Note d'auteur: Et voilà ma toute première fanfiction, dont j'avais publié un morceau sous un autre nom, mais qui était plus brouillon et beaucoup plus court que cette version finalisée. Je précise que la plupart des personnages ont été nommés par JKR, dont tous les Gryffondors notamment, j'en ai inventé quelques autres pour combler les trous dans les autres maisons. Elle se passe au temps des Maraudeurs, et raconte la vie, les amitiés et les amours de la génération du premier ordre du phénix, mais aussi les événements qui vont les amener à être ces héros sur une vieille photographie d'Alastor Maugrey.

Aussi, un couple homosexuel est prévu, donc si vous n'êtes pas fan, eh bien... Sautez ces passages, ou revenez en arrière ;)

Bref j'espère que ce premier chapitre vous plaira, et que vous aimerez autant lire cette histoire que moi l'écrire. Chaque chapitre sera divisé entre deux (voir trois) points de vue internes de différents personnages de l'histoire. Pour ce début, place à Sirius Black et à Lily Evans!

Disclaimer: Tout à JKR, notre déesse à tous, sauf l'histoire et quelques personnages créés par mes soins.


Sirius regarda sa montre pour la troisième fois en cinq minutes et lâcha un soupir exaspéré devant le temps que prenait son meilleur ami pour boucler sa valise. James était à présent en train de fouiller dans son tiroir en répandant tout son contenu sur le sol tout en marmonnant des imprécations envers ce malheureux Merlin qui n'avait sans doute pas mérité tant de haine. Résigné, le jeune Black se pencha vers lui et demanda : «Bon sang James, mais qu'est-ce que tu cherches? Comment veux-tu qu'on arrive à King Cross à l'heure?»

L'héritier Potter ne répondit pas immédiatement, trop occupé à vider sa commode frénétiquement et finit par jeter un «Non mais attends, j'en ai pour cinq minutes, faut juste que je retrouve ça et on y va!

-Si c'est la photo de Lily cachée sous ton oreiller que tu cherches c'est moi qui te l'ai piquée! répondit Sirius nonchalamment, tentant de garder un visage impassible face au regard choqué que lui lança James.

-Quoi! T'as pas fait ça? Espèce de faux frère! s'exclama d'un air scandalisé ce dernier.

-Non je ne te l'ai pas volé, avoua le jeune homme avant de continuer en se retenant d'éclater de rire, mais à vrai dire, je savais pas que t'en avais une mon vieux!»

Il n'obtint pour toute réponse qu'un grognement indigné et quelque chose qui ressemblait fortement à une insulte peu commode. Incapable de refréner son sourire, Sirius s'approcha du centre de la chambre et réitéra sa question initiale: « Allez dis-moi, qu'est-ce que tu cherches ? Promis, je ne me moquerais pas. »

Son ami tourna sa tête de gauche à droite et lui fit signe de fermer la porte, comme s'il craignait que quelqu'un ne les écoute. Sirius s'exécuta prestement et revint à sa position initiale. James se pencha alors vers lui et murmura « C'est la carte. Je ne sais pas où je l'ai mis ! Et tu imagines si mes parents tombent dessus ? J'ai pas envie de finir en hachis !

-Ah, là c'est vraiment moi qui l'ai, j'ai préféré la mettre dans ma valise quand ta mère a failli tomber dessus en faisant le ménage hier. » le rassura-t-il.

Puis il rajouta en montrant du doigt la valise éventrée :

« Ferme-moi ça, avec un peu de chance, peut-être qu'on va réussir à montrer dans le train à temps. »

James acquiesça et lutta quelques secondes avant de réussir à rabattre le loquet d'un vigoureux mouvement de la main, ensuite il chargea son lourd bagage et Sirius le prit par l'autre bout. Ils s'arc-boutèrent tous deux fermement et soulevèrent la valise avant de descendre avec moult précautions les escaliers de la demeure Potter, soufflant et ahanant sous l'effort.

