Disclaimer : Les personnages appartiennent à Stephanie Meyer, seule l'histoire est de moi. Le contexte et les personnages secondaires appartiennent à Shonda Rhimes.
Note de l'auteure : Bonjour mes p'tits loups ! J'ai commencé l'écriture de ce chapitre hier soir, et je ne me suis pas laissé distraire. Je l'ai finie i peine cinq minutes, et je me suis dit, allez, on ne s'arrête pas sur cette belle lancée.
Donc réponse aux reviews, et me voilà qui poste ! Un chapitre un peu plus long que d'habitude, pour, j'espère, votre plus grand plaisir !
Je n'avais rien écrit depuis des semaines, et l'inspiration est revenue tout à coup. J'espère que ce chapitre vous plaira. Je sais que je ne respecte pas la fréquence de publication du début, mais je fais ce que je peux, promis ! Sur ce, bonne lecture et bonne semaine, mes p'tits loups J
Réponse aux reviews :
Grazie : Merci pour ta review. Je ne me voyais pas la faire tomber, comme ça, dans les bras de Jasper. Cinq ans, c'est long. Et puis, elle ne sait rien de ce qu'il en est pour lui, elle a Mike, et elle ne peut pas… enfin, bref. Je trouvais cette réaction beaucoup plus réaliste, en tout cas c'est celle que j'aurais eu. Contente que cela t'ai plu. J'espère qu'il en sera autant pour le chapitre suivant. Bonne lecture à toi !
Yume-cry : Peut-être pas en colère. Mais comme c'est une histoire PDV Bella, on ne se met pas vraiment à la place de ce pauvre jeune homme, lol. Mais oui, sinon, je suis d'accord avec toi. Je la voyais mal lui retomber dans les bras comme ça. Et puis, qui nous dit que c'est ce qu'il voudrait, d'abord ? Lol. J'espère que la suite te plaira. Merci beaucoup pour ta review en tout cas, et j'espère que tu continueras de suivre cette histoire. Bonne lecture J
Camelia Bella : C'est tout à fait ton droit, de ne pas aimer cette suite. Mais ne crois-tu pas que tu réagirais de même à leur place ? Personnellement, si c'était mon frère, je ne sais même pas si je lui en aurais voulu du départ, alors… Et puis, si je n'avance pas dans mon histoire, elle n'aurait pas vraiment d'intérêt… En tout cas, merci de m'avoir suivie jusque là, et merci pour ta review. Tout commentaire est constructif J Bonne lecture et bonne continuation si je ne revois pas là !
Patoun : D'un autre côté, Bella n'est pas restée en « jachère » pendant cinq ans non plus… lol ! En tout cas, merci de me suivre, et merci pour tes reviews J
Larosesurleau : Je ne peux pas vraiment répondre à ton commentaire, parce que sinon je te dirais des choses sur le chapitre qui suit. Alors bonne lecture, et merci pour ta review !
Alex16 : Leurs réactions sont, à mon sens, plutôt compréhensives. Et c'est sa famille aussi… Le monde des adultes n'est jamais facile. En tout cas, merci de me suivre, de tes reviews et de t'impliquer comme ça dans mon histoire. Ça fait un plaisir fou !
Miss StarPolaris : Merci pour ta review, je suis contente que le chapitre t'ait plu. J'ai l'impression de devoir me faire l'avocat du diable à chaque réponse de review, mais Jasper n'est peut-être pas un mauvais bougre… Après tout, qui peut se vanter d'avoir un ex prêt à tout abandonner pour nous protéger ? Mais en tout cas, merci beaucoup de me suivre, et d'aimer mon histoire, tu n'imagines pas à quel point c'est important pour moi ! Sur ce, bonne lecture et à la prochaine, j'espère J
Hp-drago : Merci pour ta review, qui m'a fait rougir de plaisir ! Voilà la suite, j'espère qu'elle te plaira tout autant. Pour tout t'avouer, moi non plus je n'aime pas les personnages féminins à la Emma Bovary. Je les préfère fortes et combattantes aussi. Après tout, on n'a pas toujours l'occasion de le faire dans la vraie vie, autant se faire plaisir à l'écrit J Bonne lecture !
Mauricette : La voici, la voilà ! J'espère que j'ai été inspirée, et que tu aimeras J J'essaie de coller au plus, en tout cas au niveau réaction des personnages, à la réalité. Si j'ai le courage, et l'inspiration, je ferais peut-être un POV Jasper, histoire de le comprendre un peu plus, à la fin. On verra, j'ai beaucoup de projets en cours, lol. En tout cas, merci pour ta review, et continues d'être sincère, c'est tout ce que je demande. Sur ce, bonne lecture J
G6K : Ta review m'a énormément fait sourire ! Pour Jasper, je ne me suis peut-être pas très bien expliquée dans le chapitre précédent, mais il n'avait aucune idée de la tournure que prendraient les choses. Quand c'est arrivé, il était trop tard pour faire marche arrière. Au début, pour lui, c'était surtout un gros dossier et une chance de faire ses preuves. Mais les choses se passent rarement comme on les avait prévues. En tout cas, merci infiniment pour tes reviews, j'espère que ce chapitre répondra à tes attentes. Sur ce, je te dis bonne lecture, et à la prochaine, j'espère J
Ecathe38 : Je me cache derrière mon ordinateur, le visage rouge comme une tomate sous cette avalanche de compliments ! Merci infiniment, je suis tellement contente que mon histoire te plaise. J'ai toujours eu des idées très arrêtées sur la façon dont j'aurais aimé que les choses se passent dans tel livre/serie/film. Et avant de tomber dans le grand univers de la fanfiction, je n'avais aucune idée de comment les exprimer. J'avais ce trop-plein d'histoire dans la tête, et c'était frustrant. J'écrivais, mais écrire pour soi seulement n'est pas toujours très motivant. Je suis heureuse de pouvoir partager tout ça avec d'autres aujourd'hui. Merci encore pour ta review, et j'espère te retrouver par la suite. Bonne lecture, en espérant que la suite te plaira tout autant J
Annetoutsimplement : Merci beaucoup pour ta review. J'espère ne pas te décevoir par la suite J Sur ce, bonne lecture, et à bientôt j'espère J
AnonymousReader : Merci beaucoup pour ta review ! Voici la suite de l'histoire, j'espère sincèrement qu'elle te plaira. Sur ce, bonne lecture J
RobstenCindy : T'inquiète, c'est prévu J cela prendra du temps, mais c'est le but de départ, lol. En attendant, une petite scénette dans ce chapitre. J'espère que ça te plaira. Bonne lecture, et à bientôt j'espère J
Nina12 : Coucou, miss ! Merci pour ta nouvelle review. Concernant Jasper, il ne lui reproche rien. Le pauvre, ça n'a pas du être facile… lol, je me fais l'avocat du diable parce qu'il ne remporte pas les suffrages ces temps-ci. En tout cas, voici le prochain chapitre, j'espère qu'il te plaira J Bonne lecture !
