De longs mois furent nécessaires pour reconstruire Poudlard mais il se dressait à présent, plus fier que jamais, dans la brume écossaise. Une aura bienveillante se dégageait de ses murs et il suffisait de lever la tête vers la tour d'astronomie pour en comprendre la raison. Depuis la mort de son propriétaire, Fumseck avait élu domicile dans un abri, tout spécialement conçu pour lui. Ancré dans les pierres du château se trouvait un perchoir sur lequel il aimait à passer ses journées, saluant, de son chant apaisant, les visiteurs qui pénétraient le domaine.

Lorsque le soleil brillait, haut dans le ciel et qu'il se reflétait dans le plumage rouge et or du phœnix, tout le château et le parc rayonnaient et cette beauté, à elle seule, remplissait les cœurs de paix et de bonheur.

Cependant, en ce jour, le ciel se voulait aussi gris que ne l'était le moral des deux hommes présents dans le cimetière attenant au château. Après la bataille finale, les avis furent presque unanimes quant à l'idée d'installer un cimetière à Poudlard. Il sembla important pour tous que les prochaines générations n'oublient jamais les sacrifices qui furent fait pour permettre au bien de perdurer dans un monde empli de souffrance.

Aucun de ces deux hommes n'avait osé mettre les pieds dans ce lieu sacré jusqu'à présent, trop attachés à leurs souvenirs et empêtrés dans leur douleur. Lorsqu'ils virent leurs amis se tourner vers l'avenir et avancer, ils réalisèrent qu'il était temps pour eux également, de faire leur deuil et de tourner la page.


Comme à son habitude, il se déplaçait en silence. Vieux réflexe d'espion pourrait-on penser, mais aujourd'hui, il veillait surtout à ne pas déranger la tranquillité qui régnait en ces lieux et qui l'aidait à calmer les battements de son cœur tandis qu'il approchait de SA tombe.

Il avait longtemps hésité, après avoir quitté la tombe de Dumbledore, à rebrousser chemin et à rentrer chez lui se morfondre, mais l'image d'Hermione lui avait traversé l'esprit et il avait trouvé là la force qu'il lui manquait pour se diriger vers la dernière résidence de celle qui avait pris une si grande place dans sa vie.

Son cercueil avait dû être déplacé afin d'être installé dans le caveau familial des Potter, érigé selon les souhaits du Garçon-qui-a-encore-survécu en l'honneur de ses défunts parents et de la femme la plus importante de sa vie. Celle qui lui avait donné l'amour dont il avait besoin pour vaincre le mal qui avait terni sa vie entière.

Il n'était pas dans la personnalité de Severus de fleurir une tombe, mais il ne put qu'être reconnaissant envers tous ceux qui avaient pris soin de déposer des couronnes et des montages floraux tous plus beaux les uns que les autres.

Il crut même apercevoir quelques Lily parmi les différents bouquets et il sentit son cœur se serrer l'espace d'un instant. Il prit une profonde inspiration et bien que se trouvant ridicule, se décida à se libérer de son fardeau.

- Je suis tellement désolé de n'avoir pas pris en compte tes sentiments. J'étais trop occupé par ce que je vivais chaque jour pour me soucier réellement de ce que tu ressentais toi. Je n'ai jamais réellement pris la mesure de ton amour, cet amour qui t'a conduit à te sacrifier. Malgré ce que je suis, tu as été mon amie et pour cela je chérirai ton souvenir jusqu'à la fin de ma vie. Je regrette de ne pas avoir pu te dire de ton vivant à quel point tu étais une femme incroyable. Je n'ai pas su te protéger. Je t'ai laissé mourir et je pense que, quoique je fasse, cela me hantera jusqu'à la fin de ma vie, mais puisque la mort ne semble pas avoir envie de me prendre, je suis décidé à vivre les années qu'il me reste avec espoir et optimisme. J'espère que tu me pardonneras un jour.

Tandis que Severus faisait ses adieux, il sentit une main se poser au creux de ses reins dans un geste de réconfort et il sourit réellement à cette présence. En cet instant et pour la première fois de sa vie, il se sentit enfin totalement libre. Doucement, il quitta le caveau des Potter et sans un regard, disparu dans un « pop ».


