Drago Malefoy. Hermione Granger. Deux êtres que tout oppose ; du caractère jusqu'au sang. Mais l'amour et l'imagination ont-ils vraiment de précepte à suivre ?

Non. Alors nous, auteurs, pouvons laisser notre imagination concevoir des plus extraordinaires histoires d'amour sur ce magnifique couple fictif.

Le premier chapitre n'est là que pour implanter le décor, ne vous attendez pas à quelque chose d'exceptionnel. Je serais ravie d'avoir vos avis.

Bonne lecture à tous !


Hermione se réveilla en sursaut. La respiration haletante et le corps en sueur, elle se dirigea vers la salle de bain et se planta devant le miroir en agrippant ses mains sur le rebord du lavabo. Elle scruta son reflet, puis recula. Toujours et encore le même cauchemar depuis le décès de sa mère, huit ans plus tôt. Elle se retrouvait sur un lit en compagnie de sa mère dans une petite chambre rose d'où émanait un son harmonieux, elle lui contait des historiettes dont elle ne se lassait jamais, mais soudainement, sa mère devait partir. « Parce qu'il le fallait » était ce qu'elle répondait quand Hermione lui demandait pourquoi, mais elle lui promettait à chaque fois de revenir. Alors Hermione patientait, attendait, résolument le retour de sa mère en pensant à la prochaine histoire qu'elle lui raconterait, mais plus le temps passait plus les faisceaux de lumière, provenant de la seule fenêtre qui éclairait l'endroit, s'atténuaient et le rose des murs s'ombrait en prenant des teintes empourprées. C'est alors que Hermione commençait à prendre peur, la douce mélodie s'affaiblissait jusqu'à laisser place à un silence fracassant. Les « mamans » qu'elle couinait n'arrivaient plus à sortir de sa bouche à un moment, elle perdait la voix tandis que la pièce, complètement plongée dans le noir désormais, rétrécissait. Hermione ne pouvait le voir, mais sentait les quatre murs la cerner de toutes parts, elle perdait alors la respiration puis basculait dans le vide à une vitesse vertigineuse. Lors de sa chute, elle revoyait défiler les événements de sa vie qu'elle ne pouvait oublier ; le visage pâle et inerte de sa mère après son dernier souffle, celui de son père en pleurs à son chevet, ceux des Serpentards la traitant de Sang-de-Bourbe, ensuite elle se réveillait brutalement en sueur et les membres vacillants.

Quoique depuis sa rentrée à Poudlard, ce mauvais rêve se faisait moins fréquent. Harry et Ron l'avaient beaucoup aidé à surmonter ça, jusqu'à ce qu'un certain blond aux yeux d'acier vienne à chaque fois la remettre au pas.

Elle soupira bruyamment pour tenter d'évacuer le trop d'angoisse qui s'était accumulé en elle puis retira ses vêtements trempés qui lui collaient à la peau, elle ouvrit le robinet de la douche et y pénétra, savourant les écoulements de l'eau chaude sur sa peau.

Quand elle eut fini sa douche, elle retourna dans sa chambre et jeta un regard à son réveil, celui-ci affichait neuf heures du matin. Pattenrond vint se blottir contre ses pieds en ronronnant, ce qui étira un léger sourire à la jeune Gryffondor. Elle le saisit et le caressa gentiment.

- Tu aimes ça, Pattenrond, n'est-ce pas ? demanda-t-elle en rigolant. Bon, dit-elle en le déposant délicatement sur le lit, je vais me préparer pour aller acheter quelques fournitures pour demain, reste sage !

Hermione enfila un vieux jean, un épais tricot et des bottines. Elle descendit ensuite dans la cuisine et avala rapidement un toast beurré et un verre de jus puis sortit de chez elle pour se rendre à la Charing Cross Road où elle entra dans le Chaudron Baveur situé entre sa librairie préférée et une boutique de disques. Hermione constata que la petite auberge était toujours aussi miteuse, ce qui avait pour seul avantage de repousser les Moldus.

- Bien le bonjour ma p'tite demoiselle ! Je vous sers quelque chose ? demanda Tom, le vieux chauve propriétaire des lieux.

