Auteur : Shiakan.
Genre : Romance/Drama.
Pairing : HPDM.
Credits : Tout est à J.K. Rowling, sauf l'histoire.
Note de l'auteur : J'ai enfin terminé Open Your Eyes, je peux donc me concentrer sur une nouvelle fanfiction que je compte bien écrire et updater plus vite, c'est promis. Je vous remercie de m'avoir suivie pour OYE, j'espère que cette histoire vous plaira tout autant, sinon plus !
PROLOGUE
Le vert se pressait ardemment contre le rouge. Le temps semblait s'être suspendu autour d'eux et pourtant, Lord Voldemort et Harry Potter luttaient toujours avec rage. Mais les forces du puissant Seigneur des Ténèbres commençaient à s'affaiblir. Puis quelque chose sembla se briser en lui et le Survivant put lire toute la terreur qui s'emparait de lui dans son regard. Un peu plus loin, Neville posait un genou à terre, essoufflé, le cadavre de Nagini se décomposant sous ses yeux. L'homme – ou du moins ce qu'il en restait – poussa un cri de rage tandis que son visage commençait peu à peu à se désagréger. Vidé de ses forces, Harry le regarda disparaître et se laissa tomber à terre. Ses yeux se fermèrent lentement tandis que son esprit glissait vers l'inconscience, pour ne plus en ressortir.
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« Vous dites… qu'il ne se réveillera probablement jamais ? » souffla Hermione, les larmes aux yeux. Ron se laissa tomber sur la chaise la plus proche tandis que Ginny se jetait dans les bras de sa mère en sanglots. La jeune femme sentit un bloc de glace descendre dans son estomac et elle se tourna vers le corps étendu sur le lit d'hôpital. Harry Potter semblait dormir paisiblement. Son visage était pâle et un peu amaigri, mais il n'était déformé par aucune grimace. Ses nuits avaient toujours été agitées et il semblait enfin avoir trouvé le repos. Ca avait été un soulagement pour eux d'apprendre qu'il était vivant, qu'il avait sûrement besoin de beaucoup dormir. Mais on leur disait maintenant qu'il pourrait ne jamais se réveiller ? Qu'il avait épuisé toutes ses réserves magiques et que par conséquent, son corps et son esprit étaient trop faibles pour le maintenir éveillé ? Qu'ils ne savaient pas s'il existait un moyen de le sortir de là ? Hermione serra les poings et baissa la tête tandis que ses larmes s'écoulaient le long de ses joues. Le médicomage qui se tenait devant elle semblait perdu face à tant de désespoir. Ce n'était pas la première fois qu'il annonçait une mauvaise nouvelle, mais c'était la première fois qu'elle concernait le sauveur du monde sorcier. « Mais il a… il a tout donné, murmura Hermione d'une voix tremblante. Il a tellement souffert et vous dites… vous dites qu'il ne verra probablement pas ce pourquoi il s'est battu ? » Elle s'interrompit, sa voix mourant dans sa gorge. Alors Ron se releva et la prit dans ses bras. Ne tenant plus, la jeune femme éclata en sanglots et enfouit son visage dans le creux de l'épaule de son petit ami. Lui-même laissa libre court à ses larmes et posa une main dans le dos de la Gryffondor dans une caresse qui se voulait réconfortante. « On va trouver une solution, Mione. Tu es la sorcière la plus intelligente que je connaisse, si un problème se présente, tu seras la première à le résoudre, j'en suis certain. Il… Il n'aimerait pas nous voir comme ça alors… Il faut qu'on soit forts, d'accord ? » Elle hocha la tête et tenta de ravaler ses pleurs. Sentant qu'il était de trop dans cette pièce, le médicomage s'éclipsa sans rien dire, les laissant assimiler la terrible nouvelle qu'il venait de leur apporter.
