Coucou à tous !

En espérant que mon histoire vous intéresse toujours, voici un chapitre fort intéressant :) Drago reprendra-t-il sa forme humaine ?

Je suis toujours infiniment reconnaissante envers les adorables reviewers ( même les méchants d'ailleurs ) alors voici les réponses aux sans compte :

Hron Fieffi : Crois-moi, elle était loin de ne pas vouloir le tuer ! lol, ensuite je pense exactement pareil, moi aussi je l'aime ce bon vieux Hagrid et depuis le jours où il a transformé ce cochon de Dudley en... cochon... ça avait été mon héros du jour ! x)

Maelys : J'espère que tu seras contente de la revoir une seconde fois :p alors j'ai une petite surprise pour toi ici, et franchement... reste bien branchée avec Cormac, c'est un perso clé de l'histoire ! Faut vraiment pas le sous-estimer... ;)

Lucie D : Niahaha, j'adore vous dérouter ! bon, si tel est ton souhait, tu trouveras ton bonheur dans ce chapitre ;)

Gorkax : Une revenante ? Et oui, après les rires, les larmes ! Mais ce n'est pas pour tout de suite, les larmes. Si tu veux connaître la réponse, à ton écran ! Bonne lecture ^^

Dakota-Potter : Ma première, ma première ! J'allais perdre espoir en attendant ton retour... ne panique pas, elle va bien trimer notre Hermione ! Toujours aussi ravie que ça te plaise, j'espère que t'apprecieras cette suite tout autant :)

Chuck Berry Gran : Je respecte ton avis, ça ne peut pas plaire à tous... malheureusement il devra rester, si tu suis mon histoire jusqu'à la fin tu comprendras pourquoi je l'ai choisis ! Sa situation correspond parfaitement au personnage qu'il doit incarner, parcqu'évidement, il est loin d'être comme en vrai... mais patience, lol. Sinon, le titre, étant une expression, signifie une situation qui a du bon et du mauvais.

Merci encore à tous les lecteurs, même ceux qui ne laissent aucune trace, lol ! Me donner de votre temps pour me lire, c'est déjà grand.

Bonne lecture !


Trois jours après, Hermione qui passait plus de temps que d'habitude avec Cormac, se faisait harceler de questions par Lavande Brown ainsi que les jumelles Patil. Quant à Seamus Finnigan, désormais épaulé par Dean Thomas, ne se privait jamais de la narguer quand elle se retrouvait avec Cormac. Quand Malefoy vint effleurer ses pensées, elle eut un large sourire satisfait ; elle serait bientôt débarrassée de lui. La deuxième partie de la préparation de la potion aurait lieu ce soir, après quoi, le breuvage serait prêt le lendemain, un vendredi soir.

Après le déjeuner, elle fit un tour à la bibliothèque pour rendre le deuxième livre qu'elle avait emprunté cette semaine avant de se diriger vers la tour nord où avait lieu le cour de Divination. Elle parcourut le long couloir puis gravit les marches étroites qui montaient en spirale. À son grand malheur, le minuscule palier était entièrement vide, ce qui signifiait qu'elle était en retard. Mais quelques instants plus tard, elle entendit des bruits de pas et une respiration saccadée provenant des escaliers, elle se retourna et aperçut Seamus qui venait de s'arrêter après une course effrénée certaine. Les mains sur les genoux, tentant de reprendre sa réspiration tant bien que mal, il lâcha difficilement :

- Je... j'étais tranquillement entrain de... de faire mes besoins aux toilettes des mecs quand j'ai vu une... souris blanche ! Elle m'a courut après et m'a... menacé de mort !

Hermione détourna son regard pour mieux se concentrer avant de porter ses mains contre ses tempes, agacée.

- Voyons, Seamus, c'est évident que c'est un ridicule sortilège que t'ont jeté ces imbéciles de Serpentard ! s'écria-t-elle. Je vais le tuer, je vais le tuer, je vais le tuer... murmura-t-elle rapidement pour elle-même.

- Je connais pourtant tous les sortilèges de... commença-t-il, euh... enfin peut-être pas, se rattrapa-t-il en voyant l'expression déconcertée de la préfète en chef.

- Ouais, bon, on est déjà assez en retard comme ça, dit-elle avant de monter l'échelle argentée qui venait de descendre de la trappe.

