Cette fic est un crossover Twilight/Titanic, j'ai voulu respecter les deux univers. Je l'ai écrite à l'occasion du NaNoWriMo 2012.
Je veux dire un énorme merci à Amy W. Key qui a bêta relu toute cette fanfic. Sans elle, cette histoire ne serait pas ce qu'elle est.
Dauphin noire a également relu ce chapitre.
Résumé : Et si Carlisle, Esmée, Edward, Jasper, Alice, Emmett et Rosalie avaient été à bord du paquebot ? Et s'ils avaient assistés, impuissants, au naufrage ? Et si celui-ci avait été provoqué par des vampires ?
Les personnages de Twilight et Titanic ne m'appartiennent pas.
J'ai voulu respecter au maximum ces deux univers. Néanmoins, le Titanic a coulé le 12 avril 1912. A cette date, seul Carlisle et Jasper étaient déjà des vampires. Pour que les Cullen soient tous là (sauf Bella, je ne pouvais pas leur rajouter 100 ans ^^), j'ai rajouté 30 ans à tous les Cullen. Comme ça, je considère qu'Emmett (le plus jeune) a été transformé en 1905 alors que Stéphanie Meyer l'a transformé en 1935.
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Chapitre 1 : Embarquement
- Tout le monde est prêt ? Les valises sont toutes chargées ? Où sont Alice et Rosalie ?
Carlisle Cullen tentait de ramener un certain calme dans l'agitation précédent le départ. Il déménageait en Amérique avec sa famille. Cela faisait quatre ans qu'ils vivaient dans une petite bourgade pluvieuse du sud de l'Angleterre.
Tous les sept rentraient en Amérique, la terre de leur enfance. Ils auraient pu choisir d'aller dans n'importe quel état, mais Emmett avait souhaité retourner là-bas. Il se sentait prêt à affronter son ancien pays.
Les Cullen n'étaient pas une famille comme les autres. Ils avaient tous des parents et des origines différentes. Chacun avait sa propre histoire, mais tous avaient un point commun : ils étaient des vampires.
Carlisle avait été le premier à être transformé. Durant plus de cent-cinquante ans, il vécu seul, découvrant la vie éternelle qui serait désormais la sienne. Il avait appris à contrôler sa soif de sang. Il se refusait à tuer des humains innocents sous simple prétexte de se nourrir. Étant obligé de boire du sang, il avait trouvé une parade : il se sustentait d'animaux. Ceux-ci n'avaient pas le même goût que les hommes, mais cela avait le mérite de ne pas faire de mal aux habitants. Il arrivait même à s'intégrer à eux. Désirant soigner, il avait fini par devenir médecin.
La solitude avait fini par lui peser. Un jour, lors d'un de ses services à l'hôpital, une femme mourante l'avait suppliée de sauver son fils qui était dans le même état qu'elle. Il lui avait semblé qu'elle connaissait son secret. Il avait transformé Edward. Bien sûr, il lui était arrivé de se dire que ce qu'il avait fait été mauvais, mais il ne regretta jamais son geste. Le jeune vampire aux cheveux d'argent s'était fait rapidement à sa nouvelle vie même s'il avait eu une période de révolte durant laquelle il s'était éloigné de son créateur, mais il avait fini par retourner vers lui.
À leur duo s'était ajouté Esmée, une femme âgée de vingt-six ans aux cheveux mi-longs couleur caramel. Elle avait sauté du haut d'une falaise après le décès de l'enfant qu'elle venait de mettre au monde. Carlisle l'avait transformée, alors qu'elle était mourante, afin de fournir une compagne à Edward. C'est du plus vieux que la nouvelle vampire s'était éprise.
Quelques années plus tard, à New-York, Carlisle croisa le chemin d'une belle jeune blonde qui venait de se faire agresser par son futur mari saoul. Il la transforma également, il ne pouvait pas laisser quelqu'un d'aussi jolie mourir. La femme n'était pas heureuse de sa nouvelle vie, elle regrettait son humanité et sa capacité de procréer. Néanmoins, elle retrouva le sourire lorsqu'elle rencontra Emmett, un costaud garçon qui se faisait attaquer par un ours. En le tirant de ses griffes et en le ramenant à Carlisle pour qu'il le transforme, elle le sauva avant de devenir sa femme.
