"-Deeeeereeeeek ! -hurla à nouveau l'adolescent alors qu'il se faisait tirer la jambe par le loup-garou.- Aide moi !
Il essaya tant bien que mal de se raccrocher aux branchages sur le sol, mais son adversaire était bien plus puissant que lui et il n'attrapa que des écorchures au bout des doigts.
-Au secours !
-Stiles !, crièrent les deux hommes à sa poursuite.
Le jeune homme brun regagna espoir d'être sauvé lorsqu'il vit les deux formes courir après son agresseur. Son père était largement à la traîne, mais au moins le blond ne pouvait pas lui faire de mal. Il finit par être lâché brusquement et son genou cogna le sol. L'ennemi fit volte-face, prêt à affronter l'alpha. Stiles entendit un craquement sur sa droite et comprit le plan adverse trop tard.
-Non, Derek ne ... !, essaya-t-il de le prévenir en étendant son bras devant lui en signe de stop.
Mais ce fût vint, puisque son amoureux se jeta sur le loup derrière lui. Ils roulèrent sur quelques mètres avant que deux autres lycanthropes n'arrivent.
-Surprise, chatonna le blond d'un air sadique.
Ils se relevèrent tous les deux, et Derek jeta un coup d'oeil rapide à ses nouveaux ennemis. Un frère et une soeur, peut-être, à la façon dont ils se comportaient l'un envers l'autre, et leur étrange similitude physique malgré leur changement d'apparence. Leur peau mate contrastait avec leurs yeux jaunes fluo et leurs cheveux noirs volaient dans le vent froid qui venait de se lever. Ils lui tournèrent autour, comme des vautours, prêts à attaquer. Le shérif arriva derrière son fils et le tira un peu plus loin pour le protéger.
-Stiles, tu vas bien ?, lui chuchota-t-il en inspectant sa cheville.
-Oui, mais fais quelque chose, ils vont le tuer, l'implora-t-il de ses yeux larmoyants.
-Pas avant que tu ne me dises ce qu'il se passe, imposa l'adulte en fronçant les sourcils.
-Je vais pas te raconter toute l'histoire maintenant, on a des choses plus importes à régler, commença à s'énerver le garçon.
Les quatre créatures surnaturelles se battaient sans relâche, même si Derek semblait perdre de l'endurance au fur et à mesure, et le shérif observait la scène avec de grands yeux.
-On dirait un film d'horreur ..., murmura-t-il sans détacher le regard de la lutte.
-Hé, tu parles de mon copain là, le disputa Stiles en faisant une moue boudeuse.
-Le fait que ton 'copain' soit un monstre ne joue pas en sa faveur, je peux te l'assurer.
-Ce n'est pas un monstre, c'est juste un loup-garou !, le disputa-t-il à nouveau avant de saisir son téléphone.
-Tu fais quoi ?
-J'appelle Scott, dit-il en approchant le combiné de son oreille.
-Quoi ? Tu comptes faire quoi de lui ? L'échanger contre Derek ? Tu as de drôles de méthodes, mon fils ...
Stiles sembla blasé et ne lui répondit pas. Son meilleur ami venait de décrocher son portable, pour une fois.
-Scott ? Viens vite nous aider, on est en pleine forêt ... Oui celle que je traverse pour rentrer chez moi ... Je sais pas exactement, j'me suis fait trainer et j'ai pas pensé à semer des cailloux ... C'est ça, dépêches-toi.
Il raccrocha avant de tenter de se relever et son paternel l'aida en le voyant grimacer.
-Pourquoi ils ne s'en prennent pas à nous ?, demanda le plus vieux.
-Parce qu'ils commencent avec Derek et ils s'en prendront à nous ensuite ...
-Et maintenant on fait quoi ?
-On espère que Scott court très vite ..., répondit-il en soupirant.
La jeune fille venait de tomber par terre ; seuls son frère et le blond étaient en mesure de se battre contre l'alpha. Stiles regardait la scène avec un sentiment d'impuissance. Son genou lui faisait mal, sa cheville aussi, et il se voyait mal aider son copain tout en étant éclopé.
-Derek ..., souffla-t-il en le voyant esquiver les griffes acérées du blond.
Il aurait mieux fait de s'abstenir puisque la brune se releva et se dirigea vers les Stilinski, restés en retrait.
-Tire lui en pleine tête, ordonna Stiles.
-Quoi ? C'est une gamine, je vais pas la tuer !
-Tire lui dessus papa, tire !
Le shérif finit par obéir et sortit son arme. Derek sauta sur la fille pour les protéger, lui brisant les jambes avec son poids, et il s'écroula au sol dans un cri de douleur, après qu'un coup de feu ait retenti.
-Mais pas sur lui !, le disputa Stiles en manquant de s'étouffer.
-C'est pas moi, j'ai pas tiré, se défendit son père en regardant son arme.
-Derek ? Derek !, hurla le garçon dans une plainte déchirante alors qu'il se jetait sur le lycanthrope.
Sa douleur aux jambes sembla disparaître, à moins qu'il ne soit trop occupé à espérer que son amoureux ne soit pas mort. Plus rien autour de lui ne lui importait. L'alpha avait les yeux fermés et une tâche rouge grandissait sur le sol. Il comprima la plaie située au niveau de son coeur du mieux qu'il put. Scott était enfin arrivé, en même temps que le quatuor de chasseurs qui était derrière le shérif. Le jeune loup-garou brun sauta sur l'homme à la peau foncée, et le blond mit un certain temps à comprendre ce qui lui arrivait ; il était mis en joue par les deux frères.
-J'ai comme l'impression qu'on a enfin trouvé les fugitifs, chantonna Sean.
-Youpi, lâcha Damuel d'un ton nonchalant.
La situation fût rapidement maîtrisée, puisque Quinn et Andrew étaient plus forts que leurs adversaires, et tenaient les anciens membres de leur meute en respect.
Scott et le shérif se dirigèrent vers Stiles, qui tenait son amoureux contre lui. Le garçon avait posé la tête aux cheveux noirs sur ses genoux.
-Derek ... Derek réveille-toi s'il-te-plait, l'implora-t-il.
-Stiles, je suis désolé, le réconforta son père en lui posant une main sur l'épaule.
-Non tu t'en fiche, ça t'arrange même ... Tu l'as jamais aimé ..., lui répondit l'adolescent en étouffant un sanglot.
Sa main blanche était tâchée de sang du fait qu'il comprimait toujours la plaie par balle. Il ramena son visage près de celui endormi de son amoureux et enfouit son nez dans son cou.
-Réveilles-toi ..., répéta-t-il dans un souffle.
Un peu plus loin, les deux chasseurs regardaient la scène d'un oeil gêné, tout en gardant une certaine emprise sur les loups garous.
-Tu vises vraiment comme un pied Dammy, murmura l'aîné.
-La ferme Sean -répliqua son frère en grimaçant.- C'est pas de ma faute si à chaque fois que je tire, ils bougent tous et je rate ma cible, se justifia-t-il.
-Tu veux pas qu'ils deviennent statues quand tu tires, pour te laisser une chance, non ?, se moqua le blond.