Les deux Gryffondor émergèrent dans la salle de Divination qui était baignée dans une faible lumière rouge. Les élèves les regardaient comme s'ils attendaient leur entrée depuis un moment, et le sourire de Sibylle Trelawney, le professeur de divination, traduisait qu'elle leur en avait fait part quelques instants plus tôt.

- Hermione Granger, chantonna le professeur Trelawney en l'observant de ses yeux agrandis par ses lunettes rondes. Asseyez-vous tous les deux, dit-elle à l'adresse des deux retardataires en leur désignant les places vides devant Lavande Brown et Parvati Patil puis celles devant Neville Londubat.

Hermione et Seamus échangèrent un regard limpide avant de se précipiter pour prendre place sur les deux énormes poufs devant leur ami Neville. Ils préféraient encore subir ses maladresses plutôt que les commérages incessants des deux filles.

- À la bonne heure ! Nous sommes enfin au complet ! s'exclama Trelawney en ajustant son châle vaporeux orné de paillettes. Hermione, Hermione, Granger ! fredonna-t-elle en reportant son attention sur la jeune Gryffondor.

Hermione s'enfonça un peu plus sur son pouf tandis que Seamus luttait contre un violent fou rire.

- Ma chérie, durant le mois prochain de Novembre, il se passera quelque chose qui bouleversera votre dernière année, ici, à Poudlard ! dit-elle en agitant les bracelets multicolores sur ses deux poignets.

Le fou rire de Seamus se calma et Hermione se sentit encore plus mal à l'aise.

- Sage décision, mon garçon, dit le professeur à l'adresse de Seamus, encore et un peu et vous étouffiez en refoulant votre incontrôlable rire.

Quelques rires retentirent dans la salle. Hermione se demandait de quoi pouvait bien parler le professeur, mais en même temps, elle la suppliait intérieurement de ne pas en dire plus devant le reste des élèves. Qu'est-ce qui pouvait bien lui arriver, encore ? Elle était persuadée qu'elle avait eu son compte en mésaventure pour ce premier trimestre.

- Ce qui va arriver est d'une importance capital pour tous les Gryffondor ! poursuivit-elle. Un bonheur prochain vous ai réservé, chers élèves de Gryffondor, à moins que miss Hermione ne décide de se désister. En passant, ma chérie, évitez de perdre votre précieux temps en venant me demander de quoi je suis entrain de parler à l'instant, à la fin des cours. Je ne veux, en aucun cas, modifier le cours des choses.

Des chuchotements excités s'élevèrent dans la salle.

- Même si un certain Gryffondor en payera durement le prix, murmura sinistrement le professeur Trelawney en dévisageant Harry.

Tous les regards se braquèrent désormais sur la table où Harry, Ron et Dean étaient assis.

- Ne vous inquiétez pas mon garçon, dit le professeur de divination à Harry, cette fois ce n'est pas un présage de mort.

- Comme c'est rassurant, chuchota le concerné à Ron.

Un lourd silence pesait dans la salle, ce qui n'avait pas l'air de déranger Sybille tant que ça. Elle retourna se poser sur la chaise derrière son bureau puis feuilleta durant quelques minutes son manuel.

- Bien, trancha-t-elle pour rompre le silence. Ouvrez vos manuels au chapitre concernant les Runes, nous allons parler de leur utilisation en voyance.

Quand la sonnerie annonçant la fin du cours retentit, Hermione, Harry et Ron se rendirent muettement à la bibliothèque. L'atmosphère morose entre la préfète en chef et Harry ennuyait beaucoup Ron. Les deux garçons finalisaient leur devoir de Défense contre les Forces du Mal pendant que Hermione, ayant déjà fini le sien, rédigeait intensivement quelques questions pour la compétition des jeunes sorciers.

Brusquement, une plume fut brutalement envoyée valdinguer à l'autre bout de la table.

- Alors maintenant ça suffit ! s'écria Ron à voix basse, soit vous en parler, soit je me tire ! Parcequ'il y en a vraiment assez d'écouter les grattements acharnés de vos plumes ! Ça m'embrouille le cerveau.

Hermione déposa lentement sa plume sur la table puis, sans quitter son parchemin des yeux, elle déclara :

- Je ne comprends pas, Harry, je ne penserais jamais à faire quoi que ce soit qui pourrait te porter atteinte, même si j'y gagne grand. Même si Gryffondor y gagne grand.

