Titre : Belle noyade

Fandom : Supernatural

Rating : R

Genre : slash et angst

Personnages : Dean/Castiel
Nombre de mots : 527
Commentaire : Sur le thème de angsty!human!Cass


Il se noie.

Mais c'est une belle noyade, une noyade très agréable dans les draps de son lit – son lit, désormais entièrement sien, car il vit ici désormais, comme un mortel.

Le corps chaud de Dean se colle au sien, étrangement complémentaire, et il l'accueille à bras ouverts, oubliant pour un temps le poids de l'exil, de sa grâce perdue.

La sueur lui coule dans les yeux tandis qu'il se cabre, qu'il s'élance à la rencontre du feu qui les embrase. Ça n'a pas d'importance.

Il crie sans la moindre retenue, sans la moindre pudeur, considérant que tout lui était égal, y compris être entendu.

Il s'agrippe aux épaules de son amant, enfonce ses doigts dans les muscles tendus. Il le serre contre lui jusqu'à s'en étouffer.

Les yeux de Dean se rivent aux siens, remplis d'inquiétude et de désir Castiel accepte les deux sans broncher, mais la culpabilité l'envahit malgré lui. Inconsciemment, il aime se flageller pour avoir infligé du malheur aux autres.

Il se cambre violemment, approfondissant la jointure de leurs corps avec vigueur. Dean grogne contre son cou, animal, et c'est bon de le sentir vibrer. Le voile de tristesse s'écarte juste un bref instant, juste assez pour permettre à Castiel de plonger définitivement dans le plaisir pour s'y perdre avec frénésie.

La tristesse égoïste se change en tendresse affamée, et il embrasse le visage de l'être aimé avec une véhémence quasi religieuse. Les promesses s'érigent en autels de cultes oubliés, et elles s'écoulent de sa bouche entre deux baisers comme les perles d'un chapelet.

Le sourire qui naît de ces mots sur le visage de Dean lui met juste assez de baume au cœur pour lui faire dire l'essentiel, au milieu des fioritures de sentiments confus :

« Je t'aime. »

Bien sûr, il n'est pas sûr que ce soit vrai. Il a de l'affection, c'est fort, c'est là, mais est-ce suffisant ?

C'est tellement nouveau que c'est difficile de faire le tri. Il est totalement submergé par ce monde de découvertes sensorielles et émotives.

Abandonner son foyer avait été douloureux mais il avait appris à surmonter cela. Ça avait été un long parcours durant lequel il avait enchaîné les hauts et les bas. Dean avait été présent pour le soutenir à chaque étape, et la solution s'était imposée en partageant sa couche. Le seul endroit où il se sentait en harmonie avec ce qui l'entourait.

Le reste du temps, il était un étranger en terre inconnue. Dean faisait tous les efforts du monde pour le sortir de son marasme, mais cela ne changeait que son humeur. Au fond, Castiel restait sombre et détaché de tout.

Seules les relations physiques lui permettaient encore de se sentir libre. Alors il pouvait de laisser aller à une délicieuse paresse de l'esprit qui lui embrouillait assez les idées pour le libérer de ses angoisses vis à vis de l'avenir.

Dans ces moments-là, il lui semblait qu'être avec l'homme qu'il aimait serait suffisant.

Il s'endormait sur ces pensées, et le lendemain matin, à son réveil, il constatait que cette certitude était un leurre, envolé durant la nuit.