-On ferait mieux de partir, je vous rappelle qu'il est flic, les informa Andrew entres ses dents à voix basse.
Lorsque Scott se retourna, ils avaient disparu. Il s'approcha à son tour de son meilleur ami et le shérif le regarda avec une lueur inquiète dans les yeux.
-T'es qu'un sale menteur Derek ... Tu m'avais dit que tu ne me quitterais plus jamais ... Mais tu vas encore me laisser seul ... Tu veux encore me faire de la peine ... Et je te jure que si tu ne te réveilles pas, je ne te le pardonnerais pas ... Et je te vole ta chaîne. Je te jure que je vais le faire !, le menaça-t-il en sanglotant.
Il serra l'adulte entre ses bras jusqu'à l'en étrangler et resta quelques minutes dans cette position avant de le sentir bouger. Les deux hommes debout relevèrent les yeux vers le corps au sol.
-Derek ?!, demanda-t-il dans un élan d'espoir.
-Tu m'écrases, marmonna le loup d'une faible voix.
-Hein ? J'ai pas entendu, t'as dit quoi ?
-Tu m'écrases !, répéta-t-il plus fort.
-T'es pas mort ? Tu vas bien !?, s'extasia l'adolescent en reculant son corps et en reposant sa tête sur ses genoux.
-Evidemment que je vais bien, je ne te laisserais jamais ma chaîne ! -il ouvrit les yeux et chercha ceux de son copain.- Et je t'ai dit que je resterai toujours avec toi. Je ne suis pas un menteur, lui dit-il doucement.
-Je sais ... Je t'aime, mais ne me refait plus jamais un coup comme celui-là, sinon je te jure que je ne t'adresse plus la parole, répondit-il tendrement.
L'adolescent approcha son visage pour embrasser son amoureux, sans se soucier de son père ou de son meilleur ami qui les observaient depuis quelques minutes. Alors que leurs lèvres allaient se sceller, l'alpha fut pris d'un haut de coeur.
-Attends, attends Stiles ... !, lui dit-il avec empressement avant de tourner la tête sur le côté.
Un long filet de sang noir s'échappa de sa bouche et les spectateurs lâchèrent un cri de dégoût.
-Désolé de me soigner, grommela le loup-garou en crachotant.
-C'est bon, je crois que je peux le supporter ... Je t'ai déjà vu faire ça quand j'ai failli te couper le bras ...
-Pardon ?, manqua de s'étouffer le shérif.
-On vous expliquera plus tard, promit Scott.
-Il faut encore cramer de la poudre et te la mettre dans le trou de balle ?, demanda Stiles avec un air sûr de lui.
Son père et son meilleur ami le regardèrent un peu outrés, et Derek lui donna un léger coup de coude en grognant.
-Quoi ? Il avait une balle dans le bras, et il a mis la poudre dans son bras, là où il y avait le trou, se justifia-t-il en haussant les épaules.
-Stiles, tais-toi ..., bougonna le loup adulte en grimaçant, les lèvres cerclées de sang.
-Derek, ça va ?, s'inquiéta Scott.
-Non ..., admit-il en gémissant, les dents serrées.
Il retira la main de Stiles, restée sur la plaie, et étouffa un chapelet de jurons lorsque la balle ressortit de son thorax. La blessure se referma doucement et l'alpha sembla aller mieux.
-Oh mon Dieux, ça c'est absolument dégueu par contre, se lamenta l'humain.
-Mais quelle chochotte celui-là, ronchonna Derek en se relevant avec difficulté.
-Excuses-moi d'être un peu sensible quand je vois mon copain faire sortir une balle de son corps !
-T'aurais préféré que je meure peut-être ? Au moins elle serait restée dedans !
-Oui, c'est vrai que c'est mieux d'être arrosé de ton sang pendant que je pleure ta perte ...
-'Pleurer ma perte' ? -le coupa-t-il.- J'étais pas encore enterré que tu voulais déjà piller mon cadavre !
Scott soupira et jeta le regard "oui, oui, ils sont toujours comme ça" plaintif au shérif qui regardait la scène, abasourdit.
-Bon Stiles, on va rentrer maintenant ..., finit pas déclarer l'adulte pour couper court à la dispute.
Son fils agrippa la manche de la veste de son amoureux et lui lança un regard déchirant.
-Non fiston, je crois qu'il a besoin de se reposer loin de ton brouhaha permanent.
-Mon brou ...?, commença le garçon, prêt à protester.
-C'est bon Stiles, on se verra demain –lui assura le chef de meute. Le shérif lui lança un regard peu amical et il modifia sa phrase- ou après-demain d'ailleurs ...
-Mais ... !
-Plus tard Stiles, lui intima-t-il avec insistance."
L'adolescent soupira et se releva à son tour en boudant. Son père l'aida étant donné qu'il boitait, et Scott aida son alpha, affaibli par la perte de son sang sur les feuilles mortes de la forêt. Alors qu'ils prenaient le chemin du retour, la main du loup adulte vint se glisser dans celle du garçon ; il lui sourit tendrement, comme pour le rassurer sur les événements qui venaient de se produire, et Stiles se sentit apaisé. Scott et Derek repartirent à pied, et l'humain s'en alla avec son père dans sa voiture de fonction. Lors du trajet menant jusqu'à chez lui, l'adolescent reçut un grand nombre de questions sur ce qu'il s'était passé. Ce fût le même rituel pendant le repas, et il se décida à tout lui avouer ; la conversation dura longtemps. Trop à son goût, et pourtant il n'omit aucun détail. A part peut-être ceux un peu trop intimes de sa relation avec Derek. Le shérif avait tenu à ce qu'ils fassent la vaisselle ensemble pour continuer à parler.
"-Donc si je résume bien, toutes les personnes qui t'entourent sont des ... Loups garous -dit-il comme si le mot lui brûlait la bouche-, y compris ton meilleur ami. C'est d'ailleurs avec lui que toute cette histoire a commencé. Ton ... Petit-ami est lui aussi un loup-garou -les mots les plus brûlants se trouvaient dans cette phrase-, en plus d'être majeur et ancien détenu.
-Hé ! Je t'ai dit que c'était la tante d'Allison qui avait tout commencé !
-Oui, oui j'ai compris, ça va. Je voulais juste qu'on soit d'accord, se défendit son père.
Stiles bailla à s'en décrocher la mâchoire et se frotta les yeux avec énergie.
-Bon, toute cette histoire, c'est beaucoup pour une journée. Il est temps d'aller se reposer mon grand.
-Je suis d'accord avec toi ... Je fais ma douche et ensuite je vais dormir. Bonne nuit, lui dit-il avant de se diriger vers les escaliers.
-Stiles -l'arrêta l'adulte-, faites pas trop de bazar cette nuit, d'accord ?
-Papa, je sais que tu me respecte, mais tu peux me tutoyer, je suis un fils assez humble, lui dit-il en souriant avant de se diriger vers la salle de bain."
