Chapitre 13 : ÉPILOGUE
Et ils finirent heureux et eurent beaucoup d'en-... Vraiment ?
Londres - Juin 1868
Rien n'avait jamais été aussi clair dans l'esprit d'Harry. Il venait de prendre l'une des décisions les plus difficiles de sa vie. Mais alors qu'il se retrouvait sous le porche de la maison de Riddle, il n'était plus si sûr de lui. La nuit était déjà tombée depuis un certain temps et la pluie avait doucement commencé à effleurer le monde. Sa main resta suspendue au-dessus de la porte. Il hésitait à se faire connaître.
Soudain, le battant s'ouvrit d'un coup sec, laissant apparaître à la volée un homme. Le Lord esquissa un petit sourire. Il semblait qu'il n'avait pas l'intention de sortir ce soir là, car il s'était déjà changé et avait opté pour un ensemble plus décontracté.
« Harry ? Tu veux peut-être entrer ? »
Le jeune homme se racla la gorge, voulant commencer son monologue, mais il fut tiré par le devant de sa chemise à l'intérieur de la demeure. Une paire de lèvres fiévreuses se plaquèrent alors sur les siennes, l'empêchant de parler. Au bout d'un moment, alors que leurs souffles venaient à manquer, le Lord se détacha d'Harry et plaqua son front contre le sien, tenant toujours fermement sa chemise.
« Tu sais, je me suis dit que tu ne reviendrais plus. Que tu prendrais peur. »
Sa respiration était haletante. Tom gémissait presque en parlant, mais pas de douleur. Plutôt de désir. S'il s'écoutait, il prendrait le jeune homme là, dans l'entrée. Sans ménagement.
« Pourquoi cela ? »
La voix d'Harry était intriguée, presque inquiète, comme s'il pensait Riddle capable de croire qu'il ne tiendrait pas ses promesses. S'ils se mettaient ensemble, il y aurait un sacré travail à faire sur la confiance qu'ils auraient l'un envers l'autre.
« Je sais ce que je représente. »
Harry sentit une pointe amère percer son cœur. Cela se voyait que l'homme faisait des efforts pour le comprendre, pour se mettre à sa place, et cela le toucha plus qu'il ne le voulut.
« Je suis heureux que tu sois là. Avec moi. » Continua Riddle d'un ton doux qui lui était inhabituel.
Harry se méfia un instant, avant de relâcher la tension qui lui bloquait les muscles et de se laisser aller. Pourquoi n'y croirait-il pas ? Pourquoi ne pourrait-il pas espérer avoir un futur magnifique avec un homme aimant ? Après tout, s'il exigeait de la confiance de la part de l'homme, cela devait fonctionner réciproquement.
Secouant légèrement la tête, Harry chercha ses lèvres et alors qu'il les rencontrait, il lui murmura doucement.
« Il n'y a aucun autre endroit sur Terre où je voudrais être.»
Le Lord esquissa un petit sourire. Cela illumina le visage d'Harry qui sut à l'instant-même, avec certitude, ce qu'il voulait.
« Je veux être avec toi... Même si ce n'est pas sain pour moi. Quoi qu'en disent les autres. »
Riddle esquissa un rictus avant de marmonner.
« C'est certain... »
Ils échangèrent un regard et un sourire taquin apparut sur le visage de Tom. Harry savait qu'il n'était pas bon de trainer avec lui, peut-être le Lord arriverait-il même à le changer ?
Mais ce dernier ne le souhaitait pas. Il voulait juste que le jeune homme reste le même, qu'il garde cette âme pure et noble.
Harry ne termina cependant pas de le surprendre. Alors qu'il se séparait langoureusement de son amant, il de se dirigea vers le salon pour s'installer confortablement dans un des Chesterfields. Tom le suivit alors, intrigué et une fois dans la pièce, sentit les yeux verts le darder.
« Je n'ai pas encore accepté ton offre, tu sais. »
Harry avait l'impression de dominer la conversation, et cela lui plaisait. Le Lord resta planté au milieu de la pièce un instant, croisant les bras. Il lui demanda alors ce qui le retenait de s'offrir à lui et Harry esquissa un petit sourire espiègle à cette question.