Betty24011987 : Je crois que ta review ne s'est pas correctement tapée… Ou que tu as cliqué sur « review » sans t'en rendre compte. En tout cas, merci de m'avoir lue J
Chapitre 10 :
In another life, I would be your girl
We'd keep all our promises,
be us against the world
In another life, I would make you stay
So I don't have to say you were
the one that got away
the one that got away
Kate Pery – "The one that got away"
Bella sortit de sa douche, encore un peu sonnée par la nuit qu'elle venait de passer. Elle avait pleuré dans les bras de Mike une bonne partie de celle-ci, et le sommeil qui avait finit par la terrasser avait été plus qu'agité. Sa tête en était la première preuve. Elle avait le visage bouffi et les yeux rougis par les larmes ; sans compter les cernes qui s'étaient dessinées sous ses yeux. Elle souffla face à son reflet. Quand sa vie avait-elle prit une telle tournure ? Elle eut un sourire sarcastique alors que la réponse s'affichait clairement dans sa tête : le jour où Jasper était partit, le jour où il avait prit seul une décision qui les concernait tous les deux.
Elle s'habilla rapidement et sortit de la salle de bain. Aussitôt, une forte odeur de bacon s'approcha de ses narines, et elle eut un sourire attendri. Mike lui avait fait le petit-déjeuner.
Lorsqu'elle entra dans la cuisine cependant, alors qu'elle-même affichait un grand sourire et qu'elle était prête à remercier son compagnon comme il se devait, elle s'arrêta sur le seuil de la porte. Mike avait la tête des mauvais jours, et elle sut immédiatement que quelque chose n'allait pas. Pourtant, quand il la vit, les rides de son front s'affaissèrent et l'expression soucieuse de son visage disparut pour laisser place à celle dont elle avait plus l'habitude. Il la rejoignit et l'embrassa chastement sur les lèvres.
- Hey. Tu as pu récupérer un peu de sommeil ?
Elle hocha rapidement la tête avant de prendre place à la table, où il s'empressa de lui servir une assiette pleine de bacon, d'œufs et de plein d'autres choses.
Elle l'observa discrètement durant tout le petit-déjeuner, alors qu'il lui faisait la conversation comme si de rien n'était, ne s'attardant que sur des sujets qui la concernaient. Elle repassa en revue les dernières semaines qu'ils avaient passé ensemble, et même si elle n'avait pas pu lui accorder énormément de temps dernièrement, elle se rendit compte que le même scénario s'était répété depuis que Jasper était à nouveau entré dans sa vie.
Et elle comprit.
Mike s'apprêtait à se lever pour débarrasser la table et faire la vaisselle quand elle l'arrêta, le retenant par le bras. Elle lui fit signe de se rassoir et le regarda directement dans les yeux. Elle le connaissait dorénavant assez bien pour pouvoir juger s'il lui mentait ou non, sans compter qu'il n'était pas très doué dans ce domaine.
- Crache le morceau, Mike.
Son regard se fit interrogatif, lui montrant clairement qu'il n'avait aucune idée d'où elle voulait en venir.
- Qu'est-ce que tu me caches ?
Son œillade se fit cette fois-ci peu amène.
- Pourquoi tu crois que je te cache quelque chose ?
Elle haussa un sourcil, dubitative, et il se laissa fléchir, mais ne répondit pas.
- Mike, je me rends compte que je n'ai pas été très à l'écoute ces derniers temps, ni beaucoup là pour toi, et j'en suis désolée. Mais pourquoi tu ne me parles pas ? Je suis plutôt sure que tu ne m'as pas parlé de ce qui te préoccupe. Pourquoi ?
Il lui sourit pour lui faire comprendre qu'il ne lui en voulait pas.
- Ton ex-fiancé, celui qui t'a rendue timbrée – pas d'offense – se pointe sans prévenir après cinq ans de silence radio. Avec dans une boite surprise une femme et un gosse –adorable, apparemment, pour ne rien gâcher. Sur ce, ta meilleure amie, qui est la sœur dudit crétin, se retrouve dans un accident de voiture à faire pâlir Bruce Willis et faillit y passer alors qu'elle est enceinte de huit mois. Tu te retrouves les deux mains plongées dans son corps pour lui sauver la vie alors que dans la salle d'à côté on essaie de sauver son bébé. Et maintenant, tu apprends que le crétin n'en est pas un, et qu'il est partit pour éviter de te mettre en danger, de quoi faire passer tous les princes charmant de Wall Disney pour des lâches. Bella, tu vis en plein Dallas et tu te demandes pourquoi je n'ai pas voulu en rajouter avec mes problèmes ?