Il avait déjà changé de vêtements et nettoyé le sang de ses mains, mais il avait vraiment besoin d'une douche chaude. Il avait besoin de se changer les idées après avoir tout raconté à son père. Alors qu'il rentrait dans sa chambre, il entendit son paternel sortir de la maison pour aller travailler. Il alla se coucher sans demander son reste. Les draps étaient froids et ça lui allait très bien ; parler aussi longtemps avec son père d'un sujet de fou l'avait épuisé, et la douche chaude lui avait fait grimper la température. Un message tomba dans sa messagerie et il constata avec surprise que son amoureux était le destinataire.
"Derek:
Tu me manques Tiloup.
Stiles:
Tu me manques aussi, viens me retrouver.
Derek:
Je me suis assez fait tirer dessus aujourd'hui, non ?
Stiles:
Je vais jamais pouvoir dormir sans toi ...
Derek :
Compte les moutons.
Stiles:
J'imagine toujours que tu manges tous les moutons que je compte ...
Derek :
Je te réponds dans cinq minutes, je retire la laine d'entre mes grandes dents.
Stiles:
Oh, t'es horrible, les pauvres ! T'as tué des mamans moutonnes ! Leurs petits vont se retrouver seuls !
Derek :
Mais non, j'ai aussi mangé les bébés moutons. Je sais faire un travail correctement.
Stiles:
Je ne vois même pas pourquoi je te parle !"
Alors qu'il allait reposer son portable sur son bureau, la fenêtre s'ouvrit doucement et une forme souple se glissa à l'intérieur.
"-Je croyais que tu t'étais assez fait tirer dessus pour la journée ?, lui dit Stiles avec un sourire.
-Pour toi je me ferais même transpercer par mille balles en même temps, lui assura-t-il en se faufilant jusqu'au lit après avoir retiré ses chaussures et sa veste.
Il embrassa le garçon puis se glissa sous les draps.
-Je le savais que t'aimais les trous de balles, déclara l'adolescent en se blottissant contre lui avec plaisir.
-C'est la deuxième fois de la journée que tu la fait celle-là, et je la trouve toujours aussi nulle, lui affirma le loup-garou en soupirant.
-C'est toi qui ne comprends rien là. Vous avez tous un esprit étroit, je parle réellement de trous créés par les balles.
-Tais-toi, tu t'enfonces mon coeur ...
-Oh bah si tu me tends des perches aussi ... -il prit deux minutes pour analyser la phrase de son amoureux.- Hé, t'as dit quoi là ?!, manqua-t-il de s'étouffer en se redressant.
-J'ai dit 'tais-toi tête de noeud'. Tu veux encore que je le répète ?
-Je suis quasiment sûr que t'as pas dit ça, mais tant pis, je sais ce que j'ai entendu, dit-il en se recouchant.
-Enfin une bonne idée ..., souffla l'alpha en caressant les cheveux de son adolescent.
-J'ai toujours de bonnes idées ... -bougonna le garçon.- Toi par contre ...
-Quoi ? Qu'est-ce que j'ai encore fait ?
-Bin t'es dans ma chambre alors que mon père a juré de te faire la peau ... C'est pas malin.
-Tu vas rire, -lui répondit son amoureux en liant leurs doigts- mais ton père m'a donnée l'autorisation.
-Mon ... Père ? T'es sûr de toi ?, voulut s'assurer le garçon.
-Oui, il m'a appelé tout à l'heure. Il est resté courtois, pour une fois, et il m'a dit que je pouvais venir si j'en avais envie. C'est une histoire de remerciement je suppose.
-Sûrement, dit-il, pensif.
Stiles passa sa main sous le T-shirt sombre de son amant et caressa sa peau du bout des doigts, ce qui fit frissonner le loup-garou. Ses doigts glacés frôlèrent l'endroit où la balle aurait dû laisser une cicatrice. Il connaissait la place exacte, même s'il ne voyait pas ce qu'il faisait ; il avait compressé cette plaie si fort dans la soirée qu'il était sûr de s'en rappeler dans dix ans. Derek posa sa main sur la sienne, par-dessus le vêtement, pour l'empêcher de repenser à cette frayeur. Il embrassa le haut du crâne du garçon pour le rassurer.
-C'est bon Stiles, c'est fini. Personne n'a été blessé.
-Hé, parle pour toi ! Moi j'ai un gros bleu sur le genou !, se plaignit le garçon.
-Oh, tu as un bleu ? Mon pauvre Tiloup, se moqua l'alpha.
-Mais ça fait mal, et mon genou est défiguré ! Regarde !
Pour confirmer ses dires, grâce à un mouvement souple de sa part, Stiles releva son genou sur le ventre de Derek assez haut pour qu'il sorte de sous la couette et que sa blessure soit visible. Il pointa la marque du doigt, et le lycanthrope vit en effet un bleu marqué sur la peau de son amoureux.
-Tu vois ça fait moche ...- se lamenta-t-il.- En même temps, ça me donne un côté guerrier, admit-il d'un air fier.
-Ça fait mal ?, demanda le loup en appuyant dessus avec son pouce.
-Aïe ! Mais oui imbécile, le disputa l'adolescent avant de remettre son genou sous les draps.
-Ah il est beau le guerrier, à crier comme une fille dès qu'il a un bleu. Tu veux que je mette un joli pansement dessus ?
Stiles ronchonna en lui pinçant le flanc, ce qui fit rire l'adulte.
-Ahahah, très drôle. La prochaine fois que tu pisseras le sang, je te laisserais crever. Parce que mine de rien j'ai mis du temps à laver totalement ton sang de mes mains et t'as foutu en l'air mon T-shirt et mon pantalon, ils sont irrécupérables ..., bouda-t-il.
-Qu'est-ce qu'il y a encore ? Tu boudes parce qu'il n'y a que des super-héros sur les pansements et tu voulais les princesses ?
-Derek, arrêtes de te moquer de moi ! J'en ai marre ! Quoi que je fasse tu me traite comme un gosse. Tu me reproches d'être jeune, je fais des efforts et toi tu me rabaisse ! Alors tu arrêtes ça tout de suite, espèce de loup-grincheux de mes deux !
Lors de sa tirade, il s'était mis à califourchon sur l'adulte, les jambes de chaque côté de son corps. Il avait croisé les bras sur son torse et affichait son air le plus renfrogné pour montrer son mécontentement. Derek le regarda avec de grands yeux, abasourdit par ce changement d'attitude. Son adorable sourire carnassier revint sur ses lèvres.
-Ah tu veux que j'arrête ? Essaye donc de m'en empêcher, lui dit-il d'un air aguicheur en laissant ses mains se balader distraitement sur le corps de l'adolescent.
-Que ... Quoi ? Je t'engueule et tu penses qu'à coucher avec moi ?, lui demanda le garçon en fronçant les sourcils, légèrement désarmé.
-C'est pas de ma faute. C'est toi là, à jouer les gros durs, tu m'excites, affirma le loup en retirant son t-shirt.
-Mais t'es une vraie machine, c'est pas possible !, se plaignit le garçon en essayant d'éviter les lèvres qui cherchaient à se poser sur les côtés de son cou.
