Titre : Identités déclarées

Disclaimer : Je ne possède ni les personnages, ni l'univers tant de Harry Potter (JKR et filiales) que de Tommy Lynley (Elizabeth George)

Catégorie : Policier/Angst/Romance

Rating : M

Betas correctrices : Nanola et Wrire

Beta lectrice et technique : Merylsnakes

Avertissements : Le rating n'est pas M pour faire joli, mais alors vraiment pas.

D'autre part, il sera question de slash, un yaoi, bref une histoire d'amour entre deux hommes. Si cela ne vous convient pas, homophobes merci de sortir (à gauche, au bout du couloir, vous ne pouvez pas vous tromper).

Publication : toutes les semaines. Fiction d'ores et déjà terminée. Elle devrait comporter, sauf changements de dernière minute, 26 chapitres et 6 'bonus/épilogues'.

J'utilise parfois des noms ou expressions anglaises, par pure convenance personnelle.

Note de l'auteur :

Bien que cette fiction soit un cross-over entre l'univers de la géniale JKR et de la non moins géniale Elizabeth George, le personnage principal reste Harry Potter. Cette histoire est avant tout son histoire. C'est pour cela que cette fiction est publiée dans le fandom HP.

L'histoire prend en compte l'intégralité des sept tomes de HP à l'exception de l'épilogue, de même que Remus Lupin et Severus Snape sont vivants.

En ce qui concerne Tommy Lynley, le fait de ne pas connaître ce personnage ni les romans d'E.G. ne gênera en rien la lecture de cette fiction. Je ne ferai d'ailleurs ici référence qu'à son œuvre littéraire. Je sais qu'une série TV a été tirée de ces magnifiques romans policiers, mais je n'en tiens aucunement compte. E.G ne datant pas ses histoires, j'ai décidé que la fic se situerait après le tome 6 (Mal d'enfant) et avant le tome 9 (Le meurtre de la falaise).

Pour les personnages d'E.G et leur caractère, j'ai vraiment essayé de les respecter et d'être le plus proche possible de l'œuvre d'origine. C'est aussi pour cela que j'utilise à la fois leur prénom et leur nom de famille car c'est comme cela qu'ils s'appellent entre eux dans les livres et que E.G le fait également dans les passages narratifs. Pour ceux qui ne les connaîtraient pas, voici trois mots d'explication :

- Tommy Lynley : aristocrate de son état, fiancé à Lady Helen Clyde. Inspecteur parfois en décalage avec son entourage du fait de sa naissance et son éducation mais très doué et qui fait preuve de beaucoup d'empathie avec les victimes.

- Barbara Havers : sergent qui travaille sous la responsabilité de Lynley. Son caractère a épuisé tous les inspecteurs de la Met' et seul Lynley arrive à travailler avec elle. À son contact et au fil des enquêtes, elle s'améliore mais reste brusque. Mais ce n'est pas une mauvaise fille, loin de là. Elle est aussi complexée, à cause de sa laideur mais surtout en raison de son milieu social d'origine, plus que modeste et a beaucoup de mal avec les personnes qui sont plutôt aisées. C'est l'un des grands sujets dans les livres et l'enjeu au départ de sa relation avec Lynley, qu'elle déteste profondément dans le premier tome.

- Simon Allcourt - Saint James : meilleur ami de Lynley, scientifique, médecin légiste et expert judiciaire, il travaille chez lui avec Helen Clyde qui est son assistante. Calme et posé. Handicapé suite à un accident de voiture dans sa jeunesse, sa jambe doit être appareillée pour pouvoir marcher. C'était Lynley qui conduisait et ce dernier s'en veut terriblement, d'autant qu'il était en état d'ébriété.

- Deborah Allcourt - Saint James, née Cotter : femme de Simon et ex fiancée de Tommy bien que beaucoup plus jeune qu'eux. Photographe. C'est la fille du majordome de Simon et a vécu avec lui depuis qu'elle est née. Elle ne peut pas avoir d'enfant car elle fait des fausses couches à répétition. Simon souhaite adopter, elle hésite.

- Lady Helen Clyde : aristocrate aussi. Fiancée de Tommy, assistante de Simon. Meilleure amie de Deborah.

- Winston Nkata : Constable qui fait partie de l'équipe de Lynley. Grand black plutôt sympa.

Attention :

Cette histoire parle d'enquête pour viols et meurtres. Harry sera l'une des victimes. Les passages les plus difficiles de ces viols seront signifiés par des ! ! ! ! ! Ce n'est pas pour rien. Âme sensible s'abstenir, passez directement à la fin des passages ou lisez en toute connaissance de cause.

Bien qu'il y aura une romance à terme entre Harry et Charlie, certains passages de cette fiction seront sombres et durs. Elle a 26 chapitres, ce n'est pas pour rien.

Je préfère me répéter plutôt que l'on m'accuse ensuite de ne pas l'avoir signalé : le personnage principal est Harry, il va vivre des moments terribles et cette fiction est centrée sur ce personnage. Certaines scènes seront en conséquences difficiles et lors de l'enquête, il sera fait mention à de la maltraitance, à des meurtres, et à de la violence en général. Donc si certains d'entre vous pensent lire une fiction où Harry est abusé dans le chapitre 1, tombe amoureux dans le chapitre 2, est guéri dans le 3 et fait l'amour à tout va dans le 4, le tout entouré de Bisounours chantants, vous vous êtes trompés de salle.

Message de Nanola : je confirme, des passages très sombres et trèèèès durs. Pour la salle, vous êtes dans la 201, les Bisounours, c'était la 102.

Quand on achète un roman dans la catégorie adulte et policier, voire thriller, on sait ce que l'on risque de lire. Idem devant un DVD interdit aux moins de 16 ans. Vous voilà donc prévenus et reprévenus en ce qui concerne cette histoire.

Cependant, je jure solennellement, non pas que mes intentions sont mauvaises, mais qu'il y aura aussi une belle histoire d'amour (du moins j'espère que vous l'aimerez) et de la tendresse.

Sur ces bonnes paroles et à ceux qui n'auraient pas été découragés, je vous souhaite une bonne lecture.


Pour Eva, Gary et les autres,

CHAPITRE 1

La chaleur de la ville de Londres commençait à peine à s'alléger en cette fin de journée particulièrement chaude de septembre.

