Note d'auteur: Les personnages et l'univers potterien appartiennent à J.K Rowling
Bonjour, Voilà ma première fanfiction HP, j'espère qu'elle vous plaira. J'ai opté pour une dramione parce que je trouve ce couple tellement improbable que c'est ce qui le rend intéressant. En tout cas j'ai eu beaucoup de plaisir à écrire sur ces deux personnages. Le premier chapitre peut sembler un peu long. Mais je trouvais nécessaire d'expliquer certaine chose ou de developper certains détails. Alors j'espère que vous aurez envie de le lire en entier. Soyez indulgents avec moi s'il vous plaît, comme je l'ai déjà dit c'est ma première fanfic. Mais n'hésitez pas à me donner des conseils ou à faire des critiques. C'est toujours bien de pouvoir progresser. Autrement dit je suis avide de reviews autant que de petits gâteaux à la crème! ^^ ( et oui je suis une gourmande d'où mon pseudo! ^^)
Je vous souhaite une bonne lecture! :-)
PS: le titre peut paraître un peu guimauve dégoulinante, mais j'ai une idée précise de la direction de l'histoire. Le sens du titre se justifie donc dans la suite . ^^
Chapitre Premier : Un voyage inattendu
Une lumière bleue aveugla Hermione tandis qu'elle tentait d'échapper aux sorts jetés par le groupe de jeunes Mangemorts. Elle plaça son bras devant ses yeux dans une vaine tentative pour se protéger de cette insupportable brillance. Mais elle avait l'impression que la lumière du sort transperçait tout sur son passage. Sa vue n'était que bleu intense. Elle entendait des cris autour d'elle, emprunts d'une panique intense. Cependant la jeune femme ne parvenait pas à se défaire de cette lumière aveuglante.
En effet tout son esprit était happé par ce puissant halo de lumière. De nouveau, elle entendit des cris. Il lui semblait qu'on appelait quelqu'un. Le sens des paroles était difficile à discerner. Hermione ne distinguait que de simples sons, pas même des syllabes cohérentes. Néanmoins, elle sentait nettement l'angoisse poindre dans leurs voix. Elle dut fournir un effort intense pour décrypter les sons qui lui parvenaient de loin, comme un écho. Elle finit par reconnaître ses amis qui l'appelaient avec force. Elle voulut leur répondre mais elle réalisa bien vite qu'elle était incapable de parler et de bouger. Elle voulut baisser son bras, qui refusa de lui obéir : elle n'était plus maîtresse de ses mouvements.
C'est à cet instant qu'elle se sentit entraînée dans un courant d'air glacial. Elle fut aspirée, arrachée au sol et libérée en une fraction de seconde de la gravité terrestre. Elle ne pouvait voir ce qui l'a faisait virevolter, car ses bras lui barraient la vue. Elle ne pouvait plus se fier qu'à ses autres sens. La jeune femme se sentit emportée dans un tourbillon ascensionnel. Impuissante, son corps était emporté dans la course folle de cette masse d'air, qui la ballotait de part et d'autre de ces parois immatérielles. Ce ballet aérien semblait interminable et ne l'amusait pas du tout. Elle suppliait mentalement ses amis de l'aider. Mais son esprit aussi se retrouva paralysé par cette tornade bleue électrique. Peu à peu son esprit se vida de toute pensée, bercé par les mouvements du tourbillon. Enfin, elle sombra dans un sommeil profond.
Le bruit sourd d'un objet tombant sur le sol réveilla la Gryffondor. Un instant elle crut apercevoir la vive lumière bleue s'imprimer derrière ses paupières. Ça avait été la dernière image qu'elle avait vue avant de s'évanouir. Elle pensa alors que son cauchemar n'était pas terminé et qu'elle se trouvait toujours dans cette tornade géante qui l'avait malmenée. Cette désagréable sensation la quitta peu à peu. Elle pouvait sentir le pouvoir de la gravité peser sur chaque atome de son être, ce qui la rassura instantanément, autant pour le tour de manège gratuit auquel elle échappait, que pour l'équilibre de sa santé mentale. Elle se réjouissait de pouvoir penser avec lucidité.
