Mémoires d'une Exécutrice

Résumé: « L'Exécutrice. J'ai porté ce nom pendant trop d'années. Aujourd'hui, je pars, quittant Volterra et la Garde pour partir trouver ma rédemption. Avant cela ? Une dernière mission: transformer ce petit nouveau... Demetri ? »

Nouvelle fiction, la première vraiment sérieuse que j'écris sur ce livre. En espérant que vous apprécierez, voici mon court prologue...

Enjoy! :D

Disclamer: Tous les personnages appartiennent à Stephenie Meyer. Sérieusement ;)

I. Prologue

Je travaillais avec les Volturi depuis plus de trois siècles quand leur mode de vie commença à me lasser. Je me dégoûtais moi même, ne supportais plus personne. Je souffrais. J'affectionnais particulièrement Aro et ses frères, mais mon souhait le plus cher était de partir, de voir le monde, de vivre, de rencontrer des gens extérieurs à la Garde. Étonnamment, ils avaient accueillit ma décision avec une grande générosité, et m'avaient autorisée à partir, avec quelques appréhensions tout de même, et après m'avoir arraché la promesse formelle de rentrer les voir une cinquantaine d'années plus tard. J'avais accepté. Ils ne me demandaient qu'une chose un dernier service pour la famille qu'ils formaient : transformer un humain très prometteur qu'ils avaient trouvé en Russie, et qui s'annonçait être un traqueur exceptionnel. Son nom, si mes souvenirs étaient bons, était Demetri. Je refusais aussitôt, tout en sachant ne pas avoir le choix. Ma liberté, l'opportunité d'aller chercher le Pardon à l'extérieur, contre la vie d'un homme. J'avais juré de ne plus tuer que pour me nourrir, et je n'avais encore jamais transformé personne.

Le 15 Janvier 1860 resta à jamais gravé dans ma mémoire. Ce fut le jour de ma liberté, mais aussi le jour ou je transformais un humain pour la première fois. Et quel humain. Je le trouvais allongé sur son lit au palais, silencieux, résigné. Je ne put m'empêcher de le plaindre. Avait il eu jamais le choix du déroulement de sa vie ? Il allait souffrir, pour finalement rentrer au service d'une cause qui n'était même pas la sienne. Il tourna la tête vers la porte en m'entendant entrer, preuve de ses formidables capacités encore humain, à l'ouïe déjà sur développée. Il était grand, musclé sans ressembler à cet arriviste de Felix, et ses cheveux étaient d'une curieuse teinte blonde aux racines plus sombres. Sa mâchoire était carrée, ses traits plutôt fins et harmonieux, bien dessinés. Il n'avait pas plus de 20 ans. Mais le choc fut lorsque je rencontrais ses yeux. D'un gris stupéfiant. Il ne sourit pas, ne parla même pas, se contentant de me regarder dans les yeux, pas effrayé une seconde par leur couleur pourpre.

-Vous êtes venue me tuer ?

Je lui adressais un petit sourire triste, sans trop savoir quoi répondre.

-Je viens te transformer.

Un sourire ironique vint se placer sur ses lèvres bien dessinées, et son regard retourna vers la fenêtre.

-Pourquoi vous ?

Quelle question. Que pouvais je répondre ? Que je ne voulais pas lui faire du mal ? C'était vrai. Il ne m'avait rien fait. Mais je voulais partir, et il était mon échappatoire.

-Si je te transforme, je pourrais partir d'ici.

Son regard, surpris, plongea dans le mien, et je sentis mon cœur mort faire une embardée. Qu'est ce qui m'arrivait ?! J'écartais cette impression de mon cerveau et me concentrais sur lui, fixant sa jugulaire en sentant mes prunelles devenir sombres.

-Tuez moi.

Je relevais la tête, à une vitesse surhumaine.

-Pardon ?!

Il articula plus lentement, comme si j'étais stupide.

-Tuez moi. Je ne veux pas devenir un monstre. Je ne veux pas tuer, ou me battre.

J'avais moi même tellement détesté être une vampire. Avais je pour autant le droit de me dérober ? Absolument pas. Je m'étais haïe, j'avais voulu mourir, j'avais voulu tuer tous ceux qui m'abordaient, j'avais voulu...

-Pardonne moi. Je refuse de te tuer...