-J'ai pris une balle pour te sauver aujourd'hui, j'ai bien le droit à une récompense, non ?
-Tu vas me la sortir encore longtemps cette excuse ?
-Aussi longtemps que tu me résisteras, lui répondit l'alpha en passant sa langue sur le bout de ses lèvres.
-C'est injuste, toi si tu veux un câlin t'as qu'à être super mignon et faire ta bouille d'amour pour que je craque. Mais moi, peu importe ce que je fais, tu ne cèdes pas. Même si je me transformais en écureuil tu resterais de marbre.
-Je dois comprendre que tu veux mettre un déguisement d'écureuil ?, demanda l'adulte en se retenant de rire.
-Ne ... Mais non ! -répliqua-t-il en devenant légèrement rouge- Tu déformes mes propos.
L'adulte sourit en découvrant ses dents blanches et il embrassa son amoureux tendrement. Ce dernier se laissa faire et poussa un soupir lorsque leurs lèvres se descellèrent.
-Tu vois, je suis incapable de te résister, affirma-t-il d'un ton tragique.
-Est-ce un mal ?, le nargua l'homme aux cheveux noirs.
-Tais-toi, créature de la nuit, lui intima-t-il.
-Viens m'en empêcher."
L'adolescent leva un sourcil et se jeta sur lui, l'obligeant à s'allonger. La nuit, qui était déjà bien engagée, leur parut courte à tous les deux.
A son réveil, Stiles eut l'agréable surprise de trouver son amoureux allongé à côté de lui. Son amant était couché sur le ventre, un bras passé sous l'oreiller, l'autre pendant dans le vide et touchant le sol de ses doigts repliés sur eux même. Sa tête était enfouie dans le coussin moelleux et l'adolescent supposa qu'il dormait encore. Il avait bien de la chance, puisque lui n'arrivait pas à trouver le sommeil à nouveau. Bien qu'il soit déjà dix heures, il voulait encore se reposer. Il avait dépensé beaucoup d'énergie pendant cette nuit, et si sur le coup il avait voulu continuer leurs ébats, il avait vite été rattrapé par la fatigue. Et il se retrouvait maintenant être le seul réveillé dans sa chambre. Il se mit sur le flanc, le coude posé sur le matelas et la joue nichée dans le creux de sa main, et observa l'homme endormi à sa gauche. Au bout d'une vingtaine de minutes à le regarder dormir, il commença à s'ennuyer fermement. Il effleura délicatement le tatouage noir avec son index en suivant les lignes correctement. Ses doigts glissèrent ensuite sur sa colonne vertébrale et l'alpha sembla enfin décidé à se réveiller, puisqu'il bougea légèrement. Son bras qui était dans le vide alla rejoindre l'autre sous l'oreiller et il serra un peu plus le coussin, en enfouissant sa tête encore plus profondément. Stiles sourit et alla embrasser sa nuque.
"-Bien dormi ?, demanda-t-il tendrement.
-Mhhhmh ..., marmonna le loup, le visage toujours contre l'oreiller.
-C'était sympa hier soir, on devrait faire ça plus souvent, déclara-t-il avant de l'embrasser à nouveau dans le cou.
-Mh, répondit à nouveau le lycanthrope.
-Et je tiens encore à m'excuser pour t'avoir mordu, je t'assure que ce n'était pas fait exprès, se justifia-t-il en embrassant à présent son épaule.
L'alpha mit quelques secondes avant de répondre à nouveau un 'mh' désintéressé.
-Hé Derek, c'est possible d'avoir une conversation faite d'autre chose que de 'mh' et autres 'mhhm' ?
L'intéressé sembla utiliser toute son énergie restante pour se redresser. Il passa une main sur son visage marqué par les plis de l'oreiller et observa l'adolescent.
-Quoi ?, dit-il d'une voix endormie.
-Bah je te parle et tu fais la vache.
-Ça vient peut-être du fait que je dormais ?, répondit-il en baillant.
-Tu peux marmonner quand tu dors, toi ?, lui demanda le garçon en haussant un sourcil.
-Je viens juste de me réveiller Stiles ... Pourquoi t'es aussi chiant ce matin ?, soupira l'adulte avant de bailler à nouveau.
-Je ... Quoi ? Je ne suis pas chiant, c'est toi qui est agressif, se défendit l'adolescent.
-Si tu le dit, capitula l'alpha en haussant les épaules.
Il se blottit contre l'humain et posa la tête sur sa clavicule. Un bras entoura son corps fin et une jambe s'enroula autour de celle du garçon, comme si le lycanthrope voulait le posséder totalement.
-Derek, tu m'écrases, soupira l'humain en passant une main par-dessus ses épaules musclées.
-J'm'en fiche, tu m'as mordu cette nuit, j'ai besoin d'un câlin, souffla-t-il.
-Mais qu'il est mignon, il veut son câlin du matin, se moqua Stiles.
-Et oui, je ne suis pas l'horrible monstre que les gens décrivent, se justifia-t-il, les yeux fermés.
-On s'en fiche des autres, moi je t'aime mon Lapin, lui assura-t-il en l'embrassant sur le front.
Derek prit le temps d'analyser ce que venait de lui dire son amoureux et il releva la tête vers l'adolescent, en fronçant légèrement les sourcils.
-Tu trouves que je ressemble à un lapin ?
-Bin ... T'es doux comme un lapin, t'es chaud comme un lapin, tu as des dents de lapin ...
-Hé, on s'attaque pas au physique !, s'indigna l'alpha en le coupant.
-Mais je les aime tes dents, elles sont parfaites, le rassura le garçon en l'embrassant.
-Tu t'en sors bien, bougonna-t-il en se réinstallant contre lui.
-Et dernier point qui prouve que tu ressembles à un adorable lapin, -continua-t-il- c'est que t'es aussi en retard que celui dans Alice au Pays des Merveilles, lui dit-il en souriant.
-Quoi ?!
Il se retourna et constata qu'il était 10h40. Il avait donné rendez-vous à sa meute devant l'entrepôt pour l'aménager de sorte à ce qu'ils puissent s'entraîner dedans, mais il était en retard de trente minutes et en aurait encore vingt de plus quand il arriverait enfin. Il poussa une longue plainte en s'affalant sur le dos et en cachant son visage dans ses mains, avant de se lever en vitesse.
-Pourquoi tu me l'as pas dit plus tôt, Stiles ?, le disputa-t-il.
-Je sais pas, peut-être parce que je voulais te garder avec moi ? Ou peut-être parce que c'est drôle de te voir en mode panique ?, répondit-il en souriant malicieusement.
-Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle !, bouda le loup-garou en enfilant sa veste en cuir.
Il embrassa rapidement son amoureux avant d'ouvrir la fenêtre et de passer une jambe à l'extérieur.
-Portable !, le rappela Stiles avant qu'il ne sorte complètement.
-Envoies, lui répondit l'alpha en ouvrant les doigts.
-Je voudrais pas que tu le casse, vu qu'il est tout neuf, hésita l'adolescent.