À ce groupe déjà important s'était ajouté récemment un couple de vampire : Alice et Jasper. La fille avait des visions du futur, elle avait vu le clan de Carlisle et l'avait rejoint en compagnie de son compagnon. D'abord surpris, les Cullen les avaient rapidement intégrés.
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Peu après leur arrivée, ils avaient embarqué sur un bateau afin de traverser l'Atlantique. Carlisle avait reçu un message d'Aro, un vampire avec qui il avait passé de nombreuses années au début de sa transformation. Cela faisait presque un siècle qu'ils ne s'étaient pas vus. Le membre des Volturi avait appris l'agrandissement de sa famille.
Tous ensemble, ils étaient donc arrivés en Italie. Aro et son clan avaient été surpris de voir qu'un nombre de vampire aussi important arrivait à cohabiter sans incident. Ils ne pensaient pas cela possible. Ils supposèrent que cela était dû à leur régime végétarien : en se nourrissant de sang animal, il n'y avait pas de querelle pour une victime.
Les Cullen avaient passé presque un mois là-bas, ils en avaient profité pour visiter quelques endroits d'Italie lorsque le temps le permettait. Les dirigeants des Volturi s'étaient montrés très envieux envers Carlisle : ils auraient souhaité qu'Alice et Edward restent dans leur garde. Ils aimaient ceux qui possédaient un don, ils auraient donc voulu conserver Alice et sa capacité à voir l'avenir, ainsi qu'Edward qui pouvait lire dans les pensées des autres.
C'est en comprenant l'avidité des Volturi et en voyant la difficulté qu'éprouvaient Jasper, Alice, Emmett et Rosalie à maîtriser leur soif qu'ils décidèrent de partir. Après plus d'un demi-siècle à s'abreuver de sang humain, Jasper avait toujours un peu de mal à s'habituer au régime de ses compagnons. Les derniers transformés ne possédaient pas encore un contrôle parfait de leurs envies. Esmée ne se sentait pas à l'aise au milieu des Volturi : elle avait peur pour sa famille.
Profitant d'être en Europe, les Cullen avaient décidé de se rendre en Angleterre. Carlisle avait grandi à Londres au dix-septième siècle. Il avait souhaité y retourner, faire découvrir à sa famille le pays dans lequel il avait grandi moins de trois-cents ans plus tôt. Bien sûr, l'Angleterre avait beaucoup changé durant cette période, elle avait évolué.
Ils passèrent quatre ans là-bas. De loin, ils suivirent la construction de ce qu'on disait être le plus grand paquebot jamais créé. Lorsqu'ils apprirent que son premier voyage aurait New-York pour destination, ils décidèrent de réserver leurs billets. Ils allaient devoir bientôt déménager : les humains allaient commencer à se demander pourquoi est-ce qu'ils ne vieillissaient pas. Même s'ils étaient heureux en Angleterre, l'Amérique leur manquait. De plus, ils ne pouvaient pas résister à la tentation d'explorer plus en profondeur la mécanique nouvelle du bateau.
Durant les mois précédents leur embarquement, ils préparèrent tout. Au États-Unis, ils avaient prévu de vivre dans l'une des maisons que Carlisle avait achetées quelques décennies plus tôt. Ils ne voulaient pas vendre la demeure dans laquelle il avait habité durant les quatre dernières années, ils pourraient y revenir un jour : ils avaient l'éternité devant eux.
Il avait fallu préparer les affaires qu'ils souhaitaient prendre. Faute de place dans la voiture, ils ne pouvaient pas prendre énormément de valise. La famille avait beau être riche, cela n'empêchait pas certains membres de vouloir prendre des choses qu'ils pouvaient racheter.
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Le mardi 9 avril, toute la famille Cullen chassa durant la première partie de la nuit. Ils allaient devoir passer sept jours sur un paquebot avec de nombreux humains, ils devaient être gorgés de sang à leur départ.