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Une jeune femme rousse pénétra dans la chambre d'hôpital. Au creux de ses bras se tenait un nourrisson endormis. Les rares cheveux qui parsemaient le haut de son crâne avaient la même couleur que ceux de sa mère. Lentement, elle s'avança jusqu'au lit et s'arrêta devant. La gorge nouée, Ginny observa longuement le visage endormis du garçon qu'elle aimait. « Il est né il y a une semaine, murmura-t-elle d'une voix tremblante. Un minuscule sourire se mêla aux larmes qu'elle tentait de retenir du mieux qu'elle pouvait. J'ai beaucoup pensé à toi, Harry. J'ai longtemps pensé que… que je n'y arriverais pas toute seule. Je n'ai que dix-sept ans, après tout… Mais ça va. » Elle s'interrompit en sentant son fils remuer. Il finit par ouvrir les yeux, d'immenses yeux bleus qui commençaient déjà à tirer sur le vert. Ginny se mordit la lèvre inférieure afin de retenir un sanglot. « Il a tes yeux, Harry, souffla-t-elle d'une voix brisée. Il s'appelle James. J'ai pensé… j'ai pensé que tu aurais aimé. » Elle baissa la tête tandis que l'enfant levait une minuscule main, comme s'il sentait que quelque chose n'allait pas avec sa mère. Si petite chose et déjà si compréhensive. « C'est ton fils, Harry… alors s'il te plaît… s'il te plaît, reviens. »
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Ron déposa le cadre sur la table de chevet qui était déjà recouverte de nombreux bouquets de fleurs et de photos. Sur celle qu'il venait de poser, l'on pouvait trouver le roux vêtu d'une robe de sorcier bleu foncé qui faisait ressortir ses grands yeux. Un sourire magnifique était dessiné sur ses lèvres et son regard brillait. A côté de lui se tenait une jeune femme magnifique. Ses longs cheveux bruns autrefois indisciplinés avaient été relevés en un chignon particulièrement ouvragé. Un diadème ceignait son front et la robe blanche qu'elle portait mettait ses formes en valeur. Elle resplendissait. Son sourire était sûrement la plus belle chose que Ron ait jamais vue. « Tu aurais dû la voir, Harry… souffla Ron en s'asseyant sur la chaise toujours laissée à côté du lit du Survivant. Je crois que je peux dire que c'était le plus beau jour de ma vie. Papa a filmé, tu sais, avec cette boîte de moldus qui capture les images. Tu pourras regarder, quand tu te réveilleras. » Son sourire s'effaça légèrement. « George était mon témoin, mais ça aurait dû être toi, vieux. » Il baissa un peu la tête, la gorge subitement nouée. Ils avaient passé des semaines, des mois à chercher un remède pour tirer leur ami de son coma. Mais leurs recherches n'avaient rien apporté de concluant. C'était comme si rien de tel ne s'était jamais produit auparavant, comme si Harry était le premier à s'être retrouvé vidé de toute magie. En somme, ce n'était pas si étonnant, le Gryffondor avait toujours été une exception. Mais pour une fois, Ron aurait espéré que son ami puisse être normal, un type comme les autres.
Le roux soupira et passa une main dans ses cheveux raccourcis. « J'ai fini ma formation d'auror. Je commence le boulot demain, je t'avoue que j'angoisse un peu, » dit-il avec un sourire gêné. « J'm'étais toujours imaginé… tu sais, qu'on ferait ça ensemble. Mais ça ira, vieux. On va s'en sortir. Il faut juste que tu prennes soin de toi et que tu reviennes. Tu manques beaucoup à Ginny. » La jeune fille avait longtemps été inconsolable. La seule chose qui semblait la maintenir en vie, c'était son fils. Le petit James avait fêté ses trois ans et apportait de la lumière dans le foyer des Weasley, avec sa crinière rousse et ses grands yeux verts. Son seul intérêt n'était plus que de s'occuper de lui et de rendre visite à Harry et à chaque fois qu'elle revenait à la maison, ses yeux étaient rougis d'avoir trop pleuré. Ces derniers temps, elle semblait aller un peu mieux. Sa famille faisait de son mieux pour la faire sortir de son isolement et de son désespoir. Ron se releva et épousseta sa robe de sorcier, même si elle n'était pas sale. « Je vais rentrer, Mione m'attend. Je passerai à la fin de la semaine. A plus tard, vieux, » dit-il avant de quitter la pièce, non sans prendre le temps de jeter un dernier coup d'œil à Harry Potter.
