Chapitre 1

Juste une petite fic pour vous faire patienter (ceux qui suivent ma série première, vous êtes nombreux et je le sais XD). J'attends le retour de ma bêta très occupée pour le moment, TT_TT. Tristesse et solitude!

Omegaverse classique: voir mon profil

Dans cet univers, seuls les omégas, alphas et bêtas constituent la populations cependant (pas de sous classes compliquées).

Voici la répartition:

Alphas: 20%

Omégas: 20%

Bêtas: 60%

Cet univers est moins compliqué, et plus paisible. Néanmoins, les alphas et omégas sont tenus d'honorer leurs rôles traditionnels.

Reviews et avis bienvenus! :)

*xXx*

Nom: Lestrade

Prénoms: Gregory, William, Arthur

Sexe: Masculin

Dynamique: Bêta

...

Gregory Lestrade referma son passeport et le rangea dans son nouveau portefeuille, avec son badge de Detective Inspector et ses autres papiers.

Il quitta son bureau, referma la porte derrière lui et avança vers la sortie. Quelques collègues le saluèrent rapidement. Donovan lui sourit avant de lui proposer d'aller boire un verre entre bêtas. Il refusa poliment, prétextant la fatigue et le besoin de faire le point sur ce qu'il avait retrouvé de ses papiers.

La journée avait été paisible. Il avait été occupé à traiter ses dossiers, remplir quelques derniers rapports, passer acheter un nouveau portefeuille et récupérer ses papiers. En effet, la semaine précédente, une course poursuite après un trafiquant de drogues et meurtrier s'était terminée dans la Tamise. Résultat des courses, il avait perdu son portefeuille, son portable, et son manteau était fichu. La bonne nouvelle était que pour une fois, ni Sherlock Holmes ni John Watson avaient fini à l'hôpital. La raison avait été simple, ces derniers avaient été pleinement occupés à honorer leur nouvelle relation. Oméga, John était entré en chaleur et sa moitié liée Sherlock en avait profité pour le garder une semaine entière au lit. Greg n'avait pas besoin de connaître les autres détails. Trop d'informations.

Il sortit de l'ascenseur et se dirigea vers sa voiture de fonction, toujours la même BMW grise, le dernier modèle de la série 5 cependant. Il entra calmement, démarra l'engin et s'inséra dans la circulation, en direction du nord ouest de la capitale. Rien de spécial n'avait été prévu pour la soirée. Seule la télévision, une bonne bière et un plat à emporter lui suffisaient.

Il roula tranquillement, maugréant à maintes reprises devant quelques automobilistes peu respectueux du code de la route et sortit de l'avenue. Il se gara dans le parking de son immeuble. Content, Greg grimpa les quelques marches qui menaient à son appartement cossu situé au cinquième étage. Il n'était plus tout jeune, la quarantaine bien entamée, mais monter les escaliers à pieds l'aidait à maintenir un semblant de forme physique.

Gregory Lestrade reprit son souffle et se dirigea vers la porte de son appartement. Ou plutôt, ce qu'il en restait.

Oh Putain de Merde!

Encore un acte de vandalisme! Sauf que cette fois-ci, rien ne restait de son appartement, à part des monticules de papiers déchirés, des vêtements dispersés dans le salon... Tout était sens dessus-dessous, rien de son appartement lui était reconnaissable.

Blasé, il appliqua les procédures habituelles. Il appela Sally Donovan et son équipe, contacta la division qui s'occupait des actes de vandalisme et attendit leur arrivée tranquillement à la porte. Il connaissait la procédure: ne pas entrer et tout laisser intact. Néanmoins, toute sa vie saccagée s'offrait à lui.

Attendant les renforts, il s'assit sur le plancher.

*xXx*

Les minutes passèrent, pas de traces de ses équipes. Il n'était pas le seul à se faire vandaliser à Scotland Yard, mais son grade d'officier et son appartenance à la criminelle lui assuraient une priorité certaine. Pourtant, les gens tardaient à venir. Habituel, c'était un vendredi soir, nuit de tous les excès et dangers pour la population londonienne.

Gregory soupira et passa la main dans sa chevelure grise. On lui avait à maintes fois complimenté sur son physique, et sa chevelure argentée constituait un des points forts. Malheureusement, le terme exact utilisé ne lui plaisait pas particulièrement: chic et classe ne constituaient visiblement pas sa tasse de thé. Sherlock était sexy, John était adorable et mignon. Greg... il était classe et chic, donc plutôt classique et presque dépassé. On le respectait, mais on n'y prêtait plus tellement attention.