- Bonjour, non merci, répondit poliment Hermione, je me rends au Chemin de Traverse.

Hermione pénétra dans l'arrière petite cour derrière le pub et traversa le portail magique du mur en brique, elle réapparut ensuite au seuil de l'entrée du Chemin de Traverse qui était, comme à chaque veille de la rentrée, bondé de sorciers et de sorcières venus faire leurs achats de dernière minute.

Elle s'engagea d'abord à aller se procurer les manuels requis pour la septième année chez Fleury et Bott puis se rendit au magasin de prêt-à-porter de Madame Guipure afin d'acheter un nouvel uniforme.

- Tiens tiens, qui voilà ! Notre Sang-de-Bourbe préférée, s'éleva une voix derrière elle qu'elle ne connaissait que trop bien.

- J'espérais de tout cœur ne pas te croiser aujourd'hui, Malefoy ! cracha Hermione en se retournant vers lui.

- Heureux de te revoir aussi, Granger. Je suis venu récupérer le nouvel uniforme que j'ai fait faire sur mesure pour moi, dit-il avec un mépris cuisant, et fait avec du tissu de haute couture, ajouta-t-il en fixant ce qu'elle avait en main.

- Ah ! Tu fais allusion à mon uniforme bon marché, dit-elle en l'agitant sous le nez de son ennemi, je l'ai trouvé soldé à la moitié de son prix initial ! Une excellente affaire, non ? demanda-t-elle le sourire à pleines dents.

- Une excellente affaire pour les gens de ta classe !

- Et tu me mets dans quelle classe, Malefoy ? demanda-t-elle en faisant mine d'être intriguée.

- La classe des Sang-de-Bourbe pouilleux, Granger ! À ce que je vois, tu commences à prendre du plaisir à te faire humilier.

- Oh que non, Malefoy ! C'est juste que tes propos ne m'atteignent pas le moins du monde, répliqua-t-elle avant de sortir du magasin.

Une fois dehors, Hermione roula des yeux et maudit intérieurement le Serpentard.

- Quel bon présage ! murmura-t-elle pour elle même.

Elle finalisa ses emplettes en passant à la Papeterie afin de s'approvisionner en parchemins, plumes et encres avant de rentrer chez elle.

- Pas encore ! souffla Hermione alors qu'elle rentrait dans le salon.

Son père était étendu à plat ventre sur le sol, une bouteille de Whisky à la main qui dégoulinait sur le tapis. Hermione se posta au-dessus de lui et croisa les bras, elle resta ainsi une demi-dizaine de minutes à le contempler avec mépris et le couvrant d'injures intérieurement puis, se décida à le traîner par les pieds jusqu'à sa chambre. Elle lança un rapide sortilège de nettoyage sur le tapis pour faire disparaître les taches du Whisky.

Hermione s'enferma dans sa chambre et entreprit de faire sa valise, elle y rangea soigneusement ses habits, ses fournitures scolaires et une photo de sa mère qu'elle examina un bon moment tandis que des souvenirs lointains défilaient dans sa tête.

- Maman... murmura-t-elle en caressant la photographie de ses doigts.

Elle fondit en larmes pour la première fois depuis longtemps et finit par s'endormir sur sa valise entrouverte.

Le lendemain, Hermione fut réveillée par le bruit strident de son réveil qu'elle saisit et balança à l'autre bout de la pièce, il se brisa et émit un dernier son éraillé. Elle sauta hors de son lit et se dit que ce fichu appareil ne lui manquerait sûrement pas, il devait être dans les environs de huit heures. Après avoir fini sa toilette, elle descendit prendre son dernier petit déjeuner chez elle. La maison était vide, mis à part Pattenrond qui se pavanait dans toute la maison, ce qui signifiait que son père n'était pas rentré de la nuit. Elle pensait qu'il devait sûrement parader dans les rues complètement ivre, oubliant peut-être même qu'il avait une maison et une fille à sa charge. Elle rangea la maison et lui laissa un mot l'informant de son départ qu'elle déposa sur la table de la cuisine.