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« Joyeux Noël Harry ! » s'exclama Molly en pénétrant dans la chambre d'hôpital, suivie par toute une ribambelle de personnes. Les Weasley étaient tous là, suivis de près par d'anciens élèves de Poudlard et même des professeurs. Ils se tassèrent tous dans la chambre qui parut minuscule pour tout ce monde. La pièce avait été décorée pour Noël et Harry portait un nouveau pull que Molly lui avait tricoté pour l'occasion. Un brouhaha incroyable ne tarda pas à envahir la chambre et seule la popularité d'Harry empêcha tout ce petit monde de se faire virer de l'hôpital pour un tel tapage. Ils ne restèrent pas longtemps, tous avaient Noël à fêter dans leurs maisons respectives. Mais de nouvelles fleurs remplacèrent celles qui avaient fané sur la table de chevet du Survivant. Des baisers furent déposés sur son front et ses joues. L'euphorie régna dans la pièce jusqu'au départ des Weasley, les derniers présents dans la pièce. Alors un silence paisible remplaça les cris précédents. Un silence uniquement perturbé par la respiration lente et régulière du Survivant.
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Hermione pénétra dans la chambre d'hôpital, un petit garçon roux dans les bras. Elle le déposa doucement sur le sol et l'enfant se mit à avancer à quatre pattes à une vitesse impressionnante en gloussant. La jeune femme esquissa un doux sourire et s'approcha du lit sur lequel dormait un Harry Potter âgé de vingt-trois ans. Elle se pencha sur lui et déposa un baiser sur sa joue avant de se redresser en grimaçant. « Tu piques, Harry. C'est quand la dernière fois que ton infirmière t'a rasé ? » demanda-t-elle, agacée. Elle soupira et s'installa sur une chaise. « Je vais lui demander de s'occuper de ça en partant, la barbe ça te vieillit vraiment trop. » Elle ne pouvait se détacher de l'image du Harry Potter adolescent qu'elle avait toujours connu. Et pourtant, il vieillissait. Peu à peu, les rondeurs de l'enfance disparaissaient pour laisser place aux traits d'un jeune homme séduisant. Une main agrippa alors le bas de son pantalon et Hermione baissa la tête pour croiser les grands yeux bruns de son fils. Avec un sourire, elle le souleva et le posa sur ses genoux. Son attention se retrouva alors captivée par de magnifiques orchidées blanches qui se trouvaient sur la table de chevet d'Harry. « Encore ces fleurs… ? murmura-t-elle doucement. Elles sont vraiment belles, Harry. Je me demande bien qui peut te les apporter, » dit-elle en réfléchissant, les sourcils froncés. Depuis le premier jour où Harry était tombé dans le coma, ces fleurs trônaient sur sa table de chevet. Elles ne se flétrissaient jamais, on ne leur laissait pas le temps et dés qu'elles commençaient à avoir un peu mauvaise allure, on les arrangeait ou les remplaçait, Hermione l'ignorait. Elle se retrouva quelques secondes à fixer ces fleurs, jusqu'à ce que son fils lui rappelle ses responsabilités en tant que mère. Elle secoua la tête et passa ses doigts dans les cheveux flamboyants du garçon. « Oui, oui, on va rentrer mon chéri, on va manger, » dit-elle doucement.
