Notes : Je ne suis pas bien sûre non plus de comment c'est arrivé. Ca m'est tombé dessus, ça faisait longtemps. Enfin c'est là - premier essai sur Teen Wolf. Exces, Ruize, merci, vous êtes les meilleures. Désolée si ça se sent trop dans ce truc que je vous adore, je venais de vous lire quand je l'ai écrit.


... And every kiss as a new color

Il n'était toujours pas bien sûr de comment c'était arrivé. Eux deux, sur un matelas, une nuit ensemble, l'habituel cocktail, bavardages, bêtises et rires sur fond de sommeil couvant. Lequel avait demandé en premier s'il pouvait embrasser l'autre ? Une bêtise de plus, juste une expérience, juste comme ça, pour essayer, pas de sentiments hein. Mais lequel avait avoué l'amour en premier, lorsque le baiser avait bouleversé son être et fait céder les barrières contenant l'inavouable. Maman, je suis un loup-garou, et puis je suis gay aussi, je crois. Papa, je sors avec celui chez qui je dors depuis des siècles sans que tu n'aies jamais rien soupçonné. C'est pas que tout le monde ne soit pas déjà au courant, après tout on est des mecs, on ne va pas non plus se balader main dans la main ou se bécoter comme ça, on garde une certaine pudeur, on ne parle pas de ce lien fragile et nouveau qui s'est timidement noué et dont on ne sait pas trop encore ce qu'il va devenir. Mais deux regards qui se sont trouvés ne se lâchent pas si aisément, ça marque le corps, on a beau faire comme si de rien n'était quand les autres sont là, ça se sait déjà qu'une fois la porte refermée, les mains s'enlacent et les corps fusionnent. Une relation étrange, née d'une amitié faite d'évidences, un truc qui obsède et prend rapidement toute la place. Jusqu'à ce que l'un remarque que quelque chose cloche et qu'ils sont peut-être allés trop vite à se jeter dans les bras de celui dont la présence est indispensable. L'autre n'a de choix que d'obtempérer et tenter de faire sans le goût des lèvres de l'autre, puisqu'il en est privé comme un gamin que l'on aurait pris en faute en train d'essayer de chiper plus que sa part de bonheur. Il a la mine de travers, le loupiot, sans l'Essentiel à ses côtés, et puis l'absence est à vif, les regards en coin navrés ou assombris piquent autant que l'alcool à quatre-vingt-dix degrés sur une plaie suintante de perles salées. La douleur rappelle le manque et la trahison, on regrette un peu, peut-être. Ils ne savent comment sortir de ce bazar inextricable de sentiments pas bien démêlés et de rancœurs liées à l'inévitable. Il a la mine de travers, le loupiot, et il finit par se laisser faire quand l'autre le prend tendrement dans ses bras, sans un mot d'excuse, parce qu'il n'y a rien à pardonner, c'est simplement de la folie de penser qu'on pourra aller quelque part ensemble. Mais il lui pardonne, oh il lui pardonne, il lui offrirait la Terre entière et jusqu'à la Pleine Lune qui le massacre pour avoir le droit de rester un peu plus longtemps avec lui, de garder l'illusion que, peut-être, les sentiments respectifs ne seraient pas suffisamment amochés pour empêcher de reconstruire un truc. Mais ça ne colle pas, c'est encore le même qui doit se charger de le faire remarquer, on n'admettra jamais un truc pareil, que son alter ego, celui avec qui il communique plus par télépathie que par mots tant ils sont sur la même longueur d'ondes, puisse ne pas être the one, celui qu'il lui faut. Et puis avec ça, les idiots, ils ont bien foutu en l'air leur belle amitié, alors franchement, qui aura le cœur d'aller lui lister le peu qu'il lui reste ?