Coucou,
Voici enfin la fin de chapitre 12. Je ne vais pas vous mentir, je l'avais complètement oublié. Bon faut dire aussi que comme j'ai aucun retour je ne peux guère me rappeler. Non je ne vous accuse pas (kof kof, bon un peu quand même mais on ne changera pas mon côté Serpentard) Pour être plus précise, même pas un mot à la dernière publication, ni avant, ça motive au ralenti moi je vous le dis. N'empêche d'un autre côté, je ne peux aucunement me sentir coupable d'écrire à mon rythme. Ah, cruel dilemme. XD Bon allez, assez parlé et place à la lecture. Remarquez bien les mots et la mise en garde donnée par Severus, c'est important pour la suite de l'histoire ;)


Chapitre 12, dernière partie: Médicomage, patient… Tu veux jouer au docteur ?

A peine ces mots eurent-ils franchi sa bouche qu'il les maudit, saisissant l'erreur qui guerroyait sa fin. Ce cri au cœur, ou au corps il faut voir, était l'ultime déshonneur sur sa Maison, révélant encore et toujours sa soif chronologique du Serpentard proche de lui, et les yeux écarquillés d'effroi, il vit sa faiblesse faire volte face, victoire au visage.

- Comment cela, déjà, objecta la voix doucereuse du Professeur en revenant sur ses pas. Je pensais pourtant qu'aller... quels étaient les termes ? Ah oui… me faire voir… était ton ordre !

- Ordure ! vilipenda l'évadé d'Azkaban, les lèvres serrées, aussi furieux qu'une bête sur le point de charger.

La défaite était pour lui. Encore… Toujours pour lui. Ridiculement dupé par Snape qui omniscient de son petit problème exclusivement Snapien avait intelligemment conjecturé le réflexe abouti dans son départ. Gouverné par sa licence cynique, l'Animagus était en une fraction de seconde, celui qui supplie.

Le supplié du Mangemort.

- Sale raclure, haït-il sans esquisser le moindre geste, prisonnier par deux Onyx avançant, perfides, sur lui. Il resta là, immobile, scellé à la démarche souveraine de sa vilénie.

Saphir inondé d'Onyx.

»Sale immondice honte à ta race, tu es…

- Ola, ola, ola… amortit Severus, mécontent de tant d'incivilités. On modère son langage Monsieur je lève haut et droit ma cinquième patte lorsque Maître ordonne.

A cette remarque, un poignard des plus affutés s'expulsa promptement sur lui, Sirius écumait tempête.

- Maitre ? releva le typhon rouge, rebuté. MAÎTRE ? Il hurlait. Va te faire fou…

- Oui, oui, je sais, interrompit l'homme en noir, las.

Arrivé à hauteur, l'offenseur obligea son esclave, atone, à recouvrer le mur de dos, disposant ses mains de part et d'autres de son visage et déplaçant dans sa célérité quelques une de ses mèches brunes.

Subito piégé, l'ancien prisonnier se vit achevé. Il pouvait déjà prédire l'attaque farouche de Snape, qui ne manquerait pas véhément de s'approprier sa chair, dans son entier, fier et puissant, sans lui laisser d'autre choix que de supplier pour plus. Il guettait l'œil conquérant et sûr dans l'onyx, inhalé de cette fourberie au plaisir entraperçu antérieurement dans chacune de leur mêlées, se hâtant même scandaleusement qu'il le dévore avec voracité tout en s'écœurant de son propos, lorsque la mine vainqueur s'assombrit à devenir indescriptiblement son contraire.

- Je t'ai pourtant mis en garde, s'engagea l'ancien Mangemort, sévère, en délaissant le mur de sa main droite pour venir cueillir la poitrine du Griffondor.

Griffondor époustouflé dans ce geste inattendu, pressentit son cœur frapper durement, résonner indubitablement contre la paume Serpentarde, vainement qu'il était concentré à ne rien ressentir du tout.

»Mais tu ne m'écoutes pas… poursuivit son adversaire, la voix envoûtante, le souffle aussi brûlant qu'une flamme bleue sur la peau.

Penché sur lui, leurs deux corps séparés que d'un simple bercement, Sirius se mura dans le noir de ses yeux clos, entêté dans sa lutte.

De la colère, songea-t-il.

Vrai.