Arrivés en bas, ils laissèrent tomber la valise à côté de celle de Sirius, bouclée depuis un bon moment déjà. Charlus et Dorea Potter les attendaient en souriant dans les bras l'un de l'autre, l'air singulièrement ému. Mrs Potter essuya rapidement une larme furtive et déclara d'une voix où perçait une fierté sincère :

« Dire que vous rentrez en septième année cette année. Oh James, je me souviens comme si c'était hier de ta première rentrée, tu étais si heureux. »

L'intéressé rougit, légèrement embarrassé par cette évocation de souvenirs devant son meilleur ami qui le regarda avec un petit air gentiment moqueur et grommela :

« Mère, nous sommes déjà en retard, alors... »

Il n'acheva pas sa phrase car son père l'interrompit en disant :

« Dorea, ne les ennuyons pas davantage. Bon voyage les garçons, James, pense à nous envoyer un hibou tantôt, et évitez de passer plus d'heures en retenue qu'en cours. »

Il serra brièvement son fils dans ses bras, donna une tape dans le dos de Sirius tandis que sa femme embrassait James et son meilleur ami avec tout l'amour d'une mère, ce qui réchauffa le cœur de l'héritier des Black. Depuis son départ fracassant de la demeure familiale l'été précédent, les Potter lui avaient ouvert leur porte et l'avait adopté comme leur deuxième enfant sans poser de questions au point que le jeune homme se sentait chez lui à Godric's Hollow, c'était devenu son foyer. Il ne regrettait pas d'avoir claqué la porte de chez ses parents, loin de là, mais il ne pouvait s'empêcher de penser de temps à temps au gâchis que les croyances de ses géniteurs avaient provoqué.

Chassant ses idées noires d'un mouvement de tête, Sirius suivit son meilleur ami qui l'attendait dehors jusqu'à la colline près du manoir où trônait un vieil arrosoir rouillé, leur portoloin. Ils mirent leur main droite sur l'anse et Sirius sentit la sensation caractéristique de décollage du sol et de tourbillonnement ainsi que la légère nausée qui lui enserrait les entrailles à chaque fois qu'il avait le malheur de devoir prendre ce moyen de transport. Ses pieds heurtèrent le sol avec violence et il laissa échapper l'arrosoir avec un soupir de soulagement. Vraiment il détestait ces maudits portoloins !

James et lui avaient atterri dans une allée sombre à l'arrière de King's Cross, aménagée exprès par les sorciers pour dissimuler leurs allées-et-venues à la gare lors des rentrées et vacances scolaires. Le brun à lunettes tapota contre le mur crasseux avec sa baguette et aussitôt, ils se retrouvèrent devant une porte en bois que le jeune Potter ouvrit avec un léger sourire. Devant eux se trouvait une salle qui permettait ordinairement aux employés du Ministère de trier les arrivants en portoloins et ceux qui transplanaient afin de ne pas alerter les Moldus.

Compte-tenu de l'heure avancée, l'employé présent ce jour-là, un petit homme gris et terne semblable à un mulot métamorphosé ne leur dit strictement rien et ils s'engouffrèrent dans la gare, leurs lourdes malles au bout du bras. Sirius et James échangèrent un regard, et aussitôt, les deux garçons se mirent à courir aussi vite que leurs fardeaux respectifs le leur permettaient, slalomant entre les voyageurs qui leur lançaient des regards courroucés et des insultes bien senties mais l'héritier Black n'en avait cure, trop occupé à essayer de distancer son meilleur ami.

Lorsqu'il vit le fameux passage entre les voies neuf et dix, il accéléra l'allure fonça dans le mur, le traversant à pleine vitesse avec un éclat de rire, heureux d'avoir gagné sa course contre James. Ce dernier le rejoignit quelques secondes, soufflant et suant à grosses gouttes, l'air totalement éreinté.Sirius, avec un grand sourire, colla une solide tape dans le dos du jeune homme et lui fit : « Désolé Jamesie, je suis bien trop rapide pour toi. »

James leva la tête, prêt à lui répondre, mais au lieu de cela, son visage s'éclaira et il hurla : « Oh, Lunard ! On est là ! Non, derrière, là c'est nous ! »