- Avec un peu de chance, s'il ne le confond pas avec du papier essuie-tout, il le lira et se rappellera que j'existe, lâcha-t-elle sarcastique.

Elle souleva sa petite valise et sortit du pavillon familial situé dans la New Compton Street. Elle ne se retourna pas et préféra accélérer le pas pour s'éloigner le plus vite possible.

Elle prit un taxi jusqu'au nord-est de Londres pour rejoindre la gare de King's Cross, et s'endormit durant le trajet.

Hermione émergea de son sommeil et découvrit avec horreur que le conducteur avait été remplacé par Drago Malefoy.

- Mal... Malefoy? bégaya-t-elle.

- Bonjour, Granger ! Contente de me revoir ? demanda-t-il avec un sourire cruel.

- Qu'est-ce tu fiches ici ? s'écria-t-elle d'une voix tremblante.

Drago retira ses mains du volant de la vieille Carbodies et se retourna vers elle, son sourire s'était élargi.

- Mais attrape le volant espèce de crétin ! hurla-t-elle.

Drago tira sa baguette et plongea ses yeux dans ceux de Hermione, une deuxième baguette apparue dans son autre main qu'elle reconnut comme étant la sienne.

- Granger ? Je vais être explicite avec toi, je vais transplaner dans les prochaines secondes à venir et toi tu finiras ta vie ici, ne t'inquiète pas trop, elle prendra fin au moment où je disparaîtrai.

Drago venait de se volatiliser. Paniquée, Hermione tenta de bouger pour accéder au siège du volant, mais elle était stupefixiée, elle ne pouvait ni parler ni faire le moindre mouvement. Néanmoins, elle n'avait pas perdu la vue et observa avec horreur le vieux taxi foncer droit sur un camion. Elle ne pouvait même pas fermer les yeux pour s'épargner l'atroce scène qui allait suivre. Un choc. Une collision. Le noir total.

Hermione poussa un hurlement et sursauta.

- Mademoiselle ! Vous allez bien? questionna le chauffeur du taxi, affolé.

- Ex... excusez-moi, ce n'est rien... juste un cauchemar, souffla-t-elle haletante, juste un mauvais cauchemar, répéta-t-elle pour tenter de se rassurer.

- Bon, on arrive dans cinq minutes, dit-il avec un sourire compatissant qu'il lui assénait depuis le rétroviseur.

- D'accord, merci.

Hermione passa sa main sur son visage puis baissa le carreau pour prendre un peu l'air. Cinq minutes plus tard, elle sortit du taxi après avoir payé le chauffeur. Elle se rendit ensuite à la gare et traversa le mur en briques entre la voie 9 et 10 pour resurgir un instant après dans la voie 9¾. L'endroit grouillait d'élèves accompagnés de leurs parents qu'ils enlaçaient pour faire leurs adieux. Hermione aperçut Harry, Ron et Ginny de loin et se précipita vers eux.

- Bonjour tout le monde ! s'exclama-t-elle en souriant.

- Hermione ! répondirent ses trois amis en chœur.

Après maintes étreintes, le sifflement du Poudlard Express retentit au moment où il freinait sur les rails. Une horde d'élèves pénétra dans le train suivi des quatre amis.

Ils choisirent un compartiment parmi les nombreux encore vides et s'y installèrent.

- Molly ne vous a pas accompagné cette année ? demanda Hermione à Ron et Ginny.

- Non, il paraît qu'on est assez mûr pour rejoindre la gare tout seul désormais, répondit Ron en étirant une grimace de désagrément.

- C'est un peu vrai, tu ne crois pas ? répliqua Harry.

- Je ne vois pas ce que ça lui aurait coûté de nous déposer ! Ça se fait une fois par an ! lui répondit Ron irrité.

- Bon ! trancha Hermione qui voulait éviter tout malentendu, comment se sont passées vos vacances ?

- On ne peut pas dire que mon séjour chez les Dursley fût très agréable, répondit Harry qui n'avait pas l'air de vouloir en parler.

- Et moi, rétorqua Ron en fusillant Ginny du regard, mes vacances ont été gâchées parce que miss Ginny Weasley avait décidé de refaire sa chambre, et qui s'y colle ? Ron bien sûr, le larbin de service !