« Je veux poser certaines clauses. »
Un léger rictus apparut sur les lèvres de Tom alors qu'il haussait légèrement un sourcil de surprise. Le jeune homme commençait-il à marchander avec lui ?
« Tu veux négocier... comme pour un contrat ? » s'étonna le Lord.
C'était bien la dernière chose à laquelle il s'attendait du petit timide et chétif Harry Potter. Décidément, la vie dans la capitale l'avait fait évoluer et ce n'était pas si mal.
D'ailleurs, Tom pensait que l'existence en générale était une grande affaire commerciale qu'il fallait négocier au mieux pour y arriver. Heureusement qu'il avait cette fibre en lui, sinon il ne serait jamais là où il en est actuellement. Ajoutez à cela une petite pincée de culot et une autre de domination, et le tout était explosif.
« Oui, c'est tout à fait ça. »
Harry aimait sa nouvelle assurance, cela le réconfortait de se savoir à égalité avec Tom. Enfin, l'espérait-il.
Ce dernier, esquissant un rictus, s'orienta vers une mappemonde placée dans un coin du salon. Il ouvrit le dessus et en sorti une bouteille en cristal où un liquide ambré se laissait tanguer au gré des gestes de son propriétaire. Prenant un verre, il s'en servit une goutte avant de tourner son regard vers Harry, lui demandant implicitement s'il en voulait. Ce dernier refusa poliment. Le Lord referma alors le couvercle et se dirigea à son tour vers un club où il s'installa confortablement.
« Qu'est-il donc arrivé au jeune naïf petit Harry ?... Et bien, je t'écoute. »
Croisant les jambes, il planta son regard dans celui de son interlocuteur et attendit les requêtes. Il était sur qu'il n'y avait rien d'insurmontable.
« Tout d'abord, je veux garder une certaine indépendance, mon travail, voir mes amis quand j'en ai envie. Je ne veux pas être bridé ou que tu me dises quoi faire. »
Tom but une gorgée de son whisky en acquiesçant.
« Cela va de soi, je ne suis pas une gouvernante. J'ai d'autres choses à faire. »
Harry fit une moue mais ignora la remarque, continuant. Il avait une petite boule au ventre, de peur qu'il n'accepte pas ses requêtes. Après tout, il ferait des efforts, pourquoi pas lui ? Il poursuivit alors avec un ton pausé.
« De plus, je ne veux pas être mêlé à tes affaires. »
Le Lord acquiesça une nouvelle fois. Il était évident que, au vue de leurs différentes opinions, Harry ne serait pas concerné par ses occupations.
« Tout cela peut se faire aisément. »
Tom était confiant. Rien d'étonnant ne sortait de la bouche d'Harry, il s'y attendait. Et puis, ce n'était pas comme s'il était un tyran. Il n'allait certainement pas le brider, lui qui avait une nature si solitaire. Se retrouver lui ferait du bien. Il n'avait notamment pas envie qu'on croit qu'il entretenait le jeune homme, cela lui afficherait une mauvaise image auprès de ses associés.
« Et je ne veux pas vivre caché, en n'ayant que la place de l'amant. »
Soupirant, Tom acquiesça. Après tout, c'était légitime. Il se doutait bien que cela ne se passerait pas si facilement.
« On va essayer. »
Mais Harry le coupa immédiatement. Un feu rougeoyait dans ses yeux. La détermination pouvait s'y lire. Riddle en fut presque fier. Le jeune homme était devenu un petit lion, montrant les crocs quand il n'était pas satisfait. Il y a encore quelques mois, cela aurait été tout à fait différent.
« Non, pas essayer. Ce sera ainsi, c'est tout. S'il faut affronter d'autres personnes ou la société, on le fera. Ensemble. »
Harry ne se savait pas une telle force de caractère mais être avec Tom lui donnait envie d'éclaircir certains points immédiatement, notamment celui-ci. Il n'était pas là pour vivre dans son ombre. Il voulait être son égal, son amant mais aussi son compagnon. Il savait qu'il lui faudrait batailler dur pour y arriver, mais il se sentait une nouvelle force jaillir de ses entrailles.