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Ginny posa une main sur son ventre arrondis et s'installa sur sa chaise, aidée par son mari. Elle posa ses yeux sur le visage endormis d'Harry et esquissa un minuscule sourire. « Désolée de ne pas être venue en même temps que les autres pour ton anniversaire, Harry. J'étais en consultation, pour le bébé. » Elle s'était mariée l'année précédente avec un né-moldu qui s'avérait être également un de ses co-équipiers dans l'équipe de Quidditch dans laquelle elle jouait depuis plusieurs années désormais. Cela faisait sept mois qu'elle était enceinte, à présent. Refaire sa vie avait été extrêmement difficile pour Ginny. Encore éperdument amoureuse d'Harry, elle avait mis des années à se remettre de l'idée qu'il ne se réveillerait probablement jamais. L'espoir l'avait d'abord empêchée d'avancer, priant chaque jour pour retrouver l'homme qu'elle aimait. Puis le désespoir l'avait submergée, la rendant invivable pour tous. Et enfin, deux ans plus tôt, elle avait enfin consenti à laisser Declan entrer dans sa vie et dans celle de James. Il avait été patient, comprenant son mal être et sa difficulté à retomber amoureuse de quelqu'un. Elle recommençait à être heureuse, même si la pensée qu'Harry se réveille un jour dans un monde qu'il ne connaissait pas, entouré de personne qu'il ne connaissait plus, la terrifiait. Au fond elle, Ginny sentait que c'était la dernière fois qu'elle venait ici. Aujourd'hui, le Gryffondor fêtait son vingt-cinquième anniversaire sans même en avoir conscience. Cela faisait sept ans qu'il était plongé dans le coma et un éventuel réveil semblait désormais inenvisageable. La rousse se releva difficilement et elle se pencha autant que son énorme ventre le lui permettait pour déposer un baiser sur le front du Survivant. « Au revoir, Harry, » murmura-t-elle doucement. Adieu.
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Il faisait sombre dans cette pièce. Affreusement sombre. Hermione fronça les sourcils et s'avança vers les grandes fenêtres pour ouvrir les rideaux d'un coup sec. Aussitôt, le soleil chaud de l'été illumina la pièce et la jeune femme se sentit enfin mieux. Avec un léger soupir, elle se tourna vers le lit où Harry était encore allongé. Il avait vieilli. Un barbe de deux jours mangeait ses joues et ses traits étaient devenus ceux d'un homme de presque trente ans. Il en a vingt-sept après tout, comme nous tous, songea-t-elle en s'asseyant sur le lit, à côté de son ami. Ses muscles étaient nettement atrophiés mais il ne paraissait pas si maigre que ça, grâce aux sortilèges et aux potions magiques qui le maintenaient en vie à l'aide de nutriments efficaces. Néanmoins, son teint était terriblement pâle, prouvant qu'il était un homme malade et non un simple endormi. Hermione leva les yeux vers la table de chevet. Une multitude de cadres photos se montaient dessus, manquant de place sur la minuscule surface. Il y avait encore quelques vases dans lesquels se trouvaient des fleurs fanées, mourantes. Seule l'orchidée demeurait droite, resplendissante. La jeune femme se mordit la lèvre inférieure et détourna le regard. Cette pièce sentait la solitude et l'abandon. Au fil des ans, de moins en moins de gens avaient pris la peine de rendre visite au Survivant, chacun refaisant leur vie. Tout comme Voldemort, Harry n'était plus qu'un souvenir dans l'esprit des gens, comme s'il était mort en même temps que son terrible ennemi. Les yeux de la jeune femme se mirent à briller, remplis de larmes prêtes à couler. « Je suis désolée, Harry, » murmura-t-elle d'une voix rauque. « Je suis vraiment désolée. »
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Voilà, c'est tout pour le moment. Ce n'est qu'un prologue, je ne voyais donc pas l'intérêt de le faire trop traîner en longueur, je voulais simplement planter un peu le décor et bien vous faire comprendre que le réveil risque d'être dur pour Harry. Une petite review pour me dire ce que vous en pensez ? *o*