Ok, il parquait un point, se dit-elle. Sans compter Caïus et tout ce qu'il impliquait, on avait même dépassé le stade de Dallas.
- Mike, on est un couple. Tes problèmes sont mes problèmes. Alors, lâche tes répliques à la Dawson et mets moi à la page.
Elle haussa les sourcils devant son silence.
- Je t'écoute.
Il souffla un grand coup avant de relever les yeux vers elle. Il semblait très las.
- C'est Manuel.
Elle fronça les sourcils, puis se dit que c'état logique. Elle ne voyait pas ce qui aurait pu le désespérer à ce point à part ce petit bonhomme.
- Il est trop vieux pour l'orphelinat dorénavant. Et ils vont le mettre dans une famille d'accueil. Très prochainement. En fait, c'est presque fait. Ils ont trouvé une famille d'accueil, déjà. Et les papiers sont en route.
Ok, jusque là, elle comprenait. Mais il avait toujours refusé de l'adopter, arguant que le petit méritait mieux que lui. Bella n'avait pas comprit pourquoi, et elle avait même eut peur un temps que ce ne soit de sa faute. Il savait qu'elle ne voulait pas d'enfant, plus maintenant du moins, et… mais il lui avait assuré que ce n'était pas le cas, que c'était lui et seulement lui qui ne serait pas bon pour l'enfant.
- Mike, tu savais que ça finirait par arriver, non ?
Il eut l'air hésitant.
- Oui. Non. Je ne sais pas. Je n'ai jamais abandonné l'idée qu'on lui trouve une famille souhaitant l'adopter.
Elle le trouva attendrissant. Il voulait toujours le meilleur pour ceux qu'il aimait, passant lui-même en second plan à chaque fois.
- Je sais que c'est ce que tu voulais, mais il y avait si peu de chances. Il était déjà grand quand tu l'as rencontré. Le système d'adoption de ce pays est tellement compliqué, alors pour un enfant déjà grand c'est encore plus compliqué.
Il avait l'air si défaitiste.
- Je sais.
- Ça te pose tant problème qu'il aille en famille d'accueil ? Tu as peur de ne plus pouvoir le voir aussi souvent qu'avant ?
Il planta son regard droit sur le sien, et elle sut qu'elle avait visé dans le mile.
- La famille d'accueil habite à San Francisco.
Elle n'eut pas le temps de cacher sa surprise. Elle ne s'attendait pas à ça. Elle détourna le regard quelques instants. Elle voyait où cette conversation allait mener, même si elle n'était pas sure que Mike en avait conscience. Il n'était évidemment pas allé jusque-là dans sa tête. Mais elle, si. Au bout d'un moment, elle souffla un grand coup, et posa sa main sur son avant-bras avant de vriller ses pupilles aux siennes.
- Tu vas déménager, n'est-ce pas ?
Sa réaction confirma ce qu'elle savait, il n'avait pas encore pensé sa vie jusque-là.
- Quoi ? Non. Non, je n'ai pas prévu de déménager.
Elle lui sourit, indulgente.
- Tu n'y as peut-être pas encore pensé, mais ça va venir. Et peut-être même vas-tu décider de rester ici et de le laisser partir. De rester avec moi. Mais éventuellement, c'est ce que tu feras. Tu partiras le rejoindre. Parce que quoi que tu en dises, ce garçon est toute ta vie depuis que tu l'as rencontré, Mike. C'est ton fils. C'est peut-être pas légal, ni génétique, mais dans ta tête, c'est ton fils. Tu t'occupes de lui depuis plus de trois ans. Tu l'aimes et le considère comme le tien depuis trois ans. Tu iras partout où il ira.
Il semblait choqué par son petit discours, ou peut-être par le fait qu'elle était restée si calme. Ce n'était qu'en apparence cependant, parce qu'à l'intérieur, elle avait peur qu'il ne l'abandonne, comme tous ceux qu'elle avait aimé. Elle était terrorisée, et avait l'impression de redevenir la petite fille qui avait peur du noir et qui pleurait la nuit dans sa chambre d'enfant de Forks.
Mais elle se força à sourire, à le rassurer. Même si son sourire était tremblotant et hésitant.
- Tu ne trompes personne, Bella. Et je n'ai pas l'intention de t'abandonner.
Elle ne résista pas plus longtemps et se réfugia sur ses genoux, dans ses bras. Elle savait qu'il n'en avait pas l'intention, ni l'envie. Mais elle savait aussi que ça arriverait, tôt ou tard. Parce qu'elle n'était plus une petite fille, qu'ils étaient adultes et que dans la vie, il fallait souvent faire des choix, aussi difficiles fussent-ils.
Ils restèrent ainsi enlacés un long moment. Et Bella se dit qu'elle n'avait jamais autant apprécié la saveur du réconfort de Mike, surement parce qu'elle était consciente qu'elle était sur le point de le perdre.
Ils furent finalement interrompus par la sonnerie du téléphone de la jeune femme. Elle se détacha avec réticence des bras de son compagnon et atteignit son sac, dans le quel elle se mit à farfouiller à la recherche de son portable. Elle essuya discrètement la seule larme qu'elle n'avait pas pu empêcher de couler et décrocha sans même regarder l'identité de son interlocuteur.
Celui-ci avait la voix à la fois rauque et surexcitée.
- Bella ?
- Emmett ?
- C'est Rose. Elle s'est réveillée. Et… elle est elle-même. Rose is back, Bella-bear.
Elle ferma les yeux et souffla de soulagement. Il était temps d'avoir enfin une bonne nouvelle.
Mike gara la voiture sur le parking de l'hôpital et se tourna vers elle, un grand sourire aux lèvres. Cette bonne nouvelle leur avait fait du bien à tous les deux, et les avait fait sortir du drama qu'était leurs vies depuis la réapparition de Jasper.