Sirius regarda devant lui et vit effectivement son deuxième meilleur ami, Remus Lupin se dirigeant vers eux. Les trois garçons enfin réunis se saluèrent chaleureusement, puis Sirius demanda à son ami où le quatrième larron de la bande, Peter Pettigrow, pouvait bien être. Remus répondit d'un ton léger, en aidant James à soulever sa lourde valise : «Il tentait d'échapper à sa mère i peine cinq minutes, donc soit elle l'a d'ors et déjà étouffé de baisers et de recommandations, soit il a réussi à lui échapper et à montrer dans le train. »

Sirius pouffa à la description de son ami, connaissant fort bien le caractère légèrement sur-protecteur de la mère de Peter envers son fils unique. C'était une petite femme un peu replète, gentille et attentionnée, mais couvant un peu trop son rejeton au goût de Sirius, qui s'il n'avait jamais connu une telle attention de la part de sa propre mère, savait trop bien que son naturel rebelle et indépendant ne se serait pas accommodé d'un tel trop-plein d'affection. Un peu plus que ce qu'il avait connu n'aurait certes pas été de refus, mais autant, alors là non, sûrement pas.

Le sifflement du Poudlard Express rappela brutalement aux trois amis qu'ils avaient un train à prendre, aussi Sirius sauta sur la marche, mit son sac derrière lui et tendit sa main à Remus qui s'en saisit et se hissa à ses côtés afin de réceptionner James et sa valise. Une fois à bord, ils se dirigèrent en devisant gaiement vers le bout du train et aperçurent Peter derrière la vitre d'un wagon, entouré du reste des Gryffondors de septième année.

Ils entrèrent sous les cris et les acclamations des autres, Sirius saluant de la tête Franck Londubat qui tenait Alice Follers, sa petite amie, serrée contre lui au bout de la banquette en face avant de s'asseoir à la droite de Peter, puis adressa un sourire charmeur à Mary MacDonald, laquelle lui renvoya un clin d'œil effronté et se replongea dans sa conversation avec Alice. Remus se laissa tomber sur la place à la gauche de Mary et s'empressa de demander à Peter comment il avait échappé à sa mère, ce qui lui attira un bougonnement boudeur de la part de l'intéressé et le rire rauque, caractéristique de Sirius, qui sentit un doux sentiment de bien-être l'envahir en voyant tous ses amis autour de lui bavarder joyeusement à propos de la rentrée, du Quidditch ou des vacances passées. Bref, il avait l'impression de retrouver un univers familier.

Soudain, la voix terriblement déçue de James, qui se tenait dans l'embrasure de la porte, les bras ballants et le regard scrutant les moindres recoins du compartiment : « Mais où est Lily ? »

-Elle est déjà partie pour la réunion des préfets afin de préparer la rentrée, répondit Mary avec un sourire entendu tandis que Sirius levait les yeux au plafond, Remus soupirait affectueusement et Peter ricanait derrière.

-D'ailleurs Remus, tu devrais pas y aller toi aussi ? fit remarquer Alice de sa voix rêveuse, empêchant par la même occasion James d'exprimer son déplaisir.

-Si, effectivement, j'ai failli oublier, grommela l'intéressé. Bon j'y vais, à plus tard vous tous. »

Et sur ce, il partit en courant à moitié, manquant trébucher sur la jambe de Mary au passage. James, la mine renfrognée, prit sa place en foudroyant ses camarades du regard comme s'ils étaient responsables de l'absence de Lily.

«Allez James, tu vas la voir au banquet, fais pas cette tête, on dirait Slughorn devant une de tes potions ! » lui lança Mary, ce qui déclencha à nouveau le rire de Sirius, ce dernier se rappelant trop bien le manque de talent de son ami pour cette matière, et le visage affolé du directeur de Serpentard à chaque fois que l'attrapeur s'approchait d'une fiole quelconque.

L'intéressé renifla dédaigneusement et fit mine d'ignorer la remarque avant de répondre, perfide :

« Je me demande si je ne vais pas chercher une nouvelle batteuse dans l'équipe cette année. Qu'est-ce que t'en penses MacDonald ?