-C'est bon, je sais rattraper un portable, je suis habile de mes mains, insista-t-il.
-Ça je le sais, répondit Stiles avec une idée perverse en tête."
Il finit par lancer son téléphone et le lycanthrope s'en alla après l'avoir rangé dans sa poche. Stiles soupira et sortit à son tour du lit. Il s'habilla et descendit dans la cuisine ; comme il s'en doutait, son père était là.
"-Bonjour, chantonna-t-il en allant se servir du jus d'orange.
-Bien dormi ?, lui demanda le shérif en finissant de beurrer un toast.
-Ouais, lui répondit l'adolescent en reposant la bouteille dans le frigo.
Il préférait éviter de laisser entendre qu'il avait fait plus que dormir pendant la nuit.
-Il est parti ?, lui demanda-t-il encore après avoir mangé une bouchée de son toast.
-Euh ... Oui, oui, assura le garçon.
-D'accord.
Stiles resta debout et sembla hésiter à parler à son père. Certes il avait accepté qu'ils dorment ensemble, mais il ne savait pas s'il était pour ou contre leur relation.
-Dis papa, est-ce que ... Est-ce qu'il peut rester encore ce soir ?, voulut-il savoir.
-Depuis quand y a-t-il besoin de mon autorisation pour qu'il rentre dans ta chambre ?, répondit-il en soupirant, l'air blasé.
-Bin maintenant que t'es au courant de tout, tu peux mieux comprendre ce qu'il y a entre nous ... Enfin bref, si t'es pas contre ...
-J'ai pas dit que je n'étais pas contre, mais de toute façon je n'y peux rien, admit-il en haussant les épaules.
-D'accord, d'accord, capitula le garçon qui savait qu'il avait obtenu gain de cause."
Il lui souhaita une bonne journée et monta dans sa jeep, prenant la direction de l'entrepôt.
Ils mirent trois jours à aménager l'endroit, et purent reprendre leurs entrainements journaliers. La pleine lune était annoncée pour dans une semaine et ils avaient des choses à prévoir pour cette occasion. Les humains avaient été invités à se joindre à la nuit blanche pour apprendre à les surveiller, même si Derek ne leur avait pas vraiment laissé le choix. Les deux jours suivants l'alpha se trouva un nouvel appartement, et son oncle l'avait supplié de le faire emménager avec lui. Derek n'avait, au début, pas voulu, mais il avait fini par accepter, harcelé continuellement par l'adulte qui ne lui avait pas laissé une minute de répit. Pendant cette semaine, Stiles et son amoureux avaient continué de dormir ensemble dans le minuscule lit de l'adolescent, malgré les réticences du shérif.
Le dimanche suivant, alors que Derek faisait le plein de sa voiture, une voiture de la police se gara derrière lui. L'adulte soupira en levant les yeux au ciel. Qu'avait-il donc encore pu faire ? Son beau-père s'approcha de lui lentement et sembla regretter à l'avance ce qu'il allait dire.
"-Bonjour Derek, dit-il sans plus de cérémonie.
-Bonjour, Shérif.
-Écoutes jeune homme, comme tu le sais, je ne te porte pas dans mon coeur. Mais Stiles semble vraiment accroché à toi et ... Et j'ai l'impression que tu ... As vraiment des sentiments pour lui -lâcha-t-il, tout en ayant envie de se couper la langue.- Je me trompe ?
-Euh ... Non, non ! Bien sûr que j'aime Stiles, et sachez que je le protègerais de tout ce que je pourrais, lui affirma-t-il.
-Oui, je sais. Ce que je voulais dire c'est que ... Je pense qu'on pourrait peut-être faire un peu plus ample connaissance, parce que j'avoue que je t'ai surement jugé avant de savoir tout ça, déclara-t-il de mauvaise grâce.
-Ne vous en faites pas, je comprends ... Vous proposez quoi ?, demanda-t-il en se raclant la gorge.
-Un diner, ce soir, à la maison ?
-Ce soir ? -Derek réfléchit deux secondes. Avait-il vraiment envie de faire ça ce soir ?- Okay, pas de soucis, je serais là, lui dit-il en souriant légèrement."
Le shérif repartit sans un mot, après lui avoir fait un petit signe de tête en guise d'au revoir. L'alpha grimpa dans sa voiture et démarra, en se demandant pourquoi il avait accepté ce face à face. Arrivé chez lui, il appela son amoureux.
"-Ouais ?, demanda Stiles à l'autre bout du fil en décrochant.
-Stiles, tu devineras jamais ce qu'il vient de se passer ..., lui dit-il lentement.
Il lui expliqua son entrevue brève avec le shérif, et Stiles sembla tout aussi étonné que lui.
-C'est bizarre, il ne m'en a pas parlé ...
-Sûrement pour ne pas gâcher l'effet de surprise ..., supposa le chef de meute.
-Ou alors il voulait pas que je sache, pour te poser plein de question si jamais j'étais pas là ...
-Quoi ? ... Mais non, dis pas des trucs de ce genre, je suis assez stressé comme ça ..., le disputa-t-il.
-Toi, stressé ?, se moqua Stiles.
-Oui, parfaitement, j'ai envie de lui plaire, parce que c'est quand même ton père ... J'ai horreur de rencontrer les belles-familles ... Comment je vais m'habiller ...? Oh mon Dieu ! J'ai pas de vêtements potables !, s'inquiéta-t-il.
-Du calme, Lapin, t'as fait quoi de la chemise blanche que t'avais pour le bal de l'hiver ?, le rassura Stiles.
-Je ... Elle est dans un carton je crois ...
-Parfait, tu la retrouves et tu mets un jean noir avec. Tu seras beau comme ça, je peux te l'assurer.
-Je mets ma veste en cuir ou pas ?, voulut-il savoir.
-Je sais pas ... Y a du sang dessus ?
L'alpha alla vérifier rapidement.
-Non, je crois pas.
-Elle est pas tâchée ? Pas trouée ? Pas sale ?
-Non, elle est bien.
-Bah alors je suppose que tu peux la mettre. De toute façon tu vas la retirer en rentrant.
-D'accord ...
-Derek ?
-Oui ?, demanda-t-il inquiet.
-Tu seras parfait, j'en suis convaincu.
Ils raccrochèrent après s'être redit leur amour et Peter se racla la gorge. L'alpha se retourna en haussant un sourcil.
-Quoi ?, demanda-t-il d'un air blasé.
-Non rien. J'étais juste en train de me dire que votre relation prenait du galon. C'est bien, tu grandis, lui dit-il en souriant.
-Eh bah, faut bien que l'un de nous soit un peu mature, et sachant que t'es pas décidé ..., se moqua son neveu.
-Pff, je suis mature ..., bouda l'adulte.
Mais Derek ne l'écoutait déjà plus, il était parti dans sa chambre pour dormir un peu, fatigué par tous les efforts qu'il avait fourni dans la semaine. Il se changea après s'être réveillé, suivant les conseils de son amoureux. Lorsqu'il ressortit, deux heures plus tard, son oncle le siffla.