- Prête ?
Elle lui sourit à son tour.
- Ça fait longtemps que je ne me suis pas sentie aussi bien.
Le sourire de Mike s'agrandit, et il s'extirpa de la voiture. Elle en fit de même et le rejoignit quelques mètres plus loin alors qu'il fermait la voiture à clef. Il avança la main vers elle et elle s'en empara.
Quand ils rentrèrent dans la chambre de la patiente Rosalie McCarthy, tous les regards se tournèrent vers eux. Elle se rendit compte que c'était la première fois qu'Alice, Jasper et Tom rencontraient Mike. Tout le monde était présent, personne ne manquait à l'appel et un silence gênant se mit en place. Rapidement interrompu par Rosalie qui tourna la tête vers sa meilleure amie et l'apostropha afin de dissiper le malaise.
- Hey.
Aussitôt, Bella lâcha la main de Mike et se précipita auprès d'elle. Elle ne prit garde à aucune des précautions dont elle parlait toujours aux familles des patients et se jeta au coup de Rosalie.
- Comment tu te sens ?
Rosalie haussa les épaules.
- J'ai connu mieux.
Elle se tut ensuite un moment, et la regarda droit dans les yeux. Elle était tout à coup beaucoup plus sérieuse.
- Je sais ce que tu as fait pour moi. et je sais à quel point ça a dû être difficile, et ce que Papa a fait peser sur tes épaules en te le demandant. Merci.
Bella sourit.
- Ne sois pas ridicule. Même s'il ne me l'avait pas demandé, tu sais bien que je l'aurais fait quand même. J'avais pas le choix, et je sais que tu aurais fait la même chose pour moi.
Le sourire de Rosalie se fit malicieux.
- Certainement. Mais moi je t'aurais charcutée.
Bella éclata de rire. Et la pression redescendit. Elle prit la main de Rosalie et se tourna vers les autres. Esmée et Carlisle discutaient avec Mike, et cette vision gonfla le cœur de la jeune femme. Elle pouvait toujours compter sur eux, leur gentillesse et leur générosité. Ils se comportaient toujours en parfaits hôtes, même s'ils n'étaient pas chez eux et qu'ils n'avaient pas demandé à Mike de se joindre à eux. Mais Bella n'aurait pas pu faire face à Jasper sans lui, et puisque le temps qu'elle était persuadée que son temps avec lui était compté, elle désirait en profiter un maximum. Profiter au plus de la vie qu'elle s'était construite, dans laquelle elle se sentait en sécurité, même si ça n'était déjà plus très réel aujourd'hui. Même si cette vie-là semblait déjà ne plus être la sienne.
Elle aperçut Alice qui discutait avec Jasper un peu plus loin, sauf que le jeune homme ne semblait pas écouter un mot de ce qu'elle racontait, le regard rivé sur Mike. A quoi jouait-il ? se demanda Bella. Tom, lui, jouait avec Emmett et les deux semblaient bien s'entendre. Cette vision sembla déclencher quelque chose en elle, et elle se tourna à nouveau vers Rosalie, pour voir que cette dernière avait également les yeux rivés vers son mari et le petit bonhomme, son expression adoucie par l'attendrissement.
- J'imagine que tu as rencontré ta fille.
Aussitôt Rosalie se tourna vers elle, le regard pétillant.
- Elle est magnifique, Bella, n'est-ce pas ?
- Oui, oui c'est vrai. Elle est sublime, comme sa maman. Mais il serait peut-être temps de lui trouver un nom.
- C'est fait. Emmett m'a dit qu'il n'avait pas voulu le faire sans moi.
Le silence plana au-dessus d'elles tendit que l'impatience de Bella grandissait. Rosalie gloussa, sachant que son amie n'était pas très patiente. Pourtant, elle semblait vouloir faire durer le suspens.
- Bon, tu te lances, ou je dois te faire parler sous la torture ?
- Alexandra Marie McCarthy. Alexandra parce qu'elle doit la vie au Docteur Karev, et Marie pour toi. On voulait mettre Isabella en deuxième prénom, mais on trouvait que cela faisait beaucoup de prénoms en –A, et c'était pas top.
- Oh ! Je… Compte sur moi pour le lui dire.
Les yeux de Rosalie se firent plus inquiets, plus concernés.
- Tu ne m'en veux pas, dis ?
Bella s'interrompit dans ses pensées et se re-concentra sur son amie. Elle fronça les sourcils. Pourquoi diable lui en voudrait-elle ?
- Tu sais, on voulait lui donner ton deuxième prénom, mais c'est un prénom français, et Emmett voulait un prénom qui faciliterait les abréviations. Il a de ses idées, lui, aussi…
- Attends, attends, tu crois que je t'en veux parce que vous n'avez pas choisi son premier prénom après moi ? Rose, voyons, …
- Oui, consentit celle-ci avec un petit sourire désolé, désolée, c'est pas vraiment ton genre. Et puis on s'est dit que vu qu'on pouvait le lui donner en deuxième prénom, surtout que tu vas déjà être sa marraine…
Bella, choquée, releva les yeux vers sa meilleure amie. Celle-ci attendait, la lèvre inférieure coincée entre ses dents, signe de nervosité chez la jeune femme, et surtout signe qu'elle n'avait pas lâché l'information involontairement, au contraire…
Devant le silence de son amie cependant, elle ajouta :
- Voyons, Bella, à qui croyais-tu que j'allais demander ça ? Alors ? Tu acceptes ?
- B…bb… bien sur ! Quelle question !
Rosalie lui sourit, heureuse. Bella regarda autour d'elle.
- Il ne vous reste plus qu'à lui trouver un parrain.
Mordillement de sa lèvre inférieure de nouveau. Nervosité de nouveau. De plus, elle semblait tenter d'éviter son regard.