« Je te vois un nouveau courage. Tu m'as l'air bien déterminé, mais cela me plait. On fera donc ainsi. »
Ils se mirent alors d'accord, implicitement.
« J'ai par contre moi aussi une requête. »
En une seconde, le temps d'un battement de cils, Tom se leva et se rapprocha du jeune brun qui pâlit à l'air menaçant du Lord. Prenant appui sur l'accoudoir du chesterfield, il se pencha au-dessus de lui, le dominant de sa stature. Il était si près de son visage qu'Harry pouvait sentir son souffle.
« Tu me trompes, mens ou m'utilises à des fins personnelles de richesse ou de pouvoir avant de m'évincer... Et je ferais de ta vie un vrai enfer. Est-ce bien compris ? »
Doucement, il se redressa, le regardant avec cet air dominant qui le caractérisait si bien. Il était clair qu'il n'aimait pas que l'on se moque de lui ou que l'on jouât avec son être. Harry savait qu'il aimait avoir toutes les cartes en sa possession et accepter quelqu'un dans sa vie de tous les jours signifiait ouvrir certaines portes et donner quelques clés à l'autre.
Cela déchargeait des peines, mais affaiblissait votre puissance.
« Si nous nous faisons mutuellement confiance, cela n'arrivera pas. Et puis j'espère par ailleurs que tu ne le feras pas non plus. »
La confiance était le maître mot d'une relation. Sans elle, leur couple ne pourrait marcher. Bien sûr, il faudrait un certain temps d'adaptation, mais Harry savait qu'ils pourraient y arriver, ensemble. Tom le regarda alors avec franchise, comme s'il allait lui dire quelque chose de très important qu'il devait ancrer dans son esprit.
« Sache Potter que s'il y a une chose en quoi tu peux croire, c'est mon honneur et ma parole. Brise ces choses, et ce sera fini. »
Oui, Harry le retiendrait. Mais que Tom en soit sûr, il en serait de-même pour lui. Harry se leva alors à son tour et, attrapant le devant de la chemise anthracite du Lord, l'attira vers lui avant de déposer un baiser sur ses lèvres.
« Alors, pacte conclu ? »
Il sentit les lèvres de Tom s'étirer en un rictus avant qu'il ne vienne l'embrasser plus passionnément.
« Pacte conclu. »
OoOoO
Ils décidèrent que l'emménagement d'Harry se ferait dans les semaines qui suivront.
Harry eut un peu de peine à quitter la demeure Malfoy, mais après tout, il ne voyait plus trop son ami et l'éloignement serait une excuse pour lui donner beaucoup plus de rendez-vous.
Quitter la maison fut une autre paire de manche. Il était fou à quel point on pouvait accumuler objets et souvenirs en si peu de temps. Ça n'avait pas été facile à faire. Mais les serviteurs l'avaient aidé au mieux. Il remercia Lord Malfoy pour son hospitalité, mais ce dernier ne paraissait pas surpris d'un tel changement. C'était comme s'il avait été au courant. Et puis, l'homme était plus qu'heureux d'avoir chaperonné le nouveau compagnon du Lord. Cela lui confirmait encore plus sa place de privilégié.
Drago lui avait été beaucoup plus surpris et triste du départ de son ami. Il pensait que leur entretien l'aurait remis sur le droit chemin, mais ce ne fut pas le cas. Il avait surtout peur de ce que le Lord pourrait lui faire. Après tout, chaque fois qu'il avait agi, il avait retrouvé Harry en loque. Alors en tant que meilleur ami, il devait s'assurer que tout irait bien pour lui, surtout après ce qu'il avait vu hier soir. D'ailleurs, il n'oublia pas de gronder gentiment Harry pour l'avoir fait s'inquiéter en ne le voyant pas à la maison le soir-même.