- N'exagère pas Ron, dit Ginny calmement, Fred et George ont aidé eux aussi.

- Je m'en fiche ! Franchement repeindre sa chambre de la même couleur c'est idiot.

- Il y a une nette différence entre un rose fuchsia et un rose cerise ! objecta Ginny.

- Je vois, aucun d'entre nous n'a tiré profit des vacances finalement, soupira Hermione.

- Et toi, Hermione ? demanda Ginny en ignorant les jérémiades de son frère.

- Mes vacances ? Ce n'était pas le top non plus...

Dans un second sifflement, le Poudlard Express venait de démarrer. Les autres élèves, plus particulièrement les première année, agitaient les mains de derrière les vitres pour saluer une dernière fois leurs proches alors que le train s'éloignait, s'apprêtant à traverser la Grande-Bretagne.

- Ça ne te dérange pas que Malefoy soit préfet en chef, Hermione ? demanda Ginny.

- C'était prévisible, surtout quand on a un père qui s'appelle Lucius Malefoy. Et puis ce n'est pas comme ci on allait vivre ensemble toute l'année ! On a quelques rondes à faire ensemble ainsi que les préparatifs des bals.

- Je compte sur toi Hermione ! Si cette fouine s'en prend à toi, tu lui montres de nouveau la force exceptionnelle de ton poing, dit Ron.

Les quatre amis éclatèrent de rire, et de ce fait, la bonne ambiance habituelle qui régnait parmi eux revint.

- Bon, je vais devoir vous laisser, annonça Hermione en se levant.

- Où est-ce que tu vas ? demanda Ron.

- Au compartiment des préfets en chefs, on se revoit ce soir, à bientôt ! lança-t-elle avant de quitter le wagon pour rejoindre celui placé en tête du train, exclusivement réservé aux préfets.

Au moment d'entrer dans le compartiment, Hermione percuta quelqu'un qui allait tout juste en sortir.

- Oh ! je suis vraiment déso... ah, ce n'est que toi, Malefoy !

- Oui c'est moi, Granger ! C'est, d'ailleurs, une raison de plus pour finir tes excuses.

- Oh, j'ai frôlé ton uniforme de luxe ? interrogea-t-elle, ironique, avant de prendre place devant un préfet de Serdaigle.

- Vous alliez quelque part, monsieur Malefoy ? demanda McGonagall qui venait d'arriver.

Il marmonna un « non » puis s'assit en face de Hermione. Minerva attira l'attention des dix élèves en tapant dans les mains.

Bien ! Tout d'abord, je vous souhaite à toutes et à tous la bienvenue pour cette nouvelle année, commença-t-elle en leur souriant gentiment, percevez votre élection en tant que préfet ou préfet en chef comme une sorte de récompense pour l'excellence de votre travail scolaire ainsi que votre comportement exemplaire, votre rôle est de faire régner un ordre et une discipline probants au sein de l'établissement et cela en suivant le règlement préfectoral que voici, dit-elle en faisait apparaître une pile de parchemins pour chacun, bien sûr le rôle des préfets ordinaires et celui des préfets en chef est diffèrent ! Ces derniers auront la charge d'organiser les bals, de vous aider à vos tâches de préfets si un souci se pose et leurs heures de rondes sont restreintes. Ah, ajouta-t-elle, aussi, chaque préfet en chef dispose de son propre appartement. Sur ce, je vous laisse, à bientôt !

Elle sortit du wagon des préfets et ces derniers reprirent leurs conversations, évidemment Hermione n'était pas de la partie, et étrangement, Drago non plus.

Le Poudlard Express arriva à Pré-au-Lard en fin de soirée dans un dernier sifflement, aux environs de 19 heures. Les préfets sortirent en premier du train afin d'accompagner les élèves de première année au Lac où ils furent montés à bord des barques et guidés par Hagrid jusqu'au château, quant au reste des élèves, ils s'y rendirent en calèches.