Peut-être qu'il devrait sortir de son carcan et revenir sur le devant de la scène. Sa dernière relation avec un bêta s'était soldée par un échec retentissant puisque l'homme, bien plus jeune, ne le trouvait plus à son goût. Trop vieux, trop dépassé, trompé!

Peut-être que je devrais me laisser-aller... Non, non, non! De toute manière, il te faut garder tes sous pour un nouveau chez-toi plutôt que d'aller draguer en boîte de nuit et entretenir un jeunot!

Ce fut à cet instant qu'il vit les jambes d'un homme apparaître devant lui. Une paire de jambes et un parapluie se dressaient à quelques centimètres de ses pieds et Gregory leva peu à peu le regard vers l'inconnu.

Mycroft Holmes, toujours aussi distingué et posh, se dressait sur tout son mètre quatre-vingt dix devant lui, dans un costume trois-pièces sur mesure bleu nuit. Un sourire compatissant réveillait son regard bleu profond.

— Detective Inspector, j'espère vous venir en aide, dit-il d'un ton Holmesien doucereux.

— Hm... Je pensais mon équipe être plus rapide. Mais si vous voulez m'aider, peut-être pourriez-vous me dire qui a fait cela? Je meure d'envie de le coincer et de l'enfermer moi-même!

— Si j'étais à votre place, je penserais plutôt le faire disparaître... Chacun ses préférences de toute façon. Ils ne vont pas tarder et j'ai moi-même dépêché quelques agents pour cela. Allons! Ne restons pas ici. Je sais ce qu'il vous faut: un remontant et un pied-à-terre en attendant de vous trouver un nouveau toit.

— Vous avez raison, cela ne me sert à rien de rester ici. J'ai déjà donné ma version des faits à Donovan, elle sait ce qu'il lui reste à faire. Je pensais aller chez John et Sherlock, pourtant.

— Je ne pense pas qu'un couple nouvellement lié qui veuille avoir des enfants dans les deux prochaines années constitue un excellent choix de colocation, répondit l'aîné Holmes.

— Heu, pensé comme ça, oui. Mais je ne les savais pas enclins à la parenté!

— Cela se voit bien, John entre dans la quarantaine et a toujours aimé les enfants. Sherlock est amoureux, alpha, fier et adore également les enfants. Cela ne saurait tarder. Non, je vous propose de vous loger chez moi en attendant.

— Pardon?

— Je suis souvent en déplacement et mon appartement est grand. Je suis discret, de nature calme. Quant à vous, vous avez des horaires aussi difficiles que les miens et restez aussi peu souvent chez vous. Nous ne nous croiserions que rarement et serions bien trop occupés à rattraper le manque de sommeil que de parler. Cela vous arrange-t-il?

— Oui, pourquoi pas? Lestrade sourit. De toute manière, il n'avait nulle part d'autre où aller, et vivre avec le bêta qu'était Mycroft serait bien plus paisible que Baker Street.

Il se releva. Mycroft lui tendit la main, et il la serra en signe d'acceptation du marché. Le politicien repartit vers la cage d'escalier, suivit par Lestrade qui jeta un dernier coup d'oeil à son appartement dévasté. Il soupira avant de hausser les épaules par dépit.

— Cinq fois ces deux dernières années. La première fois m'avait frappée en plein coeur, la seconde fois un peu moins. Puis une troisième, une quatrième. Maintenant, je pense que je m'y suis habitué. De toute manière, j'ai tout perdu au premier vandalisme. Qu'avais-je dans cet appartement? Rien à part quelques vêtements, deux trois bricoles et un ordinateur. Les souvenirs importants sont tous entreposés chez mes parents et autres frères et soeurs depuis ma seconde fois. Je n'ai plus à pleurer devant mes souvenirs détruits, râla Lestrade en bouclant la ceinture du siège arrière de la limousine de Mycroft.

Ce dernier hocha plusieurs fois de la tête, toujours aussi sérieux et silencieux. Le trajet vers le triplex de l'aîné Holmes fut calme, mais tendu.

— J'ai du vin, du champagne, whisky, gin et même un excellent vodka en provenance de Russie, proposa Mycroft en allant dans son cabinet.

