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Traduction : « C'EST LE GRAND JOUR ET J'AI MON DVD ! JACK ! »

Nous tenons à prévenir nos lecteurs que cette traduction est légèrement éloignée de la version originale, le français ne permettant qu'outre mesure la description de sentiments et de vives émotions transcendants tout type de langage humain.

XD Bon, ben… vous connaissez le programme de ma soirée ! Et j'espère de la vôtre aussi ! Ou tout du moins de votre week-end à venir ) Je suis de tout cœur avec les Frosties qui doivent attendre encore un peu avant d'avoir le saint-graal Légendaire entre les mains ! Soyez fortes !

Mine de rien, avec toutes ces activités frostiennes, je n'ai pas vu ces quatre mois passer. J'ai l'impression que le 28 novembre était hier ! Que de fanarts, que de fanvidéos, que de fanfictions, que de fan-machin-truc-bidule-chouette-et-que-sais-je-encore ont vus le jour depuis cette date mémorable (enfin… le 20 novembre pour les Américains…)

Affirmons-le une nouvelle fois encore : « J'aime Jack et j'en suis fière ! », mieux ! « Je crois en toi, Jack ! »

… si Jack était vraiment conscient du culte qu'on lui rend, je parie trois yétis qu'il en aurait les chevilles enflées…

Oulà ! Mais que de bavardages ! Vous étiez venues lire une fanfiction ? Ah mais oui, oui. Elle existe XD Voici le début de mon 3ème one-shot. Oui, alors pour ceux ou celles qui n'auraient pas suivis, je récapitule : j'écris une tétralogie.

Ouais… c'est du bref, ça XD

Cette tétralogie de one-shots, à la base (raison pour laquelle, je m'évertue à les appeler encore comme tel alors même que trois sur quatre sont des fanfictions à chapitres…), est une histoire qui, a priori, peut-être à peu près lu séparément. Néanmoins, je vais pas me gêner pour faire un peu de pub. Je n'expliquerai rien dans les commentaires qu'il n'est été révélé auparavant. Sur ce, si vous êtes curieux, je vous invite à aller lire L'Etoile-guide (1er one-shot, qui lui en est vraiment un !) et Cupamor et Desidone (2ème one-shot, qui lui en est pas du tout un… XD)

Disclaimer : l'univers des Légendes ©William Joyce, Les Cinq Légendes ©Dreamworks, Anastasie et Timothée (alias Stacy et Timmy)) ©moi-même

Sur ce, amies frostiennes (ou amis lecteurs qui se seraient perdus dans notre cher fandom XD), bonne lecture !


Chapitre 1 : J'en apprends de bonnes tous les jours !

Ma sœur sort avec un esprit.

Enfin… ça, c'est ce qu'elle dit. Parce que c'est évidemment impossible. Je sirote mon soda, étendu dans la balancelle que je pousse d'un pied mollasson. Le soleil tape ce versant de la montagne avec ardeur. Je pense qu'elle veut dire par là qu'il est un peu comme un ange. Ce doit être un gars parfait à ses yeux, quoi. Cependant, je ne l'ai encore jamais vu. Je fais la grimace avant d'aspirer par la paille une grande gorgée de ma boisson pétillante. Il le faudra bien un jour pourtant. Pourquoi ? Mais parce que je suis son frère ! C'est… c'est un devoir qui m'est incombé que de m'assurer que ma petite sœur soit entre de bonnes mains. Cela n'a rien à voir avec la curiosité. Non. J'ai eu beau lui demander plusieurs fois (elle parle de harcèlement, mais je trouve qu'elle y va un peu fort), elle n'a jamais voulu le ramener à la maison, chose que j'ai toujours trouvée étrange. Elle n'en parle presque jamais à dire vrai. Comment je le sais, alors ? Non, je n'ai pas été lire son journal intime. Elle a finit par me l'avouer un jour. Je m'en souviendrais toute ma vie. J'esquisse un petit sourire nostalgique.