- Ne m'en veut pas, Bella, s'il te plait…
- Pourquoi je t'en… Bien sur. Emmett t'a déjà tout raconté j'imagine.
Son amie serra les lèvres dans une moue contrite.
- Je ne peux pas lui en vouloir plus longtemps.
Bella poussa un soupir.
- Je sais, Rose. Je ne t'en demande pas autant. Et je sais que c'est ce que tu as toujours planifié, Jasper et moi en parrain et marraine de tes enfants. mais les choses ont changé…
- Peut-être pas tant que ça…
Sa voix s'était fait plus douce, et Bella savait parfaitement ce que cela signifiait : conspiration.
- Oh non Rosalie Cullen McCarthy. Je t'interdis même d'y penser. Jasper et moi, c'est fini, et depuis longtemps.
- Mais avec toutes ces révélations…
- Rose, réfléchis. Cinq ans ont passé. Et puis je suis sure qu'Emmett, en bonne commère qu'il est, a du te raconter ce que j'en pensais.
Elle lui fit sa moue contrariée, comme à chaque fois que tout ne se déroulait pas comme elle le souhaitait.
- Mmmhhh. On a toujours le droit d'espérer.
Mais Bella ne l'écoutait plus. Elle regardait Mike se diriger vers Jasper et tendre la main. Ce dernier, la mâchoire serrée, la prit sans hésiter. Sauf que Mike ne la relâcha pas, et au contraire fit pression et la tira de façon à ce que Jasper se rapproche de lui. La pièce était exigüe cependant, et Bella et Rosalie purent parfaitement entendre ce qu'il avait à lui dire.
- Si je t'avais croisé il y a deux jours, je t'aurais certainement foutu mon poing dans la gueule. Maintenant que je connais toute l'histoire, je ne le ferais pas. Mais ne foire pas avec elle, parce que tu me trouveras sur ton chemin.
Rosalie gloussa discrètement, et Bella eut un sourire amusé. Ce n'était tellement pas le genre de Mike. C'était même tout le contraire. Mais Jasper ne le savait pas, lui. Et elle savait que si Mike faisait ça, c'est parce qu'il n'était pas sur d'être là encore longtemps pour assurer ses arrières. Son sourire s'évanouit. Comment allait-elle faire pour survivre à tout cela sans lui ?
Elle ferait avec, comme elle l'avait toujours fait. Hors de question de demander à Mike de rester, elle ferait tout pour qu'il suivre Manuel. Elle lui devait bien ça.
Jasper ne répondit pas, mais vrilla son regard à celui de Bella. Elle n'eut aucune idée de ce que cela signifiait. Puis il se tourna à nouveau vers Mike.
- Tu sais parfaitement bien que je ne le ferais pas.
Mike l'étudia un moment, et hocha légèrement de la tête. Bella ne put se retenir plus longtemps et pouffa, prenant bien soin d'éviter de les regarder.
Le champagne coulait à flots dans la petite chambre de Rosalie, et dans le couloir adjacent, la chambre ne pouvant contenir la moitié du personnel hospitalier qui se trouvait là. Bella avait eu la possibilité de remercier Bailey, Callie et tous ceux qui avaient permis de sauver Rosalie et Alexandra McCarthy. Une infirmière avait amené le bébé dans son petit lit d'hôpital et beaucoup d'infirmières se succédaient pour admirer le petit ange qui s'y trouvait, sous l'œil vigilent de sa mère et de sa grand-mère, dont les yeux ne quittaient à aucun moment l'enfant, même pour cligner.
Bella remarqua Alex qui discutait avec Jo un peu plus loin dans le couloir, et s'approcha d'eux. Aussitôt qu'elle l'a vit, Jo lui adressa un sourire timide et s'éloigna, souhaitant de toute évidence les laisser seuls. Bella n'avait pratiquement pas reparlé à Alex depuis la nuit de l'accident, ces derniers jours ayant été plutôt chargés. Il lui sourit quand il la vit s'avancer vers lui.
- Hey.
- Hey. Je n'ai pas encore eu un moment pour te remercier convenablement.
Aussitôt, ses lèvres se tordirent dans une grimace familière et il passa la paume de sa main contre ses cheveux, signes qu'il était gêné.
- Bahhhh, faut pas. C'est mon boulot après tout.
- Peut-être, mais… sauver Rosalie aurait eu un arrière gout très amère si on n'avait pas sauvé son bébé, alors…
Il ne répondit pas et se retourna vers leurs deux patientes. Bella suivit son regard et porta la coupe de champagne qu'elle avait à la main, à sa bouche. Celle d'Alex était déjà vide, et elle en conclut qu'il avait finit son service pour aujourd'hui, et que la seule raison pour laquelle il était là était pour garder un œil sur elle. Et alors elle sut qu'elle s'en sortait, même sans Mike. Parce qu'elle était bien entourée. Même s'il lui manquerait.
- Ils l'ont appelée Alexandra, tu sais. Par rapport à toi.
Il se tourna vers elle et eut l'air sincèrement étonné un moment. C'est ça qu'elle aimait tant chez Alex. Il en avait vu, pire que ce qu'elle pourrait imaginer, elle le savait. Pire qu'elle, à n'en pas douter. Et il était plutôt blasé sur tout, jamais étonné de la noirceur du genre humain. Et pourtant, parfois, elle se rendait compte qu'il n'avait pas grandit. Certaines de ses réactions lui faisaient entrevoir le petit garçon qu'il avait un jour été. Il y a une éternité, et ça n'avait surement pas duré longtemps. Mais il avait été comme ça, un jour. Naïf et innocent. Comme là, alors qu'il était étonné qu'on ait fait ça pour lui, et qu'on pouvait lire sur son visage l'émotion que ça lui procurait.