Une fois leur soif étanchée, ils se mirent à charger la voiture qu'ils avaient achetée l'année précédente. Malgré les améliorations qu'ils lui avaient apportées, le coffre restait très étroit. Chacun avait le droit à une petite valise. Carlisle avait conservé avec lui quelques livres médicaux qui pourraient lui être utiles. Esmée avait décidé d'emporter quelques tableaux auxquels elle tenait. Edward avait rempli sa valise de composition musicale de son invention. Emmett voulait partir à l'aventure, il ne voulait rien prendre. Le patriarche réussi à le convaincre de prendre quelques vêtements, chose qui était nécessaire durant le voyage. Jasper avait préparé son bagage en moins de deux minutes. Ils avaient pris le strict minimum d'habits, ils en rachèteraient d'autres en Amérique. Ils donnèrent la plus grosse partie de ce qu'il restait à l'hôpital afin qu'il puisse le distribuer aux plus démunis. Lorsqu'ils reviendraient en Angleterre, la mode aurait sûrement changé.Ils laissèrent uniquement quelques vêtements souvenirs dans la penderie.
Faire les valises se révéla plus difficile pour Alice et Rosalie. Elles voulaient emmener avec elles toute leur armoire : elles ne pouvaient pas abandonner une seule de leurs robes, même celles qu'elles ne mettaient plus. Il fallait les comprendre, chaque parure était unique, on ne pouvait pas leur demander de choisir.
Emmett se moquait gentiment de sa femme. Alice était seule dans sa chambre. Lorsque l'exaspération fut à son comble, Rosalie mit presque tous ses vêtements dans de nombreux sacs et les descendit tous d'un seul coup. Avoir la force d'un vampire avait des avantages.
Lorsqu'elle arriva dehors, elle vit Emmett assit tranquillement sur une chaise, en train d'attendre, un sourire aux lèvres. Jasper se demandait s'il n'avait rien oublié. Edward et Esmée faisaient le tour de la maison afin de tout fermer convenablement. Carlisle finissait de charger la petite voiturette. Les valises s'entassaient sur le toit.
Emmett pouffa en voyant sa femme arriver avec l'équivalent des affaires des cinq premières personnes. Carlisle se retourna vers lui en l'entendant. Il s'approcha rapidement de l'une de ses filles en lui demandant si elle ne comptait pas prendre tout cela. Il n'y aurait jamais suffisamment de place pour tout ranger et l'automobile ne supporterait jamais un tel poids.
Carlisle se montra ferme : elle ne pouvait pas mettre tout cela dans la voiture. Rosalie ne voulait pas se débarrasser de ses affaires, elle voulait tout conserver. Carlisle ne voulait pas : il n'y avait pas assez de place et c'était trop lourd pour le véhicule. Esmée tenta de la résonner avec des paroles tendres :
- Mon enfant, tu ne peux pas tout prendre. Nous n'avons pas de place. Les autres vont se montrer curieux à te voir avec autant d'affaires. Nous pourrons en racheter en Amérique.
Même cela ne marcha pas. Emmett regardait la scène avec un sourire moqueur, pariant avec Edward sur la personne qui remporterait la joute verbale. Rosalie se déclara vainqueur lorsqu'elle déclara :
- Si cette vieille antiquité n'est pas capable de porter toutes mes affaires, je les porterai moi même jusqu'à ma cabine du Titanic.
Il était prévu que Carlisle conduisent la voiture chargée des valises sur les chemins traditionnelles, alors que les autres vampires devaient courir jusqu'au port. Il n'y avait pas suffisamment de place pour eux tous.
Rosalie terminait sa phrase lorsqu'une petite brune apparut à la fenêtre de l'étage supérieur en déclarant :
- Moi aussi je porterai mes affaires, avant de disparaître afin de finir de préparer ses bagages avec un sourire aux lèvres.
- Ah les femmes ! se moqua d'un air dramatique Emmett alors qu'Edward et Jasper souriaient de la répartie. Le regard noir que la blonde leur lança et le "Plaignez-vous, vous ne pouvez pas vous passer de nous" venant de l'étage n'entacha pas leur bonne humeur.
