Salut, tout le monde!

Et bonne année, tant qu'on y est! Parce que, dis donc, ça commençait à faire un bout de temps que je n'avais pas posté dans le coin! Je m'en excuse, d'ailleurs : pas mal de boulot et d'occupation, cette année. Ça se tassera sans doute un peu quand je rentrerai en France.

Donc, voila, nouveau recueil. A dire vrai, il s'agit d'une idée qui me trotte dans la tête depuis déjà un certain temps et que je me décide aujourd'hui à commencer : Vous pourrez remercier (ou pas, en fait) roseredhoney pour m'avoir involontairement motivée à me mettre sérieusement à ce projet, s'étant elle même lancée dans un exercice similaire de son côté.

Bon, à ce point-là, je pense qu'une petite explication s'impose : le but de cette fic sera donc, vous l'aurez compris, de parodier les clichés que l'on trouve les plus souvent dans les fanfictions, du Cross-Dressing au OOC, de la song-fic à la Death Fic (bon, je dis pas que je toucherai à tous les genres non plus, mais voila...), de les pousser à l'extrême et de s'éloigner le plus possible de l'idée pré-conçue qu'ils renvoient généralement dans la conclusion. Ce qui inclue donc BEAUCOUP de second degré, de stupidité, et une bonne dose d'absurde. Ceci dit, j'ai décidé de commencer avec de "l'humour simple" pour ce premier drabble.

Ensuite, et il me semble important de le préciser, ce qui suivra est A PRENDRE AVEC HUMOUR : je ne me prive jamais de lire une bonne fic à clichés quand j'en ai envie et franchement, on peut en trouver de très bonnes ou de très amusantes. J'ai également conscience d'avoir moi-même énormément recours à ce procédé dans mes autres histoire : disons que je pratique plus ou moins l'auto-dérision ici. J'ai juste envie de m'amuser, et j'espère réussir à vous divertir en même temps! Aucune insulte là-dedans, indirecte ou non.

Bon, je pense que c'était à peu près tout! Néanmoins, avant de commencer :

-Allez, remuons le couteau dans la plaie et répétons une centième fois que Saint Seiya ne m'appartiendra jamais, Masami Kurumada ne s'en séparant pour rien au Monde.

-Merci encore une fois à roseredhoney pour son soutien : en "récompense", je vais lui faire un peu de pub et vous conseiller d'aller lire ses délectables petits drabbles.

-Premier cliché exploité, le bien aimé "First Time" : résumons simplement, A et B partage leur premier moment d'intimité ensemble. Romance ultra-sucrée avec sur-couche de guimauve au minimum, agrémentée d'une bonne dose de complicité et de tendresse à sa perfection. Enfin... normalement.

Et nous y voila! Merci d'avoir prêter attention à cette préface et bonne lecture!

First Time :

-Alors...?

-...

-Enfin, je veux dire, tu... Tu es prêt?

Aucune réponse orale ne lui parvint, mais après un moment d'hésitation, son vis-à-vis lui adressa un hochement de tête, puis baissa aussitôt les yeux.

Milo se mit alors à sourire, pas peu fier de lui. Il fallait aussi reconnaître qu'il avait fait les choses en grand, ce soir : les bougies de part et d'autres de la chambre pour une ambiance feutrée et intime, quelques poignées de pétales de roses éparpillés sur les draps (roses qu'il avait dérobé dans l'après-midi à Aphrodite : il s'estimait heureux de s'en être tiré avec uniquement quelques éraflures et une gifle du Suédois), les rideaux entrouverts pour une vue imprenable sur les monts du Sanctuaire sous la nouvelle lune et enfin, la petit boîte de chocolats parfumés à l'orange et au grand marnier. L'un d'eux venant de disparaître entre les lèvres du jeune homme assis sur le lit. Camus.

Le Grec se permit un soupir de bonheur, dévorant son invité des yeux : le Verseau, qui venait à peine de fêter ses seize printemps, représentait à ce jour ce que le monde avait créé de plus beau. Aphrodite lui-même jalousait sa chevelure lisse, azurée, et ses grands yeux cyans. Et après avoir pris conscience de leur attirance mutuelle il y avait de cela un an, ils avaient enfin pu profiter de deux jours complets ensemble au Sanctuaire, les disciples de Camus occupés à une épreuve de survie et Milo déchargé de toute mission en terrain ennemi jusqu'à la semaine prochaine.