— Un gin suffira, merci, répondit Lestrade en s'asseyant dans le salon luxueux de l'aîné Holmes. Et vous pouvez m'appeler Lestrade, ou Greg, comme vous voulez. Nous allons habiter ensemble, alors pas de titres officiels je vous prie.

— Dans ce cas, appelez-moi Mycroft, Gregory.

Je sentais venir celle-là: Gregory. Seul Mycroft Holmes peut se permettre de prononcer toutes les syllabes de mon pénom!

L'aîné Holmes s'installa à son tour dans le fauteuil en face de Gregory et lui présenta un verre de gin. Il leva son verre et but une gorgée. L'imitant, Greg fit de même avant de le reposer et de s'installer plus confortablement dans le canapé.

— Ça, c'est de la déco! s'exclama-t-il en balayant l'étage des yeux.

Effectivement, tout était luxueux, même le plateau et les verres en cristal. Greg se sentit un peu mal à l'aise devant le luxe qui s'offrait devant lui. Même le quartier de Kensington était luxueux et hors de portée!

Mycroft esquissa un sourire discret avant de resservir les verres. Il l'observa minutieusement.

— Vous prendrez la chambre d'amis au premier étage. Je me suis permis de vous faire une garde robe temporaire en attendant votre installation nouvelle dès que j'ai appris l'incident. J'espère que tout sera à votre goût. C'est mon assistante, A, qui s'en était chargée.

— Parfait, je ne peux pas vous remercier davantage. Et n'ayez crainte, je ne resterais pas longtemps. Et je vous rembourserais tout en bonne et dû forme...

Mycroft l'arrêta par un geste de la main.

— J'ai toujours désiré vous remercier d'avoir aidé et épaulé mon frères ces dernières années. Vous ne me devez rien. C'est moi qui vous en suis éternellement reconnaissant.

— ... D'accord, prononça discrètement Lestrade. Il comprenait Mycroft. Ayant lui-même un frère particulièrement perturbateur, il aurait certainement agit de la même façon que Mycroft avec Sherlock.

— Je vous prie de m'excuser, mais j'ai encore quelques dossiers à passer en revue. La chambre est située première porte à droite de l'escalier. La salle de bain et les toilettes sont à votre disposition. N'hésitez pas à vous servir dans la cuisine. J'y mange et cuisine peu, mais le choix est large et les produits sont frais.

Sur ces derniers mots, Mycroft Holmes se releva avant de s'enfermer dans une pièce adjacente que Greg devina être le bureau.

*xXx*

La première semaine qui suivit le vandalisme et son déménagement temporaire chez Mycroft fut passée à subir les questions de ses collègues assignés sur l'affaire, pourparler avec l'assurance, le propriétaire, faire l'inventaire des dégâts, sombrer dans une nouvelle sorte de dépression et finir les bouteilles de gin, de vodka et de whisky de l'aîné Holmes. Greg prit néanmoins soin de remplir le cabinet de son mieux, n'ayant ni les moyens, ni le goût pour cela.

La seconde semaine fut entièrement réservée à une nouvelle affaire, avec l'aide de Sherlock et John de nouveaux prêts et clairs d'esprits. Ces derniers l'avaient exaspéré au plus haut point lorsque Sherlock avait eu la très mauvaise idée de se jeter dans une cage à lions dans le but d'attraper le meurtrier dompteur de fauves. Il en était ressorti avec deux sérieuses morsures et un John complètement paniqué. Cette semaine-là, Lestrade n'eut même pas le temps de regarder les informations, encore moins le temps de chercher un nouvel appartement.

La troisième semaine, il alla boire un coup avec John dans un pub non loin du Met.

— Alors, comment se passe la vie de couple? demanda l'inspecteur un sourire coquin sur les lèvres.

— Bien, bien, très bien même. John rougit encore plus. Il but une longue gorgée de sa bière. Et toi, j'ai toujours du mal à croire que tu puisses vivre avec Mycroft Holmes! Il doit être cinglé, complètement maniaque!

— Hmm... Je n'en dirais pas autant. Je ne le vois pas souvent, voire même jamais. Il part avant moi le matin, revient à des heures pas possibles et semble être plus intéressé par son journal et son thé que moi. J'ai l'impression de vivre seul dans le plus exubérant des appartements londoniens. Je ne m'en plains pas! Le frigo est toujours rempli, le ménage toujours fait, même mon linge est toujours propre! J'ai l'impression que des domestiques oeuvrent la nuit à notre insu, comme dans Harry Potter...