Severus était sensiblement fâchée, au-delà du désir sexuel espéré. Ce qui rendait d'autant plus impénétrable et équivoque son acte en cet instant. Minutieusement, et avec une lenteur presque sacrée, la main téméraire glissa sur la soie, son air d'atterrissage. Dévalant la montagne masculine contractée sous l'intruse, celle-ci déboutonna du pouce aidé de l'index, tous deux experts, chaque petit bouton nacré faisant obstacle, caressant dans cette entreprise la peau justement nue.

- Tu n'écoutes rien… asséna Severus, la dernière attache évincée. Toujours aussi insolent dans une impudeur que tu ne maîtrises pas…

La chemise libérée, les doigts pianotèrent leurs notes pour s'écarter un espace plus grand de conquête, envahissant le ventre jusqu'à la lisière duveteuse d'un brun ébène, et abordant enfin plus bas, la frontière cintrée et promesse d'une vertu plus luxurieuse.

Sirius dont la voix était bâillonnée au silence, laissa sur cette venue échapper un gémissement étouffé, son corps trahissant le plaisir de ce toucher sacrilège, frissonnant d'accord.

- Oui, impudiquement immaîtrisé, répéta l'homme en accent du cri débridé. Regarde-toi, totalement incapable de la moindre résistance physique. Allez quoi, repousse-moi ! Qu'est-ce que tu attends, toi qui hurles intérieurement le crime à mort contre le traître et immondice Mangemort et Serpentard que je suis. Non ? Rien ? Pas même un geste ? Pas même un non ? Soit, concéda le professeur, sa main appliquée sur la boucle de la ceinture. Mais, en ce cas Black, assume ! Va jusqu'au bout et assume.

Sirius, rouvrit les yeux. Flagellé par l'impertinence alléguant sa possible couardise, il affronta le regard ténébreux outrecuidant toujours uni au sien.

- Assumer ? s'esclaffa-t-il, surpris et déridé de tels propos dans la bouche du plus antipathique et pathétiquement asocial de tout Poudlard.

- Assume, répéta plus fort, aiguisé tel un rasoir, Severus en quittant subitement la ceinture pour venir cogner sur le membre gonflé du Griffondor. Assume une bonne fois pour toute, Black. Assume ça. -Les doigts comprimèrent plus fortement l'organe souffrant de si peu d'espace dans le pantalon, rendant muet de toute autre riposte le Rouge et Or-. Assume les conséquences de tes actes… Assume les risques engendrés de ces conséquences… Assume tout ! Sans rien omettre… car en cas contraire, je vais sans once d'une doléance te déchiqueter, au plaisir malsain que j'y prendrai. Or, la douleur endurée sera telle que jamais tu ne te relèveras. Jamais !

Sirius égaré, se feutra, entièrement dévoué à la douleur de son sexe souffreteux que la main assurée n'épargnait pas. Il réfléchit, les yeux mi-clos, les mots gravement expirés à son oreille. L'avertissement inégalable contre lequel on le mettait en garde. Tout se mélangeait dans sa tête, sans qu'il s'aperçoive d'une solution.

- Rassure-toi, l'apaisa néanmoins et subtilement Severus, vigilant de la moindre de sa réactivité. Discernant la vicissitude de ses sens. Encore une fois… je te laisse le choix. Je t'offre une échappatoire… choisis vite… choisis bien… qu'importe… ils seront pour ma part, définitifs. Sans aucun retour possible.

Sans bouger ou autre mot, le Serpentard laissa au Griffondor le temps de la réflexion, plusieurs minutes marqués chaque seconde par les horloges en résonance dans les différentes pièces du rez-de-chaussée. Mais, constatant que le regard bleuté dans lequel il s'immergeait ne laissait transparaître aucune réponse, il abdiqua, se redressant et reprenant ses mains.

Un signal nécessaire pour que l'autre enfin répercute.

- Ne la retire pas ! hurla Sirius, agrippant instinctivement les doigts licencieux pour les laisser grippés sur son entrejambe. Je te jure Snape, que si tu oses t'écarter ne serait-ce que d'un millimètre, je ne réponds plus de rien !

L'ancien Mangemort, surpris, obéit, expectatif.

- Sans retour possible… radota-t-il ses doigts maintenus fermement sur ce sexe adorateur secret de sa personne. N'oublie pas… sans retour possible…

Le silence éloquent de Black, accroché indomptablement au volume de son désir fut décision. Severus traduit là l'argument quémandé et sans plus se retenir il s'exposa dans sa propre luxure.