Ron soupira d'aise avant de reprendre sa rédaction. Harry sourit à Hermione.

- Je le sais bien, Hermione. C'est, sans doute, pour cette raison que Trelawney ne voulait pas t'en dire plus, tu aurais tout fait pour que ça ne se produise pas. Mais tu l'as bien entendu, elle ne veut pas changer le cours des choses. Et puis tant que ce n'est pas un présage de mort, ça me va...

- Si ça doit réellement se passer, Hermione sera sûrement contrainte à le faire, renchérit Ron.

- Tu penses que ça a un rapport avec Malefoy ? demanda Harry.

- Sûrement pas, répondit Hermione en hochant la tête, il retrouvera sa forme humaine demain soir, après ça, il est hors de question que j'entende encore parler de lui ! Je départagerais également les questions à faire pour la C.J.S et chacun se débrouillera de son côté. Vous saviez que cet arriéré avait poursuivit Seamus en le menaçant de mort aux toilettes ?

- Tu ne l'avais pas enfermé ? demanda Ron, hébété.

- Il a reprit l'usage de la parole et la capacité à lancer quelques sortilèges de bases, soupira-t-elle, le grimoire n'a pas eu besoin d'examiner le Polynectar, sitôt que Malefoy a commencé à manifester ces caractéristiques humaines qu'il a deviner qu'il s'agissait du Polynectar destiné aux métamorphoses humaines. Ça fait donc trois maudits jours que je subis ses stupidités.

Hermione évita de leur raconter sa virée nocturne aérienne. Ils n'étaient même pas courant qu'elle pouvait tenir correctement sur un balais. Et bien qu'elle ne fut pas très enchantée de partager un secret avec Malefoy par ricochet, elle savait qu'elle ne récolterait que des « mademoiselle je-sais-tout » en rafale de la part de Ron et, même s'il ne le montrerait pas, Harry abonderait dans le même sens.

Elle rangea rapidement ses affaires dans son sac à sorcier puis se leva en l'accrochant sur son épaule.

- Les garçons, je ne pourrais pas passer à la salle commune ce soir, je dois finir de préparer le breuvage. Vous voudrez bien dire à Cormac que j'ai... un devoir à finir ?

- Mais oui, évidement, répondit Ron en souriant sournoisement. La fameuse excuse.

Tout au long de la soirée, Hermione, les cheveux en bataille et le front perlant de sueur, faisait mijoter le liquide fumant dans le chaudron en ajoutant les ingrédients, suivant ainsi les recommandation du grimoire. Malefoy traduisait son excitation par un comportement si excédant que la jeune Gryffondor faillit se tromper de mesure ou de quantité de tel ingrédient à plusieurs reprises.

- Malefoy ! hurla-t-elle, si tu ne fermes pas ta cavité buccale je te plonge dans le chaudron !

- Tu fais peur à voir, Granger, riposta-t-il.

Quand elle eut fini d'ajouter les derniers ingrédients, elle régla la fréquence de touillage de son chaudron puis jeta un rapide sortilège de nettoyage dans le salon où régnait un désordre calamiteux. Encore une journée. Seulement une petite journée de rien du tout et elle en serait débarrassée. Du moins, c'est ce qu'elle espérait.

Le lendemain, après le déjeuner, elle s'autorisa une petite sortie à Pré-au-Lard en compagnie de Cormac. Ils passèrent une bonne heure chez Honeydukes à déguster des caramels dorés, des nougats moelleux et les différents nouveaux chocolats spécialement importés pour Halloween.

- Une souris glacée ? proposa Cormac, ça fait couiner les dents !

Hermione esquissa une grimace de dégoût devant le bâtonnet en bois sur lequel une souris blanche la narguait de son regard rouge cerise. Non, elle n'en voulait vraiment pas.

- Non, merci, répondit-elle lugubrement.

- Comme tu veux, dit-il en reposant le bâtonnet. Tu sais quel jour on est, n'est-ce pas ?

- Le 25 octobre ? répondit-t-elle d'une voix incertaine.

- Oui, exactement. Je me disais...

Hermione l'incita à finir sa phrase en l'encourageant du regard.

- Ça te dirait de m'accompagner au bal d'Halloween ? demanda-t-il finalement.