— Hmm... Je ne le pensais pas si... banal. Il reste bizarre quand même.

— Si rentrer à des heures pas possibles et toujours avoir trois couches de vêtements, laver ses mains une dizaine de fois et posséder une bonne cinquantaine de parapluies est bizarre, alors je dirais que oui, concéda Greg en buvant une bonne gorgée de bière.

— Sacrés Holmes! Heureusement que le tien est un bêta.

— Ça nous arrange bien! Quoique vivre avec un alpha est bien pratique lorsque tu entres en chaleur, hein? Greg donna un coup de coude sympathique à John qui affichait un visage cramoisi.

— Je...

— Allez! Crache les potins!

— Rien de spécial... Je, je l'aime c'est tout, et lui aussi. Voilà.

John se cacha davantage derrière sa bière et n'osa plus regarder l'inspecteur dans les yeux pour un bon bout de temps. Greg éclata de rire. Il se sentait toujours confortable aux côtés du médecin et ce dernier le lui rendait bien. Il était cependant étrange que Sherlock ne trouvait rien à dire concernant leur relation. Les alphas étaient notoirement possessifs, et Sherlock était l'alpha le plus alpha que Greg connaissait. Laisser son oméga seul dans un pub en compagnie d'un bêta, certes seulement un bêta, constituait un exploit. Il était communément accepté de voir des omégas sortir entre eux, mais rares étaient les sorties exclusives entre un oméga et un bêta. Plusieurs têtes se retournaient d'ailleurs sur eux, quelques sourires et commentaires finissaient de prouver les règles acceptées de la société: un oméga ne sortait pas sans son alpha s'il était lié. Et John Watson était très très très lié à Sherlock, tandis que Lestrade était libre comme l'air.

Et puis tant pis! Les gens peuvent bien penser ce qu'ils veulent. Et puis... non, non. Tu es un bêta Greg!

Puis la soirée continua, entre bonnes bières et comparaison des différentes habitudes de Sherlock et Mycroft. Sherlock gagna le prix de la folie tandis que Mycroft était définitivement le plus maniaque des deux. Car ranger des livres par auteur, genre, sous-genre, date d'achat et nombre de fois lus était vraiment trop bizarre aux yeux des deux amis.

*xXx*

Une semaine plus tard, Greg se retrouvait face à l'aîné Holmes, dégustant un plat préparé et envoyé par un grand restaurant. C'était rare, mais lorsque le politicien rentrait, il y avait toujours deux assiettes qui les attendaient. Comme si des lutins avaient devancé leur maître de maison. Greg ne s'en plaignait pas, loin de là. Il ne voyait que très rarement son... colocataire? Bref, pour une fois qu'ils pouvaient discuter... mais au regard de son portable, la soirée devait être malheureusement repoussée.

— Comment s'est passée votre journée? demanda Mycroft en coupant un mince morceaux de son steak saignant.

— Bien, comme d'habitude. Mais je ne vais pas rester longtemps. Je dois retourner au bureau. Je pensais avoir enfin une soirée tranquille, mais Sherlock vient de m'envoyer un texto. Désolé, je pensais passer une soirée en votre compagnie, mais le crime n'attend pas, répondit Greg en se dépêchant de finir son assiette. Il se leva et alla rapidement placer ses couverts dans le lave vaisselle.

Saluant une dernière fois, il prit son manteau et sortit à la hâte dans la nuit glaciale de Londres.

*xXx*

Deux mois que j'habite chez lui, et les deux seuls appartements que j'ai visités sont soit trop insalubres soit trop chers pour ma bourse. Quel merde!

Gregory tourna la clé de la magnifique demeure située à Kensington. Le triplex, au coeur d'une résidence privée et très bourgeoise, était discrètement dissimulé. Il connaissait quelques voisins de loin, les saluaient parfois, et tout portait à croire que Mycroft et lui formaient un couple, du moins, des amis très proches. Un homme comme l'aîné Holmes n'aurait jamais eu le besoin de se trouver un colocataire.