Les deux journées avaient filé à une vitesse que les deux chevaliers avaient jugé scandaleuse, et il ne restait désormais à Camus plus qu'une nuit avant de repartir en Sibérie. Et Milo n'avait certainement pas l'intention de la passer aujourd'hui encore à échanger bons sentiments sur bons sentiments, avec pour seul contact notable sa main dans celle de Camus.

Cette nuit serait peut-être la dernière qu'il passerait ensemble avant plusieurs mois, ou même des années : hors de question de la gaspiller inutilement. Et si Camus était en général bien trop pudique pour faire le premier pas sur tout ce qui se rapportait à la mécanique du cœur, Milo ne le laisserait pas repartir sans avoir passé la prochaine étape.

Pour le moment, tout se passait à la perfection : ils avaient tranquillement partagé leurs repas dans le huitième Temple, leurs mains posées l'une sur l'autre, ils avaient admiré quelques temps le ciel étoilé à l'entrée et Milo était parvenu à appâter Camus jusque dans sa chambre à l'aide des chocolats alcoolisés : la dose d'éthanol était bien trop faible pour réellement le manipuler, mais il avait pu constater que sous l'influence d'une bière ou deux, le Français se montrait parfois nettement plus conciliant sur de nombreux détails. Et c'est ainsi qu'ils s'étaient retrouvés tous deux sur ce lit, dans un silence plein de sens au cours duquel Camus avait balayé la pièce du regard, comprenant sans aucun mal les raisons qui avaient poussé Milo à la re-décorer de la sorte. Et lorsque, trois minutes plus tard, il ne s'était toujours pas décidé à quitter la chambre, le Scorpion sut que c'était gagné : maintenant, il ne lui restait plus qu'à tout faire pour que cette première fois reste à jamais gravé dans l'esprit de son cher et tendre comme parfaite. Et inoubliable.

Histoire d'accélérer un peu le mouvement, Milo entreprit de se débarrasser à toute vitesse de son haut d'entraînement, qu'il envoya valser à l'autre bout de la pièce avec un sourire qui se voulait charmeur, mais qui se transforma en grimace de douleur lorsque dans le mouvement, son bras passa

en travers d'une des bougies, lui brûlant légèrement la peau et lui envoyant de la cire sur le coude. Il poussa alors un juron grecque, secoua vivement son bras et se tourna de nouveau vers le Français avec le même air séducteur, soulagé de constater que Camus avait totalement manqué la scène précédente, trop occupé à jouer nerveusement avec le cordon de sa tunique. Il n'avait jamais semblé aussi mal à l'aise.

Et cela parut même empirer lorsque Milo se rapprocha vivement du lit, attrapant les épaules du Verseau pour l'allonger sur le matelas, déposant une foule de baisers dans le creux de son cou et passant une main sous le tunique bleue de son frère d'armes, savourant la douceur de sa peau pâle.

D'une certaine manière, c'était à peu près là que les choses avaient commencé à déraper. Ou pour être plus précis, au moment où Camus avait posé sa main sur celle du Scorpion pour l'arrêter, s'exclamant :

-A-Attends, Milo!

Surpris, l'interpellé interrompit aussitôt ses gestes et, légèrement frustré, se redressa sur un coude pour faire face à son camarade, qui le fixait avec un inconfort grandissant, le regard empli d'embarras :

-Qu'est-ce qu'il t'arrive, Camus?

Il ne répondit pas immédiatement, la tête tournée sur le côté pour tenter de dissimuler son malaise, ses doigts ayant lâché les draps. Il posa alors une main sur l'épaule du Scorpion, le repoussant légèrement alors qu'il se remettait en position assise :

-Milo, avant que l'on aille plus loin toi et moi, il y a quelque chose que je dois te dire...

Cela ne plut guère à Milo. D'abord, parce que ça allait sans le moindre doute retarder encore davantage leur première étreinte. Ensuite, parce que si Camus avait décidé de lui en faire part maintenant, ses paroles auraient une importance capitale. Et probablement une conclusion désagréable.

Mais c'était Camus : et quoiqu'il arrive, jamais Milo ne pourrait s'empêcher de le placer au sommet de ses préoccupations. Aussi se força-t-il à contenir son impatience, puis s'éloigna de lui après avoir déposé un baiser sur sa joue. Cela apaisa légèrement le Français :

-D'accord, je t'écoute.