Tous les élèves se réunirent dans la Grande Salle après leur arrivée. Les nouveaux étaient, comme chaque année, époustouflés par la splendeur de l'endroit où des centaines de chandelles étaient suspendues dans les airs sous un plafond enchanté qui reproduisait le temps qu'il faisait dehors. Toutefois, quel que soit ce dernier, l'atmosphère à l'intérieur y était toujours agréable. Sur le sol carrelé étaient disposés les quatre longues tables en bois de chaque maison en face de la Grande Table placée sur une sorte de podium et qui accueillait les professeurs ainsi que McGonagall au milieu de tous, remplaçant Dumbledore. Cette dernière annonça son discours annuel puis laissa l'honneur de la parole au Choixpeau qui répartissait les élèves de première année dans les quatre maisons selon leurs critères et aptitudes.

Après les vagues d'applaudissements qui retentirent dans toute la salle, le festin concocté par les elfes de maison apparut sur les tables, comportant rosbif, saucisses frites, poulet, côtelettes de porc, pommes de terre sautées accompagnées de divers sauces et condiments ainsi que des tourtes de bœuf aux rognons. Pour la boisson, il y avait essentiellement du jus de citrouille et pour le dessert, se présentaient des tartes aux pommes, à la crème ou encore à la mélasse, du pudding aux raisins secs, des éclairs au chocolat dont Ron raffolait ainsi que divers fruits.

Une fois le succulent repas terminé, les élèves rassasiés montèrent se coucher dans leurs dortoirs respectifs.

oOo

Les rayons de soleil qui traversaient les vitres de la fenêtre caressaient la peau de Hermione. Elle sourit à ce doux contact qui la changeait de l'épouvantable réveil électronique la réveillant brutalement chaque matin. Elle s'étira longuement puis bondit hors de son lit et ouvrit la porte de sa chambre pour se diriger nonchalamment vers la salle de bain, un sourire béa aux lèvres. Le privilège qu'elle avait de bénéficier d'un petit appartement l'a ravissait, sa petite chambre aux couleurs de sa maison était bien meublée, la salle de bain offrait une baignoire à jets bien plus avantageuse que les simples douches des dortoirs, et enfin, le petit salon au décor convivial l'avait conquise, où elle s'imaginait déjà dévorant des piles de bouquins pendant les nuits glaciales de Noël, parcequ'en effet, elle ne comptait pas retourner chez elle pendant les vacances d'hiver.

Après avoir finit sa douche, Hermione enfila son uniforme et donna à manger à Pattenrond.

- On est mieux ici, n'est-ce pas ? dit-elle en le caressant.

Hermione descendit ensuite dans la Grande Salle et y retrouva Harry et Ron.

- L'appartement des préfets en chef est tout simplement génial ! s'exclama-t-elle en avalant ses céréales.

- Tu imagines, Harry, ta mère a passé toute sa septième année dans ce dortoir ! dit Ron.

- Et mon père dans celui où réside Malefoy, renchérit-il renfrogné.

- Je me sens tout de suite moins à l'aise, dit Hermione en grimaçant de gêne.

- C'est comment à l'intérieur ? demanda Ron en haussant un sourcil.

- Oh, il y a une chambre à coucher vraiment splendide ! Je dispose aussi d'une salle de bain avec une baignoire à jets, juste incroyable ! s'exclama Hermione aux anges.

- Quelle veine ! bougonna Ron.

- Je peux y étudier tranquillement, d'ailleurs, hier j'ai terminé « Vie et habitat des animaux fantastiques » que j'ai commencé avant la rentré.

- Hermione, soupira Ron, arrête un peu avec cet encombrement inutile de travail !

- Tiens, c'est marrant que tu dise ça, sachant que tu y trouve un grand intérêt à cet « encombrement inutile de travail » lorsqu'on a un devoir à rendre, répliqua-t-elle sèchement.

Hermione sortit son emploi du temps et l'examina.

- On commence par Potion, ce matin, annonça-t-elle.

- Quelle bonne nouvelle, dit Harry en portant ses mains à son cou.

Après le petit déjeuner, les trois amis empruntèrent le escaliers du sous-sol pour se rendre aux cachots puis s'introduisirent dans la vaste salle de Potions où plusieurs élèves de Gryffondor et Serpentard étaient déjà installés. Harry se mît avec Dean et Hermione finit par céder aux supplications de Ron et accepta de se mettre avec lui.