Il se déchaussa, accrocha son manteau au mur et s'étira avant de poser pied sur la moquette beige du couloir menant vers le salon. Il se dirigea automatiquement vers la cuisine, ayant besoin de boire quelque chose après la dure journée de labeur. Comme d'habitude, Sherlock et John avaient réussi à débusquer le criminel en quelques jours et cette soirée calme était amplement méritée. Greg pensait même avoir enfin le temps de rechercher un appartement. Quoique la perspective de vivre avec l'aînée Holmes était loin de lui déplaire. Toujours en vadrouille, ce dernier semblait davantage être un fantôme qu'un habitant réel de la demeure. Greg se passa une main dans les cheveux et entra dans la vaste cuisine américaine, aux équipements derniers cris.

— Je ne pensais pas vous voir de sitôt, fit une voix grave de la cuisine.

Lestrade leva les yeux et fut surpris de voir Mycroft devant un monticule d'assiettes et de casseroles, remplies de produits frais. Il avait abandonné sa veste et son veston, vêtu seulement d'une chemise bleu pâle et d'un pantalon de costume gris. Il était en chaussons et portait un tablier qui contrastait avec son élégance bourgeoise. C'était la première fois que l'homme se tenait de manière si décontractée. Et cela lui va vraiment bien.

— Bonsoir, je ne vous pensais pas de retour non plus, répondit Lestrade en sortant une bière du frigo. Il l'ouvrit, en but une gorgée avant d'aller s'asseoir au bar, fixant Mycroft cuisiner.

— Une escalope de dinde, sauce aux champignons et gratin de légumes verts. Qu'en dites-vous? proposa Mycroft se retournant quelques instants.

— Parfait! sourit Lestrade, s'étirant une dernière fois.

Le dîner était succulent.

— Je ne vous connaissais pas cuisinier, dit Lesrade terminant son assiette.

— Hmm... J'aime préparer des plats au calme. Je suis de repos demain et je pensais justement manger autre choses que des sandwichs et plats étoilés. D'après votre mine, je pense que vous avez autant besoin de légumes que moi.

— Pas faux! En tout cas, merci. Merci pour tout d'ailleurs. Je suis désolé, je n'ai toujours pas déménagé, et ça fait presque deux mois que je dors ici. Si ça continue ainsi, je serais obligé de vous verser ma part du loyer et me considérer comme votre colocataire, plaisanta Lestrade.

Mycroft rit à la remarque, si sincère qu'il en redoubla devant la tête étonnée de Greg.

— Pas de souci, je pense que ça arrangerait tout le monde. Je ne suis presque jamais là et cette maison a besoin de vie. Ce n'est pas plus mal...

— Un gardien à plein temps, hein? En plus je suis flic, parfait!

Mycroft rit de nouveau.

— J'ai un excellent fondant au chocolat pour dessert. Qu'en dites-vous?

— J'adore le chocolat alors allons-y! s'exclama enthousiaste Greg. Le vin l'avait rendu un peu joyeux.

D'après les rires de Mycroft, ce dernier semblait réellement apprécier la présence de l'inspecteur.

— Et donc, Sherlock a attrapé John, l'a tournoyé plusieurs fois et décollé du sol avant de l'embrasser à pleine bouche devant tout le monde. Je pense que je ne les imaginerais jamais plus comme avant. La manière dont ils bougeaient leur langue... Beuh! fit Lestrade sur le canapé, un verre de vin à la main.

Ils étaient tous deux confortablement installés dans le salon, devant un feu de cheminée et la télévision sur BBC 1. Mycroft se tenait à un bout du canapé, les deux mains agrippant son verre. Il écoutait consciencieusement Gregory raconter les derniers épisodes de la vie de Sherlock et John, hochant parfois de la tête et commentant.

— Et puis, piouf! Ils sont tombés à l'eau. On a dû les repêcher avec l'équipe médicale et tout le bordel qui allait avec. Dieu comme ils peuvent aimer le dramatique ces deux-là! s'exclama en riant Greg.

Ce dernier était assis en face de Mycroft, dans le même canapé, une jambe repliée sur lui-même, l'autre posée au sol. Il tenait son verre d'une main, l'autre bras posée sur le rebord du dossier du canapé.

— Parfois je me demande comment tu fais pour les supporter, ajouta-t-il dans l'élan.

Oups! J'ai tutoyé Mycroft!

— Je me le demande aussi, mais je trouve que tu es bien plus doué que moi pour les remettre dans le bon chemin, rit Mycroft.

L'atmosphère se détendit d'un coup. Lestrade esquissa un sourire discret, imité par Mycroft. S'ils n'avaient pas bu et avaient déjà les joues rouges, il aurait jugé avoir rougit devant le sourire du politicien.