Je voulais l'emmener au cinéma parce qu'on était dimanche et que c'était à peu près la seule journée où on pouvait se relaxer tous les deux. Même si nous habitions tous les deux dans mon appartement et qu'on se voyait, de fait, tous les jours. En effet, mes parents étant mutés à Seattle, j'avais décidé de rester à Burgess. J'ai vint-cinq ans, je n'étais pas obligé de suivre mes parents à l'autre bout des States. Seulement, ma petite sœur, elle, est encore mineure. Et loin d'elle l'idée de quitter son bahut, ses amies, sa vie en Pennsylvanie. Du coup, j'avais proposé de l'héberger avec moi. Chacun ayant trouvé son contentement, nous nous étions retrouvés à vivre ensemble, ma sœur et moi. Tout ça pour dire au final que, oui, d'accord, on vit ensemble, mais il n'empêche que ce dimanche là, plus que n'importe quel autre jour, je ressentais le besoin de partager un moment fraternel avec elle. J'avais évoqué le fait qu'elle partirait surement l'année prochaine pour poursuivre ses études, mais têtue comme une mule, elle avait refusé en bloc. Elle était même entrée dans une colère noire à la simple proposition de passer du temps avec moi. Je sais que c'est une adolescente et que c'est se taper la honte que de se balader avec son grand frère, mais quand même… au point d'être de très mauvaise humeur ? D'autant plus qu'elle n'avait vraisemblablement rien de prévu, ce que je lui avais demandé de confirmer par la suite. Mal m'en pris car elle a semblé se fermer comme une huître. J'insistais.

- Je sors, m'a-t-elle répondu dans un soupir agacé

J'ai alors ouvert de grands yeux éberlués. Ma sœur m'avait-elle bien dit ce qu'il m'avait semblé entendre ? En effet… elle ne me l'avait pas répéter mais j'ai vu ses joues rosir. C'était d'autant plus facile qu'elle était pâle comme un cachet d'aspirine. Un vrai fantôme ! J'ai alors compris qu'elle ne sortait pas dans cette fraîcheur qui l'insupportait sans bonne raison. Elle avait un rendez-vous. Ma petite sœur avait un rendez-vous ! Je la revoyais marcher à quatre pattes cherchant à me rattraper et tentant désespérément de tenir sur ses deux pieds. Et à ce moment là… mon petit bébé avait tellement grandi… qu'elle avait un rencard !

- Nan ! C'est pas vrai ! m'étais-je contenté de m'écrier avec un petit sourire plaisantin

Elle a haussé un sourcil interrogatif. J'ai brusquement repris mon sérieux.

- Comment tu l'as rencontré ?

- C'est pas ton problème.

Et paf ! Elle m'envoyait toujours balader comme ça ! Quelle petite sœur indigne quand même. Mais je l'aimais malgré tout. Même si je prenais la chose en plaisantant, je n'étais pas forcément des plus rassuré. Après tout, je ne savais rien de cet individu et je tenais à ma petite sœur. Sans parler du fait que j'étais son tuteur légal. Il avait intérêt à être gentil avec elle sans quoi… je m'étais juré de lui parler du pays.

Quoiqu'il en soit, elle m'a promis que je pourrais le voir cet été. Mais pas dans notre petite bourgade de Burgess. Ah ça ! J'ai rapidement compris que plus qu'une gêne, c'était tout à fait impossible. Je me suis fait laminer du regard lorsque j'ai osé proposer qu'il vienne passer quelques jours en vacances avec nous dans le Sud. Non, cette année, ma petite sœur a déclaré que si on devait partir en vacances, ce devait être dans le Vermont. Le Vermont ! Même en été, c'est jamais la canicule là-bas. Pas de plage, pas d'océan, pas de filles en bikini. Juste de la montagne. D'autant plus étonnant quand on sait que ma sœur supporte mal la fraîcheur. Oui, chez elle, les températures au-dessus de quinze degrés représentent une certaine douceur alors que, moi, je crève déjà de chaud. En soit, ça ne me dérange pas d'aller dans le Vermont pour des vacances. Je peux surement y trouver mon compte au final : les filles en short aussi c'est pas mal. Mais venant de ma sœur… ça a eu le don de me surprendre totalement. Bref, nos parents ont loué un petit chalet et nous nous sommes retrouvés en famille dans les montagnes verdoyantes du Nord-Est des Etats-Unis en plein mois d'août, tous les quatre, alors que cela faisait plus de six mois qu'on ne s'était pas vus.