Quelques minutes plus tard, Severus Rogue fit son entrée et le brouhaha général s'évanouit.

- Bonne rentrée à tous, énonça le professeur de Potions d'un ton austère, ceci, ajouta-t-il, était le seul et unique souhait bienfaisant que vous aurez de ma part jusqu'à Noël très probablement. Nous n'allons pas perdre de temps, aujourd'hui ce sera un cour pratique, nous avons parlé du principe de la décoction Hoqueteuse l'an passé, peut être pouvez-vous nous en expliquer la doctrine, monsieur Weasley ? demanda Severus malicieusement.

- Euh, elle... elle provoque le hoquet ? tenta-t-il à vue de nez.

- Correcte, lança Severus en haussant un sourcil, dix points pour Gryffondor, dit-il malgré lui.

Severus consola sa déception en pensant que Ron avait bêtement effectué le rapport avec le nom de la potion.

- Ouvrez tous votre Manuel avancé de préparation des potions à la page 134, vous avez exactement quarante cinq minutes pour préparer la potion.

Il prit place sur son bureau pendant que les élèves faisaient apparaître les chaudrons.

- Pourquoi est-ce que ce sombre dégénéré nous colle un devoir le premier jour ? demanda Ron plaintif, on aurait pu commencer par un cour théorique, mais avoue que j'ai plutôt assuré quand j'ai répondu à sa question ! Tu as vu sa tête ? Il avait...

- Toutes mes félicitations, Ronald ! le coupa Hermione exaspérée, moi même je ne l'aurais pas trouvé.

- Très bien, Hermione, j'ai compris ! Je me mets au travail, dit-il en se plaçant face au chaudron.

- Euh, non, je préférerais plutôt que tu me lise les étapes à suivre.

- Comme tu veux, dit-il en lui cédant la place de bon gré.

- D'abord, donne moi la liste des ingrédients.

- Alors, deux plantes à Pipaillon, trois pairs de yeux d'anguille, cinq champignons vénéneux sauteurs et trois œufs de Runespoor, récita Ron.

- Je vais les chercher dans l'armoire à ingrédients, dit Hermione en se dirigeant au fond de la salle de classe.

Elle se faufila entre un bon nombre d'élèves qui recherchaient les ingrédients dans l'imposant meuble qui prenait les trois quarts de la surface du mur du fond. Elle se procura les deux plantes à Pipaillon, les neufs œil d'anguille, un petit bocal de champignons vénéneux sauteurs puis se dirigea vers la colonne qui contenait les œufs de Runespoor quand elle se retrouva nez à nez avec deux yeux gris perçants.

- Pourrais-tu te pousser Malefoy ? Tu empêches le passage là, dit Hermione impatiente.

- Tu ne vois pas que je suis occupé à prendre ces fichus œufs ? cracha-t-il.

Elle fut surprise de le voir en prendre quatre plutôt que trois mais n'y accorda pas trop d'importance, elle saisit les trois œufs nécessaires et revint à sa place.

- Voilà, on a tout ici, dit-elle en déposant les éléments sur la table.

- Ajoutez 2 mesures de plantes à Pipaillon dans le mortier ainsi que les trois pairs de yeux d'anguille puis écrasez avec le pilon jusqu'à l'obtention d'une poudre moyenne, lût-il pendant que Hermione se mettait à l'œuvre.

- Ensuite, continua-t-il, versez le tout dans le chaudron en ajoutant deux œufs de Runespoor puis mélangez trois fois dans le sens contraire des aiguilles d'une montre.

Hermione suivait de pied ferme la procédure sans prêter attention aux quelques moqueries lancées parfois par les Serpentard.

- Et après ? demanda-t-elle.

- Ajoutez le troisième œuf de Runespoor ainsi que les cinq champignons vénéneux sauteurs et mélangez cette fois deux fois dans le sens des aiguilles d'une montre, alors laissez bouillir le mélange 20 à 30 minutes.

- Voilà, dit Hermione en posant la louche en bois devant le chaudron, il ne reste plus qu'à patienter.