- Entendu Black, signifia-t-il, sa bouche souffletant sur le lob d'une oreille accostée délibérément, goûtant de sa langue la peau tendre. Je prends ton assentiment invoqué de silence comme assumé aussi infime soit-il. Je n'assigne désormais aucune limite entre nous. Absolument… aucune.

Signant une promesse, il plongea son visage dans le cou découvert, sa chevelure comme l'encre de chine rompit la peau terne où le soleil manquait. Evoluant de ses lèvres, telle une plume caressant la surface de l'eau, le professeur se délecta, composant sur le corps de Sirius un doux vibrato, complètement soumis qu'était ce dernier sur son honni. Sans qu'il prenne clairement acte que la barrière soudain démurée par Snape sur son propre choix les engageait tous deux sur une route des plus dangereuses.

Pour l'un comme pour l'autre, leur destin en cet instant était scellé au pire.

Sirius, concentré à autre chose, n'avait pas su voir les signes avant coureurs de cette destinée torturée.

Au milieu de sa débâcle érotique, la difficulté éprouvée par Severus combattant farouchement son avancée, lui restait étrangère. La terreur contenue dans son avertissement, priant pour que Black l'expulse violemment à l'extrême, à lui imprimer douleur aussi profonde qu'intolérable, pour que jamais plus l'envie folle de s'y retenter ne lui soit inspirée, et ainsi s'éviter épreuve plus souffrante encore, échappait à sa pertinence. Le cœur de Sirius inapte à se taire, enterrait profondément la cadence toute aussi folle percutée dans la poitrine de Snape. Une cadence se croissant à chacun de ses mots. Sur chacun de ses gestes.

Peur mêlée à peur, tel était Severus dans sa complexité froide. La peur d'un passé éteint à l'abandon dans ses ténèbres que d'un seul coup son ennemi de toujours lui forçait au souvenir. Mais non, Sirius était aveugle au-delà de sa lascivité. Aveugle à ne serait-ce qu'à s'imaginer leur suite. Si tel avait été le cas alors peut-être, ne se serait-il pas embarqué si abruptement ? Ou au contraire, se serait-il empressé d'avantage à étreindre cet homme qu'il ne connaissait que trop peu et dont l'avenir lui serait tout.

Dans tous les cas, il était prévenu et dans tous les cas aucun retour possible ne lui serait permis...

- Entièrement débauché, marqua vicieusement le professeur, s'autorisant ses deux mains pour se défaire enfin des fermetures barrant le membre haut qu'il voulait s'approprier, Sirius toujours accroché à lui.

La boucle de ceinture rompue, les boutons défaits, il se fraya un accès réduit. Aventurant l'une de ses mains dans le dernier vêtement rouge et or et les doigts sitôt entourés sa virilité Sirius geignit, extatique, appréciant au-delà de la raison la caresse exercée sur son sexe dédié exclusivement au Serpentard.

- Bon, bredouilla-t-il entre deux halètements rauques, sa tête renversée en arrière jusqu'à cogner son mur. 'tin, c'est bon !

- Ce qu'il me semble, en effet, attesta amusé son assiégeur, recueillant la première moiteur charnelle au creux sa main tandis que sa langue abordait la clavicule qu'il mordit, tatouant de ses dents son territoire. Je prescients que… te foutre la paix comme exhorté plus tôt, est très loin de ta revendication actuelle. Si ce n'est la justesse de te faire uniquement foutre en cet instant.

- Te… t'arrête pas ! assentit péniblement l'Animagus les poings humides à force d'être serrées sur son plaisir et arbitre complètement corrompu au régal de son corps en fusion. T'arrête surtout pas. Snape, je…

Hélas, ses mots se flétrirent dans la contraction virulente qu'il ne pouvait déjà plus contenir. A peine la main de Snape accélérait sa friction sur son sexe engorgé que Sirius, incontrôlable se libéra. Entièrement, d'un râle obscène mais légèrement chambré par la culpabilité d'être une nouvelle fois sans capacité à épargner son plaisir plus longtemps. Ce qui naturellement, contraria quelque peu le maître en potions.

- Black… énonça-t-il confondu par la rapidité orgasmique de son griffon. Surtout n'y voit aucune attaque sournoise de ma part mais ne serais-tu pas un peu trop réceptif et démonstratif dans l'intimité ?

Ressortant sa main il frotta de ses doigts la texture mouillée, observant un peu navré le foutre explosive de Black. Une explosion qui pour la deuxième fois le laissait pantois et en retrait de sa propre concupiscence.