Elle entreprit alors d'élaborer un compte rendu de son état physique. Mis à part un mal de tête lancinant et quelques courbatures dans les épaules et le dos, Hermione ne constata aucune blessure grave. Remotivée par ce bilan encourageant, elle décida d'examiner son environnement. Mais avant même d'avoir jeté un œil sur ce qui l'entourait, ses autres sens furent sollicités. Elle sentit quelque chose contre son corps. Elle se trouvait allongée sur le ventre, sur une surface douce comme un matelas de plume, cependant plus ferme. Une chaleur diffuse, qui provenait d'en dessous d'elle, se répandait dans tout son être. C'était comme si la jeune femme s'était trouvée sur un nuage tiède qui la maintenait dans une atmosphère confortable et réconfortante.
Puis la gryffondor sentit contre son visage un doux contact. Le tissu sur lequel elle était étendue était aussi doux qu'une peau de nouveau-né. Il s'avéra d'ailleurs que l'odeur qui l'imprégnait était agréable. Un mélange de senteurs de bois d'épineux et de menthe fraîche. C'était une odeur mystérieuse mais agréable. Elle se rendit ensuite compte avec étonnement qu'elle était bercée. La surface contre laquelle elle se trouvait se soulevait de manière régulière. La jeune femme mit ce détail étrange sur le compte de son étourdissement et n'y prêta pas plus d'attention.
Hermione aurait pu rester là pour l'éternité. Elle pensa qu'elle était dans un des lits de l'infirmerie. Madame Pomfresh prenait un soin tout particulier à chouchouter ses malades. Assurément, toute cette histoire de tourbillon et de jet de lumière bleu n'avait était qu'un mauvais rêve. Un tour de son esprit. Après tout, ils avaient parcouru la moitié de la planète, elle, Harry et Ron, pour fuir la vigilance de Voldemort, alors qu'ils étaient à la recherche des horcruxes. Ils n'avaient pas beaucoup dormi et avaient enchainé les péripéties angoissantes. Son esprit avait été victime de ce surmenage et ses amis l'avaient simplement emmenée se reposer avant de se préparer à livrer ce qui devrait être le plus important combat de leur vie. Et même si elle ne se sentait pas du tout reposée, il fallait qu'elle se lève et qu'elle rejoigne ses proches pour la bataille finale qui déciderait de l'avenir du monde.
La jeune rouge et or ouvrit doucement les yeux. Ils n'eurent aucun mal à s'habituer à la luminosité de la pièce dans laquelle elle se trouvait qui y était tamisée. Ce qu'elle vit alors, l'étonna, son champ de vision était beaucoup trop à ras du sol. Et le décor environnant était beaucoup trop en désordre pour être une des chambres de repos de Mme Pomfresh.
Mais elle était installée si confortablement, la délicate chaleur et les effluves envoutants toujours présents dans ses narines. Elle se sentait en sécurité installée comme elle l'était. Cependant elle finit par se décider à relever la tête pour voir ou elle avait atterri. Elle se souleva difficilement en s'aidant de ses mains. Hermione ressentit alors, avec plus d'intensité, les courbatures qui parcouraient son dos et ses bras. Et en même temps qu'elle faisait cette constatation, elle vit sur quoi elle était allongée un instant plus tôt. Ses bras faillirent se dérober alors qu'elle observait la partie supérieure du corps de son pire ennemi. Encore assoupi, la peau diaphane, les cheveux d'un blond intense virant presque au blanc, une veste noire et luxueuse. Aucun doute possible, il s'agissait de Drago Malefoy.
Elle resta bouche bée au-dessus de ce qu'elle avait considéré comme le plus confortable des refuges. Mais passé le moment d'hébétude, elle revint à la raison et elle se projeta en arrière avec empressement, afin de s'éloigner le plus possible de cet être répugnant. Elle atterrit lourdement sur les fesses, mais ignora la douleur et continua de glisser en arrière sans quitter l'abomination qui demeurait endormie. Par Merlin, que s'était-il passé ? Pourquoi se retrouvait-elle coincée avec Malefoy ?
Elle observa la salle d'un regard circulaire et se rendit compte qu'elle se trouvait toujours dans la Salle sur Demande. A part le bazar ambiant et les petits gémissements de farfadets en train de se disputer une longue-vue, il n'y avait pas âme qui vive. Comment était-ce possible ? Elle se souvenait de s'être trouvée dans cette même salle avec ses amis en train de se défendre contre les sbires de Voldemort. Et maintenant elle était seule…enfin pas tout à fait, mais son esprit préféra ignorer provisoirement cette partie de l'information. Elle mobilisa alors les forces qui lui restaient pour retrouver un semblant de calme et de logique.