Le Verseau lui accorda un regard reconnaissant et finit de se relever, ses yeux rivés dans ceux du Grec, comme pour se donner du courage :

-Eh bien... D'abord, je tiens à être clair avec toi : ce n'est pas que... je n'ai pas envie. Loin de là, même, admit-il en rosissant quelque peu. Seulement... il y a une chose que je dois t'avouer.

Il se tut de nouveau, guettant la réaction de son vis-à-vis. Mais Milo était tombé dans un silence attentif et respectueux, espérant que la vague lueur de panique qui venait de naître dans son regard n'était pas encore trop flagrante.

Le Scorpion n'y pouvait rien : il avait tout simplement horreur des incertitudes. Et ce mystère dans lequel s'enveloppait Camus lui rendait ce moment insupportable, si bien qu'il ne put s'empêcher de faire tourner dans son esprit toutes les possibilités de confidences, des plus probables au plus saugrenues :

«Milo, dès demain, le Grand Pope m'envoie pour une mission suicide au fin fond de la Sibérie et il est fort probable que je n'en revienne pas. Alors fais moi passer la meilleure nuit de ma vie, si ça doit être la dernière!»

«Milo, je ne t'en ai jamais parlé auparavant, mais j'ai fait vœu d'abstinence jusqu'au mariage. Et comme deux chevaliers ne peuvent pas se marier...»

«Milo, j'ai tenté de le cacher jusqu'à présent mais en réalité, je suis une femme! ...Tu m'aimes toujours, n'est-ce pas?»

Ces éventualités lui parurent si ignobles ou incongrues qu'il préféra les éloigner, secouant vivement la tête pour accélérer le processus : sa capacité à générer de la connerie à l'état pur l'étonnerait décidément toujours.

Bon, il était évident que le Français était gêné. Ça, il avait compris. Mais pour quelle raison, bon sang? Il avait pourtant l'air partant, il n'y avait même pas dix minutes. Et voilà que maintenant, il demeurait immobile face à lui, les lèvres désespérément closes.

Aussi Milo prit les devants :

-Est-ce que... Est-ce que tu trouves que j'en ai trop fait?

Camus haussa un sourcil :

-Comment ça?

-Ben..., commença Milo en se grattant nerveusement l'arrière de la tête et en baissant les yeux. Les fleurs, les bougies... Tu aurais préféré quelque chose de plus «sobre»?

Le Verseau eut une grimace discrète à cette remarque : ce n'était certainement pas ce qui le tracassait, mais le Scorpion sut tout de même qu'il avait marqué un point :

-Les bougies donnent une ambiance glauque à la pièce... Et l'odeur des roses me fait tourner la tête.

Camus adressa un bref regard d'excuse à Milo, alors que le visage de ce dernier se décomposait avec une vitesse inquiétante. La déception semblait envahir son être tout entier, si bien que le Français se sentit obligé de mettre un terme à son drame personnel :

-Mais Milo... J'apprécie l'attention. Jamais je n'aurais cru qu'un jour, quelqu'un... puisse déployer autant de soins et d'inventivité pour moi.

Pour donner plus de puissance à ses paroles, il se pencha légèrement en avant et déposa rapidement ses lèvres à la commissure de celles du Grec :

-Merci, Milo.

Cela mit, certes, du baume au cœur du jeune homme, les baisers de Camus étant suffisamment rares pour qu'il les savoure tous. Mais ça ne réglait toujours pas leur problème : pourquoi tant de mystère, bon sang, alors qu'il s'agissait de leur dernier moment ensemble avant de longs mois de solitude? Si Milo n'obtenait pas les réponses qu'il cherchait dans la minute à suivre, il allait très certainement devenir fou.

Puis soudainement, sans crier gare, un détail le frappa de plein fouet. Quelque chose qu'il aurait dû remarquer depuis le début et qui pourtant, sans raison particulière, lui était totalement passé sous le nez, trop occupé qu'il était à l'assouvissement de son plaisir personnel :

Camus du Verseau, fier et impitoyable Chevalier des glaces, était en train de trembler, enserrant ses épaules entre ses mains, les yeux baissés dans l'expression d'un malaise absolu.