- Merde, abhorra Sirius, le regard bas, pitoyable et embarrassé dans ce résultat indépendant de sa volonté.

- Black ?

- La ferme ! empêcha-t-il, pugnace. Par pitié Snape, la ferme ! La ferme, la ferme, la ferme !

Piteux, détruit, pathétique, il repoussa sans douceur son détestable masturbateur, se dégageant vers un autre coin à se terrer, et impuissant à lui faire face, il se détourna à se cacher.

»C'est pas ma faute, ok ? se défendit-il honteux, la voix pleurante, après un silence des plus pesants.

Severus, stoïque et juste légèrement déséquilibré par la fuite imprévisible du Rouge et Or, ne broncha pas d'un seul son. Patient exceptionnel ce soir, il attendit que les explications lui soient fournies, devinant un nouveau tracas discerné dans les pleurs humiliants que Sirius domptait.

- Non, objecta catégorique ce dernier en tapant rageusement le mur de son poing. C'est pas ma faute, ok ? Pas ma faute, si j'suis redevenu aussi… éjaculateur précoce qu'au jour de la puberté. Un putain d'éjaculateur précoce qui jouit dès que tu le touches. Ajoutée de mon impuissance jusqu'à récemment et on peut dire sans tomber à côté que oui, j'suis un putain de frustré du sexe ! Voilà, t'es content ? Vas-y jubile ! Prends ton putain de pied avec ça, ordonna-t-il, hostile en s'imaginant que son état offrait au Serpentard une ultime chance de le mettre à terre.

Un estoc qui n'arriva pas.

- Depuis quand ? demanda seulement et calmement Severus qui n'avait pas l'esprit à rire.

- Comment ça depuis quand ? cria Sirius, demi-tour.

- Redevenu, as-tu dit, par conséquent je demande : depuis quand ?

Sirius, sidéré de la réaction sérieuse du Serpentard mit un temps à réfléchir la question, se dépatouillant au mieux pour l'y comprendre.

- Azkaban, répondit-il enfin, le regard dévié à droite, toujours aussi déshonoré qu'il se sentait.

- Azkaban, se répéta mentalement Snape, analytique. Evidemment…

Oui, évidemment. Quel autre lieu aurait pu si misérablement détruire ce Griffondor des plus fiers et assurés d'il y a des années. Cet homme courtisé et courtiseur dont chaque esclandre avait été rapporté du meilleur. Un meilleur évanoui crûment dans les abysses normalement mortels de cette île de la mort. Un meilleur disparu au pire.

Vulnérable de toute cette détresse, reflété dans l'ensemble d'une allure déprimée, affligée, sombre, le professeur de Potions évinça Serpentard -appréciateur de cette état-, et sans même réfléchir la raison de cette soudaine vulnérabilité, il regagna son détestable désir. Ne lui laissant pas le temps d'opposition, il le chavira aussitôt jusque l'un des meubles du couloir et prenant son visage en coupe, il souffla un « J'assume » sarcastique avant de lui voler les lèvres pour un baiser à faire damner tous Griffondors et Serpentards réunis.

Sirius, surpris et emporté dans la charge, dût agripper durement sa commode pour s'éviter une chute monumentale. La bouche complètement envahie de deux langues il perdit toute faculté de penser, se laissant voguer dans les limbes luxurieux où l'y menait dominateur, l'ancien Mangemort. Puis, guidé par sa libido, il s'attela à son tour, envoyant balader la chute possible de ses jambes raidies à le garder debout et libre de ses bras il ancra la tête de Snape. Tirant la tignasse brune tandis que de l'autre main il implanta sa taille dans le seul but de nouer leurs deux corps à n'être plus qu'un.

Précipité l'un l'autre, bouche contre bouche, corps contre corps, incendié d'un feu bien plus brûlant que le soleil lui-même tels deux dragons incandescents, l'exaltation de leur désir s'irradia en frottements insatiables. Esquissés dans une chorégraphie enchevêtrée des plus sensuelles. Assoiffés sans jamais se repaître, cherchant à se fondre entièrement dans la chaleur de l'autre, les deux hommes se consumèrent, aspirant véloce l'appétence voluptueusement immorale de l'autre jusqu'à s'en emparer dans le vice de s'en nourrir à plus. Débordés à se déborder, l'image volcanique de leur union ne trouva son miroir que dans l'écho progressif de leur succion impudique se répercutant dans tout le manoir Black. Une succion arrosée de flammes ardentes, synonyme d'un combat où domination était l'enjeu. Mais, dans laquelle Sirius faillit s'étrangler lorsque goûtant avide, vorace, tout ce qui lui était offert -salive, whisky... potions…-, il s'enivra d'une saveur étourdissante, âpre, pas des plus agréables et étrangement familière sans toutefois l'être. Une saveur qui grisa toute sa luxure, si fort, qu'il manqua peu de sombrer chez Lilith définitivement.