Aujourd'hui est vraiment une magnifique journée, quoiqu'il y ait une petite brise, que je jugeais rafraîchissante, nous venant du Nord-Ouest. Je soupire en pensant que, malgré la douceur, ma petite sœur juge le temps trop sévèrement et décide de s'enfermer à la maison. Cela ne serait pas problématique en effet puisque je pourrais très bien aller en randonnée tout seul, quoique le charme de vacances en famille en pâtisse, faire une ou deux parties de badminton avec ma mère, véritable joueuse dans l'âme, préparer des grillades avec mon père ou simplement me dorer la pilule. Seulement je considère, et à juste titre selon moi, que si nous sommes là pour notre semaine de vacances, ce n'est pas non plus pour que l'une d'entre nous fasse exactement comme d'habitude : rester à l'intérieur, à se goinfrer de sucreries, non pas plantée devant la télé, vu qu'il n'y en a pas ici, mais affalée sur le fauteuil tout de même. J'avoue que je ne sais pas ce qu'elle fait. Personne n'est dans la maison dans la journée. Il n'y a vraiment que ma sœur pour rester cloîtrée fin août entre quatre murs. Elle ne s'en rend peut-être pas compte mais c'est son dernier été d'adolescente. J'aurais cru qu'elle en aurait profité pour voir ses amies, flirter, être avec papa et maman. Mais non. Mademoiselle restait enfermée, affalée sur son fauteuil comme une grosse larve. Mine de rien, je m'inquiète quand même pour elle.

Depuis toute petite déjà je la trouvais bizarre. Mais bon, je me suis persuadé que c'est parce qu'elle est ma sœur, et qu'une sœur parait forcément ainsi du point de vue de son grand frère. Néanmoins, il y a plusieurs mois, j'ai eu le sentiment qu'elle devenait encore plus bizarre. Des fois, j'ai l'impression de l'entendre parler toute seule. Au début, je me suis rassuré car il était bien plus de minuit lorsque je passais devant sa chambre : elle devait parler en dormant. Cependant, je restais perplexe le jour où ce fut en plein après-midi d'avril… Je n'ai jamais osé lui demander d'explication. Je n'en ai pas vraiment eu le temps non plus. Deux jours plus tard à peine, elle s'est retrouvée alité avec une grippe de malade et un rhume carabiné en prime. C'est tout à fait elle…

Tout cela pour dire que son comportement des derniers mois me plonge dans une grande perplexité. J'en suis même venu à me demander si ma sœur ne devenait pas folle. Sincèrement, je commence sérieusement à me faire du souci pour sa santé mentale. Souvent, je me suis d'ailleurs déjà demandé si c'était vraiment bien de la laisser s'empêtrer dans ses théories et ses élucubrations sur les esprits. Oui, elle y croyait dur comme fer depuis…. A dire vrai, d'aussi loin que remonte ma mémoire, elle avait toujours affectionné ces histoires. Je me préoccupe peut-être un peu trop d'elle, il est vrai. Pourquoi ? J'ai ma vie, pensé-je d'un côté : mon travail, mes potes… euh… Ouais, bon ok. Mais une vie calme me convient parfaitement ! Surtout après le scandale de mon ex… Elle m'incriminait de toujours déblatérer sur ma sœur. Mais c'est faux. Je ne faisais que lui demander son avis, puisqu'elle-même était petite sœur, sur le comportement que je devrais adopter ou ce qui pouvait bien passer par la tête de ma frangine. Apparemment, ça ne lui plaisait pas. Après quatre mois ensemble, elle me larguait.