-Tu ferais pas ça ? » s'exclama la jeune fille, outrée. Un coup d'œil à son vis-à-vis et elle comprit qu'il valait mieux faire profil bas, aussi Mary se désintéressa du jeune homme non sans marmonner quelques insultes peu amènes envers les « capitaines abusant de leurs positions pour menacer leurs malheureux amis parfaitement objectifs et sincères. »

Pour dérider James, Sirius proposa une partie de bataille explosive qui s'organisa entre les trois Maraudeurs restants pendant que les autres présents discutaient tranquillement de leurs projets de carrière respectifs et évoquaient les options s'offrant à eux. Au bout d'un long moment, Remus réapparut dans leur compartiment et coupa James qui ouvrait déjà la bouche :

« Non, Lily n'est pas là, elle devait patrouiller dans les couloirs puisqu'elle est préfète-en-chef.

-Qui est le deuxième préfet-en-chef d'ailleurs ? demanda Franck.

-MacMillan, répondit laconiquement le préfet tout en s'asseyant sur un coin de banquette encore inoccupé.

-Quoi ? Dumbledore a mis cette baudruche comme préfet-en-chef ? s'insurgea d'une voix forte Sirius.

-Il peut être sympathique quand il veut tu sais, tempéra Remus.

-Il ne doit pas le vouloir souvent alors», siffla James.

Tous sourirent à cette remarque, Howard MacMillan et ses manières hautaines n'ayant guère la faveur des Gryffondors. Puis James ajouta: «Enfin au moins, ce n'est pas un Serpentard. Vous imaginez si c'est Dolohov qui avait eu le poste?» ce qui eut le mérite de mettre tout le monde d'accord et de clore définitivement le sujet. Remus se joignit à la partie de bataille explosive en cours et le reste du voyage se passa sans événements majeurs au point que Sirius vit arriver le festin sans s'en rendre compte.

La petite compagnie s'assit à la table des Gryffondors et deux minutes plus tard, une tornade rousse déboula devant Sirius et se laissa tomber sur la chaise entre Alice et Mary. Apparemment, Lily avait été retardé par MacMillan et ses idées pour améliorer la coordination entre les préfets, c'est-à-dire, d'après ce que Sirius en comprit entre deux insultes marmonnées à voix basses, à approfondir leurs « connaissances mutuelles ».

En résumé, James avait un nouveau rival. Mais apparemment, l'objet de tant de pensées romantiques n'avait guère apprécié cette tentative, à en juger par le regard noir qu'elle lança à son assiette, vide pour le moment. Sirius tourna sa tête pour apercevoir l'entrée des premières années et lorsqu'il vit la cohorte de petits sorciers terrifiés pénétrer dans la Grande Salle, un sourire attendri passa sur ses lèvres, tandis qu'il se revoyait à cette place précise, des années auparavant.

A l'époque, le jeune Black venait de rencontrer James dans les couloirs du Poudlard Express et les deux garçonnets s'étaient immédiatement bien entendus aussi Sirius ne voulait pas perdre son nouvel ami aussitôt après son arrivée à Poudlard. Cependant les Potter semblaient être toujours allés à Gryffondor et de mémoire de sorcier, on avait jamais vu un Black dans cette maison, ce qui compliquait singulièrement leurs chances de rester amis. Sauf si lui-même échouait dans la maison des lions. Sirius se souvint avoir prié pour que le choixpeau magique l'envoie là-bas, ce à quoi ce dernier avait répondu qu'il n'envisageait pas une autre destination pour lui.

La chanson du choixpeau le tira de ses pensées et il l'entendit répéter les mêmes conseils qu'il prodiguait depuis bientôt trois ans, soit la montée en puissance véritable de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, à savoir unité entre les maisons et vigilance. Bref, rien de bien neuf, et le bâillement qu'émit Peter à sa droite semblait confirmer son impression. Après ce qui lui parut d'interminables minutes, le dernier premier année fut réparti à Serdaigle, et le festin put commencer.

Tandis que le jeune homme s'attaquait à son repas avec appétit, il vit du coin de l'œil James jeter des regards tout sauf discrets en direction de la préfète-en-chef de leur maison qui discutait avec animation de son été avec ses deux meilleures amies.