-Un seul commentaire et tu redeviens SDF !, le menaça le jeune homme en le pointant du doigt.
-Hé, je m'extasiais juste devant ton élégance !, se défendit l'ancien alpha.
Il se leva de son fauteuil et alla serrer son neveu dans ses bras.
-Je suis fier de toi Derek, lui dit-il en lui tapotant le dos.
-Qu'est-ce que tu me fais là ? Tu vas mourir c'est ça ? Je vais être encore plus riche ?
Peter se détacha de lui.
-Je te remercie de me prêter autant d'attention et d'affection. Non, je vais très bien, merci, je voulais juste te dire que j'étais fier de toi ..., bouda-t-il.
-C'est ça ... Fais pas de bêtises, ok ?, lui demanda-t-il avant de s'en aller.
-Promis !, lui affirma-t-il avec un grand sourire."
Au moment même où il fermait la porte, il se doutait qu'il allait regretter d'avoir laissé son oncle seul chez lui.
Une fois arrivé dans le jardin des Stilinski, le loup-garou commença à se sentir mal. Il pianota sur son volant pendant quelques minutes avant de se décider à sortir de sa voiture et d'aller frapper à la porte d'entrée. Bizarrement, il ne se rappelait pas être déjà passé par là, préférant nettement escalader le mur pour rentrer par la chambre de l'adolescent. C'est Stiles qui lui ouvrit, un grand sourire plaqué sur le visage ; il embrassa son amoureux et l'invita à rentrer. Le shérif se leva et vint saluer son invité, alors que Stiles se ruait dans la cuisine.
"-Je vous ai apporté un petit quelque chose -l'informa l'alpha en lui montrant le paquet qu'il avait dans les mains.- Rien de bien extravagant, juste des chocolats, je me suis dit qu'amener des fleurs aurait été un peu ... Bizarre, lui expliqua-t-il.
-D'accord, c'est gentil, le remercia son beau-père en prenant la boite.
-Oui c'est gentil, sauf qu'il n'y a pas le droit parce qu'il doit faire attention à ce qu'il mange, le disputa son fils en échangeant le plat dans lequel un rôti de boeuf trônait, contre les chocolats de son père.
L'adolescent alla les mettre dans la cuisine et les deux hommes dans la pièce voisine se jetèrent un regard.
-Je suis désolé, je savais pas, s'excusa Derek.
-C'est pas grave, c'est à cause de Stiles, il pense qu'il a besoin de me surveiller mais, je sais que je vais bien -le rassura le shérif.- Dis-moi, la viande rouge n'affecte pas tes sens en tant que loup-garou ? Enfin je veux dire, tu vas pas te mettre à vouloir nous tuer si tu manges une viande saignante ?
Derek sembla perplexe et se retint de rire.
-Euh non, non, ça ne m'est jamais arrivé, et ce n'est pas prêt de se passer.
-Bon eh bien allons nous installer à table pendant que le chef fini de préparer à manger, l'invita-t-il à le suivre.
Ils se mirent donc à table et Derek nota que Stiles avait placé leurs assiettes côte à côte, en face de celle du plus âgé. Le brun arriva enfin, brisant le long silence qui s'était installé entre les deux hommes déjà présents.
-Chaud devant !, prévint-t-il en posant l'assiette de haricots verts sur un dessous-de-plat.
-C'est toi qui a tout fait Tiloup ?, demanda Derek à moitié surpris.
-A part tuer le boeuf et récolter les haricots, ouais, dit-il avec fierté.
-Je ne te connaissais pas ce talent, admit-il.
-Stiles a beaucoup de compétences, mais il ne les utilise jamais, se moqua son père.
-Je trouve qu'il est doué pour parler tout le temps, et souvent pour ne rien dire, ajouta le loup-garou.
-Ah donc tu l'as remarqué ?, continua le shérif.
-Ah ah ah, hilarant, on se paye une barre de rire ce soir, maintenant on mange ou je vais dans ma chambre pour ne pas vous déranger pendant que vous bavez sur mon dos ?, demanda Stiles, légèrement vexé.
-On te taquine Stiles, lui assura son amoureux.
-Et tu devrais être content qu'on s'entende sur un sujet, ajouta son père.
-Je suis très content, maintenant on mange ?, demanda à nouveau le garçon pour les couper tous les deux."
Le reste du repas se déroula tranquillement, bien que l'atmosphère soit légèrement tendue. Les deux adultes étaient chacun un peu gêné par rapport à l'autre et Stiles devait faire la conversation pour que le silence ne s'installe pas à table. Le shérif posa plusieurs questions à Derek, sur sa vie, son métier, ses passions et sa perspective de l'avenir, et il répondit à chaque fois du mieux qu'il put, sans pour autant dévoiler qu'il était encore quelques jours auparavant un homme dormant dans une maison abandonnée et sans emploi depuis un an. Il avoua sans vraiment le vouloir qu'il avait eu pour projet de retourner à New York après avoir découvert qui était l'assassin de sa soeur, mais qu'il avait finalement trouvé sa place dans la ville, autour des jeunes qui formaient désormais sa meute, et qu'il comptait rester pour un bon moment ici, étant donné qu'il était maintenant en couple. Stiles chercha à s'enfoncer dans son siège, gêné par la déclaration.
L'heure pour Derek de s'en aller sonna, et l'adolescent le raccompagna après qu'il eut salué son beau-père. Accoudé à la porte, Stiles n'avait pas envie de quitter son amoureux.
"-Tu pourrais dormir avec moi, non ?, proposa-t-il.
-Non, t'as bien entendu ton père, demain t'as cours. Et je dois pas perturber ton sommeil, lui répéta-t-il en souriant.
-Mon sommeil est perturbé sans toi, lui assura le garçon en soupirant.
-Allez Stiles, on se voit demain de toute façon, le rassura-t-il.
-Ouais ... A demain ..."
Ils échangèrent un dernier baiser avant de se séparer. Stiles ferma la porte et Derek remonta dans sa voiture en soupirant. Il fallait qu'il s'en aille, mais n'en avait pas envie. La pleine lune commençait doucement à l'affecter et il se sentait mieux avec l'humain à ses côtés. Lorsqu'il rentra dans son appartement son oncle était sur le canapé en train de lire. Ce dernier se retourna et posa les deux avant-bras sur le dossier de son siège, un sourire malicieux sur le visage.
"-Alors, comment ça s'est passé ?!, voulut-il savoir.
Derek hésita à lui lancer sa veste en pleine tête et à aller se coucher, mais il se dit qu'elle avait trop d'importance pour atterrir sur son oncle.
-Il m'aime bien, je crois, dit-il sans plus de cérémonie.
-Mais c'est super ça ! C'est un petit pas pour toi et un grand pas pour votre relati...
-Nan tais-toi, j'ai pas envie d'entendre tes proverbes à la con ce soir, le coupa l'alpha.
Peter sembla outré et afficha un air blasé.
-Hé, ils sont cool mes proverbes ...
-Je vais me coucher, j'ai comme l'impression que demain la journée sera pénible.
-Pénible ? Je t'en prie, on va juste aménager l'appartement !, se moqua son oncle.