- C'est répugnant ! s'exclama Ron en pinçant son nez avant d'éloigner sa tête du chaudron, c'est normal que ce soit aussi... vert ?

- Euh, oui ça semble être correcte, répondit Hermione en grimaçant, l'odeur devrait disparaître à la fin du bouillonnement.

Rogue émergea de sa lecture d'un vieux bouquin à la fin du temps formel, et le déposa rudement sur son bureau avant de se lever.

- Bien, trancha-t-il, voyons voir un peu ce que...

Une violente explosion retentit, faisant vibrer toute la salle. Tous les élèves se retournèrent vers le binôme impliqué à l'incident. Hermione et Ron lançaient des regards d'incompréhension à Harry et Dean dont les figures étaient noircies et les cheveux en bataille. Ces derniers hoquetèrent en même temps puis se lancèrent un regard horrifié, s'en suivi ensuite une série de hoquets incontrôlables au bruit étrangement aigu. La élèves éclatèrent de rire y compris Ron et Hermione, mais le sourire de celle-ci s'effaça quand son regard rencontra celui de Drago qui lui lança un clin d'œil très limpide. Elle répliqua en lui envoyant à son tour le regard le plus noir qu'elle ait eu en réserve.

- Miss Granger, allez chercher Pomfresh ! ordonna Severus.

La jeune préfète en chef revint quelques minutes après, suivie de l'infirmière inquiète.

- Oh, les malheureux ! s'exclama-t-elle en découvrant l'état de Dean et Harry, les méfaits de la décoction Hoqueteuse, n'est-ce pas ? demanda-t-elle en examinant la gorge de Harry.

Ils acquiescèrent tant bien que mal. Pomfresh soupira et fouilla dans sa sacoche pour en tirer une fiole.

- Chacun en boit une petite gorgée, dit-elle en tendant la fiole à Harry.

Ils avalèrent chacun une gorgée du liquide saumâtre et grimacèrent de dégoût mais furent rapidement soulagés de voir que les hoquets se faisaient de moins en moins intenses jusqu'à entièrement disparaître, quelques secondes plus tard.

- Voilà ! s'exclama Pomfresh en récupérant la fiole, et essayez de suivre à la lettre les ingrédients à mettre la prochaine fois, leur conseilla-t-elle gentiment avant de repartir.

- Excellent messieurs Potter et Thomas ! s'éleva la voix suave de Severus tandis que la classe retrouvait son calme, excellent pour cette preuve d'incompétence sans égal, pour vous récompenser j'ôte dix points à Gryffondor. À croire, monsieur Weasley, ajouta-t-il à l'adresse de Ron, que même quand vous réalisez un exploit cela ne dure pas longtemps.

Les quatre heures de potions prirent fin aux environs de midi, les élèves rejoignirent ensuite la Grande Salle pour le déjeuner.

- Ça va mieux, Harry ? demanda Hermione.

- Bof, répondit-il, je ne comprends vraiment pas... c'était... enfin, j'avais suivi les étape co...

- C'est Malefoy, l'interrompît-elle.

- Quoi ? demanda-t-il déconcerté.

- Malefoy ? répéta Ron tout aussi dérouté que son meilleur ami.

- Oui, soupira Hermione, je l'ai vu prendre quatre œufs de Runespoor au lieu de trois ! Et puis il m'a lancé un regard chargé de sous-entendus...

- Cet enfoiré... souffla Harry en fermant les yeux pour tenter de contrôler sa colère.

- Il a sûrement du glisser un œuf en plus pendant que vous aviez le dos tourné, Dean et toi, proposa Ron.

- Tu penses bien oui ! On a dû se déplacer tous les deux pour trouver rapidement les ingrédients.

Hermione chercha des yeux le Serpentard dans la Grande Salle, il était assit à côté de Daphné Greengrass. Le couple était l'une des sources de racontars les plus illustrés de Poudlard, il était notoire qu'elle avait tout pour lui plaire ou du moins atteindre son échelon ; elle était blonde aux yeux bleus et d'une magnificence déstabilisante, elle était tout aussi hautaine et orgueilleuse que lui et était, indéniablement, une sang-pur. Autrement dit : la réplique crachée de Drago Malefoy au féminin.