Aussitôt, la tension de Milo se trouva apaisée. Ses membres se détendirent sensiblement et son regard finit par s'adoucir, comme submergé de tendresse à la vue du Verseau : quel imbécile il était... de ne pas avoir compris que Camus, tout comme lui, était tout simplement effrayé par cette situation. Par l'intimité et l'intensité qu'elle suggérait. Et sans parler du changement qu'elle aurait sur leur vie, et ce à tout jamais.

Un doux sourire éclaira le visage du Grec et, définitivement débarrassé de ses angoisses, il ne perdit pas un instant pour passer ses bras autour du Verseau, pressant le visage de ce dernier contre son cou et caressant ses cheveux azurés avec un soupir d'adoration :

-...Milo? Articula péniblement le Français, levant un regard d'incompréhension vers lui.

-Tout va bien, Camus. J'ai compris.

La seconde d'après, le Verseau s'était échappé de son étreinte et agrippait ses épaules avec force et désespoir, ses ongles manquant de lui transpercer la peau. Jamais ses yeux n'avait exprimé autant d'émotions différentes qu'à cet instant :

-Vraiment ? !

-Oui, affirma Milo en s'efforçant de ne pas grimacer sous la douleur.

Il aurait été inutile de l'inquiéter davantage.

-Et..., commença le Français avec incertitude. Comment dire... Tu n'es pas fâché?

De nouveau attendri, le Scorpion prit les mains du chevalier des glaces entre les siennes et les porta à hauteur de sa poitrine, y déposant un très bref baiser avant de répondre :

-Pourquoi je me mettrais en colère, enfin? Ta réaction est naturelle et moi aussi, j'angoisse un peu, tu sais. Mais on ne doit pas pour autant laisser cette angoisse nous gâcher ce moment! Tu ne crois pas?

Pour tout commentaire, Camus haussa un de ses sourcils fourchus, lui jetant un regard circonspect, et pencha brièvement la tête sur le côté, comme si Milo venait de lui sortir une énormité :

-Euh... Écoute, je crois qu'il y a méprise, Ce n'est pas vraiment ce que je...

-Non. Toi, tu m'écoutes, Camus. On flippe et c'est NORMAL! On est sur le point de donner à notre relation un tout nouveau sens et forcément, comme c'est nouveau, ça a un côté inquiétant. Mais je t'aime, Camus! Et je veux que cette étape, nous la franchissions ensemble, pas chacun de notre côté avec un autre. Et tant pis, je sais bien que cette première fois ne pourra pas être parfaite, peut-être même qu'on se plantera tous les deux, mais je m'en fous! Ça me donnera mille raisons de me faire pardonner et de m'améliorer les prochaines fois. Alors, je t'en supplie, ne nous prive pas de ce moment!

Un long silence accueillit cette déclaration, les deux jeunes hommes se fixant dans les yeux, comme pour tenter d'évaluer chez chacun l'influence de ces paroles et de leur signification. Un échange qui valait bien mieux que des mots, en ce cas précis. Et sans surprise, achevé par la tendresse infinie que son compagnon lui portait, ce fut finalement Camus qui céda, exprimant sa défaite par un relâchement d'épaules et, chose suffisamment rare pour être apprécié, un sourire à son égard :

-...D'accord, Milo.

Sur quoi, il écarta les bras dans une invitation muette, à laquelle son aimé répondit immédiatement en se jetant sur lui, le plaquant violemment sur le matelas dans la foulée et renversant la boîte de chocolats par terre.

...Bon, se dit alors Camus. De toute évidence, Le Scorpion n'avait absolument rien compris, prenant son agitation nerveuse pour de la peur. Ce qui n'était pas forcément une mauvaise chose, si on y réfléchissait bien.

Car il était vrai qu'il ne leur restait plus que quelques heures avant son départ pour la Russie, et personne, même à Star Hill, n'aurait su dire quand ils pourraient se retrouver, ni dans quelles circonstances. Il ne s'agissait plus désormais que de profiter de cette nuit accordée, d'oublier l'espace d'un soir dans les bras de l'être aimé toute la souffrance accumulée. Un moment qu'il aurait été absolument intolérable de gâcher, et ce peu importe le prétexte.

Face à ces arguments indémontables, Camus décida finalement de se taire, ne pouvant retenir un sourire lorsque le Grec, touchant de maladresse et de douceur, déposa un baiser sous son nombril et défit le cordon de son pantalon :

...Après tout, si Milo avait envie de croire que c'était vraiment sa première fois, autant lui laisser cette satisfaction, non?