Harry Potter, jeune homme de vingt-et-un ans, marchait tranquillement dans la rue. C'était l'un de ses premiers jours de repos depuis qu'il avait commencé son métier d'Auror et après une délicieuse grasse matinée, il avait passé une partie de son après-midi à Hyde Park avant d'aller flâner à Soho.

Il adorait Londres et dès sa sortie de Poudlard, il avait acheté un bel appartement à Paddington. Le jeune homme ne l'avait jamais regretté.

Une fois son verre de bière avalé dans ce bar qu'il adorait, le sorcier avait décidé d'aller se faire un cinéma et se dirigeait à pas lents au Curzon Soho. Il était encore perdu dans ses pensées. En effet, sans trop savoir pourquoi, il avait passé sa journée à ressasser son passé et à réfléchir à sa vie.

Ses premières expériences en tant qu'Auror lui laissaient un goût un peu amer. Il faisait équipe avec Ron et un ancien, Stevenson. Ron était très enthousiaste mais Harry, lui, était déçu.

Déjà, par la quantité de paperasses qu'il avait à rédiger. Il savait qu'en qualité de 'bleu' il devait faire plus que sa part, mais il ne pensait pas que les Aurors avaient autant de parchemins et de compte-rendus à faire. Cependant, pas la peine d'espérer y échapper. Dawlish, le chef du bureau des Aurors depuis l'élection de Shacklebolt comme ministre de la magie à la fin de la guerre, était intraitable sur ce sujet.

Survivant ou pas, l'Auror Potter devait faire ses rapports insipides, comme les autres.

Il n'y avait pas que cet aspect là du métier qui le décevait. Il n'y avait finalement pas autant d'action qu'il le pensait et quand il y en avait, elle lui laissait effectivement une étrange amertume au fond du cœur. Les mages noirs ne couraient pas les rues depuis la fin de la guerre et intervenir pour une fuite de magie dans un quartier moldu ou pour des disputes conjugales, ne l'enthousiasmait pas plus que ça.

Il se demandait s'il avait pris la bonne décision. Peut-être que le fait d'avoir choisi la même voie que son père n'était pas une aussi bonne idée que cela finalement. Car Harry, tout en regrettant le manque d'action, n'était pas dupe avec lui-même. Il avait déjà tué et n'avait pas spécialement envie de recommencer. Cette apparente contradiction, qu'il avait toujours refusé d'admettre jusqu'à présent, le prenait parfois à la gorge.

Kingsley avait bien vu que son jeune protégé n'était pas très emballé. Il lui avait affirmé qu'avec le temps, il aurait des affaires et des enquêtes plus intéressantes mais qu'il devait avant tout faire ses preuves, comme ses prédécesseurs avant lui. Il avait assuré à Harry que d'ici cinq à six, ans il serait sûrement chef d'équipe.

L'autre point noir restait les médias. Harry avait espéré que ceux-ci se calmeraient avec les années, mais c'était loin d'être le cas. En plus de La Gazette et du Chicaneur, trois autres journaux d'informations avaient vu le jour depuis la mort du Mage Noir. Sans compter les magazines féminins ou masculins.

Il ne se passait pas un mois sans que Harry ne voie ses charmants yeux verts et sa coupe toujours atrocement décoiffée en première page de l'un deux.

Il avait déjà contacté Draco. Le blond était devenu sorcier de loi (l'équivalent des avocats moldus) et n'avait rien perdu de sa verve. Harry espérait qu'avec Malfoy junior aux fesses, ces maudits journaux lui ficheraient rapidement la paix.

Rien que pour cela, il ne regrettait pas son duplex à Cleavland Square, protégé par tous les sorts qu'il connaissait pour repousser les sorciers indésirables. En plus, il bénéficiait d'une cheminée, ouverte sur le Réseau des cheminées pour ses amis, et d'une belle terrasse de toit, avec de nombreux arbustes qui le protégeaient des regards extérieurs. Ce qui était particulièrement pratique pour les hiboux qu'il recevait ou quand il avait envie de faire un tour en balai, caché grâce à un sort de désillusion. Il avait eu un véritable coup de cœur, tant pour le quartier que pour l'appartement.

Bien sûr, celui-ci était un peu grand pour une seule personne, mais Harry ne désespérait pas de trouver un gentil garçon avec qui il ferait sa vie. La proximité de son appartement au centre ville de Londres et de toutes ses distractions, était un atout considérable dans sa reprise de confiance. Dans l'absolu, il aurait préféré rencontrer un sorcier, mais il craignait de plus en plus que cela ne soit difficile. Il était trop connu et reconnu. Comment être sûr d'être aimé pour lui et non pas parce qu'il était le Survivant ?

Et oui, il préférait un garçon.

Sa relation avec Ginny avait fini par tourner au vinaigre. Au grand désespoir de Ron qui en avait énormément voulu à sa sœur. Non contente d'avoir brisé le cœur de son meilleur ami, elle l'avait empêché de rentrer officiellement dans leur famille. Harry avait toujours du mal à faire comprendre au rouquin que son cœur n'avait pas été si brisé que cela en fin de compte.

Bon, pour être tout à fait honnête, si, il l'avait été.

Après la bataille finale, il était retourné vers sa douce. Mais elle lui avait semblé très distante et gênée. Il avait mis cela sur le compte du choc de la guerre et des morts qui les avaient tous éclaboussés, notamment celle de Fred.

Et puis, Harry avait dû se rendre à l'évidence. Ce n'était pas que cela. Lors de la cérémonie officielle pour la remise de leur Ordre de Merlin, il avait vu le regard douloureux de Neville envers la rouquine et il avait compris.

L'année qu'ils avaient passée ensemble à Poudlard les avait rapprochés bien plus que ce que Harry n'aurait imaginé.

Hermione l'avait consolé quand il avait rompu avec Ginny et ce de façon bien plus efficace que Ron. Il faut dire que ce dernier devait gérer le décès de Fred, avec le chagrin incommensurable du jumeau survivant et de ses parents. L'annonce de la rupture entre Ginny et Harry avait été très mal reçue par la famille entière, mais à la surprise de Harry, leurs désapprobations avaient été exclusivement dirigées contre la rouquine, non contre lui. Au contraire, Molly et Arthur lui avaient assuré plus d'une fois qu'il devait toujours se considérer comme un enfant de la maison, le huitième de la grande famille Weasley.