Comme toujours, quand elle était témoin d'un moment comme celui-ci chez Alex, elle faisait comme rien n'était. Parce que c'était ce qu'il voulait, parce qu'il aurait été gêné si elle avait réagit autrement. Et c'était ce qui leur avait permis de devenir amis, ce respect de la vie privée et des manies de l'autre. Parce qu'ils avaient conscience des blessures à l'origine de ces manies, et du besoin qu'ils en avaient pour se protéger du reste. Alors elle tapota l'épaule d'Alex et s'éloigna, le narguant à propos.
- Rentre chez toi Alex, vas te reposer. Tu as une tête à faire peur. On va finir par t'appeler McScary à ce rythme-là.
Elle s'éloigna alors qu'elle voyait du coin de l'œil Jo, qui les avait observés quelques mètres plus loin, se précipiter auprès du jeune homme. Elle le laissait entre de bonnes mains. Elle se dirigeait vers l'entrée de la chambre afin de rejoindre Rosalie et Esmée et profiter un peu plus de sa filleule préférée quand tout à coup, Jasper se retrouva sur son chemin. Elle aurait aimé le contourner, mais au vu de son expression déterminée, et de ses yeux rivés sur elle, il n'avait pas l'intention de la laisser s'échapper.
Qu'à cela ne tienne, se dit-elle, et elle fit demi-tour, direction un des couloirs de service où il y avait peu de monde. Elle tourna dans les couloirs un moment avant de sentir une main agripper son coude.
Elle finit par se retourner et planta ses pupilles dans les siennes. Il voulait parler, très bien, ils allaient parler.
Elle se maudit à l'instant où elle se rendit compte qu'elle tentait de lire en lui, comme avant, alors que cela faisait déjà quelques instants qu'elle l'observait, peu discrète. Il l'avait laissée faire sans sourciller, et se tenait devant elle, l'air toujours aussi impénétrable. Elle ferma les yeux.
- Pourquoi es-tu toujours si… si… imperturbable ? Aussi indifférent ?
Il parut étonné par la question.
- Je… je ne sais pas. J'ai changé.
Son expression à elle se fit plus railleuse.
- Ça j'avais remarqué, merci.
Il passa la main dans ses cheveux, seul signe de nervosité qu'il avait gardé.
- Je… il y a quelque chose que je n'ai pas dit hier, Bella.
Elle fronça les sourcils. Encore une nouvelle révélation ? Elle n'était pas sure de pouvoir en supporter encore une, elle qui avait toujours détesté les surprises. Et ces dernières années, il lui en avait réservé quelques unes, et pas des meilleures.
- Je t'écoute. Je ne suis plus à cela près, après tout.
Il inspira un grand coup, et finalement se décida.
- Je suis désolé.
- Pourquoi ?
La question avait fusé. Après tout, il avait tellement à se faire pardonné.
- Pour tout. Pour t'avoir menti. Pour être partit. Et pour ce que je t'ai dit l'autre jour. Tu sais bien que les mots ont dépassé ma pensée. Mais je n'aurais jamais du te parler de cette façon. Je suis… sincèrement désolé. Je suis tellement désolé, Bella. Je n'ai jamais voulu te faire de mal.
Il lui fallut un moment pour procéder tout ce qu'il venait de dire. Il était temps. Temps qu'il s'excuse. Même si elle ne lui en avait pas vraiment laissé le temps, la dernière fois qu'ils avaient parlé. Autant être honnête, au moins avec elle-même. Pour autant, qu'est-ce que tout cela changeait ?
Il attendait visiblement qu'elle réagisse, qu'elle dise quelque chose, qu'elle fasse un geste. Elle s'en rendait compte. Mais elle n'avait aucune idée de quoi faire, ou même de quoi dire.
- Ok. finit-elle par dire.
- Ok ? Lui demanda-t-il comme s'il n'y croyait pas.
- Oui, ok. Merci de t'être excusé. Mais il va me falloir du temps Jasper. Beaucoup de temps, avant d'être capable de te voir à nouveau comme quelqu'un de bien, ou comme quelqu'un de … de mon entourage ou de ma famille.
Elle vit sa mâchoire se serrer. Et elle se dit que la situation ne devait pas être facile pour lui non plus. C'était la première fois qu'elle voyait les choses de son point de vue à lui, la première fois qu'elle se le permettait. Après tout, il avait du tout abandonner, son travail, ses repères, sa famille, toute sa vie, en fin de compte. Elle ne savait pas si elle aurait pu en faire tant. Sa vie à elle n'était pas la seule à avoir été chamboulée en un clin d'œil. La sienne aussi, et il n'avait pas eu le loisir d'avoir tout le soutien dont elle avait profité. Elle profita de sa lucidité pour s'avouer, en toute franchise, qu'au final il n'avait pas vraiment eu le choix non plus.
- Je ne te promets pas que l'on redeviendra les meilleurs amis du monde, ajouta-t-elle, mais je te promets de faire des efforts pour qu'on puisse, un jour, être amis, pourquoi pas.
Il hocha la tête, avec réticence. Ce n'était peut-être pas ce qu'il avait espéré, mais elle le connaissait assez bien pour savoir qu'il lui laisserait du temps. Il l'observa un moment, avant de prendre la parole à son tour.
- Tu m'en veux toujours.
Elle hésita un instant.
- Oui. Oui, je t'en veux encore. Et je ne sais pas si un jour je pourrais penser à tout ça sans rancœur.
Son expression se fit presque suppliante.
- J'ai fait tout ça pour toi, Bella. Pour te protéger.
Elle inspira longuement.
- Tu aurais pu m'emmener avec toi. Mais tu ne l'as pas fait.
Il détourna le regard un instant, serra les lèvres et revint vers elle. Il semblait… perdu.
- Je voulais que tu puisses poursuivre ta vie. Je ne voulais pas te faire quitter ta famille, ta vie.