Hermione lui offrit son plus beau sourire. Elle attendait impatiemment ce moment, mais finalement, elle n'avait pas ressentit les papillonnements au creux de son estomac comme ceux du jour de leur rendez-vous nocturne. Elle s'était peut-être tellement représenté le moment avec perfection que, en fin de compte, il n'avait pas été à la hauteur de ses espérances.

- Bien sûr, répondit-elle un peu déçue.

- Est-ce que ça va aller ? questionna-t-il en haussant un sourcil.

- Oui, oui, répondit-elle en souriant.

Après avoir fait un rapide tour chez Derviche et Bang, ils finirent pas rentrer au château. Cormac salua Hermione avant d'aller à son entraînement de Quidditch. Quant à la préfète en chef, elle s'avança vers le banc du parc qui se situait en face du grand Lac. C'était son endroit préféré, depuis sa première année elle y passait beaucoup de temps à lire et, curieusement, elle ne vit jamais personne s'y asseoir mise à part elle. D'ailleurs, elle ne comprenait pas pourquoi, la vue sur le Lac y était magnifique.

Elle se posa puis tira son livre de son sac et l'ouvrit. Quelques minutes plus tard, des ricanements stridents vinrent perturber sa séance de lecture. Exaspérée, elle se retourna et aperçut, avec dégoût, Daphné Greengrass qui marchait gracieusement au centre de Crabbe et Goyle. Derrière eux, Pansy Parkinson avançait d'un pas ferme aux côtés de Graham Montague.

- Qu'est-ce qu'elle a à nous regarder comme ça, elle ? demanda Daphné à voix haute, pour être certaine que Hermione l'entende.

Hermione n'avait toujours pas détourné son regard du groupe des Serpentard et constatait que la ressemblance entre Drago et Daphné était presque déstabilisante. La blonde, qui n'avait pas l'air d'apprécier les regards indiscrets de la Gryffondor, s'approcha d'elle suivie de ses compagnons.

- Tu as quelque chose à communiquer, peut-être, Granger ? cracha Daphné en croisant les bras contre sa poitrine.

Hermione referma sèchement son livre avant de se relever pour faire face à la Serpentard. Des hululements moqueurs s'élevèrent dans le groupe.

- Mais c'est qu'elle ferait presque peur la Gryffondor, dit Montague.

- Qu'est-ce que vous me voulez ? cracha Hermione.

- On n'apprécie pas trop qu'on nous dévisage de la sorte, répliqua sèchement Daphné.

- On réglera ça lorsque tu arrêteras de glousser à longueur de temps comme une dinde pendant que je suis occupée à lire, riposta la Gryffondor.

Daphné plissa les yeux. De toute évidence, elle n'avait pas apprécié la réplique de Hermione.

- Je glousserais bien quand tu arrêtera de lire, mais soyons réalistes, tu ne fais que ça ! À force, tu en oublies même de te coiffer. C'est navrant... dit-elle lentement en prenant soin de secouer ses cheveux parfaitement ondulés.

Crabbe, Goyle et Montague pouffèrent tels des phacochères, satisfaisant ainsi la belle blonde qui était persuadée que sa réplique était digne d'une dérision culte sans pareil. Pansy, elle, esquissa un léger rictus méprisant en direction de Daphné. Visiblement, elle n'avait pas l'air de la porter sur son cœur et, à elle toute seule, elle semblait posséder plus de lucidité que ces quatre imbéciles réunis.

- Bon, je n'ai vraiment pas de temps à perdre avec Granger ! lança Pansy en s'éloignant d'eux. C'est plus intéressant quand c'est Drago qui se contente de l'insulter, tu es vraiment à chier Greengrass ! Tu t'amènes, Montague ? Ou il te faut une escorte ?

Le poursuiveur se hâta de rejoindre Pansy qui s'éloignait en direction du stade de Quidditch, sans aucun doute pour se moquer des Gryffondor durant leur entraînement. La mort dans l'âme, Daphné suivit les deux Serpentard en compagnie de Crabbe et Goyle, non sans jeter un dernier regard noir à Hermione.

Hermione soupira. Elle n'avait même plus le cœur à lire, et tout en observant le terrain de Quidditch, elle se dit qu'assister à l'entraînement ne lui remonterait pas le moral plus que ça. Soit, elle rentrerait à son appartement. De toute façon, le breuvage serait bientôt prêt et ça, c'était une excellente nouvelle. Une délivrance.