-Bonne nuit, répondit simplement Derek."
Il passa une nuit assez mouvementée, à se tourner sans arrêt dans son lit, perturbé par la pleine lune qui devait arriver le mercredi. Lorsqu'il se réveilla, il était 9 heures. Stiles lui avait envoyé un message dans lequel il lui disait qu'il lui manquait, mais il ne prit pas le temps de répondre et se leva. Dans le coin cuisine des deux Hale une petite table trônait, avec quatre chaises tout autour. Derek s'installa sur l'une d'elles avec un paquet de céréales. Il piocha plusieurs fois dedans avant que son oncle ne sorte de sa chambre, les traits tout aussi tirés que lui.
"-Bien dormi ?, demanda le plus âgé en s'asseyant à son tour.
-Comme toi, j'ai bien envie de dire, répliqua Derek.
-Passe-moi les céréales, petit comique, bougonna-t-il en tendant le bras.
Ils restèrent une vingtaine de minutes à manger, plongeant chacun leur tour la main dans le paquet sans un mot. Ils étaient tous les deux fatigués et chassaient leur côté lycanthropique du mieux qu'ils pouvaient.
-Derek, il est temps de s'y mettre je crois, fini par lâcher Peter à contre-coeur.
-Ouais ..., grogna le brun.
-Pourquoi on fait ça déjà ?
-Parce qu'on en a marre d'être des SDF, et qu'on doit ranger le nouvel appartement parce qu'on peut pas vivre dans une porcherie ..., récapitula-t-il.
-Ah ouais ... C'est vrai, reconnut l'ancien alpha.
-On attaque ?
-Par où ?
-Salon ?, demanda-t-il peu convaincu.
-Mouais, comme ça c'est fait.
Ils passèrent encore quelques minutes assis, à se regarder dans le blanc des yeux avant que le plus jeune ne se décide à bouger.
-Allez Pete, faut s'y mettre pour de bon, encouragea-t-il son oncle.
Peter se leva de mauvaise grâce et reposa le paquet de céréales. Ils se changèrent pour être dans les meilleures conditions possibles et attaquèrent les cartons. On aurait pu croire qu'ils n'avaient pas beaucoup d'affaires, mais c'était le contraire. Derek possédait ses affaires de New York, et Peter avait amassé quelques petites choses de-ci, de-là lors de sa résurrection. La première étape fut de sortir les CDs et de les ranger sur une étagère conçue à cet effet. Alors que les deux hommes branchaient leur poste de radio pour mettre un peu de musique, quelqu'un frappa à la porte. Ils se jetèrent un regard pour savoir lequel d'entre eux attendait de la visite.
-Les jeunes sont au lycée, dit Derek.
-Et je me rappelle pas avoir commandé quoi que ce soit, ajouta Peter.
-Vas ouvrir.
-Pourquoi moi ?
-T'es le plus proche.
Une deuxième vague de coups retentit contre la porte.
-Oui ça va, j'arrive, s'énerva le plus âgé.
Il se dirigea vers l'entrée et ouvrit en affichant un air renfrogné.
-Quoi ?, demanda-t-il à la jeune fille en face de lui.
-Bonjour, je suis votre voisine, j'ai vu que vous étiez tout nouveau alors je voulais vous souhaiter la bienvenue, du coup j'ai fait des cookies, tenez !
Elle avait enchainé sa tirade sans respirer et alors qu'elle tendait un panier de gâteaux elle reprit son souffle. L'ancien alpha la regarda d'un air incrédule.
-Pardon ?, demanda-t-il bêtement.
-C'est pour quoi ?, demanda à son tour Derek en apparaissant à côté de son oncle.
-Oh vous habitez aussi ici ? Je suis votre voisine et je pensais que ... Que vous aidiez votre ami à emménager mais je ne savais pas que ... Vous viviez ensemble, leur dit la jeune fille en baissant les yeux.
Les deux Hale se regardèrent en fronçant les sourcils.
-C'est mon neveu, déclara Peter comme si l'idée qu'ils soient en couple était totalement absurde.
-Bon désolé, mais on n'a pas que ça à faire, vous voulez quelque chose en particulier ?, questionna l'alpha en haussant les sourcils.
-Euh ... Vous donner des cookies, hasarda-t-elle devant leurs airs renfrognés.
-J'aime pas ça, déclara l'alpha avant de retourner dans son appartement.
-J'ai l'estomac fragile, ajouta son oncle en refermant la porte.
C'est sans se soucier d'elle qu'ils reprirent leur activité. Après avoir rangé leur premier carton, ils se décidèrent à monter une étagère pour y mettre des livres. Ils enlevèrent toutes les pièces de l'emballage et Peter saisit la notice pendant que Derek regardait les morceaux de bois.
-Der', c'est en quelle langue ce truc ? Je capte que dalle ..., l'informa le loup-garou.
-Fais voir -lui dit-il en prenant la notice.- Génial, on a une explication norvégienne. J'en ai déjà marre ..., se plaignit-il.
-Oh allez, on est des hommes, on n'a pas besoin d'une notice pour monter une étagère !
-Si tu le dis ... Mais moi j'ai jamais monté d'étagère ...
-Rhooo, ça doit pas être bien sorcier, lui assura son oncle.
Ils commencèrent donc ce travail qui s'avéra être plus difficile que prévu.
-Si je mets ça comme ça ... Nan ça va pas ...
-Te fatigue pas, j'ai déjà essayé.
-Tu pouvais pas le dire avant Pete ?
-Oh ça va, m'engueule pas !
-Bon aide moi au lieu de rien glander, s'énerva Derek.
Ils restèrent deux heures de plus à se disputer avec le meuble en bois, avant qu'ils ne se décident à manger pour se calmer un peu. Le repas fût rapide et ils attaquèrent bientôt leur nouvelle ennemie. Les insultes volèrent, les menaces aussi, et ils furent de nouveau énervés. Derek s'absenta deux secondes pour boire de l'eau, et Peter l'appela d'un air enjoué.
-Regaaaaardes ! Derek, regardes ! Ça tient enfin !, lui dit-il joyeusement.
Malheureusement son bonheur ne fut que de courte durée et les deux côté du meubles tombèrent en même temps, faisant disparaître le sourire éclatant de l'ancien alpha.
-Ah je regarde, oui, se moqua son neveu.
-J'en ai marre !, s'emporta Peter.
Il saisit une des planches de l'étagère et la brisa contre son genou.
-Voilà ! Ça c'est fait !, hurla-t-il avant d'aller s'enfermer dans sa chambre.
-Peter ! Le meuble !, le disputa le plus jeune."
Derek bouda à son tour et s'enferma aussi dans la pièce voisine. La pleine lune était vraiment une période désagréable pour tous les loups garous. Il s'étala sur son lit, le sang tambourinant fortement dans sa tête, et finit par s'endormir sans s'en rendre compte. Il émergea un peu plus tard, lorsqu'il entendit quelqu'un rentrer dans sa chambre ; les bruits de pas se rapprochèrent de son lit et il se retourna, transformé.