Ce dernier s'excusa et raconta tout à son ami. Drago semblait sceptique, mais il décida de laisser une dernière chance au Lord. Harry rigola à ses mots. Le blond ajouta que s'il lui faisait du mal, il viendrait lui-même lui « botter le derrière ». L'attitude de son ami ne fit que redoubler les rires et la confiance en un avenir meilleur pour Harry.
Oui, il avait la sensation que cette fois-ci, tout allait dans le bon sens, que tout irait bien. Il se sentait tellement bien. Aucune appréhension ne l'habitait, comme il aurait pu le croire. Il était même impatient d'occuper ses nouvelles fonctions officieuses de Maître de maison. De plus, il allait être réellement chez lui. Chez eux.
Cela lui faisait bizarre de penser ainsi, mais ne le dérangeait pas. Il sentait même quelques papillons dans le bas de son ventre qui se délectaient en le chatouillant.
OoOoO
Hampshire – Manoir Potter – Septembre 1868.
Le soleil réchauffait la terre des ancêtres d'Harry. Ce dernier était tranquillement assis sur la terrasse de sa demeure d'enfance, en train de boire un rafraichissement. Son amant était à ses côtés, parlant vivement avec son père. Quant à sa mère, elle discutait avec lui, appréciant de revoir son enfant chéri.
Le début de cohabitation avec Tom avait été un peu houleuse étant donné qu'ils n'étaient pas d'accord sur certaines choses et que le Lord trouvait qu'Harry sortait trop avec ses amis. Ce dernier se fit une joie de lui rappeler que le pacte incorporait une certaine indépendance. Tom avait acquiescé, rechignant un peu dans sa barbe.
Harry était d'un certain côté mitigé par cette attitude qui démontrait une certaine possessivité et jalousie. Et donc attachement. D'un autre, il était heureux que Tom reste dans les closes du contrat et ne fasse pas sa forte tête.
Cela rassura notamment ses amis et tout particulièrement Hermione qui, avec les mois qui défilaient, voyait le bonheur de son ami et le dévouement du Lord envers lui grandir. Aussi surprenant que cela put paraître, ce dernier n'hésitez pas à aider son amant et à l'encourager, faisait un grand travail sur lui-même.
D'un autre côté, ce travail se faisait aussi grâce à Harry. Il avait réussi à le rendre moins lunatique et colérique, plus doux et affectueux. Malgré cela, il savait que sa vraie nature était toujours là, juste un peu plus enfouie, attendant la première occasion pour sortir. Mais Harry ne lui en donna aucune.
Tout était donc rentré dans l'ordre, au fur et à mesure du temps qui passait. Harry lui avait même proposé d'aller voir ses parents dans le Hampshire afin de se changer les idées, de respirer un autre air que celui de Londres, avançant que cela leur permettrait de se retrouver un peu plus. Cela faisait tellement longtemps car, entre les déplacements de Tom et le travail d'Harry qui avait pris de l'ampleur, les deux amants ne se voyaient plus aussi souvent qu'ils le voulaient, se croisant généralement en coup de vent.
Tom avait hésité un instant avant d'accepter ce voyage, mais en voyant les yeux de chiot que faisait Harry, il n'avait pu résister. Il se nota mentalement que le jeune brun était plus futé qu'il ne le croyait et qu'il devrait faire attention à cela dans le futur.
C'est ainsi que quelques mois plus tard, ils partirent une semaine à la campagne anglaise. L'accueil fut mitigé. Chaleureux car les parents étaient heureux de revoir leur fils, mais légèrement gêné quand ils virent le Lord. Après tout, Lily se doutait que cet homme n'avait pas fait que du bien à son fils.
Son dernier séjour chez eux l'avait confirmé. Retrouver son fils dans un tel état l'avait ébranlée et elle s'était beaucoup inquiétée pour lui alors qu'il était à Londres. De plus, le fait qu'il ramène cet homme chez eux, confirmait ses penchants et le sérieux de leur relation.