Hermione aussi en voulait à Ginny. Elle lui avait même reproché, lèvres pincées, de finalement ne tomber soi-disant amoureuse que des 'vedettes de l'école'. Harry partit pour sauver le monde sorcier, elle l'avait vite oublié dans les bras du nouveau leader de Poudlard, Neville. Ces paroles avaient sans doute plus blessé Harry que Ginny, au final.

Quand Hermione s'en était rendue compte, elle s'était confondue en excuses. Le brun lui avait alors avoué que, tout bien considéré, ce n'était pas plus mal. Il n'était pas sûr d'être en état de gérer une relation amoureuse après la guerre.

Les trois sorciers étaient ensuite partis en Australie, chercher les parents de Hermione. Puis ils avaient fait leur rentrée scolaire à Poudlard, en huitième année.

La quantité d'élèves était impressionnante.

Pour éviter de trop perturber l'organisation des classes et des dortoirs, les élèves en huitième année avaient été regroupés en une sorte de cinquième maison, dans un nouveau dortoir, avec plusieurs chambres de deux places, avec salle de bain s'il vous plaît, et une grande salle commune. Les blasons des quatre maisons étaient affichés sur les murs.

Le premier soir, tous s'étaient regardés en chien de faïence dans leur salle commune, prêts à se jeter à la gorge les uns des autres au moindre faux pas.

Puis, Harry et Draco s'étaient serré la main, devant tout le monde. Cette fois, c'était Harry qui avait fait le premier pas et le blond, après avoir haussé un sourcil doré, avait accepté la main tendue. Sans pouvoir s'empêcher de rajouter, d'une voix traînante pleine de sarcasme, que c'était bien la preuve qu'il était moins con que lui, qui avait osé refuser la sienne en première année.

Ils avaient tous finis saouls comme des cochons, en raison de l'alcool qu'avaient ramené Seamus et Blaise.

Le lendemain, malgré leur mal de crâne respectif, les huitièmes années avaient éclaté de rire quand Draco avait poussé un hurlement, très peu Malfoyen, dans la Grande Salle en découvrant l'emblème et la couleur de leur classe.

« DU ROSE ? ? ? ? ? MAIS ÇA VA HORRIBLEMENT JURER AVEC MES CHEVEUX ! ! » avait beuglé l'héritier, de façon fort peu aristocratique.

Malgré ces récriminations, ils avaient dû tous porter leur cravate rayée rose et blanche ainsi que leur blason qui arborait un joli petit... dragon, tout aussi rose. Draco avait failli s'évanouir de désespoir.

L'année scolaire s'était plutôt bien déroulée et les élèves s'étaient découverts beaucoup d'affinités, sans cette lutte de maison entre eux.

Tellement d'affinités que Neville avait largué Ginny pour se mettre avec Hannah. Harry n'avait pas pu s'empêcher d'en ricaner.

La vérité, c'était qu'il allait plutôt mal à ce moment là. Comme beaucoup d'autres élèves. Après une deuxième tentative de suicide d'une sixième année, McGonagall avait fini par demander l'aide d'une équipe de psychomages, qui étaient restés à demeure à Poudlard devant l'ampleur des dégâts.

Tous les élèves avaient été obligés de faire au moins une séance avec l'un deux. Harry, Draco et plusieurs autres avaient ensuite été suivis en psychothérapie. Celle de Harry avait duré presque deux ans.

Un jour, en sortant de l'une de ses séances, Harry avait marché jusque sur la tombe de Dumbledore et avait hurlé sa tristesse et sa colère dessus.

C'était Blaise qui l'avait consolé... d'une façon qui l'avait plutôt étonné au début.

Le beau métis l'avait pris dans ses bras et lui avait roulé une pelle du tonnerre, avant même que Harry ait pu comprendre ce qui lui arrivait. Pendant un quart de seconde il s'était crispé, se demandant si l'ancien Serpentard n'était pas en train de lui jouer un sale tour, mais la langue du garçon menait une telle danse dans sa bouche qu'il s'était abandonné contre lui, se mettant même sur la pointe des pieds pour pouvoir continuer le baiser.

Ils étaient restés ensemble plus d'un an. Et puis ils avaient rompu d'un commun accord. Chacun était très pris par ses études, à l'école des Aurors pour Harry, à Gringotts pour l'ancien Serpentard. Leur amour n'était tout simplement pas assez fort en avait conclu Harry. Néanmoins, ils étaient toujours en excellents termes et se voyaient souvent, chez les uns ou les autres ou encore dans un bar.

Après Blaise, Harry était resté célibataire pendant toute la fin de sa première année d'étude. Il était ensuite sorti avec un jeune français, pendant le mois de vacances qu'ils avaient passés, entre amis, dans le sud de la France à côté du Cap d'Agde.

Puis, pendant la soirée du jour de l'an au manoir Malfoy, Harry avait fait connaissance avec un charmant garçon, un Irlandais, ami de Seamus. Ils s'étaient embrassés langoureusement pendant les douze coups de minuit et avaient vécu ce que Harry pensait être le début d'une histoire d'amour durant quatre mois. Jusqu'à ce qu'il découvre leurs minois à la première page des journaux, avec une interview de son amant à l'intérieur.

Là, pour le coup, il avait vraiment eu le cœur brisé, se sentant atrocement trahi. Il s'était effondré chez Ron et Hermione et avait dormi chez eux pendant une semaine.

Depuis, il était célibataire.

Il espérait donc trouver un jour quelqu'un de bien, surtout que les coups d'œil appréciateurs des autres jeunes mâles dans ce bar de Soho avaient regonflé à bloc son estime de soi.

Le jeune sorcier n'y avait pas répondu, mais s'était promis de revenir faire un petit tour dans le quartier, peut-être avec Blaise. Harry était toujours timide, mais c'était plus facile selon lui d'être accompagné pour faire des connaissances. Il laisserait le beau métis engager la conversation avec sa propre proie et lui ... eh bien lui se contenterait de son plus beau sourire pour commencer. Après tout, c'était comme ça qu'il avait eu son français, à peine arrivé au camping.