- Bon appétit les Gryffondor ! lança Nick Quasi-Sans-Tête qui venait de passer derrière Hermione.

La jeune sorcière tressauta à la voix du fantôme derrière elle.

- Hermione Granger était perdue dans ses pensées ? demanda-t-il en s'éloignant.

- Tu pensais à quoi ? demanda Harry, calmé.

- À rien, mentit-elle.

- À rien ? questionna Ron, comment on peut ne penser à rien, c'est impossible ! Même si on essayait de ne penser à rien, on serait techniquement entrain de penser à quelque chose donc...

- La ferme, Ronald ! le coupa Hermione.

Le reste de la journée se passa placidement, Hermione quitta ses amis en fin d'après-midi pour rejoindre McGonagall qui l'avait convoqué. Elle pénétra dans la tour où se situait le bureau de la directrice et monta au deuxième étage avant de se poster devant la gargouille en pierre, elle prononça clairement le mot de passe de la semaine et la statut s'écarta. Hermione s'introduisît entre le mur séparé en deux puis monta les escaliers de pierre en colimaçon et entra dans le bureau par une imposante porte en bois de chêne. McGonagall était assise derrière le bureau et conversait déjà avec Drago.

- Bonsoir professeur, excusez-moi pour le retard, dit Hermione essoufflée.

- Bonsoir miss Granger, ce n'est rien, répondit-elle de derrière son bureau.

Hermione se trouvait debout dans le bureau de l'ancien directeur, qui revenait maintenant au professeur McGonagall. Elle ressentit un triste serrement de cœur.

- Donc, miss Granger, je disais à monsieur Malefoy que cette année, une compétition entre les quatre maisons, concernant les première, les deuxième ainsi que les troisième année, allait avoir lieu à la fin du premier trimestre. Ce sera La Compétition Des Jeunes Sorciers. Vous aurez donc le rôle de préparer des questions sur toutes les matières. La liste des cours enseignés durant ce trimestre est avancée sur ces parchemins, dit-elle en leur tendant un entassement de manuscrits à chacun, vous y trouverez également d'autres informations telles que le déroulement des épreuves ou encore le nombre de questions nécessaires pour chaque discipline. La bibliothèque sera mise à votre disposition tous les jours jusqu'à la fin du trimestre entre 8 heures et 21 heures.

Sitôt les instructions assignées, les deux ennemis quittèrent le bureau de McGonagall.

- Alors Granger, contente de faire équipe avec moi ? demanda Drago en s'étirant, écrasant ainsi le visage de la jeune fille de son coude.

- Pas spécialement, non ! répondit-elle en repoussant son coude sans douceur.

- Quelle coïncidence ! s'exclama-t-il l'air faussement surpris, moi non plus.

- Bon, dit-elle sans prêter attention à ses propos, on commence quand ?

- On co...

- Plus tôt on commence, plus tôt on finit et tout le monde est content ! le coupa-t-elle.

- Ho ! Doucement Granger, à croire que tu t'impatiente à passer du temps avec moi, dit-il avec un mauvais sourire.

- Même pas dans tes rêves les plus insensés, Malefoy ! riposta-t-elle horripilée, et puis tu ne comprends pas quoi dans « plus tôt on finit et tout le monde est content » ?

- Ah excuse-moi, répondit-il sur un ton glacial, je ne prends pas la peine d'écouter les suites de tes phrases que je juge inutiles de toute façon.

- Bon dans ce cas là, bonne fin de soirée, dit-elle en accélérant le pas afin de s'éloigner de lui, espèce d'abruti ! ajouta-t-elle.

- Répète un peu ça, Granger ! aboya-t-il de loin.

- Ah, tu ne l'as pas raté celle-là, hein ! lança-t-elle au seuil des escaliers en mouvements permanents, je pensais que tu ne jugeais pas utile d'écouter la fin de mes propos !

L'escalier enchanté s'était déjà lié à un autre étage plus bas, faisant perdre de vue Hermione à Drago.