Mais qu'est-ce qui m'arrive? C'est un bêta! Quoique... je suis déjà sorti avec des bêtas mâles.

*xXx*

— Bonsoir, que me vaut cet honneur? dit Mycroft en observant la tenue de Lestrade. Le politicien leva un sourcil à la vue de la tenue très osée de son ami.

— Juste un pari avec John que j'ai perdu. Du coup, je dois sortir ce soir avec ce que j'ai de plus sexy. Le but étant de draguer le maximum de bêtas et alphas. Je ne sais pas si c'est vraiment encore possible à mon âge, mais bon... répondit nerveusement Greg, se passant plusieurs fois la main dans sa chevelure argentée.

Mycroft se mordit la lèvre devant le physique plus que séduisant de l'inspecteur qu'il hébergeait depuis quatre mois déjà. Ils étaient devenus au fil du temps de bons amis, et aimaient passer quelques soirées ensemble. Lestrade était un excellent colocataire, payant son loyer de manière régulière et partageait sa part de dépenses au logis. Bien entendu, Mycroft ne lui avait pas donné le montant réel de son prêt qui comportait trop de zéros pour la bourse de Gregory. Néanmoins, sa présence amicale et enthousiaste le mettait à l'aise et rendait ses soirées moins monotones. De plus, il avait accès à des informations de premier ordre sur la vie de couple de son frère et bientôt beau-frère John.

Il se demanda comment Gregory réagirait si Mycroft lui avouait sa dynamique réelle. Afin de paraître plus crédible et posé aux yeux du gouvernement, il avait caché sa dynamique pour être un bêta, la normalité en soi. En effet, être alpha comportait de nombreux désavantages comme être placardé violent ou possessif et continuellement en besoin de se nouer à un oméga. Ce n'était pas son cas, loin de là. Mycroft répugnait les périodes de chaleur et rien ne le dégoutait plus que de se savoir incontrôlable devant un oméga en chaleur. Rien de tout cela devait arriver de toute manière, puisque Greg était un bêta en somme normal.

Néanmoins, le bêta était ce soir très sexy, et un élan de possessivité le prit au dépourvu. Et si Gregory rencontrait un bel alpha ou bêta voire même oméga? S'il emménageait ailleurs? Mycroft ne comprenait pas l'origine de ces sentiments et pensées contradictoires.

Mais tout de même, qu'est-ce qu'il est séduisant!

Vêtu d'un t-shirt noir, col V profond moulant, d'un jean noir très près du corps et quelques piercings à l'oreille gauche, l'homme semblait avoir perdu quelques années. Et puis, sa musculature ne cachait rien de ses aptitudes au lit.

Bon Dieu, je perds le nord!

Mycroft baissa le regard tentant de se ressaisir. Il sentit une frappe amicale au dos et releva la tête pour être nez à nez avec Greg, au regard chocolat et très très proche de lui.

Il sent la vanille et le caramel. Je ne le savais pas avoir un parfum si gourmand... presque oméga. Non, impossible! Tu perds définitivement la tête.

— Mycroft, qu'en dis-tu?

— Hmm...

— Myc?

— Pardon?

— Ha, désolé, je ne voulais pas t'appeler ainsi. Enfin, je veux dire... ça va comme ça? Pas trop vieux jeu quand même?

— Non, non, c'est parfait. Je veux dire... ça te va très bien, se dépêcha de rajouter Mycroft, les joues en feu.

— Tu es sûr que ça va? Si tu ne te sens pas bien, je peux rester et appeler un médecin, ou John.

— Non, non, vas-y! Tu les auras et montre leurs que tu peux être sexy et séduisant! reprit l'aîné Holmes se redressant.

Il rajusta sa veste et ouvrit la porte, tendant sa veste de biker à Lestrade avant de l'inviter à sortir.

— Bonne soirée, dit-il.

— Tu sais, tu es la bienvenue... murmura Gregory.

Mycroft fit non de la tête et referma la porte, amer.

*xXx*

— Sexy man ce soir! cria enthousiaste John, collé à son alpha Sherlock.

Ce dernier grimaça au goût de la bière qu'il venait de boire et emprisonna davantage John contre lui, manifestation de sa possessivité très alpha. John ne semblait pas être gêné. Au contraire, il s'épanouissait dans les bras de sa moitié.