Je m'approchais de lui, et il recula. De bons réflexes... Je grimpais sur son lit et me plaçais face à lui, ses yeux fascinants dans les miens. Je ne comprenais pas moi même mon attitude, mes sentiments. Il était grand temps que je prenne mes distances avec ce château lugubre, qui me rendait confuse. J'inspirais son odeur, m'en imprégnant. Jamais je n'avais rien sentit d'aussi puissant, d'aussi... Bon. Toutes les fibres de mon corps m'enjoignaient de boire son sang, de le laisser exsangue sur ce lit aux draps de soie. Je sentis plus que je n'entendis un grognement s'échapper de ma poitrine. L'air effrayé du jeune homme me fit l'effet d'un coup de poing, et je du me faire violence pour approcher mes crocs de son cou. Je le sentis se détendre, imperceptiblement, et je posais ma main sur son torse avant de murmurer.

-Comment t'appelles tu, déjà ?

Il inspira profondément et posa sa main libre sur ma nuque, comme pour me pousser vers sa jugulaire. Il tremblait, en un mélange de peur, d'impuissance... De désir.

-Demetri.

Je soufflais doucement sur la veine palpitante.

-Pardonne moi, Demetri...

Je plantais mes dents dans sa chair, sans pouvoir me contrôler. Son sang était délicieux, le meilleur que j'ai jamais goûté. Sauvage, sec, frais... Je n'arrivais plus à m'arrêter, et sentais son rythme cardiaque s'accélérer avant de ralentir progressivement sous mes mains. Je devais m'arrêter, je devais cesser, je devais... Le visage de ma liberté future me fit brutalement reculer, et je grognais de dépit, avant d'écarquiller les yeux devant le spectacle qui s'offrait à moi : ma proie était livide. Il reposait sur ses oreillers, sa chemise entièrement déchirée par mes soins, le visage commençant à être tordu par la souffrance.

A cet instant, je me détestais pour ce que j'étais, pour ce que je lui avais fait. Il n'avait pas mérité ça. J'avais sacrifié une vie pour ma prétendue liberté. Pourquoi lui ? Pourquoi moi ?!

Je m'approchais de son visage, que je caressais doucement, prise d'une impulsion soudaine.

Je détachais délicatement mon médaillon de mon cou avant de le lui passer, le soulevant doucement pour le placer sur lui. Une croix en argent massif, ornée d'un rubis, mes initiales gravées derrière. Il était de coutume qu'un vampire qui transformait un humain lui offre un présent. Un ridicule prix du sang. Le cœur lourd, j'embrassais son front et repoussais quelques mèches rebelles de son visage d'ange avant de sortir lentement de la pièce, non sans entendre ses premiers gémissements.

J'avais détruit cet homme, je l'avais condamné. Le premier humain que je transformais, et je me sentais comme le pire monstre ayant jamais vécu.


J'emballais rapidement mes affaires et quittais la pièce. Je devais partir, au plus vite. Je ne pouvais rester ici une minute de plus. J'allais passer la majestueuse porte de bois quand une main m'arrêta, au détour d'un couloir.

-Alec ?!

Mon amant m'embrassa passionnément, caressant ma joue de sa main gantée.

-Tu vas me manquer. Es tu sûre...

J'hochais la tête et le contournais, décidée.

-Nous nous reverrons vite, ne t'en fais pas. Après tout, nous, vampires, n'avons jamais eu la moindre conscience du temps. Il passe toujours plus vite et nous fige dans notre immortalité...

Il acquiesça douloureusement et m'embrassa une dernière fois.

-Reviens vite, mon amour.

Son petit sourire triste me fit lui caresser la joue, mais ne changea en rien mes désirs.

-Salue les maîtres pour moi. Le monde m'attend !

Je sortis rapidement, savourant la sensation du soleil sur ma peau, non sans manquer les regards anxieux que me lançaient mes amis depuis les tours de cette forteresse vampirique qu'était Volterra.

J'étais libre, enfin. Mais cette liberté nouvelle était entachée par cet humain aux yeux profonds, cet humains qui me rappelait ma lointaine humanité et tout ce que j'avais perdu. Celui qui avait fait battre mon cœur, mort depuis pourtant si longtemps.

Je secouais la tête et disparus en quelques secondes. Le soir même, je quittais l'Italie et gagnais les Amériques. Quoi de mieux pour renouer avec la vie extérieure qu'une guerre sanglante ?!

Je partis donc sans vraiment me retourner. Je reviendrais à Volterra, c'était une certitude. Mais pas avant de longues années...


Que pensez vous de ce petit prologue? REVIEWS!

MZV