La gryffondor essaya de refaire le scénario des évènements qui s'étaient déroulés. D'abord Ron et elle avaient rejoint Harry qui était en train de chercher la tiare de Serdaigle. Et puis Drago et ses acolytes les avaient attaqués dans la Salle sur Demande. Crabbe avait lancé un sort tous azimuts. Un éclair bleu. Le tourbillon d'air. Une chute. Et puis...rien d'autre. Son esprit n'était pas capable de reconstituer un récapitulatif cohérent. Ce patchwork de souvenir était tout ce qu'Hermione était à même de produire. Ce qui la ramenait au présent. Si plus personne n'était dans la salle, ça voulait dire qu'ils l'avaient quittée. Sauf Malefoy et elle.
Pourquoi ses amis ne l'avaient-ils pas emmenée avec eux ? Ne s'étaient-ils pas inquiétés de ne pas la voir revenir ? Ils l'avaient abandonnée ici avec l'un des êtres les plus détestables que la planète ait jamais porté. Harry était censé être l'un de ses meilleurs amis, et Ron s'était vanté d'être son petit-ami lorsque Goyle avait osé l'attaquer. Et elle se retrouvait toute seule. Lâchée de tous. Sous l'impulsion de l'incompréhension et de la colère qui l'envahissait, elle se releva avec rage. Elle chercha à canaliser sa rage en enlevant d'un mouvement vif la poussière qui s'était installée sur ses vêtements. Mais aussi pour se débarrasser de la sensation de souillure qu'elle ressentait après être restée assoupie pendant, elle ne savait pas combien de temps, sur cette immonde chose qu'était Drago Malefoy.
Il ne lui restait qu'une seule chose à faire. Hermione devait quitter cet endroit et retrouver ses soi-disant amis qui l'avaient littéralement abandonnée à son sort. Une fois qu'elle les aurait rejoints, elle envisageait de partager le fond de sa pensée avec eux. Alors qu'elle réfléchissait au meilleur chemin à prendre pour trouver la sortie, le jeune Serpentard émit un gémissement grave.
Il ressentait une douleur intense provenant de son torse. C'était comme si on l'avait frappé de plusieurs coups violents sur l'abdomen. Il fronça les sourcils et frotta son torse pour évaluer les dégâts potentiels. A son grand soulagement il n'avait rien de cassé, juste quelques bleus sans gravité. Pourtant il avait eu une sensation étrange. C'était comme si avant de ressentir cette douleur, il avait été soulagé par une présence douce et tiède qui avait apaisé ses blessures. Et le parfum composé d'un mélange d'agrumes lui revenait en mémoire. Cette douce odeur l'avait convaincu de rester assoupi. Son corps entier s'était délecté de ce contact doux et réconfortant. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas éprouvé un tel sentiment de sécurité et de bien-être.
Néanmoins, ce contact s'était à présent évanoui. Drago se reprocha presque immédiatement d'avoir pu se réjouir de cette douceur. C'était faire preuve de faiblesse. Et il n'en avait pas le droit, plus le droit. Les sentiments entamaient sa capacité de réflexion. Son éducation l'avait toujours incité à mettre de côté ses sentiments et à agir avec son cerveau et non son cœur. Il devait sans cesse afficher son hostilité, et agir avec prudence et calcul. Drago avait déjà fait preuve de fragilité l'an passé. Il se rappelait l'hésitation face à la réalité de sa mission. En fait le jeune homme avait échappé de justesse à de violentes représailles du Seigneur des Ténèbres, grâce à l'intervention de Rogue et à ses talents en occlumancie. Il avait mis en danger sa famille et sa propre vie. De plus, des années d'instructions et la peur des conséquences lui intimaient à travers toutes les cellules de son corps de combattre toute forme de tendresse et d'écarter tout ce qui le diminuait.