Le fait que l'héritier Potter puisse continuer à vouloir séduire la jolie rousse après tant d'années de refus restait pour Sirius un mystère complet, mais il devait reconnaître que tant d'abnégation suscitait son admiration. Au moins son ami avait compris au milieu de leur sixième année de scolarité que harceler Lily de demandes de rendez-vous ne risquait pas de marcher, ce qui était un soulagement. Après tout, les sortilèges que lui envoyait la jeune fille excédée manquait parfois leur cible, et Sirius avait très modérément apprécié la fois où il s'était retrouvé avec un nez qui avait triplé de longueur.

Après s'être rassasiés, les élèves se tournèrent vers la table des professeurs pour le traditionnel discours du directeur. Ce dernier se leva, sa robe azur flottant autour de lui et Albus Dumbledore balaya les quatre tables de son regard perçant.

«Avant que nous allions nous coucher pour un repos bien mérité, commença-t-il, j'aimerais dire quelques mots. Tout d'abord, sachez que la forêt interdite n'a pas été nommée au hasard, et que certains de nos élèves les plus anciens feraient bien de s'en rappeler. »

Sirius aurait juré que les yeux bleus du directeur venaient de se poser sur lui et ses trois amis et que l'ombre d'un sourire était apparu sur son visage. Mais il ne pouvait pas être au courant de leurs escapades nocturnes, donc c'était sûrement son imagination tenta-t-il de se convaincre silencieusement, reprenant le fil du discours alors que Dumbledore venait d'énoncer tous les points du règlement que le brun connaissait par cœur, pour avoir passé l'essentiel de son temps à passer outre allègrement.

Le sorcier marqua une pause, et le jeune Black pensa un bref instant qu'il allait conclure là son allocution de rentrée mais contrairement à ce qu'il avait supposé, ce dernier continua, sa voix prenant des tons plus graves et ses yeux ayant perdu leur habituel lueur malicieuse.

« Vous savez tous, jeunes gens, que nous vivons des temps troublés. Au dehors se développent des forces mauvaises, qui rampent dans les cœurs et les esprits, n'hésitant pas à infiltrer nos vies pour mieux les détruire. Sachez que vous n'êtes pas à l'abri des tentations qu'elles pourraient susciter en vous, mais souvenez-vous, lorsque vous hésiterez, que ce qui rend heureux n'est pas forcément ce qu'on désire obtenir, mais ce que l'on possède déjà, et qu'en toutes circonstances, on peut choisir de défendre ce que l'on croit juste. Je vous remercie.»

Le silence qui suivit cette déclaration fut assourdissant. Sirius voyait nombre d'élèves échanger des regards interloqués, tandis que de nombreux Serpentards affichaient un sourire goguenard, semblant se moquer ouvertement du message de Dumbledore à propos de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, mais ce n'était pas une surprise. A vrai dire, seule la préfète des serpents semblait avoir écouté jusqu'au bout, et encore, ce devait être pour honorer son insigne se dit Sirius.

En soi, il estimait ne pas être concerné par ce discours, jamais il ne rejoindrait le camp de Voldemort, vu qu'il était considéré par tous comme un traître à son sang. Cependant, le fait que leur directeur ait décidé d'aborder le sujet ainsi l'étonnait, car c'était sans précédent. Les années d'avant, il s'était contenté de lancer quelques mots sans queue ni tête. Peut-être était-ce le signe, peu encourageant au demeurant, que les choses évoluaient de mal en pis.

« Eh ben, c'était moins joyeux que d'habitude, son discours, chuchota James à son oreille d'une voix qui masquait mal son inquiétude malgré sa volonté de paraître enjouée.

-Disons que ça a un peu cassé l'ambiance. L'innovation dans les discours de rentrée, c'est pas toujours une bonne idée. » répondit Sirius sur le même ton.

Ils se levèrent et suivirent Remus qui partait guider les premières années vers leur dortoir et arrivés devant le portrait de la grosse dame, le préfet énonça d'une voix claire afin que tous entendent « Chocogrenouilles ! » Avec un sourire, le portrait pivota, révélant la chaleureuse salle commune des Gryffondors.