Ainsi, les premiers jours furent étranges, mais par la suite, l'atmosphère se renversa complètement. James commença à apprécier l'homme malgré ses premières impressions qui lui avaient laissé l'épouvantable souvenir d'un homme arrogant et imbus de lui-même. Au contraire, une fois qu'on le connaissait bien, le Lord était cultivé, ouvert sur le monde et très intelligent. Le père d'Harry se plut tout particulièrement d'avoir enfin quelqu'un en face de lui connaissant aussi bien les finances et l'économie et avec qui, il pouvait parler d'autre chose que de rubans et de broderies.
Lily avait elle aussi accepté l'homme, le trouvant de plus en plus charmant (les bouquets de fleurs et les petites attentions aidant surement...). Et puis, voyant que son fils était plus qu'heureux, elle avait admis que l'homme n'était pas si mauvais pour lui. Elle commença même à organiser des petites fêtes ou des sessions de thé afin de présenter son fils et son ami à ses connaissances, n'ayant pas honte de la différence.
Et il fallait bien avouer que l'aura et la notoriété du Lord aidait beaucoup à la chose. Il y avait toujours des mauvaises paroles, mais celles-ci étaient moins fréquentes, car tous savaient de quoi était capable Riddle.
C'est ainsi que les deux amants apprécièrent les derniers jours passés ensemble sous un beau soleil de fin d'été. Le temps de retourner à Londres et au travail approchait trop vite au goût d'Harry, mais il était content d'avoir pu profiter d'un peu de temps avec son amant, sa famille et de voir son avenir différemment. Sa dernière mésaventure où il était rentré en pleine nuit, pleurant à chaudes larmes sur sa misérable vie et le sort que lui avait réservé son amant était bien passée et n'était plus qu'un mauvais souvenir. Cette fois-ci, il partait avec le sourire aux lèvres et du baume sur le cœur.
Les adieux furent déchirants mais ils se promirent de se revoir bientôt. Sur le chemin du retour, Tom ne dit que des choses positives et Harry sembla heureux de cela. C'était un nouveau pas vers le bonheur. Tout prenait forme et devenait parfait.
OoOoO
Londres – Riddle's House – Février 1971. Un an et demi plus tard...
C'était une fête merveilleuse qui était donnée dans le salon du manoir Riddle. Tout était blanc et pur. Des étoffes entouraient les piliers, offrant un air aérien à la salle. Un orchestre jouait dans un coin des danses guillerettes et à la mode, faisant affluer une foule d'amateurs sur la piste de danse. Pendant ce temps, certains ne se gênaient pas pour remplir leur verre de punch ou d'un alcool plus fort.
Les hôtes de cette fête étaient accueillants et distingués. Le couple était majestueux et complémentaire dans leurs ensembles, un en pourpre, l'autre en émeraude. Il était loin le temps où l'on parlait en mal dans leur dos, n'acceptant pas leur différence. Mais ils avaient su s'imposer, et la bourgeoisie et société de Londres avaient fait un effort et avaient fermé les yeux sur leur cas.
En tout cas, elles n'en avaient pas eu le choix, particulièrement après que de riches patrons issus de la bourgeoisie, avaient menacés le couple. Il n'en fallut pas plus pour que Riddle les remette à leur place, menaçant de faire couler leurs affaires. Les aristocrates se ralliant évidement à sa cause, ces pauvres dirigeants n'eurent aucune autre alternative que de se ranger de leur côté eux aussi.
Enfin, c'est ce qu'il avait raconté à Harry, le côté sombre des menaces n'avait pas été évoqué, même si le jeune homme s'en doutait. Mais après tout, il n'en avait que faire de la proportion de ce chantage, en particulier si c'était pour les protéger.
Alors qu'Harry se faisait servir un verre, quelqu'un vint poser sa main dans le creux de ses reins. Se retournant, il offrit un sourire à son amant. Très élégant, il avait laissé ses cheveux repousser et il pouvait à nouveau les attacher avec un catogan. Harry trouvait cela tellement attirant.