En rentrant, Hermione s'accroupit devant Drago et tous deux contemplèrent silencieusement le chaudron pendant plus d'une heure et demi.

- Tu penses que c'est prêt ? demanda enfin Drago.

La Gryffondor sursauta.

- Pas encore, répondit Hermione, ça le sera dès que les feux magiques disparaîtront.

- Quand même... on lui doit une fière chandelle à ce grimoire, annonça Drago.

Hermione jeta un coup d'œil méfiant à Drago avant de reporter son attention sur le chaudron.

- Je vais faire comme ci je n'avais pas entendu Drago Malefoy proférer sa gratitude envers un livre, dit-elle.

- Ouais, il vaudrait mieux pour toi que ça ne sorte pas de cette pièce. Déjà que je te réserve un sort que tu ne risques pas d'oublier... menaça-t-il.

Hermione lâcha un petit rire froid.

- Tu es l'assortiment de tout ce qu'il y a de plus puéril, arrogant et stupide ! Vous allez de pair avec l'andouille qui te sert de copine.

- Greengrass ? Pourquoi tu t'en prends à elle ? demanda Drago.

- C'est plutôt elle et sa bande de condisciples à la capacité mentale inférieure qui s'en sont pris à moi ! répondit Hermione.

- C'est qui que tu traites d'attardés ? grinça furieusement Drago.

- Tes amis, répondit Hermione tout sourire, enfin Parkinson est peut-être rattrapable côté ciboulot.

Drago sembla se calmer à l'entente du nom de Pansy.

- Qu'est-ce qu'ils t'ont dit pour t'offenser ainsi, petite Granger ?

- Ils ne m'ont pas offensé ! protesta Hermione. Greengrass m'a gentiment fait remarquer que je ne me coiffais pas les cheveux et que j'avais toujours le nez fourré dans mes livres.

- Elle n'a pas tort, répondit Drago.

- Ce qui est un peu perturbant, c'est votre incroyable ressemblance sous tout les aspects, fit-elle observer.

- Un peu oui ! Je choisis mes compagnes à l'instar de mon niveau, dit-il.

- Je n'en doute pas une seconde, répondit Hermione en arborant un mauvais sourire très limpide.

Tout à coup, un « swhosh » se fit entendre. Les deux jeunes sorciers portèrent instantanément leur regard sous le chaudron. Les feux magiques de Hermione avaient disparu.

- C'est prêt, murmura-t-elle en se relevant lentement.

Elle prit une fiole vide et la remplie à ras bord du liquide visqueux et bleuâtre qui bouillonnait depuis plusieurs jours dans le chaudron. Elle s'assit en tailleur puis déposa la petite souris blanche sur l'extrémité de sa cuisse.

- Paré ? demanda-t-elle en approchant lentement la fiole de Drago.

- Paré, répondit-il en la scrutant de ses yeux rouge sang,

C'était la dernière fois qu'elle verrait ces affreuses pupilles sanguines. Drago ouvrit grand sa cavité buccale et Hermione y déversa une bonne quantité de la potion avant de se relever précipitamment.

- Euh... tu... tu sens un changement ?

- Rien ! rugit-il, merde ! Granger ! Tu es bien sûre d'avoir suivie les étapes à la lettre ?

Hermione sentait ses jambes fléchir, une horrible crispation grandissait au creux de son estomac, elle était complément paniquée.

- À qui la faute si jamais je m'étais malencontreusement trompée ? balbutia-t-elle, affolée.

- Si jamais TU t'étais malencontreusement trompée, la faute TE revient avec tous le bon sens qui puisse être ! beugla-t-il.

- Tu m'as rendue folle toute la semaine ! protesta-t-elle, furieuse. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même espèce de demeuré !

- Alors ça ! Je n'y crois pas ! Ecoute moi bien sale incapable de...

Avant qu'il ne puisse finir ses propos, il sentit une vive sensation de brûlure se répandre dans tout son corps. La douleur était si intense qu'elle lui en coupa le souffle. Sa peau s'étirait douloureusement et à une vitesse telle qu'il reprit une silhouette humaine en moins de deux. Les poils disparaissaient dans une atroce sensation de démangeaison, laissant place à une peau clair toute douce. La métamorphose prit alors fin.