A présent que son esprit sortait peu à peu de sa torpeur et de son égarement, Drago entreprit d'ouvrir les yeux. Il ne savait pas trop à quoi s'attendre. Il ne se souvenait que de cette étrange lumière bleue. Cet imbécile de Crabbe avait lancé un sort au hasard. Il l'avait vu faire tourbillonner sa baguette dans les airs en direction du trio de gryffondor. Et avant d'avoir pu lui intimer le moindre ordre, son monde s'était imprégné d'un halo bleu aveuglant. Puis il avait été entraîné dans une tornade, sûrement provoquée par un autre sort, lancé par l'un de ses ennemis qui avait profité de sa désorientation. Puis il s'était évanoui.
Ses paupières eurent du mal à se soulever. Le Serpentard se sentait très fatigué et las à la pensée de devoir retrouver les rangs de l'armée du Seigneur des Ténèbres qui ne tarderait pas à pénétrer l'enceinte de Poudlard. Enfin, il les ouvrit et observa le plafond de la salle. Un plafond où les fondations de chêne brut étaient visibles. Des moulures élégantes mais usées par le temps décoraient avec finesse les rebords des poutres. Il en conclut qu'il se trouvait toujours dans la salle sur demande. Il reconnaissait cet art décoratif caractéristique de cette pièce, même s'il ne s'était retrouvé à l'intérieur que très rarement. Il avait dès la première fois remarqué l'élégance paradoxale de la boiserie dans ce lieu désordonné. Cependant il n'avait pas le temps de développer plus le sujet. Il devait sortir de là et rejoindre ses partenaires de guerre. Ces scroutts à pétards avaient dû l'abandonner sans aucun remords. Il ne leur en voulait pas néanmoins, car il aurait sûrement réagi de la même manière. Il aurait constitué un poids mort qui les aurait ralentis. On ne pouvait pas compter sur un acolyte Mangemort. Toujours prêt à sauver sa propre peau.
Sur cette réflexion, il se releva et remarqua avec surprise et crainte ce qui se trouvait en face de lui. A quelques mètres seulement. Il aperçut d'abord ses chaussures. Des baskets en toile, crasseuses. Puis il remonta lentement le regard le long de la silhouette qui demeurait immobile. Elle portait un jean plein de poussière et noirci à certains endroits comme si on l'avait brûlé. Il continua l'examen plein de méfiance. Ses yeux remontèrent en suivant la ligne de deux jambes fines. Puis le regard de Drago atteint le haut du corps de cet étrange observateur. Et Il découvrit avec horreur le visage de l'individu planté devant lui. Couverte d'une veste marron et d'un sweat-shirt à capuche, tous deux dans le même état que le jean. Là devant lui. Immobile. Le regard attentif et méprisant. L'une des personnes les plus abjectes de ce monde le toisait de toute sa ridicule hauteur. Hermione Granger.
Le regard du jeune Serpentard se remplit instantanément de fureur et de haine. Si elle était là, ça voulait dire que ses petits potes Potter et Weasmoche n'étaient pas loin. C'était sûrement elle qui l'avait projeté au sol. Il ne se laisserait pas faire cette fois. Il chercha sa baguette à l'aide de ses mains. Elle n'était nulle part. Paniqué, il jeta un regard sur le sol autour de lui. La rouge et or ne bougeait toujours pas. Il était totalement à sa merci. Ce qui l'énerva un peu plus. La colère qui bouillonnait en lui, mêlée à la panique, faisait se soulever sa poitrine à un rythme irrégulier.
« Tu perds ton temps à chercher Malefoy. Il n'y a aucune baguette dans le coin. J'ai déjà vérifié », annonça la Gryffondor avec calme.
Le Serpentard affichait une grimace de haine. Si ses yeux en avaient été capables, ils lui auraient envoyé des éclairs. Hermione aurait souhaité ne pas être présente au réveil du vert et argent, mais elle avait mis trop de temps à se décider sur l'itinéraire à prendre dans le labyrinthe des meubles. Elle avait assisté à son lent et trainant réveil. Et s'était figée, saisie par une soudaine angoisse. Elle avait tenté de saisir sa baguette qui devait se trouver dans sa poche et n'avait rien trouvé. Puis la jeune femme avait scruté les alentours, espérant que l'objet soit tombé durant sa chute. Mais elle avait eu beau fouiller le sol du regard, elle avait été incapable de l'apercevoir. Puis Malefoy s'était relevé et maintenant il l'observait ne cherchant même pas à dissimuler sa répugnance. Elle soutint son regard avec férocité. Elle se préparait déjà à subir ses assauts verbaux. Des années de pratiques l'avaient immunisée contre les attaques perverses de Drago Malefoy. C'était un petit jeu auquel elle était habituée.