« C'est une soirée très réussie, ne penses-tu pas ? »
Le Lord acquiesça de la tête. En un an, ses traits s'étaient adoucis mais il restait malgré tout majestueux et imposant. Personne n'osait le défier. Harry était fier d'avoir un homme tel que lui, ça pouvait avoir ses avantages.
« Oui »
Harry lui tendit un verre et ils trinquèrent avant de boire une gorgée du liquide ambrée et pétillant. Le jeune homme attendit un instant, observant les danseurs, avant de reprendre.
« Cette soirée me rappelle celle où l'on s'est rencontrés la première fois. Il faut dire que tu t'es comporté comme un goujat. »
Tom se pencha en esquissant un rictus avant d'humer les cheveux bruns de son amant.
« C'est vrai... Mais le suis-je encore aujourd'hui ? »
Un sourire espiègle apparut sur ses lèvres. Riddle était devenu joueur et taquin. Il n'évoquait que rarement le passé, voulant laisser cette période derrière lui. Non pas qu'il était un homme nouveau ou changé, mais sa vie était considérablement différente. Harry passa une de ses mains sur le revers de sa veste avant de l'embrasser chastement, lui promettant une fin de soirée plus qu'agréable.
« De tant à autre oui... Mais je trouve cela très attirant »
Harry rigola légèrement avant de se séparer de son amant et de le laisser sur place pour aller discuter joyeusement avec Drago. Le jeune blond aristocrate tenait à son bras Hermione. Ils s'étaient mis en couple récemment, au plus grand bonheur de tout le monde, sauf du Père Malfoy. Mais celui-ci avait commencé à accepter l'idée. Après tout, les Malfoy étaient de fortes têtes et Drago ne dérogeait pas à la règle.
La petite soirée battit son plein jusqu'à très tard, jusqu'aux chants des loups.
Une fois les invités partis, Harry se réfugia dans leur chambre, se couchant allégrement, encore tout endimanché, sur le grand lit à baldaquins. Ils avaient décidé de refaire la décoration, ou plutôt, le jeune brun avait agi pour que la pièce soit plus chaleureuse. Des tons rouges et ocres remplaçaient ceux verts émeraudes. Le Lord rechigna un peu au début, puis laissa faire son amant, voulant éviter la guerre pour de simples rideaux.
Alors qu'il était paisiblement couché, Harry entendit la porte s'ouvrir. Tournant légèrement la tête, il vit Tom entrer, légèrement fatigué. Le jeune homme lui offrit un grand sourire avant de le regarder se diriger vers une commode. Il pensa alors aux derniers mois qui s'étaient écoulés.
Tout se déroulait à merveille, même trop au goût d'Harry. Au départ, il aurait pu croire que cela n'était qu'une fourberie de la part du Lord pour que celui-ci le mette dans sa poche, mais Tom lui prouva bien vite sa sincérité, notamment lorsqu'il le défendit durant une sombre affaire de cambriolages sur laquelle Harry enquêtait pour le journal. Le jeune brun remerciait encore l'apparition soudaine du Lord avec ses acolytes alors qu'il se retrouvait seul, face au malfaiteur armé et passa outre le fait que son amant le surveillait. "Pour sa sécurité", évidement.
Malgré tout, cette investigation lui valut une belle promotion. En effet, le jeune homme était devenu un rédacteur très populaire et influant dans le milieu médiatique.
Quant à Tom... Et bien, il restait lui-même et sa promesse de ne pas impliquer Harry dans ses affaires fut tenue. Il voyageait toujours autant et cela fendait, à chaque fois, le cœur du jeune brun de voir partir son amant pour plusieurs mois. Mais lorsqu'il revenait, c'était plusieurs jours de réjouissance et d'amour qui se succédaient. Enfin, l'homme c'était beaucoup ouvert au monde, et les fêtes mondaines n'étaient pas rares, ce qui donnaient une excellente raison à Harry de voir ses meilleurs amis. Meilleurs amis que le Lord gardait à l'œil... "Ne sait-on jamais"...