"-Me tue pas !, l'implora le garçon en levant les mains en l'air.
-Stiles ? Mais ... Qu'est-ce que tu fais là ? Comment t'es rentré ?, demanda-t-il un peu à l'ouest, en reprenant une forme normale.
-J'ai fini les cours et tu me répondais pas, alors j'ai décidé de venir te voir. Et Peter m'a donné la clé de votre appartement, dit-il fièrement en lui montrant l'objet en question.
-La clé ... -dit-il vaguement en comprenant un peu mieux la situation?- Je suis désolé, on s'est battu avec une étagère toute la journée, j'ai complètement oublié de te répondre ..., avoua-t-il en baissant les yeux.
-Oui j'ai cru comprendre en voyant la malheureuse gisant au milieu de copeaux de bois ... C'est la pleine lune qui te fait cette tête horrible ?, lui demanda-t-il en haussant un sourcil.
L'humain s'assit sur le bord du lit et lui passa une main sur le front.
-Je te remercie ..., bouda le loup-garou.
-T'es brûlant Derek, tu devrais rester allongé. Je vais m'occuper de toi, tu vas voir, lui dit-il en souriant.
L'alpha se laissa retomber sur le lit, les yeux dans le vide et la peau en feu. Stiles revint avec un verre de jus d'orange et lui tendit avec un grand sourire.
-Y a plein de vitamines dedans, ça ne peut qu'être bon pour toi, affirma-t-il.
Le loup-garou ne parut par convaincu, mais accepta de prendre le verre.
-Tu sais, si tu te sens pas bien mercredi soir, nous avec Lydia, Danny et Allison on sera là pour gérer la situation.
-Oui, je n'en doute pas Stiles, tu es tellement fort, se moqua l'alpha.
-Hé, je te dis qu'on peut le faire parce que ... Parce qu'on est une meute, lui dit-il avec conviction.
Derek sourit et porta le verre à ses lèvres, avant de recracher la boisson dedans.
-Qu'est-ce que c'est que cette horreur ? T'as tenté de m'empoisonner ou quoi ?!, grogna-t-il en grimaçant.
-Mais non, c'est du jus de mandarines, c'est trèèèès bon pour la santé, tu verras.
-Je t'ai dit que j'aimais pas ça, Stiles !, bouda le loup-garou.
-Faut toujours que tu fasses ta chochotte, le rabroua l'adolescent.
-Le seul remède efficace, c'est le câlin, lui assura-t-il en l'invitant à s'installer près de lui.
Le garçon ne se fit pas prier et s'assit à ses côtés, les jambes dépliées, le dos posé contre un oreiller. Derek se colla à lui, posant sa tête sur ses cuisses et entourant ses jambes de son bras. Stiles lui caressa doucement les cheveux, écoutant son amoureux ronronner faiblement.
-Si tu essayes de me piquer ma chaîne pendant que je dors, je te mange Stiles, le prévint le lycanthrope.
-Oh, je trouve qu'elle est très bien là où elle est ; c'est un peu comme le collier d'un chien ... Tiens je devrais faire graver mon nom et mon adresse dessus, comme ça si quelqu'un te trouve il te rapportera à moi, dit-il en riant.
-Hé, je suis un chien ou un lapin ? Il faudrait choisir, un peu.
Stiles s'amusa de la réponse et se dit mentalement qu'il devait être très fatigué pour ne pas l'avoir tapé du fait qu'il l'avait associé à un chien.
-Tu sais, ça fait bientôt un mois qu'on est ensemble, lui dit-il simplement d'un air mélancolique.
-Tu prends quelle date pour notre sortie officielle ensemble ?, demanda le loup-garou en fermant les yeux.
-Le soir de la pleine lune.
-Ah bon ? Mais j'ai failli te tuer pourtant ..., repensa-t-il avec honte.
-Oui mais tu ne l'a pas fait, tu m'aimais trop.
-Non, en fait tu m'as balancé un coup de pied dans la mâchoire et ça m'a fait revenir à moi, lui rappela l'alpha.
-T'es sûr ? T'as pas eue une illumination divine sur le fait que j'étais important pour toi ?
-Non, non, tu m'as bien cogné, lui assura-t-il.
-Mince, mes souvenirs sont erronés ..., soupira-t-il.
Derek sourit et caressa la jambe du garçon avec un mouvement de son pouce.
-C'est pas grave, on en a plein à créer, des souvenirs, le rassura-t-il.
-Oh c'est tellement romantique ce que tu viens de dire, mon Lapin !, s'extasia le garçon.
-T'arrêtes pas, ça me fait du bien, lui indiqua-t-il alors que l'humain avait stoppé ses papouilles sur son crâne.
Stiles sourit et recommença à lui grattouiller la tête en repensant à toutes leurs aventures. Il lui était arrivé un million de chose en un peu plus d'un mois et pourtant il n'était qu'au commencement de sa vie. Il avait l'impression d'avoir tout vécu avec son amoureux, même si cela ne faisait qu'un mois qu'ils sortaient ensemble, et espérait encore vivre d'autres expériences avec lui. Il voulait juste passer sa vie entière à ses côtés, qu'importe l'avis des gens.
-Hé Derek, tu sais que je t'aime ?, le questionna-t-il en utilisant sa main valide pour saisir celle du loup."
L'alpha soupira, il commençait à s'endormir et parler devenait difficile pour lui.
"-Bien sûr que je le sais, et je t'aime encore plus Tiloup, lui affirma-t-il en liant du mieux qu'il put leurs doigts"
Voilà, voilà, c'est ici que s'achève cette histoire. Après toutes ces aventures, notre petit couple trouve enfin une tranquillité bien méritée. Mais pas pour longtemps, je vous rassure, vu que deux semaines plus tard, Derek va mourir coupé en deux par cette fenêtre maudite et Stiles (qui aura découvert qu'il est allergique au jus de mandarine) va se suicider en buvant du breuvage interdit et en déclenchant une crise d'allergie.
*Se protège le visage* Je plaisante, je plaisante ! é_è
Plus sérieusement, merci d'avoir tenu pendant ces 36 chapitres les uns plus déjantés que les autres.
J'espère vous retrouver très vite, chers lecteurs et lectrices.
Un grand merci à tous ceux qui m'ont laissé un message, je ne citerais pas tous les noms parce qu'il y en a trop, mais les plus fidèles restent aquadragon13, sakuraetsasuke, BoucheB, claiireuhh, Leyla KTK et Wendy05 (a)
Un grand merci à tous les Anons que je n'ai pas pu remercier en MP parce que ... Bin parce qu'ils étaient Anon.
Et enfin un énooorme bisou pour ma soeur Aurélie Zerah (je vous conseille de lire sa fiction parce qu'elle vend du rêve sous toutes les formes possibles), qui m'a presque menacée pour que je poste ma fiction sur ce site.
*Je sais pas comment terminer ce message, parce que j'ai pas envie que tout soit fini ... Disons que pendant l'écriture de cette fiction, aucun personnage n'a été blessé, ni humilié ... Oui voilà, disons ça.*