« C'est toi qui m'as envoyé à terre Granger ? Tu vas me le payer ! , s'écria Drago alors qu'il se relevait sans la lâcher des yeux. Affichant un regard haineux, presque meurtrier.
— J'aurais été enchantée d'être à l'origine de ton humiliation, mais malheureusement un de tes sbires s'est chargé de la sale besogne ! dit Hermione sur un ton de défi.
— Espèce de sale petite Sang de Bourbe ! cracha le Serpentard.
— Tu devrais chercher à te renouveler. C'est du recyclé ton insulte. Et même les meilleures ont une date d'expiration », annonça- telle.
Elle ne bougeait pas, elle redoutait le moment où il se jetterait sur elle. Il n'avait pas une carrure imposante, mais il était plus grand qu'elle. Et on pouvait deviner sous son costume noir des muscles fins mais puissants. Il aurait facilement le dessus sur elle dans un corps à corps. Néanmoins elle ne pouvait s'empêcher de le provoquer. Par Merlin, où étaient ses amis quand elle en avait besoin ?
« T'as pas l'air dans ton assiette Granger ! continua le jeune homme le sourire aux lèvres. Qu'est-ce qu'il y a ? On fait moins la fière sans ses petits copains à ses côtés ? D'ailleurs où ils sont ces deux gnomes ? » l'interrogea-t-il, en observant avec une attention redoublée les armoires, les vitrines, les grands fauteuils…qui les entouraient. Tous ces objets s'étaient transformés en cachettes potentielles pour ses ennemis.
« Ils ne sont pas là, inutile de faire dans ton pantalon, Malefoy ! Tu crois qu'ils m'auraient laissé ici seule avec toi, sans t'achever avant. », ricana-t-elle.
Mais au fond d'elle, elle se maudissait. Une nouvelle provocation ne l'aiderait sûrement pas. Et puis elle venait de lui révéler qu'elle était vulnérable. Sans aucun moyen d'invoquer la magie, ni ses amis. Il pourrait faire ce qu'il voulait d'elle. Bien sûr elle se débattrait comme une lionne, mais elle restait lucide, elle n'avait aucune chance de victoire.
Le Serpentard redirigea son attention sur la jeune femme. Son regard semblait briller d'une lueur destructrice. Hermione se préparait à combattre de toutes ses forces, tandis que le garçon blond s'avançait lentement dans sa direction.
Drago n'était qu'à quelques mètres de sa victime désignée. Il ne voulait pas se salir les mains en touchant cette Sang impur, mais elle avait dépassé les bornes. La simple présence de cette Miss-je-sais-tout l'avait énervé à tel point qu'il en perdait la raison. Il pouvait déjà sentir ses mains autour de son cou, refermant progressivement leur étreinte autour de leur proie.
Alors qu'il était à portée de main de la jeune Gryffondor, les portes de la salle sur demande grincèrent. Les deux ennemis ne pouvaient voir la grande porte massive, cependant ils espéraient tous les deux un renfort potentiel dans cette soudaine irruption. Restait à savoir pour lequel d'entre eux. En une fraction de seconde, ils s'accroupirent dans un même mouvement derrière un buffet en bois blanc. Leurs regards se croisèrent. Chacun pouvait lire dans le regard de l'autre, l'incompréhension mutuelle. Aucun jet de lumière, aucuns cris, même pas une menace. Pas d'ennemis, pas d'alliés. Ils osèrent un regard en direction du grincement des gonds de la porte, qui se refermaient avec lenteur.
Ils ne virent rien au début. Mais ils entendaient des chuchotements. Apparemment ils étaient plusieurs. Deux pour être exacte. Hermione parvint à déchiffrer un juron étouffé aux intonations graves. Il s'agissait d'un garçon. Elle espéra un moment qu'il pouvait s'agir de ses amis qui venaient à son secours. Mais ses espoirs fondirent comme neige au soleil lorsqu'elle aperçut les deux adolescents, un garçon et une fille, qui s'avançaient avec précaution dans le dédale encombrant de la salle. Il s'agissait de deux élèves de l'école. Elle ne les avait jamais vus. Pourtant ils semblaient du même âge, sûrement de la même année qui plus est, que les deux ennemis cachés.