Hermione n'en croyait pas ses yeux. Devant elle, se postait Drago Malefoy. Grand, massif, les cheveux légèrement en bataille et son éternel sourire persifleur aux lèvres. Il avait gardé son uniforme de la dernière fois, immaculé et sans le moindre froissement. Ses yeux gris fixaient intensément Hermione. Cette dernière, un peu déboussolée par cette nouvelle forme, sentait que son cœur était sur le point d'éclater. À ce moment là, elle ne voulait qu'une seule chose : bondir sur le Serpentard en lui martelant violemment la tête à coups de grimoire. Juste pour se venger un peu des horreurs que ce niais lui avait fait subir toute la semaine.

- Comme on se retrouve, Granger ! lança-t-il de sa voix masculine.

Hermione en frémit involontairement avant de se diriger vers la porte de la sortie.

- Plus pour longtemps, grinça-t-elle en ouvrant largement la porte, dehors ! Dehors, avant que je ne t'attache et te transforme en limace ! Et crois-moi, tu vas y rester cette fois !

Contre toute attente, Drago éclata d'un rire sonore. Hermione qui n'avait pas un brin d'humeur joyeuse le foudroya d'un regard qui ne présageait rien de bon pour lui. Le grand blond s'avança lentement jusqu'à la porte puis retira délicatement la main de la préfète en chef de la poignée avant de la refermer.

- Il se fait tard, le château doit être bondé de préfets qui patrouillent, y compris ce vioc de Rusard, et j'ai bien mentionné dans la lettre que je ne rentrerais que demain matin, sans oublier que ce n'est pas supposé être ma soirée de ronde si j'avais l'idée d'en tirer profit auprès du concierge, déclara Drago.

C'était la deuxième fois qu'il ouvrait sa bouche pour parler, et parallèlement, c'était aussi la deuxième fois que Hermione frémissait étrangement à l'entente de sa voix. Davantage agacée par son propre comportement, elle rouvrit brutalement la porte.

- Pourquoi est-ce que j'ai la légitime sensation que je m'en fiche complètement ? demanda-t-elle avec un sarcasme piquant.

- Parceque tu n'as tout simplement pas conscience que si on m'attrapait à cette heure-çi, je subirais les questions à rallonge de cette vieille chouette aigrie de McGonagall ! Et quand mes parents lui annonceront qu'ils n'ont jamais envoyé de hibou pour excuser mon absence, elle devra logiquement revoir plus rigoureusement cette fameuse lettre trafiquée. Et enfin, moi et toi lui devrons quelques petites explications si tu vois ce que je veux dire, répondit-il d'une traite.

- C'est MOI et toi ! rectifia-t-elle agressivement.

Hermione cingla vers sa chambre et claqua rudement la porte. Drago leva les yeux ciel puis se dirigea vers la chambre et, avant qu'il n'ait eu le temps de poser son poing sur la porte pour toquer, celle-ci s'ouvrit brusquement. Hermione l'observait furieusement en dessous de lui, elle tenait de ses deux mains une épaisse couverture qu'elle plaqua contre le torse du jeune sorcier.

- Bonne nuit, mollarda-t-elle en désignant le fauteuil du salon.

Tandis que Drago se retournait dans tous les sens sur le fauteuil dans l'espoir de trouver une position confortable, Hermione s'étendit doucement sur son lit bien moelleux. Elle ferma les yeux pour essayer de sombrer dans un sommeil profond où Drago n'existerait pas, mais c'était en pure perte. Toutefois, elle baignait dans un immense sentiment où se mêlaient soulagement et répit. À partir de là, chacun reprendrait le cours normal de sa vie. Hermione finit par trouver le sommeil après trois quart d'heures de lutte contre son insomnie, ses yeux se refermaient lentement tandis qu'une délicieuse sensation lui enveloppait le corps tout entier.

Aussitôt ses yeux entièrement fermés, le matelas de son lit rebondit, la faisant émerger dans un soubresaut brutal. Elle regarda sur le côté et découvrit avec horreur que Drago venait de s'écrouler sur son lit, un sourire béa aux lèvres.

- Malefoy ! s'écria la jeune sorcière, tu peux m'expliquer ce que tu fiche sur MON lit ?

Drago ne daigna pas retirer ses yeux du plafond tout en délectant la sensation de son dos endolori s'apaiser.

- Je m'allonge sur une surface confortable, pour la première fois depuis plusieurs jours. Voilà ce que je fais sur ton fichu lit, Granger, répondit-il d'une voix faible en se retournant pour s'allonger à plat ventre.