Laissant leur ami expliquer le reste aux nouveaux, les septièmes années grimpèrent dans leur dortoir et Sirius retrouva avec un plaisir non dissimulé son lit à baldaquin adoré. Avec satisfaction, il vit que ses affaires étaient déjà installées et il se déshabilla avant de se glisser sous les draps. Il était revenu à Poudlard et malgré ce qui se passait au dehors, il comptait profiter au maximum de cette dernière année dans les murs de l'école. Après tout, rien ne pouvait leur arriver ici pensa-t-il en s'endormant.


« Alice, tu as conscience que d'autres personnes ici aimeraient se servir de la salle de bain ? » râla Lily en tambourinant à travers la porte, se mordant nerveusement la lèvre inférieure en voyant les minutes défiler. A ce rythme là, elle n'arriverait jamais à l'heure en Métamorphose, et McGonagall n'était pas franchement du genre à aimer les retardataires.

« Laisse tomber, tu sais bien que quand elle a rendez-vous avec Franck dans la journée, cet espace est inaccessible. A moins de se lever tôt comme certaines personnes... » ajouta Mary avec un petit sourire satisfait tout en enfilant sa robe de sorcière.

« Sérieusement ? Qui d'autres que toi est capable de se lever à 5H30 du matin pour aller faire un jogging matinal ? Merci, je préfère rentabiliser mes heures de sommeil au maximum. Surtout le premier jour de cours.» rétorqua Lily en haussant les sourcils.

Mary ramassa ses affaires, ouvrit la porte du dortoir, et avant de s'engouffrer dans les escaliers, fit :

« Ok, mais alors bonne chance, il te reste que dix minutes avant un meurtre en règle par McGo ! »

Avec un soupir, Lily regarda partir sa bouillonnante amie, avant de se reconcentrer sur la porte de la salle de bain, et de continuer à la frapper de plus belle.

Sept minutes plus tard, Alice sortait, toute pomponnée et avec un sourire rayonnant. Sans prendre la peine de lui dire le fond de sa pensée, car perdre trente secondes en imprécations diverses n'était pas la chose la plus judicieuse à faire sur le moment, Lily se rua dans la pièce et se décida à battre le record du monde de la douche la plus rapide. Deux minutes après, elle courrait dans les couloirs, la chevelure à moitié trempée et la robe à moitié de travers, son sac bringuebalant sur son dos. Et enfin, dans une poussée héroïque sur les derniers mètres, elle réussit à atteindre la porte de la salle, qu'elle ouvrit avec fracas.

« Heureuse de vous voir à l'heure, Miss Evans, même si vous n'étiez pas obligée de détruire la porte de ma salle de classe en arrivant. » dit McGonagall sans se départir de son air sévère, mais avec ce que Lily aurait juré être une lueur d'amusement au fond des yeux.

S'excusant rapidement, la septième année se dirigea vers la place libre à côté de Mary et s'assit en sortant ses affaires le plus discrètement possible.

« Quelle entrée, du grand art pour le premier cours de l'année! » lui murmura cette dernière à l'oreille, son énervant sourire en coin plaqué sur ses lèvres.

Lily se contenta de lui jeter un regard mauvais, avant de reporter son attention sur le cours. Pendant les deux heures qui suivirent, elle s'acharna à tenter de comprendre les mécanismes de la métamorphose en Animagus, après la traditionnelle présentation annuelle et le discours sur les ASPIC de fin d'année, et son humeur ne s'améliora pas quand elle vit que ceux que l'on surnommait les Maraudeurs bavardaient au fond de la salle, sans prêter attention à ce que racontaient leur professeur. Même Lupin, qui était ordinairement le seul à suivre les cours, participait à la conversation sans s'occuper de prendre des notes. Et pour couronner le tout, Mary chuchota au bout d'un moment :

« Par Merlin, qu'est-ce que j'aimerais être comme eux et ne pas avoir besoin d'écouter McGo !C'est moi ou cette année, elle parle gobelin ? J'y comprends rien du tout, et c'est que le premier cours ! »

-Ils s'en fichent, c'est tout. Au moins, nous, on aura des bonnes notes en travaillant. »

Malgré l'air dubitatif de son amie, elle continua :

- Mais Lupin me déçoit, d'habitude lui au moins travaille. Encore, Potter, je comprends, il ne fait rien hormis voler après son Vif d'or. » répondit Lily avec fiel, agacée par leur comportement. »

Mary la fixa longuement, un peu trop d'ailleurs, puisque Lily finit par lâcher, franchement exaspérée :

« Quoi ?

-Tu sais, ta manie de toujours tout ramener à Potter en dit long sur tes sentiments pour lui...

- Ah non, tu vas pas remettre cette théorie ridicule sur le tapis !

-C'est tout ce qu'il y a de plus sérieux, d'après les bouquins de psycho de ma mère, c'est le signe d'un refoulement intense et... »

La voix sèche de leur directrice de maison les ramena toutes deux à la situation présente :

« Miss McDonald et Miss Evans, quand vous aurez fini votre petite conférence, vous pourrez peut-être m'expliquer comment le sorcier choisit la forme de son Animagus ? »

Un grand silence suivit la question. Lily avait beau se creuser la cervelle, pas l'ombre d'un souvenir sur le sujet ne refaisait surface.

« Voilà qui est éloquent. Mr. Potter ? »

James Potter se racla la gorge et déclara d'une voix sûre, que Lily trouva bien prétentieuse :

« Le sorcier ne choisit pas la forme qu'il prend en tant qu'Animagus. Cette dernière se dévoile en fonction de sa personnalité et de caractère qui lui sont propres, à la manière des Patronus.

- Excellent, dix point pour Gryffondors. Miss Evans, Miss McDonald, essayez de prendre un peu exemple sur Mr Potter. »

Là, ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Non mais et puis quoi encore ? Autant copier Dolohov et pratiquer la magie noire pendant qu'elle y était ! Oui bon, d'accord, se morigéna mentalement Lily, il y avait une différence entre le Serpentard et Potter, mais que le professeur McGonagall lui demande d'ériger son condisciple comme nouveau modèle, il ne fallait quand même pas pousser. C'est donc de fort méchante humeur qu'elle continua à écrire rageusement sur son parchemin, et son soulagement fut intense en entendant la sonnerie retentir. Elle ramassa en vitesse sa plume et ses notes et les fourra dans son sac, avant de sortir de la salle au pas de charge. Peu après Mary la rejoignit, et elles s'apprêtaient à aller ensemble en Sortilèges quand son amie se retourna et apostropha Potter :

« James, au fait, c'est quand que tu fais passer les sélections ? »

Bien sûr, le Quidditch, que pouvait demander d'autre cette acharnée du Souaffle ? A vrai dire, Mary arrivait à en remontrer à James Potter niveau fanatisme sportif, ce qui paraissait pourtant impossible. D'ailleurs, Lily n'aurait pas aimé être dans les bottes de McGonagall au moment de choisir qui serait le capitaine des Gryffondors l'année précédente parce qu'entre Mary et Potter, le choix avait dû être cornélien. Au final, Potter avait eu l'insigne, mais tout Poudlard savait que c'était quasiment comme s'il y avait deux capitaines dans l'équipe des rouges et or. En fait, Lily ne serait pas surprise que sa meilleure amie décroche une place comme batteuse professionnelle dans une équipe du championnat anglais. Son duo avec Sirius Black était bien rôdé, mais c'était elle la principale inspiratrice de leurs figures.

« Euh... A la fin de la semaine je pense, il nous manque un poursuiveur de toute façon. Je te tiens au courant.

- Dis-moi juste l'heure, je serais là de toute façon.

- Ça, j'en doute pas ! » déclara James en éclatant d'un rire franc.

Là-dessus, le petit groupe, le reste de leur maison à suivre les Sortilèges pour les Aspics les ayant entre temps rejoints, s'engagea dans les couloirs bondés d'étudiants afin de rejoindre la salle de classe de Flitwick. Ils arrivèrent bientôt devant la porte, hélas fermée, et se retrouvèrent, pour le plus grand déplaisir de Lily, devant les Serpentards de leur année préparant également cette matière pour les ASPIC.

« Génial, il ne manquait plus qu'eux ! » pensa la jeune fille en sortant, histoire de tuer le temps, son manuel, laissant Mary discuter Quidditch avec les garçons et Alice roucouler avec Franck. Elle n'avait pas avancé de trois pages quand la voix grave d'Adam Montague résonna dans le couloir :

« Alors, McDonald, toujours décidée à remonter sur ton balai cette année ? Fais gaffe, on risque pas de te rater ! »

Nullement impressionnée, Mary lui lança un sourire carnassier avant de répondre :

« Ah parce que maintenant, vous savez viser ? Ouah, y a du progrès Montague ! Maintenant, il ne reste plus qu'à voler correctement et vous saurez jouer au Quidditch. Enfin, si les règles rentrent dans ta petite tête de piaf. »

Immédiatement, la montagne de muscles sortit sa baguette et la pointa sur la batteuse en éructant :

« Sale Sang de Bourbe, ne t'avise plus de... »

Lily se posta aussitôt aux côtés de Mary, sentant que la brune allait avoir de sacrés ennuis, et que les événements risquaient fort de dégénérer. Déjà, les Maraudeurs et Franck Londubat brandissaient leurs baguettes.

« Montague, range ça, Flitwick arrive. »

N'ayant jusque là pas esquissé un seul geste, la préfète des Serpentards, une grande blonde au regard froid, arrêta son condisciple, qui s'exécuta de mauvaise grâce.

Ignorant ce qui venait de se passer, leur sautillant professeur de Sortilèges se fraya un chemin jusqu'à la porte, l'ouvrit et un à un, les élèves commencèrent à entrer. Manque de chance, quand ce fut le tour de Lily, elle se retrouve au coude à coude avec... Severus Rogue. Depuis leur accrochage en cinquième année, durant lequel son ami d'enfance avait laissé échappé l'insulte répugnante que Montague venait de prononcer, elle avait toujours refusé de lui parler à nouveau, malgré les tentatives du jeune homme. Aussi, quand il tenta sa chance à ce moment-là, l'issue ne fut pas différentes des fois précédentes.

« Lily...

- Severus, retourne voir tes chers amis Serpentards, tu as entendu, ne fréquentes pas les né-moldus, c'est mauvais pour ta réputation. »

Et elle le planta là.

Le reste de la journée se passa sans incidents notables, et rapidement, Lily se retrouva dans son dortoir, à bavarder tranquillement avec ses deux colocataires.

« Bon et bien, voilà la première journée de cours de passée. commença Mary en s'affalant sur son lit, manifestement éreintée.

- Oui, et en plus, tu as repris tes bonnes habitudes : mettre en rogne Montague dès le premier jour, chapeau ! plaisanta Lily.

- Il faut bien que quelqu'un lui fasse comprendre que ce n'est pas parce qu'il a plus de muscles que la moitié de l'école qu'on va le laisser nous marcher sur les pieds. » répondit la brunette en haussant les épaules.

La voix douce d'Alice se fit alors entendre :

« Et puis, il n'avait pas à te parler ainsi. »

Le souvenir de l'insulte fit tomber un profond silence dans la pièce. Enfin, sur un ton beaucoup moins bravache qu'à l'accoutumée, Mary murmura :

« Vous croyez que c'est vrai ce qu'on raconte ? Je veux dire, que Vous-Savez-Qui chercher à prendre le pouvoir et que les nés-moldus seront les premiers visés s'il y arrive ? »

Lily soupira, puis finit par dire :

« Pour la deuxième partie, tu peux en être sûre. Mais bon, pour le moment, on est à Poudlard, ça ne sert à rien de se faire du mouron inutilement.

- Oui, tu as raison. Si ça se trouve, les choses s'arrangeront d'elles-mêmes, sans qu'on ait besoin d'intervenir. »

Et tandis que les trois amies continuaient à discuter, elles ignoraient qu'au cours de cette année, elles auraient à intervenir, ou à choisir de le faire. Et que parfois, Poudlard ne protège pas de tout...


Alors, est-ce que cela mérite une suite ou vaut-il mieux abandonner définitivement ce projet après la deuxième tentative?

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en laissant une petite review, bonne ou mauvaise, je prends pour savoir dans quelle direction aller :)

Et pour la prochaine fois, nous accueillerons le grand, le célèbre, l'irremplaçable James Potter... Et une nouvelle tête! Un indice? Elle a été nommée par JKR aussi.