Hermione observa la jeune fille qui arborait une chevelure dorée. Ces cheveux étaient longs et soyeux. Hermione aurait sûrement tué il y a quelques années pour avoir ce genre d'atout féminin. Elle nota ses jambes fines et sa taille menue. Elle avait l'air tellement fragile. Puis elle concentra son attention sur le garçon. Il avait des cheveux bruns en bataille, qui descendaient jusqu'au niveau des oreilles. Il était grand et arborait de larges épaules. Il ne portait qu'une chemise et un pantalon, sans veste ni robe de sorcier. Il la portait très cintrée, de telle sorte que l'on pouvait apercevoir les muscles noueux de son torse et de ses bras. Cette parfaite réplique de la virilité fantasmée ramena le souvenir de Viktor Krum dans l'esprit d'Hermione. Elle ne put s'empêcher de sourire à cette simple pensée. Puis elle secoua la tête pour revenir à des préoccupations plus sérieuses que la situation imposait. Elle essaya de discerner plus de données sur la physionomie des nouveaux arrivants. Mais dans la demi-pénombre il était assez difficile, à la distance où ils se trouvaient, de distinguer davantage que les silhouettes et quelques détails flous.
Ils continuèrent d'avancer prudemment, et jetaient quelques regards angoissés autour d'eux. Cependant cette angoisse semblait mêlée à une excitation mal dissimulée. Ils ne voulaient pas être surpris. Ils bravaient les interdits. Hermione reconnaissait parfaitement cette attitude pour l'avoir à plusieurs reprises adoptée elle-même durant ses années au côté de Harry. Enfin ils s'arrêtèrent non loin des deux ennemis cachés. A cette distance Hermione pouvait parfaitement distinguer ce qu'ils étaient en train de manigancer.
La jeune fille tenait dans une main un sac lourdement chargé et de l'autre, la main de son compagnon. Soudain un détail l'interpella. La fille blonde portait un ensemble vert et argent, tandis que le garçon était paré des couleurs rouge et or ! Le choc de cette observation paralysa momentanément la jeune femme. Un Gryffondor et une Serpentard main dans la main, sur le point d'enfreindre les règles ensemble. C'était du jamais vu à Poudlard.
Une fois l'hébétude passée elle écouta leur conversation, la curiosité prenant le dessus sur son ébahissement. Drago, lui aussi semblait captivé par les deux élèves. Il resta immobile, les sourcils froncés par la concentration.
« Bon je pense qu'on a pas été suivis, annonça la jeune fille blonde, de toute façon personne ne connait cet endroit. C'est une des salles secrètes de Poudlard, continua-t-elle avec une assurance exagérée, comme si elle cherchait à se persuader de ses propres paroles.
— Tu m'étonnes ! Normal que personne ne connaisse cet endroit. C'est un vrai taudis ! Il n'y a aucun intérêt à connaître un tel débarras ! s'exclama le jeune homme en ouvrant largement ses bras pour désigner la salle.
— Oui cette salle n'est pas la meilleure. Mais comme je te l'ai expliqué elle peut être différente à chaque fois, insista-t-elle devant la moue sceptique du Gryffondor. Je t'assure, elle se remplit en fonction de tes besoins. Elle s'adapte à ta demande inconsciente quand tu en as besoin. C'est un vrai joyau de la magie. L'une des plus ingénieuses utilisations de la sorcellerie.
— Alors là je te suis pas ma petite vipère ! reprit le Gryffondor. Selon toi, cette salle considère que nous avons besoin de meubles en bois, de broches vieillottes, de loupes rétrécissantes…Oh ! Et d'un farfadet farceur aussi ! », ironisa le garçon.
Le farfadet qui leur tournait autour depuis un moment, fonça soudainement vers le Gryffondor. Et lui déroba, ce qui semblait être une baguette de sorcier.
« Hé ! Rends-moi ça tout de suite saleté de créature puante ! », s'énerva-t-il.