Carlisle se mit en route, il ne fallait pas qu'ils loupent l'embarquement. Ils avaient de nombreux kilomètres à parcourir avant d'arriver dans le Hampshire, où le paquebot débuterait son long péril transatlantique.
Peu de temps après, la maison était fermée. Alice et Rosalie avaient accroché des sacs sur leur dos, en bandoulière sur leur épaule et en portaient dans leurs mains. Les bagages étaient plus encombrants que lourds pour elles. Elles avaient réussi à convaincre leurs fiancés respectifs de porter deux sacs chacun, sous l'air maternel d'Esmée et le rire d'Edward. Jasper et Emmett ne pouvaient rien leur refuser. Alice n'hésitait pas à abuser de ses yeux doux faussement tristes et Rosalie savait se montrer très convaincante lorsqu'elle le voulait.
Le petit groupe se mit en route vers Southampton. À vitesse vampirique, le chemin se fit en moins d'une heure. Devoir éviter les axes principaux et rester le plus possible dans les bois ou plaines désertes les retarda un peu. Les valises les encombraient, mais personne n'osa rien dire après que Rosalie se soit mise en colère contre Emmett. Il avait menacé de laisser tomber un bagage, alors que celui-ci avait manqué de rester coincé dans un arbre.
Ils finirent par arriver à la périphérie de la grande ville. Ils se mirent à attendre. Edward finit par repérer l'esprit de Carlisle qui arrivait, le garçon alla le retrouver, l'aube se levait. Ils n'avaient pas encore le droit de monter à bord du navire, mais ils ne pouvaient pas se permettre d'attendre : si le soleil faisait son apparition, ils ne pourraient pas se montrer en public, ils devaient rester à l'ombre. De plus, ils ne pouvaient pas rester cachés infiniment dans le petit bois périphérique à la ville portuaire de la côte sud de l'Angleterre, ni arriver en portant de nombreuses valises.
Sur leur billet, il était indiqué qu'ils possédaient la suite B30. Des passants se promenaient sur les quais, ils durent adopter une vitesse humaine. Carlisle avait garé le véhicule près du bateau. Personne ne faisait vraiment attention à eux, même si plusieurs regardaient la voiture avec curiosité ou envie. Tout le monde n'avait pas les moyens de se payer une automobile, c'était assez rare à cette époque.
Ils purent admirer l'énorme paquebot sur lequel ils allaient embarquer. Jamais ils n'avaient vu un engin nautique aussi grand. Il faisait quand même deux-cents-soixante-neuf mètres de long. La coque était d'une couleur blanche et noire, la peinture n'avait pas encore été salie par de nombreux voyages. Quatre grosses cheminées s'étalaient à intervalle régulier sur les différents ponts. Ils ne voyaient pas bien ce qu'il se passait sur ces derniers, tellement le navire était haut. Un mat était présent à l'avant et à l'arrière. Le navire paraissait tellement lourd qu'ils se demandèrent même comment il arrivait à flotter.
Edward attrapa trois valises et monta sur le paquebot par l'arrière afin que personne ne puisse le voir. Il devait trouver leur suite. Grimper sur le pont se révéla être d'une facilité déconcertante pour un être de la nuit. L'obscurité encore présente le protégeait un peu du regard des membres de l'équipage.
Le garçon y voyait comme en plein jour, cela était l'une des capacités des vampires. Il voulait trouver rapidement la suite afin d'être tranquille, mais il ne put s'empêcher de regarder. Il s'attendait à quelque chose de beau, ce qu'il trouva était magnifique. Le pont était grand, divisé en trois parties. De nombreuses banderoles étaient présentes un peu partout. Le bois avait encore la senteur de la forêt, même si des produits chimiques se mélangeaient à l'odeur. Les rambardes étaient lisses. S'il devait résumer en un seul mot ce qu'il voyait, cela aurait été "gigantesque".