Je suis ainsi, mon verre de soda à la main, sur la terrasse quand ma petite sœur arrive à son tour. Etonné de la voir ici, j'écarquille les yeux derrière mes lunettes de soleil. Elle semble chercher quelque chose du regard derrière elle. Puis, elle soupire et son regard revient vers moi.

- Dis… tu voudrais pas venir te balader avec moi ? me demande-t-elle après un silence que je note hésitant.

J'avoue que j'ai mis un certain temps à digérer l'info.

- Stacy, tu vas bien ? ironisé-je en portant ma main à son front

Elle la repousse d'un revers et souffle, réaction caractéristique qu'elle a lorsque je l'exaspère.

- Ah, ah… très drôle, Timmy. Mais je suis sérieuse.

Ravi, mais pas moins surpris, qu'elle me fasse cette offre, je saute de joie. Ma réaction enthousiaste la fait sourire. Papa et maman sont partis faire un golf. Ce n'est pas encore la super sortie familiale dont je rêvais mais c'est déjà un énorme pas en avant, d'autant plus que la proposition venait de Stacy même. C'est presque un évènement à fêter, ce que je lui fais remarquer avec une légère pointe de sarcasme. Elle lève les yeux au ciel et part enfiler des chaussures de marche. Je ressemble mes affaires et bientôt je ferme à clé la porte du chalet. Nous nous enfonçons rapidement dans la forêt, et la fraîcheur humide des frondaisons, accompagnée d'une petite brise, est tout aussi agréable que la bulle de silence qui nous a enveloppés. On entend plus que nos pas sur le gravier et la vie grouillante et mystérieuse des bois, celle qu'on entend mais qu'on ne voit jamais. C'est tout à fait reposant. Tandis que nous avançons, je me demande si le but de cette balade n'est pas de me présenter son copain. Après tout, c'est bien pour ça qu'on est venu se perdre dans le Vermont. Peut-être qu'il habite dans le coin. Ça serait pour ça qu'elle aurait voulu venir ici. Ça se tient. Mais comment l'aurait-elle rencontrée ? Je finis par entamer la conversation afin d'assouvir ma curiosité :

- Alors, alors… tu vas enfin présenter ton super grand frère à ton copain ?

- Peut-être.

Je soupire. Des fois, ses réponses courtes et évasives me fatiguent.

- Stacy, t'es relou. Je peux au moins connaître son prénom ?

- Jack.

- Il a quel âge ?

Elle étouffe un rire. Non mais c'est qu'elle se fout de moi, là. Pour une fois que j'ai rien dit de spécial ! Je l'observe se retenir de rire. Elle se contente de jeter un coup d'œil en arrière avec un petit sourire en coin, légèrement sarcastique.

- Ça dépend des jours, finie-t-elle par répondre en reportant son regard vers moi

Une brusque bourrasque de vent froid s'engouffre soudain sur le chemin de terre. Stacy se crispe, frigorifiée. Elle est réellement terriblement sujette au froid, c'est incroyable… Je lui frictionne les épaules, comme à l'habitude. Elle jette un coup d'œil en arrière et fixe un point invisible d'un regard meurtrier.

- C'était pas dit méchamment, l'entends-je marmonner

Je finie par me demander combien de fois elle compte détourner le regard et se retourner. C'est assez étrange. Mais apparemment, elle ne s'adresse pas à moi car aussitôt elle enchaîne :

- Pourquoi tiens-tu tant que ça à le rencontrer ? Tu crois que c'est un mauvais type ?