La petite créature tenta de s'échapper en volant, mais elle fut stoppée dans son élan par la poigne féroce du jeune homme. Il récupéra son bien mais ne relâcha pas tout de suite le petit bonhomme, qui se débattait avec force entre ses grandes mains. Le garçon semblait s'amuser, sans méchanceté, de l'effort vain de l'être qui se tortillait dans sa poigne d'acier. Hermione savait à quel point ces petits êtres pouvaient se révéler farceurs et mesquins. Malgré tout elle était contre toutes les violences envers les créatures magiques. Elle allait se lever et ordonner au garçon de relâcher sa prise, quand la jeune Serpentard intervint :
« Lâche le Caleb, on n'a pas de temps à perdre avec tes expériences stupides, s'exaspéra la jeune fille d'un ton las.
— Ça n'a rien à voir avec mes recherches. Je voulais juste lui faire comprendre qu'il vaudrait mieux pour lui, la prochaine fois, s'attaquer à un ennemi à sa taille. »
Il jeta un coup d'œil au farfadet, qui épuisé par ses vaines tentatives pour se libérer, était à demi inconscient.
« Bon je crois qu'il a compris ! », dit-il alors qu'il relâchait sa prise.
Aussitôt l'insupportable créature retrouva un subit regain de vie et s'envola hors de portée des deux étudiants. Et avant de s'éloigner définitivement, il mima une grimace grossière à leur attention.
« Bon alors mettons-nous au travail maintenant ! s'exclama la jeune Serpentard en claquant ses mains.
— Laisse-moi t'aider Mable, dit le Gryffondor tandis que la jeune fille blonde vidait le contenu de son sac. On va le poser sur cette table ici », annonça-t-il en déposant un chaudron qui semblait plein, sur une table massive patinée par le temps et la saleté ambiante. « Dis-moi tu en as fait pour un régiment. Ne me dis pas que je vais devoir ingurgiter la moitié de ce truc ! demanda-t-il avant de l'interroger du regard.
— J'avoue que j'ai peut-être exagéré sur les quantités, reconnut-elle avec un air contrit, mais c'était les dosages indiqués dans le livre de potions. Et comme je ne voulais pas rater la réalisation de cette recette, j'ai suivis à la lettre les instructions. Mais rassure-toi, il nous suffira d'en avaler une louche chacun.
— J'espère que t'es sûre de ton coup cette fois, Mable ! dit Caleb en observant avec inquiétude le contenu du chaudron. La dernière fois je me suis retrouvé avec tes cheveux pendant une semaine. Alors je te préviens que c'est la dernière tentative à laquelle j'accepte de participer.
— Fais-moi un peu confiance. La dernière fois la potion n'était pas au point. Les variables sont très nombreuses. Et il est difficile de prédire le résultat. Cette potion permet d'échanger nos corps comme je te l'ai expliqué. Mais cette fois ça marchera. C'est sûr avec les modifications que j'ai opéré. Ainsi je pourrais ressentir tout ce que tu ressens et inversement. Ça va être une grande expérience Caleb. Un moment unique », annonça-t-elle à son partenaire avec un sourire complice.
Elle se rapprocha de lui, et déposa un baiser sur ses lèvres, sans se départir de son sourire malicieux. Puis elle dirigea sa baguette vers la base du chaudron et invoqua un feu :
« Ignitum ! », s'exclama-t-elle et une flamme diffuse apparut sous le chaudron. Après un instant la potion commença à frémir doucement. « Elle a atteint la bonne température on peut se servir. »
Ils prirent chacun une petite louche et la plongèrent dans le chaudron bouillonnant. Puis ils se placèrent face à face. Ils portèrent tous deux la louche à leur bouche, et burent la potion. Puis ils prononcèrent l'incantation à l'unisson:
Une gorgée de nectar
Qui me rapproche d'un être à part
Pour un échange mutuel
De deux cœurs brûlant d'un amour éternel
Je t'offre mon corps contre ton corps
Dans ces termes se lie notre accord
Le temps s'arrêta un instant…juste assez pour qu'Hermione et Drago se demandent pourquoi ces élèves tentaient une expérience pareille alors que le monde des sorciers se préparait à la guerre au-dehors. Mais leur incrédulité ne dura que trois secondes. En effet passé ce délai, une lumière orangée envahit la salle toute entière. Une onde de choc propulsa en l'air tout ce qui se trouvait autour des deux maîtres de potion en herbe. Et une fois de plus les deux ennemis, après avoir volé à travers la pièce, chutèrent lourdement sur le sol.