Lucide de l'importune incommodité buccale avalée par son compagnon débauché, Severus vint à son aide et se retira, juste assez pour que sa voix se porte tout en laissant ses mains fourrager la nuque et le bassin de son complice.

- Alors ? interrogea-t-il, le timbre enroué entre deux anhélations et fier de son effet. Plutôt goûteuse… la flagrance naturellement la plus intime de maître black. Infiniment plus savoureuse que tout autre délice, n'est-il pas ?

Le temps d'un sourire et il repartit d'un autre baiser, étouffant du même coup la liquéfaction du maraudeur, pétrifié de comprendre ce que Snape lui imputait au partage.

Son foutre.

Témoin lésé de l'esquive brève de Sirius après délivrance expéditive dans sa main, Severus n'avait eut en effet d'autre inspiration que de se léchouiller jusqu'au poignet la liqueur Griffondor. Délaissant dans sa spontanéité la magie au profit d'une gourmandise nettoyante de toute indisposition, et donc gardant en bouche cette âpreté familière.

Ahuri, presque choqué à ce constat, Sirius perdit tout avantage de la lutte, se faisant complètement envahir par Snape au point qu'il pensa un moment son souffle entièrement disparu. Mais risquant l'asphyxie, la survie prévalut et se soustrayant péniblement, poussant de ses deux mains le torse vêtu noir, il mit fin au contact.

- Trop goûteux pour toi Black ? se moqua Snape, en bon spectateur.

- En fait non, riposta Sirius tout aussi moqueur, subitement animé d'orgueil et s'interdisant toute autre défaite face au Serpentard. Pour être tout à fait franc…- Il profita de ce temps mort pour reprendre sa respiration, retardant sa contre-attaque, histoire qu'elle fasse mouche, et d'un sourire carnassier, il termina-. J'oserai même dire que j'ai connu serpent plus savoureux.

Foudroyant l'atmosphère, Saphir contre onyx précipitamment à égalité d'une simple lame, Rouge et Vert s'enorgueillirent de malice sur le visage, les lèvres étirées en grimace insolente de défi.

- Vraiment… releva doucereux Snape tout aussi arrogant, les yeux rivés sur la bouche de Sirius où par pure provocation, il se lapait du bout de la langue. Il faudra me faire profiter, que je me délecte à mon tour !

- J'y compte bien, affirma son hôte, prétentieux, dans le rappel d'une boisson verte agrémentée d'argent qu'il s'était servie il n'y a pas si longtemps. J'y compte bien…

Une prétention qui fut néanmoins un peu trop excessive car Serpentard étant bien plus hautain que Griffondor, Severus modifia vite son angle d'approche, prévoyant le prochain mouvement qui lui accorderait victoire totale sur son débatteur.

- En attendant, reprit ce dernier, l'onyx étincelant. Toute chevauchée en solitaire t'est prohibée.

Deux arcanes sourciliers, curieux, s'arrondirent en réponse.

»Interdiction formelle en mon absence… précisa-t-il, séducteur et avisé de l'étonnement engendré. De jouer les cavaliers émérites… L'épée… comme le fourreau, doivent rester au repos, loin… très loin de ta garde !

Démontrant ses mots, le professeur agrafa d'un côté la main droite de Sirius à l'éloigner tandis que de l'autre il se glissa entre ses cuisses, appuyant sur le membre demandeur. Puis, à l'image du fourreau, il orienta son majeur, suivant la couture du pantalon, jusqu'à l'entre la plus privée de l'homme. Ces deux touchers pernicieux suscitèrent geignements sourds chez son cavalier.

- Est-ce bien clair ?

- Je… tenta de s'opposer Sirius, confusément fragile.