J'inspire profondément et lui explique avec sérieux :

- Tu sais, Stacy, faut que tu comprennes que même si je te charrie tout le temps, ça n'empêche que je t'aime et je tiens à toi. T'es ma petite sœur quand même. Je veux pas qu'on te fasse de mal et je veux qu'on te traite bien. C'est tout. Et puis, ajouté-je en plaisantant, c'est aussi une affaire d'homme !

Stacy se contente d'un soupir blasé. Elle n'en dit pas plus cependant. Nous continuons à marcher et finissons par déboucher sur un large chemin blanc longeant le flanc de la montagne. La vue est à couper le souffle. Nous nous arrêtons même pour en profiter. J'observe en coin ma petite sœur. Elle a une fois de plus le regard ailleurs. J'aurais cru que, comme moi, elle s'émerveillerait du paysage. D'autant plus que c'est une petite artiste en herbe. Oui, j'en suis fier. Et alors ? Elle a un coup de crayon magnifique. Dommage qu'elle le gâche à gribouiller des créatures fantaisistes. Elle se tourne enfin vers moi et me surprend en pleine observation. Elle hausse un sourcil interrogateur. Et dire que dans un tout petit mois, elle va quitter mon appartement et Burgess pour Philadelphie. Ma petite sœur va devenir étudiante. Quelque part… j'appréhende un peu ce moment. Ça ne se passait pas si mal au final, notre cohabitation. Je passe un bras sur ses épaules. Nous regardons ensemble la forêt verdoyante s'étendre à perte de vue et, au loin, les jeunes monts s'élever en pic ardu. Le soleil brille. L'air est calme et cela nous change de la clameur de la ville. Sans quitter des yeux ce paysage, Stacy me demande :

- Tu veux vraiment le voir ?

- De qui ? Ton copain ? Bah, oui. Ça me ferait plaisir, quoi.

Elle s'écarte de moi d'un pas et fait la moue. Ceci était un signe classique d'une intense réflexion. « Je peux mais je ne peux pas, est-elle surement en train de se dire. »

- Du moment que tu l'aimes, c'est tout ce qui compte, la rassuré-je, il peut bien ressembler à un clochard avec des croûtes entre les bourrelets, un œil de verre et boiter. J'en a rien à battre !

Stacy éclate de rire. Je fais de même en riant de ma propre plaisanterie. Une nouvelle bourrasque vient secouer nos cheveux.

- Woh ! Ça, c'est du vent de montagne ! m'exclamé-je

Stacy envoie un regard accusateur dans le vide. Mais qu'est-ce qu'elle a, à la fin ?

- Il habite dans le coin, c'est ça ? lui demandé-je

- Pas vraiment.

Je fronce les sourcils, perplexe.

- En fait, m'explique-t-elle, il est déjà avec nous.

- Ah bon ? Ah ! Il se cache. Le petit plaisantin !

Je jette un coup d'œil aux alentours en espérant trouver le petit copain farceur. Mais à ce jeu-là, mon coco, je suis le plus fort. Stacy se frappe le front, apparemment désabusée par ma réaction.

- Non… à dire vrai, il est même à côté de moi.

- Hein ? A côté de toi ? N'importe quoi ! Oh ! Bonjour petit ami invisible de Stacy ! m'amusé-je

J'éclate de rire. Stacy serre les poings et s'énerve.

- Tu vois rien parce que t'es trop buté et que t'es même pas fichu de croire ta propre sœur !

Elle passe devant moi, l'air pincé et marmonne :

- Je t'avais dis que ça marcherait pas… allez viens, on se tire.