- Je l'aurais fait, pourtant. Si tu me l'avais demandé. Sans même y penser, sans hésiter. A l'époque, je t'aimais assez pour le faire.
Il ferma douloureusement les yeux un instant. Pensait-il, comme elle, que tout cela était un énorme gâchis ? Sans doute. Puis il reprit, et sa voix n'était qu'un murmure.
- Et mois je t'aimais trop pour en exiger autant de toi.
Cette conversation la mettait mal à l'aise. C'en était trop pour elle. Trop à cœur ouvert. Elle n'était pas encore prête à avoir ce genre de conversation avec lui. Elle essaya pourtant d'être la plus honnête possible, tout en faisant en sorte de clore la discussion.
- Ce que je te reproche, c'est de ne pas m'avoir laissé le choix. Tu as prit, seul, une décision qui nous concernait tous les deux Jasper. Tu aurais au moins pu m'en parler.
- Mais je ne pouvais pas ! Tu aurais voulu me suivre, et je ne pouvais pas te prendre avec moi. Cette vie t'aurait… elle t'aurait détruite. Tu n'aurais pas pu laisser derrière toi ton père, toute ta famille, Rose, Seth, tes études, la vie pour laquelle tu avais tant travaillé, Bella ! Et j'avais peur qu'en te laissant derrière moi en connaissant toute l'histoire, tu ne mettes encore plus de temps à refaire ta vie !
Elle avait les larmes aux yeux. Quel gâchis ! Ils avaient bousillé leurs vies à cause d'un mec qu'ils ne connaissaient ni l'un ni l'autre. Elle serra les dents, et ses mains tremblèrent sous la colère qu'elle ressentit un instant envers ce Caïus Volturi. Puis, elle se reprit. Elle tenta de garder une voix égale quand elle parla à nouveau, mais n'y parvint pas entièrement.
- Eh bien tu t'es trompé. Parce que je me suis détruite, toute seule, quand tu es partit.
Et sans lui laisser le temps de rétorquer, elle le contourna et s'éloigna rapidement.
Le trajet du retour avec Mike se fit sans un mot. Quand ils arrivèrent chez eux, Alex semblait déjà être couché, et il n'y avait aucune trace de Jo. Elle regarda Mike s'activer dans la cuisine pour leur faire à diner, ils avaient passé toute la journée à l'hôpital et n'avaient rien mangé depuis qu'ils s'étaient levé. Elle le laissa faire. Depuis qu'ils avaient quitté l'hôpital, il semblait perdu dans ses pensées. Elle savait qu'il avait besoin de s'impliquer dans sa routine alors qu'il réfléchissait, et qu'il lui parlerait quand il se sentirait prêt. Aussi elle ne dit rien et lui laissa tout le temps dont il avait besoin.
Elle mit la table pendant qu'il passait les pâtes, et ils finirent par s'attabler tous deux, et mangèrent en silence.
- Bella…
Elle releva la tête, et cligna une fois des yeux, signe qu'il avait toute son attention. Il se tut quelques instants, comme incertain s'il devait continuer.
- Tu sais qu'il ne t'a pas lâché des yeux de la journée. Jasper, ajouta-t-il devant son regard éberlué.
Elle fronça les sourcils ; elle ne s'était pas doutée un instant que tout ceci était en rapport avec Jasper. Elle aurait plutôt parié sur Manuel. Il lui prit la main.
- Vous… Il y a toujours quelque chose entre lui et toi.
- Quoi ?
Alors c'était ça ? Une vulgaire crise de jalousie ?
- Arrête de dire n'importe quoi, Mike. Tu n'as aucune raison de t'inquiéter. Il ne s'est strictement rien passé entre Jasper et moi. Pas depuis des années en tout cas.
Il lui sourit.
- Je sais. Je ne t'accuse de rien. J'observe, c'est tout. Et la façon dont il te regarde, la façon dont tu le regardes, toi…
Elle ne comprenait pas d'où tout cela venait. Qu'est-ce qui lui prenait ? Pourquoi maintenant ?
- Ecoute, Mike. Si tu essaies de rompre en invoquant Jasper, ça ne sert à rien. Je… je ne t'en voudrais jamais de mettre Manuel avant moi…
L'emprise de sa main se resserra sur la sienne.
- Bella… Nous deux, c'est… ça m'a sauvé la vie. Et je t'aime. Et d'une certaine façon, ce sera toujours le cas. Tu m'as guéri il y a très longtemps Bella, au moins autant que je pouvais l'être, et je serais plus qu'heureux de passer ma vie à tes côtés. Mais ça ne serait pas bien, pas juste pour toi.
Il lui sourit, soudain plus détendu. Comme s'il s'était finalement décidé.
- Tu as une chance d'être heureuse maintenant, avec ou sans lui. Tu dois juste trouver le moyen de tourner la page sur ces cinq dernières années.
Elle savait qu'il n'avait pas tord. Mais l'admettre et l'accepter étaient deux choses différentes.
- Et nous ? Demanda-t-elle d'une petite voix.
Du bout des doigts, il caressa sa joue de sa main libre.
- Nous, c'était pas fait pour durer, Bella. C'était une jolie parenthèse, dont on avait tous les deux besoin. Mais le rêve est fini, on l'a fait durer autant qu'on pouvait. Il est temps de reprendre pied dans la réalité.
Elle détestait quand il était perspicace. Elle détestait qu'il le soit maintenant, qu'il le soit à propos d'eux. Elle détestait qu'il l'oblige à ouvrir les yeux. C'était trop tôt.
- Ferme-là.
Et elle l'embrassa, fougueusement.
La façon dont il lui fit l'amour cette nuit-là avait un gout d'adieu.