- Que m'importe ton objection, l'empêcha Severus impavide, d'une lichette au coin de ses lèvres brillantes de leur salive à tous les deux. En mesure de ton petit problème érectif (1), et bien que tes caresses te procurent l'état orgasmique que tu quêtes durant la monotonie de tes journées, il te faut réapprendre le contrôle. Or, cela passe par une certaine discipline de ton corps lubrique. Première leçon, adjura-t-il, d'un ton identique de ceux de ses cours. Disette… de tous stimuli autres que ceux que j'appliquerai moi-même, j'exige ! Nous verrons dès lors si à l'heure de notre prochaine culbute, tu te seras montré aussi bon patient que je m'efforce dès cet instant de jouer les Médicomages personnel du dernier des Black. Ah et pendant que j'y suis, voici pour ton premier remède…

Se détachant du corps Rouge et Or, il se donna assez d'espace pour s'ouvrir ses robes et fouillant adroitement dans la poche amorcée, il ressortit sa main gauche pour la tendre d'un même mouvement vers Sirius.

- Applique-toi donc ceci matin et soir, expliqua-t-il, en délaissant un petit pot de verre entre deux mains hésitantes. Je ne sais pas comment tu t'y es pris pour abîmer si misérablement ce qui te sert de mains mais il n'est vraiment d'aucune noblesse qu'elles soient plus longtemps omises d'attention, surtout chez Maître Black.

Sur ces sulfureuses et douces paroles, sa tirade majestueusement touchée, Severus s'éloigna. Laissant sur place Sirius qui sur cette injonction observa sans réaction son adversaire se retirer. Ravissant finalement la sortie sans qu'elle lui soit méchamment interdite comme précédemment.

- Ah une dernière chose, ajouta la terreur des cachots d'un ultime regard, brusquement impitoyable et d'un ton qui n'inoculait rien d'agréable. Ne t'avise pas d'exhiber ne serait-ce que le bout de ton museau dehors sinon crois-moi sur parole tout problème qu'il soit, je prescrirai sur ta personne des soins d'une toute autre nature. Bien plus expéditif de part l'extraction pure et simple du problème en question. Alors, si eunuque tu ne veux pas qu'il te définisse, ne bouge surtout pas de cette foutue baraque !

La voix aussi élimée que la lame des Griffondors, Severus en claquant la porte sur lui, était aussi revêche et cassant qu'à l'accoutumée.

Ce qui n'alerta pas pour autant Sirius, dont les pensées fusaient dans son cerveau fatigué.

Un cerveau complètement en disloque des paroles tendancieuses conversées prodigieusement et avec effronterie dans la bouche détestablement attirante de son serpent.

- Médicomage, répéta-t-il estomaqué, songeant son acoustique erroné. Patient et médicomage… patient… médicomage… pat…

Les yeux pointés sur la porte, ses doigts écorchés entortillés sur l'onguent déposé par son potionniste qu'il tâtait à s'assurer réalité, Sirius confus et radoteur, et après une interminable étude de chaque parole énoncée par Salazar lui-même, finit par débrouiller, lumineux, l'entourloupette dans laquelle Severus faisait à la fois filtrer sa perfidie et son inquiétude de lui. Mais compromis par le dessin photographié dans sa tête sur cette marotte nouvelle, c'est l'indécence sur son sourire qui l'emporta, omettant pour cette fin de soirée l'émotion agréable de se savoir veiller par quelqu'un, fut-il ennemi des Griffondors.

A la perspective imaginaire de Snape en docteur inflexible, lui prodiguant des soins de toutes sortes, le maraudeur ne put contenir son excitation, empressé de subir sa première consultation.

- Je signe, Professeur, attesta-t-il les yeux voilés au vice, en se remémorant un jeu des plus pervers.

Un jeu qu'il savait Snape consciemment lancé.

Ce jeu à deux, dominant/dominé, où fantasme s'invite avec délice et volupté. Ce jeu connu des Moldus comme des Sorciers et que l'on nomme plus communément dès l'enfance dans toutes les cours d'école : « Dis, tu veux jouer au docteur » ?

(1) érectif est un mot qui n'existe pas, mais comme une sale habitude, j'arrange parfois le dictionnaire français pour sous-entendre des trucs, et là je trouvais que ça collait bien mieux que tout autre mot.^^


Voilà, on avance doucement mais sûrement dans la relation des deux loulous. Un grand pas a quand même été franchi ici et par l'entreprise de Severus, perso je dis Bravo ! Reste à savoir si comme le dit l'adage ça ne sera pas "un pas en avant pour deux pas en arrière" ou on va jamais s'en sortir.^^

SssnappeD++