— Ouais, tu es trop sexy! s'exclama Donovan en le prenant dans ses bras. Elle embrassa Greg sur le coin de la bouche, excitant les foules du pub joyeux.

Mince, il semblerait que tout le pub soit au courant du pari! se désola Greg en s'installant sur un tabouret.

Il n'eut même pas le temps de regarder la carte qu'un verre lui fut envoyé. Un homme, certainement alpha, leva son verre et lui sourit. Greg, peu habitué à se faire draguer en pub, se contenta de hocher de la tête et accepta la boisson. Après tout, il avait bien droit de s'amuser.

— Déjà deux! Combien vas-tu éblouir ce soir? se moqua Dimmock l'accueillant avec une tape dans le dos.

Surpris, Greg cracha le contenu de sa bouche dans le verre.

— Dimmock! s'exclama Lestrade devenant rouge vif.

— Oh! Donovan t'a clairement explicité ses intentions avec son baiser et tu viens de recevoir un verre de la part d'un inconnu. Je ne te savais pas si tombeur! Dom Juan, va! plaisanta le jeune DI en riant.

Greg maugréa quelques insultes et fut rejoint peu après par John qui trinqua avec lui.

— Alors? Comment va la colocation avec Holmes? demanda-t-il tout en fixant sa moitié.

— Bien, puisque tu sembles avoir pris du poids. Pas étonnant vivant avec Mycroft. Il est vraiment trop gros et son frigo trahit sa gourmandise. Il rentre rarement à des heures convenables, alors vous vous voyez rarement. Tu te considères vivre en solitaire, ce qui est vrai, et son bureau est également progressivement devenu le tien. Tes dossiers sont éparpillés dans tout l'appartement tandis que les siens restent inconnus des gens, cachés on ne sait où. Tu respectes sa vie privée et as une idée de son métier, donc tu ne vas pas fouiller par curiosité. Il en est reconnaissant et apprécie tes horaires plus réguliers mais également imprévisibles. C'est pour cela qu'il te tolère alors qu'il est un maniaque fini, débita d'une traite Sherlock en prenant John par la taille.

— Sherlock! le gronda John, levant les bras aux cieux.

— Ce n'est que la vérité. Un conseil, fait attention à mon frère. Il n'est pas celui qu'il prétend, et si j'étais toi, je changerais de parfum ou de gel douche. Tu commences à avoir une drôle d'odeur, continua Sherlock observant et reniflant en direction de Greg.

Greg l'imita, se reniflant et ne sembla pas comprendre les allusions de l'alpha.

— Sherlock, cela ne se dit pas! s'exclama exaspéré John.

— Heu... ce n'est pas acceptable? dit timidement Sherlock, perplexe.

— Non, on ne parle pas des odeurs corporelles de quelqu'un devant une foule d'amis et d'inconnus. Et puis, Greg est déguisé ce soir, c'est donc normal pour lui de se mettre du parfum! gronda John.

— Oh! comprit enfin Sherlock.

Greg cependant ne suivit pas leur pensée, trop occupé à se faire aborder par des inconnus. En définitive, il avait de loin dépassé son objectif.

— Bizarre, tu n'attires que les alphas ce soir, et quelques bêtas, commenta Sherlock en le toisant.

Greg haussa des épaules et engloutit un autre verre offert par un autre homme, toujours inconnu de la bande. Il commençait à faire sacrément chaud, alors il enleva sa veste. Le geste fut accueilli par quelques sifflements de la part de Dimmock et de Donovan, titubant d'alcools et de joie.

— Hmm... tu es bien sexy aujourd'hui, plaisanta toujours Dimmock lui caressant le bras.

— Heu..., répondit gêné Lestrade en éloignant son bras.

Dimmock, un alpha également, continua de le regarder de haut en bas, passant parfois la langue sur ses lèvres.

— Je pense que tu as trop bu, fit John en tirant Dimmock vers une autre table, aidé par Sherlock qui ne voulait pas le moins du monde regarder son oméga toucher seul un autre alpha, célibataire de surcroît.

Greg haussa des épaules et finit son verre. Il était deux heures du matin, et il ne voulait pas rentrer trop tard. Demain, ou plutôt aujourd'hui constituait une journée de repos bien méritée, alors il ne voulait pas la passer avec une énorme gueule de bois. Il attendit quelques temps avant de saluer ses amis et repartir chez lui, ou plutôt chez Mycroft, sifflotant.