- Va faire ça sur le FAUTEUIL ! beugla-t-elle.

- Parceque tu appelles cet instrument de torture une surface confortable ?

- Dégage... de... mon... lit ! s'écriait Hermione, la voix hachée par les coups de coussin qu'elle lui donnait.

Drago grogna de satisfaction.

- Oh, oui... soupira-t-il d'aise, un peu plus sur le bas du dos, ça fait un bien fou.

- Et moi, ce qui me ferait un bien fou c'est que tu disparaisse pour de bon ! rugit-elle, complètement déchaînée.

- Et priver l'humanité d'un tel corps d'apollon ? s'exclama-t-il en contractant les muscles de son dos qui étaient seulement cachés par le tissu fin et blanc de sa chemise.

Hermione dut soupirer bruyamment une bonne quinzaine de fois en l'espace d'une minute, essayant de trouver une solution à cette ridicule situation. Elle n'allait quand même pas dormir sur le fauteuil ! Il n'y avait même pas assez de place dans la pièce pour dédoubler un lit aussi énorme.

Le jeune Serpentard roula gracieusement sur le côté et se retrouva tout près de Hermione, la tête appuyée sur la paume de sa main. Ce crétin était résolu à lui pourrir la vie jusqu'à la dernière minutes.

- Encore quelques petites heures de rien du tout et tu seras définitivement débarrassée de moi, Granger, souffla-t-il.

Elle émit une sorte de rire nerveux.

- Tu ne perds rien pour attendre, espèce de CRÉTIN ARROGANT DÉMESURÉ ! hurla-t-elle avant disparaître hargneusement sous sa couette.

Un léger sourire fleurit sur les lèvres d'un Drago qui allait enfin savourer une bonne nuit de sommeil. Demain il serait enfin de retour, plus cruel que jamais envers ses pauvres première et deuxième année. Et peut-être même les troisième année. Quant à Potter et Weasley, il paieraient très cher le prix de leur insolence envers lui et, malheureusement pour eux, il savait très bien comment il allait s'y prendre. Étrangement, au sujet de Granger, il n'avait pas très envie la contrarier pour le moment. Ou peut-être un peu, juste pour revoir ce regard fulminant de rage et ces joues empourprées de colère.

3 h 46 :

Le silence conciliant de la chambre de Hermione fut déchiré par son hurlement perçant, horrifié. Elle venait de se relever au moment où les Serpentard la traitaient de Sang-de-Bourbe durant cette chute qu'elle ne connaissait que trop bien maintenant. Ce cauchemar, sa mère... encore. Les membres vacillants, elle dût s'accrocher au rebord de son lit pour ne pas en tomber. Elle sanglotait à cor et à cri, oubliant complètement la présence de Drago qui regardait la scène depuis qu'il fut soudainement réveillé par son hurlement. Il était pétrifié par ce qu'il voyait.
Hermione gémissait des « maman » imperceptibles en se cachant le visage de ses deux petites mains.

Drago n'osait pas bouger. Une angoisse particulièrement masculine s'empara de lui. Il n'avait pas la moindre idée de quelle attitude avoir face à un pareil tourment palpable, quels mots utiliser ? Qu'est-ce que Drago Malefoy pouvait bien dire à Hermione Granger pour la consoler ? Pourquoi la consolerait-il d'ailleurs ? Il se maudissait de ne pas s'en être tenu au fauteuil du salon.

Il approcha une main hésitante près de son épaule puis se ravisa quand elle eut un énième tremblement.

- Tout... tout va bien, Granger ? bafouilla-t-il à voix basse.

Pour toute réponse, les sanglots de la Gryffondor redoublèrent de plus belle. Il marmonna un « fait chier » et s'approcha d'elle puis referma gauchement ses deux bras puissants autour d'elle. Il crut défaillir en sentant les secousses de son petit corps vulnérable contre son torse, elle était si fragile derrière son apparence rude. Il porta ses mains tremblantes sur les cheveux de Hermione et les caressa maladroitement.

- Malefoy qui me console, renifla-t-elle, je ne dois pas encore être réveillée.

- Ferme-la, Granger, ordonna-t-il, et si ça sort de cette chambre je peux t'assurer que j'accrocherais la tête de ton chat hideux sur le mur de la salle commune des Serpentard.