En entendant des pas s'approcher, il se dépêcha d'emprunter l'escalier menant à l'intérieur. Là encore, il fut étonné par la grandeur : les couloirs étaient larges et longs. La peinture était intacte, avec son odeur fraîche. Il trouva un plan du paquebot qu'il analysa rapidement. Il repéra la suite qui leur appartenait. Elle se situait au milieu d'un long couloir. Forcer la serrure fut facile pour lui qui avait la technique.
Le logement lui semblait gigantesque pour un bateau. Avec des murs de couleur jaune, la pièce principale était lumineuse. Une petite cheminée décorative était située au centre de la cloison principale. Une table, entourée de quatre chaises avec un siège en tissu, était au centre de la salle. Il y avait également deux grands canapés rouges trois places. De petites décorations, telles une horloge, des lampes, étaient accrochées ou déposées un peu partout.
Deux portes menaient à des chambres aussi spacieuses que le reste de la suite, même si elles étaient un peu plus petites que la pièce principale. Un lit avait trouvé sa place au fond, entouré de petites tables de nuit. Une armoire servait à entreposer les vêtements des passagers.
Edward posa les valises qu'il avait prises avec lui dans un coin du salon, avant de quitter la salle comme il y était rentré. Il retrouva Carlisle qui n'avait pas bougé. Il ne s'était pas fait voir. Ensemble, ils décidèrent que le plus vieux vampire resterait auprès de la voiture pendant qu'Alice, Rosalie, Jasper et Emmett pénétraient sur le paquebot afin de déposer les affaires des filles.
Afin de ne pas risquer de se faire repérer, le garçon partit en premier avec les deux femmes afin de leur montrer le chemin. Ils manquèrent de se faire voir par un membre de l'équipage, mais ils pénétrèrent dans l'escalier à temps pour que l'homme ait simplement l'impression d'avoir imaginé qu'il y avait quelqu'un.
Les deux filles s'émerveillèrent du luxe du Titanic. Elles avaient déjà vu de belles choses, mais trouvèrent la partie du bateau qu'il venait de voir magnifique. Les femmes restèrent à bord, alors que le jeune homme allait chercher leurs époux.
Le trajet avec Emmett et Jasper fut plus bruyant, mais personne ne les remarqua.
Rapidement, ils retrouvèrent tous Esmée et Carlisle. Ces deux derniers étaient ensemble, près de la voiture, lorsqu'ils les rejoignirent. Ils avaient maintenant un nombre de valise acceptable, qui rentraient tous dans leur voiture. Cela ne paraîtrait pas bizarre à ceux qui pouvaient les voir, d'avoir une voiture trop petite pour tout charger : comment les auraient-ils transportées jusqu'au port ?
Alice avait prévu qu'il ferait beau, mais en restant à l'ombre du paquebot, le soleil ne les toucherait pas, ils ne brilleraient donc pas. Ils se mirent à attendre en discutant tranquillement. Ils purent ainsi voir le jour se lever, la ville s'éveiller avec l'ouverture des commerces et l'arrivée de nombreux futurs passagers. Certains venaient de très loin, il ne fallait pas arriver en retard. Beaucoup s'émerveillaient dugabarit du bateau. C'était le sujet principal de discussion de presque toutes les personnes présentes sur les quais. Des rumeurs, vraies ou fausses, circulaient partout. La plus répandue portait sur le caractère insubmersible du paquebot. Des paris sur la durée du voyage étaient lancés.
Les passerelles furent enfin installées. Chaque classe avait son entrée. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, cela n'était pas la cohue pour monter à bord. Chacun faisait preuve de calme, patience et galanterie. Les dames étaient suivies de leur homme. Les billets étaient vérifiés à l'entrée du paquebot, et des membres du personnel en uniforme emmenaient les premières classes à leur cabine. Les possesseurs d'un ticket de troisième classe se dirigeaient vers l'inspection sanitaire avant de pénétrer à l'intérieur du paquebot de rêve. Elle avait lieu en pleine rue, à moins de cinquante mètres de l'embarcadère, des hommes vérifiaient la barbe et les cheveux.