Harry revint à la réalité alors qu'il sentait le matelas s'affaisser à ses côtés. Tom s'y était installé confortablement. Il ne portait que son pantalon et sa chemise entrouverte. Ses cheveux, lâchés, étaient légèrement ébouriffés lui donnant un air sauvage tout à fait alléchant. Harry se déplaça alors pour venir gouter les lèvres de son amant, si tentatrices. Alors qu'ils se séparaient, Tom le darda de ses yeux grenats avant de délicatement sourire.
« Que se passe-t-il ? » demanda Harry curieux.
Le Lord hésita un instant avant de se coller au jeune homme, s'adossant à la tête de lit.
« J'ai quelque chose pour toi... »
Intrigué et surpris, Harry écarquilla les yeux. Il n'était pas rare que Tom lui ramène des petits souvenirs, mais jamais ne les lui donnait-il aussi... solennellement. Le Lord sortit alors une petite boite en velours vert de sa poche arrière de pantalon et la tendit à Harry qui la prit fébrilement.
« Qu'est-ce que c'est ? »
Tom rigola légèrement devant l'appréhension de son amant.
« Ouvre et tu verras. »
Harry fut hésitant, car la dernière fois qu'il avait eu une petite boite de ce genre, leur histoire (si on pouvait appeler cela ainsi) c'était mal terminée.
Il ouvrit alors l'écrin et découvrit une bague, faite d'or et d'émeraudes. Elle représentait une tête de Lion dont les yeux étaient verts flamboyants* et dont la gueule grande ouverte mordait le doigt.
« Elle est... magnifique. Merci. »
Tom esquissa un hochement de tête, satisfait, avant de prendre l'écrin, d'en sortir la bague et de la passer au doigt de l'homme. Puis il lui montra sa main gauche. À son annulaire trônait aussi une bague, mais cette fois-ci en or blanc. On y voyait distinctement un serpent qui se mordait la queue et dont les yeux étaient faits de rubis.
L'une et l'autre représentaient parfaitement bien les deux hommes.
« C'est un peu, comme une promesse. »
Harry acquiesça légèrement, tout en continuant d'admirer les bijoux. Ce n'étaient pas de simples bagues, mais un engagement de la part de Tom, mais aussi d'Harry. Comme s'ils scellaient enfin leur union, leurs âmes l'une à l'autre. C'était en quelque sorte, la seule et unique déclaration d'amour que le jeune brun recevrait de son amant. Et cela lui suffisait.
Esquissant un sourire, Harry se coucha dans les bras de Tom, posant sa tête sur sa poitrine avant d'emmêler leurs mains. En un souffle, il effaça les erreurs passées et scella leur pacte.
« Je t'aime »
Harry avait soufflé ces dernières paroles juste avant de fermer les yeux. Il savait qu'il n'aurait pas de réponse, mais il n'en avait cure. Car cette dernière se trouvait à son doigt.
OoOoO
Certaines choses changeront, d'autres non.
Le plus important était de rester ensemble.
« Si la vie te donnes une centaine de raisons de pleurer, montre à la vie que tu as un milliers de raisons de sourire. ** »
Et pour Harry, ses milliers de raisons étaient tous les moments de bonheur qu'il avait partagé avec sa famille, ses amis...
Mais surtout avec Tom. Son Tom. À jamais.
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* Je vous invite à aller voir la bague emblématique de la Panthère de Cartier en or jaune, grenats tsavorite et onyx (RÉF: N4722500). Elle représente très bien la chose, imaginez juste une tête de lion à la place.
** Citation d'un auteur inconnu.
Note finale de l'auteur :
Et voilà, cette fiction est enfin terminée, après tant de temps et d'aventures.
J'espère que cette histoire vous a satisfait autant dans vos exigences de lecteur et que dans le plaisir que vous avez -peut-être- eu à me lire.
Dans tous les cas, j'ai personnellement eu beaucoup de bonheur à l'écrire et à lire vos reviews. Merci, Merci et encore Merci de m'avoir suivi, d'avoir toujours été là. Ce fut très important pour moi en tant qu'auteur.
Je vous donne rendez-vous - qui sait - pour une prochaine histoire.