Quand elle se réveilla, il était très tôt. Si tôt que le jour n'était pas encore levé. En jetant un coup d'œil à son réveil, elle vit qu'il n'était que 5h30 du matin. Pourtant, elle était seule dans le lit.
Elle se leva, un nœud enserrant sa gorge. Elle avança un peu, et ouvrit les placards. Seules ses affaires à elles s'y trouvaient. Elle se calma en sachant parfaitement que Mike ne partirait jamais sans lui dire au revoir. Sauf qu'il le lui avait dit la veille au soir.
Elle se précipita hors de la chambre, et descendit les escaliers en courant. Au milieu du salon se trouvaient plusieurs valises empilées. L'air revint dans ses poumons. Elle avait besoin de lui dire au revoir. Maintenant que la panique était partie, elle entendait plus clairement la douche en fond sonore. Or, Alex n'avait pas encore finit son service de nuit.
Elle sentit les larmes monter, et les laissa couler le long de ses joues. Elle savait qu'il n'était jamais vraiment bon de les retenir. Elle se dirigea vers la cuisine et se servit un verre de vin. Puis, y réfléchissant à deux fois, le vida, prit un autre verre et se servit une téquila.
Quand Mike descendit au salon, il faisait encore nuit. Elle était assise sur le canapé, les jambes repliées sous elle, son verre, qu'elle avait resservit d'une deuxième rasade à la main, et regardait par la fenêtre, les yeux n'accrochant rien de particulier. Il sursauta quand elle prit la parole, inconscient de sa présence dans la pièce.
- Tu t'en vas.
Il laissa quelques secondes glisser sans que l'un des deux ne trouble le silence, puis se dirigea vers l'interrupteur et alluma la lumière.
- Un peu mélodramatique, tu ne crois pas ?
Elle tourna la tête vers lui et lui sourit. Pourtant, quand il avisa ses larmes et l'état de son visage, son sourire à lui disparut aussitôt.
- Bella…
- Pas la peine. Tu t'es parfaitement bien expliqué hier soir. Et tu as raison, il est plus que temps. Je comprends, Mike. Et je ne t'en veux absolument pas.
- Tu vas me manquer.
Elle inspira profondément.
- Toi aussi.
Ils ne dirent rien de plus, et il partit remplir la voiture de ses sacs. Quand il vint prendre le dernier cependant, elle se décida à lui dire ce qu'elle avait sur le cœur.
- Tu devrais l'adopter, tu sais.
Il reposa le sac dont il venait d'attraper la bandoulière pour la poser sur son épaule, et se dirigea vers elle. Il s'assit sur l'accoudoir à ses côtés, et baissa la tête.
- J'y ai pensé. Pour de vrai, cette fois. Mais…
- Il n'y pas de mais qui tienne, Mike. Tu aimes cet enfant, et il t'aime aussi. Habiter avec toi et te considérer comme son père est tout ce qu'il veut. Tu ne peux pas le lui refuser, surtout quand c'est ce que tu veux aussi.
Son souffle fut plus bruyant.
- Je… il mérite mieux qu'un homme vieillit avant l'âge, qui ne sera pas capable de lui donner une vraie famille, et… il mérite mieux qu'un mec complètement détruit, Bells.
Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas appelée comme ça, et elle fut heureuse de constater que malgré tout, leur vieille complicité était toujours là. Que même s'ils ne seraient plus ensemble, ils pouvaient tous deux compter sur leur amitié.
- Tu te trompes. Mais si tu veux partir sur ce terrain là, allons-y. c'est un adolescent. Il ne sera pas adopté, Mike. Il va courir de familles d'accueil en familles d'accueil, jusqu'à ses 18 ans où, là, il sera vraiment seul, définitivement. Il mérite tellement mieux. Et tu peux lui offrir un meilleur avenir que celui-là. Tu peux lui offrir une vraie famille, Mike.
Il lui sourit, sincère. Puis son visage s'affaissa.
- Ils ne me le laisseront jamais.
- Ah, mais là c'est toit qui ne te rend pas compte de ce que tu as, ou de ce que tu pourrais avoir. Tu nous l'envoies, l'assistante sociale, si elle te fait du souci. Tu te rends compte que tu as derrière toi un chirurgien cardio-thoracique, un chirurgien pédiatrique, le chef de chirurgie de l'hôpital, et à mon avis, le shérif d'une petite ville du Washington ? On sera tous derrière toi, tu n'as même pas à demander.
Il la regarda, étonné, puis son sourire revint sur son visage.
- Je vais y réfléchir sérieusement.
- Non, arrête de réfléchir. Ça fait trois ans que tu réfléchis. Il est plus que temps d'agir, non ? Applique tes conseils à ton propre cas, et je penserais peut-être à les appliquer aussi.
Il posa son front contre le sien.
- Bordel, comment je vais faire sans toi ?
- Tu t'en sortiras parfaitement bien. Et je suis sure que tu seras un bon père.
- Tu vas me manquer.
Il embrassa son front, et, plus pressé, comme s'il n'était pas sur d'en être capable s'il attendait plus longtemps, attrapa son sac et sortit de la pièce. Quand elle entendit le moteur démarrer, et la voiture s'éloigner, quand elle se retrouva complètement seule, elle vida son verre et ses sanglots redoublèrent. Elle ne reprenait pas le travail avant le lendemain, et elle se laisserait une journée pour pleurer, une journée pour être une loque, pour se mettre minable, pourquoi pas. Une journée pour fermer cette page de sa vie.
Sur ce, une bonne semaine mes p'tits loups ! Ah, non, j'avais autre chose à dire, lol : je n'en ai pas fait mention la dernière fois, mais nous avons dépassé les 100 reviews, largement maintenant même ! Alors, merci à tous ceux qui prennent le temps de me laisser un petit commentaire ! Et merci à tous ceux qui me lisent ! A la prochaine !