De nombreuses personnes étaient présentes sur les quais, il y avait des futurs passagers, des membres de leur famille venus leur souhaiter bon voyage, des habitants de la ville qui vaquaient à leur occupation habituelle et des curieux attirés par l'événement.
Maintenant, les voitures étaient même obligées de klaxonner afin que la foule épaisse se pousse pour pouvoir circuler. Les Cullen se décidaient à monter sur le navire lorsqu'ils entendirent des signaux sonores résonner près d'eux, trois voitures arrivaient. Lorsqu'elles se furent arrêtées, un portier ouvrit la porte d'une automobile blanche et noire qui paraissait neuve. Une jeune femme rousse, qui portait une longue robe blanche et un chapeau violet, en sortit. Elle regarda le paquebot.
Presque aussitôt, elle déclara :
- Je ne vois pas pourquoi tout ce tapage. Il n'a pas l'air plus grand que le Mauritania.
Les Cullen l'entendirent. Rosalie ne put retenir un grognement face à toute cette bourgeoisie, elle avait été l'une de ces filles que rien n'impressionnait. Depuis le jour où elle était devenue une vampire, lorsque son promis l'avait abusée en pleine rue en compagnie de ses amis sous l'emprise de l'alcool, la laissant quasi morte, elle n'avait cessé de détester ces petites filles bien élevées qui se plaignaient. Elles avaient tout ce que Rosalie avait rêvé d'avoir : la richesse, un futur époux, la possibilité d'avoir des enfants. La blonde avait perdu tout cela au moment où Carlisle l'avait transformée, elle donnerait tout pour pouvoir redevenir humaine.
En entendant ses pensées, Edward lui expliqua ce qu'il avait compris dans l'esprit de la jeune fille :
- Elle n'est pas aussi insensible que tu pourrais le penser, Rosalie. Comme nous tous, elle est très impressionnée par ce bateau, mais elle est tellement blasée de la vie qu'elle a, qu'elle est prête à tout pour embêter ses proches.
La vampire haussa les épaules face à ce commentaire. Elle n'était pas prête à admettre que quelqu'un n'aimait pas vivre dans la haute société.
Pendant cette petite discussion, la mère et le futur époux de la fille sortirent de leur voiture. Ils la retrouvèrent et le jeune homme lui expliqua qu'elle ne pouvait pas être blasée par le Titanic, qui faisait trente mètres de plus que le Mauritania et était beaucoup plus luxueux.
Les Cullen attendirent un peu que ces personnes soient montées pour pénétrer, à leur tour, à l'intérieur du paquebot, avec le reste de leurs affaires. Ils furent conduits jusqu'à leur cabine. Esmée et Carlisle observaient, les yeux pétillants, les décors qu'ils n'avaient encore jamais vus.
Le jeune homme chargé de les conduire à leur cabine était à peine parti qu'Alice commençaient à sauter sur place en déclarant joyeusement :
- Maintenant, on monte sur le pont. Il faut que nous allions saluer la foule.
Une fois que les huit cent quatre-vingt-cinq membres de l'équipage et les neuf cent cinquante-trois passagers attendus furent montés à bord, le Titanic put siffler le départ. Beaucoup de voyageurs étaient sur le pont afin de dire au revoir à des personnes qu'ils connaissaient ou tout simplement à l'Angleterre. Les cris d'adieu et les souhaits de bon voyage résonnaient partout.
Les passerelles permettant de monter à bord furent enlevées. Edward repéra deux jeunes garçons en train de courir sur l'une d'elle en s'exclamant avoir un billet. Il sourit face à leur insouciance : ils avaient gagné leur ticket moins de cinq minutes avant en jouant au poker. Ils avaient failli arriver en retard. Une minute plus tard, ils n'auraient pas pu être des passagers du Titanic. Les moteurs furent mis en marche. Les amarres furent lancées. Doucement, le bateau s'éloigna des quais pour quitter le port, Southampton, l'Angleterre.
À douze heures quinze, le Titanic s'élançait en direction de la France. Il devait faire une escale à Cherbourg. Une semaine plus tard, les passagers du bateau devaient atteindre New-York.