L'explosion de lumière rose orangée cessa progressivement de clignoter. Quelques instants plus tard, Hermione reprit péniblement ses esprits, le corps endolori par la chute. Elle entreprit de se relever, et aperçut tout près Drago Malefoy qui se redressait à son tour. Les deux ennemis étaient étourdis. Le sort avait été d'une puissance ahurissante. Hermione avait même eu l'impression de se sentir sciée en deux tellement le charme avait été violent. Le vert et argent semblait dans le même état qu'elle.
Ils se redressèrent complètement et le regard chocolat d'Hermione croisa celui du Prince des Serpentard. Elle nota une lassitude extrême dans les yeux gris du jeune homme. Puis les yeux de Malefoy quittèrent son regard. Quelque chose derrière ell, avait attiré son attention. Subitement ses yeux s'arrondirent dangereusement. Pendant un moment la Gryffondor crut qu'ils allaient s'échapper de leurs orbites et rouler sur le sol. Et puis elle prit peur, il s'agissait peut-être d'un ennemi puissant qui les avait trouvés. Elle allait se retourner quand elle réfléchit plus calmement à cette idée. Dans cette hypothèse, il aurait détalé et l'aurait laissé comme amuse-gueule pour le nouvel arrivant. Mais le Serpentard resta figé sur place. Comme changé en statue de pierre. Puis il porta une main à son visage. Puis l'autre main suivie. Ses traits exprimaient une terreur non feinte. Ses doigts parcoururent la peau pâle de son visage. Ils laissaient une empreinte rouge derrière leur passage. Témoignage de la violence avec laquelle Malefoy pétrissait sa mâchoire. Puis il passa une main furieuse dans ses cheveux blonds.
Hermione ne comprenait rien à son comportement. Certes Malefoy était complètement cinglé. Mais il était atteint d'une folie froide et calculatrice, pas de démence psychotique.
« Comment ? Qu'est-ce qui m'arrive ? souffla-t-il.
— Euh Malefoy, commença Hermione, ce n'est pas que je m'inquiète pour ta santé mentale, mais tu fais peur à voir. Pour un Serpentard tu manques littéralement de sang-froid !
— Regarde Granger !, souffla-t-il de nouveau, sa voix n'étant plus qu'un mince murmure tellement sa gorge était obstruée par l'effroi.
— Que je regarde quoi Malefoy ? On dirait que cet ultime choc t'a définitivement anéantis le cerveau ! », remarqua-t-elle avec moquerie.
Drago l'agrippa par les épaules, enfonçant ses doigts fins mais puissants dans sa chair. Elle allait protester, quand il la fit pivoter et qu'elle aperçut le grand miroir aux moulures dorées qui se trouvait derrière elle.
« Oui c'est un mir... », commença-t-elle.
Mais le reste de sa phrase resta coincé dans sa gorge. Elle apercevait leurs deux reflets face à elle. Mais au lieu d'y voir un blond au trait condescendant agrippant une brune à la chevelure sauvage. Le miroir lui renvoyait l'image horrifiée d'une blonde au teint de pêche vêtue des couleurs de la maison de Serpentard et d'un brun à la musculature exagérée arborant l'emblème de Gryffondor. Pourtant elle avait regardé Drago quelques secondes plus tôt et elle avait reconnu les traits caractéristiques de son pire ennemi.
Elle porta une main tremblante vers le miroir, et effleura du bout des doigts la surface froide. C'était bien elle. Le reflet reproduisait ses mouvements à la perfection. Ce n'était pas une illusion. Son autre main se posa sur ses cheveux. Comme pour confirmer cette réalité qui avait du mal à s'imposer dans son esprit. Elle imaginait que le miroir était soumis à un ensorcellement. Mais lorsque les doigts fins et gracieux que lui renvoyait le miroir, touchèrent une de ses mèches, elle se rendit compte avec effroi qu'elle pouvait sentir la raideur et la douceur des cheveux de son nouveau corps. Hermione Granger était devenue la jeune femme blonde qu'elle avait observée quelques minutes plus tôt.
Note: Voilà!Une fin assez étrange et que j'espère pas tiré par les cheveux! Hum...si je crois que c'est un peu le cas, mais bon personne n'est parfait. En tout cas j'espère que vous aurez passé un bon moment à lire ce chapitre. Car après tout un auteur n'est rien sans lecteur