Mais à qui donc parle-elle ? Il n'y a absolument personne ! Tout à coup, la vérité m'apparaît comme un coup de fouet au visage. J'écarquille les yeux de stupéfaction. Oh mon Dieu ! Elle est folle ! Non, mais je parle sincèrement. Je parle pas de « elle est folle, ah ah très drôle », je parle de « elle est malade à cause de la folie, cette dégénérescence mentale temporaire ou pas. » Ma petite sœur est malade… Que dois-je faire ? Devrais-je la laisser continuer à s'enferrer dans ses élucubrations ? J'en étais sûr : ces histoires d'esprits et compagnie, c'est vraiment pas bon pour la cervelle ! Devrais-je l'emmener directement à l'hôpital le plus proche ? Ou peut-être appeler papa et maman ? Ou devrais-je l'occuper, la distraire, faire en sorte qu'elle revienne parmi nous ? Oh ! Oui, ce n'est peut-être pas une mauvaise idée. Je la rattrape à grande enjambée. Elle bougonne encore dans son coin, les mains dans les poches. Je suis de plus en plus inquiet pour elle. Pourtant, elle éclate soudain de rire et pointe du doigt un point invisible à côté d'elle. Non mais là, c'est certain : elle est folle. Je me racle la gorge et m'approche, prudent, vers elle. On ne sait jamais comment vont réagir ce genre de personnes. Elle tourne brusquement la tête vers moi. Ses joues sont rosées et elle me dévisage à la fois surprise et courroucée. Pourquoi ? Mystère…

- Hum… euh… Stacy ? Tu as ton carnet à dessin avec toi ?

Je dois la distraire au mieux pour qu'elle revienne parmi nous, qu'elle sorte de sa bulle.

- Bien sûr, me rétorque-t-elle avec une pointe de dédain

Comme preuve, elle extirpe de son petit sac à dos qu'elle trimballe toujours avec elle un calepin de feuille blanche.

- Et si tu dessinais ce magnifique paysage ?

Elle semble interroger du regard une personne à côté d'elle. Surement son petit copain imaginaire. Je ne m'étais pas rendu compte qu'elle était tombée si bas. Allait-elle aussi mal ? Mais pourtant, j'étais persuadé qu'elle avait des amies. Me serais-je trompé ? Elle finie par hausser les épaules et s'installe sur un rocher en bordure du chemin, les pieds se balançant dans le vide vertigineux. La pierre oscille un peu.

- Euh… vas-y doucement… ça n'a pas l'air très stable, me permette-je de lui signaler

Mais évidemment, je peux dire ce que je veux, elle n'en tiendra pas compte. Elle affectionne au moins assez le dessin pour pouvoir totalement s'immerger dans son activité. Je l'observe en silence. Aussitôt qu'elle dispose de son crayon entre les mains, les traits courent sur la feuille et les formes prennent vie. De temps à autre, elle range une mèche rousse rebelle derrière son oreille, jette un coup d'œil aux monts lointains, ou se met à pouffer de rire toute seule. Si ça continue comme ça, ce n'est plus de l'inquiétude que je vais ressentir mais bel et bien de la panique ! Le soleil tape fort aussi. Peut-être qu'elle est déshydratée ? Je m'approche d'elle avec une bouteille d'eau. Je la lui tends. Elle pose ses affaires et les maintient comme elle peut sur ses genoux. Elle débouche la bouteille. Au même moment, son crayon roule sur la pierre. Elle cherche à le rattraper. Le rocher oscille. Le crayon tombe dans le vide. Elle tend le bras dans un dernier effort pour le rattraper. Le rocher bascule en avant. L'eau gicle. Le calepin s'envole.

- Stacy… bredouillé-je

La bouteille tombe dans le vide. Je rattrape ma petite sœur en chute libre par le bras. Je la propulse en arrière. Par l'effet de la poussée, je me retrouve à sa place. Je tombe. Stacy hurle mon nom mais je n'entends rien. L'air siffle dans mes oreilles. Je vois ma petite sœur m'appeler. Puis, tout s'éteint brusquement.


Oh oh oh

*encore un rire bizarre…*

Alors ? Qu'en dites-vous ? Tentez de laisser une rev… de découvrir la suite ?

Rendez-vous le 1er avril (et ce n'est pas une mauvaise blague) pour le chapitre suivant !