Un battement. Puis deux. Puis trois. Un souffle. Le mien. Ma poitrine se soulève difficilement. Des sons. Une main posée sur la mienne. Un mouvement en moi. Une larme qui ne franchit pas la barrière de mes cils. Je veux ouvrir les yeux. J'essaye. J'échoue. Encore. L'obscurité m'emporte une fois de plus.
Tout de blanc vêtue, je m'avançai vers l'autel de l'église où se trouvait mon âme sœur. Ma robe, confectionnée par Alice, était absolument merveilleuse, j'avais l'impression de voler avec légèreté, comme si l'apesanteur n'avait plus aucune emprise sur moi. Je croisai brièvement le regard des spectateurs, humains, vampires et Quileutes confondus. Leurs yeux pétillaient de joie et d'admiration. Paul ne détachait pas ses magnifiques prunelles des miennes. Il était incroyablement séduisant en costume de marié. Il ne semblait même plus prêter attention à la centaine d'invité; ni à Jacob, son témoin, qui souriait de toutes ses dents ni à Ayla, mon témoin, qui pleurait toutes les larmes de son corps ni à Leah, Emma et Emily, demoiselles d'honneur ni même à mon père ou encore à sa mère. Il n'avait d'yeux que pour moi, tout comme moi pour lui. Quand je fus à ses côtés, les yeux brillants, nous nous prîmes naturellement la main et nous nous tournâmes d'un même mouvement vers le prête. Il commença à déballer tout son charabia, et Paul et moi nous jetâmes des regards complices, légèrement agacés par le flot interminable que débitait l'homme d'église. La patience, ce n'est pas vraiment notre truc...
-Excusez-moi, fis-je alors, tenant de réprimer un fou rire. Pourrions nous en venir au fait ? On a un avion à prendre.
Le prêtre ne bougea pas, la bouche ouverte, choqué.
-Bon, on fait quoi ?, me demanda Paul avec un sourire. On le tue ?
-Mais si on le tue, il risque de mourir ! , s'exclama alors Emma, notre deuxième demoiselle d'honneur.
-C'est effectivement un risque oui, ris-je.
Un fou rire traversa la salle, et je serrai un peu plus la main de Paul, décidant de prendre les choses en main le temps que le vieil homme face à nous reprenne ses esprits.
-Paul, je ne te connaissais pas, à vrai dire j'ignorais totalement jusqu'à ton existence. Mais tu es apparu, et tout ce qu'il y avait pu y avoir autour de moi à commencer à devenir flou, à s'effacer. C'était comme dans les films, c'était comme si je pouvais entendre ton cœur battre. Tomber amoureuse d'un parfait inconnu. L'impression de te connaître par cœur en 5 min de contact. Le coup de foudre existe. Car maintenant, je ne peux même plus imaginer ma vie sans toi.
Il me regarda amoureusement, sous les pleurs de la salle, et le prêtre sembla se réveiller. Enfin.
-Paul Mathieu Yiruma, voulez vous prendre pour épouse Nila Élisa Wave ici présente, promettez- vous de l'aimer et de la chérir pour toujours et à jamais ?
-Oui je le veux.
C'était le plus beau jour de ma vie, sans aucun doute.
-Nila Elisa Wave, voulez vous prendre pour époux Paul Mathieu Yiruma ici présent, promettez-vous de l'aimer et de le chérir pour toujours et à jamais ?
-Oui je le veux.
-Je vous déclare unis par les liens sacrés du mariage. Vous pouvez embrassez la mariée,dit il à Paul.
Il se pencha donc vers moi, soulevant le magnifique voile de ma robe de mariée. Il embrassa tout d'abord mon front, puis mes joues, mon nez avant de se pencher sur mes lèvres, passant sa main dans mon dos. Ce fut le meilleur baiser de ma vie, malgré son goût salé à cause de nos larmes de bonheur respectives. En ce 21 janvier nous nous promîmes l'un à l'autre pour l'éternité. Sous les applaudissement de tous, nous nous élançâmes à travers l'église, sous une pluie de confettis qui fut bientôt remplacée par des flocons de neige. Après un dernier geste de la main pour l'assemblée, nous nous installâmes dans la voiture décorée pour l'occasion, et nous envolâmes droit vers le bonheur.
De nouvelles larmes s'échappent de mes joues à ce souvenir. Je dois ouvrir les yeux. Pour moi. Pour Paul. Pour ma famille. Pour mes amis. Pour mon...bébé. Car j'avais l'intime conviction qu'il était bien là, en moi. Et qu'il m'avait sauvé. Sans lui, je ne serai plus en vie. Depuis combien de temps ne puis-je plus bouger ? Aucune idée. Une éternité en tout cas. Je n'ai conscience de rien, si ce n'est d'une présence perpétuelle à mes côtés, qui me parle, bien que je ne puisse pas lui répondre. Et je sais qu'il s'agit de Paul. Mon sommeil devait cesser, je devais être assez rétablie pour reprendre ma vie en main.