Et puis il verrait bien. Harry n'était vraiment pas sûr de vouloir s'engager tout de suite. Non, il voulait surtout, en réalité, juste tester son pouvoir de séduction. L'été lui avait laissé un étrange sentiment au fond du cœur. Il hésitait, sentant qu'un béguin avait commencé à naître en lui.

Il sortit du cinéma moins de deux heures après y être entré.

Le jeune homme hésita un instant puis prit Gerrard place pour se diriger vers Chinatown et Newport Place, pour prendre la station de métro de Leicester Square.

Le film était bien, enfin ce n'était pas vraiment un film d'ailleurs, plutôt un dessin animé, mais la salle était remplie d'adultes qui avaient beaucoup ri devant les aventures de Shrek.

Personnellement, ce qu'il avait préféré était la dragonne... Rose.

Il sourit en pensant qu'il fallait absolument qu'il en parle à Draco, voire même qu'il le traîne au cinéma. Il s'apprêta à quitter Newport place pour s'engager dans Leicester Street, perdu dans ses réflexions.

Comment faire pour convaincre son ami blond d'aller dans un cinéma moldu ? La meilleure solution serait enco...

Un morceau de tissu à l'odeur écœurante fut soudainement plaqué contre son nez et sa bouche, coupant brutalement court à ses pensées. Sous le coup de la surprise, il prit une inspiration pour crier, mais l'odeur forte d'éther lui monta à la tête, qui lui tourna aussitôt. Il eut le réflexe de vouloir prendre sa baguette dans sa poche, avant de se rappeler en une fraction de seconde qu'elle n'y était pas, qu'il l'avait oubliée chez lui avant de partir. Il n'eut pas le temps d'avoir des regrets. En effet, une paire de bras le saisissait rudement et il se trouva face à la porte latérale arrière ouverte d'une camionnette. Il aperçut rapidement un homme au volant, portant un masque d'animal, alors qu'il était jeté violemment à l'intérieur du véhicule. Il entendit au loin des cris de peur de passants. Sa tête heurta rudement le plancher, qui s'ébranla dans un rugissement de pneu. Il sombra peu à peu dans l'inconscience alors qu'un homme au masque de singe se penchait sur lui.

... ... ...

Harry avait mal. De partout. Il essayait de reprendre ses esprits mais n'y arrivait pas. Il avait envie de vomir. A priori, il avait déjà vomi. Il entendait gémir et mit un moment avant de réaliser que c'était lui.

Il avait à la fois la sensation de flotter et celle d'être ancré par les douleurs qui traversaient son corps.

Il entendait des bruits, des voix, des rires.

Le passage d'une main sur son dos lui fit brutalement comprendre qu'il était nu.

Le garçon en fut terrifié, puis il réalisa qu'il était allongé sur le ventre, sur un sol dur recouvert d'une sorte de moquette rase, ses poignets étaient liés, ses bras tendus au dessus de sa tête.

Il avait envie de récupérer son corps, de comprendre où il était et dans quel état exactement, mais avait peur de ce qu'il allait découvrir. Il avait l'impression d'être passé sous un troupeau d'Hippogriffes en colère, il n'arrivait pas à bouger, pas le moindre de ses muscles ne lui répondait. Sans même le vouloir, il eut comme un sanglot.

« Oh, ma petite princesse, ne pleure pas, » dit une voix grave à côté de lui.

Harry n'arrivait pas à tourner la tête vers l'homme qui avait parlé, ni même à seulement ouvrir les yeux. Une nouvelle nausée le prit et il cracha de la salive et de la bile.

« Merde Lenny, passe lui la serviette, c'est dégueu, j'ai horreur quand ils gerbent, » fit une seconde voix, masculine également.

Un linge humide fut aussitôt sur sa bouche et Harry eut l'affreuse sensation d'étouffer.

« Voilà mon tout beau. Parce que tu es beau, hein ? T'es mon petit préféré, tu sais ça ? » marmonna le dénommé Lenny.

Leurs voix parvenaient jusqu'à Harry comme si elles passaient dans une sourdine. Il n'était pas sûr de comprendre tout ce qui se disait.

Son corps se rappela soudain à lui alors qu'une douleur le prenait de l'intérieur. Il réalisa que non seulement il était nu, mais qu'il avait mal entre ses fesses et dans son ventre. Quelque chose d'humide collait sous lui et entre ses cuisses, qui étaient écartées. L'odeur du sperme, ainsi que d'autres odeurs corporels, envahirent son nez alors que la vérité éclata dans sa tête.

Il eut de nouveau un sanglot en comprenant qu'il avait été violé.

« Allez la princesse à Lenny, ouvre tes beaux yeux verts, j'ai envie de les revoir, » cracha le second homme en tirant violemment sur les cheveux de Harry pour lui redresser la tête.

Harry ne put que gémir en réponse, les yeux toujours clos.

« Merde, il est toujours trop dans les vapes pour moi. Je préfère quand ils sont plus réveillés, c'est meilleur, » dit la voix de l'homme qui relâcha les cheveux de Harry, sa tête s'affaissant lourdement sur la moquette crasseuse.

« Moi je pouvais pas attendre, je bandais depuis des heures. J'ai cru que j'allais pas pouvoir me retenir quand je l'ai vu. Et au ciné, c'était une torture, » fit Lenny dans un chuchotement sourd.

« Ouais je sais, t'as pas arrêté de me le répéter au téléphone quand tu y allais, » bougonna l'autre homme. « Putain Lenny, tu n'y es pas allé de main morte. Deux fois de suite mon salaud. Il t'a vraiment plu, ce con. D'un autre côté, comme ça quand je prendrais son cul, il sera bien lubrifié, ça va glisser tout seul, » reprit l'homme inconnu en mettant une grosse claque sur les fesses nues de Harry qui gémit.

Le jeune sorcier était désespéré par ces mots qui réussissaient à percer le brouillard de son cerveau. Il n'arrivait toujours pas à bouger, c'était horrible.

« Bon, tu le baises quand même maintenant ? Pendant que je récupère ? Ensuite je me le refais, je te jure c'est le meilleur que j'ai pris ! » fit Lenny, la voix déjà tendue.

« Le temps de m'enfiler une bière, avant de l'enfiler, lui, » répondit l'homme en riant lourdement.

Harry cherchait une porte de sortie, mentale tout du moins. Il fallait qu'il reprenne ses esprits, absolument, il fallait qu'il reprenne le contrôle de son corps. Mais il avait beau lutter, il n'y arrivait toujours pas.

