolé ou les mêmes évènements se produisaient il dans d'autres villes, dans le pays ou même plus encore ? Il lui faudrait faire le meilleur usage possible de ce que la nature pouvait lui apporter et conserver ses réserves pour les moments où il n'aurait pas d'autres solutions. Quant au danger, tant qu'il évitait les zones fortement peuplées, il pouvait se défendre face à quelques zombies ou tarés errant ici et là.

Oui, tant qu'il était prudent, voyager à travers la campagne et la nature semblait être la meilleure option.

Retourner à son appartement était néanmoins impossible, ce qui impliquait qu'il devrait se débrouiller avec ce qu'il trouverait dans le dojo. Il passa donc l'heure suivante à fouiller chaque pièce l'une après l'autre pour tout objet potentiellement utile. À chaque fois, il amenait ses trouvailles dans le salon situé à l'étage, s'assurant de constamment rester discret et silencieux pour ne pas attirer l'attention de toute personne morte ou vivante qui passerait à proximité. Une fois le bâtiment intégralement passé au peigne fin, il tria tout ce qu'il avait réuni une dernière fois et rangea tout ce qu'il emmenait dans un large sac de voyage appartenant à Koshiro.

De l'eau. De la nourriture fraîche dans un sac isotherme pour les premiers jours et des conserves pour plus tard. Des allumettes. Une lampe de poche avec quelques piles de rechange. Divers médicaments ainsi qu'une trousse de premiers secours. Une petite couverture pour la nuit et une serviette au cas où l'occasion de se laver se présenterait. Les vêtements qu'il avait emmenés depuis chez lui ainsi que quelques uns trouvés dans la garde-robe de son maître. Une paire de pierre d'aiguisage. Enfin, son portefeuille et son téléphone portable au cas où les autres villes se portaient mieux que Tarbes. Il prit également ses armes et celle de Kuina qu'il attacha à sa ceinture afin de facilement y avoir accès si jamais il devait se défendre.

Une fois les préparatifs terminés, il lui restait une chose à faire avant de pouvoir s'autoriser à quitter les lieux. Après s'être rapidement assuré que rien ni personne ne traînait dans le coin, il ouvrit la porte arrière et transporta une large quantité de bois de cheminée sur le ring traditionnel situé au centre de la cour d'entraînement. Puis, se protégeant d'une épaisse couverture, il récupéra les corps et têtes de son maître et de sa meilleure amie et les posa à leur tour sur le ring. N'ayant pas de combustible correct à disposition, il versa de l'alcool du mieux qu'il pouvait puis craqua une allumette. Ce n'était pas ce qui se faisait de mieux mais un bûcher de mauvaise qualité valait toujours mieux que de les laisser pourrir là.

Alors que le feu grandissait, brulant lentement les dépouilles de ceux à qui il avait tant tenu, Zoro prit ses affaires et s'en alla, se dirigeant vers les collines derrière le dojo. Il connaissait mal les environs mais il savait qu'une route à l'est reliait les villes de Stillwater et Buffalo Falls. Bien qu'il n'y ait pas de chemin bien tracé jusque là, tant qu'il maintiendrait plus ou moins sa direction, il finirait par arriver sur cette route. Une fois là-bas, il lui suffirait de la suivre vers l'une ou l'autre ville. Avec de la chance, la situation serait meilleure là-bas.

Sinon, ce n'était là que le début d'un très long voyage.


Notes de l'auteur:

Je tiens à préciser que l'action se déroule dans un pays comme la France où les armes à feu ne sont pas en vente libre. Il y en aura au cours de l'histoire mais pas tout de suite.

Le titre de cette fic est une référence au jeu 'Advance Wars: Days of Ruin' (je sais, c'est pas le meilleur de la série...). Le titre du chapitre est quant à lui une référence à une musique du même jeu.

Pour info, Tarbes est une ville du sud-ouest de la France où se trouve le pôle espoir sabre où sont entraînés certains des escrimeurs les plus prometteurs du pays. Stillwater et Buffalo Falls sont respectivement des villes issues des jeux 'Saints Row 2' et 'Gangsters 2'.

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