Au même moment, un homme se tenait agenouillé devant une pierre tombale en marbre sur laquelle s'étalait une épitaphe en lettres d'or « Un sacrifice n'est jamais vain tant qu'à jamais quelqu'un s'en souvient ». Son visage, bien que marqué par les épreuves endurées, semblait paisible. Il lut et relut l'épitaphe de nombreuses fois comme pour s'imprégner de la force de ces mots avant de prendre une profonde inspiration.

- Je suis tellement désolé de n'avoir pas pris en compte tes sentiments. J'étais trop occupé par ce que je vivais chaque jour pour me soucier réellement de ce que tu ressentais toi. Je n'ai jamais réellement pris la mesure de ton amour, cet amour qui t'a conduit à te sacrifier. Malgré ce que je suis, tu as été mon amie et pour cela je chérirai ton souvenir jusqu'à la fin de ma vie. Je regrette de ne pas avoir pu te dire de ton vivant à quel point tu étais une femme incroyable. Je n'ai pas su te protéger. Je t'ai laissé mourir et je pense que, quoique je fasse, cela me hantera jusqu'à la fin de ma vie mais puisque la mort ne semble pas avoir envie de me prendre, je suis décidé à vivre les années qu'il me reste avec espoir et optimisme. J'espère que tu me pardonneras un jour.

Une main délicatement posée sur son épaule le tira de ses pensées et sans même réfléchir, il se releva et sourit à la personne qui lui faisait face. Il se sentit soudain plein de gratitude envers celle qui était enterrée sous ses pieds. En cet instant, il prit la mesure de ce qu'elle lui avait offert. Grâce à elle, il avait un avenir, une vie remplie de promesses qui lui tendait les bras. Il savait qu'il ne serait plus jamais seul. Sans un regard en arrière, il s'éloigna, le cœur en joie, impatient de se lancer dans une nouvelle aventure.


Quelqu'un pénétrant à cet instant dans le cimetière aurait l'impression que le monde s'était arrêté. Le vent qui soufflait légèrement jusqu'alors s'était calmé, les quelques oiseaux occupant l'orée du bois avaient cessé de chanter, même les nuages semblaient immobiles. Le seul indice que le temps continuait à s'écouler se résumait en la présence qu'une jeune fille debout où se tenait, quelques instants auparavant, le loup-garou. Doucement, celle-ci s'approcha de la stèle et comme si elle partageait un secret des plus intimes, se mit à chuchoter.

- Remus est sauvé Tonk. Merci.

Lorsqu'un rayon de soleil transperça la couche nuageuse et vint frapper le magnifique plumage du Phœnix, celui-ci se mit à chanter. Hermione sentit tout son corps se réchauffer et son cœur se remplir d'espoir. L'espoir de vivre une nouvelle vie, entourée de ses amis, de sa famille et surtout de celui qu'elle aime infiniment. A cette pensée, Hermione sourit avant de se relever et de courir se jeter dans les bras de Remus qui l'attendait avec impatience, les yeux emplis d'amour.


Voilà, après 8 mois jour pour jour, cette histoire est finie. J'espère qu'elle vous a plu. C'était ma première et je sais que ce n'est pas parfait.

Je ne manquerai pas de relire tout cela calmement dans quelques temps afin de débusquer les fautes que je n'ai pas vu jusqu'ici.

Je remercie de tout coeur Indocile pour tout le travail de correction qu'elle a fait. Je la remercie également pour le titre de l'histoire ainsi que ceux des chapitres. Encore merci pour ses remarques toujours pertinentes et surtout pour ses encouragements, pour sa motivation, son enthousiasme et bien d'autres choses (mais je m'arrête avant qu'elle attrape une tête tellement énorme qu'elle se mette à pencher :p)

Merci à tous ceux qui ont pris la peine de review et tout simplement, merci à tous ceux qui ont pris le temps de lire cette histoire. Vous sentez pas forcés mais si vous avez deux minutes, je ne suis pas contre un petit mot, un avis, une remarque par review ou par mp. Merci d'avance :)

A bientôt j'espère.