Une partie de son cerveau hurlait que reprendre conscience lui laissait le malheur de réaliser pleinement ce que ces hommes voulaient lui faire. Mais il n'avait pas le choix. Il fallait absolument qu'il soit maître de son esprit et de son corps pour espérer pouvoir se défendre et s'échapper de cet enfer.

Il sentit d'un coup qu'on le tournait rudement sur le dos, ses bras se tordant, ses poignets toujours retenus prisonniers par les liens qui lui mangeaient la peau. Il essaya de tirer sur ses bras pour protéger son corps dénudé, mais ils en furent empêchés par les liens qui étaient fixés au sol.

« Allez, en piste, c'est mon tour, » dit l'homme tandis que Harry sentait un poids tomber sur son torse. L'haleine pleine de bière de son bourreau frappa son nez. Il ouvrit enfin ses yeux, toujours en gémissant.

Le visage flou et en double d'un homme lui apparut.

« Non, veux pas, » réussit à croasser Harry.

« À ben voilà, tu te réveilles ? Juste au bon moment, hein petite pute ? Peut-être que tu seras un peu plus démonstratif avec moi qu'avec Lenny, j'ai trouvé que tu pleurais pas assez tout à l'heure, » lança l'homme avec un sourire mauvais.

« Prends-le pas trop fort, je veux qu'il m'en reste un peu pour moi, » grogna Lenny.

« T'as déjà eu ta dose, non ? T'avais qu'à attendre qu'il se réveille si tu voulais qu'il bouge, » répondit l'autre, hargneux.

« Merde non ! C'est moi qui l'ai repéré ! Je fais comme je veux ! Alors tu me le laisses en un seul morceau, okay Casper ? » fit Lenny méchamment.

« La ferme, connard. Je suis l'aîné alors tu la fermes si tu veux pas que je t'en colle une ! T'inquiète, tu pourras toujours t'en resservir de ton p'tit pédé adoré, » cracha le dénommé Casper d'une voix alourdie par l'alcool.

Harry se remit à geindre, il voulait repousser l'homme qui l'écrasait. Il voulait se mettre debout, les combattre, il était sûr que même sans baguette, il pourrait faire quelque chose. Mais il n'arrivait toujours pas ni à rassembler suffisamment ses esprits, ni à bouger ses muscles comme il le souhaitait. Alors qu'il luttait toujours avec toute l'énergie qu'il possédait, il réalisa d'un coup que même sa magie l'avait abandonnée. Il était seul, il n'avait plus rien.

Il sentit que celui qui s'appelait Casper lui écartait rudement les jambes et entendit le bruit d'une fermeture éclair et d'un pantalon qui se baissent. Puis ce fut le membre dur de l'homme qui se colla contre son bas-ventre.

! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !

« Non, non, je veux pas... » marmonna-t-il, la peur enveloppant son esprit. Son cerveau hurlait à l'aide. Il ne voulait pas ce qui allait arriver et supplia mentalement quelqu'un, n'importe qui, de le sauver.

« Ta gueule ! » répondit Casper.

À force d'un grand effort de volonté, Harry put bouger sa tête de droite à gauche et il tira encore sur ses bras, plus fort.

« Ah, ça va être bon, hein petite pute, t'aimes ça, hein ? Hein que tu veux ma queue ? » souffla Casper, visiblement excité par les faibles gestes de défense qu'il voyait.

Harry gémit alors qu'il voulait hurler et réussit à bouger un peu son corps écrasé par le poids de l'homme. Mais cela n'eut pour conséquence que d'exciter l'autre encore plus.

« Ouais, c'est ça, bouge mon salaud, bouge sous moi. Tu vas voir, je vais te faire pleurer. Tu vas crier mon tout beau, je te promets que tu vas adorer. » Il rit. « Lenny, tiens-moi sa jambe en l'air et file moi la serviette. ».

Harry sentit son genou droit être violemment saisi et remonté vers son épaule. Il geignit tandis que ce geste rouvrait des blessures, plus bas dans son corps. Puis un linge humide fut glissé sous ses fesses, relevant ainsi son postérieur.

Alors l'homme, plaçant son sexe en érection contre son anus déjà malmené, s'enfonça d'un seul coup de reins. Harry cria.

Il ne pouvait pas bouger. Il n'avait pas de contrôle sur ses muscles et sphincters. Il ne pouvait pas repousser l'homme. Il remercia finalement le ciel d'être encore assommé par les drogues que ses bourreaux lui avaient données. En raison de son manque de tonus, la douleur était de ce fait, presque supportable et il eut de nouveau l'impression, cette fois bénie, de flotter, d'être en dehors de son corps.

Pendant ce temps, l'homme sur lui poussait des cris de porc alors qu'il se démenait entre ses fesses.

Il demanda subitement à son complice de tenir les deux jambes de leur victime. Lenny s'assit sur les mains jointes de Harry et, le saisissant par les chevilles, il ramena les genoux au-dessus du brun, les lui tirant le plus possible en arrière, presque sur les épaules, tout en écartant les jambes au maximum.

La douleur se fit de suite plus forte, insupportable, tandis que le pénis allait de plus en plus durement et profondément dans son ventre, déchirant les fragiles muqueuses à chaque passage, brûlant l'orifice fissuré. Harry cria et supplia alors que l'homme le secouait violemment au rythme effréné de ses hanches.

Face à ses suppliques et ses pleurs, Casper ricana tout en haletant.

« T'aimes ça, hein petite pute ? Je sais que tu aimes ça... Si t'aimais pas, tu m'empêcherais de te baiser, alors oui, tu aimes... C'est bon, hein ? Tu sens ma queue ? Tu la sens bien, jolie pute ? Je vais te faire crier, oh oui crois-moi ! Sens ma queue, c'est trop bon, t'es trop bon, hein que c'est bon ? Tu aimes, regarde-toi, t'es là à m'exciter... hein que c'est toi qui veux ma queue ? T'aimes ça hein ? » répétait l'homme en boucle.

Les coups de reins se firent encore plus violents, le sexe faisait des va-et-vient amples, sortait du corps brisé de Harry, revenait rapidement, allait frapper brutalement au plus profond de ses entrailles en feu et le garçon cria plus fort, les larmes dévalant ses joues.