- C'est une menace, ça ? hoqueta-t-elle.

- Non, c'est une promesse, répondit-il en resserrant son étreinte pour calmer ses spasmes de pleurs.

- Entendu, murmura-t-elle en fermant les yeux.

- Évite de laisser les séquelles de ta morve sur ma chemise, ajouta-t-il doucement, voulant détendre l'atmosphère.

Pas de réponse. La respiration régulière de Hermione signifiait qu'elle dormait paisiblement à présent.

Le matin du jour d'après fut particulièrement ensoleillé, la chambre était baignée dans un voile de lumière réchauffant qui émanait des vitres de la fenêtre.

Deux yeux noisettes papillotèrent.

Hermione se sentait toute chose. Quelque chose avait changé sans qu'elle ne fusse capable de dire quoi exactement. Peut-être que ça avait un rapport avec le souffle chaud qu'elle sentait contre son front, ainsi que les bras qui l'entouraient et possiblement les jambes entremêlées aux siennes.
Morte de honte, elle poussa un cri avant d'éloigner brutalement le Serpentard qui émergea malhabilement de son sommeil avant de se prendre les pieds dans la couette et de tomber du lit.

- Qu'est-ce que... tu pourrais m'expliquer ce que... balbutia-t-elle.

Drago se releva péniblement, la main sur son dos et la grimace tordue sur son visage qui témoignaient de la douleur de son dos courbaturé.

- Il faudrait sérieusement que tu penses à consulter, Granger.

Hermione s'enveloppa dans sa couverture et sortit précipitamment de la chambre pour aller se réfugier dans la salle de bain.
Lorsqu'elle en ressortit une dizaine de minutes plus tard, vêtu du même accoutrement qu'était sa couette et les cheveux humides, Drago s'approcha d'elle en haussant un sourcil.

- Tu cherches à cacher quoi, exactement ? demanda Drago, ton pyjama t'arrive jusqu'au genoux.

- Et alors ? cracha-t-elle, on voit que tu n'as aucune notion de la pudeur mon pauvre Malefoy !

- Aucunement, susurra-t-il en déboutonnant sa chemise sous le regard scandalisé de Hermione.

Quant le tissu blanc eut atteint le sol, la jeune Gryffondor enfouit son visage écarlate dans l'épaisse couette qui l'emmitouflait en poussant un petit cri aiguë. Amusé, Drago se dirigea à son tour vers la salle de bain.
Quand il disparut, Hermione passa devant le morceau de tissu et s'enferma dans sa chambre puis se posa lentement sur le sol, au milieu de la pièce.

Elle essayait de rassembler convenablement les idées qui s'enchevêtraient dans sa tête. C'était vraiment la chose la plus étrange qu'elle avait jamais vécu. Malefoy n'avait quand même pas chercher à la consoler, non... il avait juste glisser fortuitement ses bras autour d'elle la nuit dernière, après quoi, ses doigts avaient accidentellement effleuré ses cheveux. Tout ça de façon irrévocablement inconsciente. Oui, c'était ça ! Voilà toute l'explication. Et puis, immanquablement, Malefoy était loin d'être la personne la plus carrée dans sa tête qu'elle connaisse.

La question aurait pu être réglée, si seulement il n'y avait pas eu ce maudit échange verbal entre eux. On aurait pu dire que ça avait été un malencontreux incident.

La porte venait de s'entrouvrir, laissant apparaître seulement la tête soigneusement coiffée de Drago.

- Bon et bien... je vais faire comme ci je ne te voyais pas assise au milieu de ta chambre avec un couette sur la tête et... au plaisir de ne jamais plus te revoir, Granger ! lança-t-il avant de refermer la porte.

Il avait décider de faire comme ci de rien n'était ? Parfait. C'était sûrement la meilleure chose à faire après cette semaine éprouvante passée avec lui. Et puis il ne l'avait pas trucidé comme il ne s'était pas privé de le lui faire rappeler chaque maudit de jours tout au long de cette maudite semaine, c'était déjà ça.

Hermione se releva puis se vêtît rapidement. Avant de descendre prendre son petit déjeuner dans la Grande Salle, elle attrapa le vieux grimoire et s'apprêta à le chatouiller, mais, au moment où ses doigts étaient sur le point d'effleurer la couverture, le livre se volatilisa.