Durant ma convalescence, j'avais pus prendre connaissance pleinement de toutes les personnes que nous avions perdu dans cette clairière, pendant ce qui semblait être mon coma. Car j'entendais et comprenais tout.
Thomas et Maggie sont morts en abbatant Caius.
Titia, Natasha ainsi que Benjamin et Isidor ont également perdu la vie, entourés par une dizaine de gardes, ils n'étaient pas assez nombreux contre eux, ils se sont fait massacrer.
Tzinochia est morte en tentant de sauver Peter des flammes, qui lui-même n'a pas survécu.
Garett, Vladmir, Carmen, Irina et Stefan sont portés disparus, personne n'ayant su les reconnaître dans le tas des restes calcinés. Maola, après avoir combattu corps et âme a été abattue par Aro, qui avait réussi à supporter son don. Mais elle avait tué une bonne partie des ennemis grâce à la puissance de sa voix.
Enfin, le plus douloureux pour moi. Carlisle abattu sous mes yeux ainsi que Ian.
Jasper, lui, a définitivement perdu sa jambe gauche et Félix son bras, mais ils sont néanmoins en vie. La meute de loup a été gravement touchée. Sam est mort, en tuant Marcus tout comme Leah et Embry. Quil et Brady sont dans le coma, tout comme moi, et personne ne sait quand ils vont se réveiller. Seth, Emily et son fils Jeremy sont anéantis, sans parler des loups. Pendant plusieurs nuits, je les ai entendu hurler leur souffrance à la lune.
La liste était bien longue, mais nous avions réussi. Si j'avais bien compris, l'ensemble des vampires survivants s'étaient regroupés, et avaient décidé de créer une association, prenant la place des Volturi. Car le secret du surnaturel devait persister. Jasper avait été désigné comme « Président », et avait assigné un rôle à chacun.
Vous vous demandez sûrement pourquoi, moi, je n'arrive pas à me réveiller. Et bien, j'ai perdu toute ma force vitale, et le petit être dans on ventre nous a fait vivre tous les deux, nous isolant pour nous renforcer. J'ai perdu tous mes pouvoirs, les conséquences de mon acte. Mais je ne le regrettais pas. De jour en jour, l'obscurité s'est effacée, et je perçois presque tout depuis un peu plus d'une semaine. Je sais que je suis chez les Cullen, dans une chambre spécialement aménagée pour moi. Mon corps vit, il ne suffit plus que mon esprit suive. Je sentis une pression sur ma main.
-Mon amour, je t'en prie, ouvre les yeux, fais n'importe quoi, souffla Paul. Reviens-moi. Cela fait trois mois, jour pour jour que tu es là, immobile, véritable belle aux bois dormants.
Dans un élan désespéré, il posa ses lèvres sur les miennes. J'avais oublié cette sensation, ne sentant plus mon corps depuis la bataille. Mais là, je le sentis bel et bien. C'était l'heure. L'heure de tout recommencer. Le conte de fée pouvait enfin débuter.
-Paul, croassais-je d'une voix sèche.
Il se figea, croyant avoir rêvé.
-Paul, répétais-je avec plus de force.
-Nila ! Elle est réveillée !, hurla t-il, faisant souffrir mes pauvres oreilles. Parle moi, dis-moi n'importe quoi mon amour !
Je réussis à ouvrir les yeux, et croisai les siennes, débordantes d'amour.
-Nous allons avoir un enfant, lui dis-je alors.
Ses yeux s'écarquillèrent brusquement sous le coup de la surprise.
-Que...Que...QUOI?!
Je levai les yeux au ciel, puis articulai du mieux que je le pus :
-Je suis enceinte, en cloque, j'ai un putain de polichinelle dans le tiroir, j'attends un bébé, t'as besoin d'en entendre plus ?
Alors, à ma plus grande surprise, je vis les prunelles de mon loup papillonner. Alors qu'une dizaine de personnes accouraient dans ma chambre, il s'effondra, évanoui. Je crois que les émotions fortes ce n'est pas vraiment son truc... Mais bon, c'est compréhensible...
Et après tout, nous avons survécu à des choses pire que ça, tenez une guerre par exemple. Alors, un bébé, ça va être du gâteau pour nous. Oui, enfin en espérant qu'il ne prenne pas nos nombreux défauts, pas gagné tout ça. Épuisée par mes réflexions, je soufflai , et sous les yeux exorbités de mes amis, annonça:
-Seigneur, tu m'as doté d'un génie qui pèse parfois bien lourd...Mais bon, je ne t'en veux pas!
FIN
Voici donc la fin de ma fiction, disponible sur le blog: .com
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