Il voyait toujours en double, puis il ferma ses yeux. Il ne pouvait pas empêcher la voix de l'homme de l'atteindre, mais il pouvait ne pas le voir. Il ne voulait pas voir l'homme qui était en train de le violer.

Un poing s'abattit sur son visage, lui fendant la lèvre.

« Ouvre les yeux, connard, ouvre tes putains d'émeraudes, je veux les voir quand je jouis ! »

Mais Harry ne pouvait plus les ouvrir, alors l'homme lui mordit méchamment le cou, jusqu'au sang, le faisant crier d'une nouvelle douleur.

Il pria pour que de nouveau son esprit se libère de son corps, qu'il s'en dissocie. Il voulait flotter, ne plus être possédé. Sa prière ne fut entendue que par intermittence.

Casper avait raison. Harry pleura et cria pendant les longues, très longues minutes que dura son calvaire.

Puis l'homme se retira enfin de lui. Lenny relâcha ses jambes et s'enleva de ses mains.

! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !

Harry ne remerciait plus le ciel.

Les drogues l'empêchaient toujours de bouger comme il le voulait, mais elles n'empêchaient plus la douleur, ni la conscience qu'il avait de son corps.

Il crut que c'était fini mais Casper recommença à le mordre, à le frapper de ses poings et de ses pieds. Harry réussit à se mettre en une sorte de boule en pleurant, tentant vainement ainsi de se protéger des coups et des dents.

« Arrête putain ! Tu vas trop me l'abîmer et j'en veux encore ! Allez Casp' ! Soit sympa merde !» le stoppa Lenny en s'approchant du corps tremblant sur le sol de leur camionnette, se plaçant entre lui et son frère.

Casper s'éloigna en ricanant et se vautra sur le sol, le pantalon et le caleçon toujours sur les chevilles, son pénis flasque et ensanglanté entre ses cuisses.

« Là mon mignon, pleure plus va. C'est fini, moi je suis gentil tu vas voir, je vais être très gentil avec toi, » dit le plus jeune des frères en caressant les cheveux noirs de la forme recroquevillée et sanglotante.

Il continua ses caresses dans les cheveux d'ébène pendant plusieurs minutes, puis la main descendit plus bas, sur le ventre, le dos et enfin sur les fesses.

« Pitié... » murmura Harry.

« Mais oui, t'inquiète pas, » fit l'homme en forçant le corps meurtri à se rallonger, toujours sur le dos, la serviette sous ses reins.

« Non, oh non, pitié, pas encore, non, je veux pas... » pleura Harry en tentant de se débattre et de recoller ses jambes contre lui.

« Ah mais moi je veux bien être gentil et doux, mais pour ça il faut que tu sois gentil toi aussi, mon tout beau ! Allez, ouvre tes jolis yeux, ouvre tes beaux yeux pour Lenny, » susurrait l'homme à son oreille en lui embrassant la tempe.

Casper se mit à rigoler tout en buvant une autre bière.

« Mais qu'est-ce que tu t'emmerdes, il finira comme les autres de toute façon, profite à fond ! Baise-le et qu'on en finisse, il va bientôt être l'heure de le terminer, » dit-il, sa voix encore plus grasse, tant à cause des bouteilles qu'il vidait que de l'orgasme qu'il avait eu.

Cette phrase remit toutes les alertes de Harry en route. Il avait conscience qu'il devait vraiment se réveiller pour de bon, il devait reprendre ce qui était à lui, même si ce n'était plus qu'un amas tremblant et sanguinolent.

Il bougea et vit qu'il arrivait enfin à reprendre un peu de contrôle sur ses membres.

Lenny, en le voyant faire, eut un regard appréciateur.

« Ouais, c'est ça mon beau, écarte tes cuisses, allez, écarte tes cuisses pour moi, » dit-il en posant sa main sur son entre-jambe.

« Non, je vous en prie, plus, plus ça, » gémit Harry en ouvrant les yeux et en louchant sur le visage double devant lui. « Je serai gentil, mais plus mal, me faites plus mal... »

« Oui, bien sûr que tu vas être gentil, parce que tu sais que si tu n'es pas gentil, je peux être très méchant, autant que Casp'. Mais tu ne veux plus avoir mal, n'est-ce pas ? Tu ne veux pas que je sois méchant, pas vrai ? Tu veux que je sois gentil avec toi, hein ? » chuchota l'homme vicieusement.

« Oui, oui, » réitéra Harry dans un gémissement.

« Alors écarte tes jambes, sois mignon mon beau. Allez ma princesse, obéis-moi, moi je vais te faire du bien, » ronronna l'homme en lui caressant le ventre.

Harry eut un énorme sanglot mais fit ce que son tortionnaire lui disait.

« Pitié, pas mal, pas mal, s'il vous plaît... » pleura-t-il.

« Non, je vais être gentil, tu vas voir, tu vas aimer, » dit Lenny en s'installant entre les jambes pliées et relevées du garçon.

! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !

Harry pleurait toujours alors que l'homme faisait pénétrer son sexe en lui, ses pieds nus cramponnés à la moquette usée du sol. Il hoqueta mais obéit et se laissa faire alors qu'ils furent soudainement soulevés quand son bourreau décida de s'allonger de tout son long sur le corps meurtri de Harry en lui soutenant les jambes.

Le jeune brun eut conscience que ce viol là était moins violent que le précédent. Ce qui était sans doute une bonne chose, vu qu'il reprenait de plus en plus conscience de lui-même. La pénétration dura aussi moins longtemps et ne fut accompagnée d'aucun coup ou morsure.

Harry sentait les larmes couler en silence sur ses joues alors qu'il respirait difficilement, écrasé par le poids de l'homme qui lui tenait toujours les jambes. Certains coups frappèrent sa prostate endolorie, lui envoyant des petites décharges contradictoires malgré la douleur atroce, le faisant sangloter plus fort à chaque fois. Merlin, qu'il avait honte. L'homme sur lui semblait au contraire rechercher ces moments, cette façon de faire, il l'embrassait, le caressait. Le contact de ses lèvres humides et de sa langue sur son corps révulsait le sorcier, le dégoûtait profondément. Ce n'était pas douloureux comme les dents de Casper, mais c'était répugnant et aussi traumatisant.

Harry pleura un peu plus fort et gémit « Mal, mal... » espérant que son calvaire cesse. Effectivement, son violeur accéléra ses coups et jouit rapidement dans un râle de plaisir, ses lèvres effleurant son cou.

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Quand Lenny eut fini et retira son pénis de son anus en sang, il lui embrassa délicatement la tempe, renifla profondément ses cheveux, puis lui tapota gentiment la joue, humide de larmes et de morve.

« Tu vois princesse, je t'avais dit que je serai gentil, » dit-il en se redressant.

Harry se recroquevilla aussitôt en position fœtale, les membres tremblants. Il sentit un liquide chaud l'inonder et comprit qu'il venait de s'uriner dessus. Le sperme et le sang coulaient entre ses fesses et ses cuisses.

« Putain, nettoie ça, Lenny, » grogna Casper.

« Oui, c'est bon, c'est bon, deux minutes, » râla Lenny. Il reprit la serviette et épongea rapidement. Puis, il prit une autre serviette, l'imbiba d'eau qu'il avait dans une bouteille et essuya rapidement le visage, la nuque et le cou, trempés de sueur de Harry. Une fois satisfait de son ouvrage, il retourna à ses caresses sur les cheveux noirs.

Ils restèrent un long moment comme cela, Lenny lui caressant les cheveux, lui allongé sur un côté et Casper buvant bière sur bière, dans l'atmosphère surchauffée et empuantie de la camionnette. Elle sentait la sueur, le sang, le sperme et d'autres fluides corporels comme le vomi, l'urine... la peur et la douleur.

Casper sortit de la camionnette pour « pisser un coup » et Harry, en tournant la tête vers l'air frais et pur qui rentrait dans l'habitacle par la porte latérale grande ouverte, put apercevoir l'extérieur, constatant qu'ils étaient apparemment en pleine végétation.

Quand Casper revint, il avait un sourire sadique et lubrique. Il regarda Harry longuement, qui sentit aussitôt des larmes lui monter aux yeux.

« Oh, non ! Pitié non ! Non plus ! Plus ! » Il leva des yeux affolés vers Lenny. « Je vous en prie, je serai gentil, très gentil, mais le laissez pas me reprendre, pas lui ! » Il fondit en larmes, désespéré, tout en se recroquevillant sur lui-même comme il pouvait.

Lenny lui sourit, toujours en lui caressant les cheveux.

« C'est mon grand frère, je peux pas lui dire non et puis faut bien savoir partager entre frangin, mais t'inquiète pas, je vais le surveiller cette fois, sois mignon ma princesse et je l'empêcherai de te faire trop mal. »

Alors il l'allongea presque tendrement sur le ventre et lui écarta les cuisses, la serviette souillée sous son bas-ventre. Harry se mit à sangloter doucement, ses doigts crispés sur l'anneau qui était fixé au sol et qui le retenait prisonnier alors que Casper se positionnait derrière lui.

De nouveau le poids de l'homme fut sur lui, il sentit son haleine fétide et l'odeur de sa sueur âcre. Harry ferma les yeux, se forçant à se détendre le plus possible. Il essaya de penser à autres choses, de partir très loin d'ici mentalement. Il avait l'impression que son âme, comme son corps, était brisée, éclatée en mille morceaux éparpillés.

Sans savoir pourquoi, il se rappela quand ils avaient fabriqué le Polynectar avec Ron et Hermione. Il tenta de se réciter les ingrédients de la potion et la façon de la fabriquer, alors que son corps était une nouvelle fois secoué par les impulsions fortes de Casper qui le viola, ses va-et-vient lui brûlant l'anus à chaque frottement. Mais l'homme était totalement saoul, il ne le pénétra que peu de temps et avec bien moins de vigueur que la première fois, avant de jouir bruyamment.

Pendant tout ce temps, Lenny lui prodiguait ses caresses et lui chuchotait à l'oreille qu'il était gentil, mignon et une si belle princesse.

Casper se retira en grognant et, toujours vautré sur le corps du brun, lui mordit méchamment l'omoplate.

Harry cria de douleur, et Lenny repoussa son frère de son poing.

« Arrête putain, c'est mon mien, le prochain t'en fera ce que tu veux, mais celui-là, c'est le mien. Putain, pour une fois que je choisis tout seul, tu peux bien me le laisser, » gronda-t-il.

Casper ricana, d'un rire épais et aviné.

« Fais gaffe p'tit con, t'avise pas de me bourrer encore une fois ou je te casse la gueule. »

Mais il se leva et se posta plus loin tout en se rhabillant, prenant cette fois au passage une bouteille de whisky à moitié vide.

Harry s'obligea à maintenir ses yeux ouverts. Il regardait les deux hommes, se forçant à reprendre le contrôle de lui-même. Il savait que c'était une question de survie. Ses alarmes étaient toujours dans le rouge et il avait l'intuition que des choses importantes se jouaient.

« Casper, je veux le garder celui-là, » dit alors Lenny d'une voix rauque.

« T'es malade ? Hors de question, je finis ma bouteille et on fait comme d'hab, » répondit l'autre.

« Non, il est trop beau. T'as vu ses yeux ? Et franchement, il a un cul ! Il est parfait Casp', regarde comme il est docile ! Je veux le garder, » ronchonna Lenny.

« Mais que t'es con, et tu veux qu'on le foute où ton joujou ? On le laisse à la maison quand on bosse et le soir quand on rentre, il nous fera des gaufres avant qu'on le baise toute la nuit ? » se moqua Casper. « Non, on s'en débarrasse, point. »

Lenny se pencha vers Harry, examinant attentivement son visage. Il lui mit un doigt dans la bouche pour lui triturer la langue. Harry eut un haut le cœur et l'homme retira son doigt.

« Pff, il me fait chier le frangin, t'es parfait pourtant, » lui chuchota Lenny.

« S'il vous plaît, » croassa Harry, « Ne me faites pas de mal, je peux être très gentil si vous voulez, vraiment très gentil. »

Ses alarmes lui hurlaient de plus en plus que cet homme était sa porte de sortie, d'une façon ou d'une autre. Il lui permettrait peut-être simplement de gagner du temps, mais ce temps, il en avait besoin pour récupérer.

Harry essaya de tendre une main vers Lenny penché vers lui, cependant ses liens l'en empêchèrent.

« S'il vous plaît, » chuchota-t-il encore. « Ne laissez pas votre frère me faire du mal. Je veux bien rester avec vous. Je peux même vous faire des gaufres si vous voulez ou n'importe quoi d'autre... le laissez pas faire, je serais très gentil et docile, je vous le promets. » Sa voix se brisa sur ces derniers mots et les larmes coulèrent sur ses joues.

Lenny le regarda étrangement, ses yeux passant des poignets prisonniers à son visage, puis il reprit ses caresses dans les cheveux noirs.

« Allez go ! » lança Casper. « Lenny, tu conduis pas ? »

« Non, pas cette fois, je reste avec ma princesse, je veux en profiter jusqu'au bout. »

« Putain tu fais chier, j'aurais moins bu si j'avais su que je devais me taper la route, » râla Casper. Il enjamba le corps recroquevillé de Harry et s'installa au volant de la camionnette.

Lenny se pencha légèrement vers Harry et murmura : « C'est pas vrai, même s'il l'avait su, il se serait soûlé, il se soûle tout le temps. Il finira comme papa, avec le foie imbibé dans l'alcool, mais je ferme ma gueule. » Il lui fit un petit clin d'œil complice qui donna à Harry une grosse envie de sangloter plus fort.

La camionnette cahota, s'arrêta, Casper descendit rapidement du véhicule pour revenir s'installer au volant quelques secondes après. La camionnette fit quelques mètres puis le même manège recommença.

Ils roulèrent un moment, Lenny toujours penché sur Harry, à le caresser, pendant que le petit brun continuait ses suppliques à voix basse et étouffée. Enfin ils s'arrêtèrent et Casper se rapprocha du jeune homme.

« Allez, la princesse de Lenny, c'est ici que tu débarques. »

Il sortit d'une caisse derrière lui une fine et longue bande de tissu, ainsi qu'un long couteau. Harry sentit ses yeux s'écarquiller de pure terreur. Mais Casper trancha simplement le lien qui retenait ses poignets au sol. Harry se redressa aussitôt en position assise, ignorant la douleur atroce de son ventre et de son derrière, alors que Casper tentait de lui mettre le bâillon autour de la bouche.

« Hey mon mignon, je crois que tu es beaucoup trop réveillé maintenant, » constata Casper avec un regard mauvais. « Allez, viens voir tonton Casper. »

Il tendit sa main vers Harry qui se poussa et se plaqua contre son frère.

« Non, non, pitié non, ne me tuez pas, » gémit le garçon en levant des yeux suppliants sur Lenny.

Harry fut surpris d'entendre sa voix plus claire qu'elle ne l'avait jamais été jusqu'alors.

« Tu vas rester calme et tout se passera bien, » grommela Casper. « Lenny, prends le matos, il s'énerve. »

Ledit Lenny se leva en ronchonnant tout en poussant Harry doucement sur le côté. Il passa à l'avant, sur son propre siège, pour prendre une seringue. Il s'en saisit en hésitant, visiblement peu décidé à obéir à son frère.

« Casp', j'ai pas envie de faire ça, » fit-il renfrogné en jetant finalement la seringue au sol. « Je veux le garder, celui-là tu le tues pas, je ne veux pas. »

« Ta gueule Lenny, putain ! Tu vas faire ce que je dis, je suis l'aîné bordel de merde, l'oublie pas, alors ramène ton putain de cul qu'on en finisse avec lui ! » cracha Casper en se redressant vers son frère, tout en reposant brutalement son couteau sur la caisse à côté de lui dans son énervement.

Saisissant l'opportunité qui s'offrait à lui, Harry réussit à se mettre debout et à se glisser entre le côté du véhicule et un Casper, surpris de le voir faire et trop alcoolisé pour réagir, pour se précipiter en titubant sur la portière arrière de la camionnette et s'acharner dessus, ses poignets toujours liés entre eux. Il réussit à l'entrebâiller avant que des bras ne l'encerclent.

« Non ! NON ! » cria Harry en se débattant violemment. Un de ses pieds frappa la portière qui s'ouvrit un grand.

Toujours hurlant, il se jeta en avant, entraînant son agresseur ivre dans sa chute. Ils tombèrent lourdement sur le bitume. Casper se redressa aussitôt et lui envoya un coup de pied vicieux dans les côtes.

« Sale merdeux ! » hurla-t-il.

Mais immédiatement Lenny vint se placer entre lui et Harry, toujours à terre. Le jeune homme leva ses mains en protection puis, en criant de toute la force de ses poumons, il puisa dans ses réserves magiques enfin retrouvées et les deux hommes volèrent de trois bons mètres en arrière.

« Putain, c'est quoi cette merde, » grinça Lenny.

« Bordel Lenny, on dégage ! » cria Casper en s'engouffrant côté conducteur.

Lenny s'approcha néanmoins de Harry alors que d'autres cris provenaient aux oreilles du brun. Il se pencha vers lui en susurrant :

« Je reviendrai belle princesse, rappelle-toi bien, je pourrais te tuer en moins de deux secondes mais je ne le fais pas. » Il lui montra son propre couteau. « Mais n'oublie jamais ! Tu es à moi ! Je reviendrai te chercher ! »

Il lui fit un sourire malsain et grimpa à l'arrière de la camionnette qui démarra comme une folle, laissant Harry en boule sur le sol.

Le garçon entendit des bruits de pas et des voix qui se rapprochaient rapidement de lui, puis au moins trois personnes l'entourèrent.

« NON ! NON! » hurla Harry en se recroquevillant encore plus et en essayant de se protéger le visage de ses mains.

« Oh mon Dieu, non ! » se lamenta une jeune fille en le voyant.

Elle s'approcha délicatement de la forme tremblante et sanguinolente pendant que ses amis, jurant et vociférant, prenaient un téléphone portable pour appeler les secours.

« Calmez-vous, on ne vous fera pas de mal, » dit-elle gentiment à la forme effrayée, meurtrie et qui geignait toujours désespérément des 'non, non'.

Harry la regarda, les yeux à moitié fous. Elle s'approcha encore, posa gentiment sa main sur la sienne, avec timidité.

Alors il s'effondra totalement et éclata en lourds sanglots incontrôlables